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Série "La Quatrième Dimension"

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Message  Estuaire44 Mar 27 Oct 2009 - 1:07

Ah ça, on peut l'avoir vu dix fois, l'impact en est toujours le même, c'est à peine croyable !

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Message  Estuaire44 Mar 27 Oct 2009 - 2:12

Finissez la poire et les cahouètes, on ferme !

Un monde à soi (A World of his Own, 1-36, ****)
Date de diffusion : 17 juin 1960
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Ralph Nielson

Résumé
Gregory West, auteur à succès de théâtre dissimule un incroyable secret. Il décrit ses personnages si précisément que ceux-ci prennent vie ! Il peut d’ailleurs à volonté les renvoyer au néant. Notre écrivain, homme marié, en profite pour se composer une maîtresse idéale… Mais jusqu’où s’étendent ses créations ?

Les Guests
Phyllis Kirk (1927-2006) eut son heure de gloire durant les années 50, notamment comme vedette de films d’épouvante (L’Homme au masque de Cire, 1953). Elle participa également à plusieurs productions télévisées, dont la reprise des films à succès du Thin Man (1957-1959), où elle interprétait Nora Charles. Elle délaissa par la suite une carrière qui ralentissait pour devenir une figure des grandes luttes civiques des années 60 et 70 Elle demeure l’une des militantes les plus fameuses contre la peine de mort. Elle devint par la suite éditorialiste pour CBS News.

Keenan Wynn (1916-1986), membre d’une grande lignée de comédiens, était un ami personnel de Rod Sterling dont il tint le rôle principal d’une autre production Requiem for a Heavyweight (1956), aux côtés de Jack Palance et Ed Wynn qui participeront également à La Quatrième Dimension. Sa célèbre moustache apparut dans près de 300 rôles, au cinéma (La soif du mal, 1958, Nashville, 1975...) comme à la télévision : The troubleshooters, Les Incorruptibles, Bonanza, Les Mystères de l’Ouest, Cannon, Baretta, Police Woman, Night Stalker... Dans Dallas, il incarna Digger Barnes, père de Cliff et Pamela.

Mary La Roche (1920-1999) connut une belle carrière de chanteuse, notamment dans les revues de Broadway. Elle accomplit quelques apparitions au cinéma (The Swinger, 1966) et apparut dans plusieurs séries des années 60 et 70 (Perry Mason, Alfred Hitchcock présente, Karen, Les Rues de San-Francisco…). Elle participe également à l’épisode La poupée vivante.

Commentaires
- We hope you enjoyed tonight’s romantic story on The Twilight Zone. At The same time, we want you to realize that it was, of course, purely fictionnal. In real life, such ridiculous nonsense…
- Rod, you shouldn’t ! I mean, you shouldn’t say such things as « non sense » or « ridiculous » !
- Well, that’s the way it goes…


C’est à un véritable feu d’artifice d’esprit et d’humour que nous invite le grand Richard Matheson pour le final de cette ébouriffante première saison, tant en terme de production que de diffusion. La série laisse toute licence à l’imagination dans ce récit joyeusement cynique, où l’on ressent véritablement que l’équipe sable le champagne en conviant le spectateur à la fête. A partir de la situation archi-rebattue du triangle amoureux, Matheson compose un choc vertigineux entre différents niveaux de réalité, tandis qu’un éléphant apparaît dans l’entrée ou que les personnages disparaissent en fumée les uns après les autres. Ionesco n’est pas loin. L’audace de histoire se signale également par l’amoralisme total de son héros. West, démiurge tout puissant et superbe parabole du mystère de la création littéraire, se révèle un petit bonhomme tout en lâcheté et en égoïsme, fort satisfait de lui même. Ce ton sarcastique se voit exprimé avec une malice infinie par un Keenan Wynn à la savoureuse roublardise, mais également par ses délicieuses partenaires féminines.

Ce vaudeville surnaturel, outre sa cynique conclusion, achève de verser dans le génie grâce à l’entrée en scène du maître de cérémonie, Mr. Rod Sterling en personne. Que l’on imagine Clemens pénétrer dans l’appartement de Steed pour en critiquer les divers penchants, avant d’être radicalement éconduit par son personnage (ou Chris Carter pour Fox Mulder)… Ce procédé connut un tel retentissement que désormais, tout en poursuivant ses annonces de fin d’épisode, Rod Sterling se matérialisera au sein de chaque histoire pour en assurer le lancement (au lieu de se contenter d’une voix off), une image devenue inséparable de l’anthologie. Cependant il n’interfèrera jamais plus dans l’action. Sterling ne raffolera jamais vraiment d’un exercice réclamé avec enthousiasme par son public !

En 2002, cet épisode cultissime fera l’objet d’un remake dans La Onzième Dimension (Dream Lover), avec Adrian Pasdar dans le rôle principal.


Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 158 Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 251 Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 350



Top 5 saison 1
1) Un monde à soi
Hommage intensément jouissif au pouvoir de l’imagination, conclu par ce qui demeure sans doute la chute la plus renversante de l’histoire des séries télé !
2) Les monstres de Mapple Street
Une description au pessimisme absolu des plus sombres penchants de l’âme humaine. Un chef d’œuvre à l’étonnant pouvoir d’évocation.
3) Neuvième étage
Ce récit original, superbement agencé, prouve que l’horreur contemporaine et novatrice développée par l’anthologie surpasse aisément tout ce que pouvaient offrir les récits classiques de l’époque. Peut-être le plus beau rôle d’Anne Francis.
4) L’auto-stoppeur
Un voyage au bout de l’angoisse pour ce road movie funèbre, d’une totale étrangeté. Inger Stevens est inoubliable.
5) Arrêt à Willoughby
Un récit profond, au dénouement superbement ambigu et déroutant. Un constat amer mais réaliste de l’état des relations sociales, hélas encore tristement d’actualité aujourd’hui.

Et quand je songe aux épisodes que j'ai laisé de côté (de l'envergure de Question de temps ou d'Un monde différent), j'ai juste envie de me trancher la gorge.

Et voilà, nous en avons terminé avec cette relecture bien express et parfois maladroite de l'enfance si prometteuse de la Quatrième Dimension. Je remercie bien sincèrement ceux et celles qui m'ont fait l'amitié de me lire. Pas d'inquiétude, nous reviendrons nous perdre dans les étonnants confins de la Zone Crépusculaire, mais nons allons d'abord en revenir au Monde de 007, où Sir Roger nous attend de pied ferme !
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Message  séribibi Mar 27 Oct 2009 - 2:43

Je donne alors mon top de cette saison 1 :
1 - Un monde différent
2 - Le dernier vol (ou "Le lâche")
3 - Neuvième étage
4 - Question de temps
5 - L'auto-stoppeur


Et, toute saisons confondues :
1 - Peine capitale
2 - Un monde différent
3 - L'espace d'un moment
4 - Le lâche
5 - Etape dans une petite ville
6 - L'oeil de l'admirateur
7 - Neuvième étage
8 - Personne inconnue
9 - Question de temps
10 - La petite fille perdue
11 - L'homme obsolète

Tu continueras les saisons Estuaire ? Tes analyses sont toujours superbes et c'est un vrai régal de les lire. Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 Icon_biggrin
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Message  Estuaire44 Mar 27 Oct 2009 - 3:15

La grand merci ! Very Happy

Mais c'est surtout le sujet qui est exceptionnel , moi je n'apporte pas grand chose à sa gloire !

Oui, comme indiqué dans mon dernier paragraphe, je vais poursuivre mon marathon TZ, mais auravant je vais traiter (ou essayer de) les James Bond de Roger Moore. je pense qu'à l'avenir j'alternerai les saisons de TZ et les interprètes de 007, histoire d'éviter la monotonie en variant les plaisirs.

Pour le top 5 j'admets bien volontiers que Question de temps et Un monde différents auraient pu en toute justice y figurer, il s'agit d'ailleurs des épisodes dont l'absence m'a le plus couté, avec le pilote. Le lache est aussi un épisode extraordinaire, mais je le trouve d'un demi cheveu en dessous, pour un certain classicisme de cette histoire de voyage temporel. Les autres épisodes évoqués innovent davantage, à mon sens bien entendu.

Pour le top 10 global, j'attendrai la fin du périple, mais ta sélection fait plaisir à l'oeil ! hein
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Message  Estuaire44 Mer 4 Nov 2009 - 13:25

Sortie ce mercredi de The Box, un film avec Cameron Diaz reprenant une nouvelle de Richard Matheson des années 70, déjà adaptée dans La Cinquième Dimension en 1986 (une réussite, comme assez souvent dans les deux premières des trois saisons de cette série). Je le recommande car il s'agit d'une histoire particulièrement subtile et diabolique, à la chute réellement déstabilisante. Du grand Matheson. Ayant lu et vu les deux versions précédentes ,j'attendrai la sortie DVD. Je m'inter roge tout de même sur le portage au format long. Le texte est relativement bref, convenant idéalement à The Twilight Zone, je crains un éventuel délayage minorant l'impact de l'ensemble.
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Message  Invité Dim 15 Nov 2009 - 0:42

Je suis entrain de lire en ce moment les mémoires de William Shatner (Up till now), passionantes d'un point de vue de sériephile.

Il parle d'un épisode de la 4ème dimension que je ne connais pas mais qui serait culte aux Etats-Unis : Nightmare at 20,000 feet. Je n'y connais rien, mais ces anecdotes de productions (avec le ton du Bill) devraient faire plaisir à Estuaire donc voilà ce qu'il en dit :

Croyez-moi, à l'époque, personne ne se rendait compte qu'on tournait un classique de la télévision. C'était la 5ème saison de la 4ème dimension et il ne faisait qu'aligner les épisodes. J'ai rencontré Rod Sterling, mais je n'ai jamais pu bien le connaitre. Il avait l'air toujours très occupé pour moi, complètement dégagé de la production de la série, mais peut être ne voyait-il aucun intérêt à consacrer du temps à un acteur comme moi.

C'était une série où ils économisaient sur tout. Mais l'écriture était d'un tel niveau, comme l'était ce script du grand Richard Matheson, que l'histoire surpassait la production un peu cheap. Le gremlin était incarné par un acrobate nommé Nick Cravat dans un ridicule costume en fourrure, il avait l'air d'un parent éloigné de Chewbacca. Le costume avait l'air tellement bon marché, qu'on avait l'impression que l'acteur perdait ses poils. Cet anima n'aurait même pas été à l'aise sur un arbre, alors sur l'aile d'un avion en vol.. C'était incompréhensible, tout le monde sait qu'une créature sur un vol à 6000 mètres de hauteur aurait été aérodynamiquement beaucoup plus déformé.

Mais les spectateurs ne prêtaient guère d'attention à l'apparence de la créature, et c'est la la force de l'histoire. Ils auraient pu mettre quelqu'un avec un abat-jour et les gens auraient eu peur. On pouvait lire dans une critique de l'époque : "C'est à la peur de voler, ce que Psychose a fait pour les douches."


A noter que Shatner rend longuement hommage à Star Trek à qui il doit tout et dit continuer à prendre plaisir à échanger sur la série, plus de 30 ans après l'arrêt de la production. Pas sûr que Diana Rigg dise la même chose au sujet de Chapeau Melon au cas où elle écrirait ses mémoires... Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 Kopfschuettel
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Message  Estuaire44 Dim 15 Nov 2009 - 1:02

Merci pour cette croustillante anecdote, où l'on reconnait en effet parfaitement la faconde à nulle autre pareille du Shat. On l'imagine la racontant, un régal. Joli clin d'oeil du capitaine de l'Entreprise à la magie de la SF : eh oui, cela n'a vraiment aucune importance que le monstre ne soit pas aplati, ou que l'on compte tant d'énormités physiques dans Star Trek ! C'est très simple, il me faut ce livre.

Cauchemar à 2000 pieds constitue effectivement l'un des épisodes les plus populaires de l'anthologie, il comptera d'ailleurs parmi ceux adaptés dans le film de 1983. Pourtant je trouve l'autre épisode interprété par Shatner (Nick of time, saison 2) beaucoup plus subtil et prenant. Les deux sont d'ailleurs de Matheson, à l'époque Bill le Magnifique était gaté par les auteurs. Les termps changent.

Effectivement, on aura l'occasion d'y revenir, mais après une saison 1 de lancement aux budgets (relativement) ambitieux, Rod Sterling devra faire face à des résultats d'audlence moindre qu'escompté et surtout à un changement de direction à la tête de CBS. Les nouvelles têtes pensantes seront nettement moins enthousiastes et exigeront en effet de substantielles coupes budgétaires. La suite de l'anthologie se verra ainsi marquée par un combat perpétuel et épuisant de Rod pour obtenir quelquse sous. On compte cela parmi les causes de sa disparition prématurée, souvent attibuée à l'épuisement.
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Message  Invité Sam 21 Nov 2009 - 18:34

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Message  Estuaire44 Lun 30 Nov 2009 - 8:29

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Message  Estuaire44 Mar 5 Jan 2010 - 0:05

Saison 2 (1960-1961)

[justify]Le 11 mai 1960, CBS révèle que l’anthologie est reconduite pour une nouvelle année, (avec pour sponsors General Foods et Colgate-Palmolive !). La Quatrième Dimension franchit ainsi avec succès le cap toujours délicat de la première saison et s’inscrit dans le paysage audiovisuel américain.

La série doit cependant faire face à un changement de dirigeants à la tête de CBS. Le nouveau président de la chaîne, James Aubrey, s’irrite de coûts de production jugés bien trop élevés pour des épisodes ne dépassant pas la demi-heure. La série ne s’insère pas non plus idéalement dans son projet de programmations familiales et grand public, qui connaîtra de fait une immense réussite durant les années 60. Á côté de sévères restrictions budgétaires, avec lesquelles Rod Serling devra jongler jusqu’au terme de l’anthologie, il est décidé par mesure d’économie que seuls 29 épisodes seront tournés (contre 36 pour la saison précédente), et que certains d’entre eux seront réalisés en vidéo et non plus sur film. Soit l’inverse de l’évolution que connaîtront les Avengers ! L’idée d’en allonger la durée à une heure est déjà évoquée, pour l’instant sans succès.

Cette deuxième saison, diffusée à partir du 30 septembre 1960, va néanmoins être celle de la consécration pour la série : acclamée par les critiques, elle remporte de nombreuses distinctions, dont une nouvelle l’Emmy Award du scénario pour Serling et le prix Hugo pour l’ensemble de la saison. L’audience s’accroît, mais toujours sans devenir massive. Des clubs de fans très motivés se créent à travers tout le pays et les différents produits dérivés connaissent un réel succès (novélisations, bandes dessinées, bande son, jeux de plateau…). Attirées par le prestige et l’intérêt de la série, les vedettes de l’époque se recrutent désormais beaucoup plus facilement, et pour des cachets bien inférieurs à la normale.

La qualité des épisodes, selon de nombreux critiques, atteint ici son sommet, après une première saison déjà enthousiasmante. Á l’issue d’une saison 2 comportant nombre de ses classiques, The Twilight Zone se situe à son apogée.
justify]


Dernière édition par Estuaire44 le Mer 6 Jan 2010 - 21:17, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Mer 6 Jan 2010 - 16:56

King Neuf sans retour (King Nine will not return, 2-01, ***)
Date de diffusion : 30 septembre 1961
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Buzz Kulik

Résumé
Durant dans la Seconde Guerre Mondiale un bombardier américain s’écrase dans le Sahara. Le commandant reprend conscience, dépourvu de tout souvenir de l’impact. Le reste de l’équipage a inexplicablement disparu, sans laisser la moindre trace. Les évènements les plus étranges ne tardent pas à se succéder…

Les Guests
Robert Cummings (1908-1990) fut un acteur principalement spécialisé dans les comédies. Révélé dans les revues du Broadway des années 30, notamment les Ziegfeld Folies, il devint une vedette du Hollywood d’après-guerre, à travers de nombreuses comédies, mais aussi en collaboration avec Hitchcock (Le crime était presque parfait, 1954). Il semble logiquement convaincant ici, car il était un pilote accompli, domaine dans lequel il fut instructeur et commandant de bombardier décoré durant la guerre. Son rôle le plus célèbre à la télévision fut d’ailleurs celui d’un ancien pilote de chasse dans The Bob Cummings Show (1955-1959).

Commentaire
D’une manière un peu dommageable, la saison 2 débute avec un épisode au thème passablement proche du premier de la saison précédente. On y retrouve en effet la solitude mystérieuse et angoissante du héros, l’hostilité du désert diffusant une angoisse supplémentaire par rapport au décor urbain précédent. Si le scénario subtilement agencé et l’efficace mise en scène distillent un stress à la savante progression, on préfèrera la profonde étrangeté de la première histoire à la profusion d’effets de celle-ci.

Pour sa première participation à l’anthologie Buzz Kulik (Have gun, Will travel), qui en réalisera neuf épisodes, développe cependant avec réussite les diverses péripéties, insolites (les avions contemporains) ou effrayantes (les apparitions spectrales). Surtout il parvient à éviter l’écueil de l’immobilisme, traditionnel danger pour les huis clos, en tirant le meilleur du décor de l’avion. Les passionnés se réjouiront ainsi d’une véritable visite d’un des aéronefs de la guerre de 39/45, un bombardier B-25 !

L’histoire s’inspire d’ailleurs du crash authentique d’un B-24 en plein désert, demeuré inexpliqué : disparu en 1943 il n’est retrouvé en Libye qu’en 1959… L’équipage s’était volatilisé, sans avoir touché aux réserves d’eau ni aux armes personnelles. En 2010 l’Air Force considère toujours cet évènement comme l’une des plus grandes énigmes de l’histoire de l’aviation…

Néanmoins la grande force de l’épisode réside dans l’excellente prestation proposée par l’acteur vétéran, Robert Cummings. L’acteur, très proche des milieux de l’aviation, demanda à interpréter ce rôle, acceptant un cachet des plus réduits. Par une voix off étonnante de conviction et ses attitudes éloquentes il communique parfaitement au spectateur l’angoisse montante du personnage, jusqu’à l’effondrement de celui-ci. Nous partageons avec intensité son affolement, tandis que son esprit enfiévré analyse des hypothèses successives tâchant d’expliquer la situation présente, avant d’avoir à toutes les repousser implacablement.

Cette dimension de piège inexorable fait le prix de l’épisode, lui valant d’apparaître comme une digne entrée en matière de la nouvelle saison. La Quatrième Dimension renoue avec bonheur avec l’un de ses thèmes récurrents, l’avion ayant connu un étrange détour dans les inaccessibles mystères du ciel. On regrettera toutefois une conclusion pour une fois assez conventionnelle et démonstrative, à contresens de l’effet suscité jusque-là.

King Neuf sans retour se caractérise également par la toute première présentation en personne de Rod Serling, suite au succès de son apparition dans Un monde à soi, mais aussi par l’entrée en scène de Marius Constant. Ce compositeur français (1925-2004), l’un des fondateurs et premiers directeurs de France Musique, collaborateur au long cours de Maurice Béjart, est l’auteur du nouvel indicatif de la série, repris ultérieurement par La Cinquième Dimension.

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Message  Estuaire44 Jeu 7 Jan 2010 - 8:37

L’Homme dans la bouteille (The Man in the Bottle, 2-02, 3)
Date de diffusion : 7 octobre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Don Medford

Résumé
Arthur et Edna, un couple de brocanteurs d’âge mûr, connaissent une vie difficile, les affaires n’étant guère florissantes. Arthur libère par hasard un Génie de sa lampe et celui-ci lui accorde quatre vœux. Arthur va s’ingénier à trouver le souhait le plus favorable, mais tout va aller de mal en pis.

Les Guests
Luther Adler (1903-1984) fut une figure de Broadway, à la fois comme acteur et comme metteur en scène. Le cinéma (Mort à l’arrivée, 1950) et la télévision demeurèrent périphériques dans sa carrière, mais il participa néanmoins à plusieurs séries importantes : Les incorruptibles, Mission Impossible, Hawaï Police d’État, Les Rues de San Francisco…

Joseph Ruskin (1924) est une figure récurrente de Star trek, où il apparaît, sous des visages différents, dans la série d’origine puis ses différentes dérivées, à la grande joie des fans. Il participe à de nombreuses autres productions, tout au long d’une prolifique carrière. Toujours actif il participe à Bones en 2006 !

Commentaires
Les histoires comiques demeurent minoritaires dans l’anthologie, au point de presque apparaître comme des épisodes décalés. Leur réussite demeure inégale mais L’Homme dans la bouteille constitue l’une des perles de ce sous-genre. L’humour, tour à tour bon enfant puis davantage sardonique, joue de plusieurs cordes. Le couple d’antiquaires apparaît pittoresque et attendrissant, tandis que ses revers de fortune, suite aux réalisations vicieuses de ses vœux par un Génie des plus sournois, nous valent des gags aussi réussis que cruels. L’entrée en scène du contrôleur des impôts, voire d’Adolphe Hitler, témoigne même d’une écriture véritablement iconoclaste. L’épisode doit aussi beaucoup au jeu des comédiens : Luther Adler donne une humanité et un enthousiasme touchants à son personnage enivré par ce prétendu cadeau du destin, mais la palme revient à Joseph Ruskin qui nous régale d’un Génie matois et cynique, dont la personnalité maléfique se dissimule sous une onctueuse mais pressante courtoisie.

La réalisation se montre très réussie, avec une éloquente mise en valeur des personnages, un grand soin apporté à l’étonnant décor du capharnaüm de la boutique d’antiquités mais aussi quelques savoureux effets spéciaux. Comme toujours dans La Quatrième Dimension, ils restent peu importants, n’écrasant pas l’action mais lui apportant un joli grain de fantaisie bienvenue, telles la fumée s’échappant de la bouteille ou la glace brisée réparée. Ils contribuent efficacement à l’aspect de fable revêtu par l’histoire. En effet, au-delà de l’amusement, l’épisode développe une vraie morale, où les promesses fallacieuses ne supplantent pas la valeur de l’acquisition par le travail et où les mirages de réussite sociale s’effacent devant la primauté de l’amour et de la solidité d’un couple. Á travers le happy end finalement connu par les sympathiques Arthur et Edna, le récit appelle à profiter des joies simples de l’existence, en évitant l’amertume tout comme les frustrations suscitées par l’excès d’avidité.

L’épisode utilise avec brio la figure traditionnelle du génie de la lampe, celui-ci apparaîtra d’ailleurs par la suite à plusieurs reprises dans les séries ultérieures, y compris dans les X-Files où l’excellent Je souhaite se lit comme un quasi remake de L’Homme dans la bouteille. Au cinéma l’hilarant Endiablé d’Harold Ramis ou le cycle d’épouvante du Wishmaster exploiteront une veine similaire. Les amateurs de curiosités liront avec profit La patte de singe (1902), une nouvelle particulièrement macabre du spécialiste anglais W.W. Jacobs, (traitant d’une version hindoue du mythe.

Série "La Quatrième Dimension" - Page 4 117

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Message  Estuaire44 Ven 8 Jan 2010 - 1:09

L’Homme et son double (Nervous Man in a Four Dollar Room, 2-03, 3)
Date de diffusion : 14 octobre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Jackie Rhoades est un petit gangster sans envergure. Pour la première fois son patron vient de lui ordonner de commettre un assassinat. La veille du meurtre, il passe une nuit blanche très nerveuse dans un hôtel minable. Soudain une autre version de lui-même s’adresse à lui depuis un miroir.

Le Guest
Joe Mantell (1920) est un habitué des polars au cinéma (Storm Center 1956, Chinatown 1974). Au petit écran il apparaît dans Le Virginien, Mission Impossible, Mannix (personnage semi récurrent d’Albie Luce), Lou Grant, L’Amour du risque…

Commentaire
L’intrigue de Rod Serling mêle fort habilement deux atmosphères différentes, celles des films noirs et fantastiques. L’histoire paraît tout d’abord archétypale du film de gangster : hôtel minable, petit malfrat subissant la loi d’un vrai dur, préparation d’un forfait, dialogues bien calibrés.. Quand soudain surgit le surnaturel par le biais du miroir magique, thème très populaire chez les anglo-saxons, du Blanche-Neige de Walt Disney à Terry Pratchett (Mécomptes de fées), en passant par Lewis Carroll. Le tour de force de l’épisode réside dans l’habile combinaison de deux genres : le focus du récit passe successivement de l’un à l’autre avec naturel et fluidité, dynamisant l’ensemble. L’Homme et son double (titre français médiocre) ne se limite toutefois pas à un exercice de style parfaitement agencé, et évoque avec âpreté le duel opposant la conscience à la facilité au moment de chaque grande décision. Ce récit, à l’atmosphère très sombre, débouche sur une conclusion, certes quelque peu prévisible, mais finalement volontariste, ce qui ne signifie pas exactement un happy end !

La mise en scène de Douglas Heyes, l’un des meilleurs réalisateurs de l’anthologie, témoigne du sens du détail et de l’inventivité manifestés lors de The After Hours la saison précédente. Les excellentes idées se comptent à foison, comme la vue du haut illustrant avec éloquence l’enfermement mental du personnage (et permettant une vertigineuse présentation par Serling), le placement subtil du personnage vis-à-vis de son double, optimisant les effets, utilisation inspirée de la projection arrière sur le miroir, les mouvements de caméra apportant de la vie au huis clos ou le trucage final, une nouvelle fois astucieux et percutant. Parallèlement Joe Mantell campe avec réussite son double personnage. Avec intelligence aucun des deux ne ressort d’ailleurs totalement positif, ressemblant davantage à un duo dominant dominé qu’à une vraie possibilité de rédemption. On évite ainsi le piège de la morale lénifiante au profit d’une conclusion plus narquoise.

Cet épisode particulièrement intense bénéficia de plus d’une postérité unique, car Robert de Niro, dans un superbe hommage, reprendra une phrase clé de son texte devant le célèbre miroir de Taxi Driver (1976) : You talkin' to me? You talkin' to me?.

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Message  Estuaire44 Jeu 14 Jan 2010 - 9:03

Allez-vous en Finchley ! (A Thing About Machines, 2-04, 2)
Date de diffusion : 28 octobre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : David Orrick McDearmon

Résumé
Critique gastronomique réputé, Bartlett Finchley est un homme snob et colérique, détestant son époque. Il a pris en grippe les appareils domestiques modernes, les insultant et les maltraitant perpétuellement. Ceux-ci en ont assez…

Les Guests
Richard Haydn (1905-1985) était un populaire comédien humoristique britannique, spécialisé dans les rôles d’excentriques. Il ne tourna pourtant jamais dans les Avengers ! S’il demeure remémoré pour de nombreuses productions radios à succès, il réalisa également de savoureuses créations à l’écran, comme celle du majordome Rogers dans la célèbre adaptation des Dix petits nègres par René Clair (1945). Il apparut également dans Ma Sorcière Bien-Aimée, Laredo, Des Agents Très Spéciaux… Il fut également la voix du Chapelier Fou dans Alice au Pays des Merveilles (1951).

Barney Phillips (1913-1982) connut une grande popularité dans les séries policières des années 50 et 60 (Les Incorruptibles, Johnny Midnight, The Brothers Brannagan...). Il apparaît également dans trois autres épisodes : La Lâche, Y a-t-il un Martien dans la salle? et Miniature.

Commentaire
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » La Science-fiction et le Fantastique ont depuis toujours cherché des réponses à la célèbre interrogation de Lamartine. Si certaines s’avèrent délicieuses d’étrangeté (Je vois un homme assis dans un fauteuil, et le fauteuil lui mord la jambe, Sheckley / Ellison, 1968), il nous faut bien admettre que celle évoquée par l’anthologie ne compte pas parmi les plus abouties. En effet plusieurs contresens viennent amoindrir la réussite de l’épisode.

Cette évocation d’un homme aux prises avec un environnement domestique se transformant en cauchemar aurait dû se caractériser par une montée progressive de l’angoisse, jusqu’à l’insoutenable. Mais le récit, sans doute du fait de la personnalité de l’interprète principal, hésite continuellement entre cette voie et celle de la fantaisie humoristique. Cette digression perpétuelle se traduit par des mots d’esprits incisifs certes amusants, un numéro (parfois) réjouissant de Richard Haydn et quelques situations bien amenées, comme le gamin horripilant avec sa glace, mais tout ceci écartèle le discours au lieu de l’enrichir. De plus le dégradé de l’atmosphère ne se développe pas assez subtilement, on passe quasi immédiatement d’un calme à peine interrompu par quelques étrangetés au pandémonium final. De fait l’histoire demeure réellement minimaliste.

Les réserves apportées à la conduite du récit trouvent un écho dans la mise en scène de David Orrick McDearmon. Certains trucages ressortent pareillement d’une facétie hors de propos, similaires à ce que Ma Sorcière Bien-Aimée illustrera avec un succès inégalé dans un cadre tout différent (McDearmon dirigera effectivement plusieurs épisodes de cette série). C’est le cas de ce rasoir transformé en cobra ou de cette voiture censée paraître terrifiante mais dont la poursuite du pauvre Finchley résulte plus proche du cartoon que de Christine. En dehors de ces moments particuliers la réalisation se montre pertinente mais sans imagination particulière. On se situe ici bien loin de The After Hours, un épisode au déroulement finalement assez comparable mais assurément supérieur en tous points.

Des éléments positifs subsistent cependant dont une accentuation de cette agréable tonalité rétro participant aujourd’hui au charme de la série. En effet ces différents objets présentés comme des symboles de modernité apparaissent aujourd’hui antédiluviens ! Surtout l’un d’entre eux va valoir à l’épisode ses meilleurs moments : la télévision. Que cela soit par l’apparition maligne de Rod Serling pour sa désormais rituelle présentation, la diffusion d’un flamenco endiablé étrangement interrompu (seul moment vraiment déstabilisent du récit) ou le prisme aux multiples voix si évocateur du trouble panique s’emparant du héros, l’étrange lucarne s’impose comme le média et le symbole principal du monde nouveau. Preuve que, si La Quatrième Dimension se montre parfois inégale, elle a parfaitement intégré les potentialités ambivalentes de son support.

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Message  Estuaire44 Sam 16 Jan 2010 - 17:06

L’Homme qui hurle (The Howling Man, 2-05, 4)
Date de diffusion : 04 novembre 1960
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Un Américain, égaré dans une zone reculée d’Europe centrale, est accueilli dans un monastère. Il se rend compte que les moines gardent un prisonnier ne cessant de hurler et de supplier qu’on le délivre. Le père supérieur affirme qu’il s’agit du Diable en personne…

Les Guests
H.M. Wynant (1927) est une figure régulière des séries américaines. Il participe à Gunsmoke, Les Mystères de l’Ouest, Max la Menace, Hawaï Police d’Etat, Mission Impossible, Dallas…

John Carradine (1906-1988) fut un célèbre chef de troupe de Broadway, montant notamment des pièces shakespeariennes connaissant un grand retentissement. Au cinéma il fut également un acteur à succès, spécialisé dans les Westerns (L’Homme qui tua Liberty Valence, 1962) et les films d’épouvante (House of Dracula, 1945). Il fut également Aaron dans Les Dix Commandements (1956). Sa voix profonde et sonore contribue beaucoup à sa popularité. John Carradine était ainsi surnommé « Bard of The Boulevard » pour son habitude de déclamer du Shakespeare durant ses promenades. Il est le père de quatre acteurs, dont David, popularisé par la série Kung Fu (1972-1975).

Commentaires
Par cet épisode aussi abouti que décalé au sein d’une anthologie se voulant tout à fait contemporaine, l’écrivain Charles Beaumont continue à suivre sa voie spécifique. Celle-ci se compose de sa traditionnelle attraction morbide pour l’horreur et d’une relecture avisée des grands classiques de Poe ou Lovecraft, dans la droite ligne de celle qu’il mettra bientôt en oeuvre au cinéma avec Roger Corman et Vincent Price lors de films admirables (Le Masque de la Mort Rouge, La Malédiction d’Arkham). L’homme qui hurle en constitue un saisissant et prometteur prologue. Dans sa nouvelle initiale, et son adaptation ultérieure pour l’anthologie, il dépoussière et rend moins pesant les passages obligés de cette école, tout en en conservant le meilleur : narration à la première personne intensifiant le récit, une certaine inclination à la grandiloquence sauvée par la beauté de la langue, fascination épouvantée pour le Mal, ainsi que certains éléments incontournables du décor (orage, bâtisse gothique…).

Au-delà de cette atmosphère parfaitement installée, le récit se construit avec grande efficacité, avec un suspense maintenu jusqu’à son terme. Un étonnant twist révèle que ce n’est pas au spectateur que s’adresse le narrateur et conduit à une chute des plus glaçantes. On y distingue un élargissement moral bien amené sur l’impossibilité consubstantielle pour l’homme de mettre fin au mal, y compris avec la meilleure volonté du monde.

L’Homme qui hurle apparaît également comme une nouvelle démonstration du talent et de l’ingéniosité du chevronné Douglas Heyes, décidément l’un des meilleurs metteurs en scène de l’anthologie. Cette histoire aux imposants dialogues aurait pu sembler statique, il n’en est rien, tant Heyes apporte de la vie et de l’impact à sa réalisation, via de suggestifs mouvements de caméra, le choix toujours judicieux de plans effrayants ou écrasants ou un magnifique travail sur la lumière (on se situe assez près de l’expressionnisme allemand). Comme toujours chez lui, on retrouve des idées originales et pertinentes pour tirer parti au mieux du décor, notamment lors de la révélation du Démon, scandée par le passage derrière des piliers successifs. Heyes utilise également avec sagesse et parcimonie les effets spéciaux, visuels ou sonores, ceux-ci ne venant qu’à peine interférer avec le récit.

L’intrigue se voit de plus soutenue par une distribution étonnante de qualité. Wynant, qui tient sans doute ici le plus grand rôle de sa carrière, paraît comme habité par celui-ci, lui apportant une exceptionnelle intensité. Mais le plus enthousiasmant demeure la composition sublimement théâtrale du charismatique John Carradine, spécialiste du genre. Par sa stature, son phrasé et son indéniable ascendance, il confère une dimension inoubliable au Père Jérôme, décidément une figure à part au sein d’une anthologie privilégiant les personnalités ordinaires subissant leur destin.

Cette allégorie particulièrement déstabilisante autour de l’éternel Mythe de Pandore reste un épisode dont l’intensité ne s’oublie pas, l’un de ceux participant à la renommée toujours inaltérée de The Twilight Zone.

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Message  Estuaire44 Sam 16 Jan 2010 - 23:58

L’Œil de l’admirateur (The Eye of the Beholder, 2-06, 4)
Date de diffusion : 11 novembre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Dans une société futuriste, où l’on cantonne les personnes au physique ingrat dans des ghettos, une jeune fille au visage hideux doit absolument subir avec succès une opération lourde de chirurgie esthétique pour espérer rester dans la norme.

Les Guests
Donna Douglas (1933), ancienne Miss New Orleans, fut très populaire durant les années 60 pour sa participation récurrente et centrale à la sitcom humoristique au long cours The Beverly Hillbillies (1962-1971). Celle-ci, extrêmement connue aux États-Unis, créa un sous genre, marqué par l’opposition culturelle et sociale des personnages (Le Prince de Bel-Air, The Nanny…). Donna Douglas tint quelques autres rôles, avant de se reconvertir dans l’immobilier.

Maxine Stuart (1918) joue la jeune héroïne encore dissimulée par les bandages, Donna Douglas intervenant après la révélation. Elle participa également à Les Rues de San Francisco, Le Fugitif, NYPD Blues, Chicago Hope…

Commentaire
Aux antipodes des productions hospitalières frelatées flétrissant nos écrans, La Quatrième Dimension réussit un authentique coup de maître à l’occasion d’un de ses épisodes les plus célèbres et objet de nombreuses reprises. L’Œil de l’admirateur constitue une éblouissante variation autour de la célèbre phrase d’Oscar Wilde « La beauté est dans l’œil de celui qui regarde » (évoquée au cours de l’histoire), doublée d’un exercice de style totalement original et audacieux : filmer la quasi totalité d’un épisode en dissimulant le visage des personnages.

Pour réussir un pari aussi risqué, c’est fort logiquement que Rod Serling va s’adresser à son metteur en scène le plus imaginatif, Douglas Heyes. Usant de toute une gamme d’artifices (ombres et lumières, vues de loin, plans biscornus, mouvements des interprètes…) celui-ci va parvenir à tenir la gageure, sans trop sacrifier le naturel de l’action et en développant une atmosphère aussi étrange qu’oppressante. Regarder les bandages tomber via les yeux de la patiente s’avère également une grande idée. Les maquillages, d’un terrible impact, feront également date.

On applaudit par ailleurs à la performance de Maxine Stuart, qui restitue avec éloquence les tourments endurés par son personnage, sans avoir recours aux expressions du visage. Ses mouvements corporels et sa voix se montrent d’une rare éloquence, même s’il lui faut s’appuyer sur une certaine théâtralité. Les autres comédiens se montrent également parfaitement convaincants.

Mais Rod Serling ne se borne pas à la virtuosité, son récit demeurant également dans les mémoires pour ses différents niveaux de lecture. Au-delà du tragique drame humain et d’une vibrante dénonciation de l’autoritarisme des canons de la beauté (avec plus de force encore que Nip/Tuck ultérieurement), l’auteur élargit son propos aux doctrines unificatrices des dictatures, dans une satire cinglante des discours des différents fascismes ayant endeuillé le siècle, jusqu’à évoquer la solution finale. Enfin, via l’un des retournements de situation les plus fameux de l’histoire des séries télé, il déstabilise totalement le spectateur, l’invitant à s’interroger sur la notion même de normalité et d’aberration.

The Eye of the Beholder (titre qui évoquera de grands souvenirs à ceux ayant pratiqué jadis le Jeu de Rôle), qui n’a en rien perdu de son actualité aujourd’hui, bien au contraire, se verra repris dans La Treizième Dimension (2003). Il fait partie des épisodes de La Quatrième Dimension les plus souvent repris ou parodiés dans d’autres productions télévisées, notamment par Les Simpson, Futurama et Family Guy, coutumiers du genre, mais aussi dans Night Gallery (1970-1973), par Serling lui-même. Le satirique Saturday Night Live n’hésita pas à en produire un pastiche déjanté où la laideron éplorée nétait interprétée par nulle autre que Pamela Anderson !

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Message  Estuaire44 Dim 17 Jan 2010 - 23:52

Les prédictions (Nick of Time, 2-07, ****)
Date de diffusion : 18 novembre 1960
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Richard L. Bare

Résumé
Au cours de leur lune de miel, Don et Pat Carter, de jeunes mariés, font une halte dans la cafétéria d’une tranquille petite bourgade. Une machine à sous amusante leur propose des prédictions de fantaisie contre de petites pièces. Or ces prophéties, innocentes en apparence, vont se révéler d’une redoutable précision.

Les Guests

Patricia Breslin (1931) connut son heure de gloire au cours des années 50 et 60, après lesquelles elle mit un terme à sa carrière. Tout en apparaissant régulièrement à Broadway, elle participa à plusieurs séries : Peyton Place, General Hospital, Maverick, Perry Mason…

William Shatner (1931) reste bien entendu l’inoubliable Capitane Kirk de Star Trek Classic (1966-1969, 7 films), un univers pour lequel il écrivit également plusieurs romans et ouvrages. Mais la carrière de ce flamboyant extraverti, souvent surnommé « Bill » ou « The Shat » par ses nombreux fans, ne se limita pas à l’Enterprise. Outre qu’il s’essaya à la chanson comme à bien d’autres activités (dont les romans de Science-fiction à succès Tekwar), il tint également une place centrale dans Hooker (1982-1986) et dans Boston Legal (2004 à 2008). Il joue également dans The Outer Limits, Des Agents très Spéciaux, Mission Impossible, Kung Fu, Columbo, The Practice…) et dans un autre épisode de l’anthologie, Cauchemar à 20000 pieds. Shatner, très présent sur Internet, a également fait paraître son autobiographie en 2008, Up Till Now.

Commentaire
Cet épisode brillantissime représente la quintessence du style de Richard Matheson. En effet il y exploite avec un talent unique son idée d’une immixtion d’un étrange original et déroutant au sein d’une normalité tout à fait contemporaine. Cette réalité consensuelle se fissure ainsi devant les yeux de quidams totalement dépassés, se découvrant les héros d’une histoire les écrasant. Il reste très éloquent de comparer cet épisode avec le précédent, tout aussi abouti, mais cette fois emblématique des conceptions absolument opposées de Beaumont. Aux grandes orgues majestueuses de ce dernier succède la petite musique de Matheson, subtilement discordante et troublante, d’une inaltérable modernité.

Celle-ci, au lieu de s’imposer d’emblée par une brusque révélation, comme lors de cet autre chef d’œuvre que constitue Un monde différent, vient ici s’installer par un subtil dégradé. D’une divertissante anecdote le spectateur glisse en compagnie du jeune couple jusqu’au cœur d’un effroyable cauchemar, dont l’horreur semble d’autant plus indicible qu’elle demeure impalpable. Jusqu’au bout l’auteur entretient une savante ambiguïté sur la nature du phénomène : évènement surnaturel ou simple projection des hantises d’un héros dépressif, se conformant à des prophéties ainsi justifiées ultérieurement. Sans trémolo ni pathos, Matheson dresse de plus un prercutant plaidoyer pour la liberté, y compris avec ses inconnues et ses périls, si préférable à la soumission à l’obscurantisme ou à toute autre forme de tyrannie.

La mise en scène de Richard L. Bare se montre astucieuse. Elle instaure une atmosphère ensoleillée de paix et de joie de vivre (encore plus sensible de nos jours avec l’aspect désormais rétro de l’épisode), ce qui, par contraste, rend d’autant plus destabilisant l’irruption d’un absurde diabolique au sein d’aune aimable cafétéria. En fluidifiant l’action et en multipliant les rencontres annexes, Bare empêche toute impression de sur-place. Il évite également le contresens absolu qu’aurait représenté, au sein de la vision de Matheson, le moindre trucage pétaradant.

L’interprétation couronne le flamboyant succès de l’épisode. La très sensible Patricia Breslin défend admirablement son personnage de frêle épouse finalement plus solide que son mari et fait regretter qu’elle n’ait pas connu une plus grande carrière. Mais, avouons-le, la grande attraction demeure la présence de Bill Shatner, encore bien vert quelques années avant de s’embarquer à la tête de la Patrouille du Cosmos. Outre la curiosité immédiate, on s’amuse beaucoup à voir le Shat camper un homme fragile, en proie à la panique et à la superstition avant de devoir son salut à son épouse. Un exercice de style (repris en partie dans Cauchemar à 20000 pieds) qu’il n’aura plus guère l’occasion de réitérer une fois sorti de La Quatrième Dimension ! Il s’en sort avec les honneurs, même si un certain manque de métier se perçoit encore.

Nick of Time, nouveau classique du à la plume ensorcelée de Richard Matheson, reste l’un des épisodes les plus remémorés de l’anthologie et se verra d’ailleurs repris dans La Treizième Dimension, avec une version malheureusement sensiblement plus médiocre (Le bon chemin, 2002). De nombreux fans en considèrent Nightmare at 20,000 Feet comme une suite, avec d’ailleurs un certain soutien de la part de Matheson, mais ceci est une autre histoire !

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Message  Estuaire44 Mar 19 Jan 2010 - 23:46

Les Robots du Dr. Lauren (The Lateness of the Hour, 2-08, 1)
Date de diffusion : 2 décembre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Jack Smight

Résumé
Le Dr Lauren, grand spécialiste des robots, vit reclus et entouré de ses créations. Sa fille Jana ne le supporte plus et désire ardemment une vie plus normale. Elle impose à son père de se débarrasser de tous ces serviteurs mécaniques à l'apparence humaine.

Les Guests
Inger Stevens (1934-1970), actrice américaine d’origine suédoise, débuta à 16 ans dans des revues, avant de devenir élève de l’Actor’s Studio en 1955. Après plusieurs fugaces apparitions au cinéma et de nombreuses publicités, le début des années 60 la voit accéder à la célébrité par la télévision (Alfred Hitchcock Présente, Bonanza, rôle récurrent dans The Farmer’s Daughter, 1963-1966…). Par la suite, malgré une santé très fragile, elle passa avec succès au cinéma (Pendez-les haut et court, 1967 ; Madigan, 1968…), tout en faisant les délices des échotiers par ses nombreuses liaisons : Anthony Quinn, Harry Belafonte, Dean Martin, Burt Reynolds… Après une première tentative en 1959 (suite à une rupture avec Bing Crosby), elle se suicide le 30 avril 1970 par l’absorption d’un mélange de médicaments et d’alcool. Elle participe également à l’épisode Les robots du Dr. Lauren.
John Hoyt (1905-1191) apparut dans de nombreuses séries télé : Papa Schultz, Star Trek, The Monkees, Max la Menace, Kolchak, Battlestar Galactica... Il participe également à l'épisode Y a-t-il un Martien dans la salle ?.
Commentaire
Les Robots du Dr. Lauren marque le premier véritable échec de cette saison 2. L’histoire détonne par sa linéarité et son manque d’intensité, soulignés par une chute des plus prévisibles. Le ton des dialogues se fait volontiers guindé pour les parents, harassant à force d’exclamations véhémentes chez Jana. On voit bien que Serling a tenté d’écrire une parabole de la rébellion de la jeunesse frémissante du début des années 60, dont la soif de liberté aventureuse vient se heurter au conformisme et à la quiétude matérielle de ses aînés. Si quelques échanges paraissent, dans cette optique, fort bien trouvés, ils se noient dans un déluge de lieux communs sentencieux assez pénible.

De plus le récit n’installe aucun temps fort ou crispation. Au contraire il s’endort dans une répétitivité consternante. Á plusieurs reprises, l’on voit le ton monter, Jana sortir du salon, piquer une crise avec les robots, puis revenir à la confrontation, et ainsi de suite. On regrette également que la révélation finale survienne aussi soudainement ! La Quatrième Dimension parvient quasi toujours à nous offrir des récits palpitants pour porter ses sous-entendus, ici on en est hélas loin.

Les robots se montrent quasi dépourvus de toute menace ou ambiguïté (à de trop rares exceptions près), d’où une atmosphère plus digne d’une sitcom familiale versant progressivement dans la démesure que d’une anthologie de Science-fiction. L’intrigue souffre également d’une redoutable confrontation avec les célèbres histoires de Robots d’Isaac Asimov (certaines déjà publiées au début des années 50), avec lesquelles elle partage une ressemblance illusoire. Ici l’on ne trouve point de détournement ludique des Trois Lois de la Robotique, mais essentiellement des situations à la vaine grandiloquence.

La mise en scène totalement amorphe de Jack Smight vient accentuer le marasme de l’histoire, avec de plus une involontaire circonstance aggravante. Les Robots du Dr. Lauren constitue en effet le premier des six épisodes tournés en kinescope, et le contraste avec la qualité d’image habituelle se montre des plus criants. On se situe réellement au pire niveau connu par la première période des Avengers ! L’expérience ne sera d’ailleurs pas renouvelée. Si John Hoyt manifeste un métier certain et une solide présence, il faut bien avouer que la charmante Inger Stevens ne réitère pas son éblouissante prestation de L’auto-stoppeur. La dimension caricaturale et outrée de son personnage la pousse à surjouer, un écueil qu’elle ne parvient pas à éviter.

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Message  Estuaire44 Ven 22 Jan 2010 - 0:10

Retour vers le passé (The trouble with Templeton, 2-09, ***)
Date de diffusion : 9 décembre1960
Auteur : E. Jack Neuman
Réalisateur : Buzz Kulik

Résumé
Templeton, comédien vétéran de Broadway, vit dans la nostalgie de ses vertes années. Son second mariage n'est guère enthousiasmant, de même que l'état de sa carrière. Après un accrochage avec un metteur en scène autoritaire, il s'enfuit et se retrouve soudain transporté à l'époque de sa jeunesse.

Les Guests
Brian Aherne (1902-1986), comédien britannique, vient à Broadway au début des années 30. Il y connut un immense succès jusqu'à la fin des années 60, en se spécialisant dans les rôles de gentlemen de la haute société. Il mena également une belle carrière au cinéma, qui lui valut une nomination à l'Oscar pour son interprétation de l'empereur Maximilien (Juarez, 1939). Il fut l'époux de Joan Fontaine.

Sydney Pollack (1934-2008) fut un réalisateur majeur du cinéma américain. Il débuta sa carrière avec des mises en scènes remarquées de séries télé (Le Fugitif, Alfred Hitchcock présente...) avant d'accumuler les succès au cinéma : On achève bien les chevaux (1969), Les trois jours du Condor (1975), Tootsie (1982), Out of Africa (1985), La Firme (1993)... Il mena également un carrière d'acteur, apparaissant dans plusieurs films et séries (Frasier, Dingue de toi, Will & Grace, Les Soprano, Entourage...).

Commentaires
L’épisode reprend un thème très similaire à celui de Souvenir d’enfance (saison 1), le voyage dans le temps à la rencontre de sa jeunesse. Toutefois il se montre bien supérieur dans le traitement de cette idée. Ainsi au lieu d’un profil finalement très standard, le héros se voit finement décrit, et doté d’une riche personnalité. Templeton manifeste beaucoup d’élégance et de finesse d’esprit dans ses lucides récriminations contre l’âge mur et les misères de l’existence, magnifiées par la personnalité et le métier de Brian Aherne. De plus l’intrigue se montre plus sombre et audacieuse où la jeunesse était présentée comme un âge d’or révolu. Ici il apparaît que cette Atlantide doit immensément aux mirages de la nostalgie et qu’une redécouverte entraînerait bien des désillusions…

Quand soudain, annoncé par un admirable jeu d’ombres et lumières de la part de l’imaginatif Buzz Kulik, retentit une étonnante révélation. Celle-ci permet à la subtile intrigue de Neuman d’acquérir une nouvelle dimension et de se conclure par une évocation éloquente et sans emphase de la magie du théâtre, sublimant la réalité tout en lui tentant un miroir des plus convaincants. Les comédiens, provenant pour la plupart de Broadway, apportent beaucoup de conviction et de sincérité à cet hommage de la télévision à son prestigieux et inaltéré ancêtre. L’ultime scène de la répétition se montre d’ailleurs d’une émotion réellement communicative.

Neuman ne se limite d’ailleurs pas à célébrer la statue du Commandeur et évoque avec une pertinente ironie ce petit monde, entre ego des comédiens et du metteur en scène (épatant Sydney Pollack dans un rôle ironique parfaitement choisi !) et vulgarité des financiers. On apprécie d’ailleurs de voir les deux premiers se réconcilier au détriment de dernier ! De plus les folles années 20 et la Prohibition se trouvent évoquées avec une grande efficacité compte tenu des moyens limités de la mise en scène, on ne serait qu’à moitié étonné de voir soudain débouler Eliot Ness et ses Incorruptibles !

Le texte très brillant de E. Jack Neuman vient confirmer qu’une variété d’auteur n’entame pas la cohérence de l’anthologie, tout en pouvant lui apporter un sang neuf extrêmement vivifiant !

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Message  Estuaire44 Sam 23 Jan 2010 - 11:04

Futurographe (A Most Unusual Camera, 2-10, 3)
Date de diffusion : 16 décembre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : John Rich

Résumé
Un couple de voleurs de bas étage dérobe un appareil photo instantané dans un magasin d'antiquités. Ils lui découvrent une étrange propriété : les photographies prises montrent des évènements appartenant à un proche avenir. Nos héros vont tenter d'exploiter cette merveille...

Les Guests
Fred Clark (1914-1968) occupa de nombreux seconds rôles au cinéma (Le crime était presque parfait, 1947) et fut une figure régulière des séries américaines : Les Incorruptibles, Addams Family, Laredo, Jeannie de mes Rêves, The Beverly Hillbillies...

Marcel Hillaire (1908-1998), d'origine franco-allemande, tint tout au long de sa carrière des rôles de Français. Relevant le plus souvent de la comédie, ces personnages se caractérisaient par des patronymes des plus caractéristiques et un accent joyeusement typé ! Il participa à : Des Agents Très Spéciaux, The Girl from UNCLE, The Rogues, The Time Tunnel, I Spy, Max la Menace, Mission Impossible...

Commentaire
Reprise sous un angle nettement plus angoissant par Stephen King dans Le Molosse surgi du Soleil, cette géniale idée d’un appareil photo révélant l’avenir nous vaut ici une farce absolument hilarante. Le brillant texte de Serling sait varier ses effets car l’on se situe dans un premier temps dan s une joyeuse fantaisie, où le Fantastique permet une satire bien croquée des films de gangsters de l’époque. Puis la mécanique de l’historie devient totalement folle, nous faisant basculer dans un humour noir très revigorant où les personnages tombent les uns après les autres dans une sarabande macabre mais finalement logique à sa manière. La vive imagination de l’auteur exploite au mieux le postulat de départ, tout en tissant une habile parabole de la prédisposition humaine à se condamner à la catastrophe par excès d’avidité, malgré les avertissements les plus explicites. Un constat toujours d’actualité, hélas.

Les personnages se voient joliment croqués, entre un frère et une sœur à la bêtise désespérante, digne des frères Strokes des X-Files (Je souhaite), mais aussi un mari plus intelligent et imaginatif. Sa grandiloquente volonté de rédemption, vite oubliée devant le pactole promis, attouche à la grande comédie italienne. L’accent de l’onctueux et aigrefin employé d’hôtel, ainsi que l’inscription ornant le fatidique appareil (Dix photos à la propriétaire) apportent une connotation française des plus plaisantes à un épisode déjà parfaitement réjouissant. En VO car en VF le personnage présente un solide accent allemand, et se prénomme Peter au lieu de Pierre ! Tous les interprètes se montrent épatants, apportant beaucoup de verve à ces pieds nickelés totalement dépassés par les évènements. La mise en scène de John Rich s’ingénie avec succès à vivifier une action quasiment délimitée dans une chambre d’hôtel mais souffre quelque peu des contraintes budgétaires, avec notamment des inserts particulièrement évidents.

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Message  Invité Sam 23 Jan 2010 - 15:00

Estuaire44 a écrit:
Les Guests
Fred Clark (1914-1968) occupa de nombreux seconds rôles au cinéma (Le crime était presque parfait, 1947) et fut une figure régulière des séries américaines : Les Incorruptibles, Addams Family, Laredo, Jeannie de mes Rêves, The Beverly Hillbillies...
Dans l'épisode Little Egypt des Incorruptibles, il est, en effet, Byron dit le Major, un petit chef de secteur qui manie...la cravache !
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Message  Estuaire44 Sam 23 Jan 2010 - 20:22

La Nuit de Noël (Night of the Meek, 2-11, **)
Date de diffusion : 23 décembre 1960
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Jack Smight

Résumé
Un clochard, Henry Corwin, est engagé la veille de Noël pour jouer le Père Noël dans un grand magasin. Hélas il est renvoyé du fait de son penchant très marqué pour l’alcool. Dans la rue il trouve alors un sac rempli de cadeaux. Les miracles ne font que commencer !

Les Guests
Art Carney (1918-2003) eut de nombreuses cordes à son arc : chanteur de jazz à succès, partenaire de Walter Matthau à Broadway, acteur de radio... A l’écran il apparut dans Lassie, Batman, Le Virginien, The Honeymooners... Il devait reprendre le rôle du Père Noël à plusieurs reprises au cours de sa carrière, notamment dans The night they saved Christmas, en compagnie de Jaclyn Smith (1984).

Commentaire
Le calendrier impose cet épisode à Serling, où l’on ne reconnaît absolument pas l’esprit de l’anthologie. Evidement le récit exprime avec efficacité certaines réalités à propos de l’esprit mercantile de Noël, de la dureté de la vie et de l’espoir que représentent malgré tout les enfants et leur enthousiasme. Le tout évite de plus le piège de la dialectique sentencieuse en développant les personnages finalement humains et guère antipathiques du commerçant et plus encore du policier. Un certain courage s’observe également avec la présence d’un enfant noir à une époque où cela n’entrait guère dans les meurs de la télévision.

Mais tout même le récit s’engouffre dans un tunnel de mièvrerie édulcorée digne des contes pour enfants, et totalement étranger à l’esprit sombre et dérangeant animant les plus grands moments de La Quatrième Dimension. On se croirait dans les séries édifiantes peuplant les programmes de l’époque, sinon sur le Disney Channel. La chute se montre particulièrement puérile et de premier degré, on doit se pincer pour y croire ! Le jeu des comédiens, lui aussi trop sucré, participe à cette déception, d’autant que la mise en scène de jack Smight ne relève guère le niveau. Fort heureusement pour ce second épisode tourné en kinescope, la qualité de l’image s’avère meilleure que lors des Robots du Dr Lauren.

Malgré quelques bonnes idées La Nuit de Noël marque un certain abandon de la série face aux contraintes du temps. Un remake en sera cependant réalisé en 1985 pour La Cinquième Dimension. Fort heureusement, durant la troisième saison, The Twilight Zone saura créer un épisode de Noël digne d’elle, avec l’étonnant Cinq personnages en quête d’une sortie.

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Message  Estuaire44 Dim 24 Jan 2010 - 2:01

Poussière (Dust, 2-12, ***)
Date de diffusion : 6 janvier 1961
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Douglas heyes

Résumé
Au Far-West un jeune mexicain va être pendu car, ivre, il a provoqué un accident tuant un enfant. Désespéré, son père achète à prix d’or une poudre magique sensée sauver son fils par miracle. Mais le charlatan qui la lui vend est aussi celui qui a fourni la corde destinée à la pendaison…

Les Guests
Thomas Gomez (1905-1971) demeura très lié à Broadway, où il avait débuté dans les années 20. Spécialisé dans les rôles inquiétants, il apparut néanmoins au cinéma (Le secret de la planète des singes, 1970) et à la télévision (Le Virginien, Ma sorcière bien aimée, Gunsmoke…). Il joua un grand rôle dans le développement du syndicalisme des acteurs. Il participe également à l’épisode Immortel, moi, jamais !.

John Larch (1914-2005) connut une prolifique carrière de second rôle, principalement dans les films de genre (Westerns, policiers ou films guerre), où il s’était spécialisé dans les rôles d’autorité, shérif ou officier. Il participe à plusieurs films de ou avec son ami Clint Eastwood : Un frisson dans la nuit (1971), L’Inspecteur Harry (1971, comme chef de la police)… Á la télévision il apparaît dans Le Fugitif, Les Envahisseurs, Bonanza, Police Woman, Cannon, Les Rues de San-Francisco, Dallas, Dynastie... Jon Larch joue dans deux autres épisode de La Quatrième Dimension : La poursuite du rêve et C’est une belle vie.

Commentaires
Nouvelle incursion dans le Weird West pour La Quatrième Dimension, un style auquel l’Européen restera sans doute plus insensible que l’Américain, mais qu’elle a souvent su exploiter avec succès. Cet épisode étonne par la quasi absence de Fantastique qu’il véhicule. En effet l’intrigue raconte bien davantage un une étonnante facétie du destin, l’enchaînement des causes et des effets se comprenant sans aucune intervention du surnaturel. Et pourtant l’étrange surgit dans ce village agonisant, grâce à la mise en scène une nouvelle fois remarquable de Douglas Heyes. Par ses angles finement alambiqués, sa maîtrise raffinée de l’éclairage, ses plans distordus des visages, sa manière empreinte d’onirisme de filmer la potence il apporte une dimension supplémentaire magnifiant le récit.

Il se voit soutenu par le merveilleux travail de comédiens, h’hésitant à jouer cette fable tragi-comique sur un tempo théâtral tout à fait discordant avec ce que l’ont observe habituellement à cette époque dans les Westerns. Tout à son affaire l’imposant Thomas Gomez nous régale d’une prestation hors normes en marchand ambulant picaresque et truculent, non sans rapport avec la version de Lucifer en maquignon avisé qu’il offrit dans Immortel, moi, jamais ! Cet entrecroisement fructueux de talents très divers est mis au service d’une fable où la cruauté et la soif de vengeance se voient contrecarrées par la destinée, mais davantage encore par l’humanité et l’aptitude au pardon démontrées par les personnages. Sans emphase l’épisode constitue un éloquent plaidoyer en défaveur de la justice dépourvue de pitié, nettement en avance sur son temps.

Pour l'anecdote cet épisode fut diffusé la veille du lancement de Chapeau Melon et Bottes de Cuir en Grande-Bretagne !

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Message  Estuaire44 Dim 24 Jan 2010 - 10:33

Le Retour (Back There, 2-13, **)
Date de diffusion : 13 janvier 1961
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : David Orrick McDearmon

Résumé
Un homme voyage dans le temps et va tenter d’empêcher l’assassinat d’Abraham Lincoln, le 14 avril 1865. Mais rien ne va se passer comme prévu.

Le Guest
Russel Johnson (1924) fut médaillé pour ses exploits aériens durant la Guerre du Pacifique. Il débuta sa carrière durant les années 50, en accumulant les seconds rôles dans les Westerns et les films de Science-Fiction (It came from Outer Space, 1953, Les Survivants de l'Infini, 1955...). Durant les années 60 et 70, il intervient dans un nombre important de séries télé (Au-delà du Réel, Les Envahisseurs, Lassie...) mais reste surtout connu pour son rôle du Professeur dans L'Île aux Naufragés (1964-1967). Il participe également à l’épisode Exécution.

Commentaire
D’aune manière amusante le précédent épisode de Russel Johnson (Exécution) gravitait déjà autour du voyage temporel. On le voyait en ramener un assassin condamné à mort mais ici il est lui même le voyageur, soit une posture beaucoup plus traditionnelle. C’est d’ailleurs ce très grand classicisme qui vient priver Le Retour de l’essentiel de son impact. Cette situation d’une expédition dans le passé visant à contrecarrer le fil du temps mais aux conséquences inattendues reste l’un des fondements les plus exploités de ce vaste thème de la science-fiction. Déjà Barjavel, dans Le voyageur imprudent (1944), accomplissait la somme du sujet, d’une manière bien plus troublante, tandis que l’épisode des X-Files Aux frontières du jamais échouera pareillement à aller au-delà du cliché. En effet l’intrigue, ne distille que quelques péripéties convenues à partir du postulat initial, jusqu’à une chute finalement assez prévisible et anecdotique.

Si cette idée de paradoxe temporel ne se voit pas exploitée avec l’audace magistrale de Ray Bradbury dans Un coup de tonnerre (1952), l’épisode retrouve tout de même quelque intérêt dans ses aspects périphériques. La musique est excellente, la reconstitution historique parait de bonne facture, et l’interprétation des divers comédiens, en premier lieu de Russel Johnson, demeure convaincante. Surtout on apprécie la dimension culturelle très américaine du récit, avec la primauté toujours maintenue de Abraham Lincoln dans l’esprit collectif de la nation, son assassinat , même après avoir accompli l’essentiel de son œuvre, demeurant ici la pierre d’achoppement majeure de l’Histoire. Rappelons que Le Retour a été réalisé avant l’assassinat de Kennedy ! Le portrait des patriciens WASP de la Côte Est vaut aussi le coup d’œil, maintenant les mœurs de la mère patrie via un club dans la meilleure tradition londonienne, tout en affirmant leur particularisme par les portraits de Washington, Lincoln ou Roosevelt, et jusqu’à une réplique réduite du Washington Monument !

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Message  Estuaire44 Dim 24 Jan 2010 - 15:54

Rien que la vérité (The Whole Truth, 2-14, 1)
Date de diffusion : 20 janvier 1961
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : James Sheldon

Résumé
Harvey Hunnicutt est un vendeur de voitures d’occasion, hâbleur et menteur comme un arracheur de dents, fait l’acquisition d’un véhicule pour une bouchée de pain. Mais celui-ci est ensorcelé : son propriétaire se voit forcé de toujours dire la vérité, jusqu’à ce qu’il parvienne à s’en débarrasser !

Le Guest
Jack Carson (1910-1963) fut un robuste acteur canadien, très populaire dans le cinéma des années 40 et 50 pour ses créations comiques. Il se spécialisa dans les personnages de fanfarons sûrs d’eux, régulièrement tournés en ridicule par les évènements (The male Animal, 1942, La brune brûlante, 1952).Il tint cependant plusieurs rôles dramatiques remarqués (Le Roman de Mildred Pierce, 1945). Carson décéda prématurément d’un cancer de l’estomac qui choqua le public du fait de la forte vitalité qu’il manifesta toujours à l’écran.

George Chandler (1898-1985) se rendit célèbre pour le rôle d’Oncle Pétrie, aux commencements de la série Lassie (1954-1973). Il fut également un acteur apparaissant fréquemment dans les sérials de Western des années 50.

Commentaire
Avouons que le propos de l’épisode semble des plus limités. A travers une aimable fantaisie Serling utilise la figure rituelle du vendeur de douteuses voitures d’occasion, un personnage aperçu dans de multiples productions américaines de toutes époques. L’idée de la véracité obligée ressort certes amusante, elle sera d’ailleurs reprises par Jim Carrey dans Menteur, menteur (1997), mais l’intrigue demeure tout de même minimaliste et dépourvue du second degré identitaire de l’anthologie. De fait l’auteur laisse quartier libre à Jack Carson, dont la présence et l’abattage rendent effectivement amusant cet escroc attachant, plus stimulé par la passion de la vente que réellement crapuleux. La chute traditionnelle relève ici davantage de la pirouette, certes surprenante et apportant une originalité au récit en le situant pleinement dans son actualité. L’épisode fut en effet diffusé le jour même où Kennedy prononçait son discours d’investiture ! La mise en scène s’avère pareillement paresseuse, se contentant de s’attacher aux pas de Carson, tout en filmant le stand up dynamique de ce dernier. Un numéro d’acteur sympathique pour un épisode manquant cruellement de consistance, de plus pénalisé par le tournage en kinescope et dont la bande son française n’a été que partiellement retrouvée.

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Message  Estuaire44 Dim 24 Jan 2010 - 22:48

Les Envahisseurs (The Invaders, 2-15, ****)
Date de diffusion : 27 janvier 1961
Auteur : Richrd Matheson
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Une femme âgée, vivant seule dans une ferme isolée, subit l’intrusion de visiteurs venus de l’espace. Ceux-ci sont minuscules mais néanmoins redoutables, car bénéficiant d’une technologie extrêmement avancée. La confrontation ne tarde pas à dégénérer en un duel à mort…

La Guest
Agnès Moorehead (1900-1974) reste bien entendu dans les mémoires pour la terrible Endora de Ma Sorcière bien-Aimée (1964-1972). Précédemment elle connut une très belle carrière à Broadway et Hollywood. A l’écran comme sur les planches, elle travailla souvent avec Orson Welles (Citizen Kane, la Splendeur des Anderson…). Elle fut nommée quatre fois à l’Oscar du second rôle féminin mais ne parvint jamais à le remporter. Elle accomplit également une mémorable apparition dans Les Mystères de l’Ouest en tant que Emma Valentine, une arrangeuse de mariages mortels pour époux fortunés, un rôle très proche du Mr Lovejoy des Avengers ! (The Night of The Vicious Valentine, 1967)

Commentaire
Ce chef-d’œuvre impressionne par la force de son propos et l’originalité de sa forme. Il s’agit en effet d’un épisode totalement muet, hormis le message final des Envahisseurs, d’ailleurs récité par Douglas Heyes en personne. Mais, bien loin de se résumer à un simple exercice de style, il s’agit sans doute de l’un des épisodes les plus marquants de l’anthologie, aux confluents de la Science-fiction et de l’Epouvante.

La raison d’un tel succès réside dans l’association féconde de grands talents qui, comme galvanisés par la splendeur de leur projet commun, vont apparaître à leur meilleur niveau. En premier lieu, Richard Matheson, dont le talent a déjà amplement été démontré par l’anthologie, concocte ici un récit parfaitement anxiogène, dont l’effroi et paranoïa ne cesse de croître continuellement. Les effets s’avèrent parfaitement dosés et l’intrigue se suit sans temps mort aucun. Quand à la chute que nous réserve ce spécialiste du genre, elle représente l’une des plus renversantes de l’ensemble de la série ! Grâce à son don unique de conteur il nous fait vivre comme un cauchemar éveillé, admirablement soutenu par un Douglas Heyes dont l’épisode constitue le chant le chant du cygne au sein de La Quatrième Dimension.

Malgré l’habileté du scénario, rendre palpitante une histoire muette, enserrée dans un huis clos parfaitement circonscris, où les adversaires ressemblent à de minuscules poupées, relevait de la gageure la plus absolue. Le talentueux réalisateur va y parvenir haut la main, malgré l’évidente faiblesse des moyens matériels dont ils disposent. Si les effets spéciaux paraissent certes archaïques, la mobilité de la caméra, le choix toujours idéalement suggestif des angles de vues et la maîtrise consommées de l’éclairage vont élever le spectacle au rang de joyau du suspens horrifique. L’on ne dira jamais assez à quel point The Twilight Zone constitue une apothéose du Noir et blanc au moment où cette technique en arrive à son terme, Les Envahisseurs apportant une démonstration magistrale de cette maîtrise de la photographie. La musique et les effets sonores de Jerry Goldsmith apportent également une très efficace contribution à l’intensité sans égale du récit.

Mais en dernier ressort c’est bien sur les épaules de la vétérane et talentueuse Agnès Moorehead. Elle se joint ici à l’ensemble des futurs comédiens de Bewitched apparaissant dans La Quatrième Dimension mais dans un rôle n’évoquant en rien la célèbre Endora. Nous sommes face à une forte femme, qui, malgré sa terreur initiale, sa souffrance physique et son absence de tout pouvoir particulier, va s’ingénier à survivre puis à annihiler la menace. L’actrice, dans une composition d’une rare force, incarne à merveille les sentiments de l’héroïne, l’âpreté de son combat à mort et la rage terminale qui la saisit quand survient l’heure de la vengeance. Son jeu magistral et son expérience parviennent à sublimer le handicap de l’absence de parole en un expressionnisme du visage et du corps absolument admirables

On note la présence d’une réplique miniature de la soucoupe de Planète interdite, un joli clin d’œil ! Cette célèbre nef réapparaîtra dans l’épisode Le Vaisseau de la Mort, et poursuit les liaisons existant entre l’anthologie et ce classique de la Science-fiction au cinéma (éléments de décor, armes utilisées par les Aliens, présence réitérée de Robby le robot).

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Message  Estuaire44 Mar 26 Jan 2010 - 23:25

Un sou pour vos pensées (A penny for your Thoughts, 2-16, ***)
Date de diffusion : 03 février 1961
Auteur : George Clayton Johnson
Réalisateur : James Sheldon

Résumé
En achetant un journal, Hector Poole, modeste employé de banque laisse tomber une pièce de monnaie. Celle-ci s’immobilise sur sa tranche et ce miracle semble en occasionner un autre : Poole devient instantanément télépathe !

La Guest
Dick York (1928-1992) reste bien entendu le premier interprète de Darrin Stephens (Jean-Pierre), le mari de Ma sorcière bien-aimée, de 1964 à 1969. Il sera d'ailleurs rejoint dans La Quatrième Dimension par les autres futurs interprètes de cette série (Elizabeth Montgomery, Agnès Moorehead, David White). Outre quelques petits rôles au cinéma, il apparaît également dans les autres anthologies de l'époque (Alfred Hichcock présente, The Dupont Show...). Après l'avoir forcé à abandonner Bewitched, ses problèmes récurrents de santé (douleurs au dos, puis emphysème) pénalisèrent gravement sa carrière. Il se limita par la suite à de rares apparitions (Simon et Simon, L'Île Fantastique). Il participe également à l’épisode Infanterie Platon

Commentaire
Difficile de ne pas songer à Ma Sorcière Bien-Aimée lorsque l’on regarde cet épisode drôle et malicieux, tant Poole subit une situation déstabilisante similaire à celles qu’aura plus tard à affronter Jean-Pierre. Dick York, qui succède d’ailleurs à Agnès Moorehead, semble idéalement taillé pour ce rôle de personnage bien plus solide qu’il n’y parait au premier abord, très différent de l’officier fataliste de Infanterie Platon. Nous le suivons au cours de mésaventures aux nombreux gags savoureux, multipliant les situations astucieuses par une intrigue bien plus développée que ce que démontrait Rien que la vérité, sur un thème finalement assez proche. L’idée de la télépathie providentielle (ou non) se verra d’ailleurs elle aussi reprise au cinéma dans Ce que veulent les femmes (2000), avec cette fois Mel Gibson dans le rôle du miraculé.

La mise en scène de l’inventif James Sheldon se montre légère et sans exagération inutile des effets, trouvant toujours le ton juste pour mettre en valeur un humour parfois acide. En effet cette fable iconoclaste, tout à fait dans le style de cet écrivain très pince sans rire qu’est George Clayton Johnson, va assez loin dans la satire de l’ordre social. Elle va jusqu’à très fortement suggérer que, du fait de la bassesse de l’âme humaine et de des penchants, l’hypocrisie et la dissimulation s’imposent comme une condition absolument nécessaire à la vie en société. Le soulagement démontré par notre héros quand disparaît son éphémère pouvoir, malgré tous les succès qu’il lui a occasionné, reste à cet égard parfaitement éloquent !

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Message  séribibi Mar 26 Jan 2010 - 23:35

Richard Matheson aimait moyennement "Les envahisseurs", il reprochait le manque de moyens dans la réalisation et disait : "mes créatures évoluaient toujours dans la pénombre, alors que là, on y voit des jouets un peu ridicules déambuler". Il reprochait aussi la lenteur de toute la 1ère partie, où l'on voit Agnes Moorehead marcher, déambuler dans la maison, peler des patates...
Bref, il avait été déçu de la transposition à l'écran de sa nouvelle.

Un des plus célèbres épisodes de "Twilight zone".
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Message  Estuaire44 Mar 26 Jan 2010 - 23:44

Oui,tout à fait. TZ manque chroniquement de moyens et l'épisode ne correspond sans doute pas à la vision magnifique que devait en avoir Matheson. D'ailleurs une bonne partie de son script n'a tout simplement pas pu être tournée ! En l'état l'épisode demeure absolument remarquable néanmoins.
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Message  Invité Mer 27 Jan 2010 - 1:14

Estuaire44 a écrit:Oui,tout à fait. TZ manque chroniquement de moyens

Amusant de voir que les séries les plus "pauvres" étaient finalement les plus inventives. Je pense à TZ mais également à Chapeau Melon bien sûr.

Le fait d'être moins coûteux devait sûrement aller de pair avec des producteurs et chaînes plus laxistes.
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Message  Invité Mer 27 Jan 2010 - 8:12

La série était à gagner cette semaine sur Radio Nostalgie.
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