L'Économe et le sens de l'Histoire (A Sense of History)
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - THE AVENGERS :: SAISON 4
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Re: L'Économe et le sens de l'Histoire (A Sense of History)
A Sense Of History présente l’amusante particularité d’apparaître comme un simili clone de A Touch of Brimstone. En effet les convergences abondent : groupe apparemment potache dissimulant une redoutable société secrète, où les membres féminins disposent d’un statut clairement inférieur, chef charismatique et extraverti, influence similaire de la Hammer, rendu encore plus évident par l’actrice maison Jacqueline Pearce, renouant avec les standards des rôles féminins de la célèbre maison de production (beauté évanescente, effroi exacerbé, soumission à l’homme), moment pivot d’une grande fête en costumes, où Mrs Peel exhibe pareillement un ensemble original et fort suggestif, cette dernière terrassant le mâle alpha par un ironique renversement de situation, etc.
Malheureusement, hormis la tenue de Robin des Bois que l’on peut préférer à l’aspect caricaturale de la Reine des Péchés, A Sense Of History reste loin de se hausser à la hauteur de son célèbre modèle. Outre une mise en scène bien plus commune la faute en revient principalement à un scénario maladroit. La majeure partie du récit se traine en lorgneur, multipliant les scènes bavardes au sein de décors dépourvus de cachet et souffrant de la comparaison avec nombre d’autres opus cette saison. Les tentatives de diversion sur des suspects ont évidentes. Le twist final censé marquer l’esprit du spectateur après la traversée du marécage sombre dans la facilité, avec ce mort surgissant de nulle part sans qu’un indice n’ait pu nous éclairer et sans que rien ne l’ait concrètement obligé à opérer ce mouvement. Du mauvais théâtre, tout ceci est très mal équilibré.
Les seconds rôles, étudiants et professeurs, à la notable exception de Duboys, manquent singulièrement de piment et d’envergure. Carlyon résulte plus pataud qu’amusant et résume parfaitement la faible inspiration momentanée de Martin Woodhouse. Alors qu’il est menacé il est absurde de le placer ainsi dans un chariot en pleine forêt, une idée tirée à la ligne uniquement pour justifier la scène de l’attaque. Une manœuvre cousue de fil blanc, d’autant plus regrettable que le passage ne montre rien de remarquable ou d’original. On se demande bien aussi pourquoi Steed l’emmène dans cette fête truffée d’assassins potentiels. On ajoutera l’énième recours au poncif de la source trucidée ou le côté fumeux de cet argumentaire de thèses universitaires, on se croirait dans Le Nom de la Rose, des siècles plus tôt.
L’épisode ne manque cependant pas d’intérêt. S’il était impossible de vraiment étudier le système universitaire anglais dans le cadre restreint d’un épisode, ce thème complète joliment le panorama d’ensemble de la société britannique traditionnelle réalisé cette saison. Les Avengers se montrent de nouveau prémonitoires puisque cette révolte, certes dévoyée, de la jeunesse contre ses ainés et le système, évoque les bouleversements survenant une poignée d’années plus tard, même si la rébellion sera davantage de gauche que de droite ! Cependant on remarque avant tout la remarquable prestation de Patrick Mower en Duboys, impérieux et extraverti, sans doute l’un des rares points où A Sense Of History peut presque rivaliser avec A Touch Of Brimstone. On lui doit les seules scènes réellement marquantes de l’opus, même si l’on regrettera sa fascination pour Napoléon. Il demeure en effet contradictoire qu’un farouche adversaire de l’Union Européenne admire celui qui en a édifié la première version post Charlemagne, lors du Blocus continental précisément dirigé contre l’Angleterre. Etrange.
On portera également au crédit de Duboys d’autoriser le moment le plus électrique de l’opus, lors de sa confrontation musclée avec Steed. Ce dernier se montre très en verve durant tout l’épisode mais ce retour du Steed plus brutal des années Cathy Gale apporte une plaisante spécificité, y compris durant l’impitoyable interrogatoire. Macnee s’amuse visiblement beaucoup de réminiscences d’Eton et du grand costume du Shérif de Nottingham. Les dialogues entre Avengers pétillent, notamment lors de la scène d’introduction, plus franche que d’habitude de la part de Steed et mettant fort bien en avant la Lotus Elan. Par contre, il demeure pénible de voir Mrs Peel être cantonnée à la manipulation de poussiéreuses archives durant la majeure partie de l’histoire. La talentueuse amatrice n’est principalement là que pour exhiber ses atours à plume et distribuer quelques horions, une version assez schématique du personnage. (**)
Carlyon n’apprécie pas le continental roasted coffee de Steed. Il s’agit en effet d’un degré de torréfaction assez élevé, supérieur à la norme britannique, assez légère. Les deux degrés de torréfaction encore supérieurs au continental (aussi nommé high ou viennese) sont le french et black french roasted coffee. Toujours l’entente cordiale !
Dubois évoque la Rag week auprès de Mrs Peel, tandis que les tirelires des sollciiteurs indiquent Rag funds. Les rags sont des sociétés étudiantes de bienfaisance, présente dans la plupart des nivosités britanniques et irlandaises, organisant des campagnes de levées de fonds similaires à ce qui montré dans l’épisode. Depuis 2011, un fonds national établit une péréquation entre établissements. To Rag est un verbe de vieil anglais signifiant harceler (les rags remontent à l’ère victorienne) aujourd’hui le terme est souvent l’acronyme de Raise and Give. La Rag week annuelle constitue la forme de sollicitation la plus traditionnelle pratiquée par ces sociétés, dont les actions sont désormais très variées.
Durant leur confrontation Duboys demande ironiquement à Steed s’il désire des sackcloth and ashes. To wear sackcloth and ashes (revêtir le sac et la cendre en français) est un idiotisme anglais signifiant exprimer un profond regret pour une erreur commise. Il s’agit d’une allusion à des pratiques bibliques de mortification : porter le cilice (ou sac) et se couvrir la tête de cendre. C’est ainsi que le roi David exprime son repentir après son adultère et la mort d’Urie le Hittite.
Malheureusement, hormis la tenue de Robin des Bois que l’on peut préférer à l’aspect caricaturale de la Reine des Péchés, A Sense Of History reste loin de se hausser à la hauteur de son célèbre modèle. Outre une mise en scène bien plus commune la faute en revient principalement à un scénario maladroit. La majeure partie du récit se traine en lorgneur, multipliant les scènes bavardes au sein de décors dépourvus de cachet et souffrant de la comparaison avec nombre d’autres opus cette saison. Les tentatives de diversion sur des suspects ont évidentes. Le twist final censé marquer l’esprit du spectateur après la traversée du marécage sombre dans la facilité, avec ce mort surgissant de nulle part sans qu’un indice n’ait pu nous éclairer et sans que rien ne l’ait concrètement obligé à opérer ce mouvement. Du mauvais théâtre, tout ceci est très mal équilibré.
Les seconds rôles, étudiants et professeurs, à la notable exception de Duboys, manquent singulièrement de piment et d’envergure. Carlyon résulte plus pataud qu’amusant et résume parfaitement la faible inspiration momentanée de Martin Woodhouse. Alors qu’il est menacé il est absurde de le placer ainsi dans un chariot en pleine forêt, une idée tirée à la ligne uniquement pour justifier la scène de l’attaque. Une manœuvre cousue de fil blanc, d’autant plus regrettable que le passage ne montre rien de remarquable ou d’original. On se demande bien aussi pourquoi Steed l’emmène dans cette fête truffée d’assassins potentiels. On ajoutera l’énième recours au poncif de la source trucidée ou le côté fumeux de cet argumentaire de thèses universitaires, on se croirait dans Le Nom de la Rose, des siècles plus tôt.
L’épisode ne manque cependant pas d’intérêt. S’il était impossible de vraiment étudier le système universitaire anglais dans le cadre restreint d’un épisode, ce thème complète joliment le panorama d’ensemble de la société britannique traditionnelle réalisé cette saison. Les Avengers se montrent de nouveau prémonitoires puisque cette révolte, certes dévoyée, de la jeunesse contre ses ainés et le système, évoque les bouleversements survenant une poignée d’années plus tard, même si la rébellion sera davantage de gauche que de droite ! Cependant on remarque avant tout la remarquable prestation de Patrick Mower en Duboys, impérieux et extraverti, sans doute l’un des rares points où A Sense Of History peut presque rivaliser avec A Touch Of Brimstone. On lui doit les seules scènes réellement marquantes de l’opus, même si l’on regrettera sa fascination pour Napoléon. Il demeure en effet contradictoire qu’un farouche adversaire de l’Union Européenne admire celui qui en a édifié la première version post Charlemagne, lors du Blocus continental précisément dirigé contre l’Angleterre. Etrange.
On portera également au crédit de Duboys d’autoriser le moment le plus électrique de l’opus, lors de sa confrontation musclée avec Steed. Ce dernier se montre très en verve durant tout l’épisode mais ce retour du Steed plus brutal des années Cathy Gale apporte une plaisante spécificité, y compris durant l’impitoyable interrogatoire. Macnee s’amuse visiblement beaucoup de réminiscences d’Eton et du grand costume du Shérif de Nottingham. Les dialogues entre Avengers pétillent, notamment lors de la scène d’introduction, plus franche que d’habitude de la part de Steed et mettant fort bien en avant la Lotus Elan. Par contre, il demeure pénible de voir Mrs Peel être cantonnée à la manipulation de poussiéreuses archives durant la majeure partie de l’histoire. La talentueuse amatrice n’est principalement là que pour exhiber ses atours à plume et distribuer quelques horions, une version assez schématique du personnage. (**)
Carlyon n’apprécie pas le continental roasted coffee de Steed. Il s’agit en effet d’un degré de torréfaction assez élevé, supérieur à la norme britannique, assez légère. Les deux degrés de torréfaction encore supérieurs au continental (aussi nommé high ou viennese) sont le french et black french roasted coffee. Toujours l’entente cordiale !
Dubois évoque la Rag week auprès de Mrs Peel, tandis que les tirelires des sollciiteurs indiquent Rag funds. Les rags sont des sociétés étudiantes de bienfaisance, présente dans la plupart des nivosités britanniques et irlandaises, organisant des campagnes de levées de fonds similaires à ce qui montré dans l’épisode. Depuis 2011, un fonds national établit une péréquation entre établissements. To Rag est un verbe de vieil anglais signifiant harceler (les rags remontent à l’ère victorienne) aujourd’hui le terme est souvent l’acronyme de Raise and Give. La Rag week annuelle constitue la forme de sollicitation la plus traditionnelle pratiquée par ces sociétés, dont les actions sont désormais très variées.
Durant leur confrontation Duboys demande ironiquement à Steed s’il désire des sackcloth and ashes. To wear sackcloth and ashes (revêtir le sac et la cendre en français) est un idiotisme anglais signifiant exprimer un profond regret pour une erreur commise. Il s’agit d’une allusion à des pratiques bibliques de mortification : porter le cilice (ou sac) et se couvrir la tête de cendre. C’est ainsi que le roi David exprime son repentir après son adultère et la mort d’Urie le Hittite.
Estuaire44- Empereur
- Date d'inscription : 10/04/2007
Re: L'Économe et le sens de l'Histoire (A Sense of History)
On a quand même bien du mal à reconnaître ce que deviendra la série avec des épisodes aussi colorés et délirants que "Le Joker", "Le retour des cybernautes" ou "Jeux".
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: L'Économe et le sens de l'Histoire (A Sense of History)
cet épisode était dans mon flop 3 épisodes...
je l'ai regardé pour voir dans quelle position le mettre du flop 10.
en 2009/2010 quand j'ai reregardé la série cet épisode m'avait ennuyé beaucoup et c'était une de mes références de nullité...
là encore une fois plutôt agréable surprise: l'université est assez bien exploitée. beaucoup de scènes filmées dans le noir,atmosphère sombre. cela fait plaisir de voir des jeunes. Duboys joue très bien.
scenario linéaire, pas terrible, heureusement qu'il y a la petite chute à la fin...
J'ai eu du mal par contre à saisir cette histoire de thèse précisément: le "theme" economie et sens de l'histoire est expliqué de manière flou...on ne s'est pas ce qu'il en est précisément,c'est quoi l'idée révolutionnaire?...c'est assez flou...ou je n'ai pas su déchiffrer.
bonne surprise, ne sera évidemment pas dans mon flop 10.
je pense que ce qui m'a plu c'est surtout l'univers de la fac/ambiance/décor...le meme scénario dans un bureau classique m'aurait profondément ennuyé.
voilà comme quoi on peut changer d'avis ;-)
je l'ai regardé pour voir dans quelle position le mettre du flop 10.
en 2009/2010 quand j'ai reregardé la série cet épisode m'avait ennuyé beaucoup et c'était une de mes références de nullité...
là encore une fois plutôt agréable surprise: l'université est assez bien exploitée. beaucoup de scènes filmées dans le noir,atmosphère sombre. cela fait plaisir de voir des jeunes. Duboys joue très bien.
scenario linéaire, pas terrible, heureusement qu'il y a la petite chute à la fin...
J'ai eu du mal par contre à saisir cette histoire de thèse précisément: le "theme" economie et sens de l'histoire est expliqué de manière flou...on ne s'est pas ce qu'il en est précisément,c'est quoi l'idée révolutionnaire?...c'est assez flou...ou je n'ai pas su déchiffrer.
bonne surprise, ne sera évidemment pas dans mon flop 10.
je pense que ce qui m'a plu c'est surtout l'univers de la fac/ambiance/décor...le meme scénario dans un bureau classique m'aurait profondément ennuyé.
voilà comme quoi on peut changer d'avis ;-)
Guillaume- Comte(sse)
- Age : 37
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 22/05/2007
Re: L'Économe et le sens de l'Histoire (A Sense of History)
Estuaire44 a écrit:Comme toujours dans la saison 4, les Avengers prennent congé dans un véhicule plus ou moins étonnant. II s'agit cette fois d'une moto avec son side car.
oui super çes fins là ..
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
TorriGilly aime ce message
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