Série "Maigret" avec Jean Richard
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
12. MAIGRET ET LE CLOCHARD****
(adaptation de Maigret et le clochard***)
Un clochard a été repêché dans la Seine, gravement blessé à la suite d'une tentative de meurtre. Cet homme cultivé, ancien médecin, ne se montre guère coopératif avec la police, ce qui va compliquer la tâche de Maigret dans sa recherche de l'agresseur.
Un épisode passionnant de bout en bout, magnifiquement servi par un groupe de comédiens excellents. Le scénario décrit une enquête policière réaliste, menée comme il se doit sous la tutelle du juge d'instruction, dont la prééminence sur la police est mise en évidence. Cet aspect est trop souvent éludé dans la plupart des séries policières, on doit donc souligner la justesse de l'épisode.
L'immersion dans la vie iconoclaste de ce docteur Keller est menée avec tact et sensibilité par un commissaire Maigret auquel Jean Richard insuffle avec son immense talent l'habileté et la dose d'émotion nécessaires à l'exercice de son rôle de « raccommodeur de destinées ».
Le couple Maigret sonne très juste, grâce à la complicité évidente entre les époux Richard. Les inspecteurs qui entourent Maigret sont tout aussi véridiques. Même si on regrette le remplacement du vieux briscard Jean-François Devaux par Jean-Pierre Maurin dans le rôle de Janvier, l'équipe présentée reste à des années-lumière au-dessus des piteux policiers au service de Maigret-Crémer, aussi réalistes que les chimères d'un mégalomane.
Illustration de cette réussite, la fameuse scène d'interrogatoire de Van Houtte par Maigret, Castaing et Janvier, dans une ambiance pesante remarquablement filmée, l'absence de musique contribuant à accroître la lourdeur de l'atmosphère.
Soulignons la superbe composition de Johan Leysen dans le rôle difficile de Jeff Van Houtte, ce marinier retors et rusé qui arrive à tenir Maigret en échec. Les Keller sont eux aussi remarquablement interprétés par Daniel Gélin, la vedette invitée prestigieuse de cette enquête, et Catherine Sauvage.
Une nouvelle démonstration du caractère phallocrate du commissaire a lieu lorsqu'il pronostique le sexe du futur enfant de Janvier : « Pour se faire attendre aussi longtemps, ce ne peut être qu'une fille »...
L'immersion dans la vie iconoclaste de ce docteur Keller est menée avec tact et sensibilité par un commissaire Maigret auquel Jean Richard insuffle avec son immense talent l'habileté et la dose d'émotion nécessaires à l'exercice de son rôle de « raccommodeur de destinées ».
Le couple Maigret sonne très juste, grâce à la complicité évidente entre les époux Richard. Les inspecteurs qui entourent Maigret sont tout aussi véridiques. Même si on regrette le remplacement du vieux briscard Jean-François Devaux par Jean-Pierre Maurin dans le rôle de Janvier, l'équipe présentée reste à des années-lumière au-dessus des piteux policiers au service de Maigret-Crémer, aussi réalistes que les chimères d'un mégalomane.
Illustration de cette réussite, la fameuse scène d'interrogatoire de Van Houtte par Maigret, Castaing et Janvier, dans une ambiance pesante remarquablement filmée, l'absence de musique contribuant à accroître la lourdeur de l'atmosphère.
Soulignons la superbe composition de Johan Leysen dans le rôle difficile de Jeff Van Houtte, ce marinier retors et rusé qui arrive à tenir Maigret en échec. Les Keller sont eux aussi remarquablement interprétés par Daniel Gélin, la vedette invitée prestigieuse de cette enquête, et Catherine Sauvage.
Une nouvelle démonstration du caractère phallocrate du commissaire a lieu lorsqu'il pronostique le sexe du futur enfant de Janvier : « Pour se faire attendre aussi longtemps, ce ne peut être qu'une fille »...
phildlm- Duc(hesse)
- Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
13. LA COLERE DE MAIGRET***
(adaptation de La colère de Maigret***)
(adaptation de La colère de Maigret***)
Un truand spécialiste de l'extorsion de fonds est assassiné. Maigret soupçonne une de ses victimes, le propriétaire d'un cabaret, qui n'entendait pas céder au chantage. Mais ce dernier disparaît, puis est retrouvé mort quelques jours plus tard.
Fait inhabituel, Maigret n'apparaît qu'au bout de 18 minutes. Le début du téléfilm relate les problèmes des truands, une histoire banale sur le fond mais rendue intéressante par la qualité de l'interprétation. Jean Negroni est un acteur absolument parfait dans les rôles de caïds de la pègre, même à un échelon modeste comme dans cette histoire. Autre acteur remarquable, Michel Beaune confirme tout son talent dans le rôle de l'avocat véreux. Sans doute est-il passé à côté d'une grande carrière.
Le scénario accorde une certaine place à l'humour, grâce à la présence de l'intrépide inspecteur débutant Beaufils. Jeune coq sorti tout droit de l'école de la police, il ne se gêne pas pour rouler des mécaniques et échafauder des hypothèses farfelues, suscitant ainsi l'hilarité de ses collègues et même celle de Maigret. Marc Chapiteau est l'acteur adéquat pour ce rôle, avec son jeu empreint de décontraction et d'ironie mordante.
Les seconds rôles sont également très bons, en particulier le toujours apprécié Pierre Frag en chasseur et André Penvern, l'inspecteur Castaing. Voilà comment des personnages pittoresques et une interprétation sans faille produisent un épisode d'autant plus consistant que l'intrigue, partie pour être très conventionnelle, débouche sur un dénouement original.
*Jean Negroni est un habitué des films des années 70 et 80, où il était spécialisé dans l'interprétation de membres de la pègre. On a vu notamment dans L'alpagueur avec Jean-Paul Belmondo.
Le scénario accorde une certaine place à l'humour, grâce à la présence de l'intrépide inspecteur débutant Beaufils. Jeune coq sorti tout droit de l'école de la police, il ne se gêne pas pour rouler des mécaniques et échafauder des hypothèses farfelues, suscitant ainsi l'hilarité de ses collègues et même celle de Maigret. Marc Chapiteau est l'acteur adéquat pour ce rôle, avec son jeu empreint de décontraction et d'ironie mordante.
Les seconds rôles sont également très bons, en particulier le toujours apprécié Pierre Frag en chasseur et André Penvern, l'inspecteur Castaing. Voilà comment des personnages pittoresques et une interprétation sans faille produisent un épisode d'autant plus consistant que l'intrigue, partie pour être très conventionnelle, débouche sur un dénouement original.
*Jean Negroni est un habitué des films des années 70 et 80, où il était spécialisé dans l'interprétation de membres de la pègre. On a vu notamment dans L'alpagueur avec Jean-Paul Belmondo.
Dernière édition par Phil DLM le Sam 17 Sep 2011 - 22:02, édité 2 fois
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
14. MAIGRET S'AMUSE**
(adaptation de Maigret s'amuse**)
Resté à Paris pendant ses vacances au lieu d'aller comme prévu aux Sables d'Olonne, Maigret ne peut s'empêcher de mener une enquête parallèle au sujet du meurtre de la femme d'un célèbre médecin, retrouvée nue dans un placard.
Trop de ruptures de rythme dans cette enquête. Si les descriptions de la vie privée de Maigret et de son épouse se laissent suivre et nous offrent une bien agréable visite de la capitale en plein été (Notre-Dame, le Sacré-Cœur, les bateaux-mouches sont au programme...), plusieurs séquences apparaissent superflues, celle de Maigret en visite à l'auberge d'un de ses anciens adjoints n'étant pas la moindre. On se serait bien passé aussi des mésaventures sentimentales des voisins d'en-face...
Dommage car l'enquête est loin d'être inintéressante, mais elle aurait gagné à être traitée de façon plus conventionnelle. Pour une fois, on peut regretter que l'adaptation ait été trop fidèle. Sans doute aurait-il été préférable de s'orienter vers un schéma traditionnel, sans ces vacances et ces investigations en pointillé menées par des moyens détournés, qui rendent l'intrigue un peu artificielle.
Le commissaire essaie de vivre avec son temps puisqu'il utilise le magnétoscope offert par son équipe pour ses 25 ans de service. Autre signe de modernisation, on entend une partie du tube de Kool and the Gang « Celebration », moins caractéristique de l'univers classique de Maigret que le spectacle d'opérette désuet qui nous est infligé.
Jean Richard et Annick Tanguy, excellents, étalent une nouvelle fois leur complicité mais sont mal entourés. Les seconds rôles ne jouent pas forcément juste, à l'image de Robert Rondo, pas du tout à l'aise dans le rôle du journaliste de télévision avide de sensationnel, ou de Martin Trévières, un docteur Pardon beaucoup moins convaincant que Marcel Cuvelier, le futur presque titulaire du rôle dans les épisodes à venir.
Maigret s'amuse, mais il n'est pas le seul, les téléspectateurs aussi en écoutant le commissaire énoncer une thèse empruntée au … lieutenant Columbo ! « Certains crimes crapuleux restent impunis, un crime d'intellectuel jamais. Ils veulent tout prévoir, mettre les moindres chances de leur côté, ils fignolent, et c'est ce fignolage, ce détail en trop qui va les faire prendre. »
Dommage car l'enquête est loin d'être inintéressante, mais elle aurait gagné à être traitée de façon plus conventionnelle. Pour une fois, on peut regretter que l'adaptation ait été trop fidèle. Sans doute aurait-il été préférable de s'orienter vers un schéma traditionnel, sans ces vacances et ces investigations en pointillé menées par des moyens détournés, qui rendent l'intrigue un peu artificielle.
Le commissaire essaie de vivre avec son temps puisqu'il utilise le magnétoscope offert par son équipe pour ses 25 ans de service. Autre signe de modernisation, on entend une partie du tube de Kool and the Gang « Celebration », moins caractéristique de l'univers classique de Maigret que le spectacle d'opérette désuet qui nous est infligé.
Jean Richard et Annick Tanguy, excellents, étalent une nouvelle fois leur complicité mais sont mal entourés. Les seconds rôles ne jouent pas forcément juste, à l'image de Robert Rondo, pas du tout à l'aise dans le rôle du journaliste de télévision avide de sensationnel, ou de Martin Trévières, un docteur Pardon beaucoup moins convaincant que Marcel Cuvelier, le futur presque titulaire du rôle dans les épisodes à venir.
Maigret s'amuse, mais il n'est pas le seul, les téléspectateurs aussi en écoutant le commissaire énoncer une thèse empruntée au … lieutenant Columbo ! « Certains crimes crapuleux restent impunis, un crime d'intellectuel jamais. Ils veulent tout prévoir, mettre les moindres chances de leur côté, ils fignolent, et c'est ce fignolage, ce détail en trop qui va les faire prendre. »
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
16. UN NOEL DE MAIGRET***
(adaptation de Un Noël de Maigret***)
Un homme déguisé en père Noël s'est introduit dans la chambre d'une petite fille, voisine du couple Maigret, pour se livrer à une mystérieuse recherche. Le commissaire mène l'enquête depuis son domicile pendant toute la journée de Noël.
Madame Maigret, comme toujours impeccablement interprétée par Annick Tanguy, est omniprésente dans cet épisode centré sur la vie familiale du commissaire. Bien qu'à aucun moment le vide causé par l'absence d'enfant ne soit directement évoqué par le couple, cet élément sous-jacent apparaît en filigrane tout au long de l'épisode, au travers de la petite voisine. La conclusion est explicite avec une Madame Maigret désireuse de s'occuper de la petite fille dont la tante, qui en assurait la garde, vient d'être arrêtée.
Le principal intérêt de l'enquête réside dans la façon presque humoristique de jouer avec les nerfs de la malheureuse Madame Martin. Maigret prend un malin plaisir à envoyer un par un les témoins de ses agissements suspects sonner à sa porte...
L'interprétation est très satisfaisante, tant en ce qui concerne le couple Maigret que celle des vedettes invitées, de Rosy Varte, la voisine amoureuse du commissaire, à Françoise Dorner, la femme mesquine et cupide.
Le principal intérêt de l'enquête réside dans la façon presque humoristique de jouer avec les nerfs de la malheureuse Madame Martin. Maigret prend un malin plaisir à envoyer un par un les témoins de ses agissements suspects sonner à sa porte...
L'interprétation est très satisfaisante, tant en ce qui concerne le couple Maigret que celle des vedettes invitées, de Rosy Varte, la voisine amoureuse du commissaire, à Françoise Dorner, la femme mesquine et cupide.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
17. L'AMI D'ENFANCE DE MAIGRET****
(adaptation de L'ami d'enfance de Maigret****)
(adaptation de L'ami d'enfance de Maigret****)
Un ancien camarade de lycée vient trouver Maigret à la suite de l'assassinat de sa maîtresse. Les suspects ne manquent pas puisque la victime avait quatre autres amants, dont trois hommes mûrs qui ne se connaissaient pas entre eux et croyaient être les seuls à l'entretenir.
Cet épisode magnifique, un des meilleurs de la série, présente une enquête passionnante, développée selon les bonnes vieilles recettes du roman policier traditionnel : une femme assassinée, elle avait cinq amants qui sont autant de suspects. Lequel a tué ? Il ne s'agit pas seulement d'une simple enquête policière, mais aussi d'une étude de caractères dans le plus pur style « simenonien », peuplée de personnages pittoresques et attachants.
La justesse de l'interprétation permet de voir ces personnages tels que décrits par Simenon. Jean-Pierre Darras produit un numéro extraordinaire dans ce rôle d'escroc sur le retour vivant aux crochets d'une gentille courtisane. Il exprime à merveille l'aspect misérable, la lâcheté et la mauvaise foi presque sympathique de Florentin, tout en lui donnant un aspect truculent qui finit par agacer Maigret en même temps qu'il détend le spectateur. Vraiment une performance de tout premier choix.
Joséphine Papet, la victime, est incarnée par une excellente Rachel Boulenger. Cette actrice de talent apporte sa douceur à ce personnage attachant, présenté sous un jour aussi favorable que dans le roman. A noter que, malgré sa mort dès le début de l'histoire, son rôle est rendu non négligeable et même important par les multiples retours en arrière qui permettent de bien cerner son personnage.
La musique nostalgique diffusée lors des scènes de rencontres entre Josée et ses amants accentue la tendresse et l'émotion dégagées par cette jeune femme qui a su fort bien mener son affaire. On peut penser que, même si elle a berné les hommes qui l'entretenaient, elle n'était pas totalement cynique mais avait pour chacun d'eux une sorte de respect, et même d'affection.
Les amants, parlons en justement. Outre Florentin, ex-amant de cœur et seul informé de l'existence de ses concurrents, auprès de qui il se faisait passer pour le frère de Joséphine, le jeune rouquin qui s'apprêtait à le remplacer ne joue qu'un rôle mineur dans cette affaire. En revanche, les trois autres, qui finançaient la victime, sont des personnages intéressants, incarnés par de très bons acteurs.
Marcel Cuvelier et Henri Genès, dans des registres différents, interprètent des hommes naïfs sincèrement épris de Joséphine Papet et stupéfaits d'apprendre la vérité sur les agissements de leur protégée. Avec Jacques Dacquime, parfait comme à son habitude, on a affaire à un handicapé qui veut paraître cynique, mais se révèle au fond beaucoup plus fragile que les deux autres. A ne pas manquer la scène finale, lorsque Dacqmine montre qu'il peut se départir de ses traditionnels rôles de bourgeois ou d'aristocrates autoritaires pour jouer sur des registres plus sentimentaux.
Reste les policiers, dominés par un Jean Richard époustouflant, plus Maigret que jamais et sans doute que Maigret lui-même, et la concierge cupide qui fait chanter le meurtrier, criante de vérité sous les trais de Perette Souplex. Cette actrice a le physique de l'emploi, celui d'une femme du peuple sans un sou, aigrie et malsaine, qui refuse de dénoncer l'homme qui tué une femme qu'elle n'aimait pas, en échange d'une somme d'argent dérisoire.
La justesse de l'interprétation permet de voir ces personnages tels que décrits par Simenon. Jean-Pierre Darras produit un numéro extraordinaire dans ce rôle d'escroc sur le retour vivant aux crochets d'une gentille courtisane. Il exprime à merveille l'aspect misérable, la lâcheté et la mauvaise foi presque sympathique de Florentin, tout en lui donnant un aspect truculent qui finit par agacer Maigret en même temps qu'il détend le spectateur. Vraiment une performance de tout premier choix.
Joséphine Papet, la victime, est incarnée par une excellente Rachel Boulenger. Cette actrice de talent apporte sa douceur à ce personnage attachant, présenté sous un jour aussi favorable que dans le roman. A noter que, malgré sa mort dès le début de l'histoire, son rôle est rendu non négligeable et même important par les multiples retours en arrière qui permettent de bien cerner son personnage.
La musique nostalgique diffusée lors des scènes de rencontres entre Josée et ses amants accentue la tendresse et l'émotion dégagées par cette jeune femme qui a su fort bien mener son affaire. On peut penser que, même si elle a berné les hommes qui l'entretenaient, elle n'était pas totalement cynique mais avait pour chacun d'eux une sorte de respect, et même d'affection.
Les amants, parlons en justement. Outre Florentin, ex-amant de cœur et seul informé de l'existence de ses concurrents, auprès de qui il se faisait passer pour le frère de Joséphine, le jeune rouquin qui s'apprêtait à le remplacer ne joue qu'un rôle mineur dans cette affaire. En revanche, les trois autres, qui finançaient la victime, sont des personnages intéressants, incarnés par de très bons acteurs.
Marcel Cuvelier et Henri Genès, dans des registres différents, interprètent des hommes naïfs sincèrement épris de Joséphine Papet et stupéfaits d'apprendre la vérité sur les agissements de leur protégée. Avec Jacques Dacquime, parfait comme à son habitude, on a affaire à un handicapé qui veut paraître cynique, mais se révèle au fond beaucoup plus fragile que les deux autres. A ne pas manquer la scène finale, lorsque Dacqmine montre qu'il peut se départir de ses traditionnels rôles de bourgeois ou d'aristocrates autoritaires pour jouer sur des registres plus sentimentaux.
Reste les policiers, dominés par un Jean Richard époustouflant, plus Maigret que jamais et sans doute que Maigret lui-même, et la concierge cupide qui fait chanter le meurtrier, criante de vérité sous les trais de Perette Souplex. Cette actrice a le physique de l'emploi, celui d'une femme du peuple sans un sou, aigrie et malsaine, qui refuse de dénoncer l'homme qui tué une femme qu'elle n'aimait pas, en échange d'une somme d'argent dérisoire.
phildlm- Duc(hesse)
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Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
De "L'ami d'enfance de Maigret", vu une seule fois, j'ai gardé le souvenir de la séquence où Darras soutire un billet de 100 francs à Maigret qui lui répond "Fais en sorte qu'ils durent"...
Moins original, de "Un Noël de Maigret" que j'ai dû voir deux fois, Michèle Torr à la télé chez Les Maigret, je crois qu'elle chante "Petit Papa Noël"
Moins original, de "Un Noël de Maigret" que j'ai dû voir deux fois, Michèle Torr à la télé chez Les Maigret, je crois qu'elle chante "Petit Papa Noël"
Invité- Invité
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
18. MAIGRET SE DEFEND****
(adaptation de Maigret se défend***)
Pour avoir secouru en pleine nuit une jeune fille perdue dans Paris, Maigret se retrouve accusé de tentative de viol. Il soupçonne le chef présumé d'un gang de voleurs de bijoux d'avoir monté une machination afin de se débarrasser de ses encombrantes investigations.
L'entame particulièrement riche apporte un démenti éclatant à la réputation de lenteur, de manque de rythme accolée à la série. En l'espace des seules cinq premières minutes, on retrouve avec plaisir le docteur Pardon, ami de Maigret impeccablement interprété par l'excellent Marcel Cuvelier, et on fait la connaissance du sémillant préfet de police, tout ceci en alternance avec des plans de coupe sur les rues des quartiers populaires de Paris, au son d'une complainte de chanteur des rues bien adaptée à l'atmosphère de ces petites rues si sympathiques. Parti sur de très bonnes bases, on se retrouve dans des dispositions idéales pour apprécier pleinement un épisode qui s'annonce de grande qualité.
La suite confirme les premières impressions, avec la machination sordide qui se referme sur le commissaire. Bien sûr, Maigret apparaît terriblement naïf sur le coup, mais cela va permettre de développer une enquête passionnante. On ne tarde pas à retrouver le préfet, archétype du haut-fonctionnaire mis en place par la gauche après sa victoire de l'année 1981 : décontracté, jouant au tennis, beau parleur et porteur de projets grandiloquents, ce préfet du changement, surnommé « le préfet-balai », n'apprécie pas les méthodes trop traditionnelles du commissaire à la pipe, qu'il juge dépassées. Pensez donc, s'appuyer encore sur des indicateurs ! Il ne serait donc pas fâché de profiter de cette mésaventure pour se débarrasser de ce policier à l'ancienne hérité des pouvoirs précédents.
Jean Richard nous a habitués à des performances de haut vol, mais ici il est encore meilleur, si c'est possible, qu'à l'accoutumée, en commissaire soupçonné d'indélicatesse à trois ans de la retraite. Nostalgique, déçu de flairer le criminel du « mal pour le mal » évoqué en début d'épisode avec son ami Pardon, remarquablement instinctif et tenace dans son enquête, adoptant le ton juste avec Palmari pour qui il a une sorte d'estime, ainsi qu'avec sa compagne, Maigret est magnifié par la composition époustouflante de vérité d'un Jean Richard exceptionnel.
La distribution est d'ailleurs une réussite complète. Jacques Rispal crée un inspecteur Barnacle convaincant. Il s'agit d'un personnage de policier à l'allure de Monsieur-tout-le-monde, bien utile pour prendre des photos en pleine rue tout en passant inaperçu. Mention aussi pour les autres acteurs interprétant les policiers, tous très bons.
Robert Manuel et Elisabeth Margoni, étonnants de naturels, forment un couple de gangsters sympathiques, un peu bougons devant les visites répétées de Maigret. Et Liliane Rovère : cette actrice vue notamment dans plusieurs films de Bertrand Blier, interprète l'assistante du docteur Mélan, et se montre parfaite en tous points dans ce rôle de femme d'apparence revêche dotée d'un cœur d'or.
Comme il se doit, Maigret finira par comprendre que Palmari n'est pour rien dans la machination, trop tortueuse pour son esprit direct, et que tout vient du docteur Mélan, le voisin d'en-face, criminel apeuré par la présence quotidienne de ce célèbre policier, trop hâtivement imputée à une surveillance sur sa personne alors que Maigret ne s'intéresse qu'à Palmari ! Il est cocasse que ce coup monté finisse par faire prendre son auteur, chirurgien-dentiste inconnu des services de police et qui, au départ, n'était évidemment soupçonné de rien.
En fin d'épisode, une fois l'affaire résolue, aucun préfet de police ne suggère plus à Maigret de prendre sa retraite anticipée. Au contraire, il se voit confier à nouveau l'enquête sur les vols de bijoux, qui se poursuivra dans le téléfilm suivant, bien entendu à regarder dans la foulée de celui-ci.
*Il est curieux de retrouver Marcel Cuvelier, qui interprétait dans l'épisode précédent un suspect, dans le rôle du docteur Pardon, médecin généraliste et vieil ami de Maigret. Il reviendra à plusieurs reprises sur la série pour incarner ce personnage de confident du commissaire.
La suite confirme les premières impressions, avec la machination sordide qui se referme sur le commissaire. Bien sûr, Maigret apparaît terriblement naïf sur le coup, mais cela va permettre de développer une enquête passionnante. On ne tarde pas à retrouver le préfet, archétype du haut-fonctionnaire mis en place par la gauche après sa victoire de l'année 1981 : décontracté, jouant au tennis, beau parleur et porteur de projets grandiloquents, ce préfet du changement, surnommé « le préfet-balai », n'apprécie pas les méthodes trop traditionnelles du commissaire à la pipe, qu'il juge dépassées. Pensez donc, s'appuyer encore sur des indicateurs ! Il ne serait donc pas fâché de profiter de cette mésaventure pour se débarrasser de ce policier à l'ancienne hérité des pouvoirs précédents.
Jean Richard nous a habitués à des performances de haut vol, mais ici il est encore meilleur, si c'est possible, qu'à l'accoutumée, en commissaire soupçonné d'indélicatesse à trois ans de la retraite. Nostalgique, déçu de flairer le criminel du « mal pour le mal » évoqué en début d'épisode avec son ami Pardon, remarquablement instinctif et tenace dans son enquête, adoptant le ton juste avec Palmari pour qui il a une sorte d'estime, ainsi qu'avec sa compagne, Maigret est magnifié par la composition époustouflante de vérité d'un Jean Richard exceptionnel.
La distribution est d'ailleurs une réussite complète. Jacques Rispal crée un inspecteur Barnacle convaincant. Il s'agit d'un personnage de policier à l'allure de Monsieur-tout-le-monde, bien utile pour prendre des photos en pleine rue tout en passant inaperçu. Mention aussi pour les autres acteurs interprétant les policiers, tous très bons.
Robert Manuel et Elisabeth Margoni, étonnants de naturels, forment un couple de gangsters sympathiques, un peu bougons devant les visites répétées de Maigret. Et Liliane Rovère : cette actrice vue notamment dans plusieurs films de Bertrand Blier, interprète l'assistante du docteur Mélan, et se montre parfaite en tous points dans ce rôle de femme d'apparence revêche dotée d'un cœur d'or.
Comme il se doit, Maigret finira par comprendre que Palmari n'est pour rien dans la machination, trop tortueuse pour son esprit direct, et que tout vient du docteur Mélan, le voisin d'en-face, criminel apeuré par la présence quotidienne de ce célèbre policier, trop hâtivement imputée à une surveillance sur sa personne alors que Maigret ne s'intéresse qu'à Palmari ! Il est cocasse que ce coup monté finisse par faire prendre son auteur, chirurgien-dentiste inconnu des services de police et qui, au départ, n'était évidemment soupçonné de rien.
En fin d'épisode, une fois l'affaire résolue, aucun préfet de police ne suggère plus à Maigret de prendre sa retraite anticipée. Au contraire, il se voit confier à nouveau l'enquête sur les vols de bijoux, qui se poursuivra dans le téléfilm suivant, bien entendu à regarder dans la foulée de celui-ci.
*Il est curieux de retrouver Marcel Cuvelier, qui interprétait dans l'épisode précédent un suspect, dans le rôle du docteur Pardon, médecin généraliste et vieil ami de Maigret. Il reviendra à plusieurs reprises sur la série pour incarner ce personnage de confident du commissaire.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
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Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
19. LA PATIENCE DE MAIGRET***
(adaptation de La patience de Maigret***)
L'ancien truand Manuel Palmari, que Maigret soupçonnait d'être l'organisateur des cambriolages récurrents de bijouteries parisiennes, est assassiné à son domicile de trois balles de revolver. Le commissaire mène l'enquête parmi les occupants de l'immeuble, d'où aucun visiteur n'est entré ni sorti pendant la matinée du crime.
Même si les deux enquêtes peuvent être vues séparément, il est préférable de visionner celle-ci tout de suite après la précédente, dont elle constitue la suite logique. Antenne 2 avait d'ailleurs diffusé les deux épisodes inédits à une semaine d'intervalle.
Dans Maigret se défend, le commissaire avait vu ses investigations chez Palmari interrompues par l'affaire du dentiste. Cette dernière résolue, la multiplication des cambriolages de bijouteries le conduit à reprendre son jeu du chat et de la souris avec Manuel Palmari, qu'il soupçonne depuis vingt ans de ne pas être aussi retiré des affaires qu'il veut bien le faire croire. Hélas ! Palmari est assassiné, et même sa compagne Aline Bauche, de trente ans sa cadette et ancienne prostituée notoire, ne peut être lavée de tout soupçon.
On peut regretter le changement de réalisateur pour cette suite car Alain Boudet n'a pas su donner le même rythme, le même allant que Georges Ferraro sur Maigret se défend. Néanmoins, cet épisode doté d'une enquête solide reste riche en bons moments, procurés notamment par l'interprétation convaincante de la séduisante Elizabeth Margoni et le jeu subtil de Jean-Pierre Kalfon, très à son affaire dans un rôle de crapule.
A noter l'analyse pertinente des méthodes de Maigret par le juge d'instruction. Pour lui, le commissaire fait preuve d'un « pragmatisme anarchique » : il laisse croire aux suspects qu'il en sait beaucoup plus que ce dont il dispose, afin de les inquiéter et de les pousser à la faute. Bien observé, Monsieur le Juge !
Dans Maigret se défend, le commissaire avait vu ses investigations chez Palmari interrompues par l'affaire du dentiste. Cette dernière résolue, la multiplication des cambriolages de bijouteries le conduit à reprendre son jeu du chat et de la souris avec Manuel Palmari, qu'il soupçonne depuis vingt ans de ne pas être aussi retiré des affaires qu'il veut bien le faire croire. Hélas ! Palmari est assassiné, et même sa compagne Aline Bauche, de trente ans sa cadette et ancienne prostituée notoire, ne peut être lavée de tout soupçon.
On peut regretter le changement de réalisateur pour cette suite car Alain Boudet n'a pas su donner le même rythme, le même allant que Georges Ferraro sur Maigret se défend. Néanmoins, cet épisode doté d'une enquête solide reste riche en bons moments, procurés notamment par l'interprétation convaincante de la séduisante Elizabeth Margoni et le jeu subtil de Jean-Pierre Kalfon, très à son affaire dans un rôle de crapule.
A noter l'analyse pertinente des méthodes de Maigret par le juge d'instruction. Pour lui, le commissaire fait preuve d'un « pragmatisme anarchique » : il laisse croire aux suspects qu'il en sait beaucoup plus que ce dont il dispose, afin de les inquiéter et de les pousser à la faute. Bien observé, Monsieur le Juge !
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
20. MAIGRET A VICHY****
(adaptation de Maigret à Vichy***)
(adaptation de Maigret à Vichy***)
Le couple Maigret séjourne à Vichy pour une cure thermale lorsqu'une belle inconnue qu'il avait remarquée au cours des concerts du soir est assassinée à son domicile. Le commissaire va donner un coup de main à la police locale, dirigée par un de ses anciens inspecteurs.
Écrivons-le sans ambages, cet épisode est une splendide réussite, symbolique de tout ce qui a fait le succès de la série. Il ne peut y avoir de titre moins trompeur puisque l'action se déroule entièrement dans la célèbre station thermale de l'Allier. Les décors naturels de cette ville tranquille se marient particulièrement bien avec l'aspect débonnaire du couple vedette. Autant Maigret en Amérique, ou même dans le Sud de la France, paraissent incongrus, autant le commissaire et son épouse semblent nés pour aller en cure à Vichy, ville dont l'atmosphère rétro et paresseuse fait bon ménage avec la bonhommie du plus illustre policier de France.
Une ambiance réussie ne serait pas grand-chose sans une enquête passionnante, et l'on est gâtés aussi en ce domaine. Les investigations menées en vue de découvrir le secret de la fort étrange victime suscitent un intérêt certain, qui ne fait que croître au fur et à mesure que le mystère s'épaissit : comment une petite employée de bureau a-t-elle pu acquérir une telle fortune et s'arrêter de travailler tout en continuant à vivre de façon confortable ? D'où vient son argent ? Probablement d'un chantage, mais au sujet de quoi et surtout aux dépens de qui ?
La vérité éclatera au cours d'une scène finale pathétique et confirmera le pressentiment de Maigret, à savoir que la principale victime n'est autre que le meurtrier... Le fin mot de l'histoire apparaît même monstrueux, comme le souligne à plusieurs reprises Pélardeau, effondré de découvrir le machiavélisme de son ancienne maîtresse.
L'interprétation, qui ne comporte aucune fausse note, va sceller l'excellence de cette enquête. Elle est dominée par deux acteurs en particulier, eux-mêmes entourés d'une pléiade de bons comédiens. L'un d'eux est bien entendu un Jean Richard au sommet de son art, par sa façon d'exprimer à la perfection, et sans que cela provoque la moindre dissonance, tant le côté pépère de Maigret dans sa vie privée que sa pugnacité et sa finesse psychologique dans sa vie professionnelle, les meilleurs atouts qui soient pour trouver le chemin de la vérité.
L'autre est la sympathique Blanche Ravalec. J'avais gardé de cette actrice le souvenir d'un second rôle dans La carapate, film de Gérard Oury avec Pierre Richard, où elle interprétait une jeune paysage volage aux prises avec son mari jaloux, incarné par Claude Brosset, dans une scène au ton vaudevillesque affirmé. Quelques années plus tard, on la retrouve dans un rôle de coiffeuse, mais toujours aussi légère et court vêtue. Son physique avenant, mis en valeur par ses tenues n'ayant pas nécessité beaucoup de tissu, excite les inspecteurs chargés de l'enquête, qui se rincent l'œil sans vergogne au cours de la scène finale dans le casino.
La belle Blanche se montre absolument parfaite dans le rôle de Francine Lange, obstinée dans son refus de révéler le secret de sa grande sœur. Évidemment, il semble qu'elle ait profité elle aussi de l'argent amassé bien trop facilement par Hélène Lange...
Citer les autres satisfactions de la distribution s'apparente à une longue énumération. Annick Tanguy, dont le couple formé avec Jean Richard sonne toujours aussi juste. Didier Raymond dans le rôle du voisin cynique et ironique de la victime, accablé par ses dettes de jeu. Gisèle Grimm, avec son air mystérieux, semble sortir tout droit du roman de Simenon pour incarner l'énigmatique Hélène Lange. Les inspecteurs locaux apportent un dérivatif aux habituels Lucas, Janvier et Lapointe des enquêtes parisiennes. Ils bénéficient du jeu très au point de bons comédiens.
Et encore le meurtrier-victime, composé par un Jean Vigny particulièrement convaincant en asthmatique âgé, accablé par un drame qui le dépasse. Même les tout petits rôles apportent des touches sympathiques, à l'image de celui de la jeune et insouciante femme de ménage, tenu par Lorella Di Cicco.
Une ambiance réussie ne serait pas grand-chose sans une enquête passionnante, et l'on est gâtés aussi en ce domaine. Les investigations menées en vue de découvrir le secret de la fort étrange victime suscitent un intérêt certain, qui ne fait que croître au fur et à mesure que le mystère s'épaissit : comment une petite employée de bureau a-t-elle pu acquérir une telle fortune et s'arrêter de travailler tout en continuant à vivre de façon confortable ? D'où vient son argent ? Probablement d'un chantage, mais au sujet de quoi et surtout aux dépens de qui ?
La vérité éclatera au cours d'une scène finale pathétique et confirmera le pressentiment de Maigret, à savoir que la principale victime n'est autre que le meurtrier... Le fin mot de l'histoire apparaît même monstrueux, comme le souligne à plusieurs reprises Pélardeau, effondré de découvrir le machiavélisme de son ancienne maîtresse.
L'interprétation, qui ne comporte aucune fausse note, va sceller l'excellence de cette enquête. Elle est dominée par deux acteurs en particulier, eux-mêmes entourés d'une pléiade de bons comédiens. L'un d'eux est bien entendu un Jean Richard au sommet de son art, par sa façon d'exprimer à la perfection, et sans que cela provoque la moindre dissonance, tant le côté pépère de Maigret dans sa vie privée que sa pugnacité et sa finesse psychologique dans sa vie professionnelle, les meilleurs atouts qui soient pour trouver le chemin de la vérité.
L'autre est la sympathique Blanche Ravalec. J'avais gardé de cette actrice le souvenir d'un second rôle dans La carapate, film de Gérard Oury avec Pierre Richard, où elle interprétait une jeune paysage volage aux prises avec son mari jaloux, incarné par Claude Brosset, dans une scène au ton vaudevillesque affirmé. Quelques années plus tard, on la retrouve dans un rôle de coiffeuse, mais toujours aussi légère et court vêtue. Son physique avenant, mis en valeur par ses tenues n'ayant pas nécessité beaucoup de tissu, excite les inspecteurs chargés de l'enquête, qui se rincent l'œil sans vergogne au cours de la scène finale dans le casino.
La belle Blanche se montre absolument parfaite dans le rôle de Francine Lange, obstinée dans son refus de révéler le secret de sa grande sœur. Évidemment, il semble qu'elle ait profité elle aussi de l'argent amassé bien trop facilement par Hélène Lange...
Citer les autres satisfactions de la distribution s'apparente à une longue énumération. Annick Tanguy, dont le couple formé avec Jean Richard sonne toujours aussi juste. Didier Raymond dans le rôle du voisin cynique et ironique de la victime, accablé par ses dettes de jeu. Gisèle Grimm, avec son air mystérieux, semble sortir tout droit du roman de Simenon pour incarner l'énigmatique Hélène Lange. Les inspecteurs locaux apportent un dérivatif aux habituels Lucas, Janvier et Lapointe des enquêtes parisiennes. Ils bénéficient du jeu très au point de bons comédiens.
Et encore le meurtrier-victime, composé par un Jean Vigny particulièrement convaincant en asthmatique âgé, accablé par un drame qui le dépasse. Même les tout petits rôles apportent des touches sympathiques, à l'image de celui de la jeune et insouciante femme de ménage, tenu par Lorella Di Cicco.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Il me semble que Bruno Crémer n'a tourné que l'un des deux romans qui se suivent : Maigret se défend/La patience de Maigret.
Ayant vu la série Jean Richard, j'avais été déçu.
Ayant vu la série Jean Richard, j'avais été déçu.
Invité- Invité
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Peut-être l'ensemble de l'enquête a-t-il été réuni sur un même épisode?Patricks a écrit:Il me semble que Bruno Crémer n'a tourné que l'un des deux romans qui se suivent : Maigret se défend/La patience de Maigret.
Ayant vu la série Jean Richard, j'avais été déçu.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
23. LE REVOLVER DE MAIGRET**
(adaptation de Le revolver de Maigret**)
Maigret apprend par son ami le docteur Pardon qu'un petit escroc vieillissant et dépressif souhaite le rencontrer. L'homme tient des propos incohérents au sujet de la disparition de son fils, mais cette affaire d'apparence insignifiante va prendre de l'ampleur avec la découverte du cadavre d'un parlementaire.
Une enquête longue à démarrer, on se demande pourquoi Maigret s'intéresse autant à ce pitoyable Lagrange. Tout s'emballe grâce à la concierge, fort heureuse de dénoncer les trafics de ce locataire forcément malhonnête puisqu' « il traîne en pyjama jusqu'à midi ». Les révélations de la pipelette permettent de découvrir la malle et le cadavre du député Delteil, mis en consigne à la gare du Nord par Lagrange. Ce détail a un goût de réchauffé : dans Un Noël de Maigret, une suspecte prenait un taxi pour déposer en consigne à la gare du Nord une valise encombrante...
Redite aussi, doublée de caricature de roman policier tout ce qu'il y a de plus classique, avec le fin mot de l'histoire. Le chantage, probablement plus présent dans les romans, films et séries que dans la vie réelle, nous est habituellement servi par les écrivains et scénaristes en petite forme ou en manque d'imagination.
Dans ces conditions, il était difficile de réaliser un téléfilm captivant. Les producteurs s'en sont sortis honorablement grâce à la partie centrale de l'histoire, agréable à suivre entre la découverte du cadavre et le départ pour Londres, où Maigret paraît aussi à l'aise qu'un cancre pendant un examen de géométrie.
Bons points aussi pour les bonnes compositions de Michel Robin en personnage louche, malade et paranoïaque, et de Marcel Cuvelier, le meilleur docteur Pardon vu sur la série. En revanche, la musique est épouvantable (rendez-nous le générique habituel !) et l'escapade à Londres n'apporte rien, bien que l'exaspération visible du commissaire face aux habitudes du monde anglo-saxon soit habilement transposée à l'écran.
Redite aussi, doublée de caricature de roman policier tout ce qu'il y a de plus classique, avec le fin mot de l'histoire. Le chantage, probablement plus présent dans les romans, films et séries que dans la vie réelle, nous est habituellement servi par les écrivains et scénaristes en petite forme ou en manque d'imagination.
Dans ces conditions, il était difficile de réaliser un téléfilm captivant. Les producteurs s'en sont sortis honorablement grâce à la partie centrale de l'histoire, agréable à suivre entre la découverte du cadavre et le départ pour Londres, où Maigret paraît aussi à l'aise qu'un cancre pendant un examen de géométrie.
Bons points aussi pour les bonnes compositions de Michel Robin en personnage louche, malade et paranoïaque, et de Marcel Cuvelier, le meilleur docteur Pardon vu sur la série. En revanche, la musique est épouvantable (rendez-nous le générique habituel !) et l'escapade à Londres n'apporte rien, bien que l'exaspération visible du commissaire face aux habitudes du monde anglo-saxon soit habilement transposée à l'écran.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
24. MAIGRET AU PICRATT'S**
(adaptation de Maigret au Picratt's****)
Une stripteaseuse se rend au commissariat afin de dénoncer un projet de meurtre fomenté contre une comtesse, dont elle aurait entendu parler par deux clients du cabaret où elle se produit. Elle rentre chez elle après s'être rétractée, et est retrouvée assassinée quelques heures plus tard.
A l'image de Maigret et son mort, c'est une déception de ne pas retrouver dans l'adaptation ce qui avait fait la réussite du roman. Dès le début, la vision d'Arlette produit un choc. La jeune femme décrite par Simenon était une brune piquante dotée d'un charme particulier. Pascale Pellegrin est une actrice à l'opposé de ce physique, une blonde quelconque un peu mièvre, pas spécialement attirante et dotée d'une voix énervante. On ne pouvait pas faire un choix plus mauvais.
Autre erreur de distribution, Jacques Rispal dans le rôle de l'inspecteur Lognon. Ce très bon acteur n'a pas du tout l'allure du policier grognon sorti de l'imagination de Simenon, et encore moins l'attitude. Qu'est-ce que ce personnage graveleux, ironique, malsain et même vicieux, peut bien avoir en commun avec le « vrai » Malgracieux qui, comme son surnom l'indique, ne passe pas son temps à ricaner, ni à faire des allusions salaces ?
Autre singularité, cependant moins gênante, le fait de retrouver Jacques Dynam, qui fut entre autres l'inspecteur Bertrand, adjoint du commissaire Juve-De Funès dans la série des Fantômas, dans un rôle secondaire de flic de quartier.
Preuve qu'en ce milieu des années 80, les tenants de la police de la pensée avaient déjà entamé leur travail de sape, tous les aspects politiquement incorrects du roman ont été purement et simplement éliminés : le médecin louche n'est plus ni Juif, ni toxicomane, et les violentes diatribes homophobes des policiers à l'encontre du jeune protégé de la comtesse ont d'autant plus disparu que le nommé Philippe Mortemare n'est même plus homosexuel ! Evidemment, les côtés les plus extrêmes du roman ne pouvaient être adaptés tels quels, mais les effacer entièrement affadit le scénario.
Parmi cette succession d'erreurs et de trahisons se sont glissées quelques éclaircies, dont une amusante discussion entre Madame Maigret et son époux au sujet du commissaire Cabrol des Cinq dernières minutes, que son alter-ego fumeur de pipe ne semble guère apprécier. Et le scénario, basé sur un roman excellent, offre une enquête solide qui atténue un peu les faiblesses de l'adaptation.
Autre erreur de distribution, Jacques Rispal dans le rôle de l'inspecteur Lognon. Ce très bon acteur n'a pas du tout l'allure du policier grognon sorti de l'imagination de Simenon, et encore moins l'attitude. Qu'est-ce que ce personnage graveleux, ironique, malsain et même vicieux, peut bien avoir en commun avec le « vrai » Malgracieux qui, comme son surnom l'indique, ne passe pas son temps à ricaner, ni à faire des allusions salaces ?
Autre singularité, cependant moins gênante, le fait de retrouver Jacques Dynam, qui fut entre autres l'inspecteur Bertrand, adjoint du commissaire Juve-De Funès dans la série des Fantômas, dans un rôle secondaire de flic de quartier.
Preuve qu'en ce milieu des années 80, les tenants de la police de la pensée avaient déjà entamé leur travail de sape, tous les aspects politiquement incorrects du roman ont été purement et simplement éliminés : le médecin louche n'est plus ni Juif, ni toxicomane, et les violentes diatribes homophobes des policiers à l'encontre du jeune protégé de la comtesse ont d'autant plus disparu que le nommé Philippe Mortemare n'est même plus homosexuel ! Evidemment, les côtés les plus extrêmes du roman ne pouvaient être adaptés tels quels, mais les effacer entièrement affadit le scénario.
Parmi cette succession d'erreurs et de trahisons se sont glissées quelques éclaircies, dont une amusante discussion entre Madame Maigret et son époux au sujet du commissaire Cabrol des Cinq dernières minutes, que son alter-ego fumeur de pipe ne semble guère apprécier. Et le scénario, basé sur un roman excellent, offre une enquête solide qui atténue un peu les faiblesses de l'adaptation.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
La troisième époque est en ligne!
http://www.theavengers.fr/supplement/hors/maigret_richard_3.htm
http://www.theavengers.fr/supplement/hors/maigret_richard_3.htm
Invité- Invité
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Il y'a des décalages dans les liens du sommaire :
Le lien de l'épisode 7 renvoie à l'épisode 6, le 8 au 7, etc. Jusqu'au 11 qui renvoie au 10.
Ensuite, le 13 renvoie au 11, le 14 au 12, et ainsi de suite jusqu'au 20 renvoyant au 18. Le reste est bon.
Le lien de l'épisode 7 renvoie à l'épisode 6, le 8 au 7, etc. Jusqu'au 11 qui renvoie au 10.
Ensuite, le 13 renvoie au 11, le 14 au 12, et ainsi de suite jusqu'au 20 renvoyant au 18. Le reste est bon.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
La suite et fin du dossier par Phil est en ligne!
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/maigret-jean-richard/maigret-jean-richard-4eme-epoque-1987-1990
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/maigret-jean-richard/maigret-jean-richard-4eme-epoque-1987-1990
Invité- Invité
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Bravo Phil !!
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Bien joué !
Philo- Fondateur
- Age : 72
Localisation : Paris
Date d'inscription : 01/10/2005
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Bravo à toi, Phil !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Maigret" avec Jean Richard
Bravo Phil , très beau parcours !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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