Saga "Harry Potter" et "Les Animaux fantastiques"

Estuaire44 a écrit:

Finalement je vais regarder le troisième opus des Animaux, mais un peu plus tard, circuler entre la Terre du Milieu et Westeros m'occupe pas mal ces temps-ci.

Tant d'abnégation force l'admiration.

TorriGilly a écrit:Non mais ça va, c'est pas une séance de torture non plus

Rien que regarder la bande-annonce m'a donné des palpitations, des envies de meurtre ; j'ai vu rouge ; j'ai eu un accès de mélancolie en pensant à Johnny Depp; ce qui, du coup, m'a donné un grand coup de fatigue en voyant Mads Mikkelsen ; je me suis demandé où étaient les animaux et si on ne se fichait pas de ma poire ; d'où grosse fatigue et grosse colère.

Pas senti la force de me farcir deux heures et quelques de cette daube insipide.

Donc, si, c'est une séance de torture. Je préviens les services de santé du Val de Marne de se tenir prêts à accueillir Estuaire en cas de défaillance. Je sais qu'il a regardé nombre de productions fadasses au fil du temps mais, justement, il ne faudrait pas que ce soit celle de trop.

Je suis de tout cœur avec lui car c'est un homme héroïque qui mérite tout notre respect.

J'espère que nous pourrons le revoir à la prochaine réunion.

Vu Les Secrets de Dumbledore et je dois dire que c'est sans doute le film de la saga m'ayant le plus convaincu depuis son début. Tout simplement parce que le film pose un enjeu, certes classique mais solide (sauver le Monde des Sorciers du complot maléfique) et s'y tient  tout du long. Tandis que, pour le premier opus, l'enjeu se résumait à peu près à un simple défilé de créatures sympathiques et à une visite trop brève de New York,  et que le deuxième bifurquait pour sombrer dans un méli-mélo sentimental et familial confus et barbant (et totalement oublié ici). Au lieu de nous emmener à la rencontre du Paris des Merveilles, comme dirait Pierre Pevel. Ici, si son rythme n'est pas toujours trépidant, l'histoire se suit avec un intérêt à peu près constant, relayé par quelques sortilèges et artefacts réellement astucieux et insolites, aux effets spéciaux soignés.

On apprécie également  une excellente interprétation S'il ne fait certainement pas oublier Johnny Depp, la prestation de Mads Mikkelsen demeure suffisamment convaincante pour ne pas nuire au film. Jude Law est toujours parfait quelque soit le rôle (j'avoue : je suis fan), même si, comme depuis le début de la saga, mon coup de cœur reste l'étonnant Dan Fogler. Il nous faut sa boulangerie dans les Parcs HP. Loin d'être le Moldu de service, il vole pas mal de scènes au reste du cast. Bon, pour remonter sa cote auprès des Potterheads, la saga fait du fan service en rameutant tout ce qu'elle peut des Harry Potter : si l'étape par Poudlard s'avère assez gratuite, je ne nierai pas que découvrir la jeune Minerva déjà aux côtés de Dumbledore m'a fait chaud au cœur, c'est ainsi, voilà.

Malheureusement, le film comporte son lot de maladresses, parfois réellement gênantes. Dragonneau, le supposé héros de la saga,  n'accomplit quasiment rien de toute l'histoire, hormis servir de petit télégraphiste à Dumbledore (littéralement : il consacre le plus clair de son temps à porter ses messages), ou occasionnellement de confident. Voir le film s'achever par Dumbledore le remerciant de tous ses efforts confine à la quasi auto-parodie. Son unique fait d'armes consiste à se dandiner devant des espèces de crabes mutants, ce que j'ai trouvé plus embarrassant qu'amusant. Cet humour assez pesant vient de plus dévitaliser une scène à l'épouvante prégnante, c'est dommage !

Par ailleurs toute l'intrigue tourne autour de l'élection du Président mondial des Sorciers, poste essentiel, vital... dont on n'a jamais entendu parler dans les HP. Étonnant. Pour être a) un Génie du Mal et b) capable même partiellement de lire l'avenir, Grindelwald met un soin particulier à ne presque s'entourer que d'associés à la loyauté pour le moins douteuse, qui d'ailleurs le trahiront sans coup férir. C'est paradoxal (on va le dire comme ça). Croyance et son mélodrame total s'avèrent aussi insupportables que lors des épisodes précédents. J'aurais aimé le voir crever. Si la visite du New York magique laissait un goût de trop peu, si celle de Paris était carrément expédiée en trois clichés, de Berlin, c'est simple, on ne voit rien. Elle n'est là que pour souligner la parabole sur le Nazisme. Plus ça va, et plus la saga zappe les villes visitées.

Bref, le film reste imparfait, mais la saga a su se doter d'une narration plus efficace, tout en maintenant sa qualité visuelle. De quoi donner sa chance à un éventuel quatrième opus, aujourd'hui bien incertain. Je suggère Madrid pour la prochaine destination : mes amis de la Sainte Inquisition se font déjà une joie de recevoir Sorcières et Sorciers. Ils vont mettre les petits plats dans les grands, tout le fourbi en fait. Pour le coup, la visite va être vraiment rapide. (***)

Très bonne critique. Je note que le scénario est meilleur ; ce qui souligne a contrario l'inanité de J.K. Rawling dans ce rôle. Il aurait été difficile de faire plus laborieux ceci dit.

Cette critique me conforte également dans mon refus de regarder cet opus. Merci donc !

Estuaire44 a écrit:

Au cas improbable, mais pas tout à fais exclu, ou tu changerais d'avis, le Blu Ray est à ta disposition.

Merci beaucoup de vouloir contribuer à mon édification !

Estuaire44 a écrit:
Ah non, je n'avais pas capté ça, bel effort ! On attend les photos de pied ferme !

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Surtout qu'un costume d'une nana transparente, c'est quand même dur à trouver !

Les résultats des 47e Saturn Awards viennent de tomber, avec une mauvaise nouvelle pour le film : dans la catégorie "Best Fantasy Film" il est battu par Everything Everywhere All at Once. Ceci-dit, dans la catégorie "Best Superhero Film" le minable Spider-Man: No Way Home l'emporte face à The Batman, Multiverse of Madness
ou encore The Suicide Squad. A relativiser, donc.

Surtout qu'un costume d'une nana transparente, c'est quand même dur à trouver !