Série "Angélique"

Qui se souvient de la série de Bernard Borderie, qui a bercé notre enfance, d'après les romans d'Anne et Serge Golon ?
Sans doute le rôle le plus célèbre de Michèle Mercier, qui commencera avec "Angélique, Marquise des Anges"... S'ensuivront 4 films complètement inégaux, mais qui auront tout autant de succés.
Du grand divertissement populaire (et un peu kitsch) à l'ancienne, comme on n'en fait plus.
 
La série :
Angélique, Marquise des Anges (1964)
Merveilleuse Angélique (1965)
Angélique et le Roy (1966)
Indomptable Angélique (1967) - le plus érotique
Angélique et le sultan (1968)
 

 
 

 
Moi qui citait dans l'autre topic ("Les plus belles actrices du monde") Nora Arnezeder, ce sera elle qui jouera "Angélique" dans la nouvelle version en préparation.

Jamais pu en regarder un en entier.  

Ca peut paraître un peu kitsh et toc de nos jours, je le conçois.

Grand monument kitsch qui se laisse regarder surtout grâce à la fougue (et le physique) de Michèle Mercier et à son excellent casting (Rochefort, Hossein, Toja en roi, plus un de mes grand-oncles par alliance dans un second rôle ! ). Sans compter ses péripéties méga improbables. J'ai dû voir cinq fois chacun des films, c'était un rituel chaque année à une époque.

N.B : Le thème musical associé à l'énergie, la détermination d'Angélique, ressemble fortement au thème de Leonora dans le Fidelio de Beethoven, une héroïne d'opéra aussi entêtée qu'Angélique. Michel Magne connait ses classiques !

Un grand classique, oui.
J'aimais bien.

ANGELIQUE (Ariel Zeitoun) : 1,5/10


Remake d' "Angélique marquise des anges" avec Michelle Mercier, le résultat, même si très légèrement moins pire que je ne l'imaginais, reste une catastrophe sans nom, mal jouée, mal filmée... Un genre de glossaire de tous les trucs qu'il ne faut pas faire pour réaliser un bon film.
Les 20 premières minutes qui défilent sans transition aucune semblent correspondre au résumé d'une première partie de film (que l'on aurait loupée) : en un peu plus d'un quart d'heure, sans que l'on ne nous ait présenté un minimum les personnage (du coup on ne se sent absolument pas impliqué), on voit Angélique promise à Goeffrey de Peyrac, homme qu'elle ne connaît ni ne désire, se marier avec lui, le repousser, découvrir sa mine orifère, puis en tomber progressivement amoureuse... Bref : un enchaînement de scènes sans la moindre cohérence (gestion du temps inexistante), où des acteurs récitent leurs textes.
Les 20 minutes suivantes sont presqu'aussi elliptiques, et se concluent par la scène, THE scène, où l'on voit, l'espace de 2 balayements d'images, Angélique poussée par Geoffrey sur la balançoire, d'abord seule, puis un enfant dans les bras, rapidement suivi d'un 2ème. Rires contenus et grand moment de consternation. Ainsi, en l'espace de 8 secondes, Zeitoun embrase plus de 5 années, l'espace d'un seul plan. Une scène qui fera date.
Lanvin en vieux beau est mauvais...et pourtant c'est un des acteurs les plus justes du film.
La belle Zora (qui il est vrai joue sur un registre totalement différent de celui de Michelle Mercier, ce qui en soit était louable) est inexpressive et Zeitoun parvient même à l'exploit de la rendre moche. On se met alors à repenser à sa présence dans "Maniac".
Mathieu Kassovitz (remplaçant Giuliano Gemma), dans le rôle de Calembredaine, l'ami d'enfance d'Angélique (de 20 ans de plus qu'elle - ce ne sera pas le seul couac du film) est complètement à l'ouest (de toutes façons tous les acteurs sont à la rue).
La réalisation est banale, la photographie pas trop moche mais, dés que l'on se retrouve en intérieur, nous devons subir cet inutile filtre jaunâtre ou des séquences de surexposition à en faire mal aux yeux.  
Direction d'acteurs inexistante, absence de profondeur psychologique des personnages, réalisation "téléfilm", effets de style ringards, rythme inexistant, montage raté... Sans oublier la grosse rigolade de fin de film, lors de l'apparition du carton "Fin de la première partie", sachant que -au vu de son insuccès - il ne sera jamais tourné de suite.
Indiscutablement le nanar de l'année 2013.

Je te félicite pour ta critique bien acerbe, et ton courage (ou ta témérité) à avoir osé regarder un film descendu par tout le monde et qui ne pouvait de toute façon que foirer complètement vu l'anachronisme de ce style d'histoire (demande du kitsch et du second degré, courant dans les 60's, rigolard aujourd'hui). Je pense que Philippe Blasband, le scénariste, aurait franchement dû prendre une option plus sérieuse, plus sombre, pour éviter de faire un pâle doublon. Mais si tu me dis qu'Ariel Zeitoun a fait sa réalisation sous coke, alors c'est que c'était mort dès le départ.