Série "Once Upon a Time"

Once Upon a Time est une série fantastique américaine créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz, diffusée sur le réseau ABC depuis octobre 2011. La série comporte actuellement trois saisons de 22 épisodes et a été renouvelée pour une quatrième.


« Le jour du mariage de Blanche-Neige et du Prince Charmant, la « méchante » Reine fait irruption et lance une malédiction. Tout le monde est inquiet, et les jeunes mariés craignent pour leur enfant à venir. Ils décident de consulter Rumplestiltskin, un étrange et dangereux personnage. Ce dernier les informe que l'enfant qu'ils attendent viendra les sauver lors de son 28e anniversaire. La petite Emma naît et la malédiction se rapproche. Le prince réussit à envoyer sa fille dans un endroit sûr. Cependant, la Reine arrive et tous sont envoyés dans un monde sans magie, où ils ne se souviennent pas de leur véritable identité.

Pendant ce temps, Emma Swan vit une existence solitaire à Boston. Le jour de son 28e anniversaire, Henry, le petit garçon qu'elle a abandonné 10 ans auparavant, lui rend visite. Elle ne souhaite pas reprendre contact avec son fils, mais accepte de le ramener chez lui. Sur le chemin, Henry lui montre un livre de contes de fées et explique à Emma que toutes les histoires sont réelles et que les personnages qui y figurent habitent en réalité à Storybrooke dans le Maine, la ville où il vit. Il ajoute aussi qu'elle est la seule à pouvoir vaincre la malédiction qui règne sur la ville, car elle est la fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant. Emma découvre qu'Henry a été adopté par Regina Mills, le maire de la ville, et qui, d'après Henry, est la méchante Reine. Emma est sceptique, mais décide finalement de rester quelque temps pour s'assurer que son fils va bien. L'horloge de la ville se remet alors en marche, ainsi que le temps jusqu'alors arrêté. »

C’est une fabuleuse série américaine. Je n’ai vu pour l’instant que la saison 1 en entier et une quinzaine d’épisodes de la saison 2. Chaque épisode de la première est construit de manière à mettre en parallèle le passé dans un monde enchanté et le présent à Storybrooke. Les histoires de chaque époque se rejoignent pour former une trame cohérente et explicative : rien n’est laissé au hasard et chaque épisode vise à apporter son lot de détails sur l’histoire de chaque personnage, un épisode se focalisant essentiellement sur l’un d’entre eux. Quand je dis que les histoires sont parallèles, c’est que dans un monde ou dans un autre, les scénarios sont construits presque à l’identique, mais évidemment sous des formes différentes et en fonction des circonstances propre à chaque univers.

En ce qui concerne les rebondissements, ceux-ci sont innombrables. Il est difficile de décrocher tant il y a d’éléments insoupçonnés et d’événements improbables qui se succèdent au fil du temps. La vie de chaque individu rejoint la vie d’un autre, et au fur et à mesure, tous les éléments se mettent en place pour permettre à la population de Storybrooke de retrouver sa véritable identité. Je suis en cours de saison 2. La construction des épisodes est différente par nécessité, mais tout aussi passionnante.


A Storybrooke où le temps s’est arrêté vivent anonymement tous les personnages des contes de fée et biens d’autres. Leurs personnalités, leurs réputations et leurs fonctions sont quasiment identiques d’un univers à l’autre, la seule différence étant que dans le monde réel, personne n’est capable de se rappeler de sa véritable histoire. Aucun des personnages enchantés ne peut sortir de la ville, ce qui permet de suivre la vie de personnes très proches les unes des autres, et telle une vie à la campagne, le contrôle et la surveillance des moindres faits et gestes est alors obligatoire et nécessaire.

Regina Mills, maire de Storybrooke et mère adoptive de Henry, alias la Méchante Reine dans le monde des contes, est la figure incontournable de la série. Seule à connaître la vérité, froide, hautaine, manipulatrice et charmeuse, elle forme avec son rival M. Gold, propriétaire de la ville, alias Rumpelstiltskin, devenu le Ténébreux, un duo éclatant, aussi dangereux que des parrains de la mafia. Robert Carlyle effectue un brillant travail en interprétant trois personnalités radicalement opposées les unes aux autres.  
Blanche-Neige ou Mary Margaret Blanchard dans la vie moderne fait au début figure de godiche. Mais le temps passant, chaque chose devenant un peu plus claire jusqu’au dénouement final, et devenant plus compliquée pour elle et pour les autres, elle devient une femme de caractère, douce, certes, mais éloignée de cette image recyclée de princesse Disney. Le Prince Charmant, alias David Nolan, paraît également très naïf au début de la saison mais son personnage n’a jusque-là pas encore assez gagné en profondeur. Emma Swan, leur fille, abandonnée donc à sa naissance, a vécu de centre d’accueil en centre d’accueil et a fini par devenir une grande rebelle. De la même manière, elle abandonne son fils Henry. Plus âgée, elle devient une femme d’action, incrédule mais très protectrice envers le garçon qui est venu la retrouver à Boston. D’autres protagonistes attachants viennent compléter le tableau : Jiminy Cricket,  Le Petit Chaperon Rouge, Belle, Grincheux, et Dr Frankenstein.

o Jennifer Morrison : Emma Swan
o Ginnifer Goodwin Mary Margaret Blanchard / Blanche-Neige
o Lana Parrilla : Regina Mills / Méchante Reine
o Josh Dallas : David Nolan / James, le Prince Charmant
o Jared S. Gilmore : Henry Mills
o Robert Carlyle : Monsieur Gold / Rumpelstiltskin / la Bête / le Ténébreux / le Crocodile
o Meghan Ory : Ruby / Scarlett, le Petit Chaperon rouge / le Grand méchant loup
o Émilie de Ravin: Belle / Lacey
o Colin O'Donoghue: Killian Jones / le capitaine Crochet
o Jamie Dornan: le shérif Graham / le Chasseur
o Raphael Sbarge Archibald « Archie » Hopper / Jiminy Cricket
o Eion Bailey: Pinocchio / August Wayne Booth
o David Anders : Dr Whale / Dr Frankenstein
o Keegan Connor Tracy: la Fée bleue / la Mère Supérieure du couvent de Storybrooke
o Alan Dale : le roi George / Albert Spencer
o Beverley Elliott : la veuve Lucas / Granny
o Tony Amendola : Geppetto / Marco
o Giancarlo Esposito : le Génie / le Miroir magique / Sidney Glass
o Anastasia Griffith : la princesse Abigail / Kathryn Nolan
o Barbara Hershey: Cora / la Reine de cœur, mère de la Méchante Reine
o Sebastian Stan : le Chapelier fou / Jefferson

Je n'ai vu que la première saison (et encore, pas intégralement) mais j'ai beaucoup aimé. Même si pas tout à fait originale (déjà traitée dans Le Dixième Royaume, Enchanted ou Supernatural), l'idée de  base reste très astucieuse. La mise en place en place de la jonction des deux univers et de l'héroïne est une superbe mécanique scénaristique, permettant la multiplication à foison des personnages mais aussi  autorisant des développements ultérieurs.  J'adore le thème des petites villes étranges à l'écart de la réalité, la série en représente un bel exemple. la découverte progressive de la situation, avec des flashback  à la LOST, s'effectue avec une grande maîtrise.  

L'interprétation est réellement supérieure, avec des comédiens que j'apprécie particulièrement et d'autres que j'ai aimé découvrir, des guestings en or également. Les deux versions des personnages sont le plus souvent habilement accordées et l'un des plaisirs ludique de cette première saison et de deviner à qui on a affaire avant que cela nous soit révélé. Coup de cœur personnel pour Regina, un brune volcanique et piquante à souhait (un peu vacharde avec le Chasseur). Une série dont l'une des Big Bads est la Maire ne peut pas être mauvaise. Le petit chaperon rouge est bien sympa aussi.

Deux réserves et une interrogation toutefois. Si le fil rouge se montre brillant et à suspense, les épisodes des loners sont parfois assez banaux. Surtout la série reste assez édulcorée car elle met moins en scène les personnages des contres de fées que leur version Disney. Cela reste très différent de ce que signifierait vraiment leur entrée dans notre monde (Grimm a la bonne idée de se montrer considérablement plus dark, mais on pourrait encore en rajouter une bonne couche, Supernatural y va franco dans le Gore et c'est chouette). La Firme s'est d'ailleurs associée à la série (Regina est venue faire la pub de Disneyland et Once upon a Time devrait bientôt accueillir la Reine des Neiges) ce qui, disons, encadre l'intérêt du show. Il est par ailleurs lassant de découvrir des justifications aux "méchants" et el gamin est insupportable.

Je m'interroge aussi sur le devenir de la série une fois l'effet de surprise dissipé et la fin de la découverte de personnages comme moteur narratif (on ne va pas pouvoir les multiplier à l'infini). Trouver un second souffle ne me paraît pas du tout évident,  la série aurait intérêt à ne pas faire la saison de trop. Jouer des deux mondes comme d'univers parallèles n'est pas non plus une martingale infinie. Déjà le spin off sur Wonderland n'a pas fonctionné. Le problème se  posera surtout après la saison trois, à mon sens. Pour l'heure on peut néanmoins se régaler.

Perso, dans la saison 1 (tant mieux si cela change dans la suivante), j'ai trouvé Storybrooke trop propret et lumineux, avec vraiment souvent l'impression d'être dans le Main Street d'Euro Disney. J'aurai préféré une ambiance plus inquiétante, plus bizarre.  On n'arrête pas de nous dire que Regina fait peur à tout le monde mais cela ne sent pas assez (voire pas du tout) à l'écran. Tous ces gens supposément victime d'une malédiction vivent comme des coqs en pâte dans une charmante petite ville trop dépourvue de côté obscur.

Regina est une  garce mais plutôt un bon maire et qui se contente d'être que cela, sans plan diabolique derrière (l'épisode de l'élection m'a consterné de ce point de vue, on est loin du Village du Prisonnier). Dès le début elle est sur la défensive, c'est stupéfiant. Ce côté propret minore l'intensité de la quête de l'héroïne, même s'il demeure bien réel. Il y aussi  beaucoup trop de roucoulades à la Disney dans les histoires et on n'y meurt pas assez, c'est très familial. La seule mort dont je me souvienne est nécessaire pour justifier le maintien de l'héroïne dans la ville et lui trouver un job, minimum vital (ou mortel, en fait). Elle n'est jamais menacée concrètement et le situations se résolvent trop facilement, du Disney là aussi, à mon sens.

Là où on s'éloigne effectivement de Disney c'est dans la personnalité des méchants, souvent le coté le plus intéressant des dessins animés,  selon moi, car souvent grandioses (Maléfique, la Reine, etc., c'est moins vrai dans les Disney récents, hélas). or la série ne cesse de trouver des alibis émotionnels à ses antagonistes, y compris le signataire de contrats. c'est subjectif, mais dans ce qui est une série d'aventures, j'aime bien que les méchants le soit réellement, et avec panache. Donc au total une saison 1 pleine de qualités, mais trop gentillette par moments, si al série devient plus mature et transgressive  par la suite, ce sera formidable.

Oui, la série à un ton propre, elle se regarde avec beaucoup de plaisir, même si certains happy ends sont, à mon goût, trop faciles (le père qui accepte d’un coup ces enfants surgis de nul part, après le discours moralisateur d’Emma, non ça c’est du Disney). Once upon a Time n’est effectivement pas obligée du tout d’aller sur le terrain du gore. Regina est très amusante, parfois émouvante et superbement interprétée. Le seul point où je bute est que l’équilibre effectivement trouvé ne me semble pas convaincant la concernant, elle, la grande méchante de l'histoire. C’est une question de cohérence du personnage.

Peut-être que je n’ai pas tout compris de la situation, car j’ai manqué une poignée d’épisodes de la saison 1. Mais pour ce que j’en ai saisi, elle n’est pas concernée par la malédiction, elle a conservé quelques pouvoirs et, surtout, elle est toujours la Reine maléfique. Or quand sa rivale déboule, sa réaction consiste à la faire interroger par la police pour une affaire bidon ou à l’empêcher de rester à l’hôtel. Quand Emma se présente à l’élection de shérif, donc défie ouvertement son pouvoir, tout ce qu’elle tente c’est de faire révéler un scandale passé dans la presse, comme toute élection lambda. C’est un peu Sauron de Mordor candidat dans le deuxième canton de la Sarthe, l’histoire.

Or, bon, elle toujours la Reine des Ténèbres, je trouve qu’à ce moment logiquement elle aurait du tenter de tuer Emma, c’est ce qu’elle est. Cette édulcoration de son caractère n’est pas expliquée, on ne peut pas détruire tout un monde et ensuite accepter que sa rivale vienne contester sa domination sans réagir plus que ça, ce n’est pas logique. Gold ’en sort beaucoup mieux grâce à son côté énigmatique. On se dit qu’il a un plan d’envergure en tête, alors que Regina… Je trouve qu’Emma joue une partie en permanence trop facile et qu’un héros (ou héroïne) doit avoir un antagoniste à la hauteur.

Bon, je maintiens que l'univers des contes de fées est extrêmement vaste et que, comme par hasard, l'on ne voit dans la série quasiment que des personnages qu'ayant auparavant fait l'objet d'un film Disney. Je trouve que cela connote la production, même si, heureusement  les personnages diffèrent  sinon la série ne serait qu'une émanation du Disney Channel. j'ai l'impression que désormais on assimile totalement les contes et légendes aux productions Disney, alors que le folklore adapté en contes de fées est autrement plus varié en littérature. Mais c'est peut être plus une critique de la place prise par Disney dans l'imaginaire  de nos cultures que de la série elle même, en fait.

Ah, je suis tout à fait d'accord. j'ai adoré la première saison, elle est formidable par bien des points et je regarderai sans doute aucun la suite. Mais je trouve que ce qu'elle nous raconte en substance c'est qu'il est désormais bien difficile, pour des raisons marketing mais aussi culturelles, d'aborder le monde du conte en dehors du prisme Disney. Je trouve que c'est assez dommage. Je préfère l'approche de Supernatural (surtout dans les premières saisons) qui va piocher directement dans nos folklores pour trouver des personnages plus variés (et souvent croquignolets dans leur genre).

Oui, je reconnais que la série va aussi loin que le bornage culturel initial lui permettait d'aller. Les personnages sont décrits de manière originales et surprenantes, parfois malicieuses (coup de cœur pour le pommier tronçonné de Regina, j'ai beaucoup ri), les lignes bougent et les interprètes pétillent. C'est dans cette prise de distance que la série puise son intérêt et son existence même. J'espère que cela ira s'accentuant en saison 2 et 3 !   

C'est vrai que dans les deux cas on a des familles princières qui se croisent et s'entrecroisent. Dans la première saison d'OUAT cela commence déjà à être joliment emberlificoté, mais on suit encore assez facilement. Pour GoT j'ai lu les bouquins bien avant que la série ne soit lancée, ça aide !