Série "Les nouvelles aventures de Vidocq"

Vu deux épisodes. L'image me semble tout à fait regardable, même si cela n'a rien à voir avec les DVD Optimum de chapeau melon. Je retrouve la qualité d'image de la série de ma jeunesse, en très bien conservé, ce qui satisfait sans doute au mieux la nostalgie. Avec une qualité parfaite les sensations ne seraient pas les mêmes et cela demeure très correct. Les qualités intrinsèques de la série sont bien au rendez-vous. Vidocq a bien vieilli, sans doute parce que la série ne s'est jamais prise trop au sérieux et a su trouver son interprète idéal, parfaitement accompagné.

Merci à toutes et à tous pour vos messages sympas au sujet de Vidocq et de mes chroniques récentes.   

Bon signe, j'ai pris plus de plaisir à la deuxième vision de la série qu'à la première. La qualité de l'image moyenne, je m'en accommode. Je préférerai toujours une bonne série avec une image moyenne qu'une série moyenne avec une bonne image. En tous cas, je ne me suis pas senti escroqué par le produit, c'est très regardable. Retirer le produit de la vente me paraît très exagéré.

Très surpris que le film L'Empereur de Paris ait repris plusieurs personnages de la série, notamment la Baronne Roxane, alors que la tonalité en est totalement différente. C'est fait d'autant plus sciemment que Roxane ne sert à rien dans l'intrigue, elle juste là pour être là, mais en soi cela m'a fait plaisir, Le fan service, ça marche. Le film est inégal, il se montre trop sensationnaliste sur les scènes de violence et trop elliptique sur la carrière criminelle de Vidocq, mais a une véritable atmosphère, plus sombre et violent, ce qui ne signifie pas plus réaliste ! Le faux Paris, très réussi esthétiquement, y joue un grand rôle, de même que l'excellente distribution, à commencer par Cassel. Par contre  Olga Kurylenko demeure figurative tandis que j'ai rarement vu Luchini aussi mauvais (Fouché était aussi autrement intéressant dans Le Souper). Un film imparfait mais souvent prenant comme thriller en costumes, il aurait mérité un meilleur succès  en salles. (***)

Je l'ai découvert hier soir, l'ayant manqué à sa sortie en salle. J'ai passé un bon moment et Vincent Cassel est formidable. On est loin du film "Vidocq" avec Depardieu !

C'est vrai que la carrière criminelle de Vidocq est vite expédiée, sans doute parce que le sujet du film se concentre sur ses débuts de policier. Curieusement, on ne nous dit pas qu'il va devenir le nouveau chef de la Sûreté. L'atmosphère est très réussie et je n'ai pas fait attention si elle était réaliste ou non, j'avoue. C'est vrai que j'ai trouvé Luchini un peu vieux pour le rôle de Fouché.

La baronne est figurative ? Je dirai "décorative" et encore ! La production l'a tellement bien compris que le rôle a été confié à Olga Kurylenko qui est une nullité complète. Le problème c'est que, comme l'actrice ne dégage absolument aucune émotion (une porcelaine de Saxe est plus expressive), même le côté décoratif est mitigé.

(***)

On est d'accord sur le mauvais canular que fut la version Depardieu, même avec Inés Sastre.

Je confirme que la très belle Olga ne fera pas d'ombre à Danièle Lebrun et sa baronne non plus. Roxane était l'Esprit diabolique et machiavélique qui pimentait presque tous les épisodes (très 60's, j'adore), ici elle ne fait que commenter platement l'action et ce n'est même pas avec elle que Vidocq a une romance. Je vais reprendre un café.

Luchini très hiératique et figé, avec ses supposés bons mots j'ai aussi eu l'impression qu'il jouait davantage Talleyrand (Brasseur sonnait beaucoup plus juste dans Le Souper). J'ai détesté la scène dépeignant Fouché en spectateur critique de la Terreur, alors qu'il en a été l'une des chevilles ouvrières, à Lyon ou à Nantes.

J'ai ressenti le manque de réalisme dans la trop grande théâtralisation de plusieurs dialogues, notamment la tirade de l'assassin sur "Je suis un Enfant de la Terreur", à mon avis totalement hors sol. Bon, je pinaille, le film m'a capté du début à la fin!

Estuaire44 a écrit:

J'ai détesté la scène dépeignant Fouché en spectateur critique de la Terreur, alors qu'il en a été l'une des chevilles ouvrières, à Lyon ou à Nantes.

Fouché a été le "mitrailleur de Lyon" en effet. Je ne crois pas qu'il ait sévi à Nantes (c'était Carrier). Sa carrière "terroriste" l'a conduit à préférer s'exiler en 1815 après avoir tenté de rester au pouvoir. Une bonne idée, ses descendants sont aujourd'hui les seuls ducs suédois (ducs d'Otrante) !

Peut-être que c'est aussi une astuce de la part de Fouché de minimiser son rôle et c'est aussi facile de jouer au spectateur critique quand on est ministre et qu'on regarde les évènements de haut et de loin en connaissant la fin. Après, c'est peut-être une vraie maladresse du scénariste effectivement.

Pour une découverte du personnage, la biographie de Fouché par Jean Tulard se lit très bien.

Fouché était déjà reparti au moment des Noyades, mais auparavant il avait été envoyé en mission à Nantes (dont il était député) par la Convention. Il y créa et recruta la Garde nationale locale, qui allait jouer un rôle assez sombre dans la répression vendéenne. Ce fut une de ses premières expériences en matière de maintien de l'ordre. Mais je suis d'accord, il peut effectivement y avoir une ambiguïté dans cette scène.

Merci d'avoir enrichi ma connaissance historique de Fouché ; un personnage que je trouve aussi fascinant que Talleyrand.

Maintenant, en tant que Vendéen de naissance, ne pas savoir qu'il a joué un rôle contre nous est un manque grave ! Vingt coups de knout pour expier ça !