Tournoi Cinéma français Tour 1 Groupe 3/16

Tous les matins du monde : 6 pts film fascinant par le ait que l'on n'y cesse d'y découvrir de nouvelles richesses : transfiguration du Baroque (bon, surtout français), réflexion sur le mystère de la musique, admirable fusion du sonore et du visuel, découverte personnelle de Savall, romantisme ardent, manifeste janséniste, parfait exemple de cet art difficile qu'est la narration par voix hors champ, acteurs inspirés... Un film inépuisable.


Les Demoiselles de Rochefort : 5 pts le film euphorisant  par excellence, gorgé de radieux soleil, de merveilleux poétique, de chansons inoubliables célébrant la jeunesse, le bonheur de vivre et d'aimer. Pas vraiment d'histoire, mais qu'importe, ce qui compte ce sont les rencontres, le voyage et la musique.  Egalement un très intéressant travail d'adaptation des codes de la comédie musicale américaine à la sensibilité française

Peau d'âne : 3 pts Sensiblement la même recette que les demoiselles, avec plus de rock'roll dans cette adaptation décapante des contes de fées, qui mine de rien envoie du lourd par moments. A mon avis il manque un ingrédient à la recette du cake d'amour, mais bon. Deneuve a toujours été davantge une actrice de pose que de composition (à mon avis), mais cela convient parfaitement  ici.


Paris chante toujours : 3 pts Un film à sketchs relié par un scénario tenant du simple prétexte, mais qui propose un séduisant tour d'horizon de la scène française à la fin des années 50. Les plus grands noms du showbizz d'alors sont là et se prêtent de bon coeur à cette célébration en chansons de la Ville lumière. Vu il y a bien longtemps à la Cinémathèque royale espagnole, où il avait enthousiasmé le public madrilène.

On connaît la chanson : 2 pts  le film souffre du même problème que le très surcoté La la land, on se saisit jamais pourquoi au juste  ces gens se mettent à chanter, ce qui rend l'entreprise assez artificielle  de plus le film ne crée même pas ses propres chansons et se contente de reprises, tout en préfigurant la mode des lip sync battles.  je suis sorti de la salle sans trop comprendre la valeur ajoutée de l'affaire, point de vue exercice de style Smoking/No Smoking m'a semblé plus intéressant. demeurent les comédiens , toujours impeccablement servis par Resnais.


8 Femmes : 1 pt film qui m'a copieusement barbé par sa mièvrerie gourmée. Les actrices semblent sincèrement persuadées que leur présence constitue en argument en soi, et l'ensemble atteint un niveau de narcissisme assez risible. L'énigme ne casse pas des briques, les chansons cassent les oreilles, moi je me suis cassé.  Un four.

Huit femmes : 6 pts. C'est le seul que j'ai vu dans cette fournée et, désolé Estuaire, mais je suis en désaccord complet sur ce coup là ! J'ai bien aimé l'intrigue qui lorgne vers Agatha Christie; ça ne cabotine pas trop, les actrices sont presque toutes formidables (excepté Fanny Ardan qui me barbe dès qu'elle apparaît) avec un coup de cœur pour Virginie Ledoyen ; et les chansons rythment et font progresser le film. La mise en scène n'a rien de révolutionnaire mais ce n'est pas le créneau d'Ozon. Un de mes coups de cœur de cinéma !