Fantaisie estivale

Entre deux romans et deux séances ciné
Je regarde beaucoup les séries télés
Quelques anciennes, peu de modernes
Ah ! la vieille baderne !

Je rêve notamment à Mademoiselle Parker
Sculpturale et glaciale vestale en tailleur
Qui me dit « Écris ! » et je m’exécute. Quelle bassesse !
Tout en murmurant avec dévotion « Oui maîtresse »
Ah ! Broots ! Quel bonheur si nous mourrions
Écrasés sous la pointe de son talon !

Mordre la vie à pleine dents
Beau programme pour les vampires de la Nouvelle-Orléans !
C’est aussi ce que font leurs semblables rassemblés
Dans Sunnydale avec férocité
Quand Buffy n’est pas là.

Mais que paraisse la Tueuse au pieu manié avec dextérité
Et c’est en chauve-souris qu’ils se sauvent par nuées !
Dès que Buffy est là !

Blonde oui mais elle est, contre les monstres, sans faiblesse
Et ce n’est pas le ténébreux Angel qui la tuera
Il la rejoindrait plutôt au creux de ses draps !
Entre eux, c’est une assez jolie histoire de Faith !

Dracula peut bien tempêter, laisser éclater sa colère
Soudain surgissent les frères Winchester
Au volant de leur Impala ; ils écrasent les monstres sous leurs roues
Et Bela, mutine, de leur faire les yeux doux !

Alors que s’éloignent les évadés du monastère
Dans le Londres désert du matin d’après
Emma réveille Steed avec un champagne bien frais
Avant d’aller rosser les ennemis de l’Angleterre

Une visite s’annonce ? Vite ! A Downton Abbey on astique les carreaux !
Quand tiré à quatre-épingles surgit Hercule Poirot !
Il traque le crime, cette occupation typiquement anglaise
Mais que l’étude soit en rose, voilà Sherlock bien aise !

Si je ne dis rien de la Porte des Étoiles
C’est que mon ignorance à ce sujet est sidérale !
Si grande, si démesurée
Qu’un trou noir s’y loge tout entier

Trou noir d'où émergent le Docteur et ses Compagnons
D’une cabine téléphonique sortent en rang d’oignons
Le Docteur aux (jusqu’ici) quatorze vies
De songer qu’entre Gallifrey et l’infini
Pour éclairer un quotidien parfois morose
Quelque part dans les Univers il y a Rose.

Merci à tous, vus êtes adorables !

Maintenant, ça risque de me reprendre ! Allez savoir, les Muses sont capricieuses !

A nos séries télés II

La Roue du Temps tourne comme elle l’entend
A quoi Rand peut-il consacrer ses heures vaines
Sinon, bien sûr, à rêver d’étrangler Moiraine ?
Mais la Roue du temps tourne comme elle l’entend !

Un avenir confisqué, des rêves souillés, une vie volée
C’est contre cela que Richard Cypher lève l’Épée de Vérité !
Car, si tout était déjà écrit, destins et prophéties
Est-on sûr qu’Harley Quinn aurait embrassé Poison Ivy ?

Si elle avait connu son final désenchanté
Carmen se serait-elle risquée à aimer
Celle qui pourtant transforme ses amours en terre vaine
Fredonnant vaguement du Talk Talk : « It’s a Shane »

Même si on ne joue pas avec le Temps
Lui doit s’amuser à voir passer et repasser
Des Nains, des Elfes, toute une palanquée
De Dragons tarés et de princes névrosés !
La Roue du Temps tourne comme elle l’entend !

Si pour faire régner la loi et l’ordre, on a le FBI sur Terre
Pour le Temps, on a – excusez du peu – un Ministère !
Ce monde n’est pas avare non plus d’avocats, des plus sérieux aux plus rats
Seulement le numéro d’Ally McBeal suffira

Si ce monde est programmé d’avance
Ailleurs, aurait-t-on plus de chance ?
Glissez, glissez, univers parallèles
Jusqu’à celui où vit Galadriel !

S’il n’y a, pour vivre libre, nulle solution, nulle destination
Sommes-nous déjà dans la Quatrième Dimension ?
Dans ce cas, pour survivre dans un monde façon Black Mirror
Heureusement qu’il nous reste les vidéos du Binge Doctor !