Série "Madigan"
+5
alonzo2309
Marc
alexis06
joseuvic
Brett Sinclair
9 participants
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 3 sur 4
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Série "Madigan"
Belles critiques Denis, ça donne envie de (re)découvrir la série. Par contre je ne me souvenais pas, ou quasiment pas, qu'elle avait été diffusée sur 13ème rue. Il faut dire que j'ai eu CanalSat en 98 ou 99, alors c'était peut-être avant.
Merci. Oui, j'aime bien ce genre de polars. Je vais voir mais je vais peut-être me laisser tenter pour faire un dossier films policiers 60/70, ceux cités dans le topic. Pas revu depuis 1973 pour moi, et encore, sûrement des bribes à l'époque.
Merci. Oui, j'aime bien ce genre de polars. Je vais voir mais je vais peut-être me laisser tenter pour faire un dossier films policiers 60/70, ceux cités dans le topic. Pas revu depuis 1973 pour moi, et encore, sûrement des bribes à l'époque.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Je pensais une chose, Denis, si quelqu'un peut de copier le DVD que j'ai "protégé" contre l'effacement, le DVD copié devrait passer sur ton PC et de ce fait te permettre de faire des captures.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Que veux-tu dire? de copier, le remettre comme l'autre ?Patricks a écrit:Je pensais une chose, Denis, si quelqu'un peut de copier le DVD que j'ai "protégé" contre l'effacement, le DVD copié devrait passer sur ton PC et de ce fait te permettre de faire des captures.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Je pense que si tu obtiens une copie de mon dvd, tu pourras la passer sur ton PC.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Il doit l'être, car j'ai voulu mettre une protection anti effacement (j'aurais préféré l'avoir sur un DVD non réinscriptible) mais il n'y a pas de protection anti copie.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Enquête à Naples / The Naples Beat. §§§
Madigan doit ramener de Naples un parrain américain immigré en Italie depuis longtemps. Le mafieux a de nombreuses révélations à faire sur le syndicat du crime aux Etats-Unis, mais la route du policier new-yorkais est jonchée de cadavres !
Cette enquête à Naples est une très bonne histoire, bien dans l’esprit de la mafia qui fut déjà mis en exergue dans des films sortis juste un an avant le tournage de cette aventure ; Cosa Nostra de Terence Young et surtout Le Parrain de Coppola. Si Madigan devait débarquer en Italie, autant, en effet, qu’il côtoie l’organisation du crime. On est d’ailleurs vite plongé dans l’atmosphère pesante et soupçonneuse que les nombreux films sur la mafia italienne ont propagée.
La première partie de l’épisode n’a pas de temps mort ; à l’aéroport, lors de la restitution des bagages, un passager veut se servir du téléphone et se fait assassiner devant Madigan, qui profite de la confusion pour s‘éclipser et rejoindre son contact, un chauffeur de taxi. Il ne fait pas de doute que le détective américain a bénéficié d’un concours de circonstances car il était la véritable cible de l’assassin dès son arrivée sur le sol napolitain. Décidément, les passages du sergent Dan Madigan dans les aéroports européens sont toujours très mouvementés. Sur des vues de cartes postales, Carlos, le chauffeur de taxi, conduit Madigan au port où il est pris en charge par Guido, un truand, et embarqué sur une vedette. L’accent est mis dès le début sur la réputation des mafiosi locaux lorsque Madigan déclare à Guido : ‘A quoi me servirait-t-elle ici ? (cf, son arme). Vos congénères ont l’habitude d’attaquer par derrière !’. Toutes ces précautions sont prises pour que Madigan puisse rencontrer secrètement Don Giacomo Liuzza, un mafieux notoire, qui désire rentrer au bercail, aux USA, en échange d’informations sur le réseau de drogues de New-York et du syndicat du crime américain. La destinée de sa petite-fille, Concetta, fait sortir le lion de sa tanière parce qu’il a un compte à régler avec le milieu. Peu après, Madigan récupère sa valise et essuie les sarcasmes de l’inspecteur Fontana (très bon Arnoldo Foa), malin et pas dupe car il ne croit pas aux bobards de l’américain qui suggère qu’il est à Naples pour le tourisme.
Néanmoins, rien n’est secret dans cette partie de l’Europe car tout est basé sur la suspicion et la trahison. Carlos est vite soupçonné d’avoir vendu la mèche à Delittro (excellent Raf Vallone), le parrain local. Guido se charge de la punition et compte sur la jolie Lisa Evana, tiraillée entre les deux clans, pour pénétrer à la réception que donne Delittro dans sa demeure cossue. Exit Carlos qui est le second macchabé, et pas le dernier, depuis la venue de Madigan à Naples.
Evidement, dans un format de 70 minutes, il y a quelques longueurs et cet opus ne fait pas exception. Les explications de Liuzza pour contraindre Madigan à l’exfiltrer sur un bateau de la marine américaine sont bavardes et trop longues. Quant à la fête d’anniversaire de Delittro, elle fait inévitablement penser au mariage du Parrain, aussi bien dans sa conception que dans la durée de la séquence. Ces longs passages font incontestablement baisser le rythme prometteur du début. A défaut d’action, il y a de l’humour, dans quelques scènes avec Madigan. Ainsi, au consulat (passage en alternance avec la réception de Delittro), le policier laisse sa valise malgré l’étonnement du consul :’Je vais revenir, je viens passer la nuit ici, le canapé fera l’affaire’. Et puis, surtout, entre Madigan et Fontana. Ainsi, au café, Madigan s’étonne :’Je ne comprends rien ; je sais pourtant m’y prendre à New-York avec les serveuses.’(cf, The Manhattan Beat) et Fontana répond :’Oui, mais elle, c’est la patronne !’. L’épisode alterne les passages légers, également lorsque Madigan sème Cucci, l’adjoint débutant, et ceux beaucoup plus durs. Delittro piège Guido dans une ruelle et le convainc violemment, en se servant de sa cravate retrouvée autour du cou de Carlos, de trahir Liuzza. ‘J’ai voulu te faire à toi aussi, un présent’. On ne reverra plus le personnage dans la seconde partie de l’épisode…
Le scénario prend un second souffle après la tentative d’assassinat sur Don Liuzza qui laisse Madigan perplexe. Les passages du petit-déjeuner de Delittro, qui finit seul à table, et de l’interrogatoire de Liuzza à l’hôpital par battements de paupières, qui relance l’intrigue, sont d’excellentes scènes intermédiaires avant un final mouvementé. Particulièrement, le cynisme de Delittro est à noter lorsqu’il apprend que Liuzza est vivant mais paralysé et incapable de bouger et parler :’Benissimo’. L’intrigue s’accélère ; non seulement l’inspecteur Fontana est révoqué et remplacé par Cucci, personnage exaspérant qui soupçonne Madigan, mais tous les fidèles du parrain repenti sont liquidés ou retournés ; Lisa est écrasée par une voiture, Guido, le fils que Liuzza aurait souhaité avoir, est transformé en passoire. Alors que Liuzza révèle à Madigan avant d’expier que sa petite-fille a les informations convoitées, Tosca, le restaurateur et ami de longues dates, est mis sous pression par l’enlèvement de sa femme et balance à Delittro la localisation de Concetta, ancienne toxicomane cachée dans un couvent. Une course contre la montre s’engage pour Madigan, qui échappe à la police en se dissimulant derrière l’armoire de la chambre d‘hôpital, mais les complices de Delittro sont plus rapides et enlèvent la jeune femme après avoir vandalisé sa cellule. Le policier américain sollicite l’aide de Fontana, le seul appui sur lequel le sergent peut compter, pour retrouver Concetta, retenue prisonnière dans la propriété de Dilettro. Sans le secours de Madigan et Fontana qui s’introduisent dans la demeure du mafieux, la jeune femme aurait eu droit à une dose fatale après avoir donné les renseignements rassemblés sur un microfilm, qui était escamoté dans son crucifix de bonne-sœur. La fusillade dans l’obscurité laisse entrevoir un bon dénouement mais l’arrivée de Cucci gâche sérieusement le final !
Le début des années 70 est une période faste pour les films de ce genre et Liuzza évoque d’ailleurs à Madigan les tristement célèbres laboratoires de drogues marseillais, sujet des deux French Connection. Cette aventure de Madigan est dans la lignée de toutes les histoires de mafieux, qui ont souvent pour thème la trahison, et elle ne déçoit pas, malgré un milieu d’épisode un peu étiré. On retrouve toutes les caractéristiques qui font la réussite de cette trop courte série. Quelque soit l’aventure, les extérieurs embellissent et donnent un cachet authentique ; ici, Naples est bien rendu comme l’était Lisbonne à l’enquête précédente (Londres a été moins exploité à mon goût). Les acteurs sont tous convaincants même si beaucoup n’ont pas une grosse renommée internationale. L’intrigue est également intéressante et le suspense est maintenu jusqu’au bout, ce qui ne fut pas le cas dans quelques enquêtes, comme celle d’Harlem, la moins bonne à mon avis. La musique de Dick de Benedictis est agréable et souvent de circonstance, avec l’ajout de quelques airs de clavecin ou de trompette, particulièrement lorsque Tosca conseille à Madigan d’abandonner ses recherches : ‘Go home’ (dans la VF).
Comme l’épisode filmé à Lisbonne, Boris Sagal réalise le tournage de celui de Naples, avec la même qualité. Dans la distribution, principalement italienne, il faut noter, bien entendu, Raf Vallone, une star dans la péninsule dans les années 50 et il devint connu aux USA durant la décennie suivante avec des films comme Le cardinal et Nevada Smith (avec Steve McQueen). Il est déjà un mafieux dans L’or se barre (avec Michael Caine) et il est cardinal et pape dans Le parrain 3 (avec Al Pacino). Il y a aussi deux jolies femmes ; Agostina Belli (Concetta), qu’on vit aux coté de Vittorio Grassman dans Parfum de femme, et Beba Loncar (Lisa), actrice serbe, qui a surtout tourné en Italie dans des films de série B et fait la Une des journaux ‘chauds’ dont Ciné Revue et Lui, mais elle eut aussi un petit rôle dans Le corniaud (Ursula, la naturiste). Quant à Rossano Brazzi (Don Liuzza), il tourna des films et des séries en France, Allemagne, Brésil, Argentine, Espagne, Etats-Unis et Grande –Bretagne !
Madigan doit ramener de Naples un parrain américain immigré en Italie depuis longtemps. Le mafieux a de nombreuses révélations à faire sur le syndicat du crime aux Etats-Unis, mais la route du policier new-yorkais est jonchée de cadavres !
Cette enquête à Naples est une très bonne histoire, bien dans l’esprit de la mafia qui fut déjà mis en exergue dans des films sortis juste un an avant le tournage de cette aventure ; Cosa Nostra de Terence Young et surtout Le Parrain de Coppola. Si Madigan devait débarquer en Italie, autant, en effet, qu’il côtoie l’organisation du crime. On est d’ailleurs vite plongé dans l’atmosphère pesante et soupçonneuse que les nombreux films sur la mafia italienne ont propagée.
La première partie de l’épisode n’a pas de temps mort ; à l’aéroport, lors de la restitution des bagages, un passager veut se servir du téléphone et se fait assassiner devant Madigan, qui profite de la confusion pour s‘éclipser et rejoindre son contact, un chauffeur de taxi. Il ne fait pas de doute que le détective américain a bénéficié d’un concours de circonstances car il était la véritable cible de l’assassin dès son arrivée sur le sol napolitain. Décidément, les passages du sergent Dan Madigan dans les aéroports européens sont toujours très mouvementés. Sur des vues de cartes postales, Carlos, le chauffeur de taxi, conduit Madigan au port où il est pris en charge par Guido, un truand, et embarqué sur une vedette. L’accent est mis dès le début sur la réputation des mafiosi locaux lorsque Madigan déclare à Guido : ‘A quoi me servirait-t-elle ici ? (cf, son arme). Vos congénères ont l’habitude d’attaquer par derrière !’. Toutes ces précautions sont prises pour que Madigan puisse rencontrer secrètement Don Giacomo Liuzza, un mafieux notoire, qui désire rentrer au bercail, aux USA, en échange d’informations sur le réseau de drogues de New-York et du syndicat du crime américain. La destinée de sa petite-fille, Concetta, fait sortir le lion de sa tanière parce qu’il a un compte à régler avec le milieu. Peu après, Madigan récupère sa valise et essuie les sarcasmes de l’inspecteur Fontana (très bon Arnoldo Foa), malin et pas dupe car il ne croit pas aux bobards de l’américain qui suggère qu’il est à Naples pour le tourisme.
Néanmoins, rien n’est secret dans cette partie de l’Europe car tout est basé sur la suspicion et la trahison. Carlos est vite soupçonné d’avoir vendu la mèche à Delittro (excellent Raf Vallone), le parrain local. Guido se charge de la punition et compte sur la jolie Lisa Evana, tiraillée entre les deux clans, pour pénétrer à la réception que donne Delittro dans sa demeure cossue. Exit Carlos qui est le second macchabé, et pas le dernier, depuis la venue de Madigan à Naples.
Evidement, dans un format de 70 minutes, il y a quelques longueurs et cet opus ne fait pas exception. Les explications de Liuzza pour contraindre Madigan à l’exfiltrer sur un bateau de la marine américaine sont bavardes et trop longues. Quant à la fête d’anniversaire de Delittro, elle fait inévitablement penser au mariage du Parrain, aussi bien dans sa conception que dans la durée de la séquence. Ces longs passages font incontestablement baisser le rythme prometteur du début. A défaut d’action, il y a de l’humour, dans quelques scènes avec Madigan. Ainsi, au consulat (passage en alternance avec la réception de Delittro), le policier laisse sa valise malgré l’étonnement du consul :’Je vais revenir, je viens passer la nuit ici, le canapé fera l’affaire’. Et puis, surtout, entre Madigan et Fontana. Ainsi, au café, Madigan s’étonne :’Je ne comprends rien ; je sais pourtant m’y prendre à New-York avec les serveuses.’(cf, The Manhattan Beat) et Fontana répond :’Oui, mais elle, c’est la patronne !’. L’épisode alterne les passages légers, également lorsque Madigan sème Cucci, l’adjoint débutant, et ceux beaucoup plus durs. Delittro piège Guido dans une ruelle et le convainc violemment, en se servant de sa cravate retrouvée autour du cou de Carlos, de trahir Liuzza. ‘J’ai voulu te faire à toi aussi, un présent’. On ne reverra plus le personnage dans la seconde partie de l’épisode…
Le scénario prend un second souffle après la tentative d’assassinat sur Don Liuzza qui laisse Madigan perplexe. Les passages du petit-déjeuner de Delittro, qui finit seul à table, et de l’interrogatoire de Liuzza à l’hôpital par battements de paupières, qui relance l’intrigue, sont d’excellentes scènes intermédiaires avant un final mouvementé. Particulièrement, le cynisme de Delittro est à noter lorsqu’il apprend que Liuzza est vivant mais paralysé et incapable de bouger et parler :’Benissimo’. L’intrigue s’accélère ; non seulement l’inspecteur Fontana est révoqué et remplacé par Cucci, personnage exaspérant qui soupçonne Madigan, mais tous les fidèles du parrain repenti sont liquidés ou retournés ; Lisa est écrasée par une voiture, Guido, le fils que Liuzza aurait souhaité avoir, est transformé en passoire. Alors que Liuzza révèle à Madigan avant d’expier que sa petite-fille a les informations convoitées, Tosca, le restaurateur et ami de longues dates, est mis sous pression par l’enlèvement de sa femme et balance à Delittro la localisation de Concetta, ancienne toxicomane cachée dans un couvent. Une course contre la montre s’engage pour Madigan, qui échappe à la police en se dissimulant derrière l’armoire de la chambre d‘hôpital, mais les complices de Delittro sont plus rapides et enlèvent la jeune femme après avoir vandalisé sa cellule. Le policier américain sollicite l’aide de Fontana, le seul appui sur lequel le sergent peut compter, pour retrouver Concetta, retenue prisonnière dans la propriété de Dilettro. Sans le secours de Madigan et Fontana qui s’introduisent dans la demeure du mafieux, la jeune femme aurait eu droit à une dose fatale après avoir donné les renseignements rassemblés sur un microfilm, qui était escamoté dans son crucifix de bonne-sœur. La fusillade dans l’obscurité laisse entrevoir un bon dénouement mais l’arrivée de Cucci gâche sérieusement le final !
Le début des années 70 est une période faste pour les films de ce genre et Liuzza évoque d’ailleurs à Madigan les tristement célèbres laboratoires de drogues marseillais, sujet des deux French Connection. Cette aventure de Madigan est dans la lignée de toutes les histoires de mafieux, qui ont souvent pour thème la trahison, et elle ne déçoit pas, malgré un milieu d’épisode un peu étiré. On retrouve toutes les caractéristiques qui font la réussite de cette trop courte série. Quelque soit l’aventure, les extérieurs embellissent et donnent un cachet authentique ; ici, Naples est bien rendu comme l’était Lisbonne à l’enquête précédente (Londres a été moins exploité à mon goût). Les acteurs sont tous convaincants même si beaucoup n’ont pas une grosse renommée internationale. L’intrigue est également intéressante et le suspense est maintenu jusqu’au bout, ce qui ne fut pas le cas dans quelques enquêtes, comme celle d’Harlem, la moins bonne à mon avis. La musique de Dick de Benedictis est agréable et souvent de circonstance, avec l’ajout de quelques airs de clavecin ou de trompette, particulièrement lorsque Tosca conseille à Madigan d’abandonner ses recherches : ‘Go home’ (dans la VF).
Comme l’épisode filmé à Lisbonne, Boris Sagal réalise le tournage de celui de Naples, avec la même qualité. Dans la distribution, principalement italienne, il faut noter, bien entendu, Raf Vallone, une star dans la péninsule dans les années 50 et il devint connu aux USA durant la décennie suivante avec des films comme Le cardinal et Nevada Smith (avec Steve McQueen). Il est déjà un mafieux dans L’or se barre (avec Michael Caine) et il est cardinal et pape dans Le parrain 3 (avec Al Pacino). Il y a aussi deux jolies femmes ; Agostina Belli (Concetta), qu’on vit aux coté de Vittorio Grassman dans Parfum de femme, et Beba Loncar (Lisa), actrice serbe, qui a surtout tourné en Italie dans des films de série B et fait la Une des journaux ‘chauds’ dont Ciné Revue et Lui, mais elle eut aussi un petit rôle dans Le corniaud (Ursula, la naturiste). Quant à Rossano Brazzi (Don Liuzza), il tourna des films et des séries en France, Allemagne, Brésil, Argentine, Espagne, Etats-Unis et Grande –Bretagne !
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Tes critiques sont excellentes, ce qui me fait regretter l'absence de captures (j'espère que l'on y remédiera).
En revanche, je ne suis pas d'accord avec toi, "Enquête à Naples" je l'ai trouvé assez interminable, cela m'a rappelé le double épisode du "Saint" "Vendetta pour le Saint" sur le même thème. Les deux seuls épisodes que j'ai aimé sont Londres et Harlem.
Tu parles d'une "courte" série et c'est vrai qu'ils auraient pu faire une saison 2.
En revanche, je ne suis pas d'accord avec toi, "Enquête à Naples" je l'ai trouvé assez interminable, cela m'a rappelé le double épisode du "Saint" "Vendetta pour le Saint" sur le même thème. Les deux seuls épisodes que j'ai aimé sont Londres et Harlem.
Tu parles d'une "courte" série et c'est vrai qu'ils auraient pu faire une saison 2.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Enquête à Park Avenue / The Park Avenue Beat. §§
L’ancien coéquipier de Madigan, révoqué de la police après avoir abattu un voyou, est dans une situation désespérée et accepte un contrat pour éliminer le rival d’un homme d’affaires. Madigan se lance sur les traces de son collègue devenu tueur professionnel.
Le sergent Dan Madigan revient à New-York pour sa dernière enquête. Après Manhattan et Harlem, l’intrigue se passe à Park Avenue, autrefois appelée Quatrième avenue, qui est un axe s’étendant du Nord au Sud…de Manhattan. Park Avenue est une des principales artères résidentielles des classes aisées de New York et l’hôtel Barclay, dans lequel séjourne le fortuné Tyler, existe réellement, encore de nos jours. La ville de rattachement du policier est le lieu de tournage de la moitié des aventures, mais l’histoire se démarque par des aspects étranges voire incohérents avec le reste des épisodes de la série.
Pour commencer, le générique est franchement raté et pénible à regarder avec les images saccadées d’un vieux film de gangster diffusé à la télévision et un tictac de réveil horripilant. Il y avait peut-être une envie d’innover mais je préfère le schéma répétitif de Madigan marchant dans des artères noires de monde. Néanmoins, la séquence post-générique est originale et la meilleure, avec le final, de l’épisode. Max Bennerman se remémore l’action qui a conduit à son licenciement de la police. Sur le point d’appréhender un suspect, Madigan reçoit une balle et s’écroule. Son collègue se rue à la poursuite du voyou et l’abat bien qu’il ait lâché son révolver pour se rendre. La justification de Bennerman est sensée et humaine ; il a tué le fuyard pensant que Madigan était mort alors qu’il n’était en fait que blessé et qu’il fut témoin de l’acte répréhensible de son partenaire. A l’époque de Serpico, il était pourtant monnaie courante dans des situations analogues à New York de glisser une arme dans la main du malfrat pour donner le change. A part cette première scène, Richard Widmark est absent du début de l’épisode, ce qui est aussi inhabituel.
Trois années ont passé et Bennerman, au chômage, est désespéré car il ne trouve pas de travail après une dizaine d’essais. Il est aux abois mais il essaie de donner le change à Verna, sa femme, qui fait vivre le couple grâce à son emploi de serveuse. Le moral de Max Bennerman, au plus bas, est palpable dans cette longue scène où il attend le retour de son épouse, mais un évènement va modifier le cours de son existence. Une enveloppe contenant dix mille dollars est glissée sous sa porte et il est contacté par Albert Chaney, un homme d’affaires cupide, le méchant de l’épisode, qui veut se débarrasser de William Tyler, un ami de vingt-sept ans mais un partenaire honnête et gênant. Bennerman s’engage à abattre l’homme mais enregistre discrètement ses appels téléphoniques comme s’il voulait se fabriquer une assurance. Il ment à Verna prétextant un voyage d’affaires à Chicago mais celle-ci n’est pas dupe et joint son ancien coéquipier, Madigan, qui connaît son époux mieux que quiconque. Nous avons droit pour l’occasion à une colère de Verna qui traite Madigan de ‘sale égoïste’ qui profitait de bons petits restaurants de New-York alors que les Bennerman se serraient la ceinture. Tandis que Madigan s’appuie sur les habitudes du policier qu’était Bennerman, celui-ci entre en contact avec Chaney et part en repérages dans l’hôtel Barclay où Tyler occupe tout le quinzième étage.
Madigan s’octroie deux jours pour récupérer Max, mais les relations d’antan ne sont plus les mêmes, car l’homme recherché n’a rien à voir avec celui côtoyé dans les forces de l’ordre. A noter que le supérieur du sergent, un lieutenant, a changé depuis la première enquête à Manhattan. Madigan retrouve facilement la trace de Bennerman; grâce à son numéro fétiche (le 6 du casier de l’aéroport) puis il rend visite à un receleur d’armes, qui le mène à Eloïse, une marchande de confiseries, que connaissaient les deux policiers. Elle ne peut s’empêcher de blâmer l’ex flic, ‘le monsieur qui prétendait donner des leçons à tout le monde’, mais procure néanmoins un Smith & Wesson à Bennerman. Sur le point de stopper son ancien collègue, les retrouvailles entre les deux hommes tournent court car Madigan s’aperçoit trop tard qu’il a sous-estimé la détermination de Max et il est assommé dans sa propre voiture. Madigan fait alors le tour des quartiers chauds de New-York et il obtient une piste décisive en tombant sur Maureen, propriétaire d’un bar et ancienne prostituée, qui a toujours eu un faible pour Max Bennerman. La fin est surprenante parce qu’on n’imagine pas que Bennerman puisse accomplir son contrat mais, qu’au contraire, Madigan pourrait l’arrêter à temps. Le policier découvre effectivement la planque et la cible mais Tyler est têtu et se fait abattre. Le final est palpitant avec la longue poursuite dans les escaliers de l’hôtel puis en taxi sur une excellente musique. Lors de la fusillade, Bennerman, mortellement touché, abat Lido qui allait tirer sur Madigan : ‘Pourtant, j’étais un type bien, n’est-ce pas, Dan ?’. Grâce aux enregistrements de Max, Chaney est cueilli dans son bureau sans résistance.
Les points noirs de cet épisode sont les longs entretiens, entre Chaney et son subalterne, Joe Lido, qui coupent le rythme des recherches de Madigan et des préparations de Bennerman, qui épie sa proie d’une planque en face de l’hôtel. Lido devient gourmand et exerce un chantage sur son patron. Il se propose d’abattre ce tueur engagé mais potentiellement dangereux contre un partage de l’entreprise. Chaney est pris au piège et accepte les propositions de l’opportuniste. Madigan cerne rapidement les points de chute de son ex-collègue et les passages Chaney/Lido et certaines autres scènes meublent considérablement la platitude du scénario. Par exemple, les adieux de Max à sa femme, qui se justifie en refusant d’être un de ces policiers qui portent leur insigne comme des nabots, qui veulent se grandir, portent des talons hauts, ainsi que les élucubrations de la vendeuse de journaux de l’hôtel.
Cet opus n’est pas le meilleur, loin de là, et cela est dû également à deux autres facteurs, dont un strictement personnel. Madigan doit, cette fois, retrouver son ancien collègue devenu tueur professionnel mais la cohérence du scénario ne tient pas. On imagine, en effet, assez mal un sergent de police décréter auprès de sa hiérarchie qu’il s’accorde deux jours de congé maladie pour une affaire personnelle. L’arrêt de la série est peut-être dû à cela : un officier de police a des obligations et des devoirs et la teneur des scénarii aurait tendance à s’éloigner beaucoup trop du concept initial. Certes, Madigan est passé d’inspecteur dans le film à sergent dans la série mais il existe des impondérables difficilement transgressables pour un policier. On peut l’envoyer à Londres ou Naples pour retrouver un concitoyen américain ou transférer un prisonnier par Lisbonne mais le transformer en détective privé est beaucoup plus délicat et aléatoire. Si on ajoute le coût élevé du tournage, on peut penser que Madigan ne fut pas rentable pour NBC le mercredi, car pour la saison suivante, des trois séries proposées à ce créneau, il ne restait plus que Banacek, en rotation avec des nouvelles productions, qui ne seront jamais diffusées en France.
Le second facteur, peut-être anecdotique, est l’aspect de Madigan/Richard Widmark. Je trouve que l’acteur a vieilli par rapport aux autres épisodes et, surtout, qu’il est beaucoup moins bien habillé. Il a une espèce de trench-coat avec une ceinture qui le boudine, un pantalon à la longueur incertaine et une paire de godillots crottés ; rien à voir avec la tenue élégante de l’épisode de Naples par exemple. Dès la scène d’ouverture, dans le flash-back, Madigan est en planque avec Bennerman et il est fringué comme Baretta avec un pull-over orange, que je ne me servirais même pas pour jardiner ! C’est peut-être un détail mais ça choque car cela ne colle pas au personnage du film et du reste de la série qui est toujours tiré à quatre épingles. De plus, Madigan agit seul dans la série et les scénaristes ont attendu le dernier épisode pour l’affubler d’un partenaire comme dans le film. C’est assez incohérent même si l’action est censée se passer trois années auparavant.
L’idée de départ est intéressante et montre comment un flic, aux multiples distinctions, peut rapidement dégringoler et se retrouver obligé à passer de l’autre coté, surtout dans le très bon début d’épisode qui dépeint une déchéance plausible. Madigan a une dette envers cet ami et collègue, qui a tué pour le venger, mais il ne pourra l’honorer, car c’est au contraire Bennerman qui lui sauvera la vie dans le final palpitant. Bennerman a mis sa carrière en l’air par admiration pour Madigan et les conséquences de ce geste furent une spirale incontrôlable. Entre l’entame et le dénouement, l’enquête est somme toute banale et aisée et pas très captivante, ce qui engendre de nombreuses scènes bouche-trous et une présence de Madigan/Widmark limitée.
Les répliques de Madigan font encore parti des ‘bonbons’ de l’épisode. Après avoir mis Augie hors d’état de nuire, il donne quelques billets du receleur à la blonde aux formes généreuses (Lee Meredith, une bombe sexuelle de l’époque) et lui dit : ‘Tenez, fourrez ça dans votre soutien-gorge s’il y a encore de la place’ puis à Maureen : ‘Vous rajeunissez, vous dissimulez rudement bien votre kilométrage’.
Alex March avait mis en scène le premier épisode de la série, The Manhattan Beat, et il réalise celui-ci, le dernier tourné également à New-York. Les visages des acteurs de cet épisode nous sont plus familiers, car américains et déjà vus dans d’autres séries ou au cinéma. Charles Cioffi (Albert Chaney) est un habitué des films et séries policiers. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 (Klute, Shaft) mais il fut très présent à la télévision : Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii Police d’État (quatre épisodes), Columbo, Les Rues de San Francisco. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L’Homme de Vienne et le lieutenant Kramer dans la série Equalizer. John Larch (Max Bennerman), aux faux airs de Leslie Nielsen, a joué dans deux épisodes des Incorruptibles et il est le chef de la police dans L’inspecteur Harry entre autres. Val Avery (Augie, le receleur dans une courte scène) a eu son nom à de nombreux génériques depuis le début des années 50, dont deux épisodes, lui aussi, des Incorruptibles, et beaucoup de rôles, parfois très courts dans de nombreux films et séries. Citons, à la télévision (dans le domaine policier) L’homme de fer, Shaft, Kojak, Cannon, Mannix, Police Story, Columbo et au cinéma ; Les sept mercenaires, Nevada Smith, Le dossier Anderson, Papillon, Le flic ricanant, Meurtre d’un bookmaker chinois, L’antigang, Donnie Brascoe. Lois Markle fait une courte, mais remarquée, apparition en Maureen, ancienne prostituée éprise de Bennerman. Absente pendant de longues décennies au petit comme au grand écran, elle fut consacrée au théâtre. Quant à Lee Meredith, c’est dans un autre domaine qu’elle doit son peu de notoriété. Elle a fait quelques courtes apparitions dans diverses productions mettant sa plastique en évidence (Les producteurs est la plus connue). Il était intéressant de tourner avec elle car Lee se vantait de coucher avec tous ses partenaires à l’écran et d’avoir épuisé le Kamasoutra en quelques semaines…Pour terminer, je suis persuadé que le chauffeur de taxi est un des deux tueurs de la fameuse poursuite de Bullitt mais impossible d’y mettre un nom car il ne figure pas au générique !
L’ancien coéquipier de Madigan, révoqué de la police après avoir abattu un voyou, est dans une situation désespérée et accepte un contrat pour éliminer le rival d’un homme d’affaires. Madigan se lance sur les traces de son collègue devenu tueur professionnel.
Le sergent Dan Madigan revient à New-York pour sa dernière enquête. Après Manhattan et Harlem, l’intrigue se passe à Park Avenue, autrefois appelée Quatrième avenue, qui est un axe s’étendant du Nord au Sud…de Manhattan. Park Avenue est une des principales artères résidentielles des classes aisées de New York et l’hôtel Barclay, dans lequel séjourne le fortuné Tyler, existe réellement, encore de nos jours. La ville de rattachement du policier est le lieu de tournage de la moitié des aventures, mais l’histoire se démarque par des aspects étranges voire incohérents avec le reste des épisodes de la série.
Pour commencer, le générique est franchement raté et pénible à regarder avec les images saccadées d’un vieux film de gangster diffusé à la télévision et un tictac de réveil horripilant. Il y avait peut-être une envie d’innover mais je préfère le schéma répétitif de Madigan marchant dans des artères noires de monde. Néanmoins, la séquence post-générique est originale et la meilleure, avec le final, de l’épisode. Max Bennerman se remémore l’action qui a conduit à son licenciement de la police. Sur le point d’appréhender un suspect, Madigan reçoit une balle et s’écroule. Son collègue se rue à la poursuite du voyou et l’abat bien qu’il ait lâché son révolver pour se rendre. La justification de Bennerman est sensée et humaine ; il a tué le fuyard pensant que Madigan était mort alors qu’il n’était en fait que blessé et qu’il fut témoin de l’acte répréhensible de son partenaire. A l’époque de Serpico, il était pourtant monnaie courante dans des situations analogues à New York de glisser une arme dans la main du malfrat pour donner le change. A part cette première scène, Richard Widmark est absent du début de l’épisode, ce qui est aussi inhabituel.
Trois années ont passé et Bennerman, au chômage, est désespéré car il ne trouve pas de travail après une dizaine d’essais. Il est aux abois mais il essaie de donner le change à Verna, sa femme, qui fait vivre le couple grâce à son emploi de serveuse. Le moral de Max Bennerman, au plus bas, est palpable dans cette longue scène où il attend le retour de son épouse, mais un évènement va modifier le cours de son existence. Une enveloppe contenant dix mille dollars est glissée sous sa porte et il est contacté par Albert Chaney, un homme d’affaires cupide, le méchant de l’épisode, qui veut se débarrasser de William Tyler, un ami de vingt-sept ans mais un partenaire honnête et gênant. Bennerman s’engage à abattre l’homme mais enregistre discrètement ses appels téléphoniques comme s’il voulait se fabriquer une assurance. Il ment à Verna prétextant un voyage d’affaires à Chicago mais celle-ci n’est pas dupe et joint son ancien coéquipier, Madigan, qui connaît son époux mieux que quiconque. Nous avons droit pour l’occasion à une colère de Verna qui traite Madigan de ‘sale égoïste’ qui profitait de bons petits restaurants de New-York alors que les Bennerman se serraient la ceinture. Tandis que Madigan s’appuie sur les habitudes du policier qu’était Bennerman, celui-ci entre en contact avec Chaney et part en repérages dans l’hôtel Barclay où Tyler occupe tout le quinzième étage.
Madigan s’octroie deux jours pour récupérer Max, mais les relations d’antan ne sont plus les mêmes, car l’homme recherché n’a rien à voir avec celui côtoyé dans les forces de l’ordre. A noter que le supérieur du sergent, un lieutenant, a changé depuis la première enquête à Manhattan. Madigan retrouve facilement la trace de Bennerman; grâce à son numéro fétiche (le 6 du casier de l’aéroport) puis il rend visite à un receleur d’armes, qui le mène à Eloïse, une marchande de confiseries, que connaissaient les deux policiers. Elle ne peut s’empêcher de blâmer l’ex flic, ‘le monsieur qui prétendait donner des leçons à tout le monde’, mais procure néanmoins un Smith & Wesson à Bennerman. Sur le point de stopper son ancien collègue, les retrouvailles entre les deux hommes tournent court car Madigan s’aperçoit trop tard qu’il a sous-estimé la détermination de Max et il est assommé dans sa propre voiture. Madigan fait alors le tour des quartiers chauds de New-York et il obtient une piste décisive en tombant sur Maureen, propriétaire d’un bar et ancienne prostituée, qui a toujours eu un faible pour Max Bennerman. La fin est surprenante parce qu’on n’imagine pas que Bennerman puisse accomplir son contrat mais, qu’au contraire, Madigan pourrait l’arrêter à temps. Le policier découvre effectivement la planque et la cible mais Tyler est têtu et se fait abattre. Le final est palpitant avec la longue poursuite dans les escaliers de l’hôtel puis en taxi sur une excellente musique. Lors de la fusillade, Bennerman, mortellement touché, abat Lido qui allait tirer sur Madigan : ‘Pourtant, j’étais un type bien, n’est-ce pas, Dan ?’. Grâce aux enregistrements de Max, Chaney est cueilli dans son bureau sans résistance.
Les points noirs de cet épisode sont les longs entretiens, entre Chaney et son subalterne, Joe Lido, qui coupent le rythme des recherches de Madigan et des préparations de Bennerman, qui épie sa proie d’une planque en face de l’hôtel. Lido devient gourmand et exerce un chantage sur son patron. Il se propose d’abattre ce tueur engagé mais potentiellement dangereux contre un partage de l’entreprise. Chaney est pris au piège et accepte les propositions de l’opportuniste. Madigan cerne rapidement les points de chute de son ex-collègue et les passages Chaney/Lido et certaines autres scènes meublent considérablement la platitude du scénario. Par exemple, les adieux de Max à sa femme, qui se justifie en refusant d’être un de ces policiers qui portent leur insigne comme des nabots, qui veulent se grandir, portent des talons hauts, ainsi que les élucubrations de la vendeuse de journaux de l’hôtel.
Cet opus n’est pas le meilleur, loin de là, et cela est dû également à deux autres facteurs, dont un strictement personnel. Madigan doit, cette fois, retrouver son ancien collègue devenu tueur professionnel mais la cohérence du scénario ne tient pas. On imagine, en effet, assez mal un sergent de police décréter auprès de sa hiérarchie qu’il s’accorde deux jours de congé maladie pour une affaire personnelle. L’arrêt de la série est peut-être dû à cela : un officier de police a des obligations et des devoirs et la teneur des scénarii aurait tendance à s’éloigner beaucoup trop du concept initial. Certes, Madigan est passé d’inspecteur dans le film à sergent dans la série mais il existe des impondérables difficilement transgressables pour un policier. On peut l’envoyer à Londres ou Naples pour retrouver un concitoyen américain ou transférer un prisonnier par Lisbonne mais le transformer en détective privé est beaucoup plus délicat et aléatoire. Si on ajoute le coût élevé du tournage, on peut penser que Madigan ne fut pas rentable pour NBC le mercredi, car pour la saison suivante, des trois séries proposées à ce créneau, il ne restait plus que Banacek, en rotation avec des nouvelles productions, qui ne seront jamais diffusées en France.
Le second facteur, peut-être anecdotique, est l’aspect de Madigan/Richard Widmark. Je trouve que l’acteur a vieilli par rapport aux autres épisodes et, surtout, qu’il est beaucoup moins bien habillé. Il a une espèce de trench-coat avec une ceinture qui le boudine, un pantalon à la longueur incertaine et une paire de godillots crottés ; rien à voir avec la tenue élégante de l’épisode de Naples par exemple. Dès la scène d’ouverture, dans le flash-back, Madigan est en planque avec Bennerman et il est fringué comme Baretta avec un pull-over orange, que je ne me servirais même pas pour jardiner ! C’est peut-être un détail mais ça choque car cela ne colle pas au personnage du film et du reste de la série qui est toujours tiré à quatre épingles. De plus, Madigan agit seul dans la série et les scénaristes ont attendu le dernier épisode pour l’affubler d’un partenaire comme dans le film. C’est assez incohérent même si l’action est censée se passer trois années auparavant.
L’idée de départ est intéressante et montre comment un flic, aux multiples distinctions, peut rapidement dégringoler et se retrouver obligé à passer de l’autre coté, surtout dans le très bon début d’épisode qui dépeint une déchéance plausible. Madigan a une dette envers cet ami et collègue, qui a tué pour le venger, mais il ne pourra l’honorer, car c’est au contraire Bennerman qui lui sauvera la vie dans le final palpitant. Bennerman a mis sa carrière en l’air par admiration pour Madigan et les conséquences de ce geste furent une spirale incontrôlable. Entre l’entame et le dénouement, l’enquête est somme toute banale et aisée et pas très captivante, ce qui engendre de nombreuses scènes bouche-trous et une présence de Madigan/Widmark limitée.
Les répliques de Madigan font encore parti des ‘bonbons’ de l’épisode. Après avoir mis Augie hors d’état de nuire, il donne quelques billets du receleur à la blonde aux formes généreuses (Lee Meredith, une bombe sexuelle de l’époque) et lui dit : ‘Tenez, fourrez ça dans votre soutien-gorge s’il y a encore de la place’ puis à Maureen : ‘Vous rajeunissez, vous dissimulez rudement bien votre kilométrage’.
Alex March avait mis en scène le premier épisode de la série, The Manhattan Beat, et il réalise celui-ci, le dernier tourné également à New-York. Les visages des acteurs de cet épisode nous sont plus familiers, car américains et déjà vus dans d’autres séries ou au cinéma. Charles Cioffi (Albert Chaney) est un habitué des films et séries policiers. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 (Klute, Shaft) mais il fut très présent à la télévision : Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii Police d’État (quatre épisodes), Columbo, Les Rues de San Francisco. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L’Homme de Vienne et le lieutenant Kramer dans la série Equalizer. John Larch (Max Bennerman), aux faux airs de Leslie Nielsen, a joué dans deux épisodes des Incorruptibles et il est le chef de la police dans L’inspecteur Harry entre autres. Val Avery (Augie, le receleur dans une courte scène) a eu son nom à de nombreux génériques depuis le début des années 50, dont deux épisodes, lui aussi, des Incorruptibles, et beaucoup de rôles, parfois très courts dans de nombreux films et séries. Citons, à la télévision (dans le domaine policier) L’homme de fer, Shaft, Kojak, Cannon, Mannix, Police Story, Columbo et au cinéma ; Les sept mercenaires, Nevada Smith, Le dossier Anderson, Papillon, Le flic ricanant, Meurtre d’un bookmaker chinois, L’antigang, Donnie Brascoe. Lois Markle fait une courte, mais remarquée, apparition en Maureen, ancienne prostituée éprise de Bennerman. Absente pendant de longues décennies au petit comme au grand écran, elle fut consacrée au théâtre. Quant à Lee Meredith, c’est dans un autre domaine qu’elle doit son peu de notoriété. Elle a fait quelques courtes apparitions dans diverses productions mettant sa plastique en évidence (Les producteurs est la plus connue). Il était intéressant de tourner avec elle car Lee se vantait de coucher avec tous ses partenaires à l’écran et d’avoir épuisé le Kamasoutra en quelques semaines…Pour terminer, je suis persuadé que le chauffeur de taxi est un des deux tueurs de la fameuse poursuite de Bullitt mais impossible d’y mettre un nom car il ne figure pas au générique !
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Le dossier complet sur Madigan par Denis est en ligne avec analyse du film et des 6 épisodes de la série (note du film en cours de confirmation par Denis):
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1970/madigan-1972-1973
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1970/madigan-1972-1973
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Oui, 3 pour le film.
C'était un gros dossier. Pour une fois, j'ai incorporé les informations supplémentaires, parfois croustillantes, dans les critiques. Bonne lecture !
C'était un gros dossier. Pour une fois, j'ai incorporé les informations supplémentaires, parfois croustillantes, dans les critiques. Bonne lecture !
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Tu as sans doute été au meilleur de ta forme, denis, dans cette série. Etant assez courte, tu as pu donner libre cours à toutes les qualités de ta plume. Les IS sont très instructives, j'aime bien quand tu replaces cette série au milieu des autres films et séries de l'époque où elle s'insère idéalement. J'ajouterai par ailleurs que Charles Cioffi a été un second rôle récurrent des X-Files où il était un haut gradé du FBI de mèche avec la Conspiration, il était parfait dans ce rôle froid et inquiétant.
En tous cas, bravo pour cette analyse plus poussée que d'habitude !
Au fait, dans ce contexte, que veut dire "beat" dans les titres anglais ?
En tous cas, bravo pour cette analyse plus poussée que d'habitude !
Au fait, dans ce contexte, que veut dire "beat" dans les titres anglais ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Madigan"
beat n'est pas dans le sens de 'battre' mais de 'rythme' dans ce cas. J'avais le temps, j'ai écrit ça cet été. C'est vrai aussi que c'est court. Une série que je n'avais pas revue depuis les années 70.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Ah tiens, quelque chose qui me chiffonne : sur le forum, tu as mis 2/4 à Park Avenue Beat, et on a 4/4 sur le site. Quelle est la note juste ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Madigan"
C'est celle du forum qui compte. Steed 3003 s'est planté. Je n'ai pas eu le temps de relire encore cette série.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
"Madigan", série que je n'ai pas vue entre 1973 et 2012, je pensais me la repasser en boucle et finalement je ne l'ai regardée que 2 fois.
Les DVD sont soigneusement rangés (et en français, ce qui n'est pas le cas d'autres séries recherchées ou retrouvées) et je les regarderai sans doute encore.
C'était pourtant la série en tête de mes recherches devant "Baretta" (vu le pilote ce soir, douche froide), "Serpico", "Le Ranch L" (récupéré en VF mais avec une image impassable très déformée), "Les Monroe".
Et après avoir revu un extrait de "Matt Helm" ici, j'ai très envie de revoir cette série, alors que "Banacek" bof, cela ne me dit plus.
Les DVD sont soigneusement rangés (et en français, ce qui n'est pas le cas d'autres séries recherchées ou retrouvées) et je les regarderai sans doute encore.
C'était pourtant la série en tête de mes recherches devant "Baretta" (vu le pilote ce soir, douche froide), "Serpico", "Le Ranch L" (récupéré en VF mais avec une image impassable très déformée), "Les Monroe".
Et après avoir revu un extrait de "Matt Helm" ici, j'ai très envie de revoir cette série, alors que "Banacek" bof, cela ne me dit plus.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Pourtant Banacek était une série trés originale dans le genre.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Madigan"
Séribibi, il y a des épisodes Banacek sur la toile, et comme Patricks, je trouve Madigan bien supérieur.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Ah merci, je regarderai ça.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Madigan"
L'intégrale sort en Novembre, je vais enfin pouvoir la voir
redwest- Vicomte(sse)
- Age : 59
Localisation : Nice
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Série "Madigan"
Avec une belle faute dans le nom de l'acteur, ça sent la restauration consciencieuse tout ça...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Madigan"
En effet, espérons que cela ne soit qu'une maquette.
40€ les 6 films. 6 Dvd, donc pas de problème de compression.
40€ les 6 films. 6 Dvd, donc pas de problème de compression.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Pour Madigan, je l'ai (enregistrée sur 13e rue), mais cette initiative d'éditer des séries rares permet d'espérer des sorties de "Match contre la vie" avec Ben Gazzara, Serpico, Matt Helm, et quelques autres, avec le bémol que les séries longues (je parlais hier de Baretta et potentiellement de "le virginien" à propos d'elephant dans le topic "le sixième sens") seront arrêtées en cours de route, comme déjà Hawaii Police d'état après cinq saisons.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
Le bémol pour les francophones est aussi d'accepter la version proposée, restaurée ou pas, car elle ne risque pas de ressortir.
Invité- Invité
Re: Série "Madigan"
denis a écrit:Le bémol pour les francophones est aussi d'accepter la version proposée, restaurée ou pas, car elle ne risque pas de ressortir.
Tout à fait d'accord : le potentiel de ventes de séries comme "Madigan", "Baretta" ou "Le Virginien" en 2014 est limité à des téléspectateurs qui ont connu ses séries lors de leur diffusion initiale. D'ailleurs, même aux états unis, l'édition de "Cannon" s'est arrêtée avec la saison 3.
Invité- Invité
Sortie DVD de MADIGAN
D'après mes renseignements, le coffret de MADIGAN est sorti aujourd'hui. J'espère qu'ils n'ont pas osé reproduire l'ENORME faute d'orthographe de WIDMARK et non WIDMARCK. Bref, sinon ça va devenir un collector !!!
Mon interrogation est à propos de l'épisode " ENQUETE A LONDRES " et je recherche un internaute possedant cet épisode particulier....me contacter ne mp, please... Many thanks.
Mon interrogation est à propos de l'épisode " ENQUETE A LONDRES " et je recherche un internaute possedant cet épisode particulier....me contacter ne mp, please... Many thanks.
Re: Série "Madigan"
En effet, j'ai oublié d'en parler (sortie le 19). J'espère que la faute a été corrigée.
Invité- Invité
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
» Série "The following"
» Série "H+"
» Série "Amicalement vôtre"
» Série "Zoo"
» Série "The following"
» Série "H+"
» Série "Amicalement vôtre"
» Série "Zoo"
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 3 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum