Série "La Quatrième Dimension"

TZ 2002 a pour elle de s'en tenir au même format de 20-25 min que les épisodes de Serling (pour la majorité d'entre eux), c'est une durée auquel l'amateur s'identifie et qui présente un bon compromis pour un récit à chute. TZ 80's était beaucoup plus variable, avec une case horaire divisée non pas en deux mais en trois segments. Certains épisodes étaient trop longs ou trop courts pour que la mécanique puisse fonctionner au mieux, Night Gallery a eu le même problème. Mais c'est vrai que TZ 2002 me semble meilleure que ce que je prévoyais. Encore deux étapes dans la Twilight Zone !

Et la lumière fut (Sunrise, 1-43, ****)

En explorant un site aztèque, un groupe de cinq étudiants découvre une urne encore pleine du sang d'un sacrifice humain. Après l'avoir accidentellement vidée, ils découvrent que le soleil a disparu. Que faire ?

Peut-être inspiré par le récent succès (au combien mérité) de The Blair Witch Project, l'épisode narre comment un groupe d'étudiants, d'abord joyeux, sombre inexorablement dans l'horreur. D'un impact rare, le récit devient l'un des plus éprouvants de toute l'anthologie, grâce à sa progressivité impeccablement minuté, le spectateur comprenant progressivement l'inéluctabilité de la situation en de concert avec les protagonistes. Mais aussi en se plaçant astucieusement au confluent de plusieurs sources d'épouvante. Tout d'abord l'imagerie des sacrifices humains rattachés aux Aztèques, toujours efficace même si classique (Doctor Who la pratiquait dès les Années 60), d'autant que l'épisode sait le rendre parfaitement suggestif et sinistre.Puis la peur primordiale du Noir, les Ténèbres saturant l'atmosphère du huis clos. Un phénomène bien connu des amateurs de W40K avec  la Noctis Aeterna, quand le Phare de Douleur de l'Empereur vacilla puis s'éteignit.

Et y puis l'horreur de l'acte lui-même, bien entendu, dans son appréhension comme dans son déroulement. D'autant que tout est montré sons concessions, on se situe aux limites de la série grand public. Un petit chef d’œuvre, où chaque scène compte grâce à une distribution quatre étoiles : Jonathan Jackson, Sarah Carter, Michael Peña, Lauren Lee Smith, et Tyler Labine. Ce dernier ayant interprété le fameux Stoner dans deux épisodes des X-Files, il est fort possible que la localisation d'ouverture imitant celles de cette série soit un clin d'oeil, d'autant que l'autrice Katrina Cabrera Ortega y fut assistante d'écriture. Un seul regret : pour pouvoir justifier que cinq étudiants  puissent fouiller un site aztèque aux USA, l'épisode affirme que cette empire s'étendit jusqu'au Nouveau Mexique, ce qui est faux, il se limita au plateau central du Mexique. Barbara n'est plus là pour la leçon d'Histoire.

Les Flammes de l'Enfer (Burned, 1-44, **)

Un promoteur immobilier véreux fait brûler l'un de ses immeubles afin de toucher l'assurance. Deux enfants morts dans l'incendie viennent le hanter.

Tout comme comme le précédent Sunrise, Burned s'inscrit dans le genre épouvante, et on peut regretter que ce soit par celui-ci que s'achève l'anthologie (d'ailleurs avec l'ami Forest seulement présent en voix hors-champ. En effet, là où Sunrise se montrait véritablement hors normes , Burned apparaît comme un simple catalogue des films du type Poltergeist. Tous les Jump scares possibles y passent, mais tous éventés tellement tout ceci reste prévisible. Ce n'est pas mal fait en soi, quelques effets fonctionnent même efficacement, mais c'est vraiment du vu et revu. De plus l'agoraphobie aiguë dont souffre le protagoniste tome vraiment trop à pic pour expliquer pourquoi il ne quitte pas sa maison. Heureusement les deux enfants se montrent réellement flippants, toutes proportions gardées, ils m'ont fait penser à ceux de Village of the Damned. Mais l'épisode demeure trop anodin pour ne pas conclure TZ 2002 comme l'aurait mérité cette anthologie ayant réussi plusieurs jolis coups.