Tournoi Deux siècles d'acteurs au cinéma Tour 1 Gr 13/16

1) Javier Bardem (Vicky Cristina Barcelona, 2008)
Il a pratiquement débuté chez Almodovar (Talons aiguilles, 1991), réussi une carrière américaine (No Country for old men, 2007) et joué un (le meilleur ?) méchant de l'ère Craig dans Skyfall (2012)

2) Antonio Banderas (Zorro, 1998)
Acteur majeur d'Almodovar (5 films entre 1982 et 1989, 1 en 2013), il s'est bien acclimaté au ciel américain joué dans Entretiens avec un vampire (1996), Spy Kids (2001, 2002, 2003), Expendable 3 (2014)

3) Fernando Rey (Le charme discret de la bourgeoisie, 1972)
Cet acteur espagnol (1917-1994) fut un des préférés de Luis Bunuel qui le fit tourner dans Viridiana (1961), Tristana (1970), Cet obscur objet du désir (1977).

4) Benicio del Toro (Las Vegas Parano, 1998)
Acteur multi-récompensé : Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Traffic, 2000, Prix d'interprétation masculine à Cannes pour Che (2008), il avait débuté avec Permis de tuer (1989).

Fernando Rey 5 pts sans doute le plus grand acteur espagnol au cinéma (avec Fernando Fernán Gómez), avec un jeu d'un rare raffinement. L'un des premiers  à connaître une vraie carrière internationale, il a aussi régné à la télévision dans les grands rôles du répertoire( immense Don Quijote pour TVE dans les années 90, grand souvenir). A travers se s rôles, Rey incarne un certain idéal purement castillan, à la fois rebelle et aristocratique, intériorisé et ardent.

Benicio del Toro, 3 pts acteur particulièrement caméléon, a su exprimer son charisme naturel à travers une carrière totalement éclectique. Du Che à Sicartio, en passant par trafic, ses rôles peuvent néanmoins  être vus comme une vaste exploration des diverses acceptions de la condition hispanique (davantage qu'espagnole), y compris dans les dimensions les plus violentes. Dr Gonzo para siempre, de quoi pardonner sa collaboration au honteux Dernier Jedi. Comme son personnage il a pris l'oseille et il s'est tiré, c'est bien vu.

Javier Bardem 2 pts, autant Andalou que Rey est Castillan, et homme du peuple que ce dernier est aristocratique, les deux acteurs se rejoignent par leur talent fou. Bardem exprime lui aussi un éternel espagnol, un machisme moins simpliste qu'il n'y paraît au premier abord même si parfois sinistre. De ce  point de vue on lui doit l'un des contrepoints  les plus magistraux du cinéma  à travers l'ambivalent Silva (effectivement le meilleur méchant de l'ère Craig, très clairement). Et puis il exprime aussi la part du rêve qui anime toujours le cinéma, avec son mariage avec Pénélope.

Antonio Banderas : 1 pt beaucoup de talent mais s'est un peu perdu dans son épopée chez les Yankees. Les Spy Kids sont une vraie douleur, mais aussi une humiliation. Il reste quelques exceptions, comme son incarnation du peuple argentin dans Evita, mais la filmographie de Banderas nous raconte surtout qu'il y a toujours un prix à payer pour accomplir un rêve.

Bardem : 5 pts
Del Toro : 3 pts
Banderas : 2 pts
Rey : 1pt

Clôture des votes

Après un duel serré, c'est Javier Bardem qui représentera l'Espagne au second tour.

Javier Bardem : 15 pts
Antonio Banderas : 7 pts
Fernando Rey : 7 pts
Benicio del Toro : 14 pts