17 - Goldeneye - 1995
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17 - Goldeneye - 1995
Entre 1989 et 1995, pas de James Bond, et enfin "Goldeneye", annoncé en juin 1994 avec dans une conférence de presse un Pierce Brosnan barbu.
Le film se laisse voir et revoir après un générique aussi improbable que "Moonraker".
Ce film là reprenait nombre de références aux précédents, on était reparti pour un épisode tous les deux ans, pourtant la violence dans les Bond initiée avec "Permis de tuer", recommençait et aller finalement orienter la franchise vers ce qu'elle est devenue avec Craig.
Goldeneye, c'est un peu la seconde vie cinématographique de Bond, c'est le dernier du vivant de Cubby Broccoli. La belle Izabella Scorupco n'a fait la carrière qu'elle méritait. Par toutes ses allusions politiques ("Dinosaure de la guerre froide" dit la nouvelle M à Bond), et la découverte de Russie post soviétique, ce film rappelle parfois "Bons baisers de Russie", comme un miroir du temps, quatre décennies après.
Sur la fin, avec la base du méchant, le film devient un peu lassant.
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que la série aurait dû s'arrêter après "Permis de tuer". On serait resté sur l'image des Bond de Sean et Roger qui étaient le reflet d'une époque, tandis qu'à partir de "Goldeneye", Bond se standardise "genre film américain d'action non stop".
Le film se laisse voir et revoir après un générique aussi improbable que "Moonraker".
Ce film là reprenait nombre de références aux précédents, on était reparti pour un épisode tous les deux ans, pourtant la violence dans les Bond initiée avec "Permis de tuer", recommençait et aller finalement orienter la franchise vers ce qu'elle est devenue avec Craig.
Goldeneye, c'est un peu la seconde vie cinématographique de Bond, c'est le dernier du vivant de Cubby Broccoli. La belle Izabella Scorupco n'a fait la carrière qu'elle méritait. Par toutes ses allusions politiques ("Dinosaure de la guerre froide" dit la nouvelle M à Bond), et la découverte de Russie post soviétique, ce film rappelle parfois "Bons baisers de Russie", comme un miroir du temps, quatre décennies après.
Sur la fin, avec la base du méchant, le film devient un peu lassant.
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que la série aurait dû s'arrêter après "Permis de tuer". On serait resté sur l'image des Bond de Sean et Roger qui étaient le reflet d'une époque, tandis qu'à partir de "Goldeneye", Bond se standardise "genre film américain d'action non stop".
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Comme je l'ai souligné dans un reportage au 20h de France2 à la sortie de GoldenEye , je prefere les termes " S'adapter au Marché des kids américains " plutôt que " se standardiser " ...
Comparé à...Quantum of Solace, GoldenEye reste un modèle de fidélité à toute épreuve au Canon Bondien ...
Comparé à...Quantum of Solace, GoldenEye reste un modèle de fidélité à toute épreuve au Canon Bondien ...
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
De trés loin le meilleur Bond Brosnan... Et Famke en méchante
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Le mieux structuré et le plus intêressant question scénario, certainement.
Hélas torpillé de plein fouet par une immonde bande-son d'Eric Serra ( qu'il soit maudit jusqu'à la trente-troisième génération ! )
Hélas torpillé de plein fouet par une immonde bande-son d'Eric Serra ( qu'il soit maudit jusqu'à la trente-troisième génération ! )
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Entièrement d'accord pour Eric Serra.
George Martin ou Marvin Hamlisch en l'absence de John Barry avaient fait nettement mieux.
George Martin ou Marvin Hamlisch en l'absence de John Barry avaient fait nettement mieux.
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Patricks a écrit:Entre 1989 et 1995, pas de James Bond, et enfin "Goldeneye", annoncé en juin 1994 avec dans une conférence de presse un Pierce Brosnan barbu.
Le film se laisse voir et revoir après un générique aussi improbable que "Moonraker".
Ce film là reprenait nombre de références aux précédents, on était reparti pour un épisode tous les deux ans, pourtant la violence dans les Bond initiée avec "Permis de tuer", recommençait et aller finalement orienter la franchise vers ce qu'elle est devenue avec Craig.
Goldeneye, c'est un peu la seconde vie cinématographique de Bond, c'est le dernier du vivant de Cubby Broccoli. La belle Izabella Scorupco n'a fait la carrière qu'elle méritait. Par toutes ses allusions politiques ("Dinosaure de la guerre froide" dit la nouvelle M à Bond), et la découverte de Russie post soviétique, ce film rappelle parfois "Bons baisers de Russie", comme un miroir du temps, quatre décennies après.
Sur la fin, avec la base du méchant, le film devient un peu lassant.
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que la série aurait dû s'arrêter après "Permis de tuer". On serait resté sur l'image des Bond de Sean et Roger qui étaient le reflet d'une époque, tandis qu'à partir de "Goldeneye", Bond se standardise "genre film américain d'action non stop".
mais c'était pourtant le cas avec l'arrivée des Bond Roger Moore !
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
séribibi a écrit:Patricks a écrit:
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que la série aurait dû s'arrêter après "Permis de tuer". On serait resté sur l'image des Bond de Sean et Roger qui étaient le reflet d'une époque, tandis qu'à partir de "Goldeneye", Bond se standardise "genre film américain d'action non stop".
mais c'était pourtant le cas avec l'arrivée des Bond Roger Moore !
Non, pas du tout, les premiers Bond avec Roger étaient encore des films 100% britanniques.
Dernière édition par Patricks le Ven 26 Déc 2008 - 22:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Je parlais plutôt en terme d'action non-stop avec les Roger Moore, et le faste des réalisations...
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
J'ai adoré ce film, et son adaptation célèbre en jeu vidéo sur Nintendo64 est un classique !!!
J'adorais tirer à la mitraillette !!!!
J'adorais tirer à la mitraillette !!!!
Joris- Prince(sse)
- Age : 34
Localisation : Metz (57)
Date d'inscription : 10/06/2006
Re: 17 - Goldeneye - 1995
j'ai aimé ce film lors de sa sortie, j'avoue ne pas l'avoir revu depuis
anne-sophie- Baron(ne)
- Age : 49
Localisation : Metz
Date d'inscription : 11/11/2006
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Quand on me parle de James BOND, je pense immédiatement à ce géant aux dents d'acier.
Je ne connais pas bien cet acteur, merci de m'éclairer
Je ne connais pas bien cet acteur, merci de m'éclairer
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Re: 17 - Goldeneye - 1995
Richard Kiel...dans The Spy Who Loved Me et Moonraker. Limiter James Bond à Jaws est un peu mince !
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Re: 17 - Goldeneye - 1995
denis a écrit:Richard Kiel...dans The Spy Who Loved Me et Moonraker. Limiter James Bond à Jaws est un peu mince !
Contrairement à certaines 'lumières' de ce fofo, je ne suis pas experte en tout
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
en grand chose.Séléné a écrit:denis a écrit:Richard Kiel...dans The Spy Who Loved Me et Moonraker. Limiter James Bond à Jaws est un peu mince !
Contrairement à certaines 'lumières' de ce fofo, je ne suis pas experteen tout
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
denis a écrit:en grand chose.Séléné a écrit:denis a écrit:Richard Kiel...dans The Spy Who Loved Me et Moonraker. Limiter James Bond à Jaws est un peu mince !
Contrairement à certaines 'lumières' de ce fofo, je ne suis pas experteen tout
je crois que je suis en train de tomber.......... moi !!!
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Séléné a écrit:Quand on me parle de James BOND, je pense immédiatement à ce géant aux dents d'acier.
Je ne connais pas bien cet acteur, merci de m'éclairer
Il s'agit de Richard Kiel qui fut d'abord le géant Voltaire, allié du docteur loveless dans la série "Les mystères de l'ouest".
Il est apparu avant l'arrivée de Pierce Brosnan en James Bond. Les Bond de Brosnan sont des films d'action assez violents avec moins d'humour que les James Bond avec Roger Moore. Dans "L'espion qui m'aimait" et "Moonraker", il incarne le personnage de Requin, d'abord sous les ordres de Karl Stromberg (Joué par Curd Jurgens) dans "L'espion qui m'aimait" puis sous ceux de Hugo Drax (Michael Lonsdale) dans "Moonraker".
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Re: 17 - Goldeneye - 1995
Patricks a écrit:Séléné a écrit:Quand on me parle de James BOND, je pense immédiatement à ce géant aux dents d'acier.
Je ne connais pas bien cet acteur, merci de m'éclairer
Il s'agit de Richard Kiel qui fut d'abord le géant Voltaire, allié du docteur loveless dans la série "Les mystères de l'ouest".
Il est apparu avant l'arrivée de Pierce Brosnan en James Bond. Les Bond de Brosnan sont des films d'action assez violents avec moins d'humour que les James Bond avec Roger Moore. Dans "L'espion qui m'aimait" et "Moonraker", il incarne le personnage de Requin, d'abord sous les ordres de Karl Stromberg (Joué par Curd Jurgens) dans "L'espion qui m'aimait" puis sous ceux de Hugo Drax (Michael Lonsdale) dans "Moonraker".
Merci pour cette réponse constructive Patrick
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Re: 17 - Goldeneye - 1995
Il me semble que Requin est venu sur les plateaux français, pour une émission sur les records...
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
GoldenEye (GoldenEye, 1995, )
I might as well ask you if all those vodka Martinis ever silence the screams of all the men you've killed... Or if you find forgiveness in the arms of all those willing women for all the dead ones you failed to protect.
Le 17 novembre 1995 le prince Charles, comme la coutume s’en est désormais instituée, préside la première londonienne des nouvelles aventures de James Bond. Á cette occasion le public découvre une nouvelle incarnation du héros, après seulement deux participations de Timothy Dalton et surtout après que le considérable laps de temps de six années (1989-1995) se soit écoulé depuis le dernier opus de la saga.
Ce grand hiatus (comme diraient nos Holmésiens) se doit principalement à des péripéties judiciaires assez navrantes mais influe considérablement sur la conception de GoldenEye. Dalton ayant estimé trop long l’écart avec Permis de Tuer, Pierce Brosnan, débarrassé de Remington Steele, s’empare enfin du rôle qu’il avait naguère frôlé (avec au passage le même défilé d’improbables prétendants que de coutume). Ces six années de latence voient également s’estomper des figures majeures de la saga, avec notamment le décès du scénariste tutélaire Richard Maibaum et le retrait de l’emblématique Richard Broccoli pour raisons de santé, au profit de sa fille Barbara. La nouvelle équipe compose avec des conceptions différentes, d’autant que durant cette longue parenthèse le monde a changé.
Effectivement le Mur de Berlin est tombé, l’URSS s’est effondrée alors que son pourrissement interne était déjà annoncé dans Tuer n’est pas jouer. Dès lors on perçoit le risque que cet héros de la Guerre Froide qu’a toujours constitué James Bond dès les romans de Fleming apparaisse archaïque (M adressera un clin d’œil très malin à ce sujet au cours du film). Á cela vient s’ajouter l’émergence durable de la concurrence des blockbusters américains de Willis, Stallone, Gobernator et consorts, menace d’autant plus sensible qu’elle recoupe le box office (relativement) décevant de Permis de Tuer aux États-Unis. C’est bien la jeunesse américaine qui devient ainsi le cœur de cible des productions à gros budgets, une donnée majeure à prendre désormais en compte, avec un impératif concomitant de surenchère dans le spectaculaire…
Face à ce contexte, où la poursuite même de la saga peut s’envisager comme sujette à caution, les producteurs, supérieurement habiles, vont donner une nouvelle impulsion. Celle-ci se compose d’un retour aux valeurs sûres après les expérimentations de l’ère Dalton, accompagné d’une mise au goût du jour astucieuse de 007, et d’une recherche à tout crin du sensationnel. Ce dernier point impose une inflation budgétaire, soutenue notamment par une exacerbation du placement de produits (jusqu’à des moments particulièrement aventureux) ainsi que par un battage médiatique absolument sans précédent autour de la promotion du film. Cette problématique va s’incarner avec un indéniable talent dans l’intrigue et la mise en scène de GoldenEye.
Son scénario reste l’un des atouts majeurs du film. Si l’on considère le récit comme l’art du dévoilement, alors GoldenEye reste un chef-d’œuvre du genre, ménageant à merveille ses effets et ses révélations, parfaitement imaginatif et clair malgré une certaine complexité. Les accroches brèves et tranchantes propres au style Bond perdurent et même se multiplient au cours d’excellents dialogues, donnant lieu à un feu d’artifice permanent. L’écriture du film a de plus l’idée géniale de transmuer une faiblesse en force en saisissant à bras le corps la donnée majeure du post soviétisme, donnant lieu à une passionnante épopée de 007 pour la première fois au sein de l’ex « Empire du Mal ». Finement joué, d’autant que cela n’exclut pas une affirmation des riches heures de la saga, par l’évocation de plusieurs totems.
Entre autres exemples on assiste donc au retour de la mythique DB5, absente depuis Opération Tonnerre, toujours aussi somptueuse et parfaitement adaptée à 007 (cette voiture a définitivement quelque chose en plus), une ficelle que l’avènement de Daniel Craig emploiera de nouveau. On renoue également avec le repaire colossal du méchant du jour, que Bond va bien entendu détruire de fond en comble… Un aspect considérablement mis en sourdine durant la période Dalton. Assurer la survivance de la saga en capitalisant sur ses fondamentaux, tout en intégrant harmonieusement les temps nouveaux, relevait d’une gageure que GoldenEye réussit très largement. Peu importe en comparaison la contradiction avec les systèmes électroniques immunisés contre l’IEM décrits dans Dangereusement vôtre ou l’aspect explosif absurde celle-ci…
Martin Campbell, lui aussi nouvel arrivé dans une maison Bond traditionnellement très familiale (aspect que l’on apprécie vivement), apporte également sa contribution en matière d’innovations. Cela éclate lors d’une séquence d’ouverture particulièrement spectaculaire, destinée à frapper les esprits pour réaffirmer dès le début que le « vrai 007 », surhumain, est de retour. Et qu’il n’est pas content. L’ensemble ressort parfaitement palpitant et déjà relevant du très grand spectacle. On reproche souvent le caractère improbable de la récupération de l’avion en moto. Effectivement on franchit un pallier, même si la vraisemblance n’a jamais représenté une vertu majeur de la saga, mais ce qui dérange surtout demeure l’introduction des images de synthèse. Cette technique, si correctement maîtrisée et encadrée, ouvre certes de nouveaux horizons mais aussi la porte à une dangereuse surenchère au fil de la recherche toujours accrue de spectaculaire. Ici débute un chemin conduisant à une scène aussi ridicule que celle voyant Bond surfer sur un tsunami (entre autres facéties), qui ne suscitera jamais que des sourires navrés et passablement effondrés. Les cascades humaines de jadis semblent d’un impact supérieur et interdire ce genre de délire inepte.
Néanmoins ces effets générés par ordinateurs développent une nouvelle esthétique, donnant lieu à un générique audacieux, renouvelant fort agréablement le genre : décidément une caractéristique de ce film. Le flamboiement des diverses saynètes rappellent encore une fois astucieusement la chute du bloc adverse, tandis que retentit la formidable chanson de Tina Turner. On se montrera nettement plus réservé à propos des synthétiseurs d’Eric Serra, quelque peu hors de propos et ayant déjà bien vieillis (ne serait-ce qu’en évoquant Le Grand Bleu…). Une faute de goût très rare parmi les nombreuses innovations tous azimuts tentées par la production et à laquelle celle-ci mettra vite un terme par l’entrée en scène prochaine de David Arnold, très similaire à l’écoute de la tradition de John Barry.
Par la suite la réalisation de Campbell, malgré un léger tassement de l’intrigue en milieu de parcours, aligne avec une totale réussite les morceaux de bravoure. Il en va ainsi de cette prenante séquence de poursuite automobile ouvrant idéalement les débats et très nettement supérieurement filmée et montée comparativement à son équivalent du calamiteux Quantum of Solace. Les aficionados y reconnaîtront une similitude troublante avec le lancement d’Amicalement vôtre, un clin d’œil à Roger Moore ? Ces moments d’action particulièrement nombreux constituent l’un des éléments premiers de la réussite de GoldenEye, notamment le proverbial affrontement final, impeccablement mis en scène. On dénote cependant ici ou là, encore mineure en cette aurore réussie de la période Brosnan, la tendance à la préjudiciable exagération qui en deviendra la règle. C’est notamment le cas avec le passage du tank, longuet et trop jusqu’au-boutiste.
I might as well ask you if all those vodka Martinis ever silence the screams of all the men you've killed... Or if you find forgiveness in the arms of all those willing women for all the dead ones you failed to protect.
Le 17 novembre 1995 le prince Charles, comme la coutume s’en est désormais instituée, préside la première londonienne des nouvelles aventures de James Bond. Á cette occasion le public découvre une nouvelle incarnation du héros, après seulement deux participations de Timothy Dalton et surtout après que le considérable laps de temps de six années (1989-1995) se soit écoulé depuis le dernier opus de la saga.
Ce grand hiatus (comme diraient nos Holmésiens) se doit principalement à des péripéties judiciaires assez navrantes mais influe considérablement sur la conception de GoldenEye. Dalton ayant estimé trop long l’écart avec Permis de Tuer, Pierce Brosnan, débarrassé de Remington Steele, s’empare enfin du rôle qu’il avait naguère frôlé (avec au passage le même défilé d’improbables prétendants que de coutume). Ces six années de latence voient également s’estomper des figures majeures de la saga, avec notamment le décès du scénariste tutélaire Richard Maibaum et le retrait de l’emblématique Richard Broccoli pour raisons de santé, au profit de sa fille Barbara. La nouvelle équipe compose avec des conceptions différentes, d’autant que durant cette longue parenthèse le monde a changé.
Effectivement le Mur de Berlin est tombé, l’URSS s’est effondrée alors que son pourrissement interne était déjà annoncé dans Tuer n’est pas jouer. Dès lors on perçoit le risque que cet héros de la Guerre Froide qu’a toujours constitué James Bond dès les romans de Fleming apparaisse archaïque (M adressera un clin d’œil très malin à ce sujet au cours du film). Á cela vient s’ajouter l’émergence durable de la concurrence des blockbusters américains de Willis, Stallone, Gobernator et consorts, menace d’autant plus sensible qu’elle recoupe le box office (relativement) décevant de Permis de Tuer aux États-Unis. C’est bien la jeunesse américaine qui devient ainsi le cœur de cible des productions à gros budgets, une donnée majeure à prendre désormais en compte, avec un impératif concomitant de surenchère dans le spectaculaire…
Face à ce contexte, où la poursuite même de la saga peut s’envisager comme sujette à caution, les producteurs, supérieurement habiles, vont donner une nouvelle impulsion. Celle-ci se compose d’un retour aux valeurs sûres après les expérimentations de l’ère Dalton, accompagné d’une mise au goût du jour astucieuse de 007, et d’une recherche à tout crin du sensationnel. Ce dernier point impose une inflation budgétaire, soutenue notamment par une exacerbation du placement de produits (jusqu’à des moments particulièrement aventureux) ainsi que par un battage médiatique absolument sans précédent autour de la promotion du film. Cette problématique va s’incarner avec un indéniable talent dans l’intrigue et la mise en scène de GoldenEye.
Son scénario reste l’un des atouts majeurs du film. Si l’on considère le récit comme l’art du dévoilement, alors GoldenEye reste un chef-d’œuvre du genre, ménageant à merveille ses effets et ses révélations, parfaitement imaginatif et clair malgré une certaine complexité. Les accroches brèves et tranchantes propres au style Bond perdurent et même se multiplient au cours d’excellents dialogues, donnant lieu à un feu d’artifice permanent. L’écriture du film a de plus l’idée géniale de transmuer une faiblesse en force en saisissant à bras le corps la donnée majeure du post soviétisme, donnant lieu à une passionnante épopée de 007 pour la première fois au sein de l’ex « Empire du Mal ». Finement joué, d’autant que cela n’exclut pas une affirmation des riches heures de la saga, par l’évocation de plusieurs totems.
Entre autres exemples on assiste donc au retour de la mythique DB5, absente depuis Opération Tonnerre, toujours aussi somptueuse et parfaitement adaptée à 007 (cette voiture a définitivement quelque chose en plus), une ficelle que l’avènement de Daniel Craig emploiera de nouveau. On renoue également avec le repaire colossal du méchant du jour, que Bond va bien entendu détruire de fond en comble… Un aspect considérablement mis en sourdine durant la période Dalton. Assurer la survivance de la saga en capitalisant sur ses fondamentaux, tout en intégrant harmonieusement les temps nouveaux, relevait d’une gageure que GoldenEye réussit très largement. Peu importe en comparaison la contradiction avec les systèmes électroniques immunisés contre l’IEM décrits dans Dangereusement vôtre ou l’aspect explosif absurde celle-ci…
Martin Campbell, lui aussi nouvel arrivé dans une maison Bond traditionnellement très familiale (aspect que l’on apprécie vivement), apporte également sa contribution en matière d’innovations. Cela éclate lors d’une séquence d’ouverture particulièrement spectaculaire, destinée à frapper les esprits pour réaffirmer dès le début que le « vrai 007 », surhumain, est de retour. Et qu’il n’est pas content. L’ensemble ressort parfaitement palpitant et déjà relevant du très grand spectacle. On reproche souvent le caractère improbable de la récupération de l’avion en moto. Effectivement on franchit un pallier, même si la vraisemblance n’a jamais représenté une vertu majeur de la saga, mais ce qui dérange surtout demeure l’introduction des images de synthèse. Cette technique, si correctement maîtrisée et encadrée, ouvre certes de nouveaux horizons mais aussi la porte à une dangereuse surenchère au fil de la recherche toujours accrue de spectaculaire. Ici débute un chemin conduisant à une scène aussi ridicule que celle voyant Bond surfer sur un tsunami (entre autres facéties), qui ne suscitera jamais que des sourires navrés et passablement effondrés. Les cascades humaines de jadis semblent d’un impact supérieur et interdire ce genre de délire inepte.
Néanmoins ces effets générés par ordinateurs développent une nouvelle esthétique, donnant lieu à un générique audacieux, renouvelant fort agréablement le genre : décidément une caractéristique de ce film. Le flamboiement des diverses saynètes rappellent encore une fois astucieusement la chute du bloc adverse, tandis que retentit la formidable chanson de Tina Turner. On se montrera nettement plus réservé à propos des synthétiseurs d’Eric Serra, quelque peu hors de propos et ayant déjà bien vieillis (ne serait-ce qu’en évoquant Le Grand Bleu…). Une faute de goût très rare parmi les nombreuses innovations tous azimuts tentées par la production et à laquelle celle-ci mettra vite un terme par l’entrée en scène prochaine de David Arnold, très similaire à l’écoute de la tradition de John Barry.
Par la suite la réalisation de Campbell, malgré un léger tassement de l’intrigue en milieu de parcours, aligne avec une totale réussite les morceaux de bravoure. Il en va ainsi de cette prenante séquence de poursuite automobile ouvrant idéalement les débats et très nettement supérieurement filmée et montée comparativement à son équivalent du calamiteux Quantum of Solace. Les aficionados y reconnaîtront une similitude troublante avec le lancement d’Amicalement vôtre, un clin d’œil à Roger Moore ? Ces moments d’action particulièrement nombreux constituent l’un des éléments premiers de la réussite de GoldenEye, notamment le proverbial affrontement final, impeccablement mis en scène. On dénote cependant ici ou là, encore mineure en cette aurore réussie de la période Brosnan, la tendance à la préjudiciable exagération qui en deviendra la règle. C’est notamment le cas avec le passage du tank, longuet et trop jusqu’au-boutiste.
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 10 Mar 2010 - 22:15, édité 2 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: 17 - Goldeneye - 1995
Une autre caractéristique négative demeure la part vraiment trop importante et visible revêtue par le placement de produits. De l’artisanat des débuts, ayant déjà connu une montée en puissance, on passe ici à quelque chose de réellement pénible, avec des scènes purement gratuites conçues en ce seul but. Il en va ainsi de l’irruption d’une eau gazeuse française, d’un fabriquant de montre en se substituant ostensiblement à une autre ou de la présentation d’une voiture de marque allemande (sacrilège !) alors que ce véhicule n’accomplira finalement qu’une apparition de quelques instants relevant de l’alibi. Sans grever réellement l’intérêt du film, tout ceci agace, car finissant par menacer la dimension britannique du héros et rejoignant la logique du «la part de cerveau disponible » propres aux séries télé. À quand la coupure pub au beau milieu de la projection en salle d’un 007 en relief ?
Utilisant à merveille les différentes cordes à son arc, dont des maquettes étonnantes de réalisme, des décors (le cimetière des idoles soviétiques) et des paysages superbement mis en valeur, le film renouant avec l’atout traditionnel des voyages à travers le vaste monde (Monaco, Sibérie, Saint Petersbourg, jungle tropicale…), la mise en scène de Campbell demeure un vrai modèle de dynamisme et d’efficacité. Il n’est guère étonnant que la production fasse de nouveau appel à lui à l’occasion de Casino Royale et d’un nécessaire redémarrage de la saga !
Pierce Brosnan, débarrassé de la mièvrerie inhérente à Remington Steele, s’impose comme le parfait véhicule pour un James Bond reconfiguré comme un héros invincible mais tout de même moins monolithique (et machiste) qu’à l’époque Sean Connery. Entre le Bond très humain et tourmenté de Dalton et le héros marmoréen des Sixties, il accomplit un recentrage très astucieux, dans l’air du temps (plus proche du second que du premier, néanmoins). Il maintient également la précieuse identité et la classe britanniques de 007, l’empêchant de se fondre parmi les autres blockbusters, non sans montrer à l’occasion un humour et une fantaisie que n’aurait pas reniés Roger Moore. De la belle ouvrage, on sent bien qu’un intense travail de réflexion sur la nature et le devenir de la série a eu lieu en coulisse et cela fonctionne grâce à l’équilibre quasiment parfait du film.
Ses différents alliés se montrent également à la hauteur, notamment les figures récurrentes de la saga. Q se révèle toujours en pleine forme malgré le passage des ans. Même s’il se voit recentré sur la présentation rituelle des gadgets, sa scène demeure particulièrement divertissante, comme toujours. On est plus réservé envers Moneypenny, Samantha Bond ne valant pas la charmante Caroline Bliss et n’ayant surtout pas grand-chose à défendre à part quelques phrases convenues et plates. Visiblement la production ne sait plus trop quoi faire du personnage…On lui préfèrera la très amusant psychologue, ouvrant le film sur une scène pétillante faisant d’emblée la conquête du spectateur !
Une grande innovation survient avec la découverte d’un nouveau M, cette fois au féminin, une grande première dans la saga (les Avengers ont par contre connu Father dès les années 60…). Cet évènement illustre la volonté de la production de s’enraciner dans son temps, car il recoupe l’actualité, Stella Rimington étant devenu dans le monde réel la première femme à diriger le MI6. Le film met toutes les chances de son côté en ayant recours à l’une des plus grandes comédiennes du théâtre anglais en la personne de Dame Judy Dench. Elle donne une force de conviction particulièrement intense à son personnage, notamment lors d’une confrontation magnifiquement écrite avec 007. Toutefois, très subjectivement, on avouera une préférence sans doute nostalgique pour les duels amicaux avec le M de Bernard Lee. De même que pour les bureaux cossus et très anglais d’Universal Exports, ici remplacés par un édifice spectaculaire mais considérablement plus froid.
Leiter étant désormais indisponible suite aux évènements de Permis de tuer, il se voit remplacé par un duo particulièrement drôle, composé du très malicieux Wade (Joe Don Baker, bien meilleur que dans Tuer n’est pas jouer) et surtout l’incroyable Valentin. L’imposant Robbie Coltrane (le Hagrid des Harry Potter, entre autres joyaux) réussit une performance énorme, provoquant de sonores éclats de rire au cours d’une scène aux dialogues finement ciselés. On applaudit des deux mains ! Tckéky Karyo accomplit une apparition courte mais également remarquable. Un autre personnage captivant est la Bond Girl du jour, incarnée par la très belle et réellement douée Izabella Scorupco. Évolution oblige, 007 paraît toujours aussi viril mais nettement moins macho. Natalya Simonova se débrouille par elle-même avant que de rencontrer Bond et lui apporte une aide précieuse par la suite, s’imposant comme une participante à part entière dans l’action. Ses amusantes bouffée de colères ne sont d’ailleurs pas sans évoquer celles de Cathy Gale face à John Steed , la romance en moins…
Que Scorupco n’ait guère poursuivi plus avant sa carrière laisse des regrets car elle parvient à faire exister son personnage face au cyclone de feu et de sexe que représente la démoniaque Xenia Onatopp, l’une des plus grandes réussites de GoldenEye. La sensualité et la personnalité hors normes de Famke Janssen crèvent l’écran dans ce personnage transgressif de femme cruelle et perverse, tueuse d’élite assassinant comme elle respire. On n’avait simplement rien vu d’équivalent depuis l’inoubliable Fiona Volpe d’Opération Tonnerre, et Xénia demeure bien l’une des Bond Girls adverses les plus inoubliables qui soient. Le film pousse son audace jusqu’à se livrer à des scènes sadomasochistes, explicites à un niveau inédit dans la série et qui vaudront au film une interdiction au moins de 12 ans. Un coup de maître, qui propulsera Janssen en tant que spécialiste des rôles forts, comme lors du très particulier Nip/Tuck. Sans doute l’un des plus beaux exemples de reconversion réussie, et méritée, d’une Bond girl. Du fait de la confrontation bipolaire entre ces deux dames et de l’adéquation de l’univers aux temps nouveaux, les autres éléments féminins apparaissent très rares, mais qu’importe.
« Meilleur est le méchant, meilleur est le Bond » demeure un adage vérifié quelles que soient les circonstances, et les petits camarades de Xénia parachèvent le succès de GoldenEye. En général ambitieux, brutal mais loin d’être idiot, Ourumov perpétue la grande tradition des officiers soviétiques félons, initiée depuis Bons Baisers de Russie. Ce personnage très astucieux permet de faire perdurer l’ennemi soviétique, dans un monde ayant changé. Le maintien dans l’évolution, tel est décidément le secret de la réussite du film. En hacker passé du côté obscur de la Force, Boris Grishenko illustre de manière particulièrement pertinente les clichés de cette époque de triomphe de l’Internet, ce qui lui vaudra une vraie popularité dans le milieu. Le film intègre ainsi pleinement les innovations technologiques récentes. On ne peut s’empêcher de penser à un certain Ringo Langly et on s’amuse beaucoup de voir le référentiel « Trust no none » s’afficher sur l’écran d’un ordinateur !
Janus, même un peu jeune pour son historique remontant à la Guerre, s’affirme néanmoins comme le personnage le plus marquant parmi les adversaires. Cette idée d’un miroir obscur brandi devant 007 s’avère tellement efficace que l’on s’étonne que les producteurs ne l’aient pas eu auparavant. Cette confrontation à une Némésis inversée, liée par une haine personnelle, a toujours donnée de grands résultats par le passé, que cela soit Steed face à Beresford ou lors de l’opposition entre le Docteur et le Maître. Il existe une filiation directe entre les Time Lords et les Double Zéros antagonistes, avec à la clef la même dramatique intensité. D’autant que le formidable Sean Bean excelle dans un rôle exprimant une attraction encore plus totale pour le mal que ce que ressentira plus tard Boromir le Brave. Contrairement au Glaive du Gondor, Alec Trevelyan ne connaît pas la rédemption, ce qui convient parfaitement à l’univers de Bond.
En définitive GoldenEye, deuxième film extérieur à l’œuvre de Fleming, apparaît comme une équation parfaitement agencée, alliant maintien des valeurs les plus sûres de 007 à une ouverture aboutie sur le monde contemporain. L’accent est mis sur le spectaculaire, mais demeure encore dans ce que l’on peut accepter dans le cadre du personnage. Le ver est cependant dans le fruit et, si la saga est relancée, les films suivants de Brosnan, manifesteront un emballement croissant et néfaste de cette belle mécanique.
GoldenEye marque une sensible croissance du budget comparativement à Permis de tuer (et cela ne fait que commencer), passant de 40 à 60 millions de dollars. Il connaît un triomphe public, récompensant ses choix audacieux et bien inspirés. Il récolte ainsi 351,3 millions de dollars, soit considérablement plus que les 156,2 de Permis de tuer, même en tenant compte de l’inflation. Le record jusque là détenu par Moonraker (202,7 millions de dollars de l’époque) est dépassé, confirmant Brosnan dans son nouveau statut. Le succès est équivalent en France, où l’on atteint 3 489 833 entrées contre 2 093 006 précédemment.
Utilisant à merveille les différentes cordes à son arc, dont des maquettes étonnantes de réalisme, des décors (le cimetière des idoles soviétiques) et des paysages superbement mis en valeur, le film renouant avec l’atout traditionnel des voyages à travers le vaste monde (Monaco, Sibérie, Saint Petersbourg, jungle tropicale…), la mise en scène de Campbell demeure un vrai modèle de dynamisme et d’efficacité. Il n’est guère étonnant que la production fasse de nouveau appel à lui à l’occasion de Casino Royale et d’un nécessaire redémarrage de la saga !
Pierce Brosnan, débarrassé de la mièvrerie inhérente à Remington Steele, s’impose comme le parfait véhicule pour un James Bond reconfiguré comme un héros invincible mais tout de même moins monolithique (et machiste) qu’à l’époque Sean Connery. Entre le Bond très humain et tourmenté de Dalton et le héros marmoréen des Sixties, il accomplit un recentrage très astucieux, dans l’air du temps (plus proche du second que du premier, néanmoins). Il maintient également la précieuse identité et la classe britanniques de 007, l’empêchant de se fondre parmi les autres blockbusters, non sans montrer à l’occasion un humour et une fantaisie que n’aurait pas reniés Roger Moore. De la belle ouvrage, on sent bien qu’un intense travail de réflexion sur la nature et le devenir de la série a eu lieu en coulisse et cela fonctionne grâce à l’équilibre quasiment parfait du film.
Ses différents alliés se montrent également à la hauteur, notamment les figures récurrentes de la saga. Q se révèle toujours en pleine forme malgré le passage des ans. Même s’il se voit recentré sur la présentation rituelle des gadgets, sa scène demeure particulièrement divertissante, comme toujours. On est plus réservé envers Moneypenny, Samantha Bond ne valant pas la charmante Caroline Bliss et n’ayant surtout pas grand-chose à défendre à part quelques phrases convenues et plates. Visiblement la production ne sait plus trop quoi faire du personnage…On lui préfèrera la très amusant psychologue, ouvrant le film sur une scène pétillante faisant d’emblée la conquête du spectateur !
Une grande innovation survient avec la découverte d’un nouveau M, cette fois au féminin, une grande première dans la saga (les Avengers ont par contre connu Father dès les années 60…). Cet évènement illustre la volonté de la production de s’enraciner dans son temps, car il recoupe l’actualité, Stella Rimington étant devenu dans le monde réel la première femme à diriger le MI6. Le film met toutes les chances de son côté en ayant recours à l’une des plus grandes comédiennes du théâtre anglais en la personne de Dame Judy Dench. Elle donne une force de conviction particulièrement intense à son personnage, notamment lors d’une confrontation magnifiquement écrite avec 007. Toutefois, très subjectivement, on avouera une préférence sans doute nostalgique pour les duels amicaux avec le M de Bernard Lee. De même que pour les bureaux cossus et très anglais d’Universal Exports, ici remplacés par un édifice spectaculaire mais considérablement plus froid.
Leiter étant désormais indisponible suite aux évènements de Permis de tuer, il se voit remplacé par un duo particulièrement drôle, composé du très malicieux Wade (Joe Don Baker, bien meilleur que dans Tuer n’est pas jouer) et surtout l’incroyable Valentin. L’imposant Robbie Coltrane (le Hagrid des Harry Potter, entre autres joyaux) réussit une performance énorme, provoquant de sonores éclats de rire au cours d’une scène aux dialogues finement ciselés. On applaudit des deux mains ! Tckéky Karyo accomplit une apparition courte mais également remarquable. Un autre personnage captivant est la Bond Girl du jour, incarnée par la très belle et réellement douée Izabella Scorupco. Évolution oblige, 007 paraît toujours aussi viril mais nettement moins macho. Natalya Simonova se débrouille par elle-même avant que de rencontrer Bond et lui apporte une aide précieuse par la suite, s’imposant comme une participante à part entière dans l’action. Ses amusantes bouffée de colères ne sont d’ailleurs pas sans évoquer celles de Cathy Gale face à John Steed , la romance en moins…
Que Scorupco n’ait guère poursuivi plus avant sa carrière laisse des regrets car elle parvient à faire exister son personnage face au cyclone de feu et de sexe que représente la démoniaque Xenia Onatopp, l’une des plus grandes réussites de GoldenEye. La sensualité et la personnalité hors normes de Famke Janssen crèvent l’écran dans ce personnage transgressif de femme cruelle et perverse, tueuse d’élite assassinant comme elle respire. On n’avait simplement rien vu d’équivalent depuis l’inoubliable Fiona Volpe d’Opération Tonnerre, et Xénia demeure bien l’une des Bond Girls adverses les plus inoubliables qui soient. Le film pousse son audace jusqu’à se livrer à des scènes sadomasochistes, explicites à un niveau inédit dans la série et qui vaudront au film une interdiction au moins de 12 ans. Un coup de maître, qui propulsera Janssen en tant que spécialiste des rôles forts, comme lors du très particulier Nip/Tuck. Sans doute l’un des plus beaux exemples de reconversion réussie, et méritée, d’une Bond girl. Du fait de la confrontation bipolaire entre ces deux dames et de l’adéquation de l’univers aux temps nouveaux, les autres éléments féminins apparaissent très rares, mais qu’importe.
« Meilleur est le méchant, meilleur est le Bond » demeure un adage vérifié quelles que soient les circonstances, et les petits camarades de Xénia parachèvent le succès de GoldenEye. En général ambitieux, brutal mais loin d’être idiot, Ourumov perpétue la grande tradition des officiers soviétiques félons, initiée depuis Bons Baisers de Russie. Ce personnage très astucieux permet de faire perdurer l’ennemi soviétique, dans un monde ayant changé. Le maintien dans l’évolution, tel est décidément le secret de la réussite du film. En hacker passé du côté obscur de la Force, Boris Grishenko illustre de manière particulièrement pertinente les clichés de cette époque de triomphe de l’Internet, ce qui lui vaudra une vraie popularité dans le milieu. Le film intègre ainsi pleinement les innovations technologiques récentes. On ne peut s’empêcher de penser à un certain Ringo Langly et on s’amuse beaucoup de voir le référentiel « Trust no none » s’afficher sur l’écran d’un ordinateur !
Janus, même un peu jeune pour son historique remontant à la Guerre, s’affirme néanmoins comme le personnage le plus marquant parmi les adversaires. Cette idée d’un miroir obscur brandi devant 007 s’avère tellement efficace que l’on s’étonne que les producteurs ne l’aient pas eu auparavant. Cette confrontation à une Némésis inversée, liée par une haine personnelle, a toujours donnée de grands résultats par le passé, que cela soit Steed face à Beresford ou lors de l’opposition entre le Docteur et le Maître. Il existe une filiation directe entre les Time Lords et les Double Zéros antagonistes, avec à la clef la même dramatique intensité. D’autant que le formidable Sean Bean excelle dans un rôle exprimant une attraction encore plus totale pour le mal que ce que ressentira plus tard Boromir le Brave. Contrairement au Glaive du Gondor, Alec Trevelyan ne connaît pas la rédemption, ce qui convient parfaitement à l’univers de Bond.
En définitive GoldenEye, deuxième film extérieur à l’œuvre de Fleming, apparaît comme une équation parfaitement agencée, alliant maintien des valeurs les plus sûres de 007 à une ouverture aboutie sur le monde contemporain. L’accent est mis sur le spectaculaire, mais demeure encore dans ce que l’on peut accepter dans le cadre du personnage. Le ver est cependant dans le fruit et, si la saga est relancée, les films suivants de Brosnan, manifesteront un emballement croissant et néfaste de cette belle mécanique.
GoldenEye marque une sensible croissance du budget comparativement à Permis de tuer (et cela ne fait que commencer), passant de 40 à 60 millions de dollars. Il connaît un triomphe public, récompensant ses choix audacieux et bien inspirés. Il récolte ainsi 351,3 millions de dollars, soit considérablement plus que les 156,2 de Permis de tuer, même en tenant compte de l’inflation. Le record jusque là détenu par Moonraker (202,7 millions de dollars de l’époque) est dépassé, confirmant Brosnan dans son nouveau statut. Le succès est équivalent en France, où l’on atteint 3 489 833 entrées contre 2 093 006 précédemment.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
"Goldeneye" fut une immense joie en 1995 après une époque où Bond n'était plus présent depuis 1989, et avec horreur l'annonce au festival de Cannes 1992 ou plutôt la rumeur que Mel Gibson reprenait le rôle de Bond et Joel Silver devenait producteur. Dire que je préfère encore Daniel Craig à Gibson vous en dit long sur ce que je pense de Mel Gibson en Bond.
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Revu cet après-midi ce film avec plaisir. Et d'autant plus contente de l'avoir vu au cinéma à sa sortie, car alors le fameux passage du tank était bien plus impressionnant sur grand écran, ainsi que le fabuleux saut à l'élastique en pré-générique, entre autres cascades et explosions généreuses...
Pierce Brosnan est en grande forme physique et dynamise ce film.
La trahison d'Alec était complètement inattendue : effectivement une bonne idée de scénario (Que fait James face à un ancien ami devenu l'ennemi n° 1 du jour ?).
Pierce Brosnan est en grande forme physique et dynamise ce film.
La trahison d'Alec était complètement inattendue : effectivement une bonne idée de scénario (Que fait James face à un ancien ami devenu l'ennemi n° 1 du jour ?).
klokloh- Marquis(e)
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Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
En 1995, Goldeneye était un miracle, la résurrection de 007 absent depuis 1989. Le film a très mal vieilli, à part l'interprète, Pierce Brosnan, qui après Dalton renouait avec le Bond beau garçon tombeur Moore/Connery (alors que l'atout de Dalton n'est pas le physique). Le scénario est vide et creux, tout l'inverse de Skyfall. L'histoire est même moins bonne que "permis de tuer".
1. L'homme au pistolet d'or
2. Goldfinger
3. On ne vit que deux fois
4. Skyfall
5. Opération tonnerre
6. L'espion qui m'aimait
7. Vivre et laisser mourir
8. Les diamants sont éternels
9. Bons baisers de Russie
10. Jamais plus jamais
11. Permis de tuer
12. Goldeneye
Les ratages
13 Dangereusement vôtre (Scénario rachitique)
14. Rien que pour vos yeux (Ennuyeux, supporte mal plusieurs visions)
15. Octopussy (Complètement idiot)
16. Moonraker (abus de scènes d'humour)
17. James Bond contre dr no (a mal vieilli)
18. Au service secret de sa majesté (raté)
19. Tuer n'est pas jouer (ni fait ni à faire, nul)
1. L'homme au pistolet d'or
2. Goldfinger
3. On ne vit que deux fois
4. Skyfall
5. Opération tonnerre
6. L'espion qui m'aimait
7. Vivre et laisser mourir
8. Les diamants sont éternels
9. Bons baisers de Russie
10. Jamais plus jamais
11. Permis de tuer
12. Goldeneye
Les ratages
13 Dangereusement vôtre (Scénario rachitique)
14. Rien que pour vos yeux (Ennuyeux, supporte mal plusieurs visions)
15. Octopussy (Complètement idiot)
16. Moonraker (abus de scènes d'humour)
17. James Bond contre dr no (a mal vieilli)
18. Au service secret de sa majesté (raté)
19. Tuer n'est pas jouer (ni fait ni à faire, nul)
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Et voilà, encore un de mes 007 préférés qui tombe sous la plume impitoyable de ce cher Patricks ! Bon sang, comment peut-on s'ennuyer entre un hacker fou qui carbure à un truc pas net, et une tueuse SM ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Il n'y a plus de roman, plus rien de Fleming, cela se sent. Même dans "vivre et laisser mourir" et "Les diamants sont éternels", des comédies à l'écran, des thrillers chez Fleming, on retrouvait les lieux, les personnages.
La tueuse SM ne m'émoustille pas du tout.
La tueuse SM ne m'émoustille pas du tout.
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Je n'ai pas revu "Goldeneye" depuis quelques années, l'arrivée de Craig avait fait de moi un ex fan de Bond.
Je trouve le film ennuyeux. Sans Brosnan, il serait dans les "ratages".
Je trouve le film ennuyeux. Sans Brosnan, il serait dans les "ratages".
Invité- Invité
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Le meilleur Brosnan sans hésitation.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: 17 - Goldeneye - 1995
Ca fait longtemps que j'avais plus été d'accord avec quelqu'un sur 007 !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
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