Série "Kaamelott"

Vu la première partie du Livre VI de Kaamelott. On reste quelque peu décontenancé durant les premières minutes par l'ambiance romaine et surtout la structure de série classique très loin des sketches des débuts. Kaameloth n'aura décidément cessé de se réinventer au fil des saisons, on se croirait dans Angel. L'esthétique et jusqu'à l'intrigue semblent vraiment très proches de l'excellent Rome, au point que l'on se demande parfois si des éléments de décor n'ont pas été repris. On ne serait pas vraiment surpris de voir débouler Lucius Vorenus et Titus Pollo!

La série fait bonne chair avec peu d'argent, on s'immerge avec plaisir dans cette reconstitution étonnamment réussie avec des moyens limités tandis que l'on oublie rapidement Kaamelott pour plonger avec délices dans les intrigues déjà byzantines de la Rome décadente. La série réussit à allier une authentique intrique politique, tout en conservant son humour irrésistible, à base de dialogues ubuesques, d'abrutis savoureux et de situations absurdes. On s'amuse également beaucoup à retrouver des visages connus, 15 ans avant la Quête du Graal. Très bonne idée que le voyage de Merlin dans les diverses contrées du Royaume de Logres, pour lever les futurs chevaliers. Arthur espère dénicher l'élite, on s'attend à récupérer les « rudes connards » qui feront le sel de la période suivante. Cela commence très fort avec Perceval.

Plusieurs scènes se détachent, dont celles des conseils, toujours de purs moments de délire. Voir Léodagan (mon chouchou) aux prises avec le même genre d'andouilles que plus tard son gendre s'avère plaisamment ironique. Le conseil des Dames constitue également un joli pastiche de la Table Ronde avec une Dame de Sauvegarde semant autant sa zone que le Père Blaise. Quelques jolis passages de pure émotion , comme le journal désabusé du commandant romain ou lorsque Arthur embrasse son destin.

Les comédiens sont tous excellents, et s'amusent visiblement beaucoup de leurs gouleyants dialogues. Les nouveaux venus s'insèrent d'ailleurs parfaitement dans le ton Kaamelott, preuve de la forte identité que la série a su développer au fil des saisons. On espère voir Mondy davantage, impérial en César sans illusions sur le devenir de l'Empire, mais non dénué de malice. La palme revient cependant à Patrick Chesnais, incroyable dans son rôle de politicard cynique, on est au spectacle. Par contre Manu Payet nous ressert toujours le même numéro depuis son pastiche de la Star Ac, on cale un peu, là.

Deux petites réserves, pour la route (mais on n'en a pas gros). La love story que l'on sent venir entre Arthur et la belle patricienne paraît quelque peu téléphonée (au fait s'agit-il de la voyante que l'on verra lors de la romance d'Arthur avec la femme de Karadoc? Me souviens plus). J'ai aussi trouvé l'accumulation d'allusions à la bouffe passablement indigeste, comme du boudin d'ours noirs, ou de la cervelle de poulpe en gelée. La longue durée de diffusion, sur toute une soirée, risque de lasser quelque peu le spectateur, mais c'est le choix de M6... Pas de problème pour le fan, par contre!