Série "L'enquêteur" (Der Fahner)

Lorsque je regardais "L'enquêteur", la série passait le dimanche après Jacques Martin, au début des années 90, et le héros s'appelait Faber. Il se déplaçait il me semble sur une moto.

Actuellement, RTL9 diffuse la saison 10, année 2000. Plus de Faber, distribution entièrement refaite, on se demande pourquoi la série n'a pas changé de nom.

10-17 - Les prémonitions de Sophie (Alles Lüge) §


L'histoire

A la demande de sa fille Sophie, Tom Wells prend en filature le nouvel amant de Verena avec laquelle il a eu une liaison. Sophie est sûre que c'est un menteur et un gangster. Et, de fait, Uwe Wernersheim, qui se prétend journaliste, s'avère être un obscur receleur de diamants entretenant des contacts avec un gangster connu dans la ville. Ce que Wells ne peut pas savoir, c'est que l'amant de Verena est également policier et qu'il remplit une dangereuse mission d'infiltration du milieu afin d'empêcher un trafic de diamants à grande échelle

La critique

De la distribution initiale, il ne reste personne ou presque. Difficile de se familiariser avec cet épisode à un "collectif" plutôt qu'un héros solitaire.  Barbara Freier dans le rôle de Susanne est elle aussi remplacée par une nouvelle actrice, Astrid M Fünderich. Produite par une filiale de l'ARD, "L'enquêteur" est un titre français peu justifié, puisqu'il s'agit ici d'un collectif de policiers.

Les infos supplémentaires


On apprend que Tom Wells est divorcé et que son épouse ne supporte pas son métier. Quand elle découvre que son nouvel amant est policier, elle le chasse.

Martin Lindow est né en 1965 à Lippstadtt. Il a été guest-star dans "Tatort".








10-18 - Réinsertion sociale (Bewährung) §§

L'histoire

Wells et Kroppeck surveillent un laboratoire clandestin. Leur attention, un instant détournée, un meurtre est commis presque sons leurs yeux. Sur la vidéo, on reconnaît l'un des présumés auteur du crime : Puck, un jeune délinquant en sursis. Les indices conduisent à Kalle Kruger, qui a fait de la prison et qui dirige maintenant un projet de resocialisation pour jeunes délinquants. C'est sur lui que se concentrent tous les soupçons

La critique

Plus convaincant, cet épisode au happy end montre l'amitié d'un policier et d'un ex-délinquant. L'Allemagne des années 2000. On note que dans l'équipe, un policier est contre la réinsertion, alors que "l'enquêteur" y croit et les faits lui donnent raison. Pas d'osmose dans cette équipe. Si Tom Wells est un flic plutôt progressif et sympa, le comédien a un physique plutôt ingrat auquel il faudra sans doute du temps pour se familiariser. Il est en tout cas urgent d'écrire des guides d'épisodes de séries comme celle-là ou aussi "Soko brigage des stups" et "Wolff, police criminelle". Le comédien qui joue Kalle Kruger rappelle Bernard-Pierre Donnadieu et est convaincant, mais RTL 9 ne donne pas les distributions des épisodes, se contentant de rappeler uniquement celle des héros.

Les infos supplémentaires

Andreas Windhuis (Guido Kroppeck), le principal adjoint de Wells, a également joué dans "Soko, brigade des stups", "Tatort", "Schimanski".

10-19 - Les petites voleuses ( Girlfriends) §§§

L'histoire

Wells est victime d'un vol perpétré par Manuela, jeune fugueuse. Il l'attrape, lui fait la morale et la ramène chez elle. Mais le lendemain, les parents de Manuela déclarent la disparition de leur fille. Wells et Guido Kroppeck comprennent que Manuela est en train de glisser vers la délinquance. Ils ne se trompent pas : Manuela a fait la connaissance de Lara, une SDF délurée qu'elle admire. Lara la persuade de cambrioler avec elle un magasin d'ordinateurs

La critique

Tout d'abord, exit Faber, on se fait au nouvel enquêteur, Tom Wells joué par Martin Lindow, malgré quelques réserves sur un physique qui n'est pas celui d'un jeune premier, devient vite attachant au fil des épisodes. L'histoire ici évoque une certaine jeunesse en perdition, allemande mais qui pourrait s'adapter à un autre pays. La fin de l'épisode montrera que Lara - arrêtée mais qui devra la vie sauve à sa camarade "réadaptable" à la société Manuela, ne lui est nullement reconnaissante. Tout le talent de Wells aura été de sauver Manuela de la déchéance, alors qu'il est trop tard pour Lara.
On est surpris de voir la violence avec laquelle la jeunesse ne semble pas horrifiée de frayer : ainsi, le vendeur de matériel informatique est un moment considéré comme mort après le coup de massue de Lara, sans que les jeunes filles ne soient plus émues que cela.
Plus qu'un flic stéréotypé, se bornant à son travail, Wells est un peu un assistant social. Au fil des épisodes, nous en apprenons plus sur sa vie privée, et comprenons ses réactions face aux suspects. Il n'est pas dépourvu d'humour. Lorsqu'il raccompagne Manuela au camp de gitans, une femme l'arrangue en lui demandant s'il n'a pas honte de fréquenter une fille aussi jeune, ce qui est loin de le désarçonner. L'épisode ménage le suspense jusqu'à la fin. Maintenant, soulignons un parti pris du réalisateur. Manuela est jolie et Lara a un physique plutôt ingrat, et il n'était pas nécessaire d'instaurer ce manicheisme esthétique pour distinguer le bon grain de l'ivraie.

Les infos supplémentaires

Dans la série, Wells a refait sa vie avec le docteur Katharina Winkler (Astrid M Fünderich) qui apparait dans la saga en 1997, soit avant l'arrivée de Martin Lindow. Elle a joué dans une série "Die Cleveren" de 1998 à 2002, mais surtout dans "Soko, brigade des stups" de 2002 à 2009.

10-20 - Seni Seviyorum (Ich liebe dich) §§

L'histoire

Sema a épousé Haron Corcmas, un négociant en fruit et légumes. Elle est assassinée dans l'entrepôt de son mari, dans des circonstances mystérieuses

La critique

Moins frileux apparemment que les français, spécialement TF1, l'ARD allemande n'hésite pas ici à pointer la religion musulmane comme barbare. Corcmas est stérile et sa femme a un amant. Elle se retrouve enceinte et est tuée écrasée par un chariot élévateur pour palettes de fruits et légumes contre un mur. Même si le tueur s'avérera la mère de l'amant allemand, Wells et son équipe restent effarés devant les coutumes turques et la condition de la femme. Bien qu'il ne soit pas le tueur, Corcmas est dépeint comme un barbare, et les scènes où il torture à coup de masse l'amant sont éprouvantes.
L'épisode montre les difficultés de l'équipe policière à pénétrer le milieu de la communauté turque. On ne ressent pourtant jamais de racisme chez Wells. Pas de message haineux façon Rénier/Moulin, mais pas non plus d'aveuglement à la "Joséphine Ange gardien". Le juste équilibre est trouvé par nos voisins teutons.

Les infos supplémentaires

Dietrich Mattausch (le chef policier Rick) a été fidèle de 1984 à 2005 à "L'enquêteur", ce qui ne l'a pas empêché de participer à l'excellente série policière "Wolff, police criminelle". Comme la plupart des comédiens allemands de télévision, il est plusieurs fois apparu dans "Tatort".

20 saisons, 202 épisodes de 1984 à 2005, autant dire que je fais la chronique partielle de quelques épisodes pour le plaisir, mais qu'après "Hawaii Police d'état", je ne me relance pas dans une si longue série.


10-21 - Métier à haut risque (Schutzlos) §§

L'histoire

C'est un meurtre qui amène les enquêteurs à s'intéresser au marché aux Polonais, endroit où les ressortissants des pays de l'Est proposent leurs services pour presque rien. Bogdan, un Ukrainien de dix-neuf ans, a été trouvé mort sur un chantier. Or, l'autopsie révèle que ce n'était pas un accident. Tous les indices conduisent à un tenancier de bistrot plutôt louche, Klaus Hambacher, l'un des plus importants organisateurs du marché aux Polonais. Olesa, la mère de Bogdan, vient réclamer le corps de son fils; elle pense, elle aussi, qu'Hambacher est le meurtrier..

La critique

Du jamais vu dans une série policière. L'équipe de "L'enquêteur", Tom Wells en tête n'arrête pas Olesa, mais l'aide à fuir vers Amsterdam. Certes, c'est charitable, mais je doute qu'aucune unité de police allemande (ou d'ailleurs) n'agisse ainsi. Ce n'est plus Tom Wells, c'est le père Guy Gilbert! L'intrigue était assez bien menée, mais cette bien improbable happy end (On décide de ne pas arrêter la coupable qui a tué le meurtrier de son fils) nuit bien évidemment à la crédibilité de l'ensemble.

Une fois de plus, Martin Lindow, au-dessus du lot, écrase ses partenaires et après quelques épisodes constitue un remplaçant convaincant de l'enquêteur initial, Faber, joué par Klaus Wennemann (qui était excellent lui aussi).

La série rappelle souvent le film de Bertrand Tavernier "L627", notamment en raison des "locaux" de la police. Ici, l'un des membres de l'équipe proteste de devoir partir de bon matin sur le chantier où le corps de Bogdan a été trouvé alors qu'il a passé la nuit à carreler le sol !

Les infos supplémentaires

Dans le rôle de Konstantin Broecker, Sascha Posch est le moins intéressant des comédiens de la distribution, son rôle étant souvent limité à des apparitions. Il est né en 1976. Depuis "L'enquêteur", il a joué dans "En quête de preuves" et dans "Soko, brigade des stups".

10.22 - Une question d'honneur ( Eine Frage der Ehre) §

L'histoire

Rick reçoit une visite surprenante : celle de Maître Breitner, jeune avocate, fille d'un collègue et ami. Dans une affaire en cours, elle a constaté des irrégularités concernant une enquête dont Rick était responsable à l'époque. Rick demande à Wells et à Kroppeck de reprendre cette enquête. Les deux hommes voient d'abord dans cette mission un fastidieux travail de routine. Mais, lorsque Wells découvre que, dans cette affaire de meurtre sur une prostituée, un important témoin n'a pas été entendu parce qu'il avait disparu, son instinct de chasseur s'éveille.

La critique

Intrigue très embrouillée. Wells se heurte à la mère de la prostituée qui ne veut pas reconnaître la réalité que vit sa fille. D'où le titre "question d'honneur". Le fait que l'on remonte dans une affaire passée est ici matière à complication, loin du schéma de "Cold Case". Beaucoup de parlottes et trop peu d'action. Un épisode dispensable. Et puis, dans la durée de 45 minutes, on voit davantage le chef, Rick (Dietrich Mattausch) que Martin Lindow alors que ce dernier est de loin l'atout de la série.

10-24 - Des aveux si douloureux ( Rache und Geständnis ) §§§§


L'histoire

Wells est à l'aquarium lorsque Theo Stark l'aborde soudain. L'homme a très peur. Wells ignore-t-il que Peter Urban est sorti de prison aujourd'hui ? Lors de sa condamnation pour le meurtre de sa femme, Urban avait juré de se venger car il avait toujours clamé son innocence. C'est le témoignage de Stark qui a conduit Urban en prison et c'est l'enquêteur qui menait l'enquête. Aujourd'hui, Stark veut que Wells assure sa protection personnelle. Le lendemain, une rencontre entre Stark et Wells a lieu.

La critique


Excellent épisode. Le coupable qui a pris sept ans de prison et le témoin menacé échangent leurs places. Stark est en fait le coupable. Formidable numéro de passe passe du scénariste, alors que Peter Urban avait l'air si menaçant. Mais Stark lui-même n'est qu'un pauvre type. L'épisode nous en apprend beaucoup sur Tom Wells, par exemple sa réaction lorsque Urban approche sa fille (Wells est divorcé et l'incident arrive pendant une période de garde). Wells quitte alors les habits de policiers et perd son sang froid. Ce n'est pas un flic qui ne vit que pour son boulot comme un Mc Garrett, et quelque part, il n'en est que plus humain.

Quant à Martin Lindow, il lui suffit de quelques épisodes pour conquérir l'auditoire. Il ne manque pas d'humour notamment à la fin de l'épisode en écrasant les lunettes toutes neuves de Kroppeck - accidentellement - alors qu'il vient de réchapper du piège tendu par Stark. Dommage qu'il faille être british pour jouer 007, il aurait été parfait dans le rôle.

Les infos supplémentaires

L'équipe de "L'enquêteur" se compose désormais de Constantin (Sascha Posch), Rick le chef (Dietrich Mattausch), Kroppeck (Andreas Windhuis), le docteur Katharina Winkler (Astrid M Fünderich), et bien sûr du nouvel enquêteur Tom Wells (Martin Lindow).

10-25 - Le loup dans la bergerie (Mordverdacht) §§§§

L'histoire

Impuissant, Wells est une fois de plus contraint de voir Drechsler, trafiquant de pornographie enfantine, échapper au piège patiemment tissé autour de lui. Sous l'emprise de la colère, il lui lance des injures et des menaces. Lorsque Drechsler est retrouvé mort, apparemment tué avec l'arme de Wells, celui-ci est suspendu de ses fonctions. Mais cela n'arrête pas l'enquêteur. Il est sûr et certain que seul un policier ayant accès à son arme a pu commettre cet acte. Avec Kroppeck et Konstantin, il se met à la recherche de l'auteur du crime. Il découvre grâce à son indicateur qu'un policier ripoux a vendu son arme à des truands de l'Est pour racheter ses dettes de jeux. Mais Schmidt, un policier d'extrême droite aux méthodes expéditives, qui a voulu aider Wells, se met en travers de l'enquête. Le ripoux est tué par une invitée hongroise, Elena Kiraly, qui fait un stage dans la police allemande. Au moment où la policière hongroise va quitter le territoire et prendre l'avion, elle est arrêtée. Elena Kiraly est en fait venu en Allemagne tuer l'assassin de sa soeur, une prostituée, Maria, tuée par Dreschler. Mais victime d'un chantage du ripoux, elle a dû aussi le tuer. Une conclusion bien surprenante.

La critique

L'épisode classique où le policier est impliqué dans une bavure. Un thème récurrent vu dans "Commissaire Moulin" ou "Hawaii police d'état". Toutefois, traiter ce concept en 45 minutes est une gageure, pas vraiment réussie ici. Surtout que l'épisode aborde aussi la guerre des polices et un véritable piège instauré à l'encontre de Wells.
La façon dont le chef, Rik, doute de son subordonné pourtant l'élément le plus brillant de sa brigade, est assez peu crédible. Wells garde un calme et un flegme eux aussi peu vraisemblables alors que sa probité est mise en doute.
Pourquoi confie-t-on l'enquête à l'auxilliaire hongroise invitée, Mme Kiraly, qui n'a sans doute pas ce pouvoir ?
Dans cette guerre des polices, Wells découvre un policier qu'il traite de f asciste, et même s'il pouvait obtenir de l'aide de ce dernier qui le croit coupable du meurtre de Drechsler (et l'approuve), il n'en veut pas.
Martin Lindow fait de son personnage un flic parfaitement sain, intègre. Il sait vite s'attirer un capital sympathie grâce à son humour, sa forme physique et son intelligence.



Les infos supplémentaires

"L'enquêteur" est la seule série allemande où le nom de la ville n'est jamais donné, une façon de la distinguer des autres ("Wolff police criminelle" à Berlin, "Derrick" à Münich, etc...)

Cette série évoque les émigrants des pays de l'est et leurs polices, ici les hongrois, mais aussi polonais et ukrainiens dans "Métier à haut risque" (10-21)

10-26 - Une mort presque parfaite ( Verschwörung) §§


L'histoire

Pendant des années, Uschi Schmal a vécu en attendant la libération de son mari emprisonné pour le meurtre d'un policier. A peine libéré, Walter ne trouve rien de mieux à faire que d'aller demander des comptes au véritable coupable. Peu après, Walter est retrouvé mort ; apparemment, il se serait suicidé. Rick s'intéresse à l'affaire car c'est l'un de ses collègues que Walter aurait tué à l'époque. Il va voir Uschi pour lui présenter ses condoléances. Mais Uschi ne croit pas au suicide. Elle veut achever ce que Walter a commencé : celui qui a tout détruit dans sa vie devra lui rendre des comptes.

La critique

L'équipe de "L'enquêteur" est décidement la plus cool au monde. Ici, Uschi Schmal qui a pris en otage et manqué tuer le chef Rick, et qui est donc coupable d'enlèvement, se voit absoute en fin d'épisode. Lorsque Wells demande à son chef ce qu'il doit faire d'Uschi, il lui répond de la libérer et Rick se propose même de la raccompagner chez elle. "Et l'enlèvement ?' demande l'enquêteur. - Quel enlèvement ?
L'épisode sans temps mort est plein de tension de la première à la dernière image. On y voit beaucoup plus Rick (Dietrich Mattausch) que Martin Lindow. Pour le reste, l'intrigue qui parle d'un policier ripoux qui se fait passer pour mort est trop complexe et fait appel à trop de personnages et de situations se situant dans le passé pour que le téléspectateur comprenne.

Les infos supplémentaires

Dans cet épisode, on évoque un flirt entre Tom Wells et le docteur Katharina Winkler.






Et grande cohérence de la programmation de RTL9, après cet épisode de 2001, nous découvrons le pilote de la série, datant de 1984, avec le premier enquêteur, Faber!

01-01 - Les anges noirs (Die Schwarzen Engel - Pilote de la série - 1984) §

L'histoire

Par hasard, Faber est témoin d'un hold-up qui se produit près du café où son amie Susanne travaille. Au cours des investigations, son chef Rick lui impose pour assistant Max Kuhn, jeune homme ambitieux, doté d'un fichier privé et de connaissances juridiques. Max doit apprendre avec Faber les méthodes d'investigation policière. Au cours de l'enquête sur le hold up de la banque, les deux policiers se voient confrontés aux démêlés de deux «shérifs noirs», qui travaillent pour un service de sécurité privé dans le quartier de la gare. L'un d'eux est Schubert, un ancien policier, dont les manières brutales avec les clochards ou les drogués jouissent d'une triste célébrité.

La critique

Nous faisons connaissance avec la toute première équipe de "L'enquêteur". On ne peut opposer Klaus Wenneman et Martin Lindow dont les jeux sont totalement différents. Ici, la série est plus classique, avec moins d'humour. Nous bénéficions de la scène d'exposition où toute l'équipe est présentée, dont un nouveau venu, Max Kühn, fraîchement sorti de l'académie de police.

Nous voyons ici des hongrois d'avant la chute du rideau de fer. Sociologiquement et géopolitiquement, nous changeons d'époque par rapport à l'ère Tom Wells.

Audacieux pour l'époque, l'anticonformisme de Faber revu en 2012 est bien timide. La série reposait alors sur l'opposition Faber l'anticonformiste/ Max Kühn le coincé et procédurier. Seulement, les temps ont changé et aujourd'hui, on remarque une ressemblance physique entre Klaus Wenneman et... le chanteur Frank Michael !


Les infos supplémentaires

Il s'agit de la version la plus connue de "L'enquêteur", diffusée sur France 2 après les émissions de Jacques Martin le dimanche au début des années 90, après avoir été découverte sur la défunte Cinq.

La distribution est la suivante :Klaus Wenneman (Faber), Hans-Jürgen Schatz (Max Kuhn), Dietrich Mattausch (Rick), Barbara Freier (Susanne).

01-02 - L'amour rend aveugle (Liebe macht blind) §§§§

L'histoire

Marion est tombée amoureuse d'un jeune homme sympathique, Eddi. Bientôt, celui-ci lui avoue être en difficultés : il prétend être forcé de fournir une certaine quantité de drogue à quelqu'un. Par amour pour Eddi, Marion reprend contact avec son ancien ami Norbert, ex-trafiquant de drogue ayant quitté le milieu. Norbert, toujours très attaché à Marion, procure la quantité demandée. Peu après, on retrouve Marion morte. Elle se serait suicidée... Faber et son amie Susanne, qui a bien connu Marion, doivent résoudre cette énigme.

La critique

Episode très noir qui aborde en 55 minutes les thèmes des femmes battues, la fausse monnaie, le trafic de drogue et la guerre des polices. Quatre enquêtes se chevauchent pour Faber en grande forme. Nous faisons plus ample connaissance après le pilote avec Faber, son chef Rick, sa petite amie la serveuse de bar Susanne (Barbara Freier).
Ici, l'ennemi est un flic de la brigade des stups qui s'est servi sans scrupules de la femme battue, Eddi. Faber se montre beaucoup moins décontracté que le sera son successeur Tom Wells. Un excellent épisode.


Les infos supplémentaires

Klaus Wennemann (Faber) a tourné 91 épisodes de "L'enquêteur". Né le 18 décembre 1940, un cancer du poumon l'a emporté à 59 ans le 7 janvier 2000. Toutefois, il avait abandonné la série "L'enquêteur" en 1993. Il a tourné jusqu'au bout. On l'a vu en guest star dans "Tatort", "Derrick" et "Siska", la série censée remplacée "Derrick". Au cinéma, on l'a vu dans "Le bateau" de Wolfgang Petersen (1981).

01-03 -Un mort devient fou furieux (Ein Toter läuft Amok) §§


L'histoire

Le Turc Toprak, écrasé par le poids de ses dettes, menace son créancier de remettre à la police des pièces à conviction concernant ses affaires frauduleuses. Celui-ci décide donc d'écarter ce débiteur dérangeant. Ce n'est pas Toprak qui sera victime de l'attentat fomenté par son créancier mais Hassan, son frère venant d'immigrer illégalement en Allemagne. Toprak tue l'usurier et met ses papiers dans la poche de la veste de son frère. Faber est amené à rencontrer l'épouse allemande de Toprak qui semble en savoir plus qu'elle ne le dit.

La critique

Ce sont des années 80 glauques qui sont dépeintes dans cette première saison. Les épisodes sont terriblement datés 80. Ici, la communauté turque est présentée, ainsi que les mariages mixtes germano-turques. Le duo Faber-Max Kühn se met petit à petit en place.

Kühn se fait reprendre à plusieurs reprises pour des écarts de langage racistes qui sont plutôt des bévues que de la méchanceté.

Les infos supplémentaires

Entre Faber/Klaus Wennemann de 1984 à 1993 et Tom Wells/Martin Lindow de 2000 à 2005, deux autres acteurs ont joué le rôle principal, Jörg Schüttauf dans le rôle de Thomas Becker puis Michaël Lesch dans celui de Martin Riemann.

Dans cet épisode, Klaus Wennemann apparaît les cheveux courts, alors qu'il les avait longs dans le pilote et l'épisode 2.

Dietrich Mattausch, dans le rôle du chef, le commissaire Norbert Rick, a participé à la totalité de la série, soit vingt saisons et 191 épisodes.

La voix française de Hans Lurgen Schatz (Max), trop aigüe, est totalement ridicule.


Le personnage de Faber fait allusion aux années 75-80 où il n'y avait pas de chômage en RFA et où les turcs étaient les bienvenus, tandis qu'à présent (1985), le chômage sévit.

01-06 - Le poète de la gare (Der ditcher vom bahnhof) §§

L'histoire

Dans les bars et tripots du quartier de la gare apparaît un jeune homme. Il clame à qui veut bien l'entendre qu'il aimerait devenir écrivain. Il s'agit d'Uwe, issu d'une famille respectable, et qui l'objet d'un avis de recherche. Alors qu'il est sur sa piste, Faber rencontre Hubert, patron ambigu d'une boîte de nuit, dont l'amie Edith a disparu avec le «poète» aventurier. Edith tente de persuader Uwe de faire un mauvais coup, que Hubert avait depuis longtemps préparé.

La critique

Cette histoire de fils à papa apprenti écrivain se mêlant à la pègre pour s'inspirer de son premier roman n'est pas convaincante. Mais on retiendra quelques numéros du regretté Klaus Wennemann, dont le personnage est pris d'une rage de dents, et qui n'arrive pas à avoir un rendez-vous avec un dentiste.
On en apprend toujours un peu plus sur la vie privée de Faber, sa petite amie Susanne. On note aussi l'aspect buddy movie s'accentuant qui oppose Faber et Max (qui a ici un temps quitté ses lunettes qui lui cachent le visage).
La réalisation est alerte, mais le scénario malheureusement n'est pas très crédible, surtout les mobiles du coupable.
Malgré l'action dramatique, l'humour n'est pas absent. Le chef Rick disant au malheureux Faber avec sa rage de dents :"Prenez un peu sur vous mon vieux!".

Les infos supplémentaires

Nous découvrons dans cet épisode que Faber a ses entrées dans la pègre, notamment le milieu de la nuit, et qu'il s'y fait respecter.

Susanne ne va pas souvent au cinéma et ne veut pas voir de navets ni de films en costumes, Max (qui vient avec elle et Faber) propose "Spartacus"!

01-07 - Un sac plein d'argent (Eine Tasche voller Geld) §§

L'histoire

Faber s'ennuie en effectuant un travail de routine. De plus, son assistant Max, qui enquête avec le commissaire Rick sur un cas d'enlèvement, lui manque. La victime du rapt est Helmut Kehrer, un adolescent de quinze ans. Une remise de rançon échoue. Rick est désemparé. Le deuxième essai est surveillé par Faber, seul. Mais pendant un court instant d'inattention, le sac rempli d'argent disparaît. Peu après, Faber le retrouve vide.

La critique

On retrouve ici un Faber négligé et pas rasé (barbe et moustache). Rick vole ici la vedette à son subordonné. Toutes les scènes du début de l'épisode lui sont consacrées, accompagné d'un Max sans lunettes. Or, il n'est censé rien y voir sans.
L'histoire d'enlèvement semble au départ classique et menée tambour battant, mais réserve des surprises, comme une poupée russe. Le manque de coopération de la mère complique parfois inutilement l'intrigue.
Une bonne partie du tournage a lieu en décors extérieurs à la campagne. "L'enquêteur" est habituellement une série urbaine qui nous plonge plutôt dans les milieux de la nuit, des bars mal famés, des quartiers sordides. Faber est plus habitué aux milieux pauvres que bourgeois.
La seconde partie de l'épisode, après la libération de l'otage, se déroule dans une ferme. Faber découvre qu'il ne s'agit pas d'un vrai kidnapping, mais d'une extorsion de fonds mêlant le fils et le compagnon de Mme Kehrer. Tout ceci ne cache qu'une extorsion de fonds au détriment du fisc.
On remarque que le chef, Rick, est respectueux de ne pas faire de vagues vis à vis des notables et des politiques, tandis que Faber joue les franc tireurs, peu soucieux de ménager sa carrière.
A l'arrivée, un épisode intéressant mais pas extraordinaire. Mieux vaut ne pas commencer la série par celui-là qui ne donne pas une image représentative de la série (avec notamment l'absence du héros une partie de l'épisode).



Les infos supplémentaires

La voiture de Faber est une Ford vert pomme immatriculée OPH 4844

La voix française de Klaus Wennemann colle mal avec celle de l'acteur.

Faber n'apprécie pas que son coéquipier Max travaille directement avec Rick. Ce dernier a invité Max dans un restaurant chinois pour rencontré l'ami de la mère du jeune homme kidnappé.

Rick reproche à Faber de s'occuper de deux affaires en même temps. En effet, à la poursuite des ravisseurs, il alerte ses collègues sur un vol dans une bijouterie. Réaction de Rick : "Faber est resté trop longtemps flic de la rue.

Le prénom de Faber, Hannes, n'est jamais mentionné. Même Susanne l'appelle "Faber".

Le quartier général de Faber pendant ses heures de service est le bar de Susanne. Il vit d'ailleurs chez elle.

Au poste de police (nous sommes début 1985) se trouve une grande affiche avec des recherches de terroristes allemands.

01-08 - Trahi et abandonné (Verraten und verkauft) §§

L'histoire


A la préfecture de police, on se casse la tête sur une série de vols de containers, remplis de marchandises. Le commissaire Rick déclenche une rafle de grande envergure, sans résultat. Faber est persuadé que les gangsters disposent d'un informateur au sein de la police. Lors d'une expédition nocturne en solitaire où il essaye de découvrir ce qui se passe vraiment dans l'agence de transports Kallus, il y est assommé. Il se réveille avec un cadavre à ses côtés...l'homme a été assassiné avec son arme de service.

La critique

Pour la première fois, Faber est accusé de meurtre et sa hiérarchie ne l'aide guère. Il mène cependant une enquête parallèle alors qu'il est suspendu. Le dénouement est un happy end, au moment où notre enquêteur a trouvé l'assassin et va se faire tuer. A noter que Max Kühn se révèle d'une aide précieuse, ce que son côté conformiste et procédurier ne permettait pas de deviner.
Klaus Wennemann garde son flegme durant l'enquête, alors qu'il risque être radié de la police. On peut lui reprocher de ne pas se sentir assez concerné par le scénario. Le personnage de Faber est solidement réconforté par Susanne et Max.
Néanmoins, l'épisode aurait pu être largement meilleur. Faute à une réalisation un peu mollassonne de Erwin Keusch.
Encore un épisode urbain, aux images assez laides comme la ville non connue où le crime règne en maître. Il y a un parti pris esthétique glauque qui différencie nettement "L'enquêteur" d'une série comme Derrick qui enquête dans les beaux quartiers. Les scènes nocturnes évoquent le racket, la drogue et la prostitution.
Très ancrée dans son époque lors de cette saison 1, la série a vieilli, ce qui n'est pas le cas des dernières saisons avec Martin Lindow.
Par contre, Faber mène une vie plus dissolue que Tom Wells, c'est un bon vivant grand consommateur de bière.

Les infos supplémentaires

Episode daté typiquement années 80 avec le vidéo club et les VHS en location.

L'un des policiers a trouvé un stock de café ancien, que chacun de ses collègues prend soin d'éviter poliment. Un haut moment comique.

Le doublage français est vraiment mauvais. Beaucoup de voix françaises sonnent faux. Du travail fait à la va-vite. Il y a pourtant le regretté Yves-Marie Maurin, frère de Patrick Dewaere et héros de la série "La mer est grande" (1973).

Il s'agit des épisodes diffusés sur la défunte Cinq en 1989.

01-09 -Dans nos milieux (In unseren Kreisen) §

L'histoire

Dans le quartier de la gare sévit une bande qui fait chanter les patrons de bars en les menaçant brutalement et en démolissant leurs locaux. Lors de son enquête, Faber se heurte à un mur de silence jusqu'au jour où une bagarre dans laquelle un certain Reissmüller est blessé lui permet d'avancer dans ses investigations. Il arrête le coupable présumé, un arabe qui se fait appeler «Arafat», mais Faber n'est pas convaincu de sa culpabilité. Il a l'impression que Reissmüller cherche à accuser l'arabe pour protéger le véritable agresseur.


La critique

Quelle idée stupide d'appeler les deux chef de bande tunisiens "Arafat" et "Khadafi". L'histoire se déroule dans les milieux tunisiens avec une somme de clichés (danse du ventre). Cette histoire de racket, dont les supposés coupables sont des éboueurs est totalement improbable. Si le thème du rackett est souvent abordé dans la série, ici ce n'est pas fait d'heureuse manière.
Est-ce une trahison de la VF de voir Faber traiter Arafat de "métèque" ? Il se fait reprendre à l'ordre par son coéquipier Max Kühn.
La comédienne qui joue le rôle de la patronne de bar tunisienne joue particulièrement faux. L'ambiance "communauté tunisienne" fait particulièrement toc et image d'Epinal ou carte postale, tombant comme un cheveu sur la soupe dans l'intrigue bien ancrée dans la RFA des années 85. C'est l'un de ces épisodes destinés à boucler une saison (La première saison en comprend 29).
Bref, un Faber décevant, qui aurait mieux fait de rester au lit.

Les infos supplémentaires

Nous en apprenons un peu plus sur Susanne qui n'est que serveuse et voyons pour la première fois le patron de son bar.

01.10. Trois valets et une dame (Drei buben mit dame) §§§

L'histoire

Julia Kröninger a sa propre méthode pour se protéger contre le grand amour : elle ne rencontre que des hommes riches, dont elle peut voler l'argent dès le lendemain. Jusqu'au jour où elle dérobe une grosse somme qui s'avère avoir servi à payer la rançon d'un enlèvement.

La critique

Si au début, l'histoire des billets marqués et accidentellement mis en circulation est un peu embrouillée, on apprécie l'énergie de Faber. Tandis que Julia joue les maîtres chanteurs sans en avoir le pouvoir et en risquant sa vie, notre enquêteur parvient à boucler l'affaire en 55 minutes sans que le téléspectateur s'ennuie une seconde. Seul bémol : ce doublage exécrable de la défunte Cinq. Cette voix trop aïgue de Max.
Avec cette série, on continue d'évoluer dans une jungle urbaine sans grand espoir. A ce titre, "L'enquêteur" évoque parfois des séries américaines pessimistes comme "Baretta" ou "Serpico".
Faber, c'est l'anti-Derrick. Ici, tout se passe en accéléré, et nous montre les bas fonds de la RFA des années 80. Max est un personnage complètement loin de son milieu. Il ne se doutait pas en sortant de l'école de police que "le terrain" serait cela : les coups de gueule de Rick, les initiatives souvent solitaires et périlleuses de Faber.
Les moments de tendresse avec Susanne sont des havres de paix dans un monde de brutes.

Les infos supplémentaires

Rick reproche à Faber de ne pas faire son travail et de jouer aux fléchettes !

Faber évoque avec Max sa liaison avec Susanne.

On a enfin l'explication du nom du commissariat "L'aquarium". De dehors, il ressemble en effet à un aquarium.

01-11 - Le fantôme d'Isabelle (Phantom Isabelle) §§§§

L'histoire

Rita, une jeune femme à bout de nerfs, apparaît dans le bureau de Faber et prétend avoir tué son psychothérapeute. Mais on ne trouve pas de mort sur le «lieu du crime». Quand Faber, plus tard, examine encore une fois le cabinet du psychothérapeute, il trouve des traces de sang. Peu après, la voiture de Rita est volée, puis remise à sa place avec le cadavre du pshychiatre dans le coffre. Faber découvre que l'ami de Rita, Rainer, était également client du thérapeute et se concentre sur la personnalité apparemment schizophrène de celui-ci.

La critique

Episode complètement atypique mais réussi, qui quitte le genre policier pour aller aux frontières du fantastique, évoquant beaucoup "Pulsions" de Brian De Palma et même "Psychose", "Le fantôme d'Isabelle" se découpe en deux parties. D'une part la pitié qu'éprouve Faber pour Rita, jetée à la rue par son amant Rainer, et qui fait que Susanne aime d'autant plus son homme. Après avoir hébergé Rita - qui se croit meurtrière - dans un meublé, au grand effroi de Rick auquel Faber présente la note de frais, l'enquêteur abrite Rita chez Susanne. C'est l'un des premiers épisodes où nous voyons l'intimité du couple Faber-Susanne.

La seconde partie, c'est la double personnalité de Rainer, l'assassin du psychiatre, que Faber et Max mettent longtemps à identifier comme la blonde Isabelle. Le téléspectateur, lui, a compris depuis longtemps, d'autant plus que l'épisode plagie presque des scènes de "Dressed to kill" avec Michael Caine. Beaucoup de cris de femmes, comme dans un "Halloween" ou un "Vendredi 13", mais pas d'horreur, public familial oblige. Notons la poursuite dans le métro où Isabelle/Rainer réussit à semer Faber.

Un très bon épisode, hommage à Hitchcock et De Palma et aux slashers, avec beaucoup de suspense et une bien jolie Rita.


Les infos supplémentaires

Une fois de plus, Faber met en colère son chef qui lui demande de faire son métier et non de jouer les assistantes sociales.

La scène finale pleine d'humour est là pour décrisper le téléspectateur : Faber et Susanne, partis en pique nique, ont décidé de libérer leur poisson devenu trop grand. Ils le jettent du bocal dans une rivière ce qui fait le bonheur des pêcheurs voisins.

01.12 - Partie gratuite pour Klimmek (Freispiel für Klimmek ) §

L'histoire

Klimmek, un vieil homme, répare des machines à sous. Il s'arrange pour les truquer afin que sa femme gagne. Il se trouve très vite aux prises avec le gang qui gère le réseau de machines. Pour sauver sa vie, Klimmek va commettre un meurtre, tandis qu'il déclenche une dispute entre truands qui provoque un autre mort. Klimmek accepte finalement de collaborer avec la police pour coincer le gang et obtenir leur confession. La série est bien inégale après la réussite de l'épisode "Le fantôme d'Isabelle".

La critique

Cet épisode est vraiment poussif, et totalement improbable. On comprend mal pourquoi le gang ne tue pas Klimmek sitôt sa trahison avérée. Lui et sa femme également âgée n'ont plus les épaules pour incarner des escrocs même de petite envergure. On ignore également pourquoi Faber au détriment de toute éthique protège Klimmek. Les 55 minutes nous paraissent longues.
Pour une fois, on donne raison à Rick de se fâcher contre son subordonné. Faber n'en fait vraiment qu'à sa tête. Un épisode totalement raté. Quelqu'un qui commencerait par cet épisode se sauverait en courant.


Les infos supplémentaires

Susanne impose un régime alimentaire draconnier à Faber, son amant. Ce qui provoque de nombreuses railleries des collègues de l'enquêteur.

Dans chaque épisode, Otto, l'un des policiers, propose des affaires en or, dont personne ne veut.

01-13. Rien que de bons amis (Lauter gute Freunde) §§§


L'histoire


Faber doit retrouver Felix Hofmann, employé dans un bureau d'architecture. Il paraît qu'il a disparu avec un dossier secret relatif à un projet militaire. Faber le découvre finalement dans un club de tennis avec ses deux amies Cathleen et Bona. Tout s'explique : Felix a gagné au loto, arrosé cet évènement et oublié là-dessus ses obligations professionnelles. Faber est donc content de pouvoir rendre le dossier en question. Pourtant l'affaire n'est pas encore réglée.

La critique

Enfin un très bon épisode. On a enfin accès à des infos sur la distribution. Félix (Michael Rastl) est crédible jusqu'au bout (la scène de l'arrestation). Les actrices ne se contentent pas d'être jolies mais jouent bien. C'est le cas de Bona (Beate Finckh), de Cathleen Miller (Ute Wieland). Episode assez immoral avec les deux maîtresses de Felix qui ne veut pas divorcer de sa femme.Annegret (Michaela May). Plus d'action et de poursuites dans cette histoire que de psychologie.
Faber une fois de plus se fait reprendre à l'ordre par Rick son supérieur qui lui demande s'il travaille vraiment dans la police.
Cela devient un gimmick de la série.
L'autorité et le respect de la hiérarchie d'une part et Faber d'autre part, cela fait deux. Notons que l'humour dans la série est salvateur face à la noirceur des intrigues.
Face au doublage calamiteux, l'amateur regrette (si c'est le cas) de ne pas parler allemand, d'autant plus que la première saison a fait l'objet d'une édition (5 dvd) en Allemagne.

Les infos supplémentaires

Une scène provoque une franche hilarité : l'exhibitionniste qui vient ouvrir son imperméable (avec rien en dessous) en plein commissariat devant Otto, ce qui laisse bouche bée Faber qui n'écoute plus son chef.

Cet épisode, diffusé en 1986, nous replonge dans la guerre froide RFA-RDA, évidemment totalement occulté dans l'ère Martin Lindow (2000 à 2005). Cette série est un témoignage sociopolitique qui s'ignore!

Si tu te lances dans les 20 saisons de la série... Bon courage ! Mais c'est une série qui a l'air bien faite...

01-16- Jackpot (Jackpot) §§§§


L'histoire

L'enquête sur un vol de diamants, ingénieusement organisé, chez un orfèvre conduit Faber et Max à soupçonner le soldat américain Jeff. Celui-ci nie avoir affaire à ce hold-up, bien que l'on sache que son ami Peter, retrouvé mort peu après le vol, y ait participé. Bea, l'amie Allemande de Jeff, tâche ostensiblement de lui fournir un alibi, mais par cela elle confirme seulement le soupçon tombé sur lui

La critique

Action non stop du début à la fin, avec un Faber désireux d'innocenter Jeff, Bea étant la coupable. Faber s'introduit dans le milieu des GI américains. Quant à Calamity Bea, elle flingue à tout va. Faber dès le début de l'épisode, suite à un SOS de Otto, échappe de peu à la mort. A terre et blessé, une jaguar tente trois fois de l'écraser, on se demande pourquoi Max Kühn ne tire pas.
L'épisode montre la fraternité qui existe entre américains et allemands, sauf peut-être lorsque Faber, en poursuivant Bea, réquisitionne la voiture d'un couple américain!
Franziska Grasshoff est une partenaire à la hauteur de Klaus Wennemann et le personnage de Bea lui donnera bien des soucis. Plus peut-être que certains truands habituels. Elle ne s'avouera vaincue qu'aux dernières images, demandant à Faber de s'occuper de Jeff qui l'entraîne au billard chez Susanne.
Un épisode excellent, digne d'une série américaine.


Les infos supplémentaires


Cet épisode évoque en 1986 la présence des forces militaires américaines en RFA.

Faber fait installer un billard chez Susanne. Il prétend que cela augmente sa clientèle et lui montre le nombre de clients aglutinés. Réponse de Susanne : bien sûr, ils ne peuvent pas s'asseoir.

Séquence choc lorsque l'américain joueur de football avec son casque et son équipement parvient à défoncer une porte, tel un cybernaute!

La jolie Franziska Grasshoff (1957-1999) participa, un an avant sa mort, à la version 1998 de "L'enquêteur".

01.17 - L'heure de clôture (Sperrstunde) §§§§

L'histoire


Le vieil accordeur de piano Rudi - un original du quartier de la gare et donc une connaissance de Faber - n'échappe que de justesse à un attentat. Rudi n'a pas d'explication et Faber est également désemparé. Qui pourrait avoir intérêt à faire disparaître ce vieux buveur inoffensif ? Le résultat des recherches est que Rudi, dans un état d'ivresse complète, fut témoin d'un crime.

La critique


Au début de l'épisode, on a le sentiment que Rudi n'est qu'un buveur de schnaps sujet aux hallucinations. Puis, l'épisode bascule dans le thriller. La dernière barmaid qui l'a servi est retrouvée morte et son cadavre jeté dans un congélateur. L'homme qui allait épouser la barmaid, Hanne Laure Kilian dite "Hanni", veut venger la jeune femme. Notons les scènes hilarantes où Max Kühn, chargé de protéger le témoin Rudi, demande à boire des cafés au lieu de l'alcool qu'on lui propose.

Notons qu'ici, comme Columbo, Faber n'hésite pas à accuser un grand bourgeois (un notaire) de meurtre. Tout alcoolique qu'il est, Rudi et le prétendant de Hanni tendent un piège au tueur en enlevant un panneau de travaux qui provoque la chute de la voiture de l'assassin dans une rivière.


Les infos supplémentaires

Otto Schatzschneider (Dieter Pfaff ), comme à chaque épisode, propose pour arrondir ses fins de mois un nouveau trafic : des VHS de films d'épouvante avec lunettes 3D fournies, il présente la cassette de "La nuit des morts vivants".
Dans le même épisode, il propose des sandwichs en solde.

Veronika von Quast (Hanni) a aussi joué dans "Soko brigade des stups" et "Siska".

Quel dommage de ne pas avoir appris l'allemand!

Un coffret de 24 DVD (un best of des 20 saisons et 202 épisodes) de l'Enquêteur est en vente.



L'objet se présente dans une malette imitation bois. Son prix est de 57.99 euros sur Amazon.de.

Les épisodes de la période Faber sont disponibles en DVD à l'unité, label Universal.

Grâce à un site en allemand dédié à la série, j'ai pu :
- donner tous les titres allemands des épisodes
- donner la bonne numérotation des épisodes RTL 9 mentionnant saison 11 et saison 20 ou saison et épisode inconnu des épisodes de la saison 10.

Si le site est en allemand, il y a suffisamment de noms cités dans les résumés pour que l'on retrouve les bons épisodes.

http://www.fernsehserien.de/index.php?serie=3549&seite=12&version=6810&staffel=10

01.18 - La femme du policier ( Die Frau des Poliziste) §§§§

L'histoire

Sur le parking devant le New York-bar le policier Hartmann est tué par un coup de revolver en présence de son collègue Brenig. Faber ne croit pas que les deux policiers étaient dans le quartier d'amusement pour arrêter des cambrioleurs de voitures, comme Brénig le prétend. Faber s'aperçoit que les relations entre Brenig et la très attrayante Madame Hartmann sont très familières. Il réussit ensuite à trouver entre les habitués du New York-bar un témoin de l'attentat, qui bientôt est également tué par une balle. Au cours de l'enquête, Faber découvre que Madame Hartmann n'est pas une inconnue dans le milieu des proxénètes.

La critique

Anja Kruse (Eva Hartmann) joue à merveille cette femme de policier, confrontée au collègue de son mari, Klaus Brenig (Vitus Zeplichal). Encore un univers glauque, nocturne. Faber dès le début est plein de préjugés contre l'épouse de Werner Hartmann (Joaquim Höppner). Faber est tellement perturbé que nous assistons à sa première vraie dispute avec Susanne.

La mort d'un flic est toujours une remise en cause dans la brigade de Rich. Venue pour s'excuser au commissariat, après lui avoir parlé durement (une rupture risque-t-elle survenir ?), Susanne se fait rabrouer. Ce n'est quand même pas du Melville mais l'atmosphète est déprimante, réaliste, et bien plus crédible que dans beaucoup de séries policières.

L'épisode évoque aussi les brutalités policières d'un autre âge. Brenig ne sait plus se contrôler et bat un suspect. Notons que Max Kühn incite la "victime" (un proxénète) à porter plainte, après la rossée qu'il a prise. Peu après, le suspect est assassiné. La femme du policier est une prostituée. Le mari le savait. Il gardait le silence et couchait sur le divan. L'épisode prend des allures de tragédie grecque.

La confrontation finale entre Faber et le protecteur d'Eva devient l'apothéose d'une symphonie malsaine. L'homme est arrêté par Kühn et Brenig, alors que Faber est enchaîné avec ses menottes. L'épisode se termine sur une note positive avec une réconciliation sur l'oreiller.

Les infos supplémentaires

Anja Kruse était Claudia Schubert dans "La clinique de la forêt noire", d'où son aspect immédiatement familier au téléspectateur français.

01.19 - Là où poussent les canons (Wo die Kanonen blühn ) §§§§

L'histoire

Au cours d'un holp-up dans une pharmacie, le malfaiteur est tué par un coup de pistolet du pharmacien. Lors des investigations policières, Faber se rend compte que le jeune homme portait sur lui une arme très rare. Cela le met sur les traces d'un groupe paramilitaire néo-nazi. Faber découvre que les «camarades d'entraînement» du garçon se servent d'un magasin zoologique pour camoufler leurs transactions d'armes.

La critique

De loin le meilleur épisode de la série de ceux étudiés, l'Allemagne est confrontée à son passé. "Là où poussent les canons" date de 1986. Confrontée à la vieille femme nostalgique du nazisme, qui écoute les discours d'Hitler sur des cartouches huit (les bandes magnétiques qui devaient exister encore en 1986), Faber murmure : "C'est lugubre". Tant lui que Max Kühn sont épouvantés et prennent tant ce passé ignoble que ceux qui veulent le faire ressurgir comme l'oeuvre de fous dangereux.
L'épisode multiplie les séquences chocs : l'enlèvement de Susanne qui manque bien mourir au point que les collègues devront s'y prendre à deux fois pour empêcher Faber à la fin d'étrangler de ses mains le chef néo nazi Satler , Fox, l'homme des services secrets de la BND qui a réussi à s'infiltrer dans le groupe néo nazi soumis au supplice de la roulette russe, Rick blessé par Satler et qui pense qu'il s'agit là de psychopathes.
Wolfgang Panzer réussit à diriger cet épisode avec maestria. On est dans le drame et loin de l'épisode des TNA "Le repaire de l'aigle". Ici, les nazis ne sont même pas présentés comme des "méchants" mais comme des fous. Il est vrai que le nouveau Fûrhrer n'a qu'une petite armée face à la police. Nous aurons un happy end où Faber et Susanne tombent dans les bras l'un de l'autre, mais au-delà de la folie de Satler, le personnage le plus ignoble est la vieille femme qui a connu les nazis, les vrais, et écoute les discours d'Hitler dans une pièce sombre décorée de photos de l'armée nazie. L' ARD n'hésite pas à montrer sans complaisance qu'il existe des nostalgiques de l'horreur, et c'est tout à son honneur.


Les infos supplémentaires


Ah, les doubleurs de la cinq, ils sont impayables: ils ont rebaptisés les services secrets de la RFA le PKA, qui est le service secret de la RDA.

Otto, pendant tout ce carnage, songe quand même à essayer de "fourguer" au commissariat des paires de chaussures en solde.





Dans la scène où le membre du groupe néo nazi fait prisonnier se retrouve seul avec Faber, il tente de l'amadouer:
Faber - On est efficace. On est allemands non ?
Le jeune néo nazi : Ah non, l'Allemagne c'est autre chose !
Faber : - Qu'est ce que c'est pour vous être allemand, meurtre ? Terreur ? C'est envoyer un jeune à la mort et appeler çà du courage ?

RTL9 n'a diffusé qu'un épisode de "L'enquêteur" cette nuit.



01-20 –Jusqu’à la mort ( Bis dass der Tod uns scheidet) §§


L’histoire

Une femme, Stéphanie Kroll, chargée de passer un million de faux dollars en fraude à la douane, tente de faire croire à ses chefs que l’employé s’est trompé de sac. Ceux-ci ne la croient pas, et la tuent en la faisant piquer par un serpent pour l’exemple. Ancienne chanteuse ayant tenté en vain sa chance aux Etats-Unis, elle venait de se marier avec Jimmy Fontaine, un trompettiste de jazz américain. Juste avant de partir à la douane, elle avait remis à son mari un révolver. Faber trouve les faux dollars volés par Stéphanie Kroll dans son appartement et s’arrange pour que le mari trouve quelques billets et les écoulent. Le chef du gang qui a tué Stéphanie ne tarde pas à se présenter au club de jazz, sans savoir que la police a récupéré déjà le million de faux billets

La critique

Episode assez violent, mais pas très crédible. Le mari en montre aucun chagrin, et l’on comprend qu’il s’agissait d’un mariage fictif, on ne dira pas un mariage blanc, Johnny étant noir.

Mais Faber a d’autres soucis dans cet épisode. Un collègue d’une autre brigade tourne autour de Susanne. Et celle-ci ne semble pas insensible à son charme, lassée d’être négligée par Faber. Aussi l’épisode cumule une intrigue policière et sentimentale.

On peut considérer que Faber se conduit de façon immorale en servant de Jimmy comme "chèvre". Il ne nous a pas habitué à de telles méthodes.

La fin dramatique voit Jimmy tuer les assassins de sa femme. Lui-même s’est procuré un antidote lorsque ceux-ci l’ont piqué avec leur fameux serpent. Mais pour Faber et Susanne, c’est un happy end amoureux.

Les infos supplémentaires

Jimmy Fontaine fait une remarque désobligeante à Faber, en lui disant qu’il a connu l’Allemagne en tant qu’occupant américain pendant la seconde guerre mondiale.

On apprend dans cet épisode que Faver a la phobie des serpents.

Le commissaire principal fête son 39e anniversaire … pour la sixième fois.

01-22. Course mortelle (Totes Rennen) §

L'histoire

Le conseiller en investissements Hollek, qui est mêlé depuis longtemps déjà à des transactions financières illégales, a compris que ses partenaires sont très dangereux et veut se retirer. Il offre au procureur le dossier financier de l'organisation, enregistré sur un disque magnétique. Tandis que Faber fait semblant d'arrêter Hollek, son fils Bert, passionné d'informatique, s'accapare le disque.

La critique

Années 80 oblige, on parle de "disquettes" au lieu de CD-RW. Le couple très bourgeois de Hollek et sa femme n'est pas crédible. L'actrice est trop jeune par rapport à celui qui incarne le mari. Certes, elle est sa seconde femme. L'enfant prodige qui déteste sa belle mère cabotine. En fait, c'est toute la distribution qui est mal faite : Keuler, l'associé du comptable Hollek, fait bien trop frêle en mafieux envoyant deux gorilles intimider l'homme. A cause de ces erreurs de casting, nous n'entrons jamais vraiment dans l'histoire. Quant à l'épouse de Hollek, elle est complice de Keuler.
Faber devient furieux de voir qu'on lui a fait jouer un rôle de comédien, procéder à une fausse arrestation. De plus, le personnage de Faber (ou alors l'acteur Klaus Wennemann, n'est guère doué avec les enfants. On pense à Tom Wells à la place, autre incarnation du héros de cette saga allemande qui lui est père divorcé. Heureusement, Susanne, bien que n'étant pas mère, est infiniment plus douée.
Le doublage comme d'habitude est exécrable. Du travail fait à la va vite. Antenne 2 qui au temps où elle ne s'appelait pas France 2 avait racheté la série, n'a pas procédé à un nouveau doublage malgré celui calamiteux de la Cinq (que l'on ne retrouve pas dans les saisons à compter de 2000 avec Martin Lindow.
Notons aussi un élément du scénario qui ne tient pas la route : l'organisation veut éliminer le seul homme qui possède le mot de passe de la disquette menant à six millions de dollars. Ce n'est que vers la fin de l'épisode que l'on apprend que Mme Hollek a le mot de passe.
Bref, un épisode ennuyeux et raté sur toute la ligne.

Les infos supplémentaires

Otto une fois de plus empoisonne ses collègues avec un produit à l'ail contre l'hyper-tension. Cela empeste tant que Faber appelle cela du "tue mouche".

Le titre original signifie "Ex aequo". Il s'explique par le fait que la police a gardé la disquette et l'épouse de Hollek le mot de passe.

Kühn trouve le mot de passe : Amaltha, un satellite de Jupiter! Et pourquoi pas les numéros du loto ?

Première fin en queue de poisson où le coupable échappe à la justice, les poursuites contre lui étant abandonnées.