le service public "à la française"...

Aujourd'hui, en fin d'après-midi, je suis allé voir mon neveu, hospitalisé pour une journée suite à un arrachage de 2 dents par un stomatologue. Je ne m'attendais pas à des merveilles, mais j'ai vraiment cru me trouver dans le sketch d'Anne Roumanoff sur l'hôpital.

-Bonsoir! Je voudrais savoir le numéro de la chambre de M. F... N...
-Quel service?
-On lui a enlevé 2 dents.
-Je cherche... Désolé, je ne le trouve pas dans l'ordinateur (seule différence avec le sketch, mon interlocutrice n'est pas antillaise...) Vous êtes sûr qu'il n'est pas déjà reparti?
-Il m'a appelé il y a une demi-heure de l'hôpital, il était dans les vaps et m'a confirmé qu'il allait passer la nuit ici...
-Attendez, je vais essayer d'appeler le service... ça ne répond pas... vous pouvez vous asseoir là-bas, je vous rappelle...
...
-Oui, je n'arrive pas à trouver... Où habite-t-il?... Son lieu de naissance? (Ils ont besoin de savoir tout ça pour le localiser?)
...
-Allo? Oui, vous n'avez pas dans votre service M. F... N...? Non! Ils ne trouvent pas... Hein? Ah! Merci. Chambre 114, monsieur!
-Merci!
...
"Monsieur! Non, pas par-là! Cet escalier, devant vous!
-Ah! Bon!...

Arrivé au 1er étage, aucun écriteau nulle part. L'hôpital a été refait à neuf. Ah! Que c'est beau! Mais aucune pancarte (et pourtant, c'est terminé depuis des mois...) Avant, il y avait des indications "chambres 101 à 110 avec une flèche à droite" "chambre 110 à 120 avec une flèche à gauche". Maintenant, rien du tout! Débrouillez-vous dans le labyrinthe, j'ai eu l'impression d'être Cruchot-de Funès sur le "France" en train de tourner en rond entre les coursives et le "sun-desk"...

On est satisfaits de payer des impôts avec un service pareil...

Oui, les urgences sont de plus en plus dépassées. J'ai vu comment ça se passait déjà en novembre 2008 quand maman avait fait un léger AVC, et en août 2011 quand mon père y a été admis après avoir fait un malaise. J'étais allé le voir à midi et il était "installé" dans un couloir, aucune chambre libre! ça m'a rappelé une scène similaire vue dans "elle court, elle court, la banlieue", le film avec Marthe Keller et Jacques Higelin (années 70). Je m'étais toujours dit "c'est bien du cinéma!" Le scénariste devait croire qu'il parodiait, mais ce n'était pas du cinéma, ce n'était que de l'anticipation...