Série "Game of Thrones"

Je ne me souvenais pas que Varys ne s'intéressait pas à Sansa dans les romans mais je trouve que c'est une bonne idée que la série le mêle à cette intrigue car cela multiplie les intervenants donc rend la situation plus imprévisible et donne plus d'intensité aux scènes où apparaît Sophie Turner qui rend magnifiquement compte de la naïveté (sans stupidité) de son personnage. Sansa a "juste" besoin qu'on lui dise qu'on l'aime ; ce que font très exactement les Tyrell.

Scénario : Bryan Cogman  
Réalisation : Alex Graves

Résumé
Le Limier sauve sa vie. Jaimie confesse la sienne. Robb et Tywin organisent la leur et celles des autres.

Critique
Le feu joue un rôle certain dans cet épisode. Il éclaire le combat à l’issue duquel Sandor Cleggan sauve sa vie, au grand dépit d’Arya. Filmée de manière fluide et dynamique, la scène a des reflets caravagesques de la plus belle eau. Un élément fantastique s’y glisse avec la résurrection de Béric. Mais, chaque vie est plus ténue que la précédente et le processus de plus en plus compliqué. A condition qu’on y croie. Magie ou prestidigitation ? Le feu est l’attribut du Maître de la Lumière et c’est vers lui que prie ses adeptes. La reine Sélyse, qu’on découvre pour la première fois, est clairement une illuminée ; à un point qu’elle semble inquiéter son époux Stannis. Stephen Dillane réalise une somptueuse prestation en humanisant Stannis qu’il montre moins monolithique, plus tourmenté.

Quand Diana Rigg apparaît dans une scène, on peut s’attendre à du grand art et celle qu’elle partage avec Peter Dinklage est formidable. Sous l’apparence légère de la conversation, Lady Ollenna montre qu’elle connaît parfaitement la situation, qu’elle a une formidable intelligence politique (a priori transmise à Margaery) et « mouche » le Lannister, peu habitué à se faire tenir la dragée haute ! « Le peuple a besoin de distraction », assène-t-elle. Lady Olenna a certainement lu Juvénal et son Panem et circenses !

La symétrie des projets de Robb Stark et de Tywin Lannister signifie que l’on arrive à la mi-saison et qu’il est temps de relancer l’intrigue. Le premier, qui a fait montre d’autorité, a besoin de relancer sa guerre. On pourrait le comparer à Hannibal contre Rome. Sans cesse victorieux mais jamais en position de l’emporter. Tywin attend, en émule du dictateur romain Quintus Fabius Maximus Verrucosus dit « Cunctator », le Temporisateur. C’est que le maître de Port-Réal a d’autres projets, matrimoniaux ceux-là et ils concernent ses enfants qui n’ont pas leur mot à dire ! La scène est d’une grande force et Charles Dance fait une démonstration de l’autorité de Tywin. Les idées de celui-ci montrent une grande intelligence politique et une vue à long terme ; ce qui manque cruellement à ses deux marmots (surtout Cersei).

Autre scène d’importance, la confession de Jaimie à Brienne. Commencée sous un angle presque comique (ils partagent le même bassin pour prendre un bain), la scène évolue vers plus de gravité à mesure que Jaimie parle. Avec une grande sobriété, sans gestes ni mouvement, Nikolaj Coster-Waldau apporte beaucoup d’humanité et plus de profondeur à celui qui se complaisait dans le cynisme et la provocation. Qu’il parle à Brienne marque l’acmé de leur « relation » ; la guerrière a gagné la confiance du Régicide. Ce n’est pas rien. Cette scène montre aussi que le réalisateur sait parfaitement utiliser la nudité avec pudeur. Ainsi, il filme Gwendoline Christie à hauteur des épaules de face mais de dos quand elle se lève.

Après avoir commencé par le feu, via l’eau, on en arrive au baiser et celui-ci concerne Jon Snow qui ne sait peut-être rien mais se montre assez habile pour contenter Ygritte. Une scène là aussi filmée avec pudeur ; une des rares scènes de nudité qui apporte quelque chose au récit. Scène préparée avec justesse par quelques dialogues piquants où la Sauvageonne se joue de et joue avec Jon Snow. Kit Harington montre le côté emprunté, gauche, de son personnage qui cède finalement, tant comme espion que comme amant.

Informations supplémentaires :
Le titre de l’épisode est une expression utilisée par les sauvageons pour décrire les personnes aux cheveux roux (comme Ygritte). Comme les cheveux roux sont rares chez les sauvageons, ils les considèrent comme un signe de bonne chance.
Paul Kaye/Thoros de Myr : acteur anglais, il tourne principalement pour la télévision : The Word (1990-1992), Perfect World (2000-2001), Miss Marple (2006), Inspecteur Barnaby (2009), Ripper Street (2013), Jonathan Strange & Mr Norrell (2015), Docteur Who (2015), Les enquêtes de Véra (2019-2020). Au cinéma, on l’a vu dans Dracula Untold (2014).
Tara Fitzgerald/Selyse : actrice anglaise, vue à la télévision dans Cadfael (1994), Miss Marple (2004), Jane Eyre (2006), Meurtres au paradis (2016), Belgravia (2020), elle tourne beaucoup pour le cinéma : sirènes (1994), Les virtuoses (1996), Rose & Cassandra (2003), Exodus : Gods & Kings (2014), Legend (2015), The Runaways (2019)
Richard Dormer/Béric Dondarrion : acteur nord-irlandais, surtout vu à la télévision : Casualty (1991), Les aventures du jeune Indiana Jones (1993), Hidden (2011), Fortitude (2015-2018), Cobra (2020)
Absence de Jack Gleeson, Conleth Hill, Carice Van Houten, Jérôme Flynn

Episode joliment conceptuel autour du feu, que cela soit par la rousse chevelure d'Ygritte au triste destin de Sandor, en passant par les sectateurs de R'hllor ou la fascination du Roi Fou pour les brasiers. Il s'agit tout sauf d'un exercice réduit car cela rejoint l'un des grands thèmes de la saga littéraire, dont le titre originel demeure A Song of ice and Fire. Surtout cela n'entrave en rien le déroulement de l'action, qui connaît ici plusieurs avancées cruciales.   Si on peut regretter que le portrait de la Reine Selyse soit considérablement caricaturé vis-à-vis des romans, le récit a la bonne idée de laisser une large place aux enfants acteurs de la distribution, bien meilleurs dans GoT que dans nombre de séries US. L'intrigue du jour est également largement dominée par les Lannister, ce qui forme souvent un gage de succès !

La grotte où Ygritte et Jon se connaissent bibliquement est le même décor, transformé, que celui du duel opposant Sandor à Béric.

Selyse était brièvement apparue en saison 2, mais en simple apparition dépourvue de dialogues durant la party de Mélisandre sur la plage dans The North Remembers. Elle était alors jouée par Sarah MacKeever et l'est désormais par Tara Fitzgerald.

Les embryons des enfants morts nés de Sélyse conservés sous verre est une invention de la série, cela ne figure pas dans les romans.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss  
Réalisation : Alik Sakharov

Résumé
Les Sauvageons s’attaquent au Mur. A Port-Réal, la toile se referme sur Sansa.

Critique
« L’ascension est la seule vérité » assène Littlefinger, qui n’a pas le triomphe modeste, à Varys. Lequel fait bonne figure mais voit ses plans déjoués. Ascension voulant dire bouger en permanence, sans cesse avancer. La mécanique du pouvoir broie les êtres qui ne savent pas son maniement et Sansa moins que personne. Dans sa naïveté, qui est désir de revenir en arrière, d’aller ailleurs, un ailleurs qui se confond avec un Winterfell idyllique ou un Hautjardin idéalisé, elle n’a jamais vu le précipice qui s’ouvrait devant elle parce qu’elle a oublié non le visage de son père mais son nom. En tant que Stark, la seule fille Stark dont l’existence soit encore avérée, elle est héritière et, en tant que mère putative, elle est transmission. Le spectateur peut sourire lorsque Tyrion, plus que gêné aux entournures, mais surtout parce que Shae est là, vient la trouver. Intéressant que l’information soit hors champ puisque tout le monde (sauf la principale intéressée) la connaît mais le résultat se voit sur le visage de Sophie Turner. Le résultat de la politique de Tywin (parler d’intrigues serait lui faire injure). Un Tywin qui a eu fort à faire avec lady Olenna. Splendide scène pour une discussion serrée entre deux grands fauves à la haute intelligence. Elle le taquine et parle crue ; il parle sec et à mots couverts. Tout cela pour préserver leurs familles respectives car c’est bien les seules choses réelles et tangibles. Lord Baelish a une formule terrible mais tellement exacte : « Le Royaume est une histoire, un mensonge » et Tyrion lui répond indirectement : « Sept royaumes unis par la crainte de Tywin Lannister ». C’est (faire) prendre conscience de la fiction que constitue Westeros et de la fragilité de cette construction.

Fragile comme l’est sa sécurité. Pendant que tout ce beau monde intrigue, les Sauvageons font l’ascension, au sens propre, du Mur et, grâce un montage fort approprié, sa longueur, sa dangerosité sont soulignés par des scènes toutes plus impressionnantes les unes que les autres. C’est agréable que cette dureté soit tempérée par les chicanes amoureuses de Jon Snow et d’Ygritte.

La dureté n’est pas que celle de la glace. C’est aussi celle de la folie de l’inconnu, puisqu’il masque toujours son identité, qui torture Theon. Malgré le pathétique de ce dernier qui lui a ôté toute sympathie et intérêt depuis longtemps, ce qu’il endure gratuitement, par pur sadisme de son geôlier, est insupportable et la scène est éprouvante.

Si Sansa est une victime, sa sœur Arya, elle, ne manque pas de courage et elle s’oppose frontalement rien de moins qu’à Mélissandre ! La Dame Rouge est venue à la Fraternité pour prendre Gendry et son amie en est furieuse. Furieuse au point de parler haut et d’agripper le bras de Mélissandre quelque peu surprise, mais qui répond par des paroles sibyllines. Ce qui nous change du haut-valyrien  - première fois que ce lan gage est utilisé dans un dialogue aussi long - que personne ne parle et surtout pas le spectateur qui trouve ce genre de passage toujours longuet. L’intérêt de cette scène tient également dans le discours sur la foi : « Le seul vrai Dieu c’est notre Dieu ». La tolérance, un des fondements de Westeros, puisque l’on y jure sur les anciens et les nouveaux Dieux, est ainsi battue en brèche par les adeptes du Maître de la Lumière. L’avenir s’annonce sombre.

Informations supplémentaires :
Dans le livre, Tywin propose de marier Cersei non pas à Loras mais à Willas Tyrell, le frère aîné de Loras. Loras est interdit de mariage puisqu’il est membre de la Garde royale.
Le thème d’introduction et l’animation de représentation de carte de chaque épisode de Game of Thrones sont maintenant bien connus pour représenter chaque « ville/région » qui se déroule dans ledit épisode. Cependant, pour la première fois dans la série, bien que Yunkai soit représenté graphiquement dans le générique d’ouverture, il y a une absence totale de toute action s’y déroulant.
Iwan Rheon/Ramsay : acteur gallois, vu à la télévision dans Misfits (2009-2011),  Journal intime d’une call-girl (2011), Vicious (2013-2014), Inhumans (2017), American Gods (2021).
Absence de Natalie Dormer, Stephen Dillane, Emilia Clarke, Ian Glen, Jérôme Flynn

Le titre joue joliment de l'Ascension (ça parlera aux Gaters) comme thème central, qu'elle soit sociale dynastique où très littérale pour ce qui concerne le Mur. L'épisode est un peu moins fort que les deux précédents, mettant du temps à réellement démarrer. Il y a aussi plus de scènes que de coutumes qui divergent des livres. Il était inévitable que la saison relâche la pression après les événements précédents, ne serait-ce que pour faire le point sur les intrigues en cours. D'ailleurs plusieurs développements majeurs à venir apparaissent ici en germe, comme la trahison de Bolton Mais les scènes fortes se comptent à foison, du spectaculaire de l'avalanche à l'intensité de la confrontation entre Mélisandre et Arya. Oui, elles se reverront avant la fin. Le triste destin de Ros touche par son horreur. Il demeure sans doute dommage de sacrifier un personnage aussi fort pour la sensation d'un moment, mais c'est aussi cela, la mécanique de Game of Thrones

Les débats restent dominés par la fascinante confrontation entre Olenna et Tywin deux monstres froids de la politique, parmi les tous meilleurs joueurs au Jeu des Trônes. Olenna brille par son esprit acéré, ses épines piquent le Lion comme sans doute aucun autre personnage n'oserait le faire dans tout Port-Réal... Mais en réalité c'est Tywin qui obtient gain de cause, parce qu'il a pratiqué Olenna depuis des décennies, mais surtout parce qu'il sait qu'il a la certitude de soi qu'apporte le vrai Pouvoir quand on a l'étoffe pour l'assumer. Il peut bien laisser à Olenna le ministère du langage, les deux savent très bien que pour l'heure les Tyrell sont insérés sans retour dans le vaste système ourdi par Lannister. Là où tous les autres entreprennent leur ascension, Tywin se situe au sommet, il s'y tient de toutes ses griffes, il a la sérénité qu'apportent les hauts sommets et la certitude de la victoire.

La conversation en Haut Valyrien entre Throros et Dame Mélisandre a été entièrement inventée pour la série et écrite par son linguiste David J. Peterson. On y découvre notamment le nom exact de R'hllor, ce Dieu au combien chaleureux.

Une ambiguïté est installée sur le fait de savoir si Tywin ignore réellement la nature de la relation entre Cersei et Jaime, où s'il préfère ne pas voir. Cela peut sembler frustrant mais reste conforme aux romans, qui procèdent de même. Jusqu'au bout on ignorera si Tywina a fermé les yeux (perso : il n'a pas fermé les yeux, personne n'a voulu être le messager, pas fou).

La menace formulée d'accorder à Loras l'honneur chevaleresque suprême d'entrer dans la Garde Royale (privant ainsi les Tyrell de leur héritier) est également un trait d'ironie, car Aerys II procéda ainsi de force concernant Jaime, jadis. Le Roi Fou voulait ainsi faire sentir à Tywin, alors sa Main, qui était réellement le maître. Furieux, Tywin se retira à Castral Roc et entreprit d'ourdir la chute des Targaryen. Membre de la Garde Royale, Jaime sera le moment venu idéalement situé pour tenir le rôle prévu dans la machination paternelle.

De vrai cadavres de lapin furent utilisés pour la scène de dépiautage entre Osha and Meera. Une nouvelle dépouille fut employée à chaque retournage de la scène, et la journée s’avéra aussi pénible que salissante pour les actrices.

On apprend que le Mur est haut de 700 pieds, soit 213 mètres, une promenade de santé.

Avec 5,5 millions de spectateurs, l'épisode devint le plus regardé de la saison 3.

Estuaire44 a écrit:
(...) Tywin (...)a la certitude de soi qu'apporte le vrai Pouvoir quand on a l'étoffe pour l'assumer.  Là où tous les autres  entreprennent leur ascension, Tywin se situe au sommet, il s'y tient de toutes ses griffes, il a la sérénité qu'apportent les hauts sommets et la certitude de la victoire.

Sans doute les plus belles phrases jamais écrites sur ce personnage.

Un grand personnage n'est rien sans un bon mémoraliste.

Scénario : George R.R. Martin  
Réalisation : Michelle McLaren

Résumé
Le cœur a ses raisons que la raison n’a pas.

Critique
Les personnages sont plus que jamais tiraillé entre ce qu’ils souhaitent et ce qu’ils doivent faire. La scène (de ménage) entre Shae et Tyrion est symptomatique, dans sa dimension romantique, de cette lutte entre l’amour et le devoir. Symétriquement, Robb Stark fait passer son cœur avant son devoir. C’est éminemment romantique mais on doute que ce soit là ce qu’il doive faire, d’autant qu’il est apparu singulièrement léger lors d’une conversation entre lui, sa mère et le Silure. Au passage, signalons que, bien que épisode soit réalisé par une femme (Michelle McLaren dont c’est le premier travail sur la série), le nu féminin inutile continue à figurer en bonne place. Ce doit être dans le cahier des charges. La lutte entre amour et devoir tiraille également Jon Snow mais, en plus, lui, souffre de la peur de dire adieu à sa concubine. Il dit « Vous » en parlant des Sauvageons mais Ygritte le reprend avec un « Nous ». Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire mais la Sauvageonne décide de passer outre ; par amour justement.

Descendons d’un cran et passons au « raisonnable » et au "possible ». C’est à Yunkaï que cette lutte s’illustre lorsque, faisant fi de ce que sa raison pourrait lui dicter (Jorah Mormont en Jiminy Cricket !), Daenerys, écœurée par le nombre d’esclaves de la ville, écoute son cœur et entre en guerre. La souveraine a déjà saisie le rôle capital de la « communication » avec la manière prestigieuse et impressionnante avec laquelle elle reçoit l’émissaire des « Judicieux ». Un nom on ne peut mieux trouvé ! Moins dramatique, mais de la même eau, la conversation entre Margaery qui poursuit son entreprise de séduction, et Sansa qui est tellement emmitouflée dans un linceul de roses qu’elle ne remarque rien. Elle ne saisit pas le sens des propos politiques que lui tient son « amie » et on ne peut que sourire devant son innocence biblique !

Si Jaimie avait été simplement raisonnable, ou froidement concret, il aurait continué droit devant lui et, au début de cette histoire, c’est ce qu’il aurait fait. Or, ici, au mépris de toute logique, et en se mettant en danger physiquement, il ose un acte purement altruiste pour sauver Brienne. Le regard que lui jette cette dernière est révélateur de sa surprise et de son incrédulité. Le Régicide n’est plus ce qu’il était.

Informations supplémentaires :
C’est le seul épisode de la série à filmer des scènes aux États-Unis. Les scènes dans la fosse aux ours ont été tournées à Los Angeles, car elles impliquent un ours vivant (nommé Little Bart), et il existe diverses restrictions légales sur le transport international de gros animaux tels que les ours.
Le titre original de l’épisode était « Autumn Storms ». Plus tard, il a été changé en « Chaînes ». Lorsque des scènes d’un autre épisode y ont été déplacées, il a finalement été intitulé « The Bear and the Maiden Fair ».
Dans les romans, il est seulement sous-entendu que Ramsay a castré Theon. Cependant, de nombreux fans ont vu cet épisode comme une confirmation de ces indices, puisque George R.R. Martin a écrit cet épisode qui dépeint ouvertement la castration de Theon.
Absence d’Aidan Gillen, Lena Headey,  Conleth Hill, Stephen Dillane

A la plume, Martin assume pleinement (valide) les modifications parfois notables déjà apportées à ses romans. C'est une relative déception de le voir s'inscrire en scénariste quasiment lambda de la série, et de fait partielle décanoniser son couvre littéraire du fait de sa passion pour la télévision (et pour l'argent facilement gagné). Il tentera par la suite d'expliquer que la fameuse scène de la castration ne fut pas écrite par lui, mais par un autre scénariste. Bref, je l'ai trouvé plus impactant dans les autres épisodes qu'il a écrit. L'opus manque de véritable enjeu, étant surtout destiné à mettre en place la fin de saison . On y trouve ainsi de nombreux déplacements de personnages (physiquement ou émotionnellement), l'intrigue est en transit. Beau boulot de Michelle MacLaren, comme toujours, notamment lors du combat donnant son titre à l'opus (Gwendoline Christie aura vraiment tout donné pour la série), et aussi lors des scènes de torture. Une journée comme une autre à Westeros.

L'ours Bart the Bear II est apparu dans de nombreux spots publicitaires, films et séries. Il fugue ainsi dans Into the Wild , Zookeeper, Scrubs, Les Experts...

Michelle MacLaren met en scène ici le premier des quatre épisodes qu'elle réalisera pour Game of Thrones. Elle mène une belle double carrière de réalisatrice et de productrice, notamment pour Breaking Bad et X-Files. Pour cette dernière série elle a notamment filmé l'épisode John Doe, vraie prouesse visuelle dans un Mexique inondé de soleil.

Elle indique avoir choisi elle-même l'ours parmi plusieurs « candidats » et que seule sa fosse fut construite en studio à Hollywood. Seuls l'ours et les deux comédiens principaux se déplacèrent à Los Angeles, tout le public et les alentours furent tournés dans la localisation habituelle, en Irlande. Les deux éléments furent ensuite mêlés par vidéo.  

Six costumes identiques furent fabriqués ppiour Brienne, afin de pouvoir tourner la scène.

La virginité de Margaery apparaît ici incertaine, tout comme dans les romans.  

Margaery évoque brièvement sa mère auprès de Sansa, il s'agit de l'unique allusion faite durant la série à Alerie Tywell (présente à Port-Réal dans les romans), dont le nom n'est pas prononcé.

Il s'agit du deuxième épisode de la série ou pas un seul personnage n'est vu mourir, après Lord Snow (1-03).

Il y aurait un papier à faire sur "Le sexe dans Game of Thrones" et ça serait gratiné :

http://braindamaged.fr/03/11/2021/game-of-thrones-les-scenes-de-sexe-etaient-un-[censuré]-frenetique-selon-gemma-whelan/

Philo a écrit:ERROR 404 - Not Found!

Je pense que le forum n'aime pas le mot B-O-R-D-E-L, qu'il le censure et que ça empêche la lecture. Il faut se rendre sur le site d'origine pour plus de sûreté.

intéressant de voir que la Fantasy rejoint l'évolution actuelle d'avoir toujours plus de sexe dans les séries télé (y compris chez les historiques, je viens de voir le début de The Spanish Princess à la télé...), bien plus que dans les séries SF, où l'évolution existe (The Expanse), mais en clairement moins marqué. il y a toujours eu un cul(te) du corps dans bon nombre des familles de la Fantasy aussi bien masculin que féminin, tandis que la SF télévisuelle a longtemps été associée au jeune public, avec le puritanisme américain ou British en sus. Entre Doctor Who (où l'on voyage à bord de ce qui connu dans tout l'Univers comme étant l'Endroit Sans Sexe) ou Star Trek, on n'a pas le cul sorti des ronces. Les quelques timides émois présents dans Star Trek Discovery ont été versé au constant procès en hérésie roddenberrienne dont cette série fait hélas l'objet. La littérature SF va beaucoup plus loin là dessus depuis des décennies, cela se retrouve dans des séries d'adaptation, comme Altered Carbon ou Westworld.

Pourtant, dans l'espace, personne ne vous entend crier...

Diantre oui, elle aurait été grandiose, mais ce sera Alice Englert. Pour ce que j'en ai compris, la série est (elle aussi !) un prequel, puisqu'elle racontera la jeunesse de la future Marquise et de Valmont, leur passion amoureuse aussi bien que leur ascension sociale menée en commun (séductions, manipulations...). Carice sera Jacqueline de Montrachet, une noble pieuse reliée "mystérieusement" à celle qui est encore la jeune Camille. Marie-Antoinette sera aussi du voyage.

Scénario :  David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Michelle McLaren

Résumé
Pendant que Daenerys assiège Yunkaï, et que Mélissandre poursuit ses maléfices, Tyrion épouse Sansa.

Critique
Le mariage est une institution merveilleuse dont « Game of Thrones » s’acharne à détourner le spectateur. Après le mariage « barbare » de Daenerys, voici le mariage le plus pénible du monde ! Les époux voudraient chacun être ailleurs, l’ambiance est loin d’être à la fête, la sœur du marié menace ouvertement la fiancée de son fils, le père du marié est furieux de voir son fils s’enivrer copieusement, le frère du marié est un galapiat ; vraiment, une bonne ambiance ! Humiliant est le mot juste. Mais c’est justement là que l’on voit le très beau travail de Michelle MacLaren qui tire profit du décor somptueux du septuaire pour bien montrer comment les mariés sont littéralement écrasés, pris au piège d’une cérémonie qu’ils n’ont pas voulu. Elle restitue avec efficacité l’atmosphère délétère du banquet mais aussi celle bien plus douce (notamment dans la musique) dans la chambre à coucher. Mention spéciale à Sophie Turner et Peter Dinklage qui jouent à la perfection leur rôle d’époux gauches, mal à l’aise mais, au final, pas hostiles l’un à l’autre ; bien qu’il n’y ait aucun romantisme ni le moindre désir. Et c’est là que Tyrion s’élève moralement : il refuse de coucher avec Sansa sans le consentement de celle-ci. Que cela soit aussi un pied de nez à son père n’en diminue pas la noblesse.

De la noblesse, Daenerys en a à revendre ainsi qu’une bonne dose de sang-froid. La souveraine se montre très sûre d’elle et d’un calme olympien face aux chefs des Puînés ; une compagnie de mercenaires venu renforcer Yunkaï. A nouveau, elle montre qu’elle maîtrise parfaitement la communication. Si elle jauge ses adversaires, elle se montre aussi ; belle, souriante et sereine. Parfaitement maîtresse de la situation même si c’est faux. Si sa situation, militaire notamment, était précaire, la reine légitime de Westeros – dont on peut commencer à prendre au sérieux les revendications – assure sa position avec une redoutable efficacité.

L’efficacité, c’est que cherche Mélissandre et elle a besoin du « sang des rois » pour parvenir efficacement à son but. Bien que servante du feu, la froideur de la Dame en Rouge est impressionnante. Tout est à sacrifier au but que l’on se fixe, qui vous est assigné par le Maître de la Lumière. Ce que dit Stannis : « Nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Nous devons faire notre devoir ». C’est ce que conteste Davos, non sans noblesse lui aussi : « Les hommes et les femmes ont inventé les dieux pour que leurs enfants dorment en paix ». Une nouvelle fois, il prêche la tolérance. Mais qui l’entend ?

Informations supplémentaires :
Le titre de l’épisode fait référence à la fois à une entreprise de mercenaires d’Essos, et à Tyrion, le deuxième fils de Tywin et Joanna Lannister.
Sansa dit à Tyrion qu’elle a quatorze ans. Née le 21 février 1996, Sophie Turner avait dix-sept ans lorsque cet épisode a été diffusé pour la première fois.
Dans le livre, Sansa ne savait pas qu’elle allait épouser Tyrion quelques minutes avant les faits, alors qu’elle essayait une robe qu’elle pensait être pour le mariage de Joffrey.
On notera le sourire satisfait de Shae quand elle défait les draps le lendemain matin.
Joe Dempsy/Gendry : acteur anglais, vu au cinéma dans Blitz (2011), et à la télévision dans Skins (2007-2008), Docteur Who (2008), Deep State (2018-2019)
Absence d’Alfien Allen, Aidan Gillen, Michelle Farley, Richard Madden, Kit Harrington, Rose Leslie, Nikolaj Coster-Waldau

Épisode de grande qualité sachant diminuer le nombre de ses trames narratives (Jaime, Robb, Jon Snow ou Théon ont piscine) afin d'approfondir leur narration et le ressenti des personnages. Plusieurs moments forts, comme le mariage associant finement le visuel spectaculaire (décors, figurants nombreux) et peinture intimiste des caractères. Le final de la série saura insérer une brève scène illustrant l'amitié complice entre Tyrion et Sansa, un moment précieux. Michelle MacLaren se montre toujours aussi habile derrière la caméra, bon, on parle pal mal de « female gaze » ces temps-ci et c'est vrai que sa mise en scène de la nudité n'a rien à voir avec ce qui se pratiquait dans les premiers temps de la série. Sam triomphant du Marcheur blanc apporte la touche épique qui convient. Toujours la bonne ambiance dans les réunions familiale des Lannister et Dame Mélisandre a son sens de l'hospitalité bien à elle, oui, un excellent épisode.

Dans les romans Meeren a engagé plusieurs compagnies de mercenaires, ici fusionnées. La Compagnie Noire est absente dans les deux cas.

L'épisode est effectivement rempli de cadets : Stannis Gendry Tyrion, Sandor ou même Sam, car disgracié par son père.

Sam abandonne sa dague en Verredragon, ce qui semble absurde, mais la série statuera ultérieurement (Mhysa)  qu'il en possède plusieurs. Dans les romans ce n'est pas le cas, mais Mormont lui en donne une autre avant de mourir. C'est littéralement la première fois depuis des milliers d'années que quelqu'un parvient à tuer un Marcheur.

Les sangsues manipulées par Mélisandre sont bien réelles, mais celles demeurant accrochées à gentry sont des imitations, afin d'épargner l'acteur. Le dévouement a ses limites.

Peter Dinklage obtint sa troisième nomination aux Emmys pour cet épisode, mais le trophée revint à Bobby Cannavale, pour le rôle de Gyp Rosetti dans Boardwalk Empire.


Une rencontre avec le duo dynamique :

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : David Nutter

Résumé
Venu aux Jumeaux demander l’aide de Walder Frey contre le mariage d’Edmure Tully, Robb Stark tombe dans un traquenard.

Critique
Trahison. C’est le maître-mot de l’épisode. Un épisode où David Nutter va jouer avec toute la gamme chromatique à sa disposition créant des ambiances à la fois diverses et caractérisées, toujours à bon escient.

Trahison de Jon Snow qui, incapable de tuer un innocent de sang-froid, et menacé d’exécution  par les Sauvageons, se retourne contre eux. Belle scène de combat sous la pluie. Le Corbeau rouvre ses ailes mais laisse une Ygrite dévastée derrière lui. Ici, les tons sont gris.

Trahison de Daario Naaris qui livre Yunkaï (pas tout seul évidemment) à une Daenerys qui paraît prête à tomber elle aussi. Pas mal pour une reine qui, il y a peu, n’avait pas d’armée et qui, maintenant, contrôle une ville ! Ici, les tons sont jaunes et ocres et le combat nocturne mêlant le clair-obscur à ces tons chauds est une réussite visuelle.

Trahisons de peccadilles que ces deux premières au regard de la troisième, celle de Walder Frey. David Bradley réalise une performance de haut vol, réussissant à la fois à composer un personnage de comédie avec sa franchise qui frise la grossièreté (ou y tombe comme lorsqu’il « détaille » Talisha), tout en faisant bien ressortir son côté madré. La composition de la scène au début de l’épisode est claire : lui est assis sur une estrade, Robb Stark et ses gens debout. Il laisse ce dernier aller au bout de sa tirade des excuses qui est tout de même assez humiliante puis injurie pratiquement l’épouse de ce dernier. Robb Stark paye de sa vie ses mauvaises décisions de toute la saison. Lord Karskark avait raison : il a perdu la guerre parce qu’il s’est marié avec la mauvaise personne. On ne se marie pas par amour dans le monde des rois. Quant au final, il est préparé avec finesse (et la musique joue un rôle-clé) et, avec ses tons rouges et rougeoyants, « les noces pourpres » ont un impact visuel et émotionnel puissants donnant à voir une violence à nulle autre pareille.

Informations supplémentaires :
Le titre de l’épisode fait référence à une chanson écrite sur la victoire écrasante de Tywin Lannister sur les rebelles des Maisons Reyne de Castamere et Tarbeck. La chanson est aussi un rappel du sort qui attend ceux qui s’opposent aux Lannister (Cersei la chante à Margaery).
C’est le seul épisode où les crédits de fin d’épisode se font dans le silence complet. C’est aussi le seul épisode où Emilia Clarke est tête d’affiche.
Catelyn dit à Roose Bolton qu’il n’y a pas eu de cérémonie de coucher à son mariage parce qu’Eddard l’avait interdit. Les livres indiquent explicitement qu’il y a bien eu une cérémonie de coucher au mariage d'Eddard et Catelyn.
Après la publication de « A Storm of Swords » en 2000, qui contient le chapitre « Red Wedding », George R.R. Martin a reçu de nombreuses plaintes et même des menaces de mort de la part de lecteurs.
Dans les romans, Jeyne Westerling (remplacée par Talisa dans la série), l’épouse de Robb Stark, n’était pas présente au Red Wedding. Son absence au mariage dans les livres a conduit de nombreux lecteurs à croire qu’elle était enceinte. Cet épisode est l’un des plus gros changements par rapport au texte. À ce stade, Jeyne Westerling est toujours en vie et n’est pas enceinte.
Roose Bolton devait initialement dire « Jaime Lannister envoie ses salutations » juste avant de tuer Robb, répétant ainsi les mots que Jaime avait dit à Roose lui-même dans La Belle et l’Ours (3-7). Cependant, cela aurait pu suggérer que Jaime était celui qui avait orchestré lles noces pourpres, même s’il n’y avait aucune part. Il a été remplacé par un « Les Lannisters envoient leurs salutations » plus neutre pour indiquer que Jaime n’y avait aucune part.
Première épisode sans Peter Dinklage
Absence de Peter Dinklage, Lena Haedey, Charles Dance, Liam Cuningham, Nikolaj Coster-Waldau, Alfie Allen, Aidan Gillen, Stephen Dillane, Carice Van Houten, Jérôme Flynn, Sophie Turner

Belle analyse chromatique ! Je me souviens du choc dévastateur causé par cet épisode. même si cela a encore été dépassé depuis par le destin finalement rencontré par Danaerys, c'était alors quasiment sans précédent à la télévision (la tentative d'assassinat de JR dans Dallas peut-être), un tumulte encore amplifié par les réseaux. Encore aujourd'hui cela demeure l'un des souvenirs les plus marquants de la série pour ses fans. La scène est si parfaitement mise en scène par Nutter qu'elle demeure ravageuse même pour ceux qui avaient lu les livres ( je reste assez fier de n'avoir jamais spoilé personne, d'ailleurs). Exit le Jeune Loup, qui périt sa guerre sans jamais avoir connu la défaite sur le champ de bataille, mais à la fin seul le dernier debout remporte le trophée. Grand numéro de Bradley et des autres acteurs, en particulier Michelle Fairley.

Les eux showrunners ont déclaré que les Noces Pourpres les avaient particulièrement bouleversés à la lecture des romans et que c'était cet évènement qui les avait incité à créer la série.

Martin a indiqué s'être inspiré de deux drames de l'Histoire écossaise, voyant pareillement des invitations festives se révélant des trahisons débouchant sur le massacre de tous les invités d'un Clan rival : le Dîner Noir de 1440 et le Massacre de Glencoe, en 1692.

Il a également ajouté qu'il s'agissait de la scène la plus difficile à écrire de toute sa carrière, mais qu'il s'était résolu à la mort de Robb, car il ne voulait pas d'une histoire classique de la vengeance d'un fils après la mise à mort de son père, Ned.  

Martin devait figurer comme l'un des convives des Noces, mais cela ne put se faire pour des problèmes d'agenda.

L'épisode fut nominé pour de multiples distinctions; Son scénario le fut ainsi pour l'Emmy du meilleur scénario, mais fut battu par le Q&A de Homeland (le fameux interrogatoire de Carrie par Brady). En 2014, il remporta par contre l'Hugo Award, face à quatre  productions de Doctor Who (dont The Day of the Doctor et An Adventure in Space and Time). Période Moffat.

Centré sur les Jumeaux, l'épisode est le premier de la série a n'avoir aucune scène se déroulant à Port-Réal. Aucun Lannister n'y figure non plus, pour la première fois (et pourtant Tywin était à la fête, en quelque sorte).

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : David Nutter

Résumé
Pendant que les Lannister se réjouissent et préparent la suite, l’échiquier continue de bouger à Westeros. Et à Yunkaï.

Critique
La joie des uns est le malheur des autres. La joie mauvaise de Joffrey, littéralement fou de joie à l’annonce de la mort de Robb Stark, contraste avec la douleur de Sansa mais aussi avec le masque de Tyrion. Ambiance glaciale dans la salle du Conseil ! L’incapacité politique de Joffrey est criante (mais l’interprétation de Jack Gleeson excellente). S’il hurle qu’il « n’est pas fatigué », Tywin, lui, est visiblement las de son petit-fils. Autres joies désagréables à voir, celles des assassins Walder Frey et Roose Bolton. Si, pour certains, l’assassinat est un des beaux-arts, il reste des sagouins dans le métier. Plus mauvaise encore, la joie de Ramsay Bolton qui rebaptise l’épave qu’est devenu Theon Greyjoy en Schlingue. Quelle belle famille que les Bolton ! Quel est leur symbole déjà ? Ah ! Oui ! L’écorché ! Par contraste, la joie de Daenerys, vénérée par les habitants de Yunkaï qu’elle a libérée, est solaire et fait plaisir à voir. Curieux cependant que le titre de l’épisode fasse référence à un passage de cinq minutes à la toute fin.

Autre thème, celui de rentrer chez soi puisque, c’est bien connu, on n’est jamais aussi bien que chez soi. Ce ne sera malheureusement pas le cas d’Arya qui reprend son errance, sans but cette fois. Ce ne sera pas pour Shae qui refuse l’offre de Varys, par fierté et aussi par amour dont on sait qu’il est mauvais conseiller sinon meurtrier. Elle prend un risque, c’est certain mais elle a du cran, c’est indéniable. Ce sera le lot par contre de Jon au Mur, dont Ygritte a involontairement renforcé la crédibilité, en le criblant de flèches. Mais, qu’avec trois flèches, elle ne l’ait pas tué est plus parlant qu’un long discours. Revenir chez lui, c’est ce que parvient finalement à faire Jaimie Lannister. Par contre, et c’est le souci de cet épisode qui brasse trop de scènes et embrasse trop pour bien étreindre, on reste sur notre faim.

Le dernier thème est aussi le plus fort et il tient surtout dans une scène forte entre Charles Dance et Peter Dinklage : le pouvoir, et surtout s’en servir pour quoi faire. « Tu crois qu’une couronne confère le pouvoir ? » demande Tywin « Non, répond intelligemment le Lutin, ce sont les armées ». Conception toute médiévale mais qui fait bon marché des notions de fidélité, et d’amour des populations, de loyauté donc. La philosophie politique de Tywin Lannister est pragmatique : la seule chose sur laquelle il ait une réelle autorité, c’est sa famille, qui paye assez cher pour le savoir ! Westeros n’est qu’une « expression géographique » pour citer cet autre grand réaliste qu’était Metternich. Selon Tywin, une famille soit se placer avant tout le reste et on comprend que l’ensemble qu’est la famille prime sur l’individu particulier. Peu importe Tyrion en soi, l’important ce sont les Lannister. Ce n’est pas du cynisme en fait, c’est le réalisme le plus froid.

Informations supplémentaires :
Dernière apparition d’Ed Skrein dans le rôle de Daario Naharis, qui a été recasté avec Michiel Huisman pour le reste de la série. Skrein a déclaré à Entertainment Weekly : « Mon plan était de rester avec Game of Thrones sur le long terme. Cela a toujours été mon plan. J’aurais adoré. C’était une expérience merveilleuse, mais la politique nous a amenés à nous séparer. » Si les motifs exacts de ce départ sont flous, il se pourrait que l’acteur ait préféré se consacrer à une carrière cinématographique.
Dans les livres, le cadavre de Catelyn a été jeté nu dans la Fourche Verte, dans une moquerie sauvage des coutumes funéraires de la Maison Tully ; Nymeria a traîné le cadavre hors de la rivière, puis a été retrouvé par la Confrérie. Thoros a refusé de la ranimer, car trop de temps s’était écoulé depuis sa mort. Beric Dondarrion a donné sa propre vie pour ressusciter Catelyn et est décédé (pour la septième et dernière fois). Catelyn est devenue la monstrueuse Lady Stoneheart ; sous sa direction, la Confrérie traque et exécute ceux qui ont trahi sa famille, mais tombe très bas et n’est pas différente de tout gang de hors-la-loi. Cette tournure de l’intrigue a été totalement omise de la série ; ce que George R.R. Martin a le plus regretté.
Il s’agit du dernier épisode dont Gemma Jackson est productrice.
Ed Skrein/Daario Naharis : acteur anglais, musicien également, on l’a vu au cinéma dans Nothmen : les derniers Vikings (2014), Le Transporteur : Héritage (2015), Deadpool (2016), Maléfique : le pouvoir du mal (2019). En 2013, il a participé à la série Tunnel.
Absence Aidan Gillen, Natalie Dorner.

Choix étonnant que cet épisode pour boucler la saison, ou aurait cru que le terrible choc du précédent le positionnait idéalement en Season Finale. De plus Mhysa lance plusieurs nouvelles histoires, quitte à aire revenir des personnages plus vus depuis longtemps (notamment chez les Fer-Nés), ce qui conviendrait plutôt à un pilote de saison. On apprécie néanmoins le panorama complet des différentes parties en présence, permettant de tirer toutes les diverses conséquences politiques et personnelles des Noces pourpres, au-delà de l’émotion brute. La narration intègre d’ailleurs un joli effet de zoom arrière, nous rappelant que , malgré le triomphe de Tywin Lannister, à l’apogée de sa puissance, la partie demeure loin d’être chevée. Même s’ils sont encore loin de Port-Réal, dont les sépare l’océan ou  par le Mur, les Être de Glace ou de Feu se rapprochent. Cela promet beaucoup pour la suite d’un conflit plus globalisé que jamais. Malgré la foule déifiant une Dany plus christique que jamais et le mouvement de Stannis (Mélisandre allant  porter le fer contre l’Autre, l’Ennemi de son Maître), l’ensemble manque toutefois d’un peu de souffle pour que les Noces ne lui fassent pas de l’ombre.

La scène finale fut accusée de racisme et de colonialisme aux USA, car voyant une femme blanche et blonde être adorée par une foule d‘esclaves affranchis uniformément basanés. Martin a expliqué que la scène fut tournée au Maroc, avec des figurants locaux, mais que les romans visent bien davantage l’esclavage gréco-latin et que les cités d’Essos sont en réalité cosmopolites.  

Intitulée « Mhysa »,  la musique du générique de fin est devenue le thème le thème associé à la Souveraine légitime des Sept Couronnes de Westeros.

La scène de Joffrey envoyé au lit par Tywin après avoir insulté son grand-père a ici une tonalité quasi humoristique . il en va différemment dans les roman, où tous les présents, hormis Joffrey, savent que Tywin a très souvent fait mettre à mort les coupables d’une bien moindre offense. Ce qui apparaît comme de la décontraction de sa part constitue en réalité le violent effort exercé par sa volonté de fer pour dissimuler sa rage homicide. Joffrey ne comprend pas à quoi il vient d’échapper de très près, les autre Lannister le savent pertinemment, à commencer par Tyrion. Sans aller jusqu’à la mort de son petit-fils, Tywin vient de cocher la case « horrible châtiment à programmer ».