Série "Maigret" avec Bruno Cremer
+5
Philo
Marc
phildlm
Joris
joseuvic
9 participants
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 5 sur 6
Page 5 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
de rien ;-)
Hop ! Chronique ! Maintenant que j'ai retrouvé une (petite) télé^^
Première diffusion : 26/10/1995
D’après L’affaire Saint-Fiacre (1932) – Roman
Scénario : Alexandre et Denys de la Patellière
Réalisation : Denys de la Patellière
Interprétation : Anne Bellec (Mme Maigret), Jacques Spiesser (le comte), Pierre Gerard (Jean Metayer), Jacques Giraud (le père Gauthier), Nicolas Moreau (Emile Gauthier), Claude Winter (la comtesse), Maria Verdi (Marie Tatin), Arno Chevrier (le prêtre), Jacques Sereys (le médecin)
Résumé : Maigret retourne à Saint-Fiacre, le village de son enfance, pour empêcher un possible meurtre. La Comtesse de Saint-Fiacre, que Maigret a bien connu enfant, meurt d’une crise cardiaque pendant l’office du dimanche, sous les yeux de Maigret, après avoir ouvert son missel de messe…
Note : 2 sur 4
Critique :
Curieuse adaptation que cette Affaire Saint-Fiacre. De belles promesses, des possibilités, du potentiel, mais cela n’aboutit pas à grand-chose.
Ce roman célère de Simenon a tout pour plaire et il se lit plaisamment. Maigret revient sur les pas de son enfance, perturbé par une menace sourde qui pèse sur la famille de Saint-Fiacre. C’est pour ces comtes que le père du commissaire était régisseur et le petit Jules a donc vécu toute son enfance au château où il aurait du prendre ensuite la place de son père. Finalement entré dans la police, c’est avec des petits pas précieux et anxieux qu’il se rend sur les lieux d’un « possible » crime, qui finit par se produire, d’une façon inattendue et originale.
Il est agréable de voir Maigret prendre autant de précautions avec ces gens, lui qui n’a d’ordinaire que faire des notables. Mais ceux-ci représentent autre chose pour Maigret : seuls liens avec son passé, il conserve une grande déférence par rapport à ce monde qui le fascinait enfant et qu’il avait sans doute idéalisé. Ce cocon familial se fissure peu à peu, s’effrite et s’effondre par plaques. Les Saint-Fiacre restent pour lui les Saint-Fiacre. « Monsieur le Comte »… Il ne parvient pas à l’appeler autrement. C’est d’ailleurs ce que lui reproche son épouse : sa subjectivité à l’égard de ces gens qu’il ne peut voir en coupable, en particulier son suspect principal : le Comte, éternel enfant de cinq ans aux yeux du commissaire. Celui-ci se comporte étrangement, comme retombé en enfance et en admiration devant ce monde fascinant. L’intrigue est ici fidèlement restituée et se suit sans déplaisir particulier.
Mais c’est sans doute là que le bât blesse : on n’éprouve pas non plus vraiment de plaisir à regarder le film. Le scénario s’étire parfois en longueurs ou digressions curieuses. Pourquoi, par exemple, Maigret n’enquête-t-il pas plus avant sur le témoignage du petit garçon qui vient lui confesser savoir qui a volé le missel de la Comtesse ? Pourquoi Maigret, s’il est effectivement ému et troublé par son retour à Saint-Fiacre, s’obstine-t-il à ne pas agir en professionnel. Il se charge lui-même d’une enquête qui, au fond, ne le concerne pas et n’a rien d’officiel ? L’idée est intéressante, mais dure bien trop longtemps.
Pas de rebondissement, pas de coup de théâtre, pas de coup d’éclat, hormis le final, très fidèle au roman. Trop peut-être, car cet aspect grandiloquent du livre n’est pas du meilleur effet et paraît quelque peu déplacé dans un métrage ne laissant guère de place à la fantaisie. On se croirait furieusement dans un Agatha Christie, ce qui n’a pas sa place ici. De même, la musique, dramatique à souhait, est tout à coup bien trop présente en comparaison à son absence presque continue dans le reste du film.
Côté technique, l’image est passée, veillotte, comme sortie d’un film des années 70. La luminosité, très grise dans les extérieurs reflète bien l’atmosphère hivernale mais n’apporte pas de plus-value à la pellicule. Quant aux effets verts des scènes à la bougie, elle révèle un manque de compétence flagrant. Peu de relief, peu de jeux d’ombres, les décors se révèlent plats (en dépit de leur beauté intrinsèque) et les personnages ne sont pas mis en valeur. Une réalisation très plate, sage, molle même, ne porte aucun rythme et seul le talent indéniable des acteurs principaux nous empêche de sombrer dans l’ennui.
Notons donc les magnifiques performances des comédiens. Jacques Spiesser en tête, magnifique en Comte de Saint-Fiacre décadent, conscient de sa propre déchéance et incapable de faire autrement. Il lui reste cependant encore assez de lustre de la grandeur perdue des Saint-Fiacre pour avoir belle allure. Sa performance dans l’ultime confrontation finale est un régal pour les yeux et une véritable leçon de comédie. Jacques Sereys, trop peu présent, incarne un vieux médecin cynique, désabusé, mais toujours amoureux fou d’une morte. Son phrasé incisif siffle dans ses quelques dialogues avec le commissaire comme des claques.
Un épisode un peu trop lent, un peu trop passéiste. Mais sauvé par de bons comédiens et un scénario assez bien ficelé.
Distribution
Jacques Spiesser : Né en 1947, ce comédien français suit des cours au conservatoire avant de débuter au cinéma en 1972. Il tourne pour les plus grans réalisateurs français (Resnais, Companez, Losey, Annaud, Costa-Gavras, Boisset), aussi bien dans des films grands publics que pour des films d’auteur. Il joue sur les planches les classiques, principalement dans des mise-en-scènes de Francis Huster. Il est reconnu pour son talent à la télévision dans les adaptations des romans de Fred Vargas les enquêtes du commissaire Adamsberg, dans le très savoureux rôle de l’adjoint du commissaire : érudit, raffiné, il prête sa bonhommie au rôle de Danglard. Plus récemment, il est l’interprète principal de sa propre série : Commissaire Magellan. Fin et subtil, capable d’exprimer beaucoup de fêlures et d’émotion à des personnages d’apparence lisse mais dissimulant bien plus de complexité.
Jacques Sereys : Né en 1928, Jacques Sereys débute dans la banque, à Marseille, où il fréquente les notables locaux où il s’attira la sympathie de tout le personnel, par son attitude très théâtrale en permanence et les tirades qu’il décline. Il monte finalement à Paris où il rencontre son épouse la comédienne Philippine Pascal et entre au conservatoire. En 1955, dès la fin de ses études, il intègre la Comédie-Française qu’il n’a plus quitté depuis (hormis une éclipse de 1965 à 1977). Il n’a pratiquement pas joué au cinéma ni à la télévision où on a pu l’applaudir cependant dans une dizaine de représentations d’Au théâtre ce soir. Il incarne pourtant l’un de ses premiers rôles principaux en 2015, dans le rôle de Louis XIV dans de docu-fiction Secrets d’histoire : Louis XIV, l’homme et le roi. C’est véritablement au théâtre que Sereys se rend célèbre, en interprétant les classiques (Molière, Montherlant, Corneille, Feydeau, Castelot, Guitry, Brecht, Shakespeare), sous la direction des plus grands metteur-en-scènes (Roussillon, Roux, Charon, Savary, Cochet, Dux, Manuel) et il s’est lui-même essayé plusieurs fois à l’exercice. Il est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre dans des adaptations d’œuvres de Proust, Daudet, Guitry et Cocteau.
Jacques Giraud : cteur principalement de théâtre, Jacques Giraud était déjà apparu dans la série dans Maigret et la grande perche, dans le petit rôle d’un patron de café auvergnat et avec Jean Richard en 1972 dans Le port des brumes et Pietr-Le-Leton.
Claude Winter : (1931-2011) Comédienne française, née en Chîne, membre de la Comédie-Française, elle en assure l’administration par intérim suite au décès soudain de Jean Le Poulain pendant deux mois et demi. Elle fut membre de la Comédie-Française de 1953 à sa mort où elle a joué Dostoïevski, Rostand, Renard, Tchekhov, Feydeau, Miller, Pinter. Elle prête sa voix au personnage de Lady dans le premier doublage de La belle et le clochard et doubla Elizabeth Taylor, ou Janet Leight dans les années 50 et 60.
Maria Verdi : Née en 1969 en Belgique, après un passage au Conservatoire, elle se rend populaire sur TF1 dans la saga de l’été 1995 Sandra : Princesse rebelle. On l’a surtout vu à la télévision : dans Le pantalon d’Yves Boisset, Les vacances de l’amour, Julie Lescaut, Commissaire Moulin et Un village français. Elle tient un rôle régulier depuis 2010 dans Nicolas Le Floch.
Informations supplémentaires :
• Anne Bellec fait ici sa dernière apparition dans le rôle de Madame Maigret, que son époux appelle pour la seule et unique fois de la série par son prénom : Louise. Au total, elle est apparue sept fois dans la série. Elle ne sera plus que vaguement évoquée par la suite, Maigret lui passant un tendre coup de téléphone dans presque tous les épisodes.
• Il s’agit de l’ultime réalisation de Denys de la Patellière qui a pris sa retraite à la suite de cet épisode.
• L’affaire Saint-Fiacre avait fait l’objet d’une adaptation cinéma remarquée, en 1959, avec Jean Gabin et réalisée par Jean Delanoy.
Hop ! Chronique ! Maintenant que j'ai retrouvé une (petite) télé^^
Chronique 21 :
Maigret – Volume 3 – Episode 5 : Maigret et l’affaire Saint-Fiacre
Maigret – Volume 3 – Episode 5 : Maigret et l’affaire Saint-Fiacre
Première diffusion : 26/10/1995
D’après L’affaire Saint-Fiacre (1932) – Roman
Scénario : Alexandre et Denys de la Patellière
Réalisation : Denys de la Patellière
Interprétation : Anne Bellec (Mme Maigret), Jacques Spiesser (le comte), Pierre Gerard (Jean Metayer), Jacques Giraud (le père Gauthier), Nicolas Moreau (Emile Gauthier), Claude Winter (la comtesse), Maria Verdi (Marie Tatin), Arno Chevrier (le prêtre), Jacques Sereys (le médecin)
Résumé : Maigret retourne à Saint-Fiacre, le village de son enfance, pour empêcher un possible meurtre. La Comtesse de Saint-Fiacre, que Maigret a bien connu enfant, meurt d’une crise cardiaque pendant l’office du dimanche, sous les yeux de Maigret, après avoir ouvert son missel de messe…
Note : 2 sur 4
Critique :
Curieuse adaptation que cette Affaire Saint-Fiacre. De belles promesses, des possibilités, du potentiel, mais cela n’aboutit pas à grand-chose.
Ce roman célère de Simenon a tout pour plaire et il se lit plaisamment. Maigret revient sur les pas de son enfance, perturbé par une menace sourde qui pèse sur la famille de Saint-Fiacre. C’est pour ces comtes que le père du commissaire était régisseur et le petit Jules a donc vécu toute son enfance au château où il aurait du prendre ensuite la place de son père. Finalement entré dans la police, c’est avec des petits pas précieux et anxieux qu’il se rend sur les lieux d’un « possible » crime, qui finit par se produire, d’une façon inattendue et originale.
Il est agréable de voir Maigret prendre autant de précautions avec ces gens, lui qui n’a d’ordinaire que faire des notables. Mais ceux-ci représentent autre chose pour Maigret : seuls liens avec son passé, il conserve une grande déférence par rapport à ce monde qui le fascinait enfant et qu’il avait sans doute idéalisé. Ce cocon familial se fissure peu à peu, s’effrite et s’effondre par plaques. Les Saint-Fiacre restent pour lui les Saint-Fiacre. « Monsieur le Comte »… Il ne parvient pas à l’appeler autrement. C’est d’ailleurs ce que lui reproche son épouse : sa subjectivité à l’égard de ces gens qu’il ne peut voir en coupable, en particulier son suspect principal : le Comte, éternel enfant de cinq ans aux yeux du commissaire. Celui-ci se comporte étrangement, comme retombé en enfance et en admiration devant ce monde fascinant. L’intrigue est ici fidèlement restituée et se suit sans déplaisir particulier.
Mais c’est sans doute là que le bât blesse : on n’éprouve pas non plus vraiment de plaisir à regarder le film. Le scénario s’étire parfois en longueurs ou digressions curieuses. Pourquoi, par exemple, Maigret n’enquête-t-il pas plus avant sur le témoignage du petit garçon qui vient lui confesser savoir qui a volé le missel de la Comtesse ? Pourquoi Maigret, s’il est effectivement ému et troublé par son retour à Saint-Fiacre, s’obstine-t-il à ne pas agir en professionnel. Il se charge lui-même d’une enquête qui, au fond, ne le concerne pas et n’a rien d’officiel ? L’idée est intéressante, mais dure bien trop longtemps.
Pas de rebondissement, pas de coup de théâtre, pas de coup d’éclat, hormis le final, très fidèle au roman. Trop peut-être, car cet aspect grandiloquent du livre n’est pas du meilleur effet et paraît quelque peu déplacé dans un métrage ne laissant guère de place à la fantaisie. On se croirait furieusement dans un Agatha Christie, ce qui n’a pas sa place ici. De même, la musique, dramatique à souhait, est tout à coup bien trop présente en comparaison à son absence presque continue dans le reste du film.
Côté technique, l’image est passée, veillotte, comme sortie d’un film des années 70. La luminosité, très grise dans les extérieurs reflète bien l’atmosphère hivernale mais n’apporte pas de plus-value à la pellicule. Quant aux effets verts des scènes à la bougie, elle révèle un manque de compétence flagrant. Peu de relief, peu de jeux d’ombres, les décors se révèlent plats (en dépit de leur beauté intrinsèque) et les personnages ne sont pas mis en valeur. Une réalisation très plate, sage, molle même, ne porte aucun rythme et seul le talent indéniable des acteurs principaux nous empêche de sombrer dans l’ennui.
Notons donc les magnifiques performances des comédiens. Jacques Spiesser en tête, magnifique en Comte de Saint-Fiacre décadent, conscient de sa propre déchéance et incapable de faire autrement. Il lui reste cependant encore assez de lustre de la grandeur perdue des Saint-Fiacre pour avoir belle allure. Sa performance dans l’ultime confrontation finale est un régal pour les yeux et une véritable leçon de comédie. Jacques Sereys, trop peu présent, incarne un vieux médecin cynique, désabusé, mais toujours amoureux fou d’une morte. Son phrasé incisif siffle dans ses quelques dialogues avec le commissaire comme des claques.
Un épisode un peu trop lent, un peu trop passéiste. Mais sauvé par de bons comédiens et un scénario assez bien ficelé.
Distribution
Jacques Spiesser : Né en 1947, ce comédien français suit des cours au conservatoire avant de débuter au cinéma en 1972. Il tourne pour les plus grans réalisateurs français (Resnais, Companez, Losey, Annaud, Costa-Gavras, Boisset), aussi bien dans des films grands publics que pour des films d’auteur. Il joue sur les planches les classiques, principalement dans des mise-en-scènes de Francis Huster. Il est reconnu pour son talent à la télévision dans les adaptations des romans de Fred Vargas les enquêtes du commissaire Adamsberg, dans le très savoureux rôle de l’adjoint du commissaire : érudit, raffiné, il prête sa bonhommie au rôle de Danglard. Plus récemment, il est l’interprète principal de sa propre série : Commissaire Magellan. Fin et subtil, capable d’exprimer beaucoup de fêlures et d’émotion à des personnages d’apparence lisse mais dissimulant bien plus de complexité.
Jacques Sereys : Né en 1928, Jacques Sereys débute dans la banque, à Marseille, où il fréquente les notables locaux où il s’attira la sympathie de tout le personnel, par son attitude très théâtrale en permanence et les tirades qu’il décline. Il monte finalement à Paris où il rencontre son épouse la comédienne Philippine Pascal et entre au conservatoire. En 1955, dès la fin de ses études, il intègre la Comédie-Française qu’il n’a plus quitté depuis (hormis une éclipse de 1965 à 1977). Il n’a pratiquement pas joué au cinéma ni à la télévision où on a pu l’applaudir cependant dans une dizaine de représentations d’Au théâtre ce soir. Il incarne pourtant l’un de ses premiers rôles principaux en 2015, dans le rôle de Louis XIV dans de docu-fiction Secrets d’histoire : Louis XIV, l’homme et le roi. C’est véritablement au théâtre que Sereys se rend célèbre, en interprétant les classiques (Molière, Montherlant, Corneille, Feydeau, Castelot, Guitry, Brecht, Shakespeare), sous la direction des plus grands metteur-en-scènes (Roussillon, Roux, Charon, Savary, Cochet, Dux, Manuel) et il s’est lui-même essayé plusieurs fois à l’exercice. Il est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre dans des adaptations d’œuvres de Proust, Daudet, Guitry et Cocteau.
Jacques Giraud : cteur principalement de théâtre, Jacques Giraud était déjà apparu dans la série dans Maigret et la grande perche, dans le petit rôle d’un patron de café auvergnat et avec Jean Richard en 1972 dans Le port des brumes et Pietr-Le-Leton.
Claude Winter : (1931-2011) Comédienne française, née en Chîne, membre de la Comédie-Française, elle en assure l’administration par intérim suite au décès soudain de Jean Le Poulain pendant deux mois et demi. Elle fut membre de la Comédie-Française de 1953 à sa mort où elle a joué Dostoïevski, Rostand, Renard, Tchekhov, Feydeau, Miller, Pinter. Elle prête sa voix au personnage de Lady dans le premier doublage de La belle et le clochard et doubla Elizabeth Taylor, ou Janet Leight dans les années 50 et 60.
Maria Verdi : Née en 1969 en Belgique, après un passage au Conservatoire, elle se rend populaire sur TF1 dans la saga de l’été 1995 Sandra : Princesse rebelle. On l’a surtout vu à la télévision : dans Le pantalon d’Yves Boisset, Les vacances de l’amour, Julie Lescaut, Commissaire Moulin et Un village français. Elle tient un rôle régulier depuis 2010 dans Nicolas Le Floch.
Informations supplémentaires :
• Anne Bellec fait ici sa dernière apparition dans le rôle de Madame Maigret, que son époux appelle pour la seule et unique fois de la série par son prénom : Louise. Au total, elle est apparue sept fois dans la série. Elle ne sera plus que vaguement évoquée par la suite, Maigret lui passant un tendre coup de téléphone dans presque tous les épisodes.
• Il s’agit de l’ultime réalisation de Denys de la Patellière qui a pris sa retraite à la suite de cet épisode.
• L’affaire Saint-Fiacre avait fait l’objet d’une adaptation cinéma remarquée, en 1959, avec Jean Gabin et réalisée par Jean Delanoy.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Dans une interviex récente, Antoine Duléry disait que le fils de Simenon, John, pensait qu'il ferait un bon Maigret. Une troisième série est-elle possible ?
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Si on en parle dans la presse alors c'est un Maigret de canard !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Je pense qu'une troisième série est possible. Elle sera différente, forcément, des deux que nous avons connues précédemment, reflétant leur époque propre. Une nouvelle avec Duléry -qui ferait un bon Maigret, je pense- aurait des allures de modernité même s'ils la plaçaient dans les années 20, 30 ou 40. Bonne ou mauvaise chose... ? Ce qui a été fait avec les Agatha Christie ne m'a personnellement pas convaincu dans leurs adaptations françaises, racoleuses et voyeuristes la plupart du temps, à mille lieux des oeuvres originales. Mais après tout... Pourquoi pas ? Cela aurait au moins le mérite de relancer la série et le personnage de Maigret.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Point de vue adaptation étrangère, il existe une série anglaise "Maigret" réalisée au début des années 60 par la BBC, avec l'aval enthousiaste du propre Simenon. La série serait de qualité mais je ne crois pas qu'elle soit sortie en DVD.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
j'en ai entendu parler mais jamais vu, pareil. Il y a une japonaise également, je crois
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Chronique 22 :
Maigret – Volume 3 – Episode 6 : Maigret et le port des brumes
Maigret – Volume 3 – Episode 6 : Maigret et le port des brumes
Première diffusion : 02/02/1996
D’après Le port des brumes (1932) – Roman
Scénario : Guy-Patrick Sainderichin
Réalisation : Charles Nemes
Interprétation : Jean-Claude Dauphin (Grandmaison), Jeanne Marine (Julie), Jean-Marie Cornille (Verduret), Luc Thullier (Grand Louis), Delphine Rich (Hélène Grandmaison), Frédéric Van Den Driessche (Martineau), Albert Delpy (le capitaine du port), Patrick Bordier (Lannec), Rod Goodall (Joris), Rémy Roubakha (l'éclusier), Charles Nemes (le médecin)
Résumé : Un amnésique est retrouvé, errant, dans les rues de Paris. Muet, il porte une perruque sur un crane lisse où une blessure par balle a été parfaitement soigné. Maigret publie son portrait dans les journaux et sa bonne le reconnaît. Il s’agit d’Yves Jorris, capitaine de port. L’homme avait disparu depuis cinq semaines. Maigret le ramène chez lui et cherche à en savoir plus sur lui mais l’homme meurt le lendemain, empoisonné à la strychnine. Maigret s’intéresse alors à l’étrange manège auquel semble se livrer un bateau de pêche…
Note : 3 sur 4
Critique :
Blanc, gris et hanté de brume comme son nom l’indique, cet épisode, fort bien troussé, place Maigret au bord de la mer, comme Simenon aimait souvent à situer les enquêtes de son commissaire. Une évasion supplémentaire de Paris, un peu « d’exotisme » en quelque sorte, dans ce monde du silence. Un beau roman de Simenon, dense, typique de sa première période et de l’avant-guerre, son adaptation respecte à la fois l’œuvre originale et s’autorise quelques modifications.
Dans cette affaire, les témoins sont particulièrement récalcitrants et la vérité ne sera extirpée qu’au forceps. Simple, comme toujours, elle apparaît pourtant comme alambiquée et compliquée par des circonvolutions et digressions pas toujours très utiles. Multiplication des intrigues, surabondance de personnages, grand nombre de décors (belle exploitation de l’Irlande), on se perd parfois à suivre les déambulations de Maigret au milieu des nappes de brouillard et dans lequel nous sommes maintenus. Le scénario nous égare sur une première affaire qui n’a finalement qu’un lointain lien avec ce qui se révélera comme la véritable enquête de Maigret, impliquant le plus grand notable de la ville.
A cet égard, Bruno Cremer joue curieusement dans ce film. La faute, a priori, à une direction d’acteur étrange, chargeant le commissaire d’une mission : être désagréable. Agaçant, colérique, il s’acharne ainsi sur son inspecteur, pour passer ses nerfs semble-t-il. Plus on lui résiste, plus il devient furibond. Si découvrir cette facette du personnage est intéressante, elle n’est pas forcément bien amenée, brutalement exposée et sans motif apparent. Mais cela nous amène à quelques très belles scènes. Les confrontations avec son suspect Grand Louis, impeccablement interprété par Luc Thulier, sont fortes, intenses et pleines d’une violence latente et inhabituelle pour la série. D’autres séquences, très drôles cette fois-ci, entre Maigret et son inspecteur, offrent un croustillant contrepoint à une atmosphère pesante et allègent le sujet.
Nous tentons de suivre les méandres sinueux de ce port des brumes, magnifiquement reconstitué et qui incarne à lui seul un personnage à part entière. Le décor est magnifique et superbement filmé. Maigret se confronte à ce port comme au maire de la ville et comme à Grand Louis. Cet ensemble de « personnages », taiseux, affronte un Maigret obstiné, patient et même malicieux. Cette confrontation ira jusqu’à offrir l’une des scènes les plus marquantes et les plus drôles de la série : Maigret attaqué et assommé se retrouve ligoté et bâillonné à une bite d’amarrage. Découvert au matin par un passant, ce dernier hésite avant de le libérer. Il faut voir Bruno Cremer éructer sur l’homme avant d’opter pour la gentillesse afin d’obtenir gain de cause.
La distribution est, dans l’ensemble, de belle qualité. Quelques figurants irlandais sont, comme d’ordinaire, mal doublés. Mais les deux rôles féminins s’opposent parfaitement, les marins du port sont parfaits dans leur vareuse et seul Jean-Claude Dauphin, dans le rôle du maire Grandmaison, est un peu en-deçà des autres acteurs. Monolithique, figé, il s’exprime d’une voix monocorde très lassante et ne retient finalement pas l’attention.
La réalisation est très belle et intéressante, proposant des séquences jusque là inédites dans un Maigret. La composition des plans est originale, les angles de vue choisis sont davantage étudiés et travaillés que d’ordinaire, les effets de lumière léchés et variés. La musique, discrète, ponctue principalement les scènes nocturnes comme dans la belle scène de planque dans le port.
En dépit de quelques défauts, l’épisode est intéressant à regarder : si l’intrigue est inutilement complexe, la mise en scène est accrocheuse et servie par de bons comédiens et fait passer un bon moment de télévision.
Distribution
Jean-Claude Dauphin : Né en 1948, ce comédien de cinéma et de télévision se fait remarquer en 1968 dans Adolphe ou l’Age tendre et le rend célèbre. Il joue plusieurs fois aux côtés de Claude Jade, Annie Girardot et Philippe Noiret. Voix off de nombreux documentaires français, on le voit surtout à l’heure actuelle dans des téléfilms. Il était déjà apparu dans l’univers de Maigret, en 1975, dans La folle de Maigret.
Luc Thullier : Né en 1964, il joue au cinéma des petits rôles depuis le milieu des années 80 et des personnages de plus grande envergure pour la télévision : Le juge est une femme, Les Cordier, Dolmen, Les Bleus.
Delphine Rich : Née en 1961, cette comédienne est la fille de Claude et Catherine Rich. Elle débute au théâtre en 1972 et on la verra principalement à la télévision : Les Cinq dernières minutes, Les Cœurs brulés, Une femme d’honneur, Les Bœuf-carottes, Orages, Boulevard du Palais, Candice Renoir.
Frédéric Van Den Driessche : Né en 1956, cet acteur français est principalement connu pour son rôle récurrent de Louis Page, qui a fait les beaux jours de France 2 dans les années 2000. Comédien de doublage, il est la voix « officielle » de Liam Neeson, Javier Bardem et Vin Diesel.
Albert Delpy : Né en 1941 à Saïgon, il est le père de Julie Delpy et a notamment joué son père dans les deux films qu’elle a réalisé (Two Days in Paris et Two Days in New-York). Auparavant, il tourne pour les plus grands (Verneuil, Mocky, Polanski, Deray, Poiré, Leconte, Lelouch) et est apparu dans un très grand nombre de téléfilms et séries (Médecin de nuit, Julie Lescaut, Le Comte de Monte-Cristo).
Charles Nemes : Né en 1951, ce réalisateur français, proche de l’équipe du Splendid, écrit et réalise son premier film, Les héros n’ont pas froids aux oreilles en compagnie de Gérard Jugnot. Si le film est un succès, ses réalisations suivantes seront plus confidentielles. Après avoir dirigé Eric et Ramzy dans H durant quatre saisons, il renoue avec le succès en les dirigeant à nouveau dans La tour Montparnasse infernale. Il tourne le second volet cinématographique de Caméra Café en 2009. IL a également écrit quatre romans. Il ne reviendra que tardivement dans Maigret, en 2004 et 2005, pour L’Ombre chinoise, Les petits cochons sans queue et il réalisera l’ultime épisode de la série : Maigret et l’Etoile du nord.
Guy-Patrick Sainderichin : Né en 1950, ce scénariste français débute comme simple technicien de cinéma et de télévision en tant que caméraman. Journaliste et critique de théâtre et de télévision, il officie notamment pour Les cahiers du cinéma. Il écrit la première saison d’Engrenages et écrit plusieurs scénarios de série policière (outre Maigret, on lui doit des Navarro, Section de recherches, Le juge est une femme) et des téléfilms. Il apparaît au cinéma sous la direction d’Olivier Assayas.
Informations supplémentaires :
• Le réalisateur, Charles Nemes, fait une petite apparition dans le film dans le rôle cynique et désabusé d’un médecin.
• L’épisode, tourné en Irlande, reconstitue à la perfection un port de pêche breton des années 50 en France.
D’après Le port des brumes (1932) – Roman
Scénario : Guy-Patrick Sainderichin
Réalisation : Charles Nemes
Interprétation : Jean-Claude Dauphin (Grandmaison), Jeanne Marine (Julie), Jean-Marie Cornille (Verduret), Luc Thullier (Grand Louis), Delphine Rich (Hélène Grandmaison), Frédéric Van Den Driessche (Martineau), Albert Delpy (le capitaine du port), Patrick Bordier (Lannec), Rod Goodall (Joris), Rémy Roubakha (l'éclusier), Charles Nemes (le médecin)
Résumé : Un amnésique est retrouvé, errant, dans les rues de Paris. Muet, il porte une perruque sur un crane lisse où une blessure par balle a été parfaitement soigné. Maigret publie son portrait dans les journaux et sa bonne le reconnaît. Il s’agit d’Yves Jorris, capitaine de port. L’homme avait disparu depuis cinq semaines. Maigret le ramène chez lui et cherche à en savoir plus sur lui mais l’homme meurt le lendemain, empoisonné à la strychnine. Maigret s’intéresse alors à l’étrange manège auquel semble se livrer un bateau de pêche…
Note : 3 sur 4
Critique :
Blanc, gris et hanté de brume comme son nom l’indique, cet épisode, fort bien troussé, place Maigret au bord de la mer, comme Simenon aimait souvent à situer les enquêtes de son commissaire. Une évasion supplémentaire de Paris, un peu « d’exotisme » en quelque sorte, dans ce monde du silence. Un beau roman de Simenon, dense, typique de sa première période et de l’avant-guerre, son adaptation respecte à la fois l’œuvre originale et s’autorise quelques modifications.
Dans cette affaire, les témoins sont particulièrement récalcitrants et la vérité ne sera extirpée qu’au forceps. Simple, comme toujours, elle apparaît pourtant comme alambiquée et compliquée par des circonvolutions et digressions pas toujours très utiles. Multiplication des intrigues, surabondance de personnages, grand nombre de décors (belle exploitation de l’Irlande), on se perd parfois à suivre les déambulations de Maigret au milieu des nappes de brouillard et dans lequel nous sommes maintenus. Le scénario nous égare sur une première affaire qui n’a finalement qu’un lointain lien avec ce qui se révélera comme la véritable enquête de Maigret, impliquant le plus grand notable de la ville.
A cet égard, Bruno Cremer joue curieusement dans ce film. La faute, a priori, à une direction d’acteur étrange, chargeant le commissaire d’une mission : être désagréable. Agaçant, colérique, il s’acharne ainsi sur son inspecteur, pour passer ses nerfs semble-t-il. Plus on lui résiste, plus il devient furibond. Si découvrir cette facette du personnage est intéressante, elle n’est pas forcément bien amenée, brutalement exposée et sans motif apparent. Mais cela nous amène à quelques très belles scènes. Les confrontations avec son suspect Grand Louis, impeccablement interprété par Luc Thulier, sont fortes, intenses et pleines d’une violence latente et inhabituelle pour la série. D’autres séquences, très drôles cette fois-ci, entre Maigret et son inspecteur, offrent un croustillant contrepoint à une atmosphère pesante et allègent le sujet.
Nous tentons de suivre les méandres sinueux de ce port des brumes, magnifiquement reconstitué et qui incarne à lui seul un personnage à part entière. Le décor est magnifique et superbement filmé. Maigret se confronte à ce port comme au maire de la ville et comme à Grand Louis. Cet ensemble de « personnages », taiseux, affronte un Maigret obstiné, patient et même malicieux. Cette confrontation ira jusqu’à offrir l’une des scènes les plus marquantes et les plus drôles de la série : Maigret attaqué et assommé se retrouve ligoté et bâillonné à une bite d’amarrage. Découvert au matin par un passant, ce dernier hésite avant de le libérer. Il faut voir Bruno Cremer éructer sur l’homme avant d’opter pour la gentillesse afin d’obtenir gain de cause.
La distribution est, dans l’ensemble, de belle qualité. Quelques figurants irlandais sont, comme d’ordinaire, mal doublés. Mais les deux rôles féminins s’opposent parfaitement, les marins du port sont parfaits dans leur vareuse et seul Jean-Claude Dauphin, dans le rôle du maire Grandmaison, est un peu en-deçà des autres acteurs. Monolithique, figé, il s’exprime d’une voix monocorde très lassante et ne retient finalement pas l’attention.
La réalisation est très belle et intéressante, proposant des séquences jusque là inédites dans un Maigret. La composition des plans est originale, les angles de vue choisis sont davantage étudiés et travaillés que d’ordinaire, les effets de lumière léchés et variés. La musique, discrète, ponctue principalement les scènes nocturnes comme dans la belle scène de planque dans le port.
En dépit de quelques défauts, l’épisode est intéressant à regarder : si l’intrigue est inutilement complexe, la mise en scène est accrocheuse et servie par de bons comédiens et fait passer un bon moment de télévision.
Distribution
Jean-Claude Dauphin : Né en 1948, ce comédien de cinéma et de télévision se fait remarquer en 1968 dans Adolphe ou l’Age tendre et le rend célèbre. Il joue plusieurs fois aux côtés de Claude Jade, Annie Girardot et Philippe Noiret. Voix off de nombreux documentaires français, on le voit surtout à l’heure actuelle dans des téléfilms. Il était déjà apparu dans l’univers de Maigret, en 1975, dans La folle de Maigret.
Luc Thullier : Né en 1964, il joue au cinéma des petits rôles depuis le milieu des années 80 et des personnages de plus grande envergure pour la télévision : Le juge est une femme, Les Cordier, Dolmen, Les Bleus.
Delphine Rich : Née en 1961, cette comédienne est la fille de Claude et Catherine Rich. Elle débute au théâtre en 1972 et on la verra principalement à la télévision : Les Cinq dernières minutes, Les Cœurs brulés, Une femme d’honneur, Les Bœuf-carottes, Orages, Boulevard du Palais, Candice Renoir.
Frédéric Van Den Driessche : Né en 1956, cet acteur français est principalement connu pour son rôle récurrent de Louis Page, qui a fait les beaux jours de France 2 dans les années 2000. Comédien de doublage, il est la voix « officielle » de Liam Neeson, Javier Bardem et Vin Diesel.
Albert Delpy : Né en 1941 à Saïgon, il est le père de Julie Delpy et a notamment joué son père dans les deux films qu’elle a réalisé (Two Days in Paris et Two Days in New-York). Auparavant, il tourne pour les plus grands (Verneuil, Mocky, Polanski, Deray, Poiré, Leconte, Lelouch) et est apparu dans un très grand nombre de téléfilms et séries (Médecin de nuit, Julie Lescaut, Le Comte de Monte-Cristo).
Charles Nemes : Né en 1951, ce réalisateur français, proche de l’équipe du Splendid, écrit et réalise son premier film, Les héros n’ont pas froids aux oreilles en compagnie de Gérard Jugnot. Si le film est un succès, ses réalisations suivantes seront plus confidentielles. Après avoir dirigé Eric et Ramzy dans H durant quatre saisons, il renoue avec le succès en les dirigeant à nouveau dans La tour Montparnasse infernale. Il tourne le second volet cinématographique de Caméra Café en 2009. IL a également écrit quatre romans. Il ne reviendra que tardivement dans Maigret, en 2004 et 2005, pour L’Ombre chinoise, Les petits cochons sans queue et il réalisera l’ultime épisode de la série : Maigret et l’Etoile du nord.
Guy-Patrick Sainderichin : Né en 1950, ce scénariste français débute comme simple technicien de cinéma et de télévision en tant que caméraman. Journaliste et critique de théâtre et de télévision, il officie notamment pour Les cahiers du cinéma. Il écrit la première saison d’Engrenages et écrit plusieurs scénarios de série policière (outre Maigret, on lui doit des Navarro, Section de recherches, Le juge est une femme) et des téléfilms. Il apparaît au cinéma sous la direction d’Olivier Assayas.
Informations supplémentaires :
• Le réalisateur, Charles Nemes, fait une petite apparition dans le film dans le rôle cynique et désabusé d’un médecin.
• L’épisode, tourné en Irlande, reconstitue à la perfection un port de pêche breton des années 50 en France.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Chronique 23 :
Maigret – Volume 3 – Episode 7 : Maigret en Finlande
Maigret – Volume 3 – Episode 7 : Maigret en Finlande
Première diffusion : 27/09/1996
D’après Un crime en Hollande (1931) – Roman
Scénario : Bernard Marié
Réalisation : Pekka Parikka
Interprétation : Robin Renucci (Jean Duclos), Timo Torikka (Ari), Sara Paavolainen (Elisa Porola), Jonna Järnefelt (Anita Kari), Irina Björklund (Leena Liikanen), Esko Nikkari (Liikanen), Jukka-Pekka Palo (Konrad Porola), Peter Franzen (Leo), Aarno Sulkanen (Norppa)
Résumé : Finlande. Le professeur Duclos, criminologue, est accusé d’avoir tué un homme. Il demande l’assistance de la police française et on lui envoie Maigret. Ce dernier collabore à nouveau avec plaisir avec l’inspecteur Ari, officiellement chargé de l’enquête. Malgré l’attitude désagréable du suspect, le commissaire tente de faire la vérité sur cette affaire, bien plus complexe qu’il y paraît. S’y mêle argent, vengeance, femmes et manipulations.
Note : 4 sur 4
Critique :
Retour en Finlande pour Maigret et quel plaisir ! Habillement transposée des Päys-Bas du roman à la Finlande coproductrice de la série, cet épisode est une belle réussite.
Profitant d’une intrigue plus complexe que d’ordinaire, c’est une véritable histoire policière qui nous est proposée. Une vraie mécanique à la Agatha Christie se met en place dès le placement des personnages. Présentés un par un au cours d’une belle scène d’exposition, en caméra épaule, de multiples tensions apparaissent en quelques minutes. La mort d’un coureur de jupons avéré n’est pas une surprise mais voir un obscur criminologue accourir sur les lieux du crime, une arme à la main, renverse la vapeur. Pourquoi Diable aurait-il commis ce crime ? Ce ne sont pas les mobiles qui manquent… Sauf pour lui ! C’est là que toute la sagacité de Maigret, particulièrement bien secondé par le toujours agréable inspecteur Ari, sera mise à rude épreuve. Le crime lui-même, ingénieusement conçu, implacable, es une belle trouvaille. On comprend mieux l’obstination de Maigret à se rendre dans cette salle de bains trois fois dans le film. Mais le mobile du meurtre, s’il apparaît évident à l’explication finale – quelle belle scène entre Maigret et Ari ! – n’est pourtant pas si évident au premier abord. Car entre les affaires d’argent, d’amour, de sexe, de contrebande, de jalousie et haine, il n’est pas simple de se faire une opinion. Mais qu’importe, car le spectateur n’est jamais perdu malgré la multiplicité des personnages, grâce à des dialogues subtils, parfaitement écrits et mis en scène et à la logique des événements. La solution apparaîtra limpide, triste comme souvent chez Maigret et implacable.
On se régale à suivre Maigret dans cette Finlande campagnarde. Les producteurs ont eu la bonne idée de ne pas réutiliser Helsinki déjà vu dans Maigret et le fantôme, mais plutôt la province. Les maisons de bois et de brique, les canaux, les bistros et le charmant petit hôtel du crime. Le réalisateur du cru, Pekka Parikka, sublime son pays et n’oublie pas son intrigue. Le film est tourné fréquemment en caméra-épaule sans que l’image ne tressaute, bien au contraire, profitant de beaux plan-séquences et de travellings assez peu vus dans la série. L’image est propre, bien nettoyé, lumineuse.
La composition des comédiens est exceptionnelle. Seul Français dans la distribution avec Maigret, Robin Renucci est magnifique en professeur suffisant, tout gonflé et bouffi d’orgueil. Accusé de meurtre, il conserve sa morgue tout du long du métrage et se révèle un personnage amusant, sans jamais tomber dans la caricature. Quant au casting finnois, aucune fausse note à déplorer. Timo Torrika est toujours aussi à l’aise comme faire-valoir de Maigret et son rôle est même gonflé pour l’occasion. Quant au trio de femmes qui gravitaient autour du défunt, elles jouent aussi bien sur la retenue, l’exubérance, le charme, la sensualité troublante, et fascinent toutes trois le commissaire. Celui-ci, plein de compréhension à leur égard, doit pourtant les malmener afin de faire progresser son enquête. Ces scènes, fines, délicates, sont de toute beauté.
Il est également plaisant de revoir Maigret s’attabler – avec plus ou moins de plaisir, il est vrai – devant un bon repas. La cuisine finnoise n’est pas tout à fait à son goût mais, heureusement pour lui, suffisamment de personnes autour de lui sont capables de lui trouver quelque chose de mangeable. Le goût du commissaire pour la vodka est très modéré, mais devant l’absence de fine, de poire ou de cognac, il finira par se faire à cette boisson que l’on boit à toute heure. La bière coule à flot en Finlande et Maigret y fait honneur, vidant des chopes en une gorgée.
Si l’on cherche à être tatillon, s’il faut trouver un point négatif, signalons la musique de Laurent Petit-Gérard, très en-deçà de ses compositions habituelles, sans ses thèmes récurrents et peu inspirés.
Second et donc dernier épisode finnois, le meilleur des deux, Maigret en Finlande est une petite merveille.
Distribution
Robin Renucci : Né en 1956, ce comédien et réalisateur français débute en 1981 après un passage au Conservatoire. On le remarque dans Invitaiton au voyage, Fort Sagane et surtout Masques de Chabrol avec Philippe Noiret, où il se révèle un séducteur troublant et mystérieux. Il participe aussi bien à des films populaires que d’auteurs (il s’est notamment intégré au Mocky Circus, revenu à plusieurs reprises sous la caméra de Jean-Paul Salomé) et passe également beaucoup de temps sur le petit écran dans des téléfilms et plusieurs séries (Les Cordiers, Hitchocok by Mocky) et réalise deux films. Passionné de théâtre, il joue Guitry, Shakespeare, Claudel, Tchekhov, Hugo, Molière ou Ionesco. Il a tenu, de 2009 à 2015, le rôle du maire et médecin Daniel Larcher dans Un village français.
Irina Björklund : Née en 1973 en Suède, cette actrice et chanteuse finlandaise, elle apparaît dans des séries à succès comme Embuscade ou le film Rukajärven tie qui lui fait connaître la renommée. Installée avec son mari acteur Peter Franzén depuis la fin des années 2000, elle se fait remarquer aux côtés de George Clooney dans The American. Elle a sortie deux albums, en français, en 201 et 2014.
Esko Nikkari : (1938-2006) Prolifique acteur finlandais, il est apparu dans plus de 70 films pour le cinéma et quelques rôles à la télévision. Il obtient le prix Jussi du meilleur second rôle en 1990 pour The Match Factory Girl.
Peter Franzen : Acteur finois né en 1971, il remporte son premier gros succès dans On the road to Emmaüs. Il participe à des productions allemandes, anglaises, américaines, suédoises, estoniennes et hongroises, langues qu’il maîtrise. On l’a vu dans CSI : Miami ou True Blood. Récemment, il rejoint le casting de la saison 4 de Vikings en interprétant le rôle du roi Harald.
Dernière édition par Shok Nar le Mer 23 Déc 2015 - 18:29, édité 2 fois
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Et c'est parti pour l'ultime chronique du coffret 3. Après ça, Maigret va prendre un peu de vacances et moi je vais traiter d'autres séries. Faut que je m'aère un brin. ;-)
Chronique 24 :
Maigret – Volume 3 – Episode 8 : Maigret tend un piège
Chronique 24 :
Maigret – Volume 3 – Episode 8 : Maigret tend un piège
Première diffusion : 10/10/1996
D’après Maigret tend un piège (1955) – Roman
Scénario : Bernard Marié
Réalisation : Juraj Herz
Interprétation : Bruno Todeschini (Moncin), Hélène Surgère (Mme Moncin, mère), Laurence Masliah (Mme Moncin), Pascale Vignal (Marthe), Elie Semoun (Rougin), Jean-Claude Frissung (Janvier), Hubert Saint-Macary (le juge Lambert), Gilles Detroit (Josselin), Jean-Noël Brouté (le jeune inspecteur), Victor Garrivier (Tissot), Pierre Baillot (Moers), Jean-Paul Muel (Baron), Hélène Scott (Odile), Jacques Lalande (le tailleur), Dimitri Rafalsky (le marchand de boutons)
Résumé : Cinq femmes ont été sauvagement assassinées, de nuit, dans les rues du XXe arrondissement. La presse est aux aguets, le public a peur et Maigret n’a pas de coupable. Pour arrêter le criminel, il décide, de sa propre initiative, de tendre un piège au criminel, en lui tendant des appâts, qu’il recrute parmi les auxiliaires féminines de la police. A cette fin, il manipule les journalistes pour pousser le coupable à commettre un nouveau crime. Crime qu’il espère bien empêcher…
Note : 4 sur 4
Critique :
Le troisième coffret des Maigret se conclue sur une merveilleuse affaire, grande adaptation d’un grand roman.
Déjà porté à l’écran avec succès par Jean Delanoy avec Gabin en 1958, Maigret tend un piège soutient sans difficulté la comparaison avec son illustre aîné. Episode tendu, sans humour, particulièrement noir, Maigret traque pour la première fois un tueur en série. Ce maniaque sexuel, bien qu’il ne viole pas ses victimes, est un personnage à part dans l’univers de Maigret. Si Simenon a écrit à plusieurs reprises sur le sujet, c’est une des rares fois qu’un personnage de ce genre occupe la place de choix dans la série ; la seule autre sera dans l’avant-dernier épisode, Maigret et les sept petites croix.
C’est dans une atmosphère tendue, sous une canicule écrasante qui frappe Paris, qu’un tueur s’en prend à des femmes dans les rues du XXe arrondissement, les poignardant dans le dos puis en lacérant leurs vêtements. Après cinq meurtres, Maigret espère coincer le meurtrier avant qu’il ne fasse une nouvelle victime. A cette fin, il met en place une mécanique implacable afin de le faire tomber dans un piège. Le scénario réduit ainsi l’affaire d’abord à cette traque, puis au suspect que Maigret parvient à arrêter. Ce minimalisme sied fort bien à l’épisode, écartant toute fioriture. Le ballet des journalistes, traquant à la PJ la moindre information que Maigret voudrait bien leur lâcher est ainsi parfaitement à sa place. La vision des « chiens » de journalistes tournant, virant, suant dans les couloirs de la PJ est une merveille de mise en scène. Maigret manipule la presse qui entend manipuler l’enquête et ils jouent ensemble au chat et à la souris. Les bureaux de la criminelle servent parfaitement leur va et vient.
La traque présente un beau suspens. Si la façon de filmer fait peur au premier abord, la caméra suggestive n’étant pas de bon augure dans Maigret, on est vite rassuré par la virtuosité de la caméra pour instaurer la tension. Entre les « leurres » lâchés dans les rues, les policiers en planque et Maigret qui s’inquiète pour une petite stagiaire et protégée, le film nous nargue en offrant des fausses pistes jusqu’à l’agression ultime grâce à laquelle Maigret peut coincer son suspect. Une brève enquête le mène jusqu’à Moncin, un décorateur d’intérieur raté, superbement interprété par Bruno Todeschini. Aussitôt, Maigret « sent » qu’il tient son coupable. Dès lors, la seconde partie du film se focalise sur la confrontation entre les deux hommes mais aussi avec les femmes qui occupent une part importante dans la vie de Moncin. Celui-ci nous rappelle le dentiste Serre de Maigret et la grande perche, coincé entre sa femme et sa mère. Comme lui, il ne parle pas, ne craque pas. La violence, l’humiliation, la tendresse : rien ne vient à bout de Moncin. Quand un nouveau crime est commis, Maigret comprend qu’une des femmes de Moncin a voulu le disculper. Mais laquelle ? La mère ? Ou la femme ?
L’ultime face à face est exceptionnel de tension et d’interprétation. Un Moncin usé, figé, muet comme une tombe, s’efface devant ses deux femmes, guerrières, qui l’étouffent de leur amour exacerbé. Ce n’est qu’à force de psychologie que Maigret parviendra à découvrir la vérité.
Il y a trop de bonnes scènes pour toutes les citer : la confrontation de Moncin avec sa victime, la reconstitution du crime, les confrontations entre Maigret et le juge d’instruction, les longs travellings dans les locaux de la PJ…
Peu de décors illustrent à la perfection cet épisode : la PJ et ses couloirs interminables, le bureau de Maigret plus sombre que jamais, l’appartement d’artiste de Moncin, l’appartement claustrophobe de Mme Moncin, le bistrot qui offre un peu de détente et, surtout, les rues de Paris. Enfin de Prague…
L’interprétation, comme toujours à cette époque de la série, est remarquable. Todeschini est un Moncin faible, lâche et terrifiant. Son rôle de maniaque sexuel, étouffé, qui restera à jamais le fils de boucher qui a voulu s’élever dans la société sans y être parvenu est impressionnante. Hélène Surgère, la mère, et Laurence Masliah, la femme, créent un carcan inextricable autour de lui. Elie Semoun est impeccable dans un de ses premiers rôles dramatiques, petite fouine de journaliste un peu veule.
Maigret tend un piège offre une magnifique conclusion au troisième coffret des Maigret, un des meilleurs épisodes de la série.
Distribution
Bruno Todeschini : Né en 1962, ce comédien franco-suisse s’illustre notamment sous la direction de Patrice Chéreau et d’André Téchiné dès la fin des années 80. Il tourne fréquemment pour la télévision (Julie Lescaut, Les semailles et les moissons, Le juge est une femme, Petits meurtres en famille, les Rois maudits, Nicolas Le Floch).
Hélène Surgère : (1928-2011) Comédienne principalement de théâtre, elle joue Tchekhov, Molière, Aymé, Sand et Molière. A 81 ans, elle devient sociétaire de la Comédie-Française. On l’a vu à quelques reprises à la télévision dans Série noire, Parfum de famille, Boulevard du Palais et Sœur Thérèse.com.
Laurence Masliah : Née en 1958, cette actrice française est l’élève de Michel Bouquet au Conservatoire et travaille notamment sur les planches dans les années 80. Au cinéma elle tourne pour Godard, Enrico, Girod ou Deville. A la télévision on la voit dans Adresse inconnue, Julie Lescaut, l’Instit, Louis la Brocante et tient un rôle régulier dans Profilages pendant trois saisons. On l’avait déjà vu dans Maigret avec Jean Richard dans Maigret chez le ministre en 1984.
Elie Semoun : Humoriste et acteur français, Elie Semoun se fait connaître principalement pour son duo comique Elie et Dieudonné dans les années 90. Le duo se sépare en 1997 et le comédien œuvre seul sur les planches en one-man show, en duo avec Franck Dubosc pour Les petites annonces d’Elie, tout en poursuivant une carrière cinématographique de plus en plus prolifiqu, alternant les rôles franchement comiques de personnages énervés avec des personnages plus fins. Il incarne notamment le rôle quasi hystérique du Répurgateur dans Kaamelott, et tourne aussi bien pour Baffy, Bathélémy, Podalydès que Mocky.
Gilles Detroit : Acteur et surtout humoriste, il tient depuis 2010 une chronique sur la radio francilienne France Bleue 107.1.
Victor Garrivier : (1931-2004) Acteur français, il est principalement célèbre pour son rôle régulier dans Avocats et associés où il interprétait le rôle d’Antoine Zelder de 1998 à 2004. Au cinéma, on l’a vu chez Tavernier, Chabrol, Robert, Planchon ou Aghion.
Jean-Paul Muel : Né en 1944, il intègre le Magic Circus de Jérôme Savary dans les années 70. Il crée de nombreux spectacles en solo par la suite, mis en scène par Ribes, BIsson ou Marcel. Acteur de seconds rôles, on le voit dans Le sucre, Papy fait de la résistance, les Visiteurs, la Môme. A partir des années 90, il retourne au théâtre travaillant avec Jacques Weber ou John Malkovich. A la télévision, il est apparu dans un grand nombre de séries (Navarro, Série noire, Nestor Burma, Higlander, Les Cordier, Louis Page, Fabien Cosma). Il reviendra en 2000 dans Maigret voit double.
Informations supplémentaires :
• Cet épisode marque la fin d’une époque à plusieurs égards. Le deuxième contrat de Bruno Cremer s’achevait et sa reprise du rôle demeurait incertaine. Il accepta néanmoins de poursuivre pour un troisième contrat de six épisodes.
• C’est également la dernière apparition de Jean-Claude Frissung dans le rôle de Janvier et de Pierre Baillot dans le rôle de Moers. Avec son départ, c’est la fin des inspecteurs « historiques » de Maigret. Eric Prat avait déjà quitté la série depuis La tête d’un homme, diffusé tardivement. Madame Maigret ayant quitté la série avec L’affaire Saint-Fiacre, c’est une page qui se tourne pour la série qui prendra d’autres chemins, notamment, celui de l’adaptation de nouvelles davantage que de romans.
D’après Maigret tend un piège (1955) – Roman
Scénario : Bernard Marié
Réalisation : Juraj Herz
Interprétation : Bruno Todeschini (Moncin), Hélène Surgère (Mme Moncin, mère), Laurence Masliah (Mme Moncin), Pascale Vignal (Marthe), Elie Semoun (Rougin), Jean-Claude Frissung (Janvier), Hubert Saint-Macary (le juge Lambert), Gilles Detroit (Josselin), Jean-Noël Brouté (le jeune inspecteur), Victor Garrivier (Tissot), Pierre Baillot (Moers), Jean-Paul Muel (Baron), Hélène Scott (Odile), Jacques Lalande (le tailleur), Dimitri Rafalsky (le marchand de boutons)
Résumé : Cinq femmes ont été sauvagement assassinées, de nuit, dans les rues du XXe arrondissement. La presse est aux aguets, le public a peur et Maigret n’a pas de coupable. Pour arrêter le criminel, il décide, de sa propre initiative, de tendre un piège au criminel, en lui tendant des appâts, qu’il recrute parmi les auxiliaires féminines de la police. A cette fin, il manipule les journalistes pour pousser le coupable à commettre un nouveau crime. Crime qu’il espère bien empêcher…
Note : 4 sur 4
Critique :
Le troisième coffret des Maigret se conclue sur une merveilleuse affaire, grande adaptation d’un grand roman.
Déjà porté à l’écran avec succès par Jean Delanoy avec Gabin en 1958, Maigret tend un piège soutient sans difficulté la comparaison avec son illustre aîné. Episode tendu, sans humour, particulièrement noir, Maigret traque pour la première fois un tueur en série. Ce maniaque sexuel, bien qu’il ne viole pas ses victimes, est un personnage à part dans l’univers de Maigret. Si Simenon a écrit à plusieurs reprises sur le sujet, c’est une des rares fois qu’un personnage de ce genre occupe la place de choix dans la série ; la seule autre sera dans l’avant-dernier épisode, Maigret et les sept petites croix.
C’est dans une atmosphère tendue, sous une canicule écrasante qui frappe Paris, qu’un tueur s’en prend à des femmes dans les rues du XXe arrondissement, les poignardant dans le dos puis en lacérant leurs vêtements. Après cinq meurtres, Maigret espère coincer le meurtrier avant qu’il ne fasse une nouvelle victime. A cette fin, il met en place une mécanique implacable afin de le faire tomber dans un piège. Le scénario réduit ainsi l’affaire d’abord à cette traque, puis au suspect que Maigret parvient à arrêter. Ce minimalisme sied fort bien à l’épisode, écartant toute fioriture. Le ballet des journalistes, traquant à la PJ la moindre information que Maigret voudrait bien leur lâcher est ainsi parfaitement à sa place. La vision des « chiens » de journalistes tournant, virant, suant dans les couloirs de la PJ est une merveille de mise en scène. Maigret manipule la presse qui entend manipuler l’enquête et ils jouent ensemble au chat et à la souris. Les bureaux de la criminelle servent parfaitement leur va et vient.
La traque présente un beau suspens. Si la façon de filmer fait peur au premier abord, la caméra suggestive n’étant pas de bon augure dans Maigret, on est vite rassuré par la virtuosité de la caméra pour instaurer la tension. Entre les « leurres » lâchés dans les rues, les policiers en planque et Maigret qui s’inquiète pour une petite stagiaire et protégée, le film nous nargue en offrant des fausses pistes jusqu’à l’agression ultime grâce à laquelle Maigret peut coincer son suspect. Une brève enquête le mène jusqu’à Moncin, un décorateur d’intérieur raté, superbement interprété par Bruno Todeschini. Aussitôt, Maigret « sent » qu’il tient son coupable. Dès lors, la seconde partie du film se focalise sur la confrontation entre les deux hommes mais aussi avec les femmes qui occupent une part importante dans la vie de Moncin. Celui-ci nous rappelle le dentiste Serre de Maigret et la grande perche, coincé entre sa femme et sa mère. Comme lui, il ne parle pas, ne craque pas. La violence, l’humiliation, la tendresse : rien ne vient à bout de Moncin. Quand un nouveau crime est commis, Maigret comprend qu’une des femmes de Moncin a voulu le disculper. Mais laquelle ? La mère ? Ou la femme ?
L’ultime face à face est exceptionnel de tension et d’interprétation. Un Moncin usé, figé, muet comme une tombe, s’efface devant ses deux femmes, guerrières, qui l’étouffent de leur amour exacerbé. Ce n’est qu’à force de psychologie que Maigret parviendra à découvrir la vérité.
Il y a trop de bonnes scènes pour toutes les citer : la confrontation de Moncin avec sa victime, la reconstitution du crime, les confrontations entre Maigret et le juge d’instruction, les longs travellings dans les locaux de la PJ…
Peu de décors illustrent à la perfection cet épisode : la PJ et ses couloirs interminables, le bureau de Maigret plus sombre que jamais, l’appartement d’artiste de Moncin, l’appartement claustrophobe de Mme Moncin, le bistrot qui offre un peu de détente et, surtout, les rues de Paris. Enfin de Prague…
L’interprétation, comme toujours à cette époque de la série, est remarquable. Todeschini est un Moncin faible, lâche et terrifiant. Son rôle de maniaque sexuel, étouffé, qui restera à jamais le fils de boucher qui a voulu s’élever dans la société sans y être parvenu est impressionnante. Hélène Surgère, la mère, et Laurence Masliah, la femme, créent un carcan inextricable autour de lui. Elie Semoun est impeccable dans un de ses premiers rôles dramatiques, petite fouine de journaliste un peu veule.
Maigret tend un piège offre une magnifique conclusion au troisième coffret des Maigret, un des meilleurs épisodes de la série.
Distribution
Bruno Todeschini : Né en 1962, ce comédien franco-suisse s’illustre notamment sous la direction de Patrice Chéreau et d’André Téchiné dès la fin des années 80. Il tourne fréquemment pour la télévision (Julie Lescaut, Les semailles et les moissons, Le juge est une femme, Petits meurtres en famille, les Rois maudits, Nicolas Le Floch).
Hélène Surgère : (1928-2011) Comédienne principalement de théâtre, elle joue Tchekhov, Molière, Aymé, Sand et Molière. A 81 ans, elle devient sociétaire de la Comédie-Française. On l’a vu à quelques reprises à la télévision dans Série noire, Parfum de famille, Boulevard du Palais et Sœur Thérèse.com.
Laurence Masliah : Née en 1958, cette actrice française est l’élève de Michel Bouquet au Conservatoire et travaille notamment sur les planches dans les années 80. Au cinéma elle tourne pour Godard, Enrico, Girod ou Deville. A la télévision on la voit dans Adresse inconnue, Julie Lescaut, l’Instit, Louis la Brocante et tient un rôle régulier dans Profilages pendant trois saisons. On l’avait déjà vu dans Maigret avec Jean Richard dans Maigret chez le ministre en 1984.
Elie Semoun : Humoriste et acteur français, Elie Semoun se fait connaître principalement pour son duo comique Elie et Dieudonné dans les années 90. Le duo se sépare en 1997 et le comédien œuvre seul sur les planches en one-man show, en duo avec Franck Dubosc pour Les petites annonces d’Elie, tout en poursuivant une carrière cinématographique de plus en plus prolifiqu, alternant les rôles franchement comiques de personnages énervés avec des personnages plus fins. Il incarne notamment le rôle quasi hystérique du Répurgateur dans Kaamelott, et tourne aussi bien pour Baffy, Bathélémy, Podalydès que Mocky.
Gilles Detroit : Acteur et surtout humoriste, il tient depuis 2010 une chronique sur la radio francilienne France Bleue 107.1.
Victor Garrivier : (1931-2004) Acteur français, il est principalement célèbre pour son rôle régulier dans Avocats et associés où il interprétait le rôle d’Antoine Zelder de 1998 à 2004. Au cinéma, on l’a vu chez Tavernier, Chabrol, Robert, Planchon ou Aghion.
Jean-Paul Muel : Né en 1944, il intègre le Magic Circus de Jérôme Savary dans les années 70. Il crée de nombreux spectacles en solo par la suite, mis en scène par Ribes, BIsson ou Marcel. Acteur de seconds rôles, on le voit dans Le sucre, Papy fait de la résistance, les Visiteurs, la Môme. A partir des années 90, il retourne au théâtre travaillant avec Jacques Weber ou John Malkovich. A la télévision, il est apparu dans un grand nombre de séries (Navarro, Série noire, Nestor Burma, Higlander, Les Cordier, Louis Page, Fabien Cosma). Il reviendra en 2000 dans Maigret voit double.
Informations supplémentaires :
• Cet épisode marque la fin d’une époque à plusieurs égards. Le deuxième contrat de Bruno Cremer s’achevait et sa reprise du rôle demeurait incertaine. Il accepta néanmoins de poursuivre pour un troisième contrat de six épisodes.
• C’est également la dernière apparition de Jean-Claude Frissung dans le rôle de Janvier et de Pierre Baillot dans le rôle de Moers. Avec son départ, c’est la fin des inspecteurs « historiques » de Maigret. Eric Prat avait déjà quitté la série depuis La tête d’un homme, diffusé tardivement. Madame Maigret ayant quitté la série avec L’affaire Saint-Fiacre, c’est une page qui se tourne pour la série qui prendra d’autres chemins, notamment, celui de l’adaptation de nouvelles davantage que de romans.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Il est amusant qu'une anthologie comme Poirot ait commencé par les nouvelles et s'est achevée par les romans alors que Maigret fait plutôt l'inverse ! Est-ce parce que Simenon est moins connu pour ses nouvelles (genre très méprisé en France aujourd'hui) ?
Encore une saison achevée, caramba, et avec brio comme toujours, Shok Nar ! Quelle est la suite du programme donc ?
Encore une saison achevée, caramba, et avec brio comme toujours, Shok Nar ! Quelle est la suite du programme donc ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Poirot utilisait un format court tandis que Maigret optait pour un format téléfilm. J'imagine que c'est la raison principale.
Dans Maigret, il y a une volonté affichée de s'inspirer des nouvelles pour en faire des choses très différentes. On y arrivera dans le 4e coffret et pas pour le meilleur. D'ailleurs, la série reviendra aux formats "romans" par la suite. Et, par illeurs, les nouvelles de Maigret sont en deça des romans, clairement.
La suite : Murdoch Saison 2 déjà. Après, je ne sais pas encore. soit la saison 3, soit Lewis, soit Barnaby... Quelque chose comme ça ;-)
Et merci :)
Dans Maigret, il y a une volonté affichée de s'inspirer des nouvelles pour en faire des choses très différentes. On y arrivera dans le 4e coffret et pas pour le meilleur. D'ailleurs, la série reviendra aux formats "romans" par la suite. Et, par illeurs, les nouvelles de Maigret sont en deça des romans, clairement.
La suite : Murdoch Saison 2 déjà. Après, je ne sais pas encore. soit la saison 3, soit Lewis, soit Barnaby... Quelque chose comme ça ;-)
Et merci :)
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Le volume 3 de Maigret par Shok Nar est en ligne!
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1990/maigret-bruno-cremer-1991-2005/volume-3
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1990/maigret-bruno-cremer-1991-2005/volume-3
Invité- Invité
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Rowan Atkinson bientôt en Maigret sur France 3 !è
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18649605.html
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18649605.html
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Ce sera amusant de voir Atkinson dans un rôle dramatique !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
en photo, il est déjà convaincant :)
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
On m'a demandé son retour, on me le réclame à corps et à cris !
il est donc revenu. :)
il est donc revenu. :)
Maigret – Volume 4 – Episode 1 : Maigret et l’enfant de chœur
Première diffusion : 03/10/1997
D’après Le témoignage de l’enfant de chœur (1946) – Nouvelle
Scénario : Dominique Roulet et Pierre Granier-Deferre
Réalisation : Pierre Granier-Deferre
Interprétation : Stanislas Crevillen (Etienne), Anne Roussel (Hélène), Ginette Garcin (Denise), Jacqueline Jehanneuf (Marthe), Sylvie Granotier (Mme Dupin-Duclos), Roger Dumas (M. Dupin-Duclos), Jean Martin (le juge Mézières), Philippe Duclos (Thiberge), Steve Kalfa (Castagnet), André Penvern (Luchard), Jacques Goasguen (le curé)
Résumé : Dans une petite ville de l’Est de la France, le jeune Etienne, enfant de chœur sur le chemin de l’église, découvre un cadavre et de celui qu’il décrit au commissaire comme étant l’assassin, un homme aux yeux noirs. Malheureusement, depuis, aucune trace du corps. Maigret, sceptique, décide d’enquêter malgré tout sur la base de ce témoignage, sujet à caution.
Note : 3 sur 4
Critique :
Episode sympathique que ce témoignage de l’enfant de chœur, qui se déroule au rythme tranquille d’une petite ville de province.
L’intrigue sert ici de prétexte à la description du microcosme d’une rue, arpentée en long et en large par un Maigret qui aimerait croire cet enfant mais que pratiquement tout le monde décrit comme un menteur. Le scénario évoque le roman Monsieur Galet décédé sans en avoir les malicieuses descriptions et adapte très librement une petite nouvelle fort simple. Il permet aux comédiens du jour de proposer une succession de duos, voire de duels, entre eux et Bruno Cremer. Dans une étude psychologique assez poussée, le film dresse le portrait des besogneux, des bourgeois, des riches et des « entre-deux ». Le commissaire tâche de ne pas prendre partie, au moins au début. Mais, peu à peu, des sympathies inattendues pointent pour certains de ces suspects, pleine de compréhension et de tendresse.
Bruno Cremer excelle réellement dans le rôle et ne s’en est pas encore lassé comme ce sera par la suite. Il paraît prendre sous son aile le petit Stanislas Crevillen, le mettant en valeur avec sympathie et bonhommie. Celui-ci joue particulièrement bien, ce qui reste rare pour les enfants, très juste et fin. A nouveau, le reste de la distribution est impeccable, point fort de l’épisode. Les épisodes de Maigret mettant en scène des enfants sont généralement très réussis. Dans ce registre, il convient de signaler les futurs Maigret à l’école et Maigret (2002) et les sept petites croix (2005). Dans chacune de ces histoires, la relation qu’entretiennent le commissaire et le petit, est particulièrement tendre.
Il est cependant regrettable que la résolution de l’affaire soit pratiquement éventée dès les premières minutes de l’épisode, faute à un procédé de montage stupide consistant à montrer le regard de l’assassin. Au cinéma, à la télévision, au théâtre, il n’est rien de plus évocateur que les yeux d’un acteur, qui véhicule autant d’émotions qu’il le souhaite par un simple regard. Si l’image reste ici fugace, elle est suffisamment évocatrice pour nous permettre d’identifier le meurtrier à la première vision de celui-ci.
Si l’histoire se délaie un peu trop, faute à un format originel trop court, ce Témoignage de l’enfant de chœur demeure un épisode attachant, bien réalisé, tout en se limitant à un minimum de décor et de personnages. Economique, précis, l’épisode offre, de plus, une jolie évocation de l’enfance du commissaire, par petites touches plaisantes
Distribution
Stanislas Forlani Crevillen : Né en 1982, ce comédien spécialiste de doublage, débute très jeune sa carrière en 1991 avec Génial mes parents divorcent, en 1991, dans le rôle de Nestor. On le voit grandir à la télévision dans Julie Lescaut, les Cordier, l’Instit, Famille d’accueil, ou Joséphine Ange gardien. Au cinéma, il évolue chez Michel Blanc : Mauvaise passe, ou Francis Veber : le Placard. Il est la voix régulière de Darren Criss dans Glee.
Anne Roussel : Née en 1960, cette comédienne de théâtre et de cinéma est apparu dans les marmottes et les truffes. Elle joue au théâtre dans Shakespeare, Assous, ou Kafka. Elle campe le personnage régulier de Gabrielle Peyrac dans Equipe médicale d’urgence.
Ginette Garcin : (1928-2010) Elle débute sa carrière dans l’opérette Avec le soleil, en 1942. Première interprète de Bobby Lapointe et de Jean Yanne, elle débute au cinéma dans les années 70. Elle tourne pour Audiard, Lelouch, Yanne, Boisset et Tachella. Elle obtient un gros succès à la télévision dans Marc et Sophie. Auteur de la pièce le Clan des veuves¸ elle y obtient un énorme succès en compagnie de Jackie Sardou. De 2001 à sa mort en 2010, elle joue dans Famille d’accueil, et on la voit encore dans la Beuze ou les Dalton. Elle décède d’un cancer du colon, quelques jours après avoir terminé le tournage de son ultime épisode de Famille d’accueil.
Sylvie Granotier : Née en 1951 à Alger, cette comédienne joue depuis les années 80 au cinéma et à la télévision, chez Leconte, Corneau ou Jugnot. Elle joue depuis 2016 dans Baron noir. Elle est également un auteur reconnu de romans policiers (Mort sans lendemain, Dodo, Double je, la Rigole du diable) et une traductrice de romans de langue anglaise.
Roger Dumas : Né en 1932, il joue principalement au théâtre à ses débuts, chez Hossein et Michel de Ré. Mais on le voit également au cinéma dans un très grand nombre de seconds rôles prestigieux, aux côtés de Belmondo ou De Funès, dans l’homme de Rio et Pouic-Pouic. Il joue régulièrement pour Chabrol comme pour Assayas, Denys de la Patellière ou Claude Berri. Il joue aux côtés de Raymond Souplex dans les cinq dernières minutes en 1962, ou dans Navarrin, Julie Lescaut. Auteur de chansoin avec Jean-Jacques Debout, il est notamment l’auteur des parôles du générique de Capitaine Flam et a régulièrement composé pour Chantal Goya et Sylvie Vartan.
Jean Martin : (1922-2009) Il débute au théâtre dans des créations de Beckett, Adamov et Ionesco. Il crée le personnage de Lucky dans En attendant Godot en 1953. Il trouve son premier rôle au cinéma en 1942 dans l’adaptation du roman de Maigret Cécile est morte de Jean Delanoy, dans le petit rôle du garçon d’étage. Son rôle le plus important est dans la bataille d’Alger. Inquiétant grand maître dans le feuilleton fantastique les Compagnons de Baal en 1968, il participe à l’émission pour enfants Récré A2 dans les années 80. Il est la voix de l’Oiseau dans le roi et l’oiseau.
Philippe Duclos : Comédien français, il débute par le Cours Florent et travaille avec Daniel Mesguich. On le voit dans De gré ou de force, et dans le rôle récurrent du juge d’instruction de la série télévisée Engrenages depuis 2005. Il joue au théâtre chez Shakespeare, Bergman, Marivaux, Sartre ou Duras.
André Penvern : Né en 1947, il joue au cinéma pour les plus grands réalisateurs, Chabrol, Cayatte, Preminger, Oury, Frankesnheimer ou Polansky. Il interprète, de 1982 à 1989 le rôle de l’inspecteur Castaing dans les enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard.
D’après Le témoignage de l’enfant de chœur (1946) – Nouvelle
Scénario : Dominique Roulet et Pierre Granier-Deferre
Réalisation : Pierre Granier-Deferre
Interprétation : Stanislas Crevillen (Etienne), Anne Roussel (Hélène), Ginette Garcin (Denise), Jacqueline Jehanneuf (Marthe), Sylvie Granotier (Mme Dupin-Duclos), Roger Dumas (M. Dupin-Duclos), Jean Martin (le juge Mézières), Philippe Duclos (Thiberge), Steve Kalfa (Castagnet), André Penvern (Luchard), Jacques Goasguen (le curé)
Résumé : Dans une petite ville de l’Est de la France, le jeune Etienne, enfant de chœur sur le chemin de l’église, découvre un cadavre et de celui qu’il décrit au commissaire comme étant l’assassin, un homme aux yeux noirs. Malheureusement, depuis, aucune trace du corps. Maigret, sceptique, décide d’enquêter malgré tout sur la base de ce témoignage, sujet à caution.
Note : 3 sur 4
Critique :
Episode sympathique que ce témoignage de l’enfant de chœur, qui se déroule au rythme tranquille d’une petite ville de province.
L’intrigue sert ici de prétexte à la description du microcosme d’une rue, arpentée en long et en large par un Maigret qui aimerait croire cet enfant mais que pratiquement tout le monde décrit comme un menteur. Le scénario évoque le roman Monsieur Galet décédé sans en avoir les malicieuses descriptions et adapte très librement une petite nouvelle fort simple. Il permet aux comédiens du jour de proposer une succession de duos, voire de duels, entre eux et Bruno Cremer. Dans une étude psychologique assez poussée, le film dresse le portrait des besogneux, des bourgeois, des riches et des « entre-deux ». Le commissaire tâche de ne pas prendre partie, au moins au début. Mais, peu à peu, des sympathies inattendues pointent pour certains de ces suspects, pleine de compréhension et de tendresse.
Bruno Cremer excelle réellement dans le rôle et ne s’en est pas encore lassé comme ce sera par la suite. Il paraît prendre sous son aile le petit Stanislas Crevillen, le mettant en valeur avec sympathie et bonhommie. Celui-ci joue particulièrement bien, ce qui reste rare pour les enfants, très juste et fin. A nouveau, le reste de la distribution est impeccable, point fort de l’épisode. Les épisodes de Maigret mettant en scène des enfants sont généralement très réussis. Dans ce registre, il convient de signaler les futurs Maigret à l’école et Maigret (2002) et les sept petites croix (2005). Dans chacune de ces histoires, la relation qu’entretiennent le commissaire et le petit, est particulièrement tendre.
Il est cependant regrettable que la résolution de l’affaire soit pratiquement éventée dès les premières minutes de l’épisode, faute à un procédé de montage stupide consistant à montrer le regard de l’assassin. Au cinéma, à la télévision, au théâtre, il n’est rien de plus évocateur que les yeux d’un acteur, qui véhicule autant d’émotions qu’il le souhaite par un simple regard. Si l’image reste ici fugace, elle est suffisamment évocatrice pour nous permettre d’identifier le meurtrier à la première vision de celui-ci.
Si l’histoire se délaie un peu trop, faute à un format originel trop court, ce Témoignage de l’enfant de chœur demeure un épisode attachant, bien réalisé, tout en se limitant à un minimum de décor et de personnages. Economique, précis, l’épisode offre, de plus, une jolie évocation de l’enfance du commissaire, par petites touches plaisantes
Distribution
Stanislas Forlani Crevillen : Né en 1982, ce comédien spécialiste de doublage, débute très jeune sa carrière en 1991 avec Génial mes parents divorcent, en 1991, dans le rôle de Nestor. On le voit grandir à la télévision dans Julie Lescaut, les Cordier, l’Instit, Famille d’accueil, ou Joséphine Ange gardien. Au cinéma, il évolue chez Michel Blanc : Mauvaise passe, ou Francis Veber : le Placard. Il est la voix régulière de Darren Criss dans Glee.
Anne Roussel : Née en 1960, cette comédienne de théâtre et de cinéma est apparu dans les marmottes et les truffes. Elle joue au théâtre dans Shakespeare, Assous, ou Kafka. Elle campe le personnage régulier de Gabrielle Peyrac dans Equipe médicale d’urgence.
Ginette Garcin : (1928-2010) Elle débute sa carrière dans l’opérette Avec le soleil, en 1942. Première interprète de Bobby Lapointe et de Jean Yanne, elle débute au cinéma dans les années 70. Elle tourne pour Audiard, Lelouch, Yanne, Boisset et Tachella. Elle obtient un gros succès à la télévision dans Marc et Sophie. Auteur de la pièce le Clan des veuves¸ elle y obtient un énorme succès en compagnie de Jackie Sardou. De 2001 à sa mort en 2010, elle joue dans Famille d’accueil, et on la voit encore dans la Beuze ou les Dalton. Elle décède d’un cancer du colon, quelques jours après avoir terminé le tournage de son ultime épisode de Famille d’accueil.
Sylvie Granotier : Née en 1951 à Alger, cette comédienne joue depuis les années 80 au cinéma et à la télévision, chez Leconte, Corneau ou Jugnot. Elle joue depuis 2016 dans Baron noir. Elle est également un auteur reconnu de romans policiers (Mort sans lendemain, Dodo, Double je, la Rigole du diable) et une traductrice de romans de langue anglaise.
Roger Dumas : Né en 1932, il joue principalement au théâtre à ses débuts, chez Hossein et Michel de Ré. Mais on le voit également au cinéma dans un très grand nombre de seconds rôles prestigieux, aux côtés de Belmondo ou De Funès, dans l’homme de Rio et Pouic-Pouic. Il joue régulièrement pour Chabrol comme pour Assayas, Denys de la Patellière ou Claude Berri. Il joue aux côtés de Raymond Souplex dans les cinq dernières minutes en 1962, ou dans Navarrin, Julie Lescaut. Auteur de chansoin avec Jean-Jacques Debout, il est notamment l’auteur des parôles du générique de Capitaine Flam et a régulièrement composé pour Chantal Goya et Sylvie Vartan.
Jean Martin : (1922-2009) Il débute au théâtre dans des créations de Beckett, Adamov et Ionesco. Il crée le personnage de Lucky dans En attendant Godot en 1953. Il trouve son premier rôle au cinéma en 1942 dans l’adaptation du roman de Maigret Cécile est morte de Jean Delanoy, dans le petit rôle du garçon d’étage. Son rôle le plus important est dans la bataille d’Alger. Inquiétant grand maître dans le feuilleton fantastique les Compagnons de Baal en 1968, il participe à l’émission pour enfants Récré A2 dans les années 80. Il est la voix de l’Oiseau dans le roi et l’oiseau.
Philippe Duclos : Comédien français, il débute par le Cours Florent et travaille avec Daniel Mesguich. On le voit dans De gré ou de force, et dans le rôle récurrent du juge d’instruction de la série télévisée Engrenages depuis 2005. Il joue au théâtre chez Shakespeare, Bergman, Marivaux, Sartre ou Duras.
André Penvern : Né en 1947, il joue au cinéma pour les plus grands réalisateurs, Chabrol, Cayatte, Preminger, Oury, Frankesnheimer ou Polansky. Il interprète, de 1982 à 1989 le rôle de l’inspecteur Castaing dans les enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Merci.
prochainement, Maigret et le Liberty Bar. ;-)
prochainement, Maigret et le Liberty Bar. ;-)
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 2 : Maigret et le Liberty Bar
Première diffusion : 17/10/1997
D’après Liberty bar (1932) – Roman
Scénario : Bernard Marié
Réalisation : Michel Favart
Interprétation : Pascale Roberts (Mado), Marina Golovine (Sylvie), Françoise Christophe (Madame Martini), Jeanne Goupil (Gina Martini), Philippe Uchan (Boutigues), Eric Boucher (Joseph), Gavin Van Den Berg (Harry Brown), Graham Clarke (Yann), Pascal Leclair (un gardien de la paix), Nigel Kent (le chauffeur de taxi)
Résumé : Côte d’Azur. William Brown, riche Australien, est poignardé et revient mourir à sa villa. Les deux femmes avec qui il vit, tentent de s’enfuir mais leur voiture a un accident. Incarcérées, elles attendent la venue de Maigret, venu prêter main forte à l’inspecteur Boutigues, dépassé par la situation.
Note : 2 sur 4
Critique :
Les Maigret se suivent et ne se ressemblent pas. Voici une histoire de femmes, de jalousie, de vengeance, de sexe et de passion dévorante.
Maigret et le Liberty Bar est un des épisodes les plus sordides de la série, plein d’une noirceur savamment distillée au cœur de rencontres « simenonienne » et de personnages désespérés, accrochés au crépuscule de leur existence. La peinture sociale est au vitriol et nul ne sera épargné. Petites gens, fausses bourgeoises et réussite à l’américaine. L’argent détruit le cœur de l’homme, pourrit son âme et le pousse au vice : telle pourrait être la morale de cette histoire qui ne débute pas sous les meilleurs auspices. La scène d’introduction est étrange, on n’y comprend pas grand-chose. Est-ce le montage ou tout simplement la direction d’acteur qui pèche ? Deux femmes sont en fuite d’on ne sait quoi, frivoles d’apparence, fragiles psychologiquement comprend-on rapidement. Mais elles ne sont absolument pas crédibles dans leur rôle, surjouent abondamment et la scène de leur accident est risible.
Que vient donc faire Maigret dans cette affaire ? Débarquant d’un magnifique avion à hélice, on le découvre tout sourire sous le soleil des cigales. Il déchante bien vite en découvrant celui qui se révélera son nouvel assistant, du moins pour cette affaire : l’inspecteur Boutigues. Ridicule, idiot, heureusement qu’il aime la vie, cela procure au moins quelques bons moments en sa compagnie, notamment l’apéritif partagé avec le commissaire, d’autant plus que le personnage est bien interprété.
Si les autres comédiens ne sont guère remarquables, Pascale Roberts, en revanche, illumine l’épisode, par un jeu complexe, déclinaison subtile d’une femme épuisée, au bout du rouleau, tentant malgré tout de faire bonne figure. L’attachement que Maigret éprouve à son égard est tellement bien écrit et joué que nous le partageons aussitôt. Tendre, pathétique, lâche, à la fois séduisante et repoussante, Mado est une figure typique des Maigret, de ces Madones brisées par la vie et par les hommes. Prisonnière de ses fantômes, elle se réfugie dans l’alcool car elle ne sait plus rien faire d’autre, ni penser, ni aimer, ni haïr.
Profitons-en, nous n’en reverrons pas de sitôt.
Mais ce Liberty Bar n’est pourtant pas très palpitant. Ce lourd soleil amoindrit tous les effets de noirceurs amorcés dans l’introduction pour proposer une ballade dans le Sud de la France. Comment se passionner pour une victime dont on ne sait rien ? Rarement la personnification du mort aura été aussi pauvre et hormis le chassé croisé entre les quatre femmes « du mort » présente un peu de piquant. Le doublage des comédiens étrangers est, une fois encore, particulièrement raté.
La série amorce, lentement, son déclin, déclin dont elle se remettra, mais nous n’y sommes pas encore…
Distribution
Pascale Roberts : Née en 1933, elle joue aussi bien au théâtre, à la télévision ou au cinéma. On la voit devant la caméra de Christian-Jaque, Yves Allégret, Marc Berthomieu, Jean Giraut, Philippe de Broca, Jean-Loup Hubert, Jean-Pierre Mocky ou Max Pécas. Figure régulière du cinéma de Robert Guédiguian, elle trouve son rôle le plus célèbre en 1974 dans Dupont-Lajoie, d’Yves Boisset, aux côtés de Jean Carmet. Après une trentaine de téléfilms et apparitions dans des séries, elle joue, de 2008 à 2015, le rôle régulier de Wanda Legendre dans Plus belle la vie.
Marina Golovine : Née en 1976, cette comédienne est l’arrière-petite-fille de Michel Simon. Elle joue au cinéma chez Goretta ou Chéreau et à la télévision sous la direction de José Pinheiro.
Françoise Christophe : (1923-2012) Elle suit les cours de René Simon puis de Lucien Nat et entre en 1941 au Conservatoire où elle obtient un second prix de comédie. Elle joue chez Henri Decoin et dans Fantomas en 1946. Elle retrouve cet univers en 1967 dans Fantomas contre Scotland Yard avec Jean Marais et Louis de Funès. Pensionnaire de la Comédie Française, elle y joue Musset, Giraudoux, Molière et Rostand. Elle était déjà apparue dans l’univers de Maigret avec Un échec de Maigret, avec Jean Richard, en 1987.
Jeanne Goupil : Née en 1950, cette comédienne de télévision et de cinéma débute en 1970 dans Mais ne nous délivrez pas du mal, premier long métrage de Joël Séria dont elle partage la vie. Elle tourne encore pour lui les Galettes de Pont-Aven, avec Jean-Pierre Marielle et Claude Piéplu. Elle également artiste peintre sous le nom de Jeanne K. Lichtlé.
Philippe Uchan : Né en 1962, Uchan est un acteur, metteur en scène et chanteur français. Après un passage au Conservatoire de Toulouse, il monte à Paris pour suivre les cours du Cours Florent et entre au Conservatoire national d’art dramatique en 1985, en compagnie de Denys Podalydès. Au théâtre, il a joué Molière, Hugo, Giraudoux, Marivaux sous la direction de Jean-Luc Tardieu ou Pierre Mondy. Grâce à Yves Robert, il obtient le César du meilleur espoir masculin en 1990 pour le rôle de Bouzigue (sic !) dans le Château de ma mère. Depuis, il tourne régulièrement pour Albert Dupontel et Bruno Podalydès.
Informations supplémentaires :
• L’épisode a été tourné en Afrique du Sud.
• Bruno Cremer, sans doute malade pendant le tournage, apparaît parfois fatigué, bouffi et sa prise de poids est manifeste.
D’après Liberty bar (1932) – Roman
Scénario : Bernard Marié
Réalisation : Michel Favart
Interprétation : Pascale Roberts (Mado), Marina Golovine (Sylvie), Françoise Christophe (Madame Martini), Jeanne Goupil (Gina Martini), Philippe Uchan (Boutigues), Eric Boucher (Joseph), Gavin Van Den Berg (Harry Brown), Graham Clarke (Yann), Pascal Leclair (un gardien de la paix), Nigel Kent (le chauffeur de taxi)
Résumé : Côte d’Azur. William Brown, riche Australien, est poignardé et revient mourir à sa villa. Les deux femmes avec qui il vit, tentent de s’enfuir mais leur voiture a un accident. Incarcérées, elles attendent la venue de Maigret, venu prêter main forte à l’inspecteur Boutigues, dépassé par la situation.
Note : 2 sur 4
Critique :
Les Maigret se suivent et ne se ressemblent pas. Voici une histoire de femmes, de jalousie, de vengeance, de sexe et de passion dévorante.
Maigret et le Liberty Bar est un des épisodes les plus sordides de la série, plein d’une noirceur savamment distillée au cœur de rencontres « simenonienne » et de personnages désespérés, accrochés au crépuscule de leur existence. La peinture sociale est au vitriol et nul ne sera épargné. Petites gens, fausses bourgeoises et réussite à l’américaine. L’argent détruit le cœur de l’homme, pourrit son âme et le pousse au vice : telle pourrait être la morale de cette histoire qui ne débute pas sous les meilleurs auspices. La scène d’introduction est étrange, on n’y comprend pas grand-chose. Est-ce le montage ou tout simplement la direction d’acteur qui pèche ? Deux femmes sont en fuite d’on ne sait quoi, frivoles d’apparence, fragiles psychologiquement comprend-on rapidement. Mais elles ne sont absolument pas crédibles dans leur rôle, surjouent abondamment et la scène de leur accident est risible.
Que vient donc faire Maigret dans cette affaire ? Débarquant d’un magnifique avion à hélice, on le découvre tout sourire sous le soleil des cigales. Il déchante bien vite en découvrant celui qui se révélera son nouvel assistant, du moins pour cette affaire : l’inspecteur Boutigues. Ridicule, idiot, heureusement qu’il aime la vie, cela procure au moins quelques bons moments en sa compagnie, notamment l’apéritif partagé avec le commissaire, d’autant plus que le personnage est bien interprété.
Si les autres comédiens ne sont guère remarquables, Pascale Roberts, en revanche, illumine l’épisode, par un jeu complexe, déclinaison subtile d’une femme épuisée, au bout du rouleau, tentant malgré tout de faire bonne figure. L’attachement que Maigret éprouve à son égard est tellement bien écrit et joué que nous le partageons aussitôt. Tendre, pathétique, lâche, à la fois séduisante et repoussante, Mado est une figure typique des Maigret, de ces Madones brisées par la vie et par les hommes. Prisonnière de ses fantômes, elle se réfugie dans l’alcool car elle ne sait plus rien faire d’autre, ni penser, ni aimer, ni haïr.
Profitons-en, nous n’en reverrons pas de sitôt.
Mais ce Liberty Bar n’est pourtant pas très palpitant. Ce lourd soleil amoindrit tous les effets de noirceurs amorcés dans l’introduction pour proposer une ballade dans le Sud de la France. Comment se passionner pour une victime dont on ne sait rien ? Rarement la personnification du mort aura été aussi pauvre et hormis le chassé croisé entre les quatre femmes « du mort » présente un peu de piquant. Le doublage des comédiens étrangers est, une fois encore, particulièrement raté.
La série amorce, lentement, son déclin, déclin dont elle se remettra, mais nous n’y sommes pas encore…
Distribution
Pascale Roberts : Née en 1933, elle joue aussi bien au théâtre, à la télévision ou au cinéma. On la voit devant la caméra de Christian-Jaque, Yves Allégret, Marc Berthomieu, Jean Giraut, Philippe de Broca, Jean-Loup Hubert, Jean-Pierre Mocky ou Max Pécas. Figure régulière du cinéma de Robert Guédiguian, elle trouve son rôle le plus célèbre en 1974 dans Dupont-Lajoie, d’Yves Boisset, aux côtés de Jean Carmet. Après une trentaine de téléfilms et apparitions dans des séries, elle joue, de 2008 à 2015, le rôle régulier de Wanda Legendre dans Plus belle la vie.
Marina Golovine : Née en 1976, cette comédienne est l’arrière-petite-fille de Michel Simon. Elle joue au cinéma chez Goretta ou Chéreau et à la télévision sous la direction de José Pinheiro.
Françoise Christophe : (1923-2012) Elle suit les cours de René Simon puis de Lucien Nat et entre en 1941 au Conservatoire où elle obtient un second prix de comédie. Elle joue chez Henri Decoin et dans Fantomas en 1946. Elle retrouve cet univers en 1967 dans Fantomas contre Scotland Yard avec Jean Marais et Louis de Funès. Pensionnaire de la Comédie Française, elle y joue Musset, Giraudoux, Molière et Rostand. Elle était déjà apparue dans l’univers de Maigret avec Un échec de Maigret, avec Jean Richard, en 1987.
Jeanne Goupil : Née en 1950, cette comédienne de télévision et de cinéma débute en 1970 dans Mais ne nous délivrez pas du mal, premier long métrage de Joël Séria dont elle partage la vie. Elle tourne encore pour lui les Galettes de Pont-Aven, avec Jean-Pierre Marielle et Claude Piéplu. Elle également artiste peintre sous le nom de Jeanne K. Lichtlé.
Philippe Uchan : Né en 1962, Uchan est un acteur, metteur en scène et chanteur français. Après un passage au Conservatoire de Toulouse, il monte à Paris pour suivre les cours du Cours Florent et entre au Conservatoire national d’art dramatique en 1985, en compagnie de Denys Podalydès. Au théâtre, il a joué Molière, Hugo, Giraudoux, Marivaux sous la direction de Jean-Luc Tardieu ou Pierre Mondy. Grâce à Yves Robert, il obtient le César du meilleur espoir masculin en 1990 pour le rôle de Bouzigue (sic !) dans le Château de ma mère. Depuis, il tourne régulièrement pour Albert Dupontel et Bruno Podalydès.
Informations supplémentaires :
• L’épisode a été tourné en Afrique du Sud.
• Bruno Cremer, sans doute malade pendant le tournage, apparaît parfois fatigué, bouffi et sa prise de poids est manifeste.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
A suivre, Maigret et l'improbable Monsieur Owen...
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Après bien du retard, le voici :
Première diffusion : 12/12/1997
D’après L’improbable monsieur Owen (1938) – Nouvelle
Scénario : Virginie Brac
Réalisation : Pierre Koralnik
Interprétation : Arielle Dombasle (Mylène Turner), Bernard Haller (Monsieur Louis), Camille Japy (Germaine), Michel Voïta (Schaft), Eric Petitjean (l'inspecteur Gimello), Joào Lagarto (Niklos), Bruno Slagmulder (Roger), François d'Artemare (Owen), Filipe Ferrer (l'antiquaire), Isabel Ruth (la femme de chambre), Luisa Barbosa (la vieille femme), Ricardo Carriço (le plagiste), Joao Bras (l'inspecteur adjoint), José Manuel Mendes (le commissaire-priseur), David Costa (le jeune chasseur)
Résumé : Maigret, en vacances sur la Côte d'Azur dans l'hôtel d'un ancien informateur est contraint d'enquêter sur le meurtre étrange d'un client de l'hôtel, l'étrange monsieur Owen. Près du corps, retrouvé dans sa baignoire, se trouve également le cadavre du chien d'une starlette, Mylène Turner, que tout semble accabler....
Note : 2 sur 4
Critique :
Maigret chez Agatha Christie ou comment Maigret se prend pour Hercule Poirot !
L’adaptation d’une nouvelle prouve une nouvelle fois la faiblesse de ce genre de procédé. Rallonger une intrigue initialement conçue pour être brève par un conteur du talent de Simenon relève de la gageure et il faut être un sacré bon scénariste pour s’en sortir. Ici, Virginie Brac échoue totalement à l’exercice. Scénario inepte, interprétation insipide, clichés abondants, tout concourt à un ratage complet et à un naufrage inévitable.
Et pourtant… Et pourtant, il est difficile de détester d’emblée cet O.V.N.I. dans l’univers de Maigret, cet épisode si incongru, totalement hors continuité, où Maigret s’insinue dans un univers qui n’est pas le sien. Cette affaire porte toutes les marques d’un polar british classique, fait d’éclats, de strass et de paillette. Un hôtel bondé, une star finissante, des amants dans tous les sens, un trafic d’œuvres d’art, tout va y passer. Jusqu’à Maigret lui-même qui, à l’instar d’Hercule Poirot, séjourne en vacances dans cet hôtel – superbe incongruité quand on connaît le personnage – et, comme par hasard, un meurtre est commis. Ce n’est pas de chance, tout de même. Mais, en cela, l’épisode ne fait qu’adapter la nouvelle de Simenon qui s’était sans doute essayé à l’exercice de style.
Cette étrangeté sied donc à un épisode à part, porté par de très amusantes séquences et de bons comédiens pour la plupart. Arielle Dombasle est aussi insupportable que son personnage mais Bernard Haller est particulièrement savoureux. Il est plaisant de voir un Maigret papillonner un peu partout comme un gamin avec son ami Louis, humer l’air comme un chien de chasse pour chercher des indices, se lier d’amitié avec un masseur aveugle – leurs scènes comptent parmi les meilleurs moments de toute la série – et il est certain que l’on passe de bons moments.
Mais il est difficile de s’affranchir une certaine impression de vide, que tout cela est un peu vain et ne mène nulle part. L’intrigue est tirée par les cheveux et ce personnage d’Owen extrêmement peu crédible. Les cadavres déguisés font rarement de bons cadavres. Les faux-semblants se multiplient, les révélations absurdes s’en suivent et la cohérence n’est que rarement au rendez-vous. Pas de surprise, pas de grandes révélations et une histoire qui se suit, simplement, au gré des promenades de Maigret au bord de l’eau.
S’il fait clairement partie des Maigret inférieurs, l’improbable monsieur Owen se regarde pourtant avec amusement et une certaine tendresse pour ce qui ressemble à une parenthèse – presque – enchantée pour notre commissaire préféré.
Distribution
Arielle Dombasle : Actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice franco-américaine née en 1953 aux Etats-Unis. Elle se fait connaître auprès du public grâce aux films d’Eric Rohmer (Perceval le Gallois, Pauline à la plage) et pour nombre de réalisateurs prestigieux comme Polanski, Khan, Malkovitch, Houellebecq, Mocky ou Zidi. Elle réalise en 1982 un premier film Chassé croisé, puis les Pyramides bleues en 1988 et Opium en 2013. On la voit occasionnellement au théâtre depuis les années 80. Soin mari, Bernard-Henri Lévy la met en scène aux côtés d’Alain Delon en 1996 dans le jour et la nuit, film qui est un échec critique, artistique et commercial. En 2013, elle enregistre un album avec le groupe Era.
Bernard Haller : (1933-2009) Humoriste et acteur Suisse, Bernard Haller débute en 1955 à Genève avant de monter à Paris. Il se spécialise dans le cabaret. Il participe à la première tournée de Sheila et se fait remarquer par Pierre Fresnay en 1971. Au théâtre il joue chez Savary et dans ses propres spectacles. Il apparaît occasionnellement au cinéma et dans quelques téléfilms.
Camille Japy : Actrice française née en 1968, elle joue les classiques au théâtre (Molière, Racine) ou les modernes (Ibsen). On la voit à la télévision surtout à partir des années 2010 (Deux flics sur les docks, Mongeville) et tourne avec éclectisme pour le cinéma (Ozon, Klapishc, Schmitt, Schoendoerffer).
Michel Voïta : Comédien Suisse, né en 1957, il est principalement connu pour avoir joué un des rôles principaux de la série R.I.S. de 2011 à 2013, après être apparu à l’occasion d’un épisode des Cordier, Zodiaque, Julie Lescaut, Joséphine ange gardien, etc.
Joào Lagarto : Né en 1958, ce comédien portugais a joué dans un très grand nombre de télénovelas à succès portugaises (Polmicias, Terra Maë, Bastidores, Furia de Viver, Baia Das Mulheres, Lusitana Paixao, Santa Barbara). Figure régulière du petit écran portugais, on le voit également dans un épisode de Novaceck et quelques séries étrangères. Parfaitement bilingue, il joue à l’occasion en France comme le prouve encore récemment sa participation à Benoît Brisefer : les taxis rouges en 2014.
Bruno Slagmulder : Né en 1967, ce comédien français s’est surtout illustré à la télévision (Les Cordier, l’affaire Dominici, le juge est une femme, Joséphien ange gardien, les Petits meurtres d’Agatha Christie, Camping paradis).
Informations supplémentaires :
• L’épisode a été tourné au Portugal
Maigret – Volume 4 – Episode 3 : Maigret et l’improbable monsieur Owen
Première diffusion : 12/12/1997
D’après L’improbable monsieur Owen (1938) – Nouvelle
Scénario : Virginie Brac
Réalisation : Pierre Koralnik
Interprétation : Arielle Dombasle (Mylène Turner), Bernard Haller (Monsieur Louis), Camille Japy (Germaine), Michel Voïta (Schaft), Eric Petitjean (l'inspecteur Gimello), Joào Lagarto (Niklos), Bruno Slagmulder (Roger), François d'Artemare (Owen), Filipe Ferrer (l'antiquaire), Isabel Ruth (la femme de chambre), Luisa Barbosa (la vieille femme), Ricardo Carriço (le plagiste), Joao Bras (l'inspecteur adjoint), José Manuel Mendes (le commissaire-priseur), David Costa (le jeune chasseur)
Résumé : Maigret, en vacances sur la Côte d'Azur dans l'hôtel d'un ancien informateur est contraint d'enquêter sur le meurtre étrange d'un client de l'hôtel, l'étrange monsieur Owen. Près du corps, retrouvé dans sa baignoire, se trouve également le cadavre du chien d'une starlette, Mylène Turner, que tout semble accabler....
Note : 2 sur 4
Critique :
Maigret chez Agatha Christie ou comment Maigret se prend pour Hercule Poirot !
L’adaptation d’une nouvelle prouve une nouvelle fois la faiblesse de ce genre de procédé. Rallonger une intrigue initialement conçue pour être brève par un conteur du talent de Simenon relève de la gageure et il faut être un sacré bon scénariste pour s’en sortir. Ici, Virginie Brac échoue totalement à l’exercice. Scénario inepte, interprétation insipide, clichés abondants, tout concourt à un ratage complet et à un naufrage inévitable.
Et pourtant… Et pourtant, il est difficile de détester d’emblée cet O.V.N.I. dans l’univers de Maigret, cet épisode si incongru, totalement hors continuité, où Maigret s’insinue dans un univers qui n’est pas le sien. Cette affaire porte toutes les marques d’un polar british classique, fait d’éclats, de strass et de paillette. Un hôtel bondé, une star finissante, des amants dans tous les sens, un trafic d’œuvres d’art, tout va y passer. Jusqu’à Maigret lui-même qui, à l’instar d’Hercule Poirot, séjourne en vacances dans cet hôtel – superbe incongruité quand on connaît le personnage – et, comme par hasard, un meurtre est commis. Ce n’est pas de chance, tout de même. Mais, en cela, l’épisode ne fait qu’adapter la nouvelle de Simenon qui s’était sans doute essayé à l’exercice de style.
Cette étrangeté sied donc à un épisode à part, porté par de très amusantes séquences et de bons comédiens pour la plupart. Arielle Dombasle est aussi insupportable que son personnage mais Bernard Haller est particulièrement savoureux. Il est plaisant de voir un Maigret papillonner un peu partout comme un gamin avec son ami Louis, humer l’air comme un chien de chasse pour chercher des indices, se lier d’amitié avec un masseur aveugle – leurs scènes comptent parmi les meilleurs moments de toute la série – et il est certain que l’on passe de bons moments.
Mais il est difficile de s’affranchir une certaine impression de vide, que tout cela est un peu vain et ne mène nulle part. L’intrigue est tirée par les cheveux et ce personnage d’Owen extrêmement peu crédible. Les cadavres déguisés font rarement de bons cadavres. Les faux-semblants se multiplient, les révélations absurdes s’en suivent et la cohérence n’est que rarement au rendez-vous. Pas de surprise, pas de grandes révélations et une histoire qui se suit, simplement, au gré des promenades de Maigret au bord de l’eau.
S’il fait clairement partie des Maigret inférieurs, l’improbable monsieur Owen se regarde pourtant avec amusement et une certaine tendresse pour ce qui ressemble à une parenthèse – presque – enchantée pour notre commissaire préféré.
Distribution
Arielle Dombasle : Actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice franco-américaine née en 1953 aux Etats-Unis. Elle se fait connaître auprès du public grâce aux films d’Eric Rohmer (Perceval le Gallois, Pauline à la plage) et pour nombre de réalisateurs prestigieux comme Polanski, Khan, Malkovitch, Houellebecq, Mocky ou Zidi. Elle réalise en 1982 un premier film Chassé croisé, puis les Pyramides bleues en 1988 et Opium en 2013. On la voit occasionnellement au théâtre depuis les années 80. Soin mari, Bernard-Henri Lévy la met en scène aux côtés d’Alain Delon en 1996 dans le jour et la nuit, film qui est un échec critique, artistique et commercial. En 2013, elle enregistre un album avec le groupe Era.
Bernard Haller : (1933-2009) Humoriste et acteur Suisse, Bernard Haller débute en 1955 à Genève avant de monter à Paris. Il se spécialise dans le cabaret. Il participe à la première tournée de Sheila et se fait remarquer par Pierre Fresnay en 1971. Au théâtre il joue chez Savary et dans ses propres spectacles. Il apparaît occasionnellement au cinéma et dans quelques téléfilms.
Camille Japy : Actrice française née en 1968, elle joue les classiques au théâtre (Molière, Racine) ou les modernes (Ibsen). On la voit à la télévision surtout à partir des années 2010 (Deux flics sur les docks, Mongeville) et tourne avec éclectisme pour le cinéma (Ozon, Klapishc, Schmitt, Schoendoerffer).
Michel Voïta : Comédien Suisse, né en 1957, il est principalement connu pour avoir joué un des rôles principaux de la série R.I.S. de 2011 à 2013, après être apparu à l’occasion d’un épisode des Cordier, Zodiaque, Julie Lescaut, Joséphine ange gardien, etc.
Joào Lagarto : Né en 1958, ce comédien portugais a joué dans un très grand nombre de télénovelas à succès portugaises (Polmicias, Terra Maë, Bastidores, Furia de Viver, Baia Das Mulheres, Lusitana Paixao, Santa Barbara). Figure régulière du petit écran portugais, on le voit également dans un épisode de Novaceck et quelques séries étrangères. Parfaitement bilingue, il joue à l’occasion en France comme le prouve encore récemment sa participation à Benoît Brisefer : les taxis rouges en 2014.
Bruno Slagmulder : Né en 1967, ce comédien français s’est surtout illustré à la télévision (Les Cordier, l’affaire Dominici, le juge est une femme, Joséphien ange gardien, les Petits meurtres d’Agatha Christie, Camping paradis).
Informations supplémentaires :
• L’épisode a été tourné au Portugal
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 4 : Maigret et l’inspecteur Cadavre
Première diffusion : 09/01/1998
D’après L’inspecteur Cadavre (1943) – Roman
Scénario : Catherine Ramberg, Pierre Joassin
Réalisation : Pierre Joassin
Interprétation : Jacques Boudet (Cavre), Nade Dieu (Geneviève Naud), Jean-Pierre Moulin (Etienne Naud), Philippe Bas (Louis), Renaud Verley (Alban Groult-Cotelle), Axelle Abbadie (Louise), Claire Wauthion (Mme Groult-Cotelle), Nadia Barentin (la postière Gilberte ), Gabriel Cattand (le chef de cabinet), Raymond Pradel (le chauffeur de taxi), Jo Rensonnet (Désiré), Gaëtan Wenders (Edouard Govaert), André Debaar (docteur Petit), Valérie Coton (la bonne), Christophe Sermet (Albert), Nicole Madinier (la mère de Louis), Marie-Rose Meysmans (Mme Retailleau), Christophe Sermet (Albert Retailleau)
Résumé :
Un haut fonctionnaire du Ministère de la Justice demande à Maigret de venir en aide à son beau-frère, Etienne Naud, résidant en Belgique. Celui-ci est accusé par la rumeur publique d’avoir assassiné un jeune homme de la région, Albert Retailleau. Dans le train qui l’emmène sur place, Maigret croise une vieille connaissance, autrefois inspecteur à Paris, un certain Cavre, qui l’évite comme la peste. Une fois arrivé, Maigret surprend d’étranges va-et-vient de la fille de Naud, la nuit venue et à chaque témoin qu’il interroge, il se heurte à une inexplicable réticence. « L’inspecteur Cadavre » est déjà passé avant lui…
Note : 3 sur 4
Critique :
L’inspecteur Cadavre fait parti de ces épisodes délicieux, à « l’ancienne », digne de la première période de la série. Une affaire trouble, nébuleuse, campagnarde à souhait dans laquelle Maigret s’ébat a vec légèreté. Plus que jamais fin limier, le commissaire se meut dans une foule de personnages étranges, tous suspects à ses yeux.
Tout le monde ment, tout le monde joue sur des faux semblants, qu’il s’agisse des notables exécrables ou des petites gens peu reluisantes. Toutes sont liées à cet « inspecteur Cadavre » que l’on voit au final assez peu dans le métrage. Mais chacune de ses apparitions, magnifiées par le remarquable Jacques Boudet, met irrésistiblement mal à l’aise. Répugnant, repoussant, rien en lui n’attire la sympathie. Et pourtant, lorsqu’il rend Maigret responsable de tous ces mots, le personnage apparaît presque touchant. La très belle scène d’affrontement entre les deux hommes dans la chambre d’hôtel est superbe à bien des égards. Cremer excelle dans l’art de la retenue, dans le personnage qui aimerait donner une correction à ce minable, et Boudet est exaspérant à souhait.
Au milieu des magnifiques décors belges, l’intrigue prend place peu à peu, au gré de la nuit et de la brume, très bien utilisés pour renforcer l’atmosphère de mystère et un rien malsaine qui se dégagent de certaines scènes. Les escapades nocturnes de la petite Geneviève intriguent, mettent mal à l’aise et il faudra toute la compréhension, le tact et la délicatesse de Maigret pour venir en aide à la petite, perdue, exploitée, aux mains d’un autre personnage au moins aussi répugnant que Cavre : Groult-Cotelle. Le mépris qu’éprouve Maigret à son égard est salutaire et on est heureux, à la fin de l’épisode, de le voir quitter cette maison poisseuse, étouffante, après avoir, une fois n’est pas coutume, épargné la prison au criminel.
Episode très plaisant, Maigret et l’inspecteur Cadavre est, une fois de plus, une belle réussite.
Distribution
Jacques Boudet : Acteur français né à Paris en 1939, il œuvre principalement sur les planches (Pinget, Shakespeare, Brecht, , Pagnol, Labiche, Pinter, etc.) et connaît un très grand succès dans les années 80 pour Raymond Queneau. S’il travaille pour des réalisateurs prestigieux (Besson, Tavernier, Blier…), il faut attendre Robert Guédiguian pour qu’il accède enfin à la notoriété, avec qui il tourne presqu’à chaque film. Il a joué un rôle récurrent dans Plus belle la vie de 2011 à 2012. Il revient en 2001 dans la série pour Maigret et la fenêtre ouverte.
Nade Dieu : Née en 19701, cette comédienne Belge tourne pour Godard Notre musique en 2004, Jacquoulot dans Barrages en 2005. De 2009 à 2014, elle tient le rôle récurrent de Marie Germain dans Un village français.
Jean-Pierre Moulin : Comédien français né en 1933 au Mans, il œuvre sur les planches et tient quelques petits rôles au cinéma. Mais il est surtout connu comme comédien de doublage. En plus de doubler nombre d’acteurs tchèques des Maigret, il est la voix régulière de Jack Nicholson et d’Anthony Hopkins.
Philippe Bas : Ancien du Cours Florent, ce touche à tout alterne télévision et cinéma avec élégance. On le voit dans Julie Lescaut, les Cordier, Boulevard du Palais et tient le rôle principal dans l’éphémère série Greco. On le voit au cinéma dans l’Empire des loups aux côtés de Jean Reno. Depuis 2012 incarne le rôle principal de la série Profilages.
Axelle Abbadie : Née à Alger en 1951, elle se distingue tout d’abord dans la danse classique de 1961 à 1967 où elle intègre l’opéra de Paris comme « sujette », avant d’opter pour une carrière dramatique. Elève de René Simon puis de Robert Manuel, elle joue au théâtre depuis les années 70, alternant boulevard et classique, dans des rôles de bourgeoises dures et intolérantes. Entre 2013 et 2014, on la voit à la télévision dans Famille d’accueil.
Nadia Barentin : (1936-2011) Au theatre elle travaille pour de grands metteur-en-scènes, comme Raymond Rouleau et interprète les grands auteurs (Aymé, Brecht, Obaldia, Anouilh, Dubillard, Grumberg, etc.) et reçoit en 1979 le prix de la meilleure comédienne par le Syndicat de la critique dramatique pour son rôle dans la maison des cœurs brisés de Shaw. Au cinéma, elle retrouve régulièrement le Splendid et Victor Lanoux dans Louis la Brocante.
Informations supplémentaires :
• Une note d’hôtel nous apprend que nous sommes en 1955.
• L’épisode a été tourné en Belgique, dans les communes de Rebecq, Rixensart, La Hulpe et Viroinval en Belgique.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 5 : Madame Quatre et ses enfants
Première diffusion : 16/01/1999
D’après Madame Quatre et ses enfants (1945) – Nouvelle
Scénario : Pierre Granier-Deferre et Dominique Roulet
Réalisation : Philippe Bérenger
Interprétation : Marianne Basler (Mme Quatre), Claude Duparfait (Lagarde), Sacha Briquet (le militaire retraité), Christian Morin (Vaimber), Delphine Zentout ( Mathilde), Hélène Babu (Janine), Kevin Goffette (Jean-Claude), Antoine Du Merle (Jean-Jacques), Tomas Hanak (Riom), Yvette Petit (Raymonde), Jacky Nercessian (Heurtebise), Georges Neri (l'homme provincial), Lucette Raillat (La femme de 65 ans), Jean Pommier (le docteur Bérenger), Nina Diviskova (la femme du militaire), Ewan Mc Laren (Berthier), Milan Gargula (Mariani)
Résumé : Une jeune femme se rend au bureau du commissaire Vaimber : elle a découvert chez elle, dans la serre, le cadavre d’une femme et elle accuse son marid’être l’assassin. Le mari reste introuvable. Vaimber s’apprêtait à partir en vacances en compagnie de son épouse et de ses cousins : le couple Maigret. Maigret, peu emballé par ces vacances, lui propose d'enquêter discrètement, sous une fausse identité, dans la pension de famille qu'occupe cette femme, que tous les pensionnaires surnomment "Madame Quatre", car elle occupe la chambre numéro 4. Sur place, Maigret commence à se demander si la jeune femme ne serait pas mythomane...
Note : 4 sur 4
Critique :
Cet épisode réussit là où bien d’autres épisodes avant lui se sont cassés les dents, à savoir l’exploitation d’un même lieu, pratiquement unique, pour nous plonger dans une passionnante intrigue policière. Et s’il réussit non seulement cela, il parvient qui plus est à faire mentir la mauvaise réputation qu’ont, à mes yeux, les adaptations de nouvelles dans Maigret. Il s’agit, loin sans faux, de la meilleure d’entre elle et qui se paie même la gageure de ne pas avoir le commissaire dans son texte originel.
Drôle d’idée vraiment que d’adapter une histoire de Simenon sans Maigret dedans ! Comme s’il n’y avait pas assez d’histoires intéressantes à mettre en scène. Et pourtant, vraiment, quel bel épisode. D’abord léger, souvent drôle, il se fait macabre puis tout à fait sordide dans sa dernière partie. Cette bascule vers le « noir » et l’horreur est remarquable, preuve d’un scénario habile, écrit de main de maître et servi par d’excellents dialogues. L’exploitation parfaite d’un décor purement idéal contribue largement à la réussite de l’épisode, servi par une interprétation au cordeau. Bruno Cremer paraît comme un poisson dans l’eau dans cette pension de famille où il tente de démêler le vrai du faux, par petites touches, en humant l’air comme à son habitude.
On se prend à son jeu, savoir si Madame Quatre est une affabulatrice ou une femlme réellement en danger. On se prend à détester ses petits monstres tout en leur trouvant un certain attachement. Les personnages sont écrits avec une grande finesse, leur caractérisation est puissante et tous sont parfaitement crédibles. Une belle diversité sociale se retrouve dans le film et Maigret laisse transparaître sa tendresse pour les bonnes de la pension, sans se douter tout à fait du rôle crucial que l’une d’elle sera appelée à jouer dans le final.
Par ailleurs, les quelques scènes montrant Maigret, aux côtés du subtil Christian Morin, fuyant les obligations familiales font partie des plus savoureuses de toute la série.
Le meilleur épisode de ce coffret, probablement le meilleur de cette fin des années 90.
Distribution
Claude Duparfait : Acteur français, issu du Théâtre national de Chaillot et formé au conservatoire. Il fait partie de la troupe permanente du Théâtre national de Strasbourg de 2001 à 2005. Professeur de comédie, metteur en scène, il ne joue pratiquement qu’au théâtre pour Ibsen, Tchekhov ou Shakespeare.
Sacha Briquet : (1930-2010) Grand ami de Marlène Dietrich, ce comédien est surtout connu pour son rôle de Monsieur Traveling dans l’ïle aux enfants. Il a joué de petits rôles dans près d’une centaine de films et téléfilms.
Christian Morin : Né en 1945, il débute comme graphiste et dessinateur de presse et débute sur Europe 1 comme animateur grâce à Pierre Delanoë. Il présente un grand nombre d’émissions de télévision jusqu’en 1994 où il disparaît pratiquement du petit écran. Clarinettiste confirmé, il enregistre plusieurs disques et élargit sa palette à la comédie à partir des années 90. Il joue les « guest » dans Maigret, Navarro, Femme de loi, Alice Nevers, et participe à 16 épisodes de Plus belle la vie. Il joue de nombreuses pièces en tournée et assure toujours une chronique sur Radio Classique.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 6 : Meurtre dans un jardin potager
Première diffusion : 05/02/1999
D’après Le deuil de Fonsine (1945) – Nouvelle
Scénario : Pierre Granier-Deferre et Dominique Roulet
Réalisation : Edwin Baily
Interprétation : Geneviève Fontanel (Fonsine), Michèle Simonnet (Fernande), Rémy Kirch (Picard), Christophe Kourotchkine (Paturel), Renée Le Calm (Grand-mère Fouly), Martin Amic (Louis Fouly), Thierry Ragueneau (Bouvier), Maïté Nahyr (Janine Joubert), Jean-Claude Bolle-Reddat (Germain Fouly), Sylvie Herbert (Micheline Fouly), Blandine Lenoir (Hélène)
Résumé : Un clochard est retrouvé tué d’un coup de serpe dans la cabane d’un jardin potager à Saint-Mesmin. Sur lui, il portait un pistolet automatique. Ce dernier, envoyé à Paris, est identifié comme étant l’arme d’un autre crime, l’assassinat d’un autre clochard, tué sous le pont de l’Alma. Maigret débarque alors à Saint-Mesmin et découvre l’étrange jeu auquel se livrent les deux sœurs propriétaires du jardin potager. Elles ont coupé la maison en deux, élevés un mur entre elles et s’insultent à longueur de journée. Maigret s’interroge sur l’origine de cette haine et sur la présence de ce vagabond dans leur jardin.
Note : 3 sur 4
Critique :
Pratiquement aussi bon que l’épisode précédent, Meurtre dans un jardin potager est lui aussi adapté d’une nouvelle de Simenon dans laquelle Maigret n’apparaît pas. Cela se sent un peu, et la présence du commissaire dans ce petit village pluvieux ne paraît guère justifiée. Néanmoins, la magie opère à nouveau, car il est fait grand plaisir de revoir Maigret à la campagne, avec ses bottes, à la pêche aux sensations.
Tout tourne autour de Fonsine et Fernande, les sœurs ennemis, impeccablement interprétées respectivement par Geneviève Fontanel et Michèle Simmonet, toutes deux amples de hargne et de rancœur mais bercées encore de tendresse et d’amour l’une pour l’autre, sous des couches et des couches de colère. Jalousie, infortune, amours contrariées, nous sommes au cœur d’un drame social assez classique, où il faudra chercher dans un lointain passé la solution du crime et de toutes ces éclaboussures.
L’enquête digresse cependant vers une fausse piste trop longuement exploitée pour qu’elle soit intéressante. La nouvelle est trop brève pour fournir suffisamment de matière à un film d’une heure et demie. Les petits jeunes du village, voleurs, un peu veules, rallongent avec ennui une intrigue qui aurait gagné à être resserrée autour des deux sœurs. Certains des comédiens tchèques sont particulièrement mal dirigés qui plus est, et leur doublage est, une fois encore, catastrophique.
Mais ces quelques légers défauts n’entament que très peu notre plaisir de visionnage, bien au contraire. Les temps s’apprêtent une fois encore à changer pour Maigret…
Distribution
Geneviève Fontanel : Née en 1936, cette comédienne débute à 18 ans au conservatoire où elle remporte le premier prix de la Comédie Française et le premier prix de Comédie Moderne. Pensionnaire de la Comédie Française de 1958 à 1962, elle se rend célèbre dans l’adaptation brillante du Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau. Elle n’a jamais quitté le théâtre (Guitry, Balzac, Allen, Cocteau, Ensler, etc.) et elle apparaît dans un grand nombre de téléfilms et de séries. Elle apparaît dans l’univers de Maigret aux côtés de Jean Richard en 1989 dans Tempête sur la Manche. On la voit à douze reprises dans Au théâtre ce soir, de 1966 à 1982. Elle obtient le Molière de la comédienne dans un second rôle pour Délicate balance en 1999.
Michèle Simonnet : Cette comédienne française joue au théâtre depuis 1962 et a participé au TNP avec Georges Wilson et de nombreux festivals. Elle enregistre de nombreuses émissions dramatiques pour France Inter et assure la direction artistique de nombreux courts métrages entre 2003 et 2006. Auteur, adaptateur et metteur en scène d’un grand nombre de spectacles elle joue occasionnellement au cinéma et à la télévision et s’investit dans diverses commissions artistiques et dramatiques.
Rémy Kirch : Kirch fait ici sa seconde apparition dans Maigret, après Les plaisirs de la nuit, dans un rôle bien plus important cette fois. Comédien principalement de doublage, il est la voix d’Armin Shimerman dans Star Trek Deep Space Nine. Il décède en 2000 dans un accident de voiture, entraînant dans sa mort celle de son amie comédienne Pascale Audret, sœur cadette d’Hugues Aufray. On l’avait vue dans Julie Lescaut, la Petite voleuse, Ne réveillez pas un flic qui dort.
Informations supplémentaires :
• Bruno Cremer conclut ici son troisième contrat. Celui-ci a amorcé nombre de changements : tournages pragois, fin des inspecteurs récurrents, adaptation de plus en plus fréquente des nouvelles, adaptations de plus en plus libres… On est loin, à l’aube du 31e épisode de la série de Maigret et les plaisirs de la nuit et du charme noir et désuet défini par le « pilote » de la série. Dorénavant, les digressions seront plus fréquentes, l’humour plus présent, la légèreté renforcée. L’arrivée imminente d’Alexandre Brasseur dans le rôle du récurrent inspecteur Lachenal s’apprête à ouvrir une quatrième ère, singulièrement différente pour Maigret, dont la série va longuement porter certains stigmates désagréables.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 7 : Un meurtre de première classe
Première diffusion : 26/11/1999
D’après Jeumont, 51 minutes d’arrêt ! (1936) – Nouvelle
Scénario : Pierre Granier-Deferre et Dominique Roulet
Réalisation : Christian de Chalonge
Interprétation : Alexandre Brasseur (Lachenal), Hélène de Saint-Père (Lena Leinbach), François-Régis Marchasson (Arnaud), François Caron (Albert Dutoit), Laurent Schilling (Eric Dorléac), Veronika Varga (Catherine Frankel), Philippe Lamendin (Guillaume Collet), Christian Pereira (René Bonvoisin), Fabien Béhar (inspecteur Luciani)
Résumé :
Note : 1 sur 4
Critique :
Un meurtre de première classe marque le début de l’ère « Lachenal ». Non pas que le personnage ou son interprète, Alexandre Brasseur, influe à ce point sur la série, mais sa présence coïncide avec un remaniement en profondeur de la série. Bruno Cremer se trouve relooké, cheveux courts coupés en brosse, et il arbore même, pour l’unique fois de la série, un complet veston beige crème particulièrement détonnant. L’adaptation des nouvelles se poursuit, avec une inefficacité particulière dans cet épisode, paresseux au possible et ennuyeux comme jamais.
La série accueille donc pour la première fois l’inspecteur Lachenal. Si cela aurait pu être une simple incidence, comme sa présence dans la nouvelle originelle sous un autre nom, ce n’est en réalité que le premier des neuf épisodes dans lequel il prêtera sa présence de partenaire attitré de Maigret. Sa présence, prétexte aux dialogues avec le commissaire, s’affinera au fil du temps mais, pour l’heure, il n’est qu’un faible faire-valoir, prétexte à amener Maigret à Jeumont. Celui-ci s’implique, sans trop y croire, à cette histoire invraisemblable de meurtre, de vol, de faux et de mœurs.
Rien ne tient dans cette histoire, l’interprétation est mauvaise et les digressions prennent le pas sur une enquête dont on n’a rien à faire. Les scènes d’amour entre les suspects se multiplient, agrémentées de discussions insipides sur le sens de la vie qui n’ont rien à faire dans cette histoire. Le décor, joli en soit, devient rapidement monotone et la réalisation n’a rien qui sorte de l’ordinaire. Les quelques bonnes scènes se déroulent entre Cremer, impérial Christian Pereira, génial en commissaire priseur cynique, et leurs dialogues sont les rares bien écrits de l’épisode.
Encore une nouvelle étirée, pour rien, sans saveur, où Bruno Cremer semble en vacances au soleil et ne donne clairement pas le meilleur de lui-même. Alexandre Brasseur est encore un peu hésitant, mais le personnage est sympathique. L’épisode augure mal cette nouvelle ère.
Distribution
Alexandre Brasseur : Né en 1971, il est l’héritier d’une dynastie de comédien. Fils de Claude Brasseur, petit-fils de Pierre Brasseur et d’Odette Joyeux, il suit les cours de l’école du cirque d’Annie Fratellini. Il se fait remarquer pour la première fois dans Maigret puis, de 2003 à 2006 dans Alice Nevers. Il apparaît occasionnellement dans d’autres séries et quelques rares filkms mais l’essentiel de sa carrière se poursuit brillament au théâtre : aux côtés de son père dans le triomphe de Mon père avait raison de Sacha Guitry, ou seul, dans Georges et Georges d’Eric-Emmanuel Schmitt, par exemple.
François-Régis Marchasson : Acteur français né en 1952, il multiuplie les apparitions à la télévision (Commissaire Moulin, Nestor Burma, Julie Lescaut, Quai numéro Un, l’Instit, Joséphine, Sauveur Girdano) et plus rarement au cinéma. Il avait déjà joué dans un Maigret, avec Jean Richard, dans Tempête sur la Manche.
François Caron : Acteur français, il se fait remarquer dans des rtôles récurrents à la télévision : Les enquêtes d’Eloïse Rome (2001-2005), Un flic (2006-2008) et joue actuellement le rôle récurrent du général de police Sartine dans les Enquêtes de Nicolas le Floch.
Christian Pereira : Comédien, scénariste et auteur dramaturge français, il multiplie les petits rôles au cinéma (Un long dimanche de fiançailles, les Visiteurs 2, Bienvenue chez les Rozes, le Dîner de cons), à la télévision (Commissaire Moulin, Julie Lescaut, Panique au Plazza, Sœur Thérèse.Com, Camping Paradis) et au théâtre (Trois partout, la Résistible ascension d’Arturo Ui, la Maison du lac, la Cage aux folles, Des cailloux plein les poches) et a écrit plus de quinze pièces de théâtre. Il reviendra dans la série avec Maigret chez le ministre dans le rôle du Directeur de la P.J.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Maigret – Volume 4 – Episode 8 : Maigret voit double
Première diffusion : 03/03/2000
D’après On ne tue pas les pauvres types (1946) – Nouvelle
Scénario : Pierre Granier-Deferre et Dominique Roulet
Réalisation : François Luciani
Interprétation : Laure Duthilleul (Evelyne Tremblet), Alexandre Brasseur (Lachenal), Aladin Reibel (Magine), Julien Cafaro (inspecteur Olmetta), Consuelo de Haviland (Josette Keller), Eléonore Gosset (Francine Tremblet), Jean-Paul Muel (Mauvre), Jean-Pierre Becker (veilleur de nuit), Daniel Laloux (forain stand de tir), Sylvie Flepp (concierge)
Résumé : Un certain Tremblet, expert comptable, est retrouvé mort chez lui, tué par un fusil à plombs. Homme banal, père de trois enfants, il paraissait sans histoire, simplement amoureux de son canari. Maigret ne tarde pas à découvrir que l’homme prétendait aller à son travail tous les jours alors qu’il se rendait tous les jours dans un appartement similaire au sien, exact double, empli de canaris…
Note : 2 sur 4
Critique :
L’épisode rappelle le médiocre L’homme du banc (Coffret 2) et est à peine meilleur que ce dernier. Long, peu palpitant dans sa première moitié, l’intrigue s’accélère quelque peu dans sa seconde, une fois découvert le secret de la victime. La très lente exposition est du, une fois encore, à une intrigue trop brève pour remplir un film d’une heure et demie et les scénaristes peinent à construire un film conducteur intéressant.
On ne se passionne guère, en effet, pour l’histoire de ce pauvre type, qui vit sa vie en double par ennui parce qu’il ne sait rien faire d’autre. Tout tourne autour de sa capacité à ramener une paie à sa femme chaque mois, alors qu’il ne vit plus, depuis quatre ans, que sa double vie, entouré des canaris que lui rapporte une pseudo-maîtresse. La fille de Tremblet semble cacher des secrets à Maigret. Celui-ci convoque alors, par une risible astuce scénaristique, son neveu Lachenal à venir le rejoindre pour suivre, protéger et même séduire la jeune fille. Cette sous-intrigue inepte n’est qu’un prétexte pour introduire, cette fois-ci, en bonne et due forme, Alexandre Brasseur comme nouvel inspecteur régulier de Maigret. Heureusement que le personnage est sympathique, car sa présence ici est simplement stupide.
La solution s’avère, à nouveau, extrêmement simple, voire simpliste. On devine très rapidement les tenants et aboutissants du mystère entourant la victime et la surprise n’est guère au rendez-vous. La mise en scène multiplie les mouvements de caméra inutile, et se compromet même dans de pitoyables scènes de caméra-épaule, comme aux pires moments des débuts de la série. Le doublage des acteurs tchèques est, évidemment, complètement à côté de la plaque.
Fort heureusement, les comédiens sauvent l’ensemble d’un ratage total. La plupart sont peu connus, habitués aux seconds-rôles, mais ils jouent juste et transmettent, par moments, de belles émotions. Notons toutefois que le final de l’épisode offre une des arrestations les plus musclées de la série et l’une des plus réussies.
Si c’est l’ennui qui prédomine cet épisode, il recèle quelques moments agréables et se regarde, du coin de l’œil.
Distribution
Laure Duthilleul : Actrice française, elle tourne au cinéma pour Beinex, Serreau, Granier-Deferre, Métayer, Berri et occasionnellement à la télévision : les Steenfort, le Vent des moissons, Bouvard et Pécuchet, etc. Elle réalise un unique film en 2003, A ce soir, avec Sophie Marceau.
Julien Cafaro : Artiste de théâtre, spécialiste du boulevard (Drôle de couple, Knock, Croque monsieur, Ciel ma mère, la Femme du boulanger), il joue énormément à la télévision (Maguy, Marc et Sophie, Joséphine, Camping Paradis…).
Consuelo de Haviland : Née en 1955, cette danseuse, actrice et écrivain franco-américaine. Elle n’a que très peu jouée et représente les chemins de fer russes en France.
Jean-Paul Muel : Né en 1944, il commence dans la comptabilité mais abandonne pour comédie à l’âge de 24 ans. Après un passage au Cour Simon, il débute réellement dans les années 60 et intègre le Magic Circus de Savary. Il joue au théâtre chez Ribes ou Bisson. Au cinéma, on le voit dans le Sucre, Papy fait de la résistance, les Visiteurs, la Môme. Puis, dans les années 90, il ne joue plus pratiquement qu’au théâtre et à la télévision. On l’avait déjà vu dans Maigret tend un piège (Coffret 3).
Jean-Pierre Becker : Né en 1955, il a joué dans une cinquantaine de pièces (Shakespeare, Molière, Tchekhov, Goldoni, Koltes). Au cinéma, il fait partie des trognes régulières de Jean-Pierre Jeunet. En 1982, il apparaît dans l’émission pour enfants le Village dans les nuages.
Sylvie Flepp : Née en 1955, elle joue dans de nombreux téléfilms et tient le rôle récurrent de Mirta Torres dans Plus belle la vie depuis 2004.
Informations supplémentaires :
• La coupe de cheveu de Bruno Cremer varie selon les scènes : coupés courts en brosse ou bien en train de repousser.
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Le Volume 4 de Maigret avec Bruno Cremer par Shok Nar est en ligne !
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1990/maigret-bruno-cremer-1991-2005/volume-4
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1990/maigret-bruno-cremer-1991-2005/volume-4
Invité- Invité
Re: Série "Maigret" avec Bruno Cremer
Super travail !!
Philo- Fondateur
- Age : 72
Localisation : Paris
Date d'inscription : 01/10/2005
Shok Nar- Baron(ne)
- Age : 43
Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 14/09/2015
Page 5 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Sujets similaires
» Série "L'île", avec Serge Dupire et Bruno Cremer
» Série "Maigret" avec Jean Richard
» Je cherche le nom d'une série avec un camion...
» Série "Cannon"
» Série "Van Der Valk" avec Barry Foster
» Série "Maigret" avec Jean Richard
» Je cherche le nom d'une série avec un camion...
» Série "Cannon"
» Série "Van Der Valk" avec Barry Foster
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 5 sur 6
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum