Sarah Michelle Gellar
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Re: Sarah Michelle Gellar
Prochainement sur vos écrans, la comédie romantique Une fille à la page (Suburban Girl)
Estuaire44- Empereur
- Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Celui-là c'est encore mieux : il n'est jamais sorti au cinéma, c'est un direct-to-video !
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Une fille à la page (Suburban Girl, 2007, **)
Résumé :
Brett, jeune employée d’une maison d’édition new yorkaise, attend le grand amour tout en espérant devenir une associée à part entière, et non plus simplement une relectrice d’épreuve. Mais elle se retrouve en butte avec une nouvelle directrice, imbuvable. Un jour elle rencontre Archie, grand ponte de l’édition et une romance nait, malgré une grande différence d’âge. Alors qu’Archie lui enseigne également le métier, Brett va progressivement découvrir que cet homme brillant est également volage et alcoolique. Malgré des heurts, leur relation se poursuit, jusqu’à ce que le père de Brett meure d’un cancer, l’amenant à reconsidérer sa vie.
Critique :
Une fille à la page navigue sans guère de houle entre Sex and the City (la vie amoureuse des trentenaires à New York City, enfin, à Manhattan) et Le Diable s’habille en Prada (l’enfer climatisé des Working Girls, avec le dragon femelle de service). De fait le film s’inscrit en plein dans ce courant de comédies romantiques new yorkaises à destination du public féminin, qu’en 2015 le Saturday Night Live fustigea lors d’un mémorable sketch avec Scarlett Johansson. Les convergences entre les deux productions s’avèrent édifiantes à cet égard.
Le film enfile les clichés comme d’autres des perles, mais sa véritable faiblesse réside avant tout dans l’extrêmement fade mise en scène de la Mark Klein (il s’agit d’ailleurs de l’unique tentative de ce scénariste). Pour Klein, la réalisation se borne clairement à faire joli, et il est vrai que chaque scène fait l’objet d’un grand soin apporté aux décors et costume, ainsi qu’à la photographie. Mais toutes sont filmées caméra au plancher, de manière parfaitement interchangeables.
Du fait de ce manque de rythme et d’inventivité, le film sombre doucement dans la torpeur au fur et à mesure d’une romance très standardisée, après une première demi-heure, où la découverte des personnages et de l’univers de l’édition soutient l’intérêt. On regrettera aussi l’omniprésence d’un fond musical (chansons ou mélodies), pas désagréable en soi mais parasitant les dialogues et achevant de fusionner dans l’uniformité les séquences successives du film.
Le milieu de l’édition apporte toutefois une vraie valeur ajoutée à Une fille à la page l’auteur du livre original, L’auteure du livre originel, Melissa Bank, a travaillé plusieurs années dans cette profession avant de publier l’ouvrage et cela se ressent à travers l’acuité de quelques scènes à ce sujet. A plusieurs reprises, le film semble ainsi à deux doigts de se trouver un sujet, en étudiant les arrières boutiques et le mécanisme conduisant à sélectionner les romans, puis à partiellement les réécrire, afin de débusquer un best-seller (est bon le livre qui se vend).
Le film évite d’ailleurs la caricature et toute cette approche s’accompagne d’une ironie matinée de tendresse pour les petits ridicules de la profession, mais aussi d’amour de la littérature. Il reste dommage que ce volet demeure relativement périphérique, d’autant qu’il permet d’émailler les dialogues de références à livres et auteurs (Hugo, Les Frères Karamazov Dorian Gray, Arthur Miller Hemingway, Dante…). Le procédé ne va pas sans une certaine ostentation, mais sonne juste le plus souvent.
Le scénario multiplie les personnages autour de Brett, mais le focus demeurant centré sur le couple formé avec Archie, les seconds rôles n’apparaissent que comme des silhouettes, parfois amusantes, parfois anodines. Certaine s’en sortent par le haut grâce à l’interprétation d’acteurs d’expérience, comme Peter Scolari pour le divertissant écrivain ami d’Archie, ou James Naughton, impeccable dans le rôle du père de l’héroïne. On apprécie la fraicheur de Maggie Grace, en meilleure amie de Brett. Décidément, après Lost et Californication, le film confirme que le milieu urbain lui réussit mieux que la nature sauvage.
Cette adéquation de la distribution se retrouve pareillement pour le couple central. Le talent et l’évidente complicité de Sarah Michelle Gellar et d’Alec Baldwin parviennent d’ailleurs à sauver quelques tirades de la médiocrité. On apprécie vivement que le film évite de positionner Archie en méchant de l’histoire. Derrière la façade de brio, émerge progressivement un homme cabossé par la vie et des erreurs qu’il assume, miné par le fléau de l’alcoolisme. Les amateurs de série pourront s’amuser à pointer les nombreuses similitudes existant entre Archie et l’inoubliable Jack Donaghy de 30 Rock, qu’Alec Baldwin s’apprête alors à créer, pétri de la même humanité.
Le scénario exploite joliment la différence d’âge entre Brett et Archie, séparés par une vie apportant aussi concomitamment expérience et fêlures. Mais Brett souffre terriblement de n’exister qu’à travers cette relation, pour le reste elle se limite à des clichés (ambition professionnelle, sortie copines, shopping, rapport au père) que Sarah Michelle Gellar, pourtant excellente et pleinement impliquée, ne peut parvenir à rendre intéressants. Elle doit aussi subir bon nombre de scènes sucrées jusqu’au ridicule. Le plus croquignolet demeure le fil rouge du pantalon de cuir que Brett refuse finalement de porter, au profit d’un jean plus confortable. L’ultime image nos la montre s’éloigner en l’arborant : ayant franchi l’épreuve, elle est devenue adulte. C’est aussi cela, Une fille à la page.
Anecdotes :
Le film est adapté de deux nouvelles (My Old Man et The Worst Thing a Suburban Girl Could Imagine), issues du best-seller The Girls' Guide to Hunting and Fishing (1999), de Melissa Bank. Ce recueil de textes, grand succès aux USA et en Grande-Bretagne, raconte l’éveil à la vie d’une jeune fille de quatorze ans. Il occupa durant 16 semaines la tête du classement des ventes du New York Times.
Le titre original devait être celui du film, mais fut changé car Francis Ford Coppola travaillait à l’adaptation d’une autre de ses nouvelles.
Le rôle d’Archie fut attribué à Alec Baldwin à la demande de Sarah Michelle Gellar, désireuse de travailler avec lui.
Le film fut tourné à new York pour divers extérieurs, mais aussi à Toronto.
L’action est centrée sur Lexington Avenue, zone branchée et très vivante de l’East Side, à Manhattan.
Une fille à la page fut présenté au Festival du film de Tribeca, évènement annuel destiné au cinéma indépendant, créé par Jane Rosenthal et Robert De Niro, à Manhattan. Il y reçut un bon accueil public et critique.
Le film fut interdit aux moins de 13 ans, pour la verdeur de certaines scènes.
Le réalisateur Mark Klein a indiqué n’avoir jamais suivi Buffy contre les Vampires et avoir été surpris par la popularité de Sarah Michelle Gellar au près du public, durant les tournages se déroulant dans la rue.
Film indépendant - non produit par l’une des grandes compagnies d’Hollywood, Une fille à la page eut ensuite difficilement accès au réseau de salles. Comme souvent dans ce cas figure, il finit par sortir en vidéo.
Alec Baldwin (Archie), membre d’une grande famille de comédiens, connaît une belle carrière se déroulant aussi bien au cinéma (Aviator, Lady Chance) qu’à la télévision (Will et Grace, 30 Rock. Actif soutien du parti démocrate, il s’est grandement impliqué dans les deux campagnes d’Obama. De 1993 à 2002, il fut l’époux de Kim Basinger.
Résumé :
Brett, jeune employée d’une maison d’édition new yorkaise, attend le grand amour tout en espérant devenir une associée à part entière, et non plus simplement une relectrice d’épreuve. Mais elle se retrouve en butte avec une nouvelle directrice, imbuvable. Un jour elle rencontre Archie, grand ponte de l’édition et une romance nait, malgré une grande différence d’âge. Alors qu’Archie lui enseigne également le métier, Brett va progressivement découvrir que cet homme brillant est également volage et alcoolique. Malgré des heurts, leur relation se poursuit, jusqu’à ce que le père de Brett meure d’un cancer, l’amenant à reconsidérer sa vie.
Critique :
Une fille à la page navigue sans guère de houle entre Sex and the City (la vie amoureuse des trentenaires à New York City, enfin, à Manhattan) et Le Diable s’habille en Prada (l’enfer climatisé des Working Girls, avec le dragon femelle de service). De fait le film s’inscrit en plein dans ce courant de comédies romantiques new yorkaises à destination du public féminin, qu’en 2015 le Saturday Night Live fustigea lors d’un mémorable sketch avec Scarlett Johansson. Les convergences entre les deux productions s’avèrent édifiantes à cet égard.
Le film enfile les clichés comme d’autres des perles, mais sa véritable faiblesse réside avant tout dans l’extrêmement fade mise en scène de la Mark Klein (il s’agit d’ailleurs de l’unique tentative de ce scénariste). Pour Klein, la réalisation se borne clairement à faire joli, et il est vrai que chaque scène fait l’objet d’un grand soin apporté aux décors et costume, ainsi qu’à la photographie. Mais toutes sont filmées caméra au plancher, de manière parfaitement interchangeables.
Du fait de ce manque de rythme et d’inventivité, le film sombre doucement dans la torpeur au fur et à mesure d’une romance très standardisée, après une première demi-heure, où la découverte des personnages et de l’univers de l’édition soutient l’intérêt. On regrettera aussi l’omniprésence d’un fond musical (chansons ou mélodies), pas désagréable en soi mais parasitant les dialogues et achevant de fusionner dans l’uniformité les séquences successives du film.
Le milieu de l’édition apporte toutefois une vraie valeur ajoutée à Une fille à la page l’auteur du livre original, L’auteure du livre originel, Melissa Bank, a travaillé plusieurs années dans cette profession avant de publier l’ouvrage et cela se ressent à travers l’acuité de quelques scènes à ce sujet. A plusieurs reprises, le film semble ainsi à deux doigts de se trouver un sujet, en étudiant les arrières boutiques et le mécanisme conduisant à sélectionner les romans, puis à partiellement les réécrire, afin de débusquer un best-seller (est bon le livre qui se vend).
Le film évite d’ailleurs la caricature et toute cette approche s’accompagne d’une ironie matinée de tendresse pour les petits ridicules de la profession, mais aussi d’amour de la littérature. Il reste dommage que ce volet demeure relativement périphérique, d’autant qu’il permet d’émailler les dialogues de références à livres et auteurs (Hugo, Les Frères Karamazov Dorian Gray, Arthur Miller Hemingway, Dante…). Le procédé ne va pas sans une certaine ostentation, mais sonne juste le plus souvent.
Le scénario multiplie les personnages autour de Brett, mais le focus demeurant centré sur le couple formé avec Archie, les seconds rôles n’apparaissent que comme des silhouettes, parfois amusantes, parfois anodines. Certaine s’en sortent par le haut grâce à l’interprétation d’acteurs d’expérience, comme Peter Scolari pour le divertissant écrivain ami d’Archie, ou James Naughton, impeccable dans le rôle du père de l’héroïne. On apprécie la fraicheur de Maggie Grace, en meilleure amie de Brett. Décidément, après Lost et Californication, le film confirme que le milieu urbain lui réussit mieux que la nature sauvage.
Cette adéquation de la distribution se retrouve pareillement pour le couple central. Le talent et l’évidente complicité de Sarah Michelle Gellar et d’Alec Baldwin parviennent d’ailleurs à sauver quelques tirades de la médiocrité. On apprécie vivement que le film évite de positionner Archie en méchant de l’histoire. Derrière la façade de brio, émerge progressivement un homme cabossé par la vie et des erreurs qu’il assume, miné par le fléau de l’alcoolisme. Les amateurs de série pourront s’amuser à pointer les nombreuses similitudes existant entre Archie et l’inoubliable Jack Donaghy de 30 Rock, qu’Alec Baldwin s’apprête alors à créer, pétri de la même humanité.
Le scénario exploite joliment la différence d’âge entre Brett et Archie, séparés par une vie apportant aussi concomitamment expérience et fêlures. Mais Brett souffre terriblement de n’exister qu’à travers cette relation, pour le reste elle se limite à des clichés (ambition professionnelle, sortie copines, shopping, rapport au père) que Sarah Michelle Gellar, pourtant excellente et pleinement impliquée, ne peut parvenir à rendre intéressants. Elle doit aussi subir bon nombre de scènes sucrées jusqu’au ridicule. Le plus croquignolet demeure le fil rouge du pantalon de cuir que Brett refuse finalement de porter, au profit d’un jean plus confortable. L’ultime image nos la montre s’éloigner en l’arborant : ayant franchi l’épreuve, elle est devenue adulte. C’est aussi cela, Une fille à la page.
Anecdotes :
Le film est adapté de deux nouvelles (My Old Man et The Worst Thing a Suburban Girl Could Imagine), issues du best-seller The Girls' Guide to Hunting and Fishing (1999), de Melissa Bank. Ce recueil de textes, grand succès aux USA et en Grande-Bretagne, raconte l’éveil à la vie d’une jeune fille de quatorze ans. Il occupa durant 16 semaines la tête du classement des ventes du New York Times.
Le titre original devait être celui du film, mais fut changé car Francis Ford Coppola travaillait à l’adaptation d’une autre de ses nouvelles.
Le rôle d’Archie fut attribué à Alec Baldwin à la demande de Sarah Michelle Gellar, désireuse de travailler avec lui.
Le film fut tourné à new York pour divers extérieurs, mais aussi à Toronto.
L’action est centrée sur Lexington Avenue, zone branchée et très vivante de l’East Side, à Manhattan.
Une fille à la page fut présenté au Festival du film de Tribeca, évènement annuel destiné au cinéma indépendant, créé par Jane Rosenthal et Robert De Niro, à Manhattan. Il y reçut un bon accueil public et critique.
Le film fut interdit aux moins de 13 ans, pour la verdeur de certaines scènes.
Le réalisateur Mark Klein a indiqué n’avoir jamais suivi Buffy contre les Vampires et avoir été surpris par la popularité de Sarah Michelle Gellar au près du public, durant les tournages se déroulant dans la rue.
Film indépendant - non produit par l’une des grandes compagnies d’Hollywood, Une fille à la page eut ensuite difficilement accès au réseau de salles. Comme souvent dans ce cas figure, il finit par sortir en vidéo.
Alec Baldwin (Archie), membre d’une grande famille de comédiens, connaît une belle carrière se déroulant aussi bien au cinéma (Aviator, Lady Chance) qu’à la télévision (Will et Grace, 30 Rock. Actif soutien du parti démocrate, il s’est grandement impliqué dans les deux campagnes d’Obama. De 1993 à 2002, il fut l’époux de Kim Basinger.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Bientôt sur vos écrans Etats de choc (The Air i Breathe)
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Le Camarade te le confirmera, mais une comédie romantique sous fond de maison d'édition est aussi le sujet de The Proposal, excellent film (malgré un dernier tiers un peu trop rose) où Ryan Reynolds et Sandra Bullock - signant là une de mes interprétations favorites tous films confondus pour une actrice - se chamaillent joyeusement. Je pensais à ce film pendant ta critique. En tous cas, je vois que SMG aime décidément varier les registres, et que cela lui réussit au niveau performance (mais moins quant au choix des films, très inégaux).
SMG est remarquablement belle dans ta dernière image !
SMG est remarquablement belle dans ta dernière image !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Sarah Michelle Gellar
Ah, pas vu ce film, mais je le note sur mes tablettes !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Le combat se poursuit pour la suite de Cruel Intentions (et le retour de la vengeance de la Merteuil)
http://braindamaged.fr/2016/07/03/cruel-intentions-la-serie-nest-pas-completement-morte/
http://braindamaged.fr/2016/07/03/cruel-intentions-la-serie-nest-pas-completement-morte/
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Dearesttara a écrit:Le Camarade te le confirmera, mais une comédie romantique sous fond de maison d'édition est aussi le sujet de The Proposal, excellent film (malgré un dernier tiers un peu trop rose) où Ryan Reynolds et Sandra Bullock - signant là une de mes interprétations favorites tous films confondus pour une actrice - se chamaillent joyeusement. Je pensais à ce film pendant ta critique. En tous cas, je vois que SMG aime décidément varier les registres, et que cela lui réussit au niveau performance (mais moins quant au choix des films, très inégaux).
SMG est remarquablement belle dans ta dernière image !
Le Camarade confirme et montrera par A+B que le film est excellent de bout en bout y compris le dernier tiers !
Et une comédie romantique dans un milieu culturel, c'est aussi le fond de "Drôle de frimousse" avec Audrey Hepburn.
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Sarah Michelle Gellar
Etats de choc (The Air I Breathe, 2007, ***)
Résumé :
Au sein d’une mégapole contemporaine, les vies de personnages très différents vont s’enchevêtrer. Une jeune pop star, un gangster capable de prédire l’avenir, son employeur ultra violent, un médecin désespéré et un employé de banque dépressif vont ainsi se croiser au fil d’évènements dramatiques.
Critique :
Etats de choc, au titre français inutilement pompier, s’inscrit dans une lignée de films bâtis autour du thème des destins croisés et ayant marqué les années 2000 après le Crash de Cronenberg en 1996 : Traffic (2000), Collision (2004) ou encore Babel (2006), entre autres. Contrairement aux plus ambitieux et aboutis de ces films, on peut regretter que celui de Jieho Lee ne retienne pas l’option d’une narration pleinement chorale. Il opte au contraire pour une trop sage succession de passages organisés autour de protagonistes successifs. Malgré la présence de Trista et de Fingers en fil rouge, on converge ainsi vers la formule davantage usuelle et dramatiquement moins riche du film à sketchs.
De ce fait le film connaît un souffle moindre qu’une œuvre symphonique et court le risque inhérent à ce genre de production : des segments inévitablement plus faibles que d’autres. Maladroitement Jieho Lee tente de rectifier le tir lors de la séquence finale en sortant du chapeau une pirouette connectant les différents personnages, mais de manière totalement gratuite et soudaine, en guise de conclusion à l’ensemble. Il s’agit sans doute de la séquence la plus artificielle du film, d’autant plus dommageable qu’elle se situe hors de son propos, bien davantage intimiste que centré sur des jeux du destin relevant davantage de L’effet papillon (2004).
Au-delà de la référence initiale à un proverbe chinois, qui ne parlera fatalement que modérément au public occidental, tel quel, le sujet du film s’avère captivant. En effet le scénario propose une succession de portraits particulièrement émouvants, voyant les protagonistes rongés par la vacuité de leurs existences et se trouvant soudain une porte de sortie. Cette épiphanie s’avère toujours périlleuse, voire mortelle, mais la joie sourde et profonde avec laquelle le personnages font face à cette ordalie frappe le plus souvent au cœur.
Les sujets s’avèrent également suffisamment variés pour parer à toute impression de répétition ou de système (l’employé modèle ne trouvant plus de sens à sone rxistence, le gangster dont les prédictions dirigent la vie, le médecin étant passé à côté de l’amour de sa vie, la pop star confrontée au mirage de la célébrité). En parfait contrepoint le gangster Fingers plastronne tout au long du récit mais reste aveugle quant au néant de sa destinée de prédateur, demeurant en cela bien plus captif que ses victimes.
En tant que metteur en scène s’avère inégal. Il cède ainsi parfois à la tentation du sensationnalisme ou de l’esthétique de clip vidéo. De même, il filme Mexico City de manière particulièrement impersonnelle, la dépeignant comme une mégapole parfaitement interchangeable. Sans aller jusqu’à sombrer dans la carte postale, on apprécie toujours qu’un environnement soit caractérisé et qu’il apporte un supplément d’âme au récit, comme a pu l’accomplir Tokyo pour The Grudge.
Le réalisateur manifeste toutefois quelques fulgurances (visions prophétiques, univers de la nuit, mobilité des angles de vue) et sait mettre en valeur ses merveilleux comédiens. Le talent de Jieho Lee apparaissait alors en devenir et se serait sans doute bonifié avec le temps, il reste dommage que le monumental bouillon pris par Etats de choc l’ait tenu depuis éloigné des caméras.
Etats de choc demeure peut-être avant tout un film de comédiens, tous excellents et donnant le meilleur d’eux-mêmes. Certains déroulent sur un registre qu’ils connaissent sur le bout des ongles, comme Kevin Bacon en médecin plus qu’au bord de la crise de nerfs (séquence relativement prévisible) ou Andy Garcia en gangster extraverti et ultra violent, très inspiré de son Vinnie Corleone. Mais le plus marquant d’entre eux demeure Forest Whitaker, dont la force émotionnelle met d’emblée le film sur orbite, à l’occasion du premier segment.
S’affranchissant a contrario de son emploi coutumier, Brendan Fraser quitte ici ses comédies burlesques pour orienter sa carrière vers des rôles davantage matures, avec un total succès. Original et captivant, son gangster introverti, descendant éloigné de Cassandre, fascine par son fatalisme résigné, puis sa renaissance. Cette distribution très relevée s’enrichit encore de nombreux visages connus (Julie Delpy, Kelly Hu, John Cho, Clark Gregg…), dans des seconds rôles souvent aussi savoureux que météoriques.
Unique protagoniste féminin au sein d’un ensemble extrêmement masculin, Trista s’érige toutefois en véritable point central du film, comme point de convergence des différentes histoires, mais aussi, et surtout, grâce à la bouleversante composition de Sarah Michelle Gellar. Celle-ci rend réellement palpable le désarroi profond, quasi existentiel, de son personnage face au dévoilement de la dimension factice du vedettariat et au dénouement tragique de sa romance inattendue avec Pleasure (grande complicité avec Fraser). L’intensité du jeu de l’actrice permet d’aisément passer outre à ce que l’empilement des malheurs s’abattant sur Trista pourrait comporter de mélodramatique.
On apprécie que le personnage soit suffisamment complexe et non irréprochable pour ne pas devenir une énième incarnation unidimensionnelle de Fantine. Les esprits facétieux pourront également s’amuser de voir Trista manquer de périr en chutant du sommet d’un immeuble, une coutume des personnages de Sarah Michelle gellar (Buffy, Scream 2, The Grudge 2). Mais on ne peut qu’applaudir sa volonté de trouver des rôles forts au-delà de ce qu’un Hollywood toujours très formaté pourrait lui réserver, quitte à opter toujours davantage pour le cinéma indépendant. Un choix exigeant et courageux, privant sa carrière de succès faciles.
Anecdotes :
Etats de choc s’inspire d’une antique conception chinoise, selon laquelle la vie se divise en quatre émotions : bonheur, plaisir, douleur et amour. Le film développe puis entrecroise quatre histoires chacune s’inspirant de l’un de ces sentiments.
Les quatre protagonistes ne sont pas nommés, mais sont simplement désignés par l’émotion qu’ils représentent (la chanteuse incarnée par Sarah Michelle Gellar porte toutefois le nom de scène de Trista). Le bonheur est ainsi interprété par Forest Whitaker, le plaisir par Brendon Fraser, la douleur par Sarah Michelle Gellar et l’amour par Kevin Bacon.
Dans la tradition chinoise, chaque sentiment primordial est associé à un élément : le bonheur à l’air, le plaisir au feu, la douleur à l’eau et l’amour à la terre.
Ce film indépendant fut produit par des investisseurs américains et mexicains, pas par l’une des majors d’Hollywood.
Il fut tourné à Mexico, même si la ville n’est jamais explicitement désignée.
Etats de choc fut présenté au Festival du film indépendant de Tribaca, en 2007.
Le film connut une faible diffusion en salles et reçut une critique négative, même si la prestation de Sarah Michelle Gellar fut acclamée comme tranchant sur l’ensemble. Il rencontra un terrible échec public, avec un box-office ne dépassant pas les 2,6 millions de dollars, pour un budget de 10 millions.
En France le film sortit directement en vidéo, en octobre 2014.
L’album photo de Trista parcouru par Pleasure est en fait composé de diverses photos de Sarah Michelle Gellar réalisées au cours de sa carrière.
Le segment de Sarah Michelle Gellar se distingue des trois autres car il n’est accompagné d’aucune narration à la première personne.
Sarah Michelle Gellar n’interprète pas elle-même le tube Sweet Spot de la pop star Trista. Il l’est par l’artiste Kim Wayman.
En 2007, l’actrice participe également à deux longs métrages d’animation. Elle assure ainsi la voix d’April O'Neil dans TMNT : Les Tortues Ninja et celle de Cendrillon (Sandy) dans Cendrillon et le Prince (pas trop) charmant, version satirique du conte.
Résumé :
Au sein d’une mégapole contemporaine, les vies de personnages très différents vont s’enchevêtrer. Une jeune pop star, un gangster capable de prédire l’avenir, son employeur ultra violent, un médecin désespéré et un employé de banque dépressif vont ainsi se croiser au fil d’évènements dramatiques.
Critique :
Etats de choc, au titre français inutilement pompier, s’inscrit dans une lignée de films bâtis autour du thème des destins croisés et ayant marqué les années 2000 après le Crash de Cronenberg en 1996 : Traffic (2000), Collision (2004) ou encore Babel (2006), entre autres. Contrairement aux plus ambitieux et aboutis de ces films, on peut regretter que celui de Jieho Lee ne retienne pas l’option d’une narration pleinement chorale. Il opte au contraire pour une trop sage succession de passages organisés autour de protagonistes successifs. Malgré la présence de Trista et de Fingers en fil rouge, on converge ainsi vers la formule davantage usuelle et dramatiquement moins riche du film à sketchs.
De ce fait le film connaît un souffle moindre qu’une œuvre symphonique et court le risque inhérent à ce genre de production : des segments inévitablement plus faibles que d’autres. Maladroitement Jieho Lee tente de rectifier le tir lors de la séquence finale en sortant du chapeau une pirouette connectant les différents personnages, mais de manière totalement gratuite et soudaine, en guise de conclusion à l’ensemble. Il s’agit sans doute de la séquence la plus artificielle du film, d’autant plus dommageable qu’elle se situe hors de son propos, bien davantage intimiste que centré sur des jeux du destin relevant davantage de L’effet papillon (2004).
Au-delà de la référence initiale à un proverbe chinois, qui ne parlera fatalement que modérément au public occidental, tel quel, le sujet du film s’avère captivant. En effet le scénario propose une succession de portraits particulièrement émouvants, voyant les protagonistes rongés par la vacuité de leurs existences et se trouvant soudain une porte de sortie. Cette épiphanie s’avère toujours périlleuse, voire mortelle, mais la joie sourde et profonde avec laquelle le personnages font face à cette ordalie frappe le plus souvent au cœur.
Les sujets s’avèrent également suffisamment variés pour parer à toute impression de répétition ou de système (l’employé modèle ne trouvant plus de sens à sone rxistence, le gangster dont les prédictions dirigent la vie, le médecin étant passé à côté de l’amour de sa vie, la pop star confrontée au mirage de la célébrité). En parfait contrepoint le gangster Fingers plastronne tout au long du récit mais reste aveugle quant au néant de sa destinée de prédateur, demeurant en cela bien plus captif que ses victimes.
En tant que metteur en scène s’avère inégal. Il cède ainsi parfois à la tentation du sensationnalisme ou de l’esthétique de clip vidéo. De même, il filme Mexico City de manière particulièrement impersonnelle, la dépeignant comme une mégapole parfaitement interchangeable. Sans aller jusqu’à sombrer dans la carte postale, on apprécie toujours qu’un environnement soit caractérisé et qu’il apporte un supplément d’âme au récit, comme a pu l’accomplir Tokyo pour The Grudge.
Le réalisateur manifeste toutefois quelques fulgurances (visions prophétiques, univers de la nuit, mobilité des angles de vue) et sait mettre en valeur ses merveilleux comédiens. Le talent de Jieho Lee apparaissait alors en devenir et se serait sans doute bonifié avec le temps, il reste dommage que le monumental bouillon pris par Etats de choc l’ait tenu depuis éloigné des caméras.
Etats de choc demeure peut-être avant tout un film de comédiens, tous excellents et donnant le meilleur d’eux-mêmes. Certains déroulent sur un registre qu’ils connaissent sur le bout des ongles, comme Kevin Bacon en médecin plus qu’au bord de la crise de nerfs (séquence relativement prévisible) ou Andy Garcia en gangster extraverti et ultra violent, très inspiré de son Vinnie Corleone. Mais le plus marquant d’entre eux demeure Forest Whitaker, dont la force émotionnelle met d’emblée le film sur orbite, à l’occasion du premier segment.
S’affranchissant a contrario de son emploi coutumier, Brendan Fraser quitte ici ses comédies burlesques pour orienter sa carrière vers des rôles davantage matures, avec un total succès. Original et captivant, son gangster introverti, descendant éloigné de Cassandre, fascine par son fatalisme résigné, puis sa renaissance. Cette distribution très relevée s’enrichit encore de nombreux visages connus (Julie Delpy, Kelly Hu, John Cho, Clark Gregg…), dans des seconds rôles souvent aussi savoureux que météoriques.
Unique protagoniste féminin au sein d’un ensemble extrêmement masculin, Trista s’érige toutefois en véritable point central du film, comme point de convergence des différentes histoires, mais aussi, et surtout, grâce à la bouleversante composition de Sarah Michelle Gellar. Celle-ci rend réellement palpable le désarroi profond, quasi existentiel, de son personnage face au dévoilement de la dimension factice du vedettariat et au dénouement tragique de sa romance inattendue avec Pleasure (grande complicité avec Fraser). L’intensité du jeu de l’actrice permet d’aisément passer outre à ce que l’empilement des malheurs s’abattant sur Trista pourrait comporter de mélodramatique.
On apprécie que le personnage soit suffisamment complexe et non irréprochable pour ne pas devenir une énième incarnation unidimensionnelle de Fantine. Les esprits facétieux pourront également s’amuser de voir Trista manquer de périr en chutant du sommet d’un immeuble, une coutume des personnages de Sarah Michelle gellar (Buffy, Scream 2, The Grudge 2). Mais on ne peut qu’applaudir sa volonté de trouver des rôles forts au-delà de ce qu’un Hollywood toujours très formaté pourrait lui réserver, quitte à opter toujours davantage pour le cinéma indépendant. Un choix exigeant et courageux, privant sa carrière de succès faciles.
Anecdotes :
Etats de choc s’inspire d’une antique conception chinoise, selon laquelle la vie se divise en quatre émotions : bonheur, plaisir, douleur et amour. Le film développe puis entrecroise quatre histoires chacune s’inspirant de l’un de ces sentiments.
Les quatre protagonistes ne sont pas nommés, mais sont simplement désignés par l’émotion qu’ils représentent (la chanteuse incarnée par Sarah Michelle Gellar porte toutefois le nom de scène de Trista). Le bonheur est ainsi interprété par Forest Whitaker, le plaisir par Brendon Fraser, la douleur par Sarah Michelle Gellar et l’amour par Kevin Bacon.
Dans la tradition chinoise, chaque sentiment primordial est associé à un élément : le bonheur à l’air, le plaisir au feu, la douleur à l’eau et l’amour à la terre.
Ce film indépendant fut produit par des investisseurs américains et mexicains, pas par l’une des majors d’Hollywood.
Il fut tourné à Mexico, même si la ville n’est jamais explicitement désignée.
Etats de choc fut présenté au Festival du film indépendant de Tribaca, en 2007.
Le film connut une faible diffusion en salles et reçut une critique négative, même si la prestation de Sarah Michelle Gellar fut acclamée comme tranchant sur l’ensemble. Il rencontra un terrible échec public, avec un box-office ne dépassant pas les 2,6 millions de dollars, pour un budget de 10 millions.
En France le film sortit directement en vidéo, en octobre 2014.
L’album photo de Trista parcouru par Pleasure est en fait composé de diverses photos de Sarah Michelle Gellar réalisées au cours de sa carrière.
Le segment de Sarah Michelle Gellar se distingue des trois autres car il n’est accompagné d’aucune narration à la première personne.
Sarah Michelle Gellar n’interprète pas elle-même le tube Sweet Spot de la pop star Trista. Il l’est par l’artiste Kim Wayman.
En 2007, l’actrice participe également à deux longs métrages d’animation. Elle assure ainsi la voix d’April O'Neil dans TMNT : Les Tortues Ninja et celle de Cendrillon (Sandy) dans Cendrillon et le Prince (pas trop) charmant, version satirique du conte.
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Re: Sarah Michelle Gellar
Bientôt sur vos écrans : Possession, déjà l'avant dernier de la saga !
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Re: Sarah Michelle Gellar
Possession (Possession, 2009, ***)
Résumé :
Jeune avocate, Jess assure la défense d’un criminel violent, Roman. A cette occasion elle tombe amoureuse du frère de celui-ci, le sculpteur Ryan. Tous deux vivent en couple quand Roman sort de prison. Au grand déplaisir de Jess, Roman décide alors d’héberger son frère. Suite à un accident de voiture Roman et Ryan se trouvent ensuite plongés dans le coma. Roman en émerge mais affirme alors qu’il est en fait Ryan, dont l’âme a changé de corps. Jess est alors rongée par le doute, se demandant s’il s’agit d’un phénomène paranormal ou d’une manipulation de Roman.
Critique :
Sorti directement en vidéo après une gestation difficile, caractéristique des vicissitudes récurrentes affrontées par le cinéma américain indépendantes, Possession dut faire face à une difficulté supplémentaire : l’inadéquation de sa présentation au public. Contrairement à ce que pourrait faire croire on affiche ou son support DVD, il ne constitue en rien un film d’épouvante relevant du Fantastique horrifique.
Il résulte même davantage éloigné de ce genre qu’avait pu l’être en son temps The Return, autre film avec Sarah Michelle Gellar, pour qui il ne s’agissait que d’un prétexte afin de filmer la vie et les panoramas du Texas profond. Bien à rebours on trouve ici un pur thriller psychologique, sinon amoureux, centré sur les sentiments éprouvés par Jess envers les deux frères.
On devine rapidement que c’est bien là que va résider le choix de la jeune femme, bien davantage que dans la résolution d’une simili Affaire non classée à la Mulder et Scully. De fait l’intrigue joue d’entrée la carte du romantique. Le scénario de Michael Petroni et Won-mi Byunne ne déploie d’ailleurs guère de fulgurances, voire originalité. On ne se situe pas dans le champ du cinéma d’acteur mais plutôt dans une série B solide et de bon aloi.
Le texte présente en effet l’avantage d’être méthodique. Les auteurs n’hésitent pas à consacrer toute une longue première partie à installer les personnages et leur relationnel, préalablement à l’accident et aux phénomènes surnaturels, ou supposés tels. Cet effort permet d rendre crédible la force du sentiment amoureux au sein du couple Jess/Ryan et le désarroi profond dans lequel demeure immergée Jess après l’accident, tout en suscitant également un fort sentiment de sympathie envers l’héroïne.
Le procédé fonctionne, avec, par moments, de vrais accents de comédie romantique hollywoodienne un tantinet sucrée. Roman ne se voit as négligé pour autant, impulsant déjà une sourde menace venant heureusement contrebalancer un bonheur qui, trop parfait, deviendrait ennuyeux.
Ce segment du film comporte indéniablement de la substance, bénéficiant de fondements en rien artificiels. L’inévitable contrepartie en demeure la lenteur du rythme, qui décevra sans nul doute le public venu chercher a rasade de frissons, images choc et autres Jump Scares. A l’instar du scénario la caméra de Joel Bergvall et Simon Sandquist ne brille pas par son imagination se dépare pas d'un bon niveau de film de genre.
La scène de l’accident, tournée avec un vrai sens du sensationnel apporte ainsi une césure nécessaire pour projeter le spectateur dans un deuxième temps tout à fait différent. La mise en scène accompagne efficacement l’action réussit réellement l’exploit de faire passer Vancouver pour San Francisco, avec il est vrai, de nombreuses scènes tournées en intérieur. La photograpgie appraît finement travaillée, mais a contrario on regrettera une musique trop envahissante
Cette structuration du scénario résulte certes quelque peu prévisible, mais l’ensemble fonctionne, grâce à une seconde partie plutôt intelligemment menée. Le film demeure cohérent en refusant tout effet facile d’épouvante et en développant un mystère qu’il sait entretenu jusqu’à son terme. L’adjonction d’une posture fantastique classique (le métempsychose) , ou de sa simple possibilité, ne prend pas du tout le pas sur l’analyse psychologique des deux protagonistes, ce qui pourrait courir le risque d’apparaître gratuit.
L’amateur de Fantastique pur, éventuellement attiré par la présence emblématique de Sarah Michelle Gellar ou la communication du film risque toutefois là aussi une déception, car le volet paranormal de l’intrigue se voit réservé la portion congrue de l’intrigue. Mais le film réserve une part logique à ce qui, dans son optique, ne représente qu’un prétexte.
Malheureusement Possession va échouer au port, après un parcours convaincant, correctement écrit et réalisé à défaut de relever d’un véritable brio. En effet la conclusion résulte très téléphonée et relevant pour le coup franchement de la série B. C’est d’autant plus regrettable que le film coréen avait su opter pour une décision de Jess aussi audacieuse que subtilement dérangeante. D’ailleurs la fin alternative présente dans les suppléments du DVD et reprenant la solution coréenne se montre bien supérieure à celle finalement retenue, le film aurait sans doute pu de la sorte recevoir un meilleur accueil.
Possession sait également s’appuyer sur un impeccable duo de comédien, d’autant plus remarquable qu’autant Sarah Michelle Gellar que Lee Pace se montrent chacun admirablement convaincants sur un double registre, une Jess radieuse puis rongée par le doute et , bien entendu, un Roman à la double personnalité. L’alchimie entre les comédiens valide pleinement l’inclinaison très romantique du film. A leurs côtés les seconds rôle se montrent le plus souvent à la hauteur, dont un William B. Davis que l’on s’amuse à découvrir dans une séance d’hypnose rappelant fortement celles vues dans X-Files.
Au total, sans constituer un chef d’œuvre, Possession sait maintenir l’intérêt du spectateur jusqu’à une fin hélas décevante. Il aura jusque là proposé une histoire prenante, portée par un duo de comédiens talentueux et émouvants. En outre ce film confirme la tendance marquée de la seconde partie du parcours cinématographique d’une Sarah Michelle Gellar optant décidément pour le cinéma indépendant, mais aussi des rôles assombris. Son ultime film à ce jour, Veronika décide de mourir, va d’ailleurs représenter une apothéose en la matière.
Anecdotes :
Possession est le remake du film coréen Jungdok, réalisé en 2002 par Park Young-hoon.
Le titre de travail du film était Addicted, soit la traduction du titre du film coréeen originel.
Aux États-Unis le film parut en 2009, directement en DVD, mais fut en fait tourné en 2006. La sorte fut reportée à plusieurs reprises du fait des difficultés de distribution habituellement connues par un film indépendant, ainsi que de problèmes financiers rencontrés par les producteurs.
En France le film est sorti directement en DVD, en janvier 2011.
L’action est censée se dérouler à San-Francisco, mais le film fut tourné à Vancouver. Plusieurs acteurs canadiens figurent dans la distribution, dont William B. Davis (bien connu comme l’Homme à la Cigarette des X-Files), dans le rôle de l’hypnotiseur.
Une séquence de fin alternative a été tournée, s’alignant sur celle du film coréen originel. Présente en supplément dans le DVD, elle atteint une durée d’une demi-heure.
Lee Pace (Roman), figure de Broadway, est également connu pour ses collaborations avec Bryan Fuller. Il fut ainsi Aaron Tyler dans Wonderfalls (2004), pui Ned dans Pushing Daisies (2007-2008). Au cinéma il incarna également le Roi elfe Thranduil, père de Legolas, dans le cycle du Hobbit, et l’antagoniste Ronan l’accusateur dans Les Gardiens de la Galaxie (2014).
Lee Pace et Sarah Michelle Gellar sont restés des amis proches depuis le tournage. Ils parurent notamment ensemble à la soirée de gala Superheroes: Fashion And Fantasy, organisée par la section costumes du Metropolitan Museum of Art de New York, en 2008.
Résumé :
Jeune avocate, Jess assure la défense d’un criminel violent, Roman. A cette occasion elle tombe amoureuse du frère de celui-ci, le sculpteur Ryan. Tous deux vivent en couple quand Roman sort de prison. Au grand déplaisir de Jess, Roman décide alors d’héberger son frère. Suite à un accident de voiture Roman et Ryan se trouvent ensuite plongés dans le coma. Roman en émerge mais affirme alors qu’il est en fait Ryan, dont l’âme a changé de corps. Jess est alors rongée par le doute, se demandant s’il s’agit d’un phénomène paranormal ou d’une manipulation de Roman.
Critique :
Sorti directement en vidéo après une gestation difficile, caractéristique des vicissitudes récurrentes affrontées par le cinéma américain indépendantes, Possession dut faire face à une difficulté supplémentaire : l’inadéquation de sa présentation au public. Contrairement à ce que pourrait faire croire on affiche ou son support DVD, il ne constitue en rien un film d’épouvante relevant du Fantastique horrifique.
Il résulte même davantage éloigné de ce genre qu’avait pu l’être en son temps The Return, autre film avec Sarah Michelle Gellar, pour qui il ne s’agissait que d’un prétexte afin de filmer la vie et les panoramas du Texas profond. Bien à rebours on trouve ici un pur thriller psychologique, sinon amoureux, centré sur les sentiments éprouvés par Jess envers les deux frères.
On devine rapidement que c’est bien là que va résider le choix de la jeune femme, bien davantage que dans la résolution d’une simili Affaire non classée à la Mulder et Scully. De fait l’intrigue joue d’entrée la carte du romantique. Le scénario de Michael Petroni et Won-mi Byunne ne déploie d’ailleurs guère de fulgurances, voire originalité. On ne se situe pas dans le champ du cinéma d’acteur mais plutôt dans une série B solide et de bon aloi.
Le texte présente en effet l’avantage d’être méthodique. Les auteurs n’hésitent pas à consacrer toute une longue première partie à installer les personnages et leur relationnel, préalablement à l’accident et aux phénomènes surnaturels, ou supposés tels. Cet effort permet d rendre crédible la force du sentiment amoureux au sein du couple Jess/Ryan et le désarroi profond dans lequel demeure immergée Jess après l’accident, tout en suscitant également un fort sentiment de sympathie envers l’héroïne.
Le procédé fonctionne, avec, par moments, de vrais accents de comédie romantique hollywoodienne un tantinet sucrée. Roman ne se voit as négligé pour autant, impulsant déjà une sourde menace venant heureusement contrebalancer un bonheur qui, trop parfait, deviendrait ennuyeux.
Ce segment du film comporte indéniablement de la substance, bénéficiant de fondements en rien artificiels. L’inévitable contrepartie en demeure la lenteur du rythme, qui décevra sans nul doute le public venu chercher a rasade de frissons, images choc et autres Jump Scares. A l’instar du scénario la caméra de Joel Bergvall et Simon Sandquist ne brille pas par son imagination se dépare pas d'un bon niveau de film de genre.
La scène de l’accident, tournée avec un vrai sens du sensationnel apporte ainsi une césure nécessaire pour projeter le spectateur dans un deuxième temps tout à fait différent. La mise en scène accompagne efficacement l’action réussit réellement l’exploit de faire passer Vancouver pour San Francisco, avec il est vrai, de nombreuses scènes tournées en intérieur. La photograpgie appraît finement travaillée, mais a contrario on regrettera une musique trop envahissante
Cette structuration du scénario résulte certes quelque peu prévisible, mais l’ensemble fonctionne, grâce à une seconde partie plutôt intelligemment menée. Le film demeure cohérent en refusant tout effet facile d’épouvante et en développant un mystère qu’il sait entretenu jusqu’à son terme. L’adjonction d’une posture fantastique classique (le métempsychose) , ou de sa simple possibilité, ne prend pas du tout le pas sur l’analyse psychologique des deux protagonistes, ce qui pourrait courir le risque d’apparaître gratuit.
L’amateur de Fantastique pur, éventuellement attiré par la présence emblématique de Sarah Michelle Gellar ou la communication du film risque toutefois là aussi une déception, car le volet paranormal de l’intrigue se voit réservé la portion congrue de l’intrigue. Mais le film réserve une part logique à ce qui, dans son optique, ne représente qu’un prétexte.
Malheureusement Possession va échouer au port, après un parcours convaincant, correctement écrit et réalisé à défaut de relever d’un véritable brio. En effet la conclusion résulte très téléphonée et relevant pour le coup franchement de la série B. C’est d’autant plus regrettable que le film coréen avait su opter pour une décision de Jess aussi audacieuse que subtilement dérangeante. D’ailleurs la fin alternative présente dans les suppléments du DVD et reprenant la solution coréenne se montre bien supérieure à celle finalement retenue, le film aurait sans doute pu de la sorte recevoir un meilleur accueil.
Possession sait également s’appuyer sur un impeccable duo de comédien, d’autant plus remarquable qu’autant Sarah Michelle Gellar que Lee Pace se montrent chacun admirablement convaincants sur un double registre, une Jess radieuse puis rongée par le doute et , bien entendu, un Roman à la double personnalité. L’alchimie entre les comédiens valide pleinement l’inclinaison très romantique du film. A leurs côtés les seconds rôle se montrent le plus souvent à la hauteur, dont un William B. Davis que l’on s’amuse à découvrir dans une séance d’hypnose rappelant fortement celles vues dans X-Files.
Au total, sans constituer un chef d’œuvre, Possession sait maintenir l’intérêt du spectateur jusqu’à une fin hélas décevante. Il aura jusque là proposé une histoire prenante, portée par un duo de comédiens talentueux et émouvants. En outre ce film confirme la tendance marquée de la seconde partie du parcours cinématographique d’une Sarah Michelle Gellar optant décidément pour le cinéma indépendant, mais aussi des rôles assombris. Son ultime film à ce jour, Veronika décide de mourir, va d’ailleurs représenter une apothéose en la matière.
Anecdotes :
Possession est le remake du film coréen Jungdok, réalisé en 2002 par Park Young-hoon.
Le titre de travail du film était Addicted, soit la traduction du titre du film coréeen originel.
Aux États-Unis le film parut en 2009, directement en DVD, mais fut en fait tourné en 2006. La sorte fut reportée à plusieurs reprises du fait des difficultés de distribution habituellement connues par un film indépendant, ainsi que de problèmes financiers rencontrés par les producteurs.
En France le film est sorti directement en DVD, en janvier 2011.
L’action est censée se dérouler à San-Francisco, mais le film fut tourné à Vancouver. Plusieurs acteurs canadiens figurent dans la distribution, dont William B. Davis (bien connu comme l’Homme à la Cigarette des X-Files), dans le rôle de l’hypnotiseur.
Une séquence de fin alternative a été tournée, s’alignant sur celle du film coréen originel. Présente en supplément dans le DVD, elle atteint une durée d’une demi-heure.
Lee Pace (Roman), figure de Broadway, est également connu pour ses collaborations avec Bryan Fuller. Il fut ainsi Aaron Tyler dans Wonderfalls (2004), pui Ned dans Pushing Daisies (2007-2008). Au cinéma il incarna également le Roi elfe Thranduil, père de Legolas, dans le cycle du Hobbit, et l’antagoniste Ronan l’accusateur dans Les Gardiens de la Galaxie (2014).
Lee Pace et Sarah Michelle Gellar sont restés des amis proches depuis le tournage. Ils parurent notamment ensemble à la soirée de gala Superheroes: Fashion And Fantasy, organisée par la section costumes du Metropolitan Museum of Art de New York, en 2008.
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Re: Sarah Michelle Gellar
Veronika décide de mourir (Veronika decides to die, 2009, **)
Résumé :
A New York, Veronika, jeune femme à qui tout semble se lasse d’une vie qu’elle trouve absurde et ennuyeuse. Un soir elle ingère une dose mortelle de médicaments, mais se réveille dans un étrange institut psychiatrique, dirigé par un médecin non conventionnel. Celui-ci lui apprend que sa tentative de suicide a gravement affaibli son cœur et qu’elle n’a désormais plus que quelques semaines à vivre. Dès lors elle reprend goût à l’existence, tout en se liant à un autre patient, demeuré silencieux depuis des années.
Critique :
Veronika décide de mourir apparaît comme un film non dépourvu d’éminentes qualités, mais souffrant de grands déséquilibres et d’une approche parfois naïve de la psychologie des personnages. Ainsi le film frappe d’emblée très fort avec la scène inaugurale du suicide entrepris par Veronika, film avec une froideur clinique ajoutant encore à l’horreur profonde de l’entreprise. Mais les causes de ce passage à l’acte ne se voient nullement explicites, hormis un bref préambule très passe partout quant à l’absurdité de l’existence. Or l’on sait bien que les parcours menant au suicide sont toujours intimes, variant d’un individu à l’autre.
Ce flou n’est pas seulement dommageable en soi, car pour l’essentiel, le film se consacre à la narration de la renaissance d’une Veronika retrouvant goût à la vie. Mais l’absence du diagnostic des racines profondes du drame entraîne mécaniquement que sa résolution ne peut elle aussi que se cantonner à des clichés. Et de fait les rencontres avec le psychiatre ou les autres patients se résument à quelques poncifs : prendre sur soi pour trouver un sens à sa vie, s’ouvrir au monde, etc. L’ensemble demeure très naïf, avec un vision rose bonbon d’un asile psychiatrique, où les patients tiennent de remarquables discours littéraires et font infailliblement preuve de sagesse. Citons la subtile conclusion du psychiatre : « je pense que la meilleure thérapie contre le suicide est de retrouver goût à la vie ». Pas mieux.
Que Veronika s’en sorte en trouvant d’un coup d’un seul le grand amour chez l’un d’entre eux résulte désarmant de mièvrerie, alors que les fêlures profondes menant au suicide sont toujours autrement difficiles à guérir. Il reste aussi dommage que l’unique film de Sarah Michelle Gellar à être mis en scène par une réalisatrice tombe les deux pieds joints dans le cliché assez machiste selon lequel une femme a besoin de vivre en couple pour pleinement s’épanouir. Cela guérit également le muet, deux miracles pour le prix d’un seul. Manifestement, la vie de Veronika attendait ce sauveur pour réellement débuter, peut-être cette idée éculée passe-t-elle mieux dans son substrat littéraire, ici cela semble bien maladroit.
D’autres naïvetés sont à pointer comme le stratagème mis au point par le psychiatre, présenté comme un twist à la fin du film, alors que l’on avait immédiatement compris le pot aux roses. De même, alors que Veronika avait dénoncé les « zombies du métro ayant renoncé à leurs rêves », de retour chez elle avec son amoureux tout y est devenu lumineux et souriant. Que la réalité se soit améliorée à l’unisson de son état d’esprit est absurde, il aurait été plus pertinent de la confronter à un réel demeuré tristement banal. Tout le film est de la même eau, avec un déroulement longuet de débats souvent irréalistes et d’un intérêt inégal, jusqu’à une résolution miraculeuse de la crise, au romantisme évoquant la collection Arlequin. On lui reconnaîtra toutefois l’important mérite de n’avoir jamais sombré dans le pathos.
Et pourtant le film ne manque pas d’intérêt. La réalisatrice anglaise Emily Young fait preuve d’un vrai sens de l’image, notamment lors de passages clef telles la tentative de suicide ou la scène onirique se déroulant durant le coma de Veronika (le passage où elle se trouve sur la barque rappellera d’ailleurs Scully dans One Breath aux amateurs des X-Files). Le même soin se voit apporté à la photographie et aux décors. Le film parle toujours agréablement à l’œil jusqu’à parfois courir le risque de la préciosité, mais sans jamais y céder. On apprécie également le grand apport de la musique toujours aussi évocatrice de Murray Gold. Celle-ci a également le bon goût de magnétiquement habiller des scènes muettes sans jamais empiéter sur les dialogues.
La distribution se montre de qualité, même si le film, exclusivement centré sur Veronika, réduit souvent les autres rôles à des silhouettes. Le principal atout de Veronika décide de mourir demeure bien la fascinante prestation de Sarah Michelle Gellar, totalement immergée dans le personnage. Veronika, rôle de la maturité, permet de mesurer pleinement le chemin parcouru par l’actrice durant cette quinzaine de films, depuis la Scream Queen à percutante des débuts. Au sommet de son art l’actrice embrasse pleinement l’humanité, tourmentée puis rayonnante, de Veronika. Elle accomplit l’exploit d’apporter une âme authentique à ce film par ailleurs continuellement superficiel et naïf dans son approche du suicide au féminin.
Un magnifique manière de conclure une filmographie où, après les succès initiaux, la superbe et talentueuse actrice aura manifesté la louable ambition d’opter pour les rôles plus complexes et forts que lui proposait le cinéma indépendant. Inévitablement la qualité des œuvres varie, mais l’ensemble présente un intéressante variété de styles et de thèmes, un parcours à redécouvrir !
Anecdotes :
Le film est une adaptation d’un best-seller de l’écrivain brésilien Paulo Coelho, publié en 1998.
Le roman avait déjà été adapté au cinéma en 2005 au Japon, par Kei Horie.
Veronika décide de mourir fut présenté au festival de Cannes, le 16 mai 2009.
Veronika décide de mourir, film indépendant, reçut un accueil critique mitigé, mai enthousiaste concernant la prestation de Sarah Michelle Gellar.
Le film parvient à sortir en salles dans divers pays, mais connut un échec commercial, rapport 1,3 millions de dollars pour un budget de 9 millions.
En France le film est sorti directement en DVD, en mai 2010.
Gillian Anderson et Katherine Fugate avaient vainement tente de produire le film en 2003.
Accordant une grande place au piano, la bande son fut très largement l’œuvre du Britannique Murray Gold. Celui-ci est notamment connu pour composer celle de Doctor Who depuis le redémarrage de cette série, en 2005. La réalisatrice anglaise Emily Young avait déjà travaillé avec lui lors de son premier film, Kiss of Love. en 2003.
Le tournage s’est déroulé à New York, de mai juin 2008. L’action s’y déroule, alors que dans le roman elle prenait place à Ljubljana, en Slovénie. La famille de Veronika demeure toutefois slovène.
Après ce film la carrière de Sarah Michelle Gellar connut une césure, l’actrice désirant se consacrer à son premier enfant, Charlotte, née le 19 septembre 2009. Deux ans plus tard elle reprend son activité, mais se centre désormais sur la télévision, peut-être déçue par l’accueil réservé à ses films.
Résumé :
A New York, Veronika, jeune femme à qui tout semble se lasse d’une vie qu’elle trouve absurde et ennuyeuse. Un soir elle ingère une dose mortelle de médicaments, mais se réveille dans un étrange institut psychiatrique, dirigé par un médecin non conventionnel. Celui-ci lui apprend que sa tentative de suicide a gravement affaibli son cœur et qu’elle n’a désormais plus que quelques semaines à vivre. Dès lors elle reprend goût à l’existence, tout en se liant à un autre patient, demeuré silencieux depuis des années.
Critique :
Veronika décide de mourir apparaît comme un film non dépourvu d’éminentes qualités, mais souffrant de grands déséquilibres et d’une approche parfois naïve de la psychologie des personnages. Ainsi le film frappe d’emblée très fort avec la scène inaugurale du suicide entrepris par Veronika, film avec une froideur clinique ajoutant encore à l’horreur profonde de l’entreprise. Mais les causes de ce passage à l’acte ne se voient nullement explicites, hormis un bref préambule très passe partout quant à l’absurdité de l’existence. Or l’on sait bien que les parcours menant au suicide sont toujours intimes, variant d’un individu à l’autre.
Ce flou n’est pas seulement dommageable en soi, car pour l’essentiel, le film se consacre à la narration de la renaissance d’une Veronika retrouvant goût à la vie. Mais l’absence du diagnostic des racines profondes du drame entraîne mécaniquement que sa résolution ne peut elle aussi que se cantonner à des clichés. Et de fait les rencontres avec le psychiatre ou les autres patients se résument à quelques poncifs : prendre sur soi pour trouver un sens à sa vie, s’ouvrir au monde, etc. L’ensemble demeure très naïf, avec un vision rose bonbon d’un asile psychiatrique, où les patients tiennent de remarquables discours littéraires et font infailliblement preuve de sagesse. Citons la subtile conclusion du psychiatre : « je pense que la meilleure thérapie contre le suicide est de retrouver goût à la vie ». Pas mieux.
Que Veronika s’en sorte en trouvant d’un coup d’un seul le grand amour chez l’un d’entre eux résulte désarmant de mièvrerie, alors que les fêlures profondes menant au suicide sont toujours autrement difficiles à guérir. Il reste aussi dommage que l’unique film de Sarah Michelle Gellar à être mis en scène par une réalisatrice tombe les deux pieds joints dans le cliché assez machiste selon lequel une femme a besoin de vivre en couple pour pleinement s’épanouir. Cela guérit également le muet, deux miracles pour le prix d’un seul. Manifestement, la vie de Veronika attendait ce sauveur pour réellement débuter, peut-être cette idée éculée passe-t-elle mieux dans son substrat littéraire, ici cela semble bien maladroit.
D’autres naïvetés sont à pointer comme le stratagème mis au point par le psychiatre, présenté comme un twist à la fin du film, alors que l’on avait immédiatement compris le pot aux roses. De même, alors que Veronika avait dénoncé les « zombies du métro ayant renoncé à leurs rêves », de retour chez elle avec son amoureux tout y est devenu lumineux et souriant. Que la réalité se soit améliorée à l’unisson de son état d’esprit est absurde, il aurait été plus pertinent de la confronter à un réel demeuré tristement banal. Tout le film est de la même eau, avec un déroulement longuet de débats souvent irréalistes et d’un intérêt inégal, jusqu’à une résolution miraculeuse de la crise, au romantisme évoquant la collection Arlequin. On lui reconnaîtra toutefois l’important mérite de n’avoir jamais sombré dans le pathos.
Et pourtant le film ne manque pas d’intérêt. La réalisatrice anglaise Emily Young fait preuve d’un vrai sens de l’image, notamment lors de passages clef telles la tentative de suicide ou la scène onirique se déroulant durant le coma de Veronika (le passage où elle se trouve sur la barque rappellera d’ailleurs Scully dans One Breath aux amateurs des X-Files). Le même soin se voit apporté à la photographie et aux décors. Le film parle toujours agréablement à l’œil jusqu’à parfois courir le risque de la préciosité, mais sans jamais y céder. On apprécie également le grand apport de la musique toujours aussi évocatrice de Murray Gold. Celle-ci a également le bon goût de magnétiquement habiller des scènes muettes sans jamais empiéter sur les dialogues.
La distribution se montre de qualité, même si le film, exclusivement centré sur Veronika, réduit souvent les autres rôles à des silhouettes. Le principal atout de Veronika décide de mourir demeure bien la fascinante prestation de Sarah Michelle Gellar, totalement immergée dans le personnage. Veronika, rôle de la maturité, permet de mesurer pleinement le chemin parcouru par l’actrice durant cette quinzaine de films, depuis la Scream Queen à percutante des débuts. Au sommet de son art l’actrice embrasse pleinement l’humanité, tourmentée puis rayonnante, de Veronika. Elle accomplit l’exploit d’apporter une âme authentique à ce film par ailleurs continuellement superficiel et naïf dans son approche du suicide au féminin.
Un magnifique manière de conclure une filmographie où, après les succès initiaux, la superbe et talentueuse actrice aura manifesté la louable ambition d’opter pour les rôles plus complexes et forts que lui proposait le cinéma indépendant. Inévitablement la qualité des œuvres varie, mais l’ensemble présente un intéressante variété de styles et de thèmes, un parcours à redécouvrir !
Anecdotes :
Le film est une adaptation d’un best-seller de l’écrivain brésilien Paulo Coelho, publié en 1998.
Le roman avait déjà été adapté au cinéma en 2005 au Japon, par Kei Horie.
Veronika décide de mourir fut présenté au festival de Cannes, le 16 mai 2009.
Veronika décide de mourir, film indépendant, reçut un accueil critique mitigé, mai enthousiaste concernant la prestation de Sarah Michelle Gellar.
Le film parvient à sortir en salles dans divers pays, mais connut un échec commercial, rapport 1,3 millions de dollars pour un budget de 9 millions.
En France le film est sorti directement en DVD, en mai 2010.
Gillian Anderson et Katherine Fugate avaient vainement tente de produire le film en 2003.
Accordant une grande place au piano, la bande son fut très largement l’œuvre du Britannique Murray Gold. Celui-ci est notamment connu pour composer celle de Doctor Who depuis le redémarrage de cette série, en 2005. La réalisatrice anglaise Emily Young avait déjà travaillé avec lui lors de son premier film, Kiss of Love. en 2003.
Le tournage s’est déroulé à New York, de mai juin 2008. L’action s’y déroule, alors que dans le roman elle prenait place à Ljubljana, en Slovénie. La famille de Veronika demeure toutefois slovène.
Après ce film la carrière de Sarah Michelle Gellar connut une césure, l’actrice désirant se consacrer à son premier enfant, Charlotte, née le 19 septembre 2009. Deux ans plus tard elle reprend son activité, mais se centre désormais sur la télévision, peut-être déçue par l’accueil réservé à ses films.
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Re: Sarah Michelle Gellar
Merci pour cette présentation écrite avec talent, enthousiasme et honnêteté ; ce qui est louable quand on est fan.
Pas sûr que je regarde un de ces films mais j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces critiques.
Pas sûr que je regarde un de ces films mais j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces critiques.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Sarah Michelle Gellar
Merci !
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
Qualités cinématographiques variables pour les films de SMG, mais critiques très régulières dans la description et la qualité. Merci beaucoup pour cette saga d'une actrice que j'ai appris à aimer en partie grâce à toi, Estuaire !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Sarah Michelle Gellar
De rien, merci à toi !
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
La suite et fin du dossier Saga Sarah Michelle Gellar par Estuaire44 est en ligne :
The Return (2006)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/the-return
Une fille à la page (2007)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/une-fille-a-la-page
États de choc (2007)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/etats-de-choc
Possession (2009)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/possession
Veronika décide de mourir (2009)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/veronika-decide-de-mourir
The Return (2006)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/the-return
Une fille à la page (2007)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/une-fille-a-la-page
États de choc (2007)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/etats-de-choc
Possession (2009)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/possession
Veronika décide de mourir (2009)
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sarah-michelle-gellar/veronika-decide-de-mourir
Invité- Invité
Re: Sarah Michelle Gellar
Dans un récent entretien, SMG annonce que la suite télé de Cruel intentions est toujours sur les rails (info confirmée par ailleurs par NBC). Elle est également partante pour une suite donnée à BTVS mais estime que l'éventuelle série devrait se centrer sur une nouvelle génération de Slayers, afin d'être en phase avec les périls menaçant aujourd'hui la jeunesse. Elle confirme son implication dans la start up Foodstirs (art de vivre et cuisine). Par ailleurs, alors qu'elle n'a jamais caché voter Républicains, elle appelle cette fois à voter Hillary.
http://www.etonline.com/news/195057_sarah_michelle_gellar_talks_possible_buffy_reboot_why_she_is_supporting_hillary_clinton/
http://www.etonline.com/news/195057_sarah_michelle_gellar_talks_possible_buffy_reboot_why_she_is_supporting_hillary_clinton/
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
Sarah vient de passer dans l'émission Home & Family. Elle y présente les produits de sa société Foodstirs et évoque son soutien à Shannen Doherty
http://bcove.me/gkidfbae
http://bcove.me/gkidfbae
Dernière édition par Estuaire44 le Ven 12 Aoû 2016 - 20:23, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
Oui, triste pour Shannen.
séribibi- Roi (Reine)
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Re: Sarah Michelle Gellar
Dans le n°68 de l'excellente revue "Séries TV", une page est consacrée à la série Cruel Intentions.
Si le journaliste trouve l'idée de produire cette série "un peu loufoque", il compte la présence de Sarah Michelle Gellar comme point fort. Selon lui, la série devra convaincre rapidement. C'est Roger Kimble, réalisateur et scénariste du film qui est chargé d'écrire et de réaliser e premier épisode.
Si le journaliste trouve l'idée de produire cette série "un peu loufoque", il compte la présence de Sarah Michelle Gellar comme point fort. Selon lui, la série devra convaincre rapidement. C'est Roger Kimble, réalisateur et scénariste du film qui est chargé d'écrire et de réaliser e premier épisode.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Sarah Michelle Gellar
Bonne nouvelle ! Le tournage a été reporté au début de l'année prochaine. Du coup SMG est redevenue blonde...
Très récente interview sur Facebook, pour le premier anniversaire de sa start up culinaire
Très récente interview sur Facebook, pour le premier anniversaire de sa start up culinaire
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
C'est mal engagé pour "Sexe Intention" :
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/la-serie-sexe-intentions-compromise-encore-un-echec-pour-sarah-michelle-gellar-_be16e49c-a0e9-11e6-abb9-e8c5dc8d0059/
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/la-serie-sexe-intentions-compromise-encore-un-echec-pour-sarah-michelle-gellar-_be16e49c-a0e9-11e6-abb9-e8c5dc8d0059/
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Sarah Michelle Gellar
Dommage ! A mon avis Il s'agit plus d'une déconvenue que d'un échec, puisque dans cette affaire elle n'est ni à l'initiative, ni à la manœuvre.
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
Dans la série "nous vivons à l'Age des Super héros", SMG a choisi Poison Ivy pour Halloween. Cela aurait été une bonne idée pour le fameux épisode de Buffy !
Estuaire44- Empereur
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Re: Sarah Michelle Gellar
Sur Rwitter, SMG a participé au jeu "décrire un film en cinq mots", à propos des siens. Cela donne ça :
ScoobyDoo : Actors work with invisible dog (des acteurs travaillent avec un chien invisible)
Southland tales : I don't follow it either (je n'ai pas compris non plus)
Cruel Intentions : Lock your diary up well (enferme bien ton journal)
I Know What you Did Last Summer : Seriously, I do. You jerk (Sérieusement, je le sais. Bande de nuls)
The Grudge : Woman makes really weird sounds (Une femme fait vraiment de drôles de bruits)
ScoobyDoo : Actors work with invisible dog (des acteurs travaillent avec un chien invisible)
Southland tales : I don't follow it either (je n'ai pas compris non plus)
Cruel Intentions : Lock your diary up well (enferme bien ton journal)
I Know What you Did Last Summer : Seriously, I do. You jerk (Sérieusement, je le sais. Bande de nuls)
The Grudge : Woman makes really weird sounds (Une femme fait vraiment de drôles de bruits)
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
SMG vient de passer à E! News, où elle fait le point sur sa carrière (l'extrait débute par une séquence remontant au tournage de i know What You Did Last Summer). Sarah indique notamment adorer son expérience d'entrepreneuse à la tête de sa start up alimentaire, car il s'agit de quelque chose de nouveau pour elle, mais que sa carrière d'actrice n'est qu'en pause.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
Le contrat des acteurs étant arrivé à échéance sans que Sony ait trouvé un diffuseur, la reprise télé de Cruel Intentions est malheureusement définitivement annulée. Sony affirme maintenir son intérêt pour le projet, mais cela ressemble fort à un vœu pieux.
http://deadline.com/2016/12/cruel-intentions-reboot-dead-may-be-redeveloped-1201875256/
http://deadline.com/2016/12/cruel-intentions-reboot-dead-may-be-redeveloped-1201875256/
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Sarah Michelle Gellar
très récente et intéressante interview de Sarah, à propos du passage d'actrice à femme d'affaires
https://techcrunch.com/2017/01/11/sarah-michelle-gellar-on-jumping-from-screen-to-startup-with-foodstirs/
https://techcrunch.com/2017/01/11/sarah-michelle-gellar-on-jumping-from-screen-to-startup-with-foodstirs/
Estuaire44- Empereur
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