Série "Doctor Who"

Oh well... I guess one more life will not kill anyone... Anyone except me.

Beaucoup de rires et de larmes (perso à partir de l'apparition de Clara), et un passage de relai parfaitement réussi lors de Twice Upon a Time, épisode permettant à Steven Moffat de sortir par la grande porte. Certes l'histoire demeure minimaliste mais cela convient en définitive parfaitement à un conte de Noël, où l'émotionnel et le relationnel  prennent logiquement les pas sur les touages d'une complexe intrigue; plus que jamais la SF s'assimile à la Magie et au Merveilleux. Dans Doctor Who. Bien des fois Moffat m'a agacé par son refus répété de créer d'authentiques méchants (je suis assez Old School là-dessus, tout comme RTD), mais dans ce cadre particulier cela se justifie. L'épisode assume pleinement sa fonction d'album souvenir, aussi bien pour le Docteur que pour Steven Moffat. Pour Murray Gold également, le mix de ses mélodies prenait une allure de testament.

Et ce n'est par parce que l'histoire du jour est assez simple en soi qu'elle n'est pas remplie à ras bord de savoureux clins d’œil référencés et de bonnes idées. Comme prévu le duo One-Twelve, fonctionne du tonnerre, porté par deux grands comédiens maîtrisant déjà totalement leur rôle respectif. J’ai particulièrement apprécié de retrouver David Bradley dans cet autre versant de An Adventure in Space and Time, les niveaux de réalité se superposent à plaisir dans le Whoniverse et on retrouve vraiment One tel qu’en lui-même. La confrontation des deux époques de la série (comme de leur environnement culturel très distinct) suscite une inépuisable source de dialogues amusants). La destine du capitaine apporte un véritable enjeu à ce qui pourrait risquer de demeurer une aimable controverse, tout en débouchant sur une émouvante conclusion historique, renouant avec la thématique de Noël (mais aussi, avec le sentiment anti militaire viscéral de Twelve).

Mark Gatiss, judicieusement plus en retenue que d’ordinaire, est parfait et ultra british. Son « Good Lord » lors de la révélation de l’homosexualité de Bill était évidement irrésistible. On espère le retrouver très bientôt dans Doctor Who, à l’écriture comme devant la caméra. Qu’importe si la chute à propos du brigadier était largement anticipée. Si on parfois pu discuter l’exploitation scénaristique de ses idées, le Témoignage constitue une ultime démonstration du fabuleux Talent de Steven Moffat pour forger des concepts aussi fous que brillants, à la pleine démesure de Doctor Who. Là aussi qu’importe que l’animation des CGI soit minimaliste, ce n’est pas là l’important.

L’intervention du Témoigne permet aussi de trouver une réelle justification à la première partie du rituel moderne de la Régénération : l’adieu aux Compagnons (contrairement à Amy pour Eleven). l’un des ours de force de l’épisode consiste à maintenir l’émotion intacte, malgré que la dimension factice des trouvailles se voit maintes fois soulignée. Grand merci aux comédiens. L’autre versant du rituel est également respecté, à savoir le crash du TARDIS : décidément, femme au volant, mort au tournant (hu, hu, hu, blagounette n° 1). Auparavant Capaldi nous aura délivré un ultime récital achevant de l’instituer parmi les tous meilleurs interprètes du Docteur. Ce dernier tour de piste aura toutefois formé l’unique point de l’épisode nous ayant agacé, tant il est trop visible que Moffat se subsiste au Docteur pour son testament au successeur jusqu’à avoir une espèce de Mea Culpa sur l’affaire du Nom du Docteur). Décidément, jusqu’au bout se mettre au premier n’aura pas vraiment été un problème pour l’ami Steven.

Jodie Whittaker n’aura visiblement effectué qu’un passage express dans la série, vu que la Régénération prochaine de Thirteen apparaît pour le moins probable. Ah, elles ne pourront plus se plaindre de ne pas avoir leur Time Lady, bien feintées, les Féministes ! (hu, hu, hu, blagounette n° 2). On peut interpréter la Chute de Thirteen de bien des manières, par exemple en énonçant qu’Eleven avait eu la force de s’accrocher lors de son crash du TARDIS, mais que l’on ne peut demander à une femme plus qu’elle ne peut donner (hu, hu, hu, blagounette n° 3). Je préfère y voir la promesse qu’aucun cadeau ne se fait à la nouvelle venue, déités maléfiques, empires daleks et Génies du Mal se trouveront bien sur son chemin. Blagounettes misogynes mises à part, Jodie rayonne déjà, dès ce premier instant mouvementé elle est pleinement, totalement, le Docteur. Elle est merveilleuse.

Un grand épisode, dont le seul vrai chagrin reste d’ouvrir la voie à une très longue attente jusqu’à l’automne prochain. Bill a raison : il s’avère décidément bien difficile de quitter le Docteur. (****)

L'ultime composition de Murray Gold pour une série qu'il aura tant marquée : la régénération de Twelve. La bande son de l'épisode aura été un vrai pot pourri de son œuvre.

Retour sur l'épisode de Noël
http://braindamaged.fr/26/12/2017/doctor-who-saison-11-la-fin-dune-ere-les-debuts-dune-timelady/

Ce n'est pas rien d'incarner le Docteur !
http://www.20minutes.fr/television/2196467-20180104-doctor-who-jodie-whittaker-confie-incarner-celebre-docteur-change-vie

Pour le moment, juste des photos à se mettre sous la dent :
http://braindamaged.fr/12/01/2018/doctor-who-saison-12-nouvel-apercu-de-jodie-whittaker-en-costume/

Journée de la Time Lady sur Gallifrey :  parution de deux recueils de nouvelles dédiés aux personnages féminins de Doctor Who et photo de groupe de la plus belle partie de l'équipe de production et tournage, autour de la nouvelle championne de la série (oui, le TARDIS est féminin).