Politique and co.

N'oubliez pas que le vote pour les élections départementales et régionales a lieu dimanche 20 juin pour le 1er tour.

Les départements gèrent les collèges, la voirie et l'essentiel des prestations sociales.

Les régions gèrent les lycées, la formation professionnelle notamment.

Contrairement aux dires des candidats, ni l'un ni l'autre n'ont de compétences en matière de sécurité.

Voter est un devoir, quoiqu'on pense des uns et des autres. S'abstenir c'est permettre à quelqu'un qui ne pense pas comme vous ne faire valoir son point de vue au détriment du votre. Il ne faut pas se plaindre après.

De nombreuses critiques sont à faire envers le système représentatif et celles et ceux qui l'incarnent mais c'est toujours ce qui se fait de mieux. Si l'on en doute, voir ce qui se passe en Russie ou en Syrie est édifiant.

Selon la Déclaration des Droits de l'Homme, "la souveraineté appartient à la Nation". La Nation, c'est nous.

Sur le vote blanc, je te rejoins. Sa prise en compte serait un plus démocratique. L'Académie française l'utilise d'ailleurs pour ses élections et a même inventé le bulletin blanc marqué d'une croix exprimant un refus de tous les candidats présentés.

Se déplacer et voter blanc est en effet un vote légitime. Je te rejoins tout à fait. Je l'avais oublié dans mon billet sans doute trop péremptoire (je m'en excuse si je vous ai blessé).

Je ne partage pas l'avis de Mirbeau mais j'entends ce qu'il dit. Une gravure de 1788 montre un singe demandant à une basse-cour à quelle sauce elle veut être mangé. Les volailles protestent qu'elles ne veulent pas être mangé du tout ; ce à quoi le singe rétorque qu'elles sortent de la question. Ce que je traduirais en une exigence démocratique ; ne jamais se satisfaire du système tel qu'il est et sans cesse veiller à l'améliorer pour le rendre sans cesse plus représentatif. Le vote de tous les hommes a attendu 1848 ; celui des femmes 1944 (pour la France, 1918 pour l'Allemagne juste comme ça). Ne désespérons pas qu'on prenne en compte un jour prochain le vote blanc.

Ce serait compliqué pour que le vote blanc l'emporte mais il devrait être pris en compte. Ainsi, pour être élu dans notre système majoritaire uninominal à deux tours, il faut recueillir la majorité absolue (50% + 1 voix des votants) et au moins 25% des inscrits. Si ce seuil n'est pas atteint, un second tour est organisé où la majorité relative suffit. Pour accéder à ce second tour (pour les législatives et les élections départementales), il faut représenter 12,5% des inscrits.

Prendre en compte le vote blanc c'est lutter contre l'abstention puisqu'il faudrait mécaniquement plus de monde pour atteindre le seuil fixé par le code électoral. Du coup, des électeurs qui se sont détournés du système reviendraient puisqu'ils auraient davantage de chance d'être pris en compte. Et sans doute que de nouveaux candidats se feraient jour.

Aujourd'hui, vote blanc et vote nul sont équivalents alors qu'ils ne le sont pas du tout !

Maintenant, admettons que le vote blanc soit majoritaire, en toute logique, le scrutin devrait déclaré nul et reporté à une date ultérieure y compris avec de nouveaux candidats puisque les précédents n'auront pas convaincu. Je crois que c'est en Bulgarie ou en Roumanie où un référendum avait été invalidé car il n'avait pas rassemblé suffisamment d'électeurs pour être représentatif.

Sur les 500 signatures, il n'y a pas de soucis puisque soit l'élu (maire, conseillers départementaux, régionaux, députés et sénateurs) acceptent de parrainer un(e) candidat(e) soit il refuse et c'est tout. Les citoyens lambda ne parrainent pas les candidats à l'élection présidentielle. La validation de ces signatures revient au Conseil constitutionnel et il n'y a jamais eu de problème à ce stade. En revanche, plusieurs candidat(e)s se sont déjà plaint d'avoir du mal à les recueillir.

La prise en compte du vote blanc bouleverserait certainement les choses pour la présidentielle puisque, pour accéder au second tour, il faudrait recueillir un nombre suffisant de suffrages tout en ayant un nombre suffisant d'inscrits plus encore qu'aujourd'hui. Il est probable que les candidats qui passeraient ne sont pas ceux que l'on pourrait penser.

Sur les élections de ce dimanche, la réaction désabusée des jeunes :

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La Reine en son Royaume ; ce matin a eu lieu le discours d'intronisation d'Isabel Díaz Ayuso à l'Assemblée madrilène. Discours populiste au dernier degré, d'une violence à peu près inimaginable en France envers ses adversaires politiques de gauche (à commencer par la Présidence du Gouvernement), mais d'une efficacité redoutable. Elle a fait mouche à chaque bordée et a pu laisser derrière elle sa mauvaise séquence à propos du Roi, à qui elle a ostensiblement prêté serment de loyauté en fin e discours. Et puis, comment dire...

Lors de la cérémonie d'intronisation, le geste qui dit tout de la relation tissée ces dernières années entre Ayuso et Rocío Monasterio, la leader madrilène de Vox. Au delà des aléas de l'actualité politique, un lien amical s'est maintenu entre l'issue de la bourgeoise moyenne madrilène et l'héritière d'une grande famille cubaine ayant dû s'exiler lors de l'arrivée au pouvoir de Castro. toutes deux communient dans la même détestation des Rouges, un talent certain pour la formule choc et la perception de la démocratie comme un combat aussi féroce que total. A la surprise générale, la Vox de Monasterio ne s'est pas contentée d'une abstention amicale mais a bel et bien voté pour Ayuso, lui assurant ainsi la force d'une élection à la majorité absolue. Monasterio a certes  accompagné son soutien de quelques exigences (trois fois rien : l'arrêt de toute subvention aux associations gay et de l'appui à la représentation des minorités, la fermeture de Télé Madrid, jugée trop à gauche...). Ayuso s'est bien gardée de promettre quoi que ce soit et Monasterio n'en a pas fait un fromage, l'entente cordiale est bien installée.

Au même titre que Lavapiés, Vallecas est un grand quartier populaire et ouvrier de Madrid. Il fut aussi un bastion du Madrid républicain, puis l'un des foyers majeurs  de la Contre-culture espagnole et de la Movida.Encore aujourd'hui la vie associative y demeure vivace au sein d'une capitale devenue singulièrement hédoniste et individualiste, les rêves de jadis y jettent leurs derniers feux. Autant dire que quand Vallecas a basculé dans le camp d'Ayuso lors des élection madrilènes, le coup de tonnerre a été total. Le quartier est devenu le symbole de la réussite de la Reine Isabel, flamboyante populiste d'ultra droite étant parvenue à poser en héritière de la Movida.

Et voici que l'équipe du quartier, le Rayo Vallecano de Madrid, naguère issue de la Ligue Ouvrière de Football (je vous parle d'un autre monde) vient de remonter en Division 1. Histoire de bien souligner la violente amour l'unissant désormais à Vallecas, Doña Isabel a sorti le grand jeu. Elle a très vite été rejointe pas sa copine Rocío Monasterio, de Vox, accompagnée par le patron du parti, le sémillant Santiago Abascal. Celui-ci s'est notamment fait connaître en brandissant ostensiblement un pistolet durant ses campagnes électorales, parce qu'en Espagne, il n'y a pas qu'à gauche que la tradition, c'est important.

Analyse de l'abstention lors des dernières élections régionales et départementales :

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Second tour dimanche. On essaiera de faire mieux.

Là, j'avoue, on frise le ridicule. Je suppose que c'est censé s'adresser aux jeunes ?

Trouvé dans la presse: suite à son remaniement, le gouvernement de Pedro Sanchez compte 63% de femmes ministres dont les 3 vice-présidentes.

Et les Espagnols seraient plus machistes que les Français ? J'ai un doute subitement.

Alexandria Ocasio-Cortez se fait remarquer au gala du Met :

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Estuaire44 a écrit:Astucieux ou hypocrite ? j'ai mon idée là-dessus, mais je vais la garder pour pour moi, parce que j'aime bien AOC (en général).

Ou petit coup de pression au moment où le Congrès discute des plans d'investissements de Joe Biden ?

Le jour où l'Andalousie de droite s'est donnée à l'Ayusismo (le miracle économique madrilène comme moteur et modèle de toute l'Espagne) :


Le Congrès du Partido Popular andalou vient de se tenir dans la belle Grenade et une sensation y est née quand l'invitée d'honneur, Isabel Natividad Díaz Ayuso, a reçu une tonitruante ovation. Dans le roman vrai, souvent cruel, toujours captivant, que constitue l'histoire  de la droite espagnole, c'est une nouvelle curiosité que de découvrir les héritiers de sa faction la plus empreinte de machisme (hormis la Reine Isabel, que des hommes sur la scène) et de tradition cacique s'allier à la plus moderne et libérale. D'autres présidents PP de Communauté autonome étaient présents et se sont joints avec fougue à ce véritable vent de Fronde s'élevant contre Pablo Casado, le Président du parti.

L'évènement a sa petite histoire, avec l'ombre portée de la Marquise Cayetana Álvarez de Toledo y Peralta-Ramos, membre de l'antique Maison de Tolède et descendante directe du Grand Duc d'Albe, le Maître de Guerre du Siècle d'Or, Premier des Grands andalous. Un nom qui compte en Andalousie, mais également une femme brillante, de grande culture, ayant aussi la nationalité française, assez passionnante en réalité. Après avoir participé à cette nouvelle génération ayant porté Pablo Casado à la tête du PP après la chute de Rajoy, elle devint la porte parole nationale du Parti de la rue Genova. Mais Casado prit ombrage de son succès médiatique (je passe sur les péripéties) et l'éjecta de ce poste. Depuis, c'est la guerre ouverte et Cayetana a veillé à publier un livre assassin peu de temps avant le Congrès de Grenade. Cela a poussé à la roue, même si l'essentiel demeure l'ascension de l'étoile Ayuso, à laquelle Cayetana a bien entendu apporté un soutien appuyé.

Le Tumulte de Grenade restera peut-être comme un tournant du conflit prévu par tous les observateurs mais désormais ouvert entre Casado et Ayuso, dès avant les élections générales de 2023. Casado a bien senti ce que tout miser sur un résultat électoral comportait d'aventureux et tente actuellement de s'emparer du PP madrilène, à l'occasion de son prochain congrès. Il a marqué un point avec le ralliement surprise du Maire de Madrid, mais celui-ci évite de couper véritablement les ponts avec Ayuso, un homme prudent. La manœuvre pourrait faire long feu, même si Casado dispose des organes centraux du parti, Ayuso surfant toujours sur sa victoire historique sur la gauche (un plébiscite) et sur le boom persistant de la capitale. Les présidents des Communautés n'ont pas apprécié cette immixtion du pouvoir central, à l'image du pays la droite espagnole s'est fédéralisée, on a changé d'époque.

La droite regarde vers Ayuso et croit toujours plus en elle comme championne de ses couleurs, au détriment de Casado. D'autant qu'entre outrances, populisme et violences verbales inimaginables en France (les séances du parlement madrilène sont des corridas où elle banderille régulièrement la gauche), elle manifeste toujours aplomb, énergie et charisme. Le soutien de Vox, et surtout personnel, de sa leader madrilène Rocío Monasterio, se poursuit également. Rocío multiplie les signaux (vote du budget, invitation au restaurant) manifestant que le blocage d'une union des droites provient de Casado, mais que tout deviendrait possible avec Ayuso à la tête du PP. Entre Isabel, Cayetana et Rocío, une alliance des Dames se met en place et le cinquième chef de la droite depuis la Transition pourrait bien être une femme.