Série "Buffy" (2)

Merci, E44. Ca a été dur. Pfouuh !

Bon, reprenons : Surprise a été à l’évidence pensé comme étant le tournant de la série. On sent que plus rien ne sera comme avant. Pour marquer le coup, Marti Noxon l’increvable brode donc une histoire où le relationnel prend la part du lion au détriment de l’histoire fantastique. Je suis certes sensible au ship Angel-Buffy mais sans plus, ce n’est pas un couple qui me marque vraiment. En revanche, je reconnais que la tension sexuelle énorme de l’épisode a sans doute bien peu d’équivalents. A chaque fois, j’étais fasciné et émoustillé par les rapprochements de plus en plus brûlants, de plus en plus érotiques du duo. Sarah Michelle Gellar et David Boreanaz se donnent vraiment à fond : les baisers sont très hot, et leurs dialogues atteignent une justesse d’émotion qui a peu d’équivalent dans les séries où le public adolescent est important. Le chagrin des deux amoureux quand Angel doit partir est vraiment touchant, ainsi que l’angoisse de Buffy à l’idée de le perdre (Drusilla tuant Angel dans ses cauchemars, brrr). Chaque scène sentimentale sonne juste. La tentative de sacrifice d’Angel pour sauver sa bien-aimée participe aux envolées lyriques du ship. La musique de Christophe Beck, entre violons discrets et piano élégiaque est une grosse plus-value.

Entre deux moments aussi fondants, on apprécie quelques scènes d’humour, dispensé par le couple je t’aime-moi non plus de Xander-Cordy (Charisma toujours en grande forme). Queen C surtout, qui dit joyeux anniversaire alors que Buffy vient de donner des taloches aux vampires, ou, en pleine discussion de l’avenir du monde, voudrait manger du gâteau. Le ship Willow-Oz (il s’en souviendra longtemps de cet anniversaire !) est très mignon, grâce à Seth Green, très sympathique. Mais on n’oublie pas la terreur, avec pour la première fois Drusilla qui déborde d’énergie. Déjà qu’elle foutait les jetons quand elle était léthargique, là, quand elle est pleine de pêche, on est dans la démence pure. Dru confirme qu’elle est la Big Bad n°1 (le Maître a l’air d’un fantoche à côté), et Juliet Landau, l’actrice n°1 : son talent explose à chaque seconde (la voir trépigner de plaisir quand le Juge démolit un vampire, traumatisant, vraiment). Mais même Spike/Marsters n’est pas en reste, il est vraiment très bon, et est toujours menaçant même en fauteuil roulant. Le juge est pas beau à voir, ouh non. Par contre, une réserve : voir Jenny Calendar jouer un double jeu ne m’a pas plu. Jusqu’à nouvel ordre, Buffy n’est pas Alias. Bon, y’a le toujours génial Vincent Schiavelli, alors on pardonne. La dernière scène est bouleversante lorsque enfin Buffy et Angel s’adonnent à leur passion… et là, le cliffhanger qui vient tout casser ! Une première partie excellente, la suite, vite !!! (****)

Je vais attendre que tu en aies fini avec l'ensemble du double épisode pour donner mon avis, je ne me souviens plus exactement de ce qui est dans l'une ou l'autre partie.   

Pas de souci.

Bon, alors Innocence ou comment détruire la magie de l'épisode précédent avec une suite qui n'arrive presque jamais à la cheville de la première. Bon, ok, j'avoue, le twist voyant la métamorphose d'Angel, j'avais pas du tout vu venir. Bien que n'étant pas fan assidu d'Angel, j'ai une idée de ce qu'ont dû ressentir les fans purs et durs par ce magistral retournement. La scène forte de l'épisode est bien sûr Angel (Angelus maintenant) se moquer avec une cruauté terrible de Buffy (bon, il lui reconnaît quand même de bonnes performances au lit, c'est d'jà ça). Avec une SMG magnifique dans le traumatisme émotionnel que subit Buffy, et la suffisance insoutenable de Boreanaz. Je regrette toutefois la transparence un peu trop grosse du cliché du gars qui largue la fille après avoir eu ce qu'il voulait, qui est la métaphore évidente de cette scène. Mais que cela permette à Buffy de devenir plus mûre, plus grave, ça c'est déjà plus adroit (What did you do for your birthday ? - I get older).
SMG est l'attraction de l'épisode, elle est époustouflante d'émotion. Alyson Hannigan n'est pas en reste, quand Willow perd définitivement tout espoir de conquérir Xander, pris dans les filets de Cordy. Ça marque une rupture dans leur amitié. Alors, certes, ils restent amis, mais on sent que le charme, la complicité presque fraternelle entre ces deux-là est maintenant détruite. J'ai trouvé ça presque aussi douloureux que le drame de Buffy. Oz, fin psychologue, et désormais membre du Scooby-Gang (génial, j'l'adore ce mec !), repousse doucement mais fermement les avances de Willow, ayant bien compris qu'elle veut moins l'embrasser que rendre Xander jaloux. Quel gentleman il est quand il lui dit ça sans la blesser, et promettant d'attendre. Ouh, que voilà un personnage que je vais adorer.

Sauf que voilà, Whedon, tout excité à imaginer des scènes fortes, envoie valser son scénario. L'intrigue du juge est promptement dynamitée (bazookisée même) en trois minutes - Buffy n'est pas une série aussi délirante pour se permettre d'utiliser un bazooka, j'ai trouvé ça sacrément nanar. Et, désolé, mais je n'ai pas trouvé Boreanaz crédible en Angelus. Il continue de jouer Angel, sauf qu'il est du côté des bad guys maintenant, mais c'est tout. Il change presque rien, alors du coup je ne sens aucunement l'effroi que je ressens quand je regarde l'adorable Dru - ah la robe rouge de Juliet Landau ! -
L'histoire s'étire en longueur, et est pénalisée de l'intrigue Jenny dont je ne vois aucunement l'utilité. Sydney et Dixon, euh pardon Xander et Cordy dans la caserne, j'ai trouvé aussi que ça allait trop loin. Enfin, on nage en pleine contradiction : Buffy est méga décidée à empaler Angel pendant toute la deuxième moitié de l'épisode, et elle se contente d'un coup de pied certes ajusté quand elle a l'occasion de le tuer. Ok, tuer quelqu'un qu'on aime, c'est dur, mais elle aurait pu trouver un moyen de l'empêcher de nuire. Là, elle le laisse reprendre sa destinée ensanglantée, point barre. Je décroche un peu devant un scénario aussi absurde, prétexte seulement à donner quelques scènes fortes.

Que Lala se rassure, j'ai quand même sorti mon mouchoir, dans la scène finale : la scène où Giles console Buffy est une des plus belles que j'ai vues de la série jusque-là. C'est vraiment le père de substitution plein d'amour qui parle, celui qui comprend et respecte les décisions et la douleur de Buffy. Là, une ou deux larmes ont coulé, j'avoue. (**)


Première partie à peu près parfaite, deuxième partie négociant un virage à 180° culotté mais assez inabouti. Note finale de ce double épisode : (***)

Graor. Super, E44. Maintenant j'me sens tout coupable d'avoir eu qu'un enthousiasme modéré pour la deuxième partie (là, Xander me corrige : tu pourrais pas dire "pas trop aimé" ?). Je pense que le retournement a été si soudain que j'ai eu du mal à accrocher vite à la nouvelle distribution des cartes, et donc avoir eu une pointe d'incrédulité en voyant Angelus. Sans doute, je ne m'y attendais pas de la part de la série. En tous cas, je salue le courage de Whedon d'avoir osé casser un des piliers de sa série. Je suis toujours admiratif des showrunners qui prennent de tels risques.

Un lien entre Marcy et la Slayer ? Euh, au secours...

Charlie doit avoir sa petite idée sur la question.    

David Boreanaz invité chez MAD TV, à la grande époque   

Phases n'est peut-être pas un chef-d’œuvre, à cause de son scénario assez minimaliste, mais il a un sacré atout dans sa manche : Oz. Interprété par un Seth Green d'une empathie totale, et au jeu calculé au battement de cil près. C'est une fantastique interprétation ! Le love interest de Willow suscite d'emblée l'adhésion par sa timidité, ses hésitations... et son secret (comme Cetp, j'ai absolument rien vu venir). La subtilité du rapport entre lycanthropie et éveil d'une sexualité brutale chez le jeune mâle adolescent est particulièrement bien vue. Le ship Willow-Oz est merveilleusement doux-aigre : ils s'entendent à merveille, mais aucun ne veut faire le premier pas. J'avoue avoir été surpris que ce soit Willow qui laisse échapper des insinuations "aussi lourdes que des enclumes" pour reprendre sa réplique (But I want smoochies !!). Alyson sait y faire pour nous surprendre. Ah, et puis Willow qui accepte de continuer la relation, et le baiser final... Mmm, sourire attendri au coin des lèvres quand défilait le générique de fin. Conséquence de tout ça, Xander-Cordy passe au second plan (Bouhouh), mais ils ont quand même une intro très drôle - meilleure façon de gâcher une séance de pelotage, le faire à dix mètres d'un loup-garou, à retenir. Et puis, on voit à quel point Xander doit encore apprendre à parler aux femmes. Malgré toute sa morgue, on est forcément du côté de Queen C, attristée que son petit ami ne lui accorde pas assez d'attention, ou ne parle que d'autres filles. Un peu de vrai fiel dans leur relation, loin des piquantes mais sans conséquence disputes usuelles. Nos amis sont vraiment des gagnants : Buffy est amoureuse d'un vampire, Giles d'une gitane jouant double jeu, Willow d'un loup-garou... logiquement, on devrait apprendre dans le prochain épisode que Xander est un triton et que Cordélia est une succube...

Comédie aussi avec le personnage plus bête que méchant de Larry. Outre le salto arrière qu'il fait quand il pelote le derrière de la Slayer, son coming-out face à un Xander effondré est totalement hilarant. Ou je me trompe fort, ou ça doit être une des premières fois qu'on voit un personnage d'ado gay dans une série. L'affaire Theresa "from Angel with love" est intéressante dans la mesure où Buffy, submergée par son devoir, finit par en demander trop à elle-même, et se sent responsable de chaque vie qu'elle n'a pu sauver. Heureusement, Maître Yoda, euh Giles pardon est là pour la consoler : on ne lui demande pas la lune (sans jeu de mots). Toutefois, le scénario est dans l'ensemble assez mince. La chasse au loup-garou a un peu trop de parlotes, et on y voit pas grand-chose (on sent que la série doit composer avec un budget assez mince). Le chasseur misogyne est très bien joué par Jack Conley, mais va un peu trop dans la caricature. Le suspense final avec Oz en danger fait long feu, et les scènes d'action sont moins vivantes que de coutume. Une histoire assez faiblarde, mais les personnages et leurs relations sont au top ! (***)

Tout à fait d'accord avec ce commentaires, avec quelques circonstances aggravantes en sus. Tout d'abord on sent vient que l'introduction d'un garou tient du procédé. Il était établi dès la saison 1 que les Scoobies ne pouvait avoir de relation avec un "humain normal", assez logique puisqu'une telle liaison leur semblerait fade vis à vis de leur vie aventureuse (on en reparlera avec Riley). Xander/Cordy s'en sortent par le caractère explosif de leur relation , mais il ne saurait y avoir d'autre exception. Donc Oz doit être un cas particulier, lui aussi. De plus, outre une justification expéditive, le choix du Garou est astucieux trop astucieux. On choisy le monstre qui sera caché la plupart du temps, dont sans à avoir à être géré dans la plupart des scénarios. Quand on en aura besoin, il suffira de décréter que c'est la plaine lune. Bien joué, mais ce n'est jamais bon quand les rouages d'un caractère affleurent trop à la surface. On apprécie le subtext féministe mais le chasseur n'avait pas besoin d'apparaître aussi vénal, on charge trop la barque (et puis cela aurait pu être des Winchester Brothers, mince). La guerre éternelle entre Garous et Vampires est un courant fort du Fantastique (Cf. Sélène ou le JDR Le Monde des ténèbres), d'où une déception quand la confrontation entre Oz et Angelus ne débouche sur rien de concret. ON aime bien que la culpabilité de Buffy s'exprime par ailleurs; Surtout, le véritable boulet de l'épisode demeure l'apparence complètement moche et fauchée du garou, c'est tellement évident qu'il s 'agit d'un type en costume bas de gamme. Heureusement la série fera mieux par la suite.

Episode plutôt sympas. Oui le loup garou est totalement ridicule. Il en sera de même pour la saison 3 et 4. Mais sinon Willow et Oz sont mignons comme tout.

Bon hâte que tu passes à l'épisode suivant, "Un charme déroutant" qui va te plaire vraiment.

On sent qu'Estuaire est le spécialiste du forum en matière de Fantastique !   L'apparence du loup-garou ne m'a pas trop dérangé, on a quand même vu pire (le cyborg de la première saison, même Ed Wood n'aurait pas osé).

Bon, je me jette immédiatement sur Un charme déroutant, rapport prochainement.

Pleurs de rire en cascade devant Bewitched, Bothered, and Bewildered, qui apparaît comme un remake sous acides du déjà hilarant The Chaser de La Quatrième Dimension. L'idée de Marti Noxon est une des plus burlesques imaginées pour une série télé, en même temps qu'une pointe furieuse envers l'obsession de tout mâle hétérosexuel à vouloir se faire aimer de chaque jupon qui passe. Pourtant, on commençait plutôt sur un ton mélancolique-effrayant avec Cordélia, mouton superficiel sacrifiant son petit ami sur l'autel de son orgueil, et Angel ayant sa manière bien à lui de fêter la Saint-Valentin à Drusilla. Cependant, ce prélude laisse vite la place à une comédie carburant au gag-seconde. On assiste à un crescendo de plus en plus loufoque, mais aussi de plus en plus ironique, de plus en plus furieux. En pagaille, l'entrée spectaculaire de Buffy vêtue seulement d'une blouse et aux regards puant le sexe, Willow qui attend Xander dans le lit de ce dernier, Jenny Calendar et Amy se livrant à des concours de vannes méchantes, l'homérique transformation en rat de la Slayer (à se demander si c'est pas la scénariste qui a abusé du "Great Roofie"), poursuivi par un Oz dont le flegme atteint des sommets hallucinants.

Mais bien que l'on rit tout le long, l'effroi commence à saisir le fan, épouvanté par les conséquences cataclysmiques du maléfice d'Amy : Willow qui empoigne une hache, Joyce qui saisit le couteau, le lynchage de Queen C par les lycéennes en folie... Voilà ce qui arrive quand on utilise la magie à des fins personnelles semble claironner Noxon un an avant le Je souhaite de Vince Gilligan. Mais elle le dit avec le rire, et le message passe parfaitement. Sous la grosse farce, une vision ironique de "l'éternel masculin" (pour pasticher Goethe), et une marche vigoureuse vers une catastrophe finalement plus terrible que tous les plans machiavéliques d'un Big Bad. L'amour comme arme ultime, Buffy a retenu la leçon du Love all des Avengers ! On trouve une sorte de consécration avec Drusilla faisant la danse de la séduction à Alex devant Angelus qui comprend plus rien à cette situation de dingue. Toutes les adolescentes cabotinent à fond les manettes, mais j'ai une préférence pour les numéros des femmes plus âgées comme Joyce et Jenny, car Robia LaMorte et Kristine Sutherland sont tout simplement épiques. Nicholas Brendon est tout à fait excellent dans le rôle central, il donne une noblesse à son personnage qui refuse de profiter de la situation, surtout dans le cas Buffy. Et puis, quel réconfort de voir enfin Cordy envoyer balader les p... qui lui servent d'amies pour rejoindre Xander (tout en rappelant à quel point il est indigne d'elle, madame reste elle-même). Une parodie délirante, mon épisode préféré jusqu'ici ! (****)

Tout à fait, une excellente idée que de revisiter la Saint-Valentin sous les atours de la comédie romantique pas vraiment romantique ni sentimentale. Le début donne cet effet (rupture de Queen C) avant de virer totalement de bord. Je suis friand de ces ruptures de ton. J'avoue avoir aussi pensé, shame on me, à Samantha (beaucoup de jolies filles, manquait plus que le chat noir qui parle), dont l'épisode aurait pu constituer un opus bien barré. Le parallèle entre les asticots inefficaces et les damoiselles trop efficaces est bien souligné aussi.

Ah oui, Samantha fait aussi partie de cette famille. C'est une série que j'aime bien, avec de l'humour bon enfant et des scénarios en fait pas mal inventifs. Le chat est assez génial.

Le sujet Buffy, un des sujets que je lis de près. J'avais lancé fin août avec des amis Twittos le Buffy Marathon : chaque vendredi, on se regarde 2 épisodes de Buffy en les commentant en live sur Twitter. On en est au 2.18 actuellement, donc pas loin de vous.

Le 2.17, "Passion" était un véritable petit chef-d'oeuvre. A se demander s'il n'y a pas eu de travail de réécriture de Whedon : le scénariste crédité n'aura écrit que 2 épisodes pour la série (le 1er était le 2.02, "Some Assembly Required"). J'avais commencé pour mon blog à publier des critiques des épisodes, et puis faute de temps et de motivation, j'avais laissé tomber... Critiques que je n'ai jamais relues...
Le 2.18, à croire qu'ils n'avaient pas assez de matière pour un épisode entier, du coup, ça se traîne... Au point que c'est Cordelia qui sauve l'épisode, volant la vedette dans les scènes où elle apparaît !!

Encore une série dont je reste un très grand fan !!

Moi je découvre la série, en direct (mes reviews sont toujours "à chaud"). Estuaire ayant la générosité de me prêter les DVD, et de me répondre à chacune de mes réactions, j'en profite ! Je vais voir Passion ce soir...

Il n'est jamais trop tard !! Mais je n'aurai jamais réussi à convaincre mon frère de la regarder. Tant pis, il ne sait pas ce qu'il rate !! ^

Quel dommage que la FOX n'investisse pas dans ses pépites passées... Le seul souci, avec maintenant nos Blu-Ray, c'est qu'on se rend compte à quel point l'image est dégueulasse pour les DVDs. Je suis sûr que ça se vendrait aussi bien que les Star Trek.

Bon alors dis moi Dear, SMG elle a pas foiré sa scène de vamp' dans cet épisode hein ?

Sinon j'ai adoré la petite confrontation entre Jenny et Amy. Le montage pour montrer cette rivalité était tip top. Puis j'aime tellement Drusilla qui casse la porte, les filles entrent, Drusilla regarde toutes ces pimbêches de son air supérieur et puis...ha non elle peut rentrer, elle est bloquée dehors.

Passion est l'un de mes épisodes préférés avec La soirée de Sadie Hawkins (épisode qu'apparemment HellKnight n'aime pas). Effrayant et émouvant. La période Angélus est tellement sombre mais ô combien réussie.

Là, c'est clair Lala, que SMG, elle a foncé dans le tas !   Non, mais TOUTES les scènes après le déclenchement du maléfice valent leur pesant.


Ouch ! Passer de Bewitched, Bothered, and Bewildered à Passion, c’est vraiment faire le grand écart ! Introduire la voix off d’Angel au cours d’une introduction morbide rend ce début déjà très sombre, sonnant comme l’imminence d’un drame à venir. Tout au long de l’épisode, Angelus accroît son ombre maléfique, rejouant la terrible histoire de Drusilla avec Buffy, le comble du sadisme. Il y’a comme une sorte d’horrible poésie dans les dessins funèbres, et la mort des poissons de Willow. Lorsqu’il surprend Joyce devant la maison, il essaye de se faire passer pour un agneau innocent, et le pire c’est qu’elle se serait sûrement laissée prendre si sa fille ne l’avait pas prévenue. La séduction du diable, en fait. La mort de Jenny a été une secousse, d’autant qu’elle se déroule dans une scène d’anthologie. Un affrontement inégal et sans espoir entre un Angelus plus insoutenable qu’il ne l’était, et la pauvre victime, alors même que les Scoobies et Giles lui-même lui pardonnaient. C’est noir, très noir. La mise en scène d’une beauté morbide de son cadavre, sur fond d’opéra, est un highlight, surtout que Tony Head est véritablement impressionnant : il a pas besoin d’ouvrir les vannes de larmes. Son regard incrédule et terrifié suffit. Je vais regretter Robia LaMorte ; j’aimais pas toujours son personnage, mais l’actrice toujours. On est au fond du gouffre quand Angelus regarde avec un immonde plaisir Will et Buff s’effondrer au téléphone. On va vraiment loin dans la noirceur.

Dans la catégorie scènes d’ado, Ty King arrive à éviter tous les pièges. Le dialogue entre Joyce et Buffy sur son premier rapport sexuel bénéficie d’une écriture tout en pudeur, sans effets lourds (je crois que le mot « sex » n’est jamais prononcé), et avec deux comédiennes très habiles. Xander et Cordy, beaucoup plus connotés humour sont logiquement discrets, pour se concentrer plus sur Willow et bien sûr Giles. L’affrontement final dans l’usine en feu est un excellent climax, avec en point d’orgue, le coup de poing de Buffy à Giles, qui s’est laissé dominer par ses sentiments de rage vengeresse envers le meurtrier. D’ailleurs, on peut se demander si Buffy n’avait pas tort, et si la vengeance de Giles ne cachait pas des envies de suicide héroïque. Devant la gravité de l’instant, je ne relèverai pas l’ironie qui veut que Giles ne cesse de dire à Buffy qu’elle ne doit pas se laisser submerger par ses sentiments. La conclusion voit nos amis à la limite de la rupture, sous le texte puissant énoncé par Angelus sur les effets de la passion. Comédiens au top, scénario coupant comme une lame, réalisation très pro. La série montre son aisance aussi bien dans la comédie débridée que dans la tragédie totale. Un choc. (****)

Non, Lala, le 2.18, c'est "Killed by Death", l'épisode où Buffy a la grippe et se retrouve à l'hôpital. Un épisode réminiscent de la S1, d'ailleurs, qui jure un peu avec l'évolution de la série en cours de Saison 2, avec une histoire horrifique quelque peu gratuite. Elle était quand même inégale, cette Saison 2.

Pour l'épisode dont tu parles, c'est le 2.20, dont je garde un très bon souvenir. Maintenant, il faudra le revoir.   Ce qui sera fait vendredi !!   

Ha ouii cet épisode là. Oui en effet ce n'est pas celui que je préfère.

Quant à Passion c'est...  et puis.... Cela fait des années que je cherche partout la scène où Giles découvre le corps de Jenny pour la mettre dans les "Moments cultes de séries télé" mais je ne la trouve nulle part. Imaginez ma frustration depuis que ce topic existe. Cette scène est puissante. Giles qui pense que Jenny lui a fait une surprise, il y a la musique (d'ailleurs c'est quoi comme Opéra ?), les roses, Giles sans lunette et son petit sourire qui veut tout dire. Les plans sur ses pieds foulants les roses dans l'escalier pour arriver à la brutalité de la découverte avec le verre qui se casse. Une merveille.
Puis voir Giles d'ordinaire si posé, calme décidant de casser du vampires et crier sur Buffy "pourquoi es-tu venu ici ? c'est une affaire personnelle!" et à la fin pleurer dans ses bras, voir le guide s'effondrer...ça fait un choc. Il est fort mon Anthony Stewart Head.

Un personnage et un comédien absolument géniaux. Mes préférés, en vieillissant et en redécouvrant à nouveau la série, avec un oeil plus adultes.

Concernant l'opéra, je l'ai mis dans les IS   

La musique accompagnant la mise en scène morbide du corps de Jenny est le « O Suave Fanciulla », tiré de La Traviata, le grand opéra de Puccini.


La musique de Beck composée pour l'occasion est également superbe :

Il s'agit de La Bohème, E44 ! Sinon, j'attends ta réponse à propos de ce que j'ai écrit sur Passion.

Merci, je vais corriger alors, saurais-tu quel morceau de la Bohème ?

Pour la vidéo postée par Estuaire. Il me semble que c'est Tony Head qui fait les chœurs non ?

Tout à fait, c'est bien sa voix.   

La Bohème de Puccini. Ce doit être le duo d'amour du premier acte O soave fanciulla, lorsque Mimi et Rodolfo s'avouent leur amour pour la première fois... comme Giles et Jenny allaient le faire. Le morceau est bien choisi.

Ok, je vais remplacer Traviata par Bohème.

Les deux monologues d'Angelus sont assez troublants. Est-ce qu'il continue de nourrir une passion pour Buffy ? J'avoue que la scène d'intro justement, était assez ambiguë.

Ce que tu dis est prometteur pour la suite, cela montre que Whedon & Cie ont parfaitement su comment diriger les intrigues et les personnages. On sent depuis quelque temps une sécession entre Spike d'une part, et Dru et Angelus d'autre part, et mon intuition me dit que ça sera une clé importante des épisodes suivants. J'ai réécouté le requiem de Jenny par Beck : une splendide pièce, un côté Mark Snow, j'ai trouvé...

Plus qu'Halloween ou Surprise/Innocence, j'ai vraiment eu l'impression que la série franchissait un nouveau cap avec Passion. Peut-être parce que c'est le premier vrai épisode de la série qui fait vraiment mal.