L'Année Napoléon

L'Empereur ne travaillait pas du chapeau mais un couvre-chef est à vendre :

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Nous sommes le 9 novembre soit le 18 brumaire, anniversaire du coup d'Etat du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) qui marque l'arrivée au pouvoir de Bonaparte. C'est au soir du 19 brumaire que le Consulat est proclamé remplaçant le Directoire. Formellement, c'est toujours la Première République.

Le spécialiste de Napoléon Patrice Gueniffey atomise le film de Ridley Scott dans Le Point : «Ce film très antifrançais et très pro-Anglais n'est pourtant pas très « anglais » par son esprit, car les Anglais n'ont jamais marchandé leur admiration pour leur ennemi»

Le bon client ! Avec ses amis Jésus et Sherlock Holmes, ils sont les champions des adaptations !

Napoléon la jouait sobre :

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C'est un point de vue parce que le style "Empire" est, lui, plutôt chargé !

Rencontre avec un passionné :

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Un point de vue sur le film.

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Je compte aller le voir dimanche. Je vous ferai un retour.

Napoléon est un film à voir.

Certes, qui trop embrasse mal étreint et vouloir résumer la vie de Napoléon en 2H38 était une gageure qui n'est pas relevée. La version pour Apple est de 4H30 et il n'est pas certain qu'elle en sera meilleure. Que la campagne d'Italie de 1796/1797 qui a lancée l'ascension fulgurante de Bonaparte ne soit qu'a peine citée et même pas montrée est gênant. Évidemment, l'Égypte fournit de meilleures images. Gizeh 1 ; Arcole 0. Ridley Scott s'est aussi compliqué la vie en ajoutant des scènes comme la présence de Bonaparte à l'exécution de Marie-Antoinette (inutile et fausse historiquement).

Les approximations et erreurs historiques se cueillent à la pelle comme les feuilles mortes. Certaines sont amusantes (tous les écrits dans le film sont en anglais !) ; d'autres vénielles (la phrase "Regardez comment meurt un maréchal de France" a bien été prononcée mais en 1809 et pas en 1815) ; d'autres gênantes (Bonaparte revenant d'Égypte parce qu'il a appris que sa femme le trompe. En réalité, cette liaison de Joséphine, avérée, remonte à 1796 et c'est à Milan qu'elle le rejoint pour se faire pardonner et que si Bonaparte déserte, c'est parce qu'il a compris que la campagne d'Égypte était dans l'impasse et que, s'il ne voulait pas rester prisonnier de sa conquête et jouer un rôle politique, il lui fallait rentrer au plus vite) ou carrément inexactes (l'abdication comme suite immédiate de la retraite de Russie alors que 15 mois les séparent en réalité et qu'il y a eu l'incertaine campagne d'Allemagne de 1813 et la grandiose mais vaine campagne de France de 1814). La guerre d'Espagne n'est même pas mentionnée.

Néanmoins, le cœur du réacteur était la relation entre Napoléon et Joséphine et ça marche. Même si les âges ne correspondent pas, j'ai trouvé que les acteurs réussissaient à créer une "relation" entre leurs personnages, passionnée, tumultueuse, amicale : ils donnent de la chair à ces personnages et entrent pleinement dedans. Que ce soit Joaquim Phoenix en Napoléon ou Vanessa Kirby en Joséphine : c'est bon, c'est même très bon et, comme c'est l'essentiel dans le film, et bien, le film on le regarde jusqu'au bout. Il aurait même fallu s'en tenir à ça.

Joaquim Phoenix et Vanessa Kirby écrasent le reste du casting mais Paul Rhys compose un bon Talleyrand et Rupert Everett est excellent en duc de Wellington.

Ridley Scott a inséré de belles scènes de batailles et, tant Austerlitz que Waterloo, on est dedans et c'est bon.

Parce qu'il a du métier et un bon sujet, sir Ridley Scott réalise un bon film mais il rate le grand film. (**)

Succès de Napoléon au box-office :

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Lequel Jean Tulard a eu ce bon mot concernant le film de Ridley Scott qu'il n'a guère aimé : "Choisir un Phoenix pour incarner un aigle, c'est un peu surprenant".

Cannes aura la primeur de la restauration du Napoléon d'Abel Gance :

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