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Plantu range ses feutres :

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RIP Monseigneur.

Vous avez bien mérité de la Couronne.

Elizabeth restera-t-elle veuve longtemps? Les couples dont les partenaires sont si attachés se séparent rarement longtemps.

Isabel Diaz Ayuso en apesanteur, hier soir au siège du Parti Populaire, devant la foule hurlant "Libertad ! Libertad ! Madrid es Libertad !". La Pasionaria de droite, qui a déboulé dans la vie politique espagnole en à peine deux ans, à écrasé tous ses adversaires lors des élections madrilènes, gagnant haut la main son pari risqué de la dissolution  Ayuso est très à droite (et je parle de la droite espagnole), parfois pusillanime, volontiers cynique (elle a magistralement retourné les traditionnelles cérémonies du Dos de Mayo à son avantage) mais a un culot d'acier et un sens de l'air du temps qui lui réussissent jusqu'ici. Outre son indéniable énergie et la férocité de ses attaques ad hominem, je pense qu'elle a en définitive gagné parce qu'elle a mieux compris l'âme madrilène que ses adversaires plus rassis ou idéologiques.

Elle a su capter cette pulsion profonde de vie et de liberté jusqu'à la déraison faisant de Madrid une capitale jamais tout à fait comme les autres, y compris face au COVID. Son refus acharné et volontiers populiste des consignes sanitaires et sa volonté de préserver la vie noctambule de Madrid a parlé au peuple. C'est une forme de populisme, mais elle a su jusqu'au bout opérer la fusion entre libertarisme et libéralisme et conjuguer discours sur l'art de vivre madrilène et action, comme bâtir un hôpital dédié a COVID aussi vite qu'à Pékin, se lancer avec une totale énergie dans la bataille de la vaccination. Faire du Parti Populaire d'Aznar, l'héritier culturel de la Movida reste une performance aussi paradoxale que  réussie. elle annonce déjà la bataille pour la Moncloa derrière Pablo Casado, prolongeant l'une de ces retentissantes victoires qui forgent un destin politique. Pour l'anecdote elle est vêtue de rouge, non pas par Marxisme léninisme ou par hommage à Robert d'Artois, mais parce que le rouge est la couleur de Madrid.

Analyse d'une grande pertinence telle qu'on en lira peu dans la presse française.

Belle victoire certes (64 sièges) mais elle n'a pas la majorité absolue (69) et devra sans doute s'appuyer d'une façon ou d'une autre sur Vox, le parti d'extrême-droite (présenté comme tel en tout cas).

Victoire indéniable à Madrid parce qu'elle a "mieux compris l'âme madrilène" certes mais, est-ce que cette opération est transposable à l'échelle "des" Espagne (j'utilise le pluriel à dessein) ?

Je repense à une chose : en 1931, Madrid était très à gauche, républicaine et voilà que 90 ans plus tard, elle vote très à droite. Virage intéressant.

Merci ! A elle seule Ayuso a plus de sièges que les trois partis de gauche réunis, elle n'a besoin que d'une abstention de Vox. On n'imagine pas Vox mêler ses voix avec la gauche sur quelque prétexte que ce soit et ce partie n'a surtout pas envie d'entrer dans l'exécutif madrilène, au moment où la situation reste très délicate sur le front du COVID et que les élections nationales se profilent déjà. Isabel Ayuso et Rocio Monasterio, la leader madrilène de Vox, se sont déjà envoyé des messages très clairs d'entente cordiale dès hier soir. Au total Ayuso devrait pourvoir aisément gouverner seule malgré une majorité effectivement seulement relative,d 'autant que la mairie de Madrid est occupée par un féal.

Effectivement faire de ce succès le socle de la reconquête  de l'Espagne est une autre paire de manches, le contexte socio-économique, la culture et l'histoire de Madrid demeurent très spécifiques. Mais c'est bien la doctrine de ce que que l'on appelle déjà "l'Ayusismo", car Madrid et l'Espagne ne font qu'un selon elle. Sa campagne en a déjà porté les slogans : "Madrid est l'Espagne à l'intérieur de l'Espagne", "Madrid est le Kilomètre zéro de l'Espagne", etc. Dès ce matin des hauts dirigeants du parti populaire, y compris des présidents d'autres Communautés Autonomes, se sont montrés bien plus circonspects sur le sujet. Ce sera au chef du parti, le très royaliste Pablo Casado, de trouver un équilibre, bon courage !

Oui, tout à fait, le Madrid ouvrier des années 30 a bien évolué sociologiquement, mais même dans une banlieue ouvrière et traditionnellement à gauche comme Vallecas, c'est aussi Ayuso qui a largement gagné hier. Là comme ailleurs les Madrilènes sont très fiers d'être madrilènes, de leur mode de vie particulier mais aussi d'être la ville du Roi (sentiment sans équivalent à Paris). En s'en prenant au Roi en pleine campagne électorale, Podemos s'est tiré une belle dans le pied.

Une balade dans le Madrid d'Ayuso, qui s'achève devant le Palais de la Communauté, bien entendu situé sur la Puerta del Sol.

 

Estuaire44 a écrit:

Podemos s'est tiré une belle dans le pied.

 

Lapsus approprié !

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Les Sud-Américaines prennent ce concours au sérieux !

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Entre hier, aujourd'hui et demain, on est au cœur d'une séquence historique très lourde.

Le 20 septembre 1792, à la surprise générale, l'armée française bat (ou plutôt résiste à) l'armée prussienne - on est encore loin de "l'armée allemande" - à Valmy.

De cette victoire imprévue découle le 21 septembre - aujourd'hui donc - l'abolition de la royauté et le 22 septembre la proclamation de la République (devenue "La Première République" par la suite).

La France n'est plus la "fille aînée de l'Église" :

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