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Série "Californication"

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Message  Dearesttara Dim 18 Jan 2015 - 23:22

Oui, Richard !! Tout à fait, un de mes personnages masculins préférés de la série, surtout quand il est bourré... Laughing




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Message  Estuaire44 Lun 19 Jan 2015 - 0:07

Ah oui, grand souvenir, merci pour la rigolade !! J'ai bien aimé la saison universitaire, avec son lot de belles rencontres et son atmosphère à part (très à part par moments, donc).
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Message  Dearesttara Lun 19 Jan 2015 - 1:26

Pas celle que j'ai préféré personnellement, mais elle contient mon épisode préféré de la série (The apartment, 1500 secondes de rire sans aucune pause garanties) ainsi que ce finale, le plus cruel des six premières saisons. Merci de me l'avoir remis, j'avais oublié à quel point la chanson derrière était magnifique ; Calif a toujours eu d'excellents goûts de BO.

Aaaaaargh, en cherchant une interview de DD à propos de la série, je me suis pris un spoiler en plein dans la figure. Bon, ça ne concernait pas le dernier épisode, heureusement, mais bon c'est pas la première fois que je me fais avoir.
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Message  Estuaire44 Lun 19 Jan 2015 - 10:56

Pas évident de maintenir un embargo, avec la profusion d'infos du Net. Sur ce coup-ci je suis à peu près étanche, on touche du bois !
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Message  Estuaire44 Dim 25 Jan 2015 - 22:21

Levon **
Pilote décevant car bien peu substantiel. Que l’on passe très vite au nouveau job d’Hank est normal du fait de la narration  rapide de la série. Par contre l’univers de la télé reste trop impersonnel et indifférencié du cinéma mode Stu. Le producteur de la série est intéressant, mais c’est encore qu'une simple promesse. La face à face tant attendu avec Karen ne débouche que sur une scène très quelconque, maintes fois vue auparavant. C’est le principal souci de ce premier opus, l’impression permanente de déjà vu, en moins bien, tout à fait ce que l’on ressent face à la saison 10 de Supernatural, qui n’avance qu’en recyclant autour des personnages principaux. Autrefois inventive, féroce et audacieuse, SPN est entrain de se poser doucement mais sûrement, cela serait dommage que Calif  connaisse la même mésaventure.  La saison semble ici s’enfermer dans un piège, avec un Hank se normalisant pour plaire à une Karen indifférente, on perd sur un tableau sans progresser sur l’autre. Et puis le coup du fils surgissant de la coulisse, c’est tellement éculé… Il va vraiment falloir faire quelque chose de Levon, s’il demeure un simple ressort scénaristique, les vaches seront maigres. Heureusement demeure la beauté de Venice et de ses merveilleux cafés (on a toujours autant envie de passer à travers l’écran), un bande son bariolée mais de qualité constante et surtout l’humour toujours aussi vert de Runckle et de sa douce moitié, leurs scènes sont autant de bouffées d’oxygènes, tout comme la présence de Stu le Poète.
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Message  Dearesttara Lun 26 Jan 2015 - 1:02

Globalement d'accord sur Levon sur lequel je suis plus indulgent. D'abord j'ai été rassuré par la qualité des dialogues, qui retrouvent leur verdeur énergique sans se complaire dans la vulgarité comme dans la saison 6. L'évolution plus douce d'Hanky ne me gène pas, car depuis la saison 4, il tente vraiment de se "normaliser", et il est au seuil de cette saison sur la voie d'y parvenir, plus que dans les saisons précédentes. Bien sûr on va compter sur ses vieux démons et surtout sa capacité à s'entourer des spécimens les plus foutraques de la faune d'Hell-A pour lui mettre les bâtons dans les roues, tout en espérant quand même arracher un happy end. Levon amuse par son peu de subjectivité dans ses questions d'interview tandis que l'inénarrable Stu continue de régaler la galerie par ses hilarants lamentos. C'est une prise de risque d'adoucir un personnage que l'on appréciait pour son piquant, mais il s'agit de la dernière saison, et Kapinos peut se permettre de prendre ce risque, que je salue. Cependant, je trouve que Levon prend trop de place - on pouvait sucrer sa première scène. Karen, Karen, bon, j'y reviens pas, Natascha est magnifique mais la valse-hésitation, ça fait depuis le début de la série que ça dure, et ça, c'est un défaut que la série portera jusqu'à la fin. Évidemment la grande grande révélation finale est massive, mais gare aux tentations Telenoveliennes qui peuvent en découler. Cela dit, ça promet au moins une scène de crise de nerfs de Karen dans les épisodes suivants, un numéro dont je dois avouer ne jamais me lasser. Pas grand-chose sur le front TV (encore une vanne sur Aaron Sorkin, ça tourne à l'obsession), on attend que ça se développe.

Evidemment, les meilleures scènes sont portées par le duo Marcy-Charlie. Plus pour une question d'interprétation que d'écriture (Charlie a des problèmes phalliques ? Oh la la, on l'avait pas vue venir celle-là). Il y a vraiment une alchimie merveilleuse entre Pamela Adlon et Evan Handler, et on les adore de les voir se crêper le chignon/se faire des mamours/les deux à la fois (la scène du lit est à la fois romantique, salée, et hilarante). Pilote plaisant, mais comme toi j'espère que Kapinos ne va pas faire que du recyclage et donner à cette saison une identité propre, hors soap ou transposition. (***)


Dernière édition par Dearesttara le Lun 2 Fév 2015 - 1:08, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Lun 26 Jan 2015 - 12:13

Julia (***)
L’épisode marque le vrai lancement de la saison, après un pilote manquant d’allant. Le milieu des scénaristes télé commence à être ripoliné au vitriol, mélange de travail d’usine hiérarchisé et de dinguerie immature. Les scénaristes rencontrés sont tous très drôles et bien cramés, dans la meilleure tradition de la série. Les acteurs affichent un naturel épatant. On aime bien qu’Hank ait envi de dégager dès la fin de la journée, ce n’est ni son univers, ni, surtout, son mode d’écriture. Julia apporte un vrai coup de cour de la saison, avec le rayonnement légèrement décalé et la beauté d’Heather Graham. Le rôle lui va comme un gant, on pense d’ailleurs beaucoup à la Molly de Scrubs. Par contre Levon me fatigue avec sa tronche permanente de numéro de cabaret new yorkais. On dirait du Woody Allen, mais cela manque de brio. On préférait Becca (dont on n’a plus aucune nouvelle).Charlie et Marcy continuent à assurer le spectacle, de ce côté-ci rien à craindre. On espère que la participation de Mary Lynn Rajskub ira au-delà de l’humour scato.
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Message  Estuaire44 Lun 26 Jan 2015 - 17:41

A propos du pilote de saison


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Message  Dearesttara Mer 28 Jan 2015 - 1:15

Sympathique. C'est vrai qu'Evan Handler est excellent pour pleurer (pour la "seconde chose", on va lui laisser le bénéfice du doute).

Julia comme tu l'indiques pose les trois axes clés de la série : le boulot d'Hanky, Hank entre Karen et Julia, et Levon à la recherche du temps perdu. Deux des trois axes remplissent leur office : le meilleur consistant en la version bien déjantée du lieu saint que représente la writers room, qui dans le monde de Calif' est bien sûr synonyme de chambre d'asile réservée aux cas les plus hors normes : de l'oriental collet monté au photographe de Burgers, en passant par l'allergique au gluten (une fille cul serré, impolie, irritable, qui crève l'écran, qui vit à L.A... Ok, on t'a reconnue Chloé !), tous assurent le spectacle, et on attend beaucoup de ce côté-là. Le showrunner monte de plus en plus dans mon estime : il promet beaucoup lui aussi, main de fer qui cabotine à 1500 km/h, il vole toutes les scènes. L'expérience de Tom Kapinos, qui dirige dans son travail son équipe d'auteurs, lui permet sans doute de bien connaître son sujet.
Du côté de Julia, Heather Graham, en effet assez proche de la Molly de Scrubs, est une démonstration de plus que le modjo de David Duchovny auprès de ses partenaires féminines est intact : le duo se montre complice, chaleureux, conflictuel à ses heures, tout vient naturellement dans leurs scènes. Je les adore déjà. L'actrice est à la fois belle et talentueuse, tandis que Natascha nous charme par une rare scène de tendresse avec Hank, quoique le cliffhanger final va bien faire tout fracasser, supeeeeeer !

Malheureusement, Levon s'en vient tout plomber. Faisant vaguement illusion dans le pilote, il n'est plus qu'un adolescent casse-pieds, monolithique, pas sans sympathie mais anodin. Chaque scène avec lui plonge dans l'ennui, et étant présent durant plus de la moitié de l'épisode, le spectacle s'en voit fort gâché. On trouve une figure-cliché dans une série qui les a pourtant toujours refusées (même Samourai Apocalypse s'en sortait par des touches de romantisme assez inattendues). On attend une évolution de Levon, mais si l'unique évolution est de le voir plus à l'aise avec le beau sexe, on saura déjà quand on appuiera sur la touche avance rapide à l'avenir.
Pas trop convaincu avec Charlie. Malgré une Pamela Adlon toujours aussi énorme (la scène où elle conjure Charlie avec force grands gestes de lui faire de rentre-dedans m'a fait pleurer de rire), Charlie renoue avec son destin de toujours sombrer dans les pires foirades possibles ; ce qui a donné de grands moments par le passé, mais ici le gag du viagra à effet secondaire m'a paru un peu trop gras. Etant donné son pouvoir comique, les auteurs se laissent aller à la facilité, oubliant qu'un acteur aussi doué qu'Handler n'annule pas la lourdeur de l'intrigue. Fort heureusement, on continue à se régaler de dialogues toujours aussi verts et effilés (le coup des 15% est si... Charliesque). (**) peut être une * de plus lorsque je verrai les épisodes suivants de la saison.
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Message  Estuaire44 Mer 28 Jan 2015 - 10:39

Like Father like Son (***)
L’épisode synthétise bien les forces et les faiblesses de cette saison, désormais totalement lancée. Les dialogues sont toujours incisifs et permettent de placer de ci de là de petites allusions au passé, comme il le convient à une ultime saison (ici Mia, même si on préfèrerait une apparition en bonne et due forme).Les séances de brain storming se montrent hilarantes mais aussi très évocatrices des différences entre écritures littéraire et télévisuelle. Le personnage de Rath gagne en intérêt et s’humanise, alors qu’il ne représentait jusqu’ici qu’une caricature assez sèche de show runner . Imperioli est excellent et on apprécie le relationnel qui se met en place avec Moody... mais aussi son ex . Par contre les scènes avec Karen sont parfaitement ciselées mais n’évitent pas le piège du déjà vu et surtout, ça y est, on n’en peut plus de Levon. Le personnage se veut drôle, il n’est qu’irritant, d’autant que le jeune acteur ne parvient pas à créer de sympathie avec le spectateur. Sa lourdeur le transforme en boulet à la vitesse grand V. On manque un peu de Charlie/Marcy, mais le début de saison nous a bien servi jusqu’ici. On aime bien qu’Hank retombe dans ses errements avec « l’actrice », son évolution aurait été trop artificielle sinon.
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Message  Dearesttara Mer 28 Jan 2015 - 17:37

Les fauves sont lâchés ! Like father like son renoue avec ce qui fait le succès des meilleurs épisodes de Californication : des histoires de sitcom en plus barrées, des personnages totalement hystériques, des gags enchaînés à une vitesse de Formule 1, des dialogues dévastateurs, mais aussi une mise en scène très allante qui suit le tempo d'enfer. Pendant 24 minutes, une ambiance de pure folie enchaîne les scènes d'anthologie, avec le vaudeville Hank-Levon. Nos deux compères parviennent à dynamiter un univers pourtant déjà bien azimuté, ce qui en dit long sur leurs capacités de "foutage de b ordel". Malgré l'absence de Mary Lynn, on apprécie de voir les scénaristes qui ne se refusent rien en matière d'histoires et d'attitudes frappadingues. On m'enlèvera pas de l'idée que Kapinos se pastiche à travers Rath, à la fois gueulard et humain. Rath s'impose comme le grand atout de la saison, bon, tolérant, généreux, sous ses dehors tyranniques et cassants - mention à la salade de Levon qui finit contre le store, enfin la salade pas Levon. Excellent Michael Imperioli, qui joue à merveille ces deux faces opposés avec grand talent. On sent vraiment sous la satire la dure profession de scénariste, où l'on écrit pas ce qu'on a envie d'écrire, mais ce qu'on doit écrire, où l'on doit composer entre egos (Terry et Hank).
Hank et l'affaire du doigtage se montre toujours irresistible. On apprécie comment il n'a même plus besoin de se forcer pour subir les pires emmerdes, elles viennent naturellement à lui, sans qu'il ait rien demandé. Levon se montre à la hauteur avec sa mésaventure avec la secrétaire : un des gags les moins subtils de la série, et donc d'autant plus efficace. Gros Boulet en effet, mais il est lui aussi happé dans le tourbillon de l'épisode, et donc parvient à se montrer hilarant. J'ai adoré la description de la vidéo youtube, je ne pense pas que Duchovny et Imperioli ont pu rester sérieux dès la première prise. Évidemment, on atteint un sommet avec l'entrée de Julia dans la salle des auteurs, climax loufoque d'une situation déjà bien cramée. Elle avait déjà eu droit à une première scène très drôle au début de l'épisode, mais là, on retrouve pleinement la furia comique qu'elle déchaînait dans Scrubs ! J'adore comment Hank n'essaye même pas de se défendre, et subit toutes ces tempêtes en blasé intégral - quelle interprétation de DD, toujours le ton juste ! Comme on l'espérait, on a eu droit à la grande scène de crise-de-nerfs de Karen : ses répliques, simultanément hilarantes et émouvantes (un exploit toujours difficile), appartiennent à la meilleure veine d'inspiration de la série, qui rappelle que l'émotion n'est jamais loin derrière le gros rire.

Bon, l'épisode finit par se calmer dans les dernières minutes, mais on ne s'en plaint pas : entre les sms bourrins de Marcy, et une conversation calme mais non apaisée entre Karen et Hank, l'épisode, personnellement dans mon top 10 de la série, montre que même à sa septième saison, la série a encore beaucoup à nous donner. (****)
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Jan 2015 - 10:41

Bel enthousiasme, Dear ! Perso j'ai mis un épisode de plus à me faire au Levon, mais ça y est, il a intégré l'équipe !

Dicks (****)
Welcome to the City of Angels, where you make your dreams come true. J’ai beaucoup aimé la douce euphorie dans laquelle baigne l’ensemble de l’épisode. Qu’à son crépuscule, Californication se décide à évoquer les bons côtés de Los Angeles, après en avoir férocement raillé la dinguerie, se montre assez touchant. Oui, cette ville à part  peut être un abyme, mais c’est aussi une fête et une douceur de vivre. Les personnages rencontrés cette saison y gagent en épaisseur et en humour. Chacun tire son épingle du jeu, y compris Charlie remontant enfin en selle (bon, il reste la Charlie’s Touch, heureusement), lors de dialogues joliment cyniques et pétillants avec Chloé (oui, je l’appelle Chloé, voilà) ; De quoi jeter un fonds de scénario pour la suite des évènements, du fait de l’aspect Master Mind très prononcé du gars Charlie, comme on le sait. Les petits clins d’œil au passé se poursuivent avec les périodes onaniste (qu’est devenue Danny California ???) et gay du Charlie, comme Picasso a eu sa période blue.

Tous les dialogues entre Julia et Hank divertissent et charment, Duchovny a toujours la même empathie avec ses partenaires féminines. On aime aussi que tous deux soient sauvés par le gong, avant de s’offrir des souvenirs au-dessus de leurs moyens, la quête de Karen peut continuer ! Même Levon nous fait cette fois enfin rire, avec le mémorable plan à trois, de la poésie romantique 100% Calif. On reste rêveur en songeant que la jeune et blonde actrice, Tara Holt, fut un temps sérieusement envisagée pour devenir la nouvelle Supergirl. On ne la voyait pas comme ça, Kara Zor-El, la pure jouvencelle venue de Krypton-qui-fut, mais on veut bien d’Evan Handler en Lex Luthor, par contre.
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Jan 2015 - 20:28

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Message  Dearesttara Sam 31 Jan 2015 - 18:44

Dicks m'a laissé de marbre sur la forme. La faute à un manque d'humour et des dialogues assez convenus. L'ambiance de fou de l'épisode précédent s'étant dissipée, j'ai trouvé de nouveau Levon pesant en pleurnichard, même si l'acteur est tout à fait convenable. En fait, c'est un épisode de transition, qui ne fait que poser des situations ouvertes (Levon cherchant à être un homme, signal d'alarme entre Hank et Julia, collaboration future Charlie-Goldie, Rath intéressé par Julia, futur rôle de Julia). Donc, côté scénario, on avance pas vraiment. Bon, et puis Californication retombe dans ses travers avec son regard enthousiaste sur la drogue. Je sais qu'il est de notoriété publique que les scénaristes d'Hollywood sniffent pas mal de neige joyeuse, mais les auteurs persistent à ne pas montrer les dangers de ce poison (sauf pour le finale de la saison 2, mais plus rien depuis).

Heureusement, Dicks parvient à enthousiasmer sur le fond, notamment par sa critique fulminante du milieu de la télévision : Kapinos, qui fait partie du milieu, exacerbe les frustrations de chaque maillon de la chaîne : Levon, assistant réalisateur qui fait simplement le café, le réalisateur - brillamment interprété - qui se la pète grave de son statut, mais simultanément frustré de n'être pas reconnu (réalisateur de télévision, métier aussi ingrat que scénariste de film : personne ne les connaît, personne ne se souvient d'eux), Goldie, scénariste de télévision, souffrant de ne pas être à son compte et rêvant d'être calife à la place du calife ; Julia, l'actrice débutante pleine d'illusions, destinée uniquement à finir dans le lit du showrunner ; sans parler de la secrétaire vénale. La critique est féroce, et Californication retrouve son ton contestataire, là où elle est à son zénith.

Et puis, il faut avouer qu'entre Julia et Hank, c'est encore plus magique, leur virée joyeuse, puis la scène-clé du cabinet de dentiste, bénéficient de l'alchimie inaltérable entre DD et Heather Graham, plus lumineuse et guillerette que jamais. Malgré le spectre de la tentation, ce rare moment de bonheur et de complicité partagée touche et enthousiasme. La scène du faux plan à trois est en effet de la poésie bien sulfureuse, avec toujours cet arrière-goût amer que donne l'échec de Levon, incapable de rivaliser. Les meilleures scènes sont cependant pour moi celles entre Goldie et Charlie, là où les dialogues crépitent avec entrain ; et puis voilà, je suis amoureux fou de Mary Lynn depuis 24, alors c'est toujours un plaisir de la voir certes dans un rôle opposé à Chloé, mais où elle donne le meilleur d'elle-même. Le courant passe bien avec Evan Handler. Superbe vanne sur la série Dawson en passant. Épisode statu quo, mais quelle richesse à l'arrière-plan. Cette saison 7 a le vent en poupe ! (***)


Dernière édition par Dearesttara le Lun 2 Fév 2015 - 1:07, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Sam 31 Jan 2015 - 18:49

Hank Moody, ou Le Mojo pour les Nuls

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Message  Estuaire44 Dim 1 Fév 2015 - 21:56

Getting The Poison Out (****)
L’épisode frappe d’entrée avec un Levon en surmultiplié face à Rath. Charlie et Chloé poursuivent leur décapant duo. La conversion dans le café avec l’étudiante se montre aussi fort amusante, tout en multiplient derechef les clins d’œil au passé. La série a su trouver le bon ton dans le duo comique fils/père, La pièce de résistance demeure bien entendu la séance de déniaisement de Levon,. On s’amuse de voir la tonalité vaguement sacrilège de moment vue des States, alors qu’ils ‘agit d’une vieille tradition de nos terroirs de français, voyant les pères accompagner leur fils au bordeau local, un rite de passage comme la présentation au troquet ou le service militaire, tout un art de vivre. La séquence (peut-être un poil trop longue) se montre fort divertissante,

Kapinos ayant la bonne idée de recrer une escort girl sympa et totalement décomplexée, effaçant la majeure partie de ce que le récit pourrait avoir de scabreux, une petite touche de Secret Diarry. L’arrivée à point nommée de Karen est un peu téléphonée, mais cela rajoute un indéniable surcroît d’humour, Hank a encore du boulot. Derrière les rires , le récit se montre assez ambitieux pour questionner ce dernier sur son manque de considération morale au sortie de sa période de dérive, il a arrêté de sombrer, veille sur les siens, mais apparaît encore déboussolé quant à sa relation avec les femmes et incapable de prendre pleinement conscience de son rôle de père. Toutefois il continue le combat, Calif demeure aussi un passionnant et ardu cheminement moral.
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Message  Dearesttara Lun 2 Fév 2015 - 14:24

Getting the poison out est un autre joyau de dinguerie totale, le genre d'épisodes qu'on ne pourrait jamais voir dans une autre série par son ton continuellement insolent, sa parodie explosive et licencieuse des pièces de boulevard, et ses dialogues chocs que l'on censurerait n'importe où ailleurs. Comme toi, j'ai été particulièrement conquis par Levon qui finalement ne sera pas le Connor de Calif : l'individu démonte tout par sa maladresse jusqu'auboutiste qui nous vaut des coups d'éclat à la chaîne. Cela dès l'intro où en deux minutes chrono, il parvient grâce à une évocation des vertus aphrodisiaques de la petite culotte de sa tante à amener Rath au bord de l'explosion et Hanky à se taper lentement la tête contre le mur, exactement à la manière d'une certaine avocate de Boston dans ses pires moments (c'est-à-dire les meilleurs). On aime aussi que la rétrospective des saisons passées - tout le monde savait que c'était la dernière saison - se poursuit, avec cette fois l'évocation de la saison estudiantine où Hank a enchaîné les exploits (en tous genres), volant la vedette au pauvre fiston plus humilié que jamais.
Comme toujours, la dangereuse tension sexuelle entre Charlie et Goldie est au top, avec un grand grand numéro de Mary Lynn Rajskub (qu'on aimerait vraiment voir plus souvent saoule), qui me semble parodier Chloé O'Brian : asociabilité, irritabilité, efficacité, mais surtout irritabilité sont poussés au maximum, et on aime qu'Evan Handler se mette en retrait pour lui permettre de s'approprier toute la scène : ce suspense burlesque (craquera, craquera pas ?) est aussi excitant que drôle, tout en renouvelant la frustration typique de ce beau et ingrat métier de scénariste.

L'axe central de l'intrigue sur la séance de dépucelage de Levon est préparé par l'hilarante scène d'épilation de Nikki avec l'enfant opposant un jugement esthétique défavorable sur le vagin rasé de la demoiselle, avec une impayable Marcy (bon délire sur un Stu nostalgique). L'idée centrale de faire payer une prostituée pour déniaiser Levon fuse immédiatement dans le Top 3 des idées les plus WTF de la série (on s'inquiète parfois sur la santé mentale d'Hank et de Marcy). Kapinos a de plus l'idée géniale de faire intervenir Karen dans l'équation, le tout virant à la comédie de boulevard mode bourrin. Les airs catastrophés de Karen, le monolithisme rigide du mac, l'excitation de Levon, Hank blasé, et Marcy en avocat du diable se conjuguent pour donner une séquence absolument explosive. Riche idée que la prostituée soit aussi sympa que jolie, aussi souriante qu'humaine : on entend bien le public demander l'Emmy de la meilleure guest star pour Brigette Davidovici (comme toi, je l'aurais bien vue dans Secret Diary). La perfection burlesque est confirmée par des dialogues hallucinatoires, et on est ravis que Karen soit enfin présente dans l'action plutôt qu'en tant que spectatrice impuissante.
Cette fiesta intégrale réussit en plus à s'appuyer sur un fond dramatique bien présent : à peu près guéri de ses excès passés, Hank ne parvient pas à en tirer des leçons d'éducation pour son fils qui suit à son tour sa voie destructrice : il en paye les frais. De plus, on croit que Levon et Hank vont se laisser convaincre par Karen d'y renoncer, Karen qui représente la seule bouée de moralité dans le monde perverti de Californication que les auteurs brocardent sans pitié. Aussi, le twist de Nikki ouvrant sa robe frappe furieusement. La coda se montre singulièrement acide : Levon subit l'influence négative de son père, et sa vision des femmes risque de se dégrader encore plus. La morale semble explosée, puisque Hank et Levon sont contents de la soirée mais on entend bien le pessimisme foncier des auteurs derrière : Calif est une série beaucoup plus morale (dans le meilleur sens du terme) qu'elle le laisse paraître, mettant en scène des excès qui sont vus comme cools, qui le sont sur le moment mais en fait terriblement négatifs.

En périphérie on apprécie des gags épars comme le doight d'honneur de Karen, Levon lui proposant la botte, ou le récit de la première fois de Marcy, broderies magnifiques couronnant cet épisode totalement barjo. (****)
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Message  Estuaire44 Mar 3 Fév 2015 - 9:53

Oui, les épisodes auront été pleins à craquer jusqu'au bout !

Kickoff (***)
Comme souvent arrivée à mi-saison, Californication s’offre un épisode carrefour où la plupart des figures de la période se croisent, où les destins changent de direction à l’occasion d’un des ces dîners en ville virant à la catastrophe dont cette série a le secret. On s’amuse beaucoup, même si la réussite résulte moindre qu’auparavant de faits de plusieurs gags prévisibles et amenés marche forcée ; les arrivées de Julia puis de ses deux soupirant s’effectue de manière trop mécanique, comme dans un pièce de boulevard éculée. Mais demeurent de nombreux bons moments, tandis que les souvenirs de la série continuent à s’égrener (ici l’actrice et sa mère, Samurai).

on apprécie qu’en arrière fond on continue à suivre la construction d’une série télé, après les idées de scénario puis les synopsis, on découvre les acteurs vedettes, tous deux biens croqués, même si on se trouve avec un Samurai mineur. La figure de Rath continue à s’esquisser avec humanité, Imperiali donnant une vraie présence à ce show runner admettant être à la tête d’un bateau ivre, mais ne renonçant certes pas à parvenir au port. Cela se termine à point nommé entre Charlieet Chloé, l’intrigue peut difficilement aller au-delà de l’abattage des interprètes. Le pacte méphistophélique proposé par Stu relace la saison pour Charlie et Marcy, tandis qu’Hank voit la situation se dégrader avec Julia (avec Karen on préfère ne pas en parler), d’où un certain nadir pour nos deux amis. Un peu d’espoir tout de même ors de la scène finale !
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Message  Dearesttara Mer 4 Fév 2015 - 1:52

D'accord avec toi sur les qualités de Kickoff, je pourrais d'ailleurs te paraphraser sur certains points. Mais l'épisode souffre à mon sens que la mèche du baril de poudre reste trop longtemps éteinte. Les auteurs doivent à la fois mettre en place un récit choral (télescopage de mini-intrigues) et en même temps, organiser un crescendo burlesque. Le problème est que chacune des quatre histoires est énoncée et développée très scolairement : mis à part la tonicité des dialogues (retombant occasionnellement dans un gras un peu lourd), l'humour n'est pas présent, juste une exposition de chaque situation. Les personnages, réduits à leur plus simple expression, enferment le scénario dans l'artificialité (chaque scène est amenée de manière forcée).

L'introduction met bien en avant le choc des egos entre showrunners et acteurs aux exigences opposés - doit y avoir du vécu là-dedans - mais tant le cabotinage épuisant du rappeur que le manque d'humour de la situation m'a personnellement crispé. Mais on apprécie que le créateur veille à continuer son exploration vitriolée des coulisses de la télévision, histoire que Californication garde une âme derrière les rires.
Le remake de Proposition indécente avec Stu, Charlie, et Marcy dans les rôles de Redford, Harrelson, et Demi Moore, est plein de promesses pour la suite : on retrouve les fulgurances poétiques de Stu (Marcy may very well be your soul mate, but that woman was born to be my sex partner, 100% pur Stu) toujours touchant et romantique derrière ses manières vulgaires et sardoniques. Charlie horrifié par cette tentation Faustienne est excellent lui aussi.
Julia et sa valse-hésitation entre ses trois boys ne fonctionne pas vraiment : le rappeur est caricatural, Rath tourne en rond en bougon au cœur tendre, Hank louvoie dans un entre-deux, et la belle qui se contente de suivre passivement les événements (malgré son couplet féministe sonnant trop tard), paralysent l'humour de leurs scènes. Mauvaise idée que le cunnilingus interruptus d'Hank sur la jolie actrice (bombasse Mercedes Mason, mais qui n'a rien à défendre) qui ne mène à rien - Julia relève à peine. Les premières scènes dans la résidence sont une mise en place assez plate des situations, il n'y a pas grand-chose à dire sinon que ça s'étire inutilement. D'une manière générale, le ton de la fête est beaucoup trop sage, on est loin des dîners en folie dont la série nous a habitués.

C'est seulement dans les cinq dernières minutes qu'enfin ça s'enflamme, avec une superposition hilarante des intrigues : Levon et Nikki en flagrant délit, Rath sur le point d'exploser mais toujours maître à bord (on se croirait devant la prova d'orchestra de Fellini, avec une équipe totalement à la ramasse), Julia totalement en rage, et en bouquet final Goldie rompant avec Charlie avec une nouvelle performance titanesque de Mary Lynn Rajskub qui propulse cette coda folle furieuse au moins dans la galaxie d'Andromède. Conclusion calme, non apaisée, mais l'espoir est là. Un épisode trop artificiel et lent, mais une coda excellente et ouvrant bien des promesses. (**)
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Message  Estuaire44 Jeu 5 Fév 2015 - 13:42

Smile (***)
Smile constitue un éloquent exemple de comment un type de narration peut influer sur la perception d’un évènement. Ici Hank paie le prix de ses erreurs et va de Charybde en Scylla entre ses deux ex pareillement hostiles. On imagine ce que cela pourrait donner dans une saga familiale classique voire une telenovela vénézuélienne, ici on n’arrête pas de rire dans les dialogues crépitent et tout demeure prétexte à gaga. Karen a sa meilleure scène de la saison jusqu’ici en déesse du refus, dont on ne jurerait pas qu’elle n’a pas pris une petite cigarette qui fait rire quelques minutes avant l’arrivée d’Hank. Julia casse au Hank avec une colère froide. Voire Hank devoir se rabattre sur Levon pour s’en sortir illustre également joliment la complicité née entre père et fils, merci Nikki ! Même le fait que cela s’arrange avec Julia semble aggraver la situation avec Karen, plus que cinq épisodes, cela va être chaud.

La demande en mariage par le dentiste aurait aussi pu susciter un moment émouvant, empreint de dignité. Ici Hank dynamite l’ensemble comme aux plus beaux jours des premières saisons. En arrière plan on devine tout le bien que Kapinos et Duchovny pensent des histoires d’amour à l’eau de rose, proposées profusion par la télé. La série rend ici un bel hommage au métier de scénariste télé, obligé de tout rebâtira en quasi direct du fait des caprices des uns et des autres, quel boulot ! Là aussi on sent du vécu. On apprécie que Charlie n’ait pas transmis la proposition de Stu, après presque sept sison, il lui reste de la dignité, c’est une bonne nouvelle. Par contre les dés sont relancés avec Marcy, après une visite chez Stu apportant un grand moment de n’importe quoi, tout devient possible ! On note avec plaisir le retour de Steve Jones, bien évidemment accompagné des Sex Pistols, mais cela nous rappelle que les personnages rencontrés lors de la saison 6 étaient malgré tout plus marquants qu’ici.
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Message  Dearesttara Jeu 5 Fév 2015 - 18:09

Smile met un certain temps à retrouver sa vitesse de croisière. Le petit coucou de Krull est certes sympathique, mais demeure anecdotique, vu qu'il était plutôt la troisième roue du carrosse derrière Faith et Atticus en saison 6. Je n'ai pas été très sensible à Karen-la-zen, vu que la scène me semble de peu d'intérêt, et que le personnage ressasse encore une fois ses non, non, non, lorsqu'Hank lui propose de fumer le calumet de la paix - il se contentera d'un calumet de la défonce - Mais l'explication de gravures entre Hanky et Yogaman est effectivement assez drôle. Très mordante scène chez les scénaristes (même si Mary Lynn nous manque déjà), obligés de tout réécrire après que Julia ait tout envoyé balader, le lot de tout showrunner (Whedon est passé par là entre autres). La première scène avec Julia et le dentiste est uniquement destinée à préparer le deuxième acte, un peu ennuyeux.

Mais Tadadaa, la cavalerie arrive avec Levon, et là, paf, ça crépite, ça file, ça dézingue, ça bourrine, ça Californicatise à tout va. Le sabotage de la demande en mariage - moment émotion n°1 de toute série américaine, ce qui ajoute au ton blasphématoire de la scène - est le minimum qu'on demandait de la part d'Hank - qui lui aussi dit ses quatre vérités à Julia, non mais. Quelle allégresse quand Levon se charge de rapprocher les bijoux de famille du dentiste (excellemment interprété) de son estomac ! Le gaillard était piètrement parti, mais il est devenu un sacré as dans la manche des auteurs. On note la joyeuse amoralité de la situation voyant Hank transformer son fils en Hank Jr. mais en le rendant sincèrement heureux par ailleurs. Ce mélange d'irresponsabilité éducative et d'amour paternel contribue encore davantage à approfondir les personnages d'Hank et de Levon ainsi que leur lien. On constate aussi combien les acteurs contribuent à la réussite d'un script, puisque Kapinos recycle encore la vieille ficelle d'Hank concrétisant avec sa partenaire de la saison, mais que ce soit Madeline, Carla, Maggie... il y'a toujours cette magie étincelante entre Duchovny et ses partenaires féminines, et la magnifique Heather Graham ne fait pas exception. Et puis, il y a cette merveilleuse euphorie dans cette coda que l'on ressent pareillement.

L'intrigue Indecent Proposal ouvre son deuxième acte avec la visite Marcy-Stu. Si le prétexte n'est vraiment pas crédible, on s'en moque tellement Pamela Adlon et Stephen Tobolowsky persistent dans leurs délires respectifs. Marcy envoie bien sûr valser toute subtilité comme elle sait si bien le faire, tandis que Stu continue à s'enfoncer de plus en plus dans le pathétique, se mettant quasiment à genoux devant l'objet de ses désirs. Stu-le-sale-type finit par en être émouvant, prisonnier d'une pulsion paroxystique, et pourtant sincère et profonde (Marcy, my favorite charity work... on t'adore Stu). On aime le réveil moral de Charlie, mais les rôles s'inversent avec une Marcy finalement intéressée. Le suspense continue, et on a peur des conséquences. Sous la mitraille des dialogues nitroglycérinés, l'acide empoisonnant des faiblesses humaines (dépendance, perdition, tentations, corruption, addiction, immaturité...) ronge chacun des personnages. Californication démontre une nouvelle fois sa noirceur permanente derrière le soleil trompeur de la cité-des-chimères. (***)
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Message  Estuaire44 Sam 7 Fév 2015 - 12:42

30 Minutes or Less (****)
Calif s’offre ici son Epic, avec cet épisode de tournage reconstitué dans les décors de la série. Au-delà du tempo propre à la série, Kapinos offre ici un bel hommage au dur métier de producteur-scénariste, sous mis à la pression de la montre,  particulièrement fort à la télévision, mais aussi aux egos des uns et des autres. On peut s’étonner que le showrunner ait laissé les commandes à Moody, c'est-à-dire à quelqu’un à la responsabilité professionnelle pour le moins fluctuante. Il est vrai que Rath n’ait guère gâté dans son équipe ! La grande idée de l’épisode est de montrer Hank tenter, pour une fois, de réellement faire le job, pour infailliblement échouer, comme toujours. Le chaos lui colle à la peau,, comme le souligne Rath. Mine de rien on ajoute une pression supplémentaire concernant le happy-ending. La jonction entre la description de l’envers du décor et les récits propre à la série s’effectue idéalement, avec un grand dynamisme.

Voir Hank poursuivi par la gent féminine, nous vaut un fil rouge pour le moins hilarant. Le seul à réelle ment énerver demeure le réalisateur, veule et opportuniste, pour le coup on se situe loin de Z.Z.. Ce n’est pas seulement à l’émulsion des egos que doit faire face Hank, mais aussi à des ambitions personnelles et des stratégies de carrière se moquent totalement de la série en tant que projet. En arrière plan, on peut y voir une critique de l’hyper individualisme américain, rendant très difficile le travail au service d’un en ensemble commun. Levon pousse le, certes prévisible, échec du bout d’essai, jusqu’à des extrémités quasi surréaliste, c’est bien , le personnage n’attient sa dimension que dans l’extrême. L’accident de Karen produit un cliffhanger soudain plus grave, annonçant un opus tout à fait différent ce de brillant ambiant aperçu de la folie propre à Hollywood version télé. On regrettera simplement l’absence de Nero le Dingue, mais ce n’est sans doute que temporaire.
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Message  Dearesttara Dim 8 Fév 2015 - 19:07

30 minutes or less commet à mon sens une faute en regardant la production d'un épisode de série sur un mode documentaire, alors que la série s'épanouit pleinement que dans la satire excessive et fulminante comme l'avait été Hell ain't a bad place to be. La comparaison entre la pure folie givrée du finale de la saison 5 ne joue pas en faveur du présent épisode, un peu trop sage et avec pas mal de temps morts et de dialogues assez faibles, surtout en première moitié. Le seul grain de dinguerie authentique consiste en la parade amoureuse des trois femelles de cet épisode autour d'Hank - aucune d'entre elles ne rivalise toutefois avec la présence dévorante d'Addison Timlin, la bombasse de la saison 5 - mais les auteurs se limitent aux facilités (interruption par Levon de la poussée d'hormones de Julia, sous-entendus aussi subtils qu'un coup de poing de Mia de la secrétaire, danse sexuelle d'Amy). Bon, la série nous serine encore une fois son regard positif sur la beuh, il est vrai qu'on doit en sniffer pas mal dans les studios (on ose à peine imaginer ceux de Calif), mais on apprécierait plus de distinguo.

Passé ces inconvenances, Californication réaffirme son credo à toujours soigner le fond de ses histoires. Le concours d'egos entre les différents artisans du show est tellement poussé qu'on se demande si cet épisode n'a pas pour unique fonction que de n'être qu'un défouloir qui raconte avec cynisme le quotidien parfois cauchemardesque d'une production : Hashtag et ses sbires réécrivant le scénario selon ses désirs, les querelles acteurs/scénaristes, le réalisateur honteux de ne pas être considéré, et peureux, le producteur (Hank lui-même) soumis à la pression du sablier, le besoin de lâcher prise entre deux scènes éprouvantes (beuh d'un côté, sexe de l'autre). Même l'hilarante scène de Levon foirant son audition est révélateur du trac des acteurs pour qui les auditions sont des couperets qui décident de leur carrière (ou de leur absence de carrière). On aime les tentatives méritoires d'Hank pour se dépêtrer de ses démons, mais étant en proie à tous ses problèmes, tant personnels que professionnels, se révélant incapable de les repousser. Rath, qu'est-ce qu'on l'aime : il a cette noblesse, cette dignité, cette compréhension tolérante des excès humains, qui rend sympathique même ses légitimes crises de colère devant ce tournage ressemblant de plus en plus à une bataille de bac à sable d'enfants gâtés (merveilleux Michael Imperioli !). On aime comment Hank parvient encore à se sortir des foudres de Julia en se montrant si... poète et sincère. Le petit coucou de Stu qui bien sûr l'ouvre une fois de trop (Yeeeees !), on prend aussi. Formellement, l'épisode est un peu décevant, sauf dans la coda voyant le grand déballage de printemps sur le tournage, du pur Calif.
Le cliffhanger produit un effet terrible, tranchant brutalement dans le vif la comédie de cette saison, et ouvrant à un final plus émotionnel. Ce rebondissement me semble un splendide avertissement du destin face à Hank qui a trop longtemps repoussé, délayé, les moments de vérité avec Karen, et qui s'en voit cruellement puni.

La sublime Mercedes Mason (Amy) devait continuer à jouer son rôle dans les épisodes suivants, mais elle eut un accident de voiture, forçant Kapinos à réécrire les scénarios suivants. Une double ironie quand on voit les tentatives de réécriture, et l'événement final ! (***)

Ah tiens, j'ai appris que le mari de Mercedes Mason (veinard !) était David Denman, le Skip d'Angel. Être valet de Jasmine semble être un boulot comportant des avantages très appréciables. Laughing
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Message  Estuaire44 Dim 8 Fév 2015 - 23:11

J'ignorais, l'homme en métal n'est pas resté de bois !

Faith, Hope, Love (**)
Le titre de l’opus fait agréablement songer au classique de Buffy contre les Vampires, Faith, Hope & Trick. C’est ici l’amour qui se substitue à la vertu chrétienne de charité, ce qui correspond certes parfaitement à la série. Malheureusement l’intrigue du jour se révèle bigrement moins inventive que chez Whedon. En effet on assiste en tout et pour tout à une resucée absolue d’un des marronniers de la série hospitalière ou de la sitcom: la veillée d’un comateux (voire d’un disparu), tandis que l’on se remémore les jours heureux ou moins heureux, les occasions ratées. L’épisode ne secoue pas assez ce canevas hyper convenu, avec des flashbacks d’intérêt divers, mais toujours assez prévisibles. L’imagination bouillonnante et la perfection formelle de LOST concernant les flashbacks na pas ici lieu de cité, les ses séquences se succèdent platement. On apprécie malgré tout que Kapinos  manifeste l’audace de nous montrer un petit bout de cette période que la série n’aura en définitive fait qu’évoquer jusqu’ici : la dérive d’Hank conduisant à la séparation d’avec Karen. ^

Il est assez rare de voir le protagoniste d’une série se faire ainsi démonté, car l’auteur ne craint pas de décrire notre Moody comme une vraie ordure, notamment chez le conseiller conjugal, sans doute la meilleure scène de l’opus. Le mari dont la femme décède du cancer noms vaut du pathos facile, ce à quoi nous avait peu habitués Calif. Avouons toutefois que l’on craque pour la petite Becca et que les fins duettistes Marcy & Charlie assurent comme des pros pour nous faire patienter entre deux séquences de souvenirs. Ils mériteraient définitivement leur série dérivée chez les dingos d’Hollywood. Le récit évite fort heureusement le Happy ending facile entre Hank et Karen. Désormais c’est officiel Kapinos nous mènera à la dure jusqu'au bout, cela rappelle Bette et Tina… Au passage on découvre le toast le plus lysergique jamais porté dans une série télé (To hard cocks, wet pussies, bald heads, Smurfs and weathering the storm), comme quoi, meme dans ses épisodes faiblards, Calif demeure un étrange voyage en des terres inconnues.
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Message  Dearesttara Mar 10 Fév 2015 - 12:56

Faith, Hope, Love souffre en effet de suivre un schéma stéréotypé qui ne permet pas l'originalité, mais place nette pour les clichés (suspense facile avec Karen, flashbacks, rencontre avec une autre personne à l'hôpital, conversations mélancoliques sur la fragilité de la vie, inclination religieuse). Cependant, les scénaristes se sont pris le chou pendant sept saisons pour nous dessiner des personnages que l'on adore, tous, jusque dans leurs pires défauts (et Dieu sait combien ils en ont !). On accepte donc de suivre notre carré d'as jusqu'en enfer, et leurs réactions face à l'événement nous touchent même si on pouvait légitimement attendre mieux. Les auteurs se contentant de suivre les clichés sans en rajouter, l'épisode demeure très regardable : j'ai apprécié le "pep talk" du gars qui parle à Hank, ou l'angoisse d'Hank devant ce coup du destin qui lui est évidemment destiné. Mon principal sujet de désaccord concerne les flashbacks, trop nombreux, qui n'ajoutent rien au lien Karen-Hank ; mais la scène du conseiller conjugal est remarquable de tension et de fureur, comme si notre couple n'arrivait à s'épanouir que dans le sexe et les cris (syndrome Maddie-David, mais dépouillé de toute comédie). L'évitement du happy end facile était attendu, mais demeure audacieux, même si depuis Dr.House, la télévision montre plus que la souffrance, la maladie, la mort, bref les scènes d'hôpital ne rapprochent pas forcément les gens. Un bon point pour avoir supprimé le générique, ça met tout de suite dans l'ambiance. Je me dis par ailleurs que c'est bien la peine que McElhone ait incarné une as du volant dans Rônin...

De plus, j'ai trouvé que Californication ose carrément se remettre en question dans cet épisode. Le sexe n'a jamais été le sujet principal de la série, mais son moteur dynamique. Or Kapinos casse en morceaux son jouet en dépeignant son omniprésence dans la série comme le facteur de discorde formel qui brise le bonheur de ses personnages. Cela se révèle dans les scènes Marcy-Charlie, se rendant compte que le fait d'être hypersexualisés a pimenté leur couple, mais les a éloignés tant de fois (et risque encore de les séparer à cause de la menace Stu). Au lieu de présenter le sexe comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase, le créateur dit sans ambages qu'il est une des causes principales de leur mésentente : parce qu'ils lui attachent trop d'importance - les répliques de Marcy sont simultanément hilarantes et sinistres, encore un tour de force. Un retournement audacieux. Même chose avec Hank et Karen qui camouflent la dérive de leur couple par le sexe alors même qu'ils avaient l'occasion de se remettre en question juste après qu'ils aient évité l'accident. Étonnant de voir cette série se révéler à la dernière heure comme bien plus prude que son ton le laissait envisager. On apprécie aussi une Becca enfant déjà mature pour son âge. On aime que certaines répliques (dernière scène en plein trip) continuent de claquer.

La comparaison avec la première scène du pilote et la scène de la chapelle se montre aussi très fine : là où Hank s'envoyait en rêve directement en enfer en acceptant une fellation d'une bonne sœur, la religieuse réelle de cet épisode, ne l'accable aucunement, et le sauve ainsi à sa manière. Un épisode décevant formellement, mais l'audace psychologique et parfois transgressive de l'épisode le rachète amplement. (***)
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Message  Estuaire44 Mer 11 Fév 2015 - 0:51


Bien vu, des thèmes très intéressants. Ils auraient été davantage développés avec un épisode intégralement flashback, en plus idéalement placé à l’approche du final, histoire de mesurer le chemin parcouru. Les allers retpurs avec les clichés hospitaliers dévorent un temps pas possible. D’ailleurs dans l’épisode suivant les blessures ont miraculeusement disparu d’un coup…

Dinner With Friends (****)
Après le Calif sombre et ardent de l’opus précédent, Kapinos poursuit comme un panorama final, avec cette fois la facette la plus drôle et jetée qui soit de la série. Il a évidemment recours à la figure du diner en ville virant à la catastrophe absolue et loufoque, un ressort inépuisable. On est vraiment ravi de retrouver ce procédé sans doute une ultime fois, d’autant qu’il se montre bien plus efficacement installé que lors de la soirée trop mécanique chez Rath. Alors, certes, le scénario joue beaucoup sur un ressort comique unique, l’humour à répétition, avec ces survenues sans cesse répétées, on se croirait chez les Marx Brothers. Mais le tempo s’avère parfait, de même que l’ordonnancement des nouveaux venus provoquant un séisme à chaque fois accru. Le naturel bluffant des acteurs joue aussi beaucoup, pour rendre hilarantes ces situations bien tordues. Le sommet demeure l’apparition de Nero le Dingue, en grande forme (Rob Lowe n’est pas prêt d’oublier sa participation à Californication !). La dernière saison a su multiplier les clins d’œil au passé, mais les retours ont été rares, cela tombe aussi à point nommé.

Derrière le délire, le récit sait faire progresser les diverses intrigues en cours. En particulier le diner s’insère entre deux très belles scènes entre Hank et Karen,. Natascha McElhone réalise un superbe numéro d’actrice, dissociant le discours de Karen de son langage corporel, où l’on distingue bien à quel point elle est toujours attirée par Hank, malgré ses dénégations et son refuge dans une logique d’apparence, lors du dialogue final. Même si elle se refuse à l’admettre, Karen est devenue une forteresse assiégée et ses murailles se lézardent. Kapinos dose parfaitement ses effets, ménageant parfaitement le suspense entre ces deux mouvements antagonistes, le suspense est total. De même qu’entre le triangle Marcy/Charlie/Stu. Là encore derrière le rire, ce dernier se montre émouvant, avec une déclaration d’amour, certes charnel, étonnante de conviction./La tension est à son comble, alors que nous sommes à deux cases du de l’arrivée. Il était aussi émouvant de voir ainsi défiler un à un les protagonistes de la série ou de la saison, , au moment où il s sont si proches de faire leurs adieux, cela faisait songer aux salutations du public venant conclure une pièce (tout comme lors du final de The L Word).
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Message  Dearesttara Mer 11 Fév 2015 - 1:46

Je suis toujours très sensible aux sujets abordés par la série, ce n'est que mon interprétation, mais c'est comme ça que j'ai vu l'épisode.

Je dois avouer que je n'ai pas trop aimé Dinner with friends ou l'ultime tour de piste dans la série dans le genre du dîner-qui-foire-àdonf, genre dans lequel on lui doit les décharges de répliques les plus hallucinatoires de l'histoire des séries TV. Malheureusement, j'ai trouvé le vaudeville aussi trépidant que vain. On commence plutôt bien par le dîner romantique Hank-Karen qui permet un très beau premier quart où les auteurs se montrent sensibles et émouvants. Les exaltations romantiques d'Hank et les icebergs dressés par Karen forment un captivant suspense sentimental, supérieurement interprété. Puis peu à peu la machine se détraque, et la maison des Runkle se transforme en hall de gare où toutes les guest stars de la série défilent à la queue leu leu. Mais il s'agit de l'unique effet comique de l'épisode : l'accumulation de personnages (11 !) qui apportent avec eux leurs folies personnels, jusqu'à l'absurde pur (en effet très Marx Brothers, et la scène cultissime de la cabine de bateau dans Une nuit à l'opéra).

Kapinos a réussi dans le passé à exploiter un grand nombre de personnages, mais ici, j'ai trouvé qu'il échouait à relier tous les fils. Il est dépassé par son idée initiale et n'arrive pas à traiter tous ses persos : l'effet d'accélération accompagnant l'entrée de Stu est trop brutal et trop bref, les dialogues manquent singulièrement d'énergie et d'allant, et le climax de la prostituée aussi comique soit-il, me semble trop exogène. Un gâchis que l'on regrette d'autant plus qu'on note quelques fulgurances comme la chaleureuse empoignade entre Charlie et Stu, la gaffe de Rath, le délire poétique de Stu (énorme numéro de Stephen Tobolowsky) et le numéro toujours out of space d'Eddie Nero - avec un Rob Lowe ultracabotin, donc génial - qui apporte la révélation choc du jour. La machine est brillante, bien huilée, mais tourne à vide, enfermée dans une mise en scène assez lambine.

On apprécie les touches de drame apportées par l'épisode comme Levon se perdant toujours plus dans la luxure tarifée, et surtout un final que je trouve pessimiste. Tu pointes une dissociation du langage corporel de Karen avec ce qu'elle dit. J'avoue ne pas avoir vu cela dans la coda, où j'avais l'impression qu'elle venait de pousser un nouveau verrou à sa porte. A deux épisodes de la fin, je pense que rien ne se lève à l'horizon pour Hank et Karen, qui semble cette fois bien décidée à tout abandonner tout espoir. Mais plus j'y pense, plus tu dois avoir raison, car si Karen était si catégorique, je vois mal comment les auteurs pourraient tout régler en seulement deux épisodes. Il est à porter à leur crédit qu'on continue de douter d'un happy end tant attendu, et surtout espéré. Kapinos, maître dans l'art de fracasser les fins heureuses (finales des saisons 2, 3, 5) réserverait-il sa plus terrible carte à la toute fin ? Angoisse... (**)
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Message  Estuaire44 Mer 11 Fév 2015 - 17:44

Daughter (***)
L'épisode est évidemment marqué par le retour des Becca, absente de puis si longtemps. Après celui de Nero, cela fait plaisir de revoir un visage important de la série, l'ultime saison s'étant jusque là montrée chiche sur le sujet. Madeleine Martin se montre aussi brillante, on lui souhaite vraiment une belle carrière post Calif. La voir devenue une vraie jeune femme mesure le beau parcours d'une série d'une série à sept saisons, qu'elle avait démarré comme post ado. Et pourtant les retrouvailles ne tiennent pas toutes leurs promesses. Le mariage avec un quasi inconnu surgi un peu trop à point nommé pour fournir une occasion de rapprochement entre Hank et Karen (qu'Hank se braque ici dans le refus ne trompe personne, le finale se profile bel et bien). Mais le plus gênant demeure le temps inutilement imparti à l'humour trop tiré à la ligne de la découverte de Levon par sa demi sœur. Tout cela ne sert à rien car mécaniquement cette relation ne sera pas développée et on le sait (idem pour Mia /Shane dans The L Word). Au total la confrontation entre le père et la fille résulte bien trop abrégée.

L'éphémère destinée de la série produit un gag énorme, mais aussi une belle occasion de rappeler la cruauté de l'univers des séries télé, même si en l’occurrence la chute du couperet apparaît méritée. Le pauvre Hashtag  a droit a sa plus belle scène et tu vais raison, sa belle partenaire a disparu. L'évènement nous vaut surtout un moment très touchant de la part de Rath, personnage (et acteur !) sans doute sous-exploité cette saison, surtout quand on se souvient du traitement royal réservé à Atticus. Le petit coup de méta récit à propos de Californication, la série écrite par Han Moody (ses ardentes amours, ses copains tarés, ses cuites, son romantisme absolu) est astucieux, mine de rien cela aurait pu nous valoir une saison 8 aux petits oignons. The L Word était pareillement revenu sur sa première saison et cela fonctionnait du feu de dieu (enfin,  de la déesse). Au total l'épisode aura eu le mérite de mettre efficacement sur orbite le grand final, avec un suspense néanmoins entretenu.
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Message  Estuaire44 Jeu 12 Fév 2015 - 23:38

Evan Handler, l'héroïque moine-soldat de Californication. Respect.







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Message  Dearesttara Dim 15 Fév 2015 - 3:17

Daughter apparaît comme une porte d'entrée somptueuse et pleine de promesses envers le finale, mais aussi sacrément risquée, car Kapinos pousse jusqu'au maximum la situation terrible des personnages, nous laissant devant deux terribles cliffhangers psychologiques... et il n'aura qu'une maigre demi-heure pour boucler toutes les lignes. Sept saisons qu'elle dure, et Californication parvient encore à exceller dans ce périlleux exercice où la forme légère soutient un fond très sombre : dans cet épisode, la concentration d'humour est aussi impressionnante que la réalité cataclysmique des personnages ; on sent que l'auteur jette ses dernières forces pour finir en beauté.

L'épisode rend un bel hommage à Rath, showrunner définitivement adorable et humain. L'annonce de l'annulation de la série nous vaut un superbe monologue relativiste, optimiste, sans rancœur ni regret, sans cacher la douleur (et le chômage technique pour tout le monde) de l'événement, tristement fréquent dans ce monde où bien des projets sont abandonnés après un pilote désastreux. Grand récital de Michael Imperioli, également Imperial avec DD lorsqu'ils évoquent le futur certes incertain mais avec acuité et confiance ; l'optimisme américain (ni béat ni désespéré) dans ce qu'il a de plus naturel, sans les assommantes trompettes qui le pervertissent si facilement. J'ai été ravi que la série ose casser au moins une fois le quatrième mur avec tout ce délire du méta-récit autour d'elle-même : et si tout ce que nous voyions à l'image n'était en fait qu'une série créée par Hank Moody ? On frôle les inversions réel/imaginaire (alla Normal again de BTVS).

J'ai adoré toutes les scènes Marcy-Charlie-Stu, dont l'humour toujours plus stratosphérique s'accompagne d'une course à l'abîme vers une crise peut-être irréversible. Le chagrin de Charlie et la résignation non apaisée de Marcy (qui fait comme si c'était pas important, mais qui n'arrive pas à se faire elle-même illusion) prennent aux tripes alors même qu'ils nous font simultanément pleurer de rire grâce au cabotinage irréfréné de leurs interprètes : Evan et Pamela ont bien compris que devant l'horreur de la situation, les Runkle n'ont d'autre refuge que la folie douce ou le sexe déjanté. On franchit un palier sombre de plus avec le dégoût manifeste de Marcy lors de son hilarante et grinçante scène avec Stu. Toujours habile, Kapinos arrive encore à intensifier la puissance destructrice de la pulsion libidineuse de l'infâme producteur avec ce sordide gag de la poupée gonflable, le rendant encore plus pathétique que les Runkle. Ce pan de l'histoire est aussi revigorant que glauque, et le suspense continue. La récréation dans le bar avec Charlie en souffre-douleur pour la 75348e fois a a contrario un humour purement gratuit histoire de respirer (dialogues encore une fois autour du soleil, c'est dément).

Pas plus gai du côté d'Hank. Retour avec trompettes et tambours de Miss Becca, interprétée avec toujours autant de brio par Madeleine Martin. Déjà excellente, elle gagne ses galons de grande actrice avec une composition de cocotte-minute prête à exploser derrière un masque de sobriété blasé, un exercice d'équilibre très ardu dont elle s'en tire royalement, elle a encore mûri en matière de jeu. Le retour du vaudeville avec l'arrivée successive de Becca, Julia, et Karen permet un crescendo d'humour et de malaise. J'ai bien aimé la réunion des deux familles au complet, super catastrophique, avec une Becca avalant une nouvelle couleuvre dont elle aurait bien aimé se passer. La quasi-rupture avec Levon et Julia fait mal, et la coda amère sur le balcon ne l'est pas moins où Hank se montre incapable d'assumer là où sa fille a déjà 2 tours d'avance sur le stade de la maturité. L'on sent vraiment cet amour filial contrarié par les excès d'un père, homme merveilleux mais piégé par ses démons. Bon, l'idée du mariage tombe un peu abruptement, mais bon, tel père telle fille, même si en mode mineur. Le seul regret consiste en ce que Levon joue un peu trop au débile, mais l'épisode est vraiment fantastique ; que le finale commence ! (****)


Suivant un rituel que j'aime bien, je vais regarder de nouveau le pilote de la série, histoire de voir tout le chemin parcouru, puis cap sur Grace ! cheers
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Message  Dearesttara Dim 15 Fév 2015 - 13:31

Revisionné le Pilote de la série. Et en effet, on voit toute l'évolution de la série entre son aurore et son crépuscule. Karen/Natascha demeure invariante, peut-être l'une des seules faiblesses de la série étant de s'être imposée sa valse-hésitation perpétuelle. Sinon, quel évolution !
Les personnages : Hank est une épave tonique qui se laisse détruire, qui sème le désordre alors que peu à peu, il deviendra quelqu'un qui se battra vraiment pour son bonheur et pour abattre ses démons, et ce sera son entourage qui sèmera au moins autant que lui-même le désordre dans leurs vies (la sienne incluse). DD est resté impeccable jusqu'au bout. Becca tâtonne pour trouver une voie à elle, se perd dans des tentations dangereuses (sexualité incontrôlée, tentation de la drogue). Quel changement chez Madeleine Martin : dans ce premier épisode, elle a un jeu monolithique, monocorde, inexpressif, qui certes convient chez cette fille un peu perdue, mais très "brut". Comme si elle était un bloc de plâtre que les années, l'habitude des plateaux, et son talent naturel vont façonner, affiner pour devenir la prometteuse actrice en devenir. Madeline Zima aura laissé un vide après son départ tant elle frappe fort (sans jeu de mots) dès sa première apparition, par son tournoiement de folie douce, de charme vénéneux, d'ironie grinçante. Charlie et Marcy sont en retrait, mais leurs interprètes sont déjà excellents, surtout Pamela, avec son jeu brut de décoffrage qu'elle sait affleurer a tempo. Réalisation agitée et BO de rêve sont déjà à l'appel.

Toutefois, le changement le plus intéressant est certainement celui de l'écriture scénaristique. Dans ce premier épisode, Kapinos a déjà tout le fond de sa série dans la tête : ton satirique (description acide de la cité de la débauche, filles aussi faciles que fêlées), dialogues bien verts, galerie de bombes, scènes chocs (les premières minutes), personnages admirablement fouillés, mélange comédie/drame : les situations sont amusantes, pas les personnages, tous coincés dans leurs tares propres. Mais la forme est encore maladroite : les contrastes comédie/drame sont encore très tranchés, ils ne sont pas encore tout à fait miscibles, comme doit l'être toute dramedy. De plus, Kapinos accumule les scènes de nudité et de sexe dans les premières saisons, alors qu'il les délaissera peu à peu jusqu'à plus jouer sur une atmosphère chargée en sexualité que sur le fait de la montrer directement (il y a je pense plus de scènes de sexe/nu dans la saison 1 que dans les deux dernières saisons réunies). Signe que plus il prend de l'assurance, moins il aura besoin de ces "facilités". Les dialogues sont crus mais se complaisent dans le gras, avant qu'ils deviennent autant de mitraillettes comiques et énergiques, sans vulgarité par la suite. La principale force du pilote est - en plus de ses audaces narratives et verbales même si encore à l'état de brouillon - le soin accordé à chacun, et notamment le triangle Hank-Karen-Becca, aux multiples couches psychologiques contradictoires, comme tout être humain. Toujours 3/4 pour moi. Californication a réellement suivi un parcours très mouvant et réussi. Maintenant, place au finale !

N.B. Qui a signé le scénario de A crazy little thing called love, le film adapté du God hates us all de Hank ? Eh ben, c'est Kapinos lui-même ! (C'est un peu flou, mais 3e ligne, extrême gauche, on voit bien marqué "Kapinos". Juste après il y a marqué "directed by", donc logiquement, c'est bien "screenplay by" qui est hors écran). D'ailleurs, à en croire les trois premières lettres, le réalisateur est Stephen Hopkins, le réalisateur du pilote. Autohommage marrant.

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