Elvire
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Dearesttara
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Le CAFÉ Avengers (Ouvert sous modération)
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Re: Elvire
Oui alors, bon. Je tiens à adresser félicitations et remerciements aux Poussins Terribles (ou plutôt les Pousse seins terribles, d'après la dernière affiche) pour avoir choisi probablement l'unique théâtre de Paris à peu près équidistant de 6 bouches de métro, elles mêmes situées au bas mot sur 3 lignes distinctes. Calculer la meilleure trajectoire depuis le VDM (Val de Marne et non Vie de ...) compose un exquis supplice chinois pour un gros fainéant comme moi aimant à faire du gras. Encore une demi heure de calcul et estimations au sextant et je vais dodo. Enfin, bref, à dimanche.
Dernière édition par Estuaire44 le Ven 13 Sep 2013 - 0:48, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Elvire
Estuaire, tu m'as totalement scié là !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Elvire
Merci à Dear, Estuaire et Alano (qui a beaucoup souffert :) )d'être venus. MrsPeel on te réserve une place bien au chaud.
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Elvire
Critiques sur billetreduc très encourageantes !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Elvire
J'ai passé un excellent moment avec cette représentation d'Elvire ayant tenu toutes ses promesses, au sein du joli et accueillant Théâtre du Temps. J'ai vivement apprécié le texte de Lala et G. Loupiac, exprimant avec acuité le désarroi amoureux dans son expression la plus cruelle. La descente aux enfers d'Elvire s'échelonne en plusieurs paliers explicités avec fougue et talent, les dialogues évitant de pontifier pour au contraire parler à l'âme. Le spectateur est comme happé par cette inexorable dérive, jusqu'au drame final. Un voyage immobile à travers divers tableaux de haine et de désespoir, encore relevé de quelques excursions oniriques fort bien mises en scène, malgré l'économie de moyens (épatante idée du livre, élégantes variations autour des couleurs primaires et du noir et blanc).
Quelques apparitions humoristiques viennent encore souligner par contraste les tourments de l'héroïne, un précieux contrepoint. Une belle réussite, sans temps mort (l'heure de représentation passe comme un rêve) ni excès de pathos à la sauce Telenovela. A titre plus anecdotique, j'ai apprécié qu'une équipe très jeune connaisse encore les bibliothèques municipales (que de souvenirs), à l'époque des Twittos et de Wikipedia. On pourrait objecter un certain regard mysandre porté sur la condition masculine, considérée comme essentiellement prédatrice, cynique et égocentrique, mais l'on accepte qu'il s'agisse de l'expression d'un ressentiment au combien douloureux.
La troupe se montre à la hauteur du texte. Lala et G. Loupiac se montrent irrésistibles dans des rôles humoristiques brefs mais marquants. A. Apresyan (Angèle) manifeste aussi un indéniable talent dans un rôle finalement énigmatique et complexe à appréhender, le plus en clair/obscur de la pièce, à la fois différente et semblable à Elvire. J'ai particulièrement goûté ses confrontations avec Elvire, elle y montre une vraie présence. A V. Marbeau revient le rôle ingrat d'un Don Juan rendu particulièrement odieux et revanchard envers la gent féminine. L'acteur éprouve un tantinet de mal à rentrer dans la pièce, lors de la séquence initiale avec Elvire, où il donne l'impression de réciter, certes avec talent, mais en demeurant figé. Il a largement l'occasion de se rattraper par la suite, notamment lors d'un superbe monologue.
Le cœur, l'atout maître, de la représentation demeure toutefois l'exceptionnelle prestation de la jeune, sublime et surtout formidablement douée Axelle Delisle. L'actrice se jette à corps perdu dans le rôle, exprimant avec une totale conviction les différents états d'âme d'Elvire, entre désespoir et colère, jusqu'à la haine la plus incandescente, si proche de l'état amoureux par son exclusivité et sa démesure. Mademoiselle Axelle (comme on dit au Français) cloue plusieurs fois sur place le public par l'expressivité puissante de son jeu et de son verbe. On avouera que les moments les plus forts de la pièce surviennent quand elle occupe seule la scène, notamment à la bibliothèque, après le passage semi onirique. C'est une vraie découverte, on espère la revoir très vite sur les planches. On la félicite aussi pour sa manière de tenir un revolver, c'est effectivement très pro, un joli souci du détail.
La perfection demeurant un idéal vers lequel converger, on note quelques minimes réserves. L'emploi du Mot de Cambronne s'avère un peu trop fréquent, ce n'est pas une question de grossièreté mais de répétition inutile du vocabulaire, alors que le Français est si riche en la matière. Le préambule dans la bibliothèque dure un peu trop et gagnerait à résulter moins répétitif, avec une incrémentation du stress imposé à Elvire. J'avoue avoir cru que la scène "Hellfire Club" se situait dans le prolongement dans l'action alors qu'il s'agissait d'un fantasme de Juan (décidément tout pour plaire), il faut sans doute expliciter cet aspect. Totalement absente de la pièce la période amoureuse entre Elvire et Juan pourrait éventuellement être entrevue pour revêtir substance. Un peu de sang visible serait à rajouter à la toute fin, là c'est très Avengers. Mais qu'importe, telle quelle la pièce s'impose comme une réécriture enthousiasmante d'un immense classique, avec un changement d'optique parfaitement maitrisé et fécond.
Quelques apparitions humoristiques viennent encore souligner par contraste les tourments de l'héroïne, un précieux contrepoint. Une belle réussite, sans temps mort (l'heure de représentation passe comme un rêve) ni excès de pathos à la sauce Telenovela. A titre plus anecdotique, j'ai apprécié qu'une équipe très jeune connaisse encore les bibliothèques municipales (que de souvenirs), à l'époque des Twittos et de Wikipedia. On pourrait objecter un certain regard mysandre porté sur la condition masculine, considérée comme essentiellement prédatrice, cynique et égocentrique, mais l'on accepte qu'il s'agisse de l'expression d'un ressentiment au combien douloureux.
La troupe se montre à la hauteur du texte. Lala et G. Loupiac se montrent irrésistibles dans des rôles humoristiques brefs mais marquants. A. Apresyan (Angèle) manifeste aussi un indéniable talent dans un rôle finalement énigmatique et complexe à appréhender, le plus en clair/obscur de la pièce, à la fois différente et semblable à Elvire. J'ai particulièrement goûté ses confrontations avec Elvire, elle y montre une vraie présence. A V. Marbeau revient le rôle ingrat d'un Don Juan rendu particulièrement odieux et revanchard envers la gent féminine. L'acteur éprouve un tantinet de mal à rentrer dans la pièce, lors de la séquence initiale avec Elvire, où il donne l'impression de réciter, certes avec talent, mais en demeurant figé. Il a largement l'occasion de se rattraper par la suite, notamment lors d'un superbe monologue.
Le cœur, l'atout maître, de la représentation demeure toutefois l'exceptionnelle prestation de la jeune, sublime et surtout formidablement douée Axelle Delisle. L'actrice se jette à corps perdu dans le rôle, exprimant avec une totale conviction les différents états d'âme d'Elvire, entre désespoir et colère, jusqu'à la haine la plus incandescente, si proche de l'état amoureux par son exclusivité et sa démesure. Mademoiselle Axelle (comme on dit au Français) cloue plusieurs fois sur place le public par l'expressivité puissante de son jeu et de son verbe. On avouera que les moments les plus forts de la pièce surviennent quand elle occupe seule la scène, notamment à la bibliothèque, après le passage semi onirique. C'est une vraie découverte, on espère la revoir très vite sur les planches. On la félicite aussi pour sa manière de tenir un revolver, c'est effectivement très pro, un joli souci du détail.
La perfection demeurant un idéal vers lequel converger, on note quelques minimes réserves. L'emploi du Mot de Cambronne s'avère un peu trop fréquent, ce n'est pas une question de grossièreté mais de répétition inutile du vocabulaire, alors que le Français est si riche en la matière. Le préambule dans la bibliothèque dure un peu trop et gagnerait à résulter moins répétitif, avec une incrémentation du stress imposé à Elvire. J'avoue avoir cru que la scène "Hellfire Club" se situait dans le prolongement dans l'action alors qu'il s'agissait d'un fantasme de Juan (décidément tout pour plaire), il faut sans doute expliciter cet aspect. Totalement absente de la pièce la période amoureuse entre Elvire et Juan pourrait éventuellement être entrevue pour revêtir substance. Un peu de sang visible serait à rajouter à la toute fin, là c'est très Avengers. Mais qu'importe, telle quelle la pièce s'impose comme une réécriture enthousiasmante d'un immense classique, avec un changement d'optique parfaitement maitrisé et fécond.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Elvire
Merci Estuaire pour cette critique. Mais maintenant j'attends celle d'Alano pour un partage équitable :)
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Elvire
La deuxième salve d'Elvire a repris hier. Nous attendons les habitués et les moins habitués
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Elvire
Toujours le théâtre du Temps ? Ou une nouvelle résidence pour les poussins terribles ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Elvire
Au théâtre Darius Milhaud. Porte de Pantin.
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Elvire
Je serai moins catégorique que Dearesttara et Estuaire. Les acteurs sont bons et j'ai particulièrement apprécié l'interprète de Juan, Vincent Marbeau, qui je trouve se fond très bien dans un personnage que j'ai qualifié en sortant de "Don Juan dégueulasse", pervers et imposteur, quoiqu'il adopte un phrasé et une intonation que je préférerai entendre dans un registre plus classique car il fait moins naturel en récitant de la prose. Mais à la limite, étant donné que le personnage ment constamment et qu'il parle toujours sur le ton de l'implicite, du second degré, du charme envoutant, il peut ne pas s'exprimer d'une autre manière. La mise en scène est d'une très bonne qualité, malgré un espace très réduit. Les alternances lumières/noirs d'un côté et de l'autre de la scène permettent de se concentrer pleinement sur la scène qui est en train de se jouer et ne pas balader son regard ailleurs. La musique également, très bien choisie.
En revanche, j'ai plus de problèmes avec les scènes déshabillées. Ce n'est pas spécifique à la pièce mais en général, l'exhibition n'est pas mon truc, que ce soit sur scène ou au cinéma. En fait même si je savais que la pièce parlait de passion, je m'attendais à plus de discours sur l'amour. Il y en a un : le dialogue entre Elvire et Angèle, une scène que j'ai beaucoup aimée. Les scènes de désespoir où Elvire sombre dans l’obsession contiennent finalement trop d'expressions physiques (ce qui est normal après tout) et d'expressions du style "chien !" qui me laissent sur ma faim. Et je trouve les temps d'habillage/rhabillage un peu trop longs, ce qui perturbe le rythme de la pièce. Heureusement, la musique vient combler la scène finale de rhabillage pour nous préparer au dénouement. Dénouement qui m'a quand même un tout petit peu déçu, en fait j'ai eu l'impression d'un décalage, à moins d'avoir regardé trop tard, entre le coup de feu et la réaction d'Angèle. Mais bon j'ai sûrement mal regardé. Mais ce dénouement, c'est comme s'il manquait un bout après. Je ne m'attendais pas à ce que ça s'arrête à ce moment-là, même si la réplique finale a vraiment l'air d'une réplique finale.
La scène de la soirée, rare apparition de Lala, qui m'a fait rire, est ma préférée : elle est enjouée, comique. Mais toujours ce manque de rythme. C'est là justement qu'est ma remarque principale : la pièce mériterait d'être plus longue. Parce que franchement le sujet est super, et si toutes les scènes étaient rallongées, avec plus de dialogues et plus de personnages, ce serait un pièce formidable.
En revanche, j'ai plus de problèmes avec les scènes déshabillées. Ce n'est pas spécifique à la pièce mais en général, l'exhibition n'est pas mon truc, que ce soit sur scène ou au cinéma. En fait même si je savais que la pièce parlait de passion, je m'attendais à plus de discours sur l'amour. Il y en a un : le dialogue entre Elvire et Angèle, une scène que j'ai beaucoup aimée. Les scènes de désespoir où Elvire sombre dans l’obsession contiennent finalement trop d'expressions physiques (ce qui est normal après tout) et d'expressions du style "chien !" qui me laissent sur ma faim. Et je trouve les temps d'habillage/rhabillage un peu trop longs, ce qui perturbe le rythme de la pièce. Heureusement, la musique vient combler la scène finale de rhabillage pour nous préparer au dénouement. Dénouement qui m'a quand même un tout petit peu déçu, en fait j'ai eu l'impression d'un décalage, à moins d'avoir regardé trop tard, entre le coup de feu et la réaction d'Angèle. Mais bon j'ai sûrement mal regardé. Mais ce dénouement, c'est comme s'il manquait un bout après. Je ne m'attendais pas à ce que ça s'arrête à ce moment-là, même si la réplique finale a vraiment l'air d'une réplique finale.
La scène de la soirée, rare apparition de Lala, qui m'a fait rire, est ma préférée : elle est enjouée, comique. Mais toujours ce manque de rythme. C'est là justement qu'est ma remarque principale : la pièce mériterait d'être plus longue. Parce que franchement le sujet est super, et si toutes les scènes étaient rallongées, avec plus de dialogues et plus de personnages, ce serait un pièce formidable.
mrs.peel6568- Modératrice
- Age : 31
Localisation : Paris
Date d'inscription : 29/11/2009
Re: Elvire
Merci beaucoup pour ta critique
Il faut savoir que Dear et Estuaire ont vu une autre mise en scène.
Pour ce qui est des nombreux passages "habillé-déshabillé", je peux te comprendre. C'est parfois long et on pourrait raccourcir. Pour ce qui est de la fin, je suis d'accord aussi qu'elle est un peu abrupte.
En fait dans cette version, il y a certaines choses qui ont été enlevé, d'autres rajoutés. Par exemple, la scène du bar a été rajouté par la metteur en scène. Dans la première version, la fin était plus longue (peut être trop ?) et il y avait un dialogue entre Elvire et Angèle après la mort de Juan. Après les représentations de Septembre, nous nous sommes dit que la mort de Juan était trop prévisible et qu'il fallait mieux que se soit Angèle, celle qui sert d'apât et victime collatérale de l'histoire, qui y passe. Et en réécrivant, la fin a été un peu raccourci sur la volonté de la metteur en scène.
Il faut savoir que Dear et Estuaire ont vu une autre mise en scène.
Pour ce qui est des nombreux passages "habillé-déshabillé", je peux te comprendre. C'est parfois long et on pourrait raccourcir. Pour ce qui est de la fin, je suis d'accord aussi qu'elle est un peu abrupte.
En fait dans cette version, il y a certaines choses qui ont été enlevé, d'autres rajoutés. Par exemple, la scène du bar a été rajouté par la metteur en scène. Dans la première version, la fin était plus longue (peut être trop ?) et il y avait un dialogue entre Elvire et Angèle après la mort de Juan. Après les représentations de Septembre, nous nous sommes dit que la mort de Juan était trop prévisible et qu'il fallait mieux que se soit Angèle, celle qui sert d'apât et victime collatérale de l'histoire, qui y passe. Et en réécrivant, la fin a été un peu raccourci sur la volonté de la metteur en scène.
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Elvire
Finalement, à la fin, ce sont Juan ET Angèle qui y passent, ou seulement Angèle ? Je croyais que Guillem était le metteur en scène, vous en avez eu une autre ?
Au fait, très bonne critique, mrs.peel, et content que ça t'ait plutôt plu. Perso, c'est la performance d'Axelle que je trouvais la plus marquante, mais tout le casting était brillant. Ravi que la qualité ait été maintenue.
Au fait, très bonne critique, mrs.peel, et content que ça t'ait plutôt plu. Perso, c'est la performance d'Axelle que je trouvais la plus marquante, mais tout le casting était brillant. Ravi que la qualité ait été maintenue.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Elvire
Seulement Angèle
mrs.peel6568- Modératrice
- Age : 31
Localisation : Paris
Date d'inscription : 29/11/2009
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