Série "Cosmos 1999"

Les looks kitch, moi j'adore, qu'on se le dise! Il n'y a d'ailleurs qu'en France qu'on méprise le kitch, qu'on ne sache pas l'apprécier à sa juste valeur. Mais sur le fond, je reste d'accord avec Séribibi, l'intrigue de cet épisode ne me satisfait guère, surtout la fin très décevante.

Vu le pilote, non de l’Aigle Noir, mais de la série : A la dérive. Le récit souffre d’un certain déséquilibre. La première partie voit affluer de nombreuses informations de différents ordres (planète à découvrir, ensilage radioactif, arrivée du nouveau commandant, découverte d’Alpha etc.). cela galope et n’est pas toujours très clairement exprimé. A cela succède au contraire une élucidation du mystère, conduite de manière solide et structuré mais aussi lente et froide. On y stationne jusqu’à la catastrophe finale, qui apporte enfin un surcroit d’intensité dramatique. . Le tempo n’est pas optimisé. L’histoire reste également dans un entre deux en instaurant un environnement politique, mais en ne le développant pas assez en détail Au crédit des auteurs, malgré certaines facilités inévitables (la gravité s’accentuant dans Alpha, sans rotation apparente en générant), on accordera aux auteurs le crédit d’être à peu près réalistes, loin du joyeux festival à la Méliès qu’avait été l’épisode Lunaire de Time Tunnel. On n’évite pas centaines facilités, comme quelques coups de casque suffisant à fissurer une fenêtre donnant sur le vide, alors que cela n’abimerait pas un bête plexiglas. Koenig découvrant qu’il est nommé alors qu’il est déjà dans le vaisseau naviguant vers la Lune etc. Mais là aussi on demeure dans l’acceptable.

Les personnages sont fort bien dessinés, etc ‘est un authentique plaisir de retrouver des visages un peu oubliés (Paul et Sandra, notamment). L’interprétation est généralement performante, avec un Barry Morse apportant déjà beaucoup de saveur à Victor et un Landau à la forte présence. Seule réserve Barbara Bain semble assez figée, presque hiératique. On retrouve la sainte trilogie instaurée par Star Trek (et auparavant par la littérature d’exploration spatiale) :le commandant le second officier scientifique et le médecin. Fort heureusement les personnalités diffèrent, Cosmos 1999 ne se situant pas dans les récits optimistes et aventureux de l’Enterprise, mais dans un environnement plus sombre et réaliste (Carter demeure cependant pour incarner l’Aventure). C’est particulièrement net quand Helena refuse de s’impliquer dans la prise de décision et en laisse toute la responsabilité à Koenig. Ce n’est pas le bon docteur McCoy qui ferait du faux face à Jim ! Certains clichés perdurant, tels le commandant allant absurdement seul au devant du danger. Il faudra attendre Stargate pour que cet aspect gagne en réalisme et pertinence. On apprécie également de retrouver brièvement des visages connus des séries britanniques Sixties, en particulier Philippe Madoc, un ancien des Avengers.

Selon un procédé bien connu l’épisode joue la carte de l’identification du public à Koenig, celui qui débarque dans l’univers de la série. Cela fonctionne bien, d’autant que l’on profite de l’arrivée du commandant pour nous faire minutieusement visiter Alpha. Il ne s’agit pas de temps perdu car cela permet de savourer l’un des identifiants forts de cosmos 1999 : le design. Celui-ci se particulièrement soigné et de bon goût, jouant habilement des dominantes de blanc comme miroir d’autre couleurs. Le bureau bichromie noir et blanc de Koenig est un chef d’œuvre d’élégance. Le moindre objet a été étudié, soulignant la qualité de la production. On ressent une certaine filiation avec UFO. Les maquettes se voient, notamment pour les Aigles, mais l’expérience accumulée par les Anglais et Gerry Anderson dans ce domaine rende l’ensemble néanmoins appréciable. Et puis cela fait du bien de faire une pause dans les images générées par ordinateur. L’explosion se révèle impressionnante, de même que la découverte de l’idée principale de la série : la dérive impuissante de la Lune, loin de l’exaltation des explorations de l’Enterprise. La vision de l’astre sélène s’enfonçant inexorablement dans les ténèbres spatiales apporte une parfaite et mémorable conclusion à ce pilote. L’odyssée débute ! (***)

Le postulat de la série (une explosion nucléaire faisant sortir la Lune de son orbite) nécessiterait un dégagement d'énergie incommensurablement supérieure à ce qui est vu dans le pilote. Des milliers, sinon, des millions, de fois supérieur au total de l'arsenal nucléaire mondial. Une disparition de la Lune bouleverserait l'axe de rotation terrestre, bouleversant et  menaçant l'écosystème.

Cet ouvrage de Didier Liardet est probablement le meilleur qu'il ait écrit. Je viens de le recevoir et ne l'ai que parcouru, mais il est visible que l'auteur a magnifiquement compris l'âme de la série. C'est la première fois que j'ai une telle identité de vue avec un livre sur une série, à tel point qu'il est heureux que ma chronique sur le site soit parue avant, sinon on aurait pu m'accuser de plagiat.

Dans la qualité forte ou moindre des épisodes, je suis d'accord avec la quasi-totalité des critiques de Liardet, ce dernier se montrant juste un peu plus indulgent que moi pour 2 ou 3 épisodes.

J'avais aussi un accord avec la plupart des commentaires de Séribibi, j'en déduis donc qu'au contraire de tant de séries qui font débat, "Cosmos 1999" rassemble un consensus de ses admirateurs: sur la saison 1 supérieure à la seconde, sur la qualité des différents épisodes.

En tous cas, les amateurs de la série peuvent acheter le livre sans hésiter. J'en reparlerai prochainement par ailleurs.