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Série "Firefly" (2002)

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Message  Estuaire44 Dim 30 Juil 2017 - 21:03


You can't take the Sky from me

Le XXVe siècle. Une fraction de l’Humanité a quitté une Terre à bout de ressources et surpeuplée, à bord d’immenses vaisseaux générationnels. Au bout d’un voyage long de plusieurs décennies, l’exode a atteint un système solaire d’une taille colossale, comportant de nombreuses. Durant cette odyssée les deux super puissances américaine et chinoise ont fusionné au sein de l’Alliance. Elles développent également un syncrétisme culturel et politique auquel s’agrègent les autres nations. Arrivée sur place l’Alliance s’arroge les mondes les plus riches et accueillants, tandis que ceux refusent de s’y incorporer sont relégués dans les franges plus hostiles du système.

Une société plus rude et d’un niveau technologique moindre s’y développe, aux allures d’un Farwest farouchement attaché à son indépendance, Après plusieurs années de statuquo, l’Alliance estime insupportable que sa domination ne s’étendent pas à l’ensemble du système et attaque les planètes indépendantes. Malgré une héroïque résistance, la guerre s’achève par le triomphe des envahisseurs, lors de la grande bataille de Serenity Valley. Leur domination demeure toutefois encore partielle sur les mondes de la périphérie.

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Ancien officier de l’armée indépendantiste, Malcom Reynolds (Mal pour ses proches) est un vétéran de Serenity Valley, tout comme son bras droit Zoe Alleyne. Homme profondément blessé par la guerre et la chute de son idéal de liberté, Mal n’est pas un rebelle, refuse néanmoins obstinément de rallier l’ordre nouveau. Avec Zoe comme second, il devient le propriétaire et capitaine du Serenity, un cargo léger et véloce de classe Firelfy (Luciole). Au sein de la périphérie, Mal mène ainsi une activité en marge de l’Alliance, se livrant à diverses contrebandes ou transportant des personnes douteuse,  désireuses d’éviter les autorités.  S’il ne commet lui-même aucun crime de sang, Mal est amené à occasionnellement travailler pour les barons du crime, solidement installés dans les territoires administrés de loin par l’Alliance. Il se montre par contre impitoyable dès lors que son équipage se voit menacé.

Outre Zoé, devenue le second du Serenity, celui-ci se compose du souriant Hoban Washburne, pilote du vaisseau et mari de cette dernière, d’Inara Serra, membre d’une guilde de prostituées de haut vol accompagnant le Serenity et son capitaine,  de la tonique Kaywinner Lee Frye (dite Kaylee), mécanicienne du vaisseau, qu’elle connaît comme personne et de Jayne Cobb, mercenaire plus madré qu’il n’y paraît de premier abord. Un beau jour cette famille va intégrer trois nouveaux membres, Derrial Book, prêtre tourmenté par un ténébreux secret , le docteur Simon Tam et sa sœur River.

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Or Simon et River sont secrètement des fugitifs, après que l’Alliance se soient livré à de terribles expériences sur River, dotée de capacités surhumaines, aussi bien martiales que psychiques. Quelque part dans son esprit traumatise, elle détient les plus sombres secrets de l’Alliance. Cette rencontre va progressivement inciter Mal à regagner la lutte, jusqu’à se confronter aux Ravageurs, pirates de l’Espace ayant sombré dans une abominable sauvagerie. Ils exécutent leurs raids dévastateurs depuis les franges les plus reculées et obscures du système. Le Serenity remporte la victoire et découvre alors une terrible vérité pouvant ébranler jusqu’à l’Alliance elle-même.

A l’issue de la saison  2001-2002, la Fox doit renouveler en profondeur son offre en séries, car plusieurs de ses programmes emblématiques s’achèvent alors. La délicieuse Ally Mc Beal prend congé et les X-Files achèvent leur parcours. Le besoin en séries de Science-fiction va particulièrement s’accroître par la suite, avec l’annulation surprise de la troisième saison de Dark Angel. Dès lors la chaine recherche une série SF, à la fois porteuse et rapidement disponible. Contacté par la directrice des divertissements de la Fox, Gail Berman (qui avait jadis collaboré aux tous débuts de Buffy), Joss Whedon va s’avérer l’homme de la situation.

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En effet, alors même qu’il est auréolé du succès des séries Angel et Buffy contre les Vampires (à l’orée de sa saison la Tueuse de Sunnydale reçoit alors un excellent accueil en Europe), Joss Whedon a depuis longtemps en tête l’idée très précise d’une série de Science-fiction telle que l’on n’en en a encore jamais vu à la télévision. A travers Firefly il va en effet entremêler deux genres qu’il adore depuis toujours, la Science-fiction et le Western, aec une claire inspiration de la Chevauchée sauvage (1975). Outre cet alliage inédit, il a comme ambition de développer une tonalité réaliste, par-delà des épisodes individuellement très divers, du tragique au comique.

Ainsi, si, à l’instar de Star Wars,  la série renoue avec le thème cher au public américain que représente la Frontière. Elle va renoncer à l’hyper technologie propre au Space Opera. On y trouve n’y vitesse superluminique, ni d’Aliens ou de Droïdes, ni, bien entendu, la terrible splendeur de la Force. L’espace est ici toujours montré comme silencieux.  Dans les planètes périphériques du système, la vie demeure rude et prosaïque et les héros n’y connaissent pas toujours d’éclatantes victoires. De son côté l’Alliance ne forme pas non plus l’Empire du Mal, et sa dimension orwellienne, certes effective, demeure suffisamment feutrée pour ne pas sombrer dans la caricature.

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Comme à l’accoutumée, Whedon va accorder une place essentielle à l’écriture de personnages, avec une série de nouveau chorale (même si Mal restera toujours plus égal que les autres). Les différents membres de l’équipage  se montrent souvent davantage complexes et originaux que les archétypes de la Science-fiction. La série ne se centre pas sur le capitaine et ses officiers, rompant avec le modèle gravé dans le marbre par Star Trek. Elle embrasse le point de vue de tous, tandis que Whedon se sert des discussions entre les protagonistes pout aborder des thèmes volontiers politiques ou moraux.

La série explore en creux les conséquences de l’effondrement de leur monde chez des gens désormais se cherchant une raison de vivre. En rupture avec leur époque du fait des évènements politiques, Mal et les siens ne sont pas dans l’espace pour une glorieuse exploration ou pour sauver une lointaine galaxie. Ils y demeurent parce qu’ils ne sentent plus chez eux nulle part et qu’ils n’ont pas (encore) l’énergie de passer outre leurs failles intimes. Il en leur reste plus rien, hormis le ciel infini et leurs frères et sœurs du Serenity.

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Si l’on y trouve pas de batailles spatiales à la Star Wars / Star Trek, les scènes d’action demeureront présentes au cours de Firefly, mais elles ne sont pas le sujet du programme, Whedon s’intéresse davantage aux intervalles entre elles, où l’équipage vit, s’exprime et s’efforcent de trouver une voie morale au sein d’une époque troublée. A côté du design élégant de sa coque, la structure intérieure du Serenity, dessinée avec soin par Whedon, est conçue pour faciliter ces échanges (on a pu à bon droit analyser Firefly comme une sitcom dans l’Espace). Le soin extrême apporté au travail de production et aux effets spéciaux se retrouve également dans les différents décors et costumes, reconstituant aussi bien le monde du Western (les fans de la série se nommeront les Browncoats, en références aux manteaux de cowboy des rebelles) que le syncrétisme sino-occidental de l’Alliance.

Pour incarner l’équipage du Serenity, le cœur vivant de Firefly, Whedon va opter, non pour des vedettes, mais pour des comédiens alors très peu connus, donc plus aisément identifiables à leur personnage pour leur public (à l’exception de Ron Glass). Ainsi la carrière de Nathan Fillion s’est ainsi essentiellement limitée jusque là à deux seconds rôles des sitcoms, tandis que Summer Glau a été découverte lors d’un mémorable épisode d’Angel (Les Coulisses de l’Eternité). Les choix opérés par Whedon vont s’avérer excellents et d’ailleurs ses acteurs vont connaître de très belles carrières après le tremplin représenté par Firefly : Morena Baccarin, Jewel Staite, Adam Baldwin, Alan Tudyk, Gina Torres, Summer Glau, Sean Maher et Nathan Fillion, Ron Glass étant le seul a avoir déjà connu un beau parcours). Il enira de même pour les vilains semi récurrents (Mark Sheppard, Christina Hendricks).

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Surtout une parfaite entre entente va s’instaurer au sein de la distribution des liens très forts s’instaurant entre les comédiens et Whedon. Celui-ci indiquera d’ailleurs que Firefly aura conteste connu la meilleure ambiance de tournage parmi  toutes ses séries. Nathan Fillion va s’imposer avec naturel comme  chef de bande des comédiens et servir de précieux relai à Whedon, une compréhension mutuelle de la série et une solide amitié les ayant rapidement rapprochés. Cet esprit de troupe se révèlera précieux face au rythme effréné de la production mais aussi pour entretenir la flamme après l’annulation prématurée de Firefly, jusqu’à grandement faciliter le lancement du film Serenity. Whadon recrutera d’ailleurs plusieurs d’entre eux dans les ultimes segments de Buffy et Angel, de manière amusante dans des rôles de méchants.

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A-côté de cet atout, l’idée déjà très précise de la série qu’a développé Whedon et les sommes mises en jeu par la Fox (10 millions de dollars pour le double épisode pilote) vont permettre à la production d’avancer rapidement. Mais le laps de temps imparti demeure très court, et Whedon ne parvient pas à trouver suffisamment vite un bras droit sur cette série, comme peuvent l’être Marti Noxon sur Buffy et David Greenwalt sur Angel. Contrairement à ce qu’il a avait promis, le showrunner se voit contraint de débaucher l’un des meilleurs scénaristes d’Angel, Tim Minear, pour le seconder sur Firefly. Greenwalt le prend très mal et claque la porte, ce qui ne sera pas sans conséquences sur le devenir d’Angel. De son côté, Marti Noxon part en congés maternité et Whedon se doit davantage s’impliquer sur ses trois séries que prévu initialement, même s’il s’est éloigné de la gestion de sa société Mutant Enemy. Il achèvera d’ailleurs la saison dans un état physique proche de l’épuisement (il ira jusqu’à composer lui-même la chanson de Firefly).

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Mais les véritables difficultés sont à venir. Elles vont provenir de l’accueil très négatif réservé à la série par la Fox. Celle-ci avait en têt un Space-opéra léger et divertissant (l’équivalent dans l’espace de ce qu’elle perçoit de Buffy). D’emblée s’installe une défiance envers ce programme bien plus aride et exigeant qu’anticipé. Quoique renâclant, Whedon doit récrire le pilote, avec plus d’action et d’humour, et c’est un autre épisode qui sera diffusé lors du lancement de la série, le 20 septembre 2002. La Fox continuera à les programmer sans se soucier de l’ordre souhaité par Whedon, qui aura à s’efforcer de minimiser les constantes exigences de réécriture vers un programme davantage formaté. La série se voit programmée dans la case horaire de la mort, le vendredi soir (quand la jeunesse préfère sortir), où se verra souvent remplacée ponctuellement par d’autres émissions.

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Au total, la série connaît néanmoins un succès critique et une audience moyenne de 4,7 millions de spectateurs. C’est davantage que Buffy et Angel à la même époque, mais dramatiquement inférieur aux espérances initiales de la chaîne, qui visit au moins le double. Malgré la mobilisation des Browncoats sur Internet, qui monte alors en puissance comme support des diverses communautés de fans, la série s’achève dès le 20 décembre 2002, après que onze épisodes aient été diffusés (quatorze sont en tout produits). Joss Whedon, ulcéré va se battre en vain pour trouver un repreneur (son projet comportait  cinq saisons),. Alors qu’il disposait de trois séries diffusées sur trois réseaux différents, un record, un an et demi plus tard toutes sont achevées.

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Fatigué, Whedon s’éloigne de la télévision. En 2004, il se consacre à l’écriture de Comics X-Men (Astonishing X-Men), ce qui constitue un premier contact avec la galaxie Marvel. Mais la communauté des XX ne s’est entretemps pas étiolée, bien au contraire et la sortie du coffret DVD de Firefly connaît un grand succès en décembre 2003. Outre l’intérêt qu’elle porte à la série, cette situation conduit Mary Parent, dirigeante d’Universal Pictures, à proposer à Joss Whedon décrire et de réaliser une suite au cinéma, qui deviendra Serenity (2005). Le budget de 39 millions de dollars (lus un important effort de communication il est vrai) paraît relativement modeste pour un film de Space-opera, le budget moyen de production en la matière s’élevant à cent millions à Hollywood. Serenity va permettre à Firefly de connaître une fin digne de ce nom, au moins pour sa première grande époque.

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Mais pour une fois Whedon dispose d’une liberté de création totale, ce qu’il apprécie par-dessus tout. Il fait également avec délices ses classes comme réalisateur au cinéma,  l’expérience achèvera d’ailleurs de le convaincre que son avenir se trouve désormais au Septième Art, et non plus dans la Lucarne magique. La troupe de comédiens répond immédiatement à l’appel et sans demande la Lune en matière de cachet, ce qui facilitera la production. Whedon a cependant à gérer la grande difficulté traditionnelle des adaptations de séries au cinéma : concilier les fans et les nouveaux venus. Malgré l’organisation de séances de test et des critiques positives,  ce pari là sera perdu. Le film ne parvient pas toucher réellement au-delà des Browncoats et du public geek adulant Joss Whedon. Les recettes de Serenity (38,9 millions de dollars) couvriront à peine son seul budget de production,

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Cela met un terme très probable à la franchise au cinéma, d’autant que Whedon s’estd epsuis consacré à élever le niveau des films Marvel, avant d’enfin rallier les productions DC  Comics. Malgré tout, la désormais cultissime Firefly continue encore aujourd’hui son parcours, à travers Comics, produits dérivés et réunions toujours très suivies en convention, entre l’équipe et son public. Un mémorable panel surviendra d’ailleurs pour les dix ans de la série, à la Comic-Con de San Diego de 2012. Firefly est également référencée dans de nombreuses autres séries, comme un élement clef de la culture geek américaine. Nous allons embarquer à bord du Serenity, pour un voyage qui se déroulera selon la vison de Joss Whedon et non l’ordre de diffusion des épisodes.

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Message  Dearesttara Mar 1 Aoû 2017 - 16:42

Merci pour cette grandiose introduction, Estuaire ! Ça me donne envie de redonner une chance à la série (j'avoue que le pilote m'avait laissé perplexe).

Pour la brouille Whedon-Greenwalt, j'ignorais. Cela veut dire qu'ils ont dû se réconcilier vu que Greenwalt a réalisé un épisode de la saison 5 d'Angel (The girl in question).
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Message  Estuaire44 Mar 1 Aoû 2017 - 17:01

Merci ! Oui, cela a fini par se tasser, Joss Whedon ayant admis ses torts et indiqué qu'il considérait la réaction de Greenwalt comme parfaitement normale; Cela a pourtant été assez chaud au début, car Greenwalt était parti pour devenir le showrunner d'une série concurrente directe d'Angel sur sa case horaire. C'est un peu l'amour vache. Je ne suis pas entré dans les détails mais Firefly a occasionné pas mal de tensions sur les tournages de Buffy et Angel, car à côté de Minear comme bras droit, Whedon a ponctionné ponctuellement plusieurs de leurs meilleurs scénaristes , après avoir organisé un casting pour cela. D'une manière générale les deux autres équipes ont parfaitement compris que la priorité du Boss était désormais Firefly. Cela a créé du ressentiment surtout chez Angel, qui était encore plein développement. Certes tout le monde savait que Buffy était en fin de cycle et SMG ne cachait pas ses envies de cinéma, mais tout est toujours passionnel entre le Joss et ses équipes.
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Message  Estuaire44 Mar 1 Aoû 2017 - 19:39

Les clins d'oeil à Firefly dans Castle

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Message  Estuaire44 Jeu 3 Aoû 2017 - 10:42

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Message  Estuaire44 Lun 7 Aoû 2017 - 16:12

Les Nouveaux Passagers (Serenity, 1-01, ****)
Date de diffusion : 20 décembre 2002
Réalisateur : Joss Whedon
Auteur :  Joss Whedon

Résumé :

Six années après que l’Alliance eut triomphé des Browncoats à la bataille de Serenity Valley Mal et son second Zoé, deux vétérans de l’armée défaite, sont devenus des contrebandiers en rupture de ban avec l’ordre nouveau. A bord de leur cargo spatial, le Serenity, ils e livrent à quelques trafics, avec l’aide de leur équipage, le pilote Wash, époux de Zoé, le mercenaire Jayne et la mécanicienne Kaylee. La courtisane de haut vol Inara Serra a également amarré son accueillant petit vaisseau au Serenity, liant son destin à celui de Mal.

Ce dernier est dans une mauvaise passe, après avoir dérobé du fret appartenant à l’Alliance, qui le poursuit, il se voit trahi par ses commanditaires, le pittoresque Badger puis le sinistre Dobson. Le Serenity se voit également pris en chasse par les Reavers, les abominables pirates écumant l’Espace. Mais Mal finit par triompher de ses ennemis et accueille trois nouveaux membres d’équipage, le prêtre Shepherd Book, le Dr. Simon Tam et sa sœur River, à l’esprit dérangé par les expériences réalisées sur elle par l’Alliance du fait de ses étonnants pouvoirs. Les aventures du Serenity ne font que commencer, d’autant que River est  traquée par les autorités.


Critique :

- Jayne, your mouth is talking. You might want to look to that.

Le pilote de Firefly se montre singulier à plus d’un titre. Ainsi le spectateur habitué aux séries s’ouvrant par des épisodes spectaculaires destinés à frapper l’imagination pourra-t-il être désarçonné par un relatif manque d’action. Cela se ressent d’autant plus fortement que cette narration assez lente et tranquille se développe sur le format long et téléfilm et succès à la présentation par contre particulièrement mouvementée de la bataille de Serenity Valley, vue à travers les yeux de Mal. Mais ce refus de séquences trépidantes sans réelle justification que la distraction la plus immédiate constitue pour la série un moyen d’affirmer d’entrée sa spécificité. De fait Serenity va parfaitement remplir cet objectif, simultanément à la présentation du monde de Firefly.

En effet l’opus  expose en substance que le véritable univers du programme ne sera pas tant le système dominé par l’Alliance (au total seulement brièvement entrevu) que l’équipage du Serenity. Porté par l’approche subtile et émotionnelle propre à Joss Whedon, ainsi que par son sens sans égal des dialogues, l’épisode consacre un temps plus que conséquent à la présentation de ce groupe en future de ban, trouvant dans l’Espace une liberté pour laquelle il est prête à certaines compromissions morales. Chaque personnage dispose d’au moins une scène indiquant sa personnalité (les dinosaures jouets de Wash, l’ombrelle à la foi attractive et fragile de Kaylee, la tension entre Mal et Jayne…). Whedon évite le piège du simple catalogue, pour au contraire créer sous nos yeux l’une de ces familles dysfonctionnelles qu’il affectionne tant, d’Angel Investigations aux Avengers (en attendant la Ligue de Justice ?).

L’ensemble se voit évidemment dominé par le charisme et la vitalité de Nathan Fillion dans le rôle d’un Mal que le récit montre toutefois en anti-héros déjà plus subtil et tourmenté qu’un simple rebelle. Mal se situe au cœur du projet Firefly (l’anti stéréotype absolu) par les décisions totalement inattendues qu’il ne cesse de prendre, comme quand il dessoude brusquement le vilain ou quand il injurie Inara à propos de son métier (le duo Mal Inara évoquera parfois celui de Ben et Belle dans Secret Diary of a Call Girl). Mais chaque personnage apporte son écho à l’édifice, comme le couple radieux formé par Zoe et Wash,  qui va démontrer que les couples heureux peuvent aussi avoir une histoire (la Fox aurait préféré que ce oit un mélange à problèmes, comme tant autres, mais Whedon tint bon), la relation platonique et en toute en non-dits entre Mal et la sublime courtisane Inara Serra. Mais très clairement chacun est source d’une histoire à venir, autant d’axes développement bien plus importants que la confrontation alors quasi inexistante avec l’Alliance.  

Il en va ainsi de la tenson avec Jayne ou bien entendu du mystère représenté par la nouvelle venue River Tam, qui insère également derechef Firefly dans le Whoniverse par sa lointaine vocation de Buffy : surpuissance au combat, facultés divinatoires, destin imposé… Elle renoue également avec un certain schéma voulant qu’après une exposition, les séries de Whedon débutent réellement avec l’introduction de personnages clefs. Ainsi l’on peut considérer que Buffy débute avec l’arrivée de Spike et Dru à Sunnydale, et Angel avec celle de Wesley à Los Angeles. Ici les horloges s’activent quand Simon et River montent à bord du Serenity. Au total, animé par d’excellents comédiens, à l’évidente complicité, c’est bien ce canevas vivant qui, au fil des rencontres et d’un relationnel naissant, s’impose comme le grand centre d’intérêt du programme. De ce point de vue le pilote remplit idéalement sa fonction première, donner envie de découvrir la suite, tant l’on s’est déjà attaché à cette tribu haute en couleurs et passionnante, un authentique roman en soi.

Outre l’insertion de savoureux seconds, rôle, dont le pittoresque Badger incarné par un Mark Sheppard accrochant une nouvelle prestation de choix à son inépuisable galerie de vilains (dd l’art bien connu de peler une pomme), le récit du jour demeure prenant à défaut de résulter totalement original. Son grand mérite est d’ouvrir pleinement une fenêtre sur la dureté de la vie dans les marges du Système, dont le quotidien peu glorieux et la dimension prosaïque apportent par ricochet une véracité supplémentaire au groupe. Celui-ci ne sera certes pas l’énième valeureux équipage aux aventures prenant place au sein d’un Space-Op aussi lambda qu’hyper technologique. Les Reavers tiennent néanmoins leur rang comme adversaires ultimes à la Mad Max, même s’il faudra attendre Serenity-le film pour y parvenir.

À travers un travail de production de grandes qualité (costumes et décors) tout un monde prend vie autour de sa culture originale, entremêlant l’occidental et le chinois, à l’image de dialogue incorporant souvent du vocabulaire de l’ancien Empire du Milieu. Ce soin méticuleux, presque maniaque, caractéristique de Joss Whedon se retrouve également dans le dessin du Serenity, aux salles et alvéoles idéalement connues pour favoriser rencontres et dialogues, mais aussi à la patine ancienne évoquant le délabrement (apparent !) de l’engin. Le Serenity résulte déjà former le centre de la série, comme peuvent le représenter ailleurs l’Enterprise ou le TARDIS, voire une Chevrolet Impala 1967. La musique se voit également soignée, de même qu’un générique présentant aussi efficacement les protagonistes que leur univers. Son ultime image se montre particulièrement évocatrice de la parfaite fusion entre western et SF (outre l’inoubliable chanson écrite par Joss Whedon). Un idéal lancement pour cette série résolument à part.



Anecdotes :

Firefly fut diffusée sur la Fox, simultanément à la saison 7 de Buffy contre les vampires sur UPN et la saison 4 d’Angel sur The WB. En France, la série a été diffusée en 2005 sur Série club et en 2006 sur Sci Fi.

Pour écrire son pilote, Josh Whedon s’est notamment inspiré du roman The Killer Angels (Michael Shaara, 1974). Celui-ci décrivait la bataille de Gettysburg, défaite majeures des Sudistes durant la Guerre de Sécession, en 1863, du point de vue de quelques protagonistes.

Refusé par la Fox, malgré une réécriture réticente de Whedon, le double épisode devient le dernier diffusé de la série, alors que son annulation était déjà connue. Il fut diffusé d’un bloc, sous la forme d’un téléfilm d’un peu moins d’une heure et demie.

En 2003, Serenity reçut le prix des meilleurs effets spéciaux télévisuels, de la part de l’association des professionnels, The Visuel Effects Society.

Il fut également proposé aux Hugo Awards 2003 (récompensant les œuvres SF ou fantastiques), mais le prix fut remporté par Conversations With Dead People, de Buffy contre les Vampires. Toutes les séries de Whedon se retrouvaient dans cette sélection finale, puisque l’on y remarque aussi Waiting in the Wings, pour Angel, avec Summer Glau.  

Le titre original du double épisode est le même que celui du film de 2005.

Lawrence Dobson, ici présumé mort, était censé revenir ultérieurement dans la série, pour se venger de Mal. Empêché par l’annulation de la série, ce projet de Whedon se concrétisa à travers le Comics  Serenity: Those Left Behind, qu’il coécrivit en 2005. Le Comics décrit également le départ d’Inara Serra et l’entrée en scène de l’Operative, comblant ainsi le hiatus entre la série et le film.

Lawrence Dobson est joué par Carlos Jacott. Celui-ci fait partie des huit comédiens répertoriés ayant participé à trois séries de Joss Whedon. Il a en effet été Ken dans l’épisode Anne de Buffy et Richard dans Enterrement de vie de démon, pour Angel.

Le commandant du vaisseau de l’Alliance est joué par Andy Umberger, qui interprète également l’archi-démon D'Hoffryn dans Buffy contre les Vampires. Il fait aussi partie es comédiens aux trois séries, car il est Dr. Ronald Meltzer dans l'épisode  I Fall to Pieces, d'Angel.

Le Baron du crime Badger est interprété par mark Sheppard, grand spécialiste es vilains et es accents anglais savoureux, comme ici, avant de devenir le Crowley de Supernatural. Whedon a indiqué avoir initialement écrit le rôle pour être interprété par lui-même, il y renonça faute de temps. Badger participera également à l’épisode Le Duel (1.04).

Rebecca Gayheart fut initialement retenue pour jouer Inara Serra, mais le début du tournage convainquit Whedon qu’elle ne correspondait pas au rôle. Elle fut remplacée par Morena Baccarin, qui n’eut quasiment aucun délai pour s’y préparer.

Tom Minar a indiqué que la mystérieuse seringue d’Inara était destine à être au centre d’un épisode particulièrement sombre, non tourné. En s’injectant son contenu, Inara devient mortelle pour quiconque lui fait l’amour, éventuellement un violeur. Inara est enlevée et quand Mal finit par aborder le vaisseau ennemi, il découvre que tout l’équipage est mort.

Durant la bataille de Serenity Valley, on voit Mal faire feu avec un canon anti-aérien. Celui-ci arbore en tout petit le logo de Weyland-Yutani, la firme hostile de la saga Alein. Whedon a toujours été un fan de celle-ci et a écrit le scénario d’Alien la Résurrection (1997). il en détesta la mise en scène par Jeunet.

Nathan Fillion (Mal) incarne ici son premier personnage majeur, après quelques apparitions au cinéma et deux seconds rôles dans des sitcoms. Après l’annulation de Firefly, tout comme quelques autres acteurs de cette série, il va jouer un vilain dans le Buffyverse, incarnant le paroxystique Caleb lors de la saison 7 de Buffy. Devenu un grand ami de Joss Whedon il participe à la web-série de celui-ci, Dr. Horrible's Sing-Along Blog (2008), puis à l’aventure du film Beaucoup de bruit pour rien (2013), issu des rituelles et festives sessions de lecture de Shakespeare organisées par Whedon avec ses équipes, en marge des tournages. Malgré plusieurs autres rôles (Steve Trevor dans le long métrage d’animation Wonder Woman, en 2009), il reste avant tout connu du grand public pour le rôle de Castle, dans la série éponyme (2009-2016).


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Message  Estuaire44 Sam 12 Aoû 2017 - 20:05

L'Attaque du train (The Train Job, 1-02, ****)
Date de diffusion : 20 septembre 2002
Réalisateur : Joss Whedon
Auteurs : Joss Whedon et Tim Minear

Résumé :

Le redouté bandit Adelai Niska recrute Mal pour que celui-ci dérobe la cargaison secrète d’un train qui va s’avérer lourdement défendu par l’Allaince. L’équipage du Serenity parvient à accomplir sa mission, mais Zoé et Mal sont séparés du vaisseau et se font passer pour de jeune mariés auprès de la population minière locale. Cette dernière, très pauvre, s’avère de plus souffrir d’une épidémie grandissante liée à la toxicité du minerai. L’équipage découvre que la cargaison est en fait un précieux médicament destiné aux mineurs et parvient à rejoindre mal. Celui-ci décide finalement de remettre le remède à la population, quitte à affronter les tueurs envoyés par Niska.

Critique :

- Won't stop. They'll never stop. They'll just keep coming, until they get back what you took. Two by two, hands of blue... two by two, hands of blue...

Suite au refus de Serenity par la Fox, The Train Job doit composer avec la difficulté d’avoir à remplir les fonctions de pilote auprès du public (une exercice de ce style déjà affronté par Gene Roddenberry pour Star Trek). De fait, Whedon y accorde une importance surdimensionnée à la présentation des personnages, vis-à-vis d’un épisode standard. Mais il va avoir l’intelligence d’insérer cette description bien davantage au sein de l’action que lors du pilote. En effet ce dernier avait en sus à dépeindre plus en détail le décor du vaisseau, ainsi que l’environnement politique et culturel, d’on un relatif ton didactique et une centaine lenteur par moments.

Ici on se centre sur les seuls personnages, tout en les immergeant dans une action relevant agréablement du pur Western, agrémenté du film de casse, avec le passage emblématique de l’attaque du train, comme jadis dans Retour vers le Futur III.  Dès la première scène tonique et hilarante da la bagarre dans le bar (ou saloon), les évènements se précipitent à un rythme d’enfer, mettant en valeur aussi bien es qualités de l’équipage que les facultés de souplesse et manœuvrabilité du Serenity, compensant son absence d’armement lourd. Les rôles secondaires  ne se voient pas sacrifiés, du pittoresque Niska jusqu’au savoureux shérif. Le dilemme moral lié aux médicaments permet à Whedon de ne pas se cantonner dans l’action. Avouons que son option originelle, Mal remettant les médicaments à Niska, aurait été malgré tout bien sombre pour le public.

Si le récit évoque crument la misère des mondes périphériques vaincus par l’Alliance, il développe également le relationnel au sein de l’équipe, confirmant les liens très fortsexistant entre les membres du Serenity. Merveilleusement interprété par un Nathan Fillion alternativement aussi convaincant dans l’humour que dans la brutalité (la désinvolture avec la quelle Mal trucide l’homme de main de Niska évoque déjà Caleb). Outre sa nostalgie des Browncoats, le récit croque joliment Mal en Robin des Bois croupion, volant aux riches mais donnant malaisément aux pauvres. La résolution de l’affaire permet toutefois de garder espoir en lui, tout comme le fait qu’il accorde asile aux Tam sans pouvoir trouver de justificatif concret à son action.  La conversation avec Book s’avère précieuse à cet égard, de même que son ouverture sur la problématique de la Foi comme soubassement moral de l’existence. Chaque protagoniste se découvre ainsi dans sa vérité, grâce aux dialogues à la fois brillants et naturels de Joss Whedon.

Autotal, porté par une mise en scène et une interprétations de haut niveau, The Train Job remplit parfaitement sa fonction de pilote bis, à la fois plus léger et distrayant que le véritable. Il s’offre même le luxe d’ouvrir des voies pour le devenir de la série, avec la vendetta installée entre Mal et Niska, mais aussi le développement du passé de River et l’entrée en scène concomitante des Hands of Blue.

Anecdotes :

L’épisode fut le premier diffusé de la série, le pilote ayant été refusé par la Fox. Pour compenser, une courte narration fut insérée en prologue, présentant l’univers de Firefly.

Inara est à bord du Firefly depuis huit mois.

Traquant River et Simon pour le compte de l’Alliance, Les Hands of Blue (les Mains bleue), font ici leur première apparition. Egalement surnommé The Blue Gloves (les Gants bleus), le duo va demeurer une menace constante, jusqu’à ce qu’il rencontre son destin dans le film Serenity. L’Alliance les remplacera alors par The Operative.

La bataille finale entre l’équipage et les hommes de Niska avait été initialement écrite et chorégraphie pour Angel, par Time Minear. Celui-ci décida finalement de la consacrer à Firefly, en changeant essentiellement les noms. Le bandit frappé par Wash est d’ailleurs interprété par la doublure de Boreanaz.

Le conflit entre Mal et Niska trouvera sa résolution dans l’épisode War Stories (1.09).

Joss Whedon avait initialement décidé que Mal garderait la cargaison, afin d’indiquer que celui-ci plaçait la sécurité de son équipage au-dessus de toute autre considération. Mais la Fox ordonna que les médicaments soient rendus aux villageois, pour que le héros de la série soit davantage apprécié du public.

Les uniformes des militaires gardant le train sont des récupérations du film Starship Troopers (1997). Ils vont réapparaître tout au long de la série.

Gina Torres (Zoe) , d’ascendance cubaine, tenta initialement une carrière de chanteuse de jazz et gospel, du fait de sa riche voix mezzo-soprano,. Mais le succès tardant à venir elle se tourna vers l’interprétation. Lors du lancement de Firefly elle était déjà une actrice hispanique connaissant un début de popularité, notamment grâce au rôle de la tueuse Anna Espinosa, dans la série Alias (2001-2006), ou à ses apparitions chez Hercule (Nebula) et Xena (Cléopâtre). Firefly lui fait néanmoins franchir une nouvelle étape, d’autant qu’elle incarne également la démoniaque Jasmine chez Angel. Elle devient par la suite une figure régulière de la télévision américaine, participant à de très nombreuses séries. Au cinéma, outre Serenity, elle participe à la trilogie Matrix. Elle y rencontre Laurence Fishburne, dont elle est l’épouse depuis 2002.


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Message  Estuaire44 Lun 14 Aoû 2017 - 14:07

Pilleurs d'épave (Bushwhacked, 1-03, ***)
Date de diffusion : 27 septembre 2002
Réalisateur : Tim Minear
Auteur : Tim Minear

- Seems odd you'd name your ship after a battle you were on the wrong side of.
- May have been the losing side. Still not convinced it was the wrong one.

Résumé :

Le Serenity découvre un cargo spatial apparemment abandonné. Son exploration montre qu’il a été attaqué par les Reavers et son équipage horriblement massacré. Outre une cargaison de valeur, Mal découvre un survivant qu’il fait monter à son bord. Mais un vaisseau de l’Alliance intervient, son Commandeur soupçonnant initialement Mal d’être l’auteur de l’attaque. Le Serenity est fouillé, tandis que le survivant se transforme lui-même en Reaver, rendu fou par les horreurs dont il a été le témoin. Il s’attaque à l’équipage de l’Alliance, mais Mal parvient à sauver la vie du commandeur. Celui-ci laisse alors partir le Serenity, non sans l’avoir dépouillé de la cargaison !

Critique :

Après deux premiers épisodes bénéficiant de la mise en place d’un univers notamment original par son alliage de Western et de Science-fiction, Bushwhacked déçoit par son retour aux clichés éculés du Space-opera. Cette idée d’un vaisseau en apparence abandonné et de héros venus à la rescousse pour se retrouver confrontés à un péril appartient en effet aux vrais marronniers du genre. La situation évoque ainsi à plusieurs reprises Alien, le Huitième Passager, dont Joss Whedon fut de tous un grand amateur, mais en fait l’on pourrait citer de très nombreux films et séries s’en rapprochant. Que Tm Minear maîtrise parfaitement le déroulé des opérations ne vient que partiellement compenser cette impression de déjà-vu. Sa mise en scène se montre également efficace, avec une découverte du massacre réellement éprouvante.

Plusieurs qualités intrinsèques à Firefly se retrouvent néanmoins ici. Outre la fraternité de l’équipage, le récit sait une nouvelle fois parfaitement embrasser la plénitude de points de vue très différents sur l’action en cours, avec une véracité encore rehaussée par la qualité de l’interprétation. On apprécie que, comme si souvent chez Whedon, les femmes du Serenity s’avèrent des personnages forts, sans renoncer pour autant à leur féminité, de plus solidaires autour de la jeune et martyrisée River. Distrayant et sans temps mort, le récit sait nous offrir de pétillantes tranches de vie déconnectées de l’intrigue principale (l’épatante partie fe basket-ball), tandis qu’il développe également l’univers de Firefly.

L’Alliance est montrée sans manichéisme ni stéréotypes et on apprécie la paix des braves instaurée entre Mal et le Commandeur, sans que ces derniers en résultent édulcorés pour autant. L’effroi s’intensifient autour des Reavers et de leurs macabres exploits, que Minear se gardent habilement de révéler directement, la peur de l’inconnu demeurant toujours la plus intense. Le procédé fonctionne à merveille, quitte à entretenir un flou relatif de la vraie nature des Reavers, qui ne sera en définitive levé que lors du film Serenity. La double intrigue autour des  Revers et de l’Alliance s’enrichit mutuellement au lieu de se parasiter, grâce au savoir-faire de l’auteur.


Anecdotes :

En début d’épisode Jayne porte un bandage à la jambe, il s’agit d’une conséquence des blessures reçues lors de l’épisode précédent, The Train Job.

Inara est à bord du Serenity depuis un an, près de quatre mois se sont déroulés depuis les évènements de The Train Job.

On dénombre 40 000 vaisseaux de type Firefly transportant passagers et fret partout dans l’immense système solaire.

Le Commandeur Harken sait que les Tam sont traqués. L’alerte avait été donnée à travers le Cortex, le gigantesque réseau informatique interplanétaire de l’Alliance.  

Doug Savant (Commandeur Herken) est notamment connu pour les rôles de Matt Fielding in Melrose Place (1992–97) et de Tom Scavo dans Desperate Housewives (2004–12). Il est l’époux de l’actrice laura Leighton rencontrée sur le tournage de Melrose Place.

Les dialogues de l’équipage sont entrecoupés de plusieurs jurons et expressions prononcés en chinois, cela sera le cas tout au long de la série.

Le vaisseau abandonné est en fait une récupération du tournage de la série Power Rangers.

Doug Savant fait partie des nombreux comédiens de Firefly qui retrouveront Nathan Fillion dans Castle (2009-2016). Tout comme Summer Glau, il participe en effet à l’épisode Escapade à L.A. (8.14).

Morena Baccarin (Inara Serra), originaire de Rio de Janeiro, tente sa chance à Los Angeles au début des années 2000. Avec Inara Serra, Joss Whedon lui offre son premier rôle marquant. Après l’annulation de Firefly, comme d’autres comédiens de la série, elle devait incarner un antagoniste du Buffyverse et le personnage d’Eve (Angel) fut écrit pour elle. Comme elle fut retenue par un autre engagement (la série Still Life, avec Jensen Ackles) le rôle échut à Sarah Thompson. Le grand talent et la reconnaissance acquise auprès du public lui valent par la suite de tenir plusieurs rôles récurrents dans des séries à succès (Stargate SG-1, V, Homeland, Mentalist Gotham…), tout en perçant au cinéma (Deadpool). Elle est l’épouse de Ben McKenzie, rencontré sur le tournage de Gotham (Gordon).
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Message  Estuaire44 Mer 16 Aoû 2017 - 17:51

Le duel (Shindig, 1-04, ***)
Date de diffusion : 01 novembre 2002
Réalisateur : Vern Gillum
Auteur : Jane Espenson

Résumé :

Membre de la haute société de l’Alliance, Atherton Wing est l’un des clients réguliers d’Inara. Il fait appel à ses services pour qu’elle l’accompagne à un grand bal de prestige se déroulant sur l’une des planètes centrales. Contracté par Badger, Mal s’y rend également, pour négocier une contrebande avec un mystérieux commanditaire. La rencontre avec Atherton produit des étincelles, d’autant que celui-ci traite fort mal Inara. Un duel à l’épée est décidé, et Mal n’a qu’une nuit pour apprendre les rudiments de cette arme grâce à Inara, tandis que son adversaire y est expert.

Critique :

L’épisode doit quel peu en constituant la première fausse note dans le déploiement jusque-là impeccable de l’univers de Firefly. En effet cette unique incursion au sein des Mondes centraux (où de ce qui s’en rapproche le plus au sein de cette première grande période de la  série, avec Perséphone) ne nous dévoile qu’une haute société elle-même très standardisée et volontiers d’inspiration européenne, davantage que sino-américaine. Or l’une des interrogations les plus originales et porteuses de Firefly, réside dans l’ambiguïté de la véritable nature de l’Alliance, décidément moins manichéenne que le Sombre Empire des Siths. Une découverte de la vie du plus grand nombre de ses habitants aurait pu utilement prolonger cette étude, au lieu de se concentre sur les seuls Happy Fews. l’Alliance ne représente certes pas la seule société inégalitaire où règne une ploutocratie, le spectateur des années 2010 n’aura pas à chercher bien loin pour s’en convaincre. Il faut dire qu’avec ce grand bal en crinoline et ce duel de cape et d’épées, Jane Espenson nous entraîne aux lisières d’un épisode décalé !

Celui-ci aurait pu s’intituler « Mal et ces Dames », tant l’auteure prend un malin plaisir à décortiquer les relations malaisées et conflictuelles entre le beau sexe et un protagoniste sympathiquement machiste et surprotecteur, dissimulant maladroitement ses sentiments derrière des attitudes de matamore immature. Zoé restant un compagnon d’armes doublée d’une amie de longue date et River une impénétrable énigme, le récit se centre fort logiquement sur le relationnel de Mal avec l’adorable Kaylee et la troublante Inara Serra (jusqu’à ce nom qui s’avère formidablement sensuel). D’abord fier à bras et grand frère volontiers brutal dans ses algarades, Mal saisit l’occasion du bal pour manifester la tendresse qu’il porte à son vaillant mécanicien, en lui permettant d’y participer en grande tenue. Sa spectaculaire robe, vedette à part entière de l’opus, souligne sa féminité avec éclat. Elle pourrait devenir ridicule sur une autre, mais elle lui correspond parfaitement, rayonnante de gaîté et de joie de vivre.

L’épisode reste avant tout celui qui porte au premier plan la tensions sexuelle existant entre Inara et Mal. Nathan Fillion excelle dans plusieurs scènes de pure comédie autour de la jalousie dévorant mal au point de compromettre ses affaires, de même que sa dénégation obstinée et ridiculement peu crédible du fait que le métier d’Inara lui pose problème. Outre que ce soit en définitive elle qui sauve la situation la série opère un joli retournement de perspective en posant Inara comme conscience à la Jiminy Criket de Mal, malgré son sulfureux statut de courtisane. Le talent, la présence et la grande beauté de Morena Bacarrin lui permette d’apporter une grande dimension à ce portrait de femme assumant pleinement un métier faisant partie intégrante d’elle-même, quitte à ne payer le prix en bloquant sa relation avec Mal et en la marginalisant quelque peu au sein du Serenity. Mal et Inara constituent déjà l’un des couples les plus captivants, drôles et électriques de Joss Whedon. Au sein de cet épisode si manifestement imprégné par Jane Austen (jusque dans les dialogues finement ciselés par Jane Espenson), il s’avère difficile de pas songer à celui d’Orgueil et Préjugés.

Comme de coutume dans Firefly le travail de production, décors et costumes multiculturels du bal, se montre irréprochable et aucun personnage ne se voit sacrifié, en particulier grâce à l’épatante partie de cartes. L’embarquement du bétail à bord du vaisseau vient astucieusement clore cette charmante parenthèse très frou-frou, loin de l’univers dur et réaliste de la série, une nouvelle aventure s’ouvre déjà pour l’équipage du Serenity !

Anecdotes :

Edward Atterton (Atherton Wing), ancien du Trinity College, à Cambridge, fut un acteur anglais spécialisé dans les rôles d’officiers ou d‘aristocrates. Il incarne ainsi Arthur dans adaptation télévisée des Brumes d’Avalon (2001). Au milieu des années 2000, il renonce à l’interprétation pour diriger l’entreprise familiale des magasins de luxe Jigsaw London.

Il s’agit de l’unique épisode de la série écrite par l’épatante Jane Espenson (Buffy, Battlestar Galactica, Torchwood, One Upon A Time...). Celle-ci a indiqué que l’expérience s’est révélée particulièrement amusante, notamment la création d’un jeu de cartes. Elle précise avoir volontairement écrit les dialogues dans un style évoquant Jane Austen, auteure qu’elle apprécie tout particulièrement.

La scène du duel fut tournée à Disneyland et l’attraction Country Bear Jamboree dut en être effacée par trucage vidéo (orchestre d’ours en audio-animatronics, jouant de la musique country).

La superbe robe de soirée arborée par Inara Serra s’inspire de la robe de mariée de Shawna Trpcic, largement retouchée. Celle-ci était alors la costumière en chef d’Angel et Firefly   et elle retrouvera par la suite Joss Whedon pour Dr Horrible et Dollhouse.

En 2005, Shawna Trpcic vendit aux enchères sa collection privée de costumes de Firefly. On retrouve depuis ceux-ci lors de chaque Browncoat Ball, la grande réunion annuelle des fans de la série depuis 2004, s’inspirant du bal de l’épisode. L’édition 2017 s’est tenue du 11 du 13 août 2017, à Gettysburg.  

Jewel Staite (Kaylee) a indiqué qu’il s’agissait de son épisode préféré, et qu’il fut particulièrement amusant à tourner.

Le vrai nom de Kylee (Kaywinnit Lee Frye) est ici révélé, quand il est proclamé lors de son arrivée au bal.

Quand Mal et Kylee pénètrent dans la salle de bal, cette dernière indique un chandelier. Posé au centre de celui-ci, on peut reconnaître l’Anneau unique du Seigneur des Anneaux, que Peter Jackson vient de recréer au cinéma (2001).

Le bétail montant à bord du Serenity fut rajouté par trucage de vidéo, les bêtes ne pouvant marcher sur la matière glissante du décor.

L’épisode fut le sixième diffusé par la Fox mais était prévu comme quatrième par Joss Whedon.

Jewel Staite (Kaylee) actrice d’origine canadienne avait déjà tenu plusieurs rôles notables avant Firefly, ayant tourné dès l’adolescence. Elle apparaît notamment dans l’épisode Oubliette des X-Files (3.08) et comme protagoniste de une série du Disney Channel, Flash Forward. Firefly lui permet de varier son registre en dehors des séries pour la jeunesse et elle figue régulièrement dans des séries relevant du Fantastique ou de la Science-fiction, notamment tournées à Vancouver (Stargate Atlantis, Wonderfalls, Warehouse 13, Supernatural…).


Mal et Inara Laughing  love

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Message  Dearesttara Mer 16 Aoû 2017 - 18:08

Marrant, avant même d'avoir vu la série (mais tes critiques donnent vraiment envie), je sens déjà que je vais adorer shipper ce nouveau couple - je suis dingue de Morena moi aussi. Very Happy
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Message  Estuaire44 Mer 16 Aoû 2017 - 18:20

Il le vaut bien ! hein

La série vue par le Blog de la Sorcière
http://www.blogsorciere.com/series/firefly/page/8/

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Message  Estuaire44 Mar 22 Aoû 2017 - 17:38

Sains et Saufs (Safe, 1-05, ***)
Date de diffusion : 08 novembre 2002
Réalisateur : Michael Grossman
Auteur : Drew Z. Greenberg

Résumé :

Alors que le bétail est livré sur Rim, l’équipage est surpris par une embuscade. Buck est grièvement touché lors de la fusillade et Mal doit se résoudre à s’enfuir en laissant Simon  River sur place, afin de lui trouver une assistance médicale. Le Serenity contacte un vaisseau de l’Alliance, dont le commandant, d’abord réticent, accepte de porter secours à Book. Les frustres colons avaient en fait besoin d’un médecin, mais la situation se gâte quand les pouvoirs de River la mettent en danger d’être brûlée vive comme sorcière. Le Serenity survient juste à temps pour sauver les Tam, que Mal considère désormais comme des membres de l’équipage à part entière.

Critique :

Certes l’épisode souffre de plusieurs faiblesses. L’un des intérêts majeurs de Firefrly réside dans la créative fusion de deux genres, le Western et la Science-fiction. Or ici ces deux univers apparaissent physiquement séparés, entre les péripéties dans l’Espace et l’aventure très Farwest vécue sur la planète par Simon et River. Outre l’effacement de la dynamique coutumière au programme, cet écartement suscite une relative impression d’artificialité. On éprouve ainsi de la peine à croire qu’un obscurantisme aussi proche de Salem existe après que l’Humanité se soit répandue à travers les Étoiles et terraformé des mondes entiers.

Si ce segment permet également d’explorer davantage le passé des Tam, le recours à de successifs flash-backs ne brille ni par son originalité, ni par le brio de leur insertion au sein du récit principal, sur ce point nous nous situons bien loin de Lost. Un parallèle est certes développé avec le volet Science-fiction, quand celui-ci nous laisse entrevoir une part du passé de Book, mais l’on reste dans le flou, d’autant plus tristement que cette question ne sera jamais pleinement éclaircie, à la télévision comme au cinéma. On apprécie toutefois qu’une fois de plus l’Alliance ne se limite pas à une simple figure antagoniste primale.

Si l’histoire demeure par ailleurs trop balisée et classique, Firefly peut comme toujours compter sur ses personnages et leur relationnel pour prendre le relai. Chaque protagoniste nous régale ainsi d’une scène émouvante (Kaylee auprès de Book) ou hilarante (Jayne ironisant sur les Tam, très à la manière de Spike à propos d’Angel). Pour convenus qu’ils soient dans leur forme, les flash-back apportent une vraie cruauté à ce portrait d’une famille pour qui le statut social reste plus important que le bonheur de ses membres. On retrouve là une thématique chère à Joss Whedon, les parents des Tam n’étant pas sans évoquer ceux de Tara dans Les liens du sang.

Les comédiens s’avèrent comme toujours excellents notamment Summer Glau, très convaincante dans l’expression de la personnalité fracturée et des pouvoirs psychiques de la fascinante River (prénom prédestiné pour les héroïnes SF complexes et passionnantes) . Au sein d’une reconstitution de Western fort réussie, la scène de l’emblématique danse campagnarde permet à l’actrice de briller une nouvelle fois par ses dons de danseuse, après Angel et avant Les Chroniques de Sarah Connor. Les amateurs de Stephen King et de La Tour Sombre pourront y retrouver comme un probant écho de la Commala décharnée jadis exécutée par Roland de Gilead.

Au total, si Safe ne brille pas autant que d’autres opus, il demeure solide et, par son chaleureux final, sait définitivement incorporer les nouveaux venus à l’équipage. Hormis au yeux de Jayne, ce qui préfigure déjà la terrible crise que narrera Ariel. Par l’humanité que Simon, River et Book susicte chez Mal, l’histoire nous indique celui-ci commende à devenir un homme meilleur, surmontant progressivement ses fêlures pour enfin se retrouver. En cela ce récit demeure pleinement  digne de la fresque humaine que compose avant tout Firefly.

Anecdotes :

Durant les scènes de flaskback, le jeune Simon Tam est interprété par Zach Efron, à l’occasion de son premier rôle à la télévision. En 2006 il accède à la célébrité grâce aux téléfilms musicaux High School Musical, du Disney Channel.

L’épisode comporte plusieurs problèmes de continuité du fait des changements dans l’ordre de diffusion des épisodes décidés par la Fox. Ainsi la traditionnelle séquence rétrospective  pré-générique Previously on Firefly comporte des scènes encore non diffusées.  De même Kaylee veille Book quand celui-ci est inconscient, déclarant qu’il avait fait la même chose pour elle. Or cela s’est produit lors du pilote, qui ne sera finalement diffusé qu’ultérieurement.

Thou shalt not suffer a witch to live déclare Doralee. Il s’agit d’une citation de l’Exode (22:18) : Tu ne laisseras point vivre la magicienne.

Généralement considéré comme l’épisode le moins marquant de la série, Safe est effectivement lemoins bien noté sur IMDB… Avec malgré tout la note de 8,3 !

Ron Glass (Book), doyen de la distribution, fut également le comédien ayant connu la carrière la plus substantielle avant Firefly. Il fut en effet une figure régulière de la télévision américaine dès les années 1970 (les Rues de San Francisco, Hawaï Police d’État, La Cinquième Dimension, Barney Miller, Friends…). Firefly lui permet néanmoins d’être découvert par une nouvelle génération de spectateurs et relance sa carrière au cinéma comme à la télévision (Agents of SHIELD, Les Experts...). Ron Glass est malheureusement décédé le 25 novembre 2016, dès suites d’une insuffisance respiratoire, il avait 71 ans.

Still flying : sortie prochaine d'un coffret BR 4K
http://www.highdefdigest.com/news/show/Universal/Disc_Announcements/serenity-and-apollo-13-announced-and-detailed-for-4k-ultra-hd-bluray/39732
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Message  Estuaire44 Dim 27 Aoû 2017 - 13:48

La Femme du commandant (Our Mrs. Reynolds, 1-06, ****)
Date de diffusion : 04 octobre 2002
Réalisateur : Vondie Curtis-Hall
Auteur : Joss Whedon

Résumé :

L’équipage du Serenity réussit une livraison auprès de colons, d’une planète reculée. Les locaux organisent une fête pour célébrer l’avènement,  à laquelle participent Mal et ses amis. Le lendemain, alors que le Serenity est déjà  en route ; Mal découvre à côté de lui la magnifique Saffron, qu’il a épousé par méconnaissance de la culture locale. Cette mésaventure suscite diverses réactions au sein de l’équipage, dont la fureur froide d’Inara. La situation se complique quand Saffron se révèle être une intrigante et qu’elle s’empare du Serenity par ruse. Elle le conduit alors dans une embuscade, mais la méfiance d’Inara permet à Mal et Jayne de sauver la situation.

Critique :

La pétillante et mouvementée confrontation entre les truands et la bande de Mal introduit idéalement l’épisode sous le double signe de l’humour et de l’action, un choix pertinent pour un récit relevant longtemps de la pure comédie, avant une séquence mouvementée. Joss Whedon, ici directement à l’écriture, sait toujours brillamment introduire de l’amusement dans ses pétillants dialogues, ici particulièrement irrésistibles. Il a également la bonne idée de présenter les personnages comme eux-mêmes s’amusant de la situation, ce qui rend l’ensemble particulièrement communicatif pour le spectateur.

Certes le vrai-faux mariage de Mal et de Saffron après une soirée bien arrosée ne compose pas une situation des plus originales, par bien des aspects elle évoquera ainsi l’épisode Le lendemain matin aux amateurs d’Amicalement vôtre, entre Lord Sinclair et Kristin. Mais Whedon en tire ici une fabuleuse comédie, digne des meilleures sitcoms, grâce aux réactions très diverses des membres de l’équipage, de l’abord moral par Book à l’hilarité de Kaylee, en passant par la concupiscence de Jayne et la jalousie exacerbée d’Inara. Toutes ces scènes se voient impeccablement filmées à bord d’un Serenity transformé en Central Perk spatial, pour notre plus grand bonheur.

L’humour intègre également un brin de vaudeville lorsque Saffron passe à l’action (formidable Christina Hendricks, piquante et sensuelle), ses baisers assaisonnés façon  Poison Ivy (heureusement seulement sédatifs) créant plusieurs impromptus. L’audace de Whedon va jusqu’à un hilarant quiproquo lesbien perçu par un Mal toujours savoureusement croqué comme à la fois protecteur et incroyablement balourd envers les femmes, à commencer par Inara. Toutefois, comme souvent chez Whedon, l’humour révèle la vérité des êtres et le récit illustre une nouvelle fois les progrès moraux accomplis par Mal, quand celui-ci se refuse à profiter de la situation. Firefly est décidément autant une odyssée qu’un voyage intérieur pour notre protagoniste surmontant progressivement ses fêlures morales.

De fait l’irruption de Saffron pourrait résulter comme un catalyseur et provoquer une épiphanie aussi bien pour Mal que pour sa relation avec Inara, Une situation d’ailleurs frolée par la narration. Mais voilà, Joss Whedon a alors encore toute une série à nous raconter, aussi décide-t-il de mettre, un rien brusquement, au mouvement en cours. Cette résolution peut certes décevoir, mais l’ultime segment de l’opus brille par une action aussi épique que badass par son côté bricolé (Jayne et Vera) , tirant joliment parti du manque d’armement lourd du Serenity. La péripétie finlae vient apporter un dernier gag à cet épisode irrésistible d’humour et d’intelligence, démontrant toute la richesse déjà acquise par la série.

Anecdotes :

Pour l’unique fois de la série, River ne prononce pas un mot de tout l’épisode. En effet sa seule scène dialoguée a dû être coupée au montage, l’épisode dépassant sa longueur normale.

Vera, la mitrailleuse favorite de Jayne est en fait une version modifiée de la Saiga-12. L’impressionnante apparence de ce fusil semi-automatique équipant l’armée russe lui vaut de figurer dans de très nombreux jeux vidéo de style FPS ou TPS. Vera accompagne régulièrement Jayne dans la série, comme dans les comics ultérieurs.

Le titre original est un clin d’œil à Our Miss Reynolds, populaire feuilleton radio des années 50, adapté en sitcom de 1952 à 1956 sur CBS. Il s’agit de l’un des toutes premières séries télévisées connaissant un succès marquant. Elle est centrée autour du petit monde de Constance Brooks, professeure d’anglais au caractère bien trempé.

Christina Hendricks (Saffron) était déjà apparue dans la série Angel dans le bref rôle de la serveuse de la taverne où Darla rencontre Angel (1753). Firefly lui apporte son premier personnage récurrent, Saffron participant également à l’épisode Trash. La célébrité lui vient néanmoins avec la série Mad Men, où elle incarne Joan Harris. Depuis, elle est devenue une figure de proue du cinéma indépendant.

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Message  Philo Dim 27 Aoû 2017 - 20:31

Excellent résumé.
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Message  Estuaire44 Mer 30 Aoû 2017 - 18:03

De la boue et des hommes (Jaynestown, 1-07, ****)
Date de diffusion : 14 octobre 2002
Réalisateur : Marita Grabiak
Auteur : Ben Edlund
 
Résumé :
 
Le Serenity vient réaliser une opération à Canton établissement exploitant une mine de boue. Jayne est mal à l’aise car, avec un complice, ii a volé quatre ans plus tôt une forte somme au tyrannique propriétaire des lieux. Celui-ci exploite sa vergogne la population locale. Jayne ait dû quitter précipitamment la planète, abandonnant le butin et son associé. Lui et ses amis sont estomaqués de découvrir une statue le représentant : il est en fait vénéré par les pauvres gens tel un  Robin des Bois, car ils ont récupéré l’argent Mais son ancien partenaire veut se venger pour l’avoir laissé sur place, ce qui l’a mené en prison.



Critique :

On pensait que Firefly avait atteint un summum de drôlerie avec Our Mrs Reynolds, mais  Jaynestown réussit l’exploit de se montrer plus hilarant encore. Le choc de la révélation d’un Jayne le cynique mercenaire et ancien bandit devenu le héros de la population apporte un effet comique d’emblée irrésistible, grâce à la découverte et la réaction sidérée qu’elle provoque chez les membres de l’équipage (mention spéciale à Simon), en écho à celle du propre spectateur. Toute la première partie de l’opus devient ainsi une démonstration d’inventivité de la part de Ben Edlund pour prolonger le gag initial, le summum en la matière demeurant sans aucun doute la fameuse et paroxystique Ballade de Jayne, devenue instantanément culte auprès du public de la série. Cette drôlerie de chaque instant se voit également soutenue par le numéro en roue libre d’Adam Baldwin, décidément aussi à l’aise dans l’action que dans la comédie.

Mais, ici comme ailleurs chez Whedon, l’humour participe à un discours plus large. À travers un Jayne comme forcé de se conformer au regard porté sur lui par la population, Jaynestown annonce déjà l’approche sartrienne conclusive de la série que véhiculera Objects in Space. L’individu se définit par ses actes, par l’usage qu’il fait de sa liberté, considérés par autrui. Avec sa statue et la vision faussée du Héros chez les habitants, Jaynetown renvoie également  un intéressant reflet inversé de l’épisode Le Petit Peuple de La Quatrième Dimension, où le Parangon se révélait cette fois singulièrement décevant. La vision de la misère des ouvriers de la boue ouvre une fenêtre sur un une Alliance péchant en définitive avant tout par un système économique inégalitaire et exploiteur, en définitive guère différent de ce que l’on peut souvent trouver sur notre monde Une fois de plus la SF permet un propos plus libre et audacieux  sur nos propres sociétés.

On pourra certes reprocher à l’épisode d’installer la série dans le lénifiant confort d’un système voyant chaque membre de l’équipage occuper le centre du récit. Mais la formule fonctionne ici à la perfection, d’autant que les autres membres de l’équipage apportent tous leur pierre à l’édifice. Ainsi Inara se montre elle-aussi divertissante quand elle croît initialement que le héro local est son Mal, avant de déchanter, mais aussi lors de la discussion avec son client à propos de la virilité. Il en va de même pour l’audacieuse remise en cause de la Bible par River auprès de Book, une nouvelle audace pour cet opus décidément à rebrousse- poil de la majorité des productions américaines ! Mal se montre un observateur avisé de Jayne et il n’y a pas jusqu’à Kaylee et ce ballot de Simon qui progressent dans leur romance, certes quelque peu éclipsée par le duo Inara/Mal, mais au combien charmante et rafraîchissante.  Le tag final permet également des koliment conclure un rituel sans doute apprécié par les amateurs de Chapeau Melon !

Anecdotes :
 
Adam Baldwin a indiqué avoir conservé la tête de la statue de Jayne en souvenir, après le tournage de l’épisode. Toutefois des scènes durent être retournées, on peut y voir une fissure indiquant que la tête a été recollée sur le corps de la statue.
 
La trace de boue laissée par un travailleur local sur la veste de Simon disparaît inexplicablement un peu plus tard dans la même scène.
 
La chanson du Héros de Canton (La ballade de Jayne Cobb) décrivant Jayne en parangon de courage et d’honnur, est devenue culte chez les Browncoats. Elle est régulièrement interprétée lors des conventions.

Adam Baldwin (Jayne) s’était fait connaître avant la série en jouant quelques adversaires brièvement entrevus lors de films d’action (Predator 2, Independence Day…). Il est également Knowle Rohrer dans les X-Files. Firefly puis Serenity, de même que le rôle de Marcus Hamilton dans Angel, lui apportent une vraie popularité. Par la suite il mène une belle carrière télévisuelle, incarnant notamment John Casey dans Chuck. Il est aussi un important acteur de voix, notamment pour les dessins animés de DC Comics.
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Message  Estuaire44 Jeu 31 Aoû 2017 - 17:49

La Panne (Out of Gas, 1-08, ****)
Date de diffusion : 25 octobre 2002
Réalisateur : David Solomon
Auteur : Tim Minear
 
Résumé :

Un incendie éclate dans la salle des machines, blessant grièvement Zoe. Alors que l’oxygène disponible va s’épuiser en quelques heures, Mal ordonne à l’équipage d’évacuer à bord des navettes. Lui-même refuse de quitter le Serenity, espérant qu’un vaisseau qui passerait miraculeusement à proximité puisse lui porter secours. Il rappellera ses amis si la situation s’améliore. Alors que Mal se remémore comment l’équipage s’est constitué. Un vaisseau arrive bien, mais en définitive pour s’emparer du Serenity après réparation. Mal parvient à repousser les envahisseurs, mais est blessé dans l’action. Il perd alors conscience, mais il est sauvé par les siens, revenus sans avoir été appelés, car ne pouvant se résoudre à le laisser mourir seul.

Critique :

Avec son action enserrée au sein du Serenity, soit le décor récurrent de Firefly, et sa distribution essentiellement limitée aux personnages centraux (hormis la séquence de laordage du vaisseau), Out of Gas relève clairement de la catégorie d’épisode dite « bouteille » (bottle), destinés à limiter les coûts de production, malgré le beau trucage de l’incendie. Or l’on sait que ces limitations apportées à l’écriture ont souvent tendance à exciter l’imagination des meilleurs scénaristes, prompts à relever ce qu’ils considèrent souvent comme un défi personnel. Le Whedonverse a d’ailleurs connu plusieurs succès en la matière, dont le Spin The Bottle d’Angel et le Older And Far Away de Buffy, cette même saison. Le brillant Tim Minear va lui aussi saisir l’occasion d’une superbe performance.

L’auteur va en effet développer une trame narrative très ambitieuse, se servant de la crise en cours pour combler les vides encore existants dans l’historique de l’équipage et se structurant en trois séquences temporelles différentes : la séquence présente (après le réveil de Mal seul et blessé à bord du Serenity), le passé récent (la marche des évènements conduisant à cette situation) et le passé lointain (les souvenirs de Mal égrenant ses premières rencontres avec les membres de l’équipage). Dans la meilleure tradition des Hyperlink Movies, Minear malgré l’enchevêtrement des séquences et des chronologies, sait rendre sa narration absolument limpide. Cela ne l’empêche pas de rendre les transitions souvent ludiques, en mettant les protagonistes en perspective. De ce point de vue Out of Gas compose une parfaite démonstration de l’art du Flashback et de son insertion au soin du récit principal, allant jusqu’à poser en authentique précurseur de Lost, référence absolue en la matière.

Outre une musique particulièrement évocatrice, la mise en scène participe pleinement au projet de Minear. Débauché à cette unique occasion du tournage de Buffy, David Solomon parvient ainsi à développer une photographie et une nuance de couleurs propres à chacune des séquences temporelles. Le passé lointain se pare de teintes chaudes et ombrées (rouge et or), tandis que le passé proche s’avèrent davantage lumineux, avec des couleurs devenues plus vives. Le présent se montre bleu et froid, avec des contrastes marqués et une lumière oblique. La sophistication du procédé va d’ailleurs jusqu’à faire converger ces ambiances quand le passé proche rattrape progressivement le présent. Out of Gas devient ainsi une magnifique performance graphique, belle alliance du langage verbal et l’image. Cela contribue puissamment à sa singularité au sein de la série, comparable à celle de The Body ou de Hush d’un chez Buffy.

Participer à cet ambitieux ensemble n’empêche pas les diverses séquences de dégager un intérêt intrinsèque, empêchant l’épisode virer à l’exercice de style, virtuose mais creux. Outre parachever l’historique de l’équipage, le passé lointain égrène ainsi des premières rencontres entre Mal et les siens toutes superbement drôles et émouvantes, bourrées de clins d’œil et parfaitement ciselées au personnage concerné. On remarque au passage que le duel débute d’entrée entre Mal et la déjà sublime Inara ! Le passé proche et le présent induisent un thriller à couper au couteau, terriblement oppressant car la série y recueille les fruits de son réalisme. O apprécie particulièrement que Kaylee ne devienne pas l’infaillible « Beam me up » Scotty, ce qui serait hors sujet en dehors du Space Opera grand train. Les envahisseurs se voient également habilement brossés en anti équipage du Serenity. Un pont est judicieusement établi entre les rencontres initiales et la vraie famille qu’est désormais devenu le groupe, à travers les scènes de l’anniversaire et les bouleversantes retrouvailles finales. Tout ceci se ressent d’autant plus fortement que Minear sait en permanence éviter toute emphase.

Empreint d’une indéniable grandeur, l’épisode bénéficie d’une grande performance des comédiens. A commencer par un Nathan Fillion en état de grâce, sachant remarquablement exprimer toute une gamme d’émotions, de la joie de se trouver parmi les siens, à l’émotion silencieuse qui étreint Mal quand il pense contempler Inara pour la dernière fois. Tout le récit est habité par la passion ressentie par Mal envers son vaisseau, son unique chance de redonner un ses à sas vie. Particulièrement apprécié des Browncoats (et notre préféré), cet opus constitue sans nul doute le cœur émotionnel de Firefly. Il sait se conclure idéalement par le mystère du coup de foudre de la première rencontre entre Mal et le Serenity, à coup sûr comparable à celui du Docteur découvrant son TARDIS.

Anecdotes :
 
Durant la majeure partie de l’épisode Zoe demeure inconsciente. Gina Torres fut en fait absente durant la quasi-totalité du tournage, car elle était partie en lune de miel suite à son mariage avec Laurence Fishburne.
 
Pour une fois c’est Mal, au cœur de l’épisode, qui récite le rituel Previously on Firefly, et non Book.
 
Alan Tudik conserva le fatidique bouton de rappel des navettes. Lors de l’annulation de la série, il le remit à Joss Whedon, en lui disant qu’en cas de renouvellement miraculeux, il lui suffirait de le presser pour que toute l’équipe revienne.
 
Tim Minear a indiqué que le  succès de l’opus était avant tout dû au réalisateur David Solomon, pour avoir su développer une photographie et des tons différents pour chacune des époques visitées.
 
Inara déclare à Simon qu’elle ne veut pas mourir. Il s’agit de l’amorce d’un thème que la série n’aura pas le temps de développer plus avant. Inara souffre secrètement d’une maladie incurable, comme le confirmèrent ultérieurement Morena Baccarin et Joss Whedon.
 
Selon les prises de vue, l’une des bougies du gâteau d’anniversaire de Simon est allumée ou non.

Souvent considéré comme l’un des sommets de la série, Out of Gas reste de fait l’épisode de Firefly le mieux noté sur IMDB, avec un résultat de 9,3.

Sean Maher (Simon) avait déjà tenu plusieurs rôles à la télévision avant Firefly, dont un personnage récurrent de The Steet (2000). Malgré quelques apparitions à l’écran (Warehouse 13, The Mentalist, Arrow…), il se consacra avant tout au théâtre. Il participe également au film Beaucoup de bruit pour rien, de Joss Whedon. En 2011, il effectue son coming-out.
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Message  Estuaire44 Ven 1 Sep 2017 - 0:01

La ballade de Jayne, le Héros de Canton !

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Message  Estuaire44 Sam 2 Sep 2017 - 13:40

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Message  Estuaire44 Dim 3 Sep 2017 - 10:54

Intrusion (Ariel, 1-09, ***)
Date de diffusion : 15 novembre 2002
Réalisateur : Allan Kroeker
Auteur : Jose Molina

Résumé :

Inara devant subir l’examen de santé annuel requis par sa Guilde, le Serenity se rend sur Ariel, monde central dédié à la médecine. Simon décide de saisir cette opportunité de découvrir en quoi consistait l’expérimentation jadis menée sur River par l’Alliance. Mal donne son accord, espérant également dérober lors de l’opération de précieux médicaments qu’il pourra vendre à prix d’or dans la Périphérie. Mais Jayne, toujours méfiant envers les Tam et désireux de toucher la récompense promise, prévient les autorités. Malgré l’intervention des Hands of Blue, l’opération se conclue néanmoins par un succès.  Toutefois Mal devine la trahison de Jayne. Il épargne sa vie quand le mercenaire se montre sincèrement honteux de sa fourberie.

Critique :

Après Le duel, l’épisode nous vaut la deuxième découverte des Mondes centraux, mais celle-ci va s’aussi frustrante que la précédente. Elle se limite à de jolis d’une cité futuriste certes joliment réalisés, mais très passe-partout par ailleurs, on s’en tient à des clichés. Le décor de l’hôpital évoque de son côté avant-gout… un hôpital. La mission du jour accompagne d’ailleurs parfaitement ce mouvement, avec une intrigue de casse menée avec entrain, mais là aussi finalement très classique, et sollicitant régulièrement la bienveillances du spectateur quant à sa crédibilité. On sait que Joss Whedon avait prévu une long développement pour sa série censée durer cinq saisons. Les évènements postérieurs à ceux du film Serenity se seraient sans doute centrés sur les troubles suscités dans les Mondes centraux, permettant d’aller plus loin dans leur étude. Mais, tel quel, ce manque participe également au goût d’inachevé que laissera Firefly.

Le récit autorise néanmoins une nouvelle intervention toujours gouleyante des Hands of Blue et de leurs effroyables pouvoirs mortels. Surtout, l’opus se montre bien davantage convaincant sur son volet humain. Jusque là un peu propre sur lui et relativement fade à côté des autres membres du groupe, Simon sait ici pleinement l’occasion de se hisser au rang de héros, un mouvement galvanisant mais qui installe également une perspective intéressante vis-à-vis de Mal, sans doute le protagoniste de Whedon relevant le plus de l’Antihéros (même si Angel a eu aussi ses moments). Ce parangon rend d’autant plus palpables les failles du capitaine. Les autres membres du groupe disposent comme de coutume de scènes les mettant en valeur  via d’excellents dialogues, l’’une des caractéristiques profondes de cette série  écrite avec tant de finesse.

L’épisode permet aussi de connaître davantage du parcours de River, ce qui permet d’incarner davantage le personnage. Dollhouse et Echo montreront ultérieurement la difficulté de susciter l’intérêt autour d’une figure centrale perpétuellement énigmatique, sinon creuse, Firefly entreprend judicieusement ici de parer à ce danger. Jayne affirme la richesse narrative d’une personne tentant de s’améliorer mais n’y parveant que partiellement, et avec des rechutes, comme ici. La crise paroxystique entre lui et Mal lui permet de révéler son meilleur aspect, son attachement sincère à l’équipage, tout en lui sauvant la vie. Car Mal ne plaisantait pas du tout et réaiirme  son côté féroce, un mouvement joliment synchronisé avec l’élévation de Simon. Firefly présente décidément l’intéressante singularité d’une série dont le Héros n’est pas protagoniste.

Anecdotes :

L'acteur Nathan Fillion a cité l’épisode comme l'un de ses préférés de la série, avec La Panne.

Au retour de la mission, Mal enlace amicalement Kaylee. Il s’agissait d’une improvisation de Nathan Fillion, Jewel Staite ne s’étant pas positionnée à l’endroit prévu. Elle fut finalement conservée par Joss Whedon, pourtant peu coutumier du fait.

Book n’apparaît pas dans cet épisode, étant censé s’être retiré dans un monastère, pour méditer. Il s’agit de l’unique épisode de la série où les neuf protagonistes ne sont pas présents.

Summer Glau (River) se préparait à devenir danseuse classique lorsqu’une blessure à un orteil l’entraina à se tourner versl’interprétation. Elle fut découverte par Joss Whedon, qui lui donna sa première chance lors de l’épisode Les Coulisses de l’Eternité, d’Angel. L’écho rencontré par le personnage de River lui valut une solide carrière télévisuelle, principalement dans des séries SF (Alphas, Dollhouse, Les 4400, Terminator : les Chroniques de Sarah Connor, Arrow…) Sa grâce étrange et sa maîtrise du kung fu comme du kickboxing l’y ont souvent prédestinée à des rôles comportant une solide dose d’action. Elle a également été la voix de Kara Zor-El pour DC Comics.

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Message  Estuaire44 Mar 5 Sep 2017 - 7:47

Histoires anciennes (War Stories, 1-10, ****)
Date de diffusion : 06 décembre 2002
Réalisateur : James Contner
Auteur : Cheryl Cain

Résumé :

Jaloux de la relation amicale entre Mal et Zoé, Wash exige de remplacer celle-ci lorsque le capitaine entreprend de vendre les médicaments précédemment dérobés.le duo est capturé par Niska, désireux de faire un exemple après les évènements de The Train Job. Il entreprend de torturer Mal et Wash dans sa base spatiale. Zoé se rend sur place pour aménager les prisonniers contre le butin amassé par le Serenity. Quand Niska n’accepte de n’en relâcher qu’un seul, elle choisit immédiatement son mari. Zoé et Wash mènent alors l’équipage à l’assaut de la station, libérant Mal et forçant Niska à s’enfuir. Le trio est réconcilié tandis que River dévoile de redoutables compétences au combat.

Critique :

L’épisode introduit une amusante continuité d’évènements au sein de la série, le conduisant à prendre une forme davantage feuilletonesque, même si ce mouvement demeure encore peu marqué (ventes des médicaments volés et Jayne désireux de bien se faire voir avec les évènements d’Ariel, revanche de Niska après The Train Job). Cela indique peut-être qu’elle forme aurait revêtu Firefly en si elle s’était prolongée, Joss Whedon ayant pareillement opté pour le feuilleton lors des saisons tardives d’Angel et Buffy.

Mais le premier intérêt de l’opus le premier intérêt de l’opus reste bien de mettre le focus sur la crise traversée par le triangle Wash/Zoe/Mal. Le récit introduit ainsi une tension dramatique d’autant plus fortement palpable que cette relation apparaissait jusqu’ici paisiblement assise sur le distinguo entre l’amour ressenti par Zoe pour son époux et son amitié certes fusionnelle mais platonique envers Mal. L’amateur de séries de Science-fiction pourra  trouver comme un écho à cette situation dans l’épisode Amy’s Choice de Doctor Who, mais ici Firefly opte pour une approche plus conflictuelle et davantage centrée sur le point de vue plus délicat du mari, au lieu du seul choix féminin classique. Ainsi, si le choix immédiat de Zoe condamnant ml à toute une torture supplémentaire marque les esprits, la scène la plus mémorable demeure celle où, subissant l’épreuve, Mal et Wash se soutiennent l’un l’autre en s’invectivant. C’est d’autant plus fort que la scène en devient réellement drôle, avant de finalement verser dans l’horreur.

De fait l’art propre à josh Whedon d’enlacer inextricablement comédie et tragédie atteint ici un sommet, de même que sa propension à mêler action et psychologie l’assaut de la satation spatiale compose un moment purement épique, mettant en valeur la forte présence de Gina Torres. Comme de coutume, les autres équipiers ne se voient pas oubliés, que cela soit à travers le duo formé par Simon et un Book très en forme, où l’irruption de la violence létale et déjà aussi précise qu’un Terminator chez River (Summer Glau crève une nouvelle fois l’écran). Le gag récurrent du mythique I will be in my bunk de Jayne face à Inara accueillant une cliente  débouche également sur l’un des tags finaux les plus drôles de la série, conclusion inattendue mais parfaite de cet épisode particulièrement intense.

Anecdotes :

La capacité de tireuse d’élite de River est ici introduite, elle jouera un grand rôle lors du film Serenity.

Alan Tudyk a indiqué que Zoe était filmée comme étant bien plus grande que son mari, alors que lui-même dépasse d’une tête Gina Torres.

La quantité de faux sang utilisée durant la scène de torture fut si importante que les lentilles de contact de Tudyk furent irrémédiablement tachées.

Le titre de travail de l’épisode était Oaths of Loyalty.

Même s’il parvient à s’enfuir, Miska ne sera plus revu dans la suite de la série.

Son thème musical est joué par un duduk, instrument à vent à double anche proche du hautbois. D’origine arménienne, il est pratiqué dans toute l’Asie centrale et a été clasé patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l’UNESCO, en 2005. Le duduk est devenu très populaire chez les compositeurs de musique de films et séries, sous l’impulsion d’Hans Zimmer et de sa bande son pour Gladiator (2000).

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Message  Estuaire44 Sam 9 Sep 2017 - 17:15

Déchet précieux (Trash, 1-11, ***)
Date de diffusion : 21 juillet 2003
Réalisateur : Vern Gillum
Auteur : Ben Edlund et Jose Molina

Résumé :

Monty, vieil ami de Mal, lui révèle être désormais marié. Mal découvre alors que l’épouse n’est nulle autre que Saffron ! Monty la quitte quand il apprend la vérité sur son compte, mais Saffron fait une offre tentante à Mal : dérober un mythique et précieux pistolet laser issu de l’Ancienne Terre. Celui-ci se trouve dans la résidence ultra sécurisée d’un richissime collectionneur d’artefacts terriens, or Saffon a un plan. Mal se méfie mais accepte et un duel d’astuce s’engage pour savoir qui dupera l’autre. Mal va pouvoir compter sur l’aide précieuse d’Inara. Pendant ce temps Jayne et confronté par River, qui a deviné sa trahison sur Ariel.


Critique :

Le retour de la toujours si picaresque et délicieusement amorale Saffron ne convainc que partiellement. Certes, la jeune femme pétille toujours autant et bénéficie toujours de la vitalité comme de l’abattage de Christina Hendricks mais l’intrigue du jour résulte trop comme un bis repetita de celle de Our Mrs Reynolds, un doublon qui se ressent d’autant plus fortement qu’ici l’effet de surprise ne joue plus. Faire revenir un personnage secondaire jadis apprécié constitue souvent un procédé scénaristique efficace, encore faut-il que la situation varie suffisamment  pour apporter réellement du neuf. Ici les péripéties du duel opposant Saffron à l’équipage apparaissent aussi nombreuses que prévisibles, ce que l’épisode avoue d’ailleurs en creux quand il s’avère que Mal et Inara ont très (trop) facilement anticipé l’ensemble de la manœuvre… A l’unisson du spectateur !

Les à-côtés du récit principal se voient néanmoins toujours aussi soignés qu’à l’accoutumée. Les deux maris (supplémentaires !) de Saffron sont ainsi décrits avec saveur. L’évocation de l’Ancienne Terre s’en vient apporter un élément important au puzzle que représente l’univers très particulièrement riche de Firefly, ainsi qu’un possible passionnant développement intérieur. De manière amusante, la collection d’artefacts évoque la caverne d’Ali Baba de The Girl from Auntie aux amateurs de Chapeau Melon, d’autant que l’on y reconnaît pareillement Mona Lisa ! les extérieurs se montrent de nouveau magnifiques, même si les divers mondes visités évoquent toujours la Californie, aussi régulièrement que ceux de Stargate SG-1 ressemblent aux forêts de Colombie britannique.

Les différents membres de l’équipage apportent chacun une contribution à l’ensemble. La confrontation entre Jayne et les Tam apporte ainsi un fort moment d’intensité dramatique, dans lequel vient s’entremêler l’humour, un inépuisable classique de Joss Whedon. L’interprétation reste irréprochable, à commencer par le numéro assez bluffant de naturel de Nathan Fillion en costume d’Adam. L’épisode effectue surtout un constat clef et passablement désespérant à propos de la relation entre Inara et Mal. Le couple demeure incapable de s’avouer son amour, même, comme ici, au zénith de sa complicité. Le départ d’Inara continue à se mettre à place, inéluctablement.

Anecdotes :

Saffron réapparaît après une première confrontation lors de Our Mrs. Reynolds. Une demie année s’est écoulée depuis.

Grâce aux pouvoirs pré cognitifs de River elle et Simon découvrent la trahison commise par Jayne lors d’Ariel.

L’action se déroule en grande partie sur le planète Bellérophon. Héros de la mythologie grecque, chevaucheur de Pégase et souvent considéré comme fils de Poséidon, Bellérophon a souvent vu son nom associé à des navires (dont celui ayant conduit Napoléon à St-Hélène), mais aussi à des vaisseaux spatiaux. C’est notamment le cas dans les séries Andromeda; and et Star Trek : Deep Space Nine, mais le plus célèbre d’entre eux demeure celui de Planète Interdite, grand classique de la Science-fiction au cinéma (1956).

Trash emporta le Syfy Award du meilleur épisode et Christian Hendricks celui récompensant la meilleure artiste invitée.

Dénudé, le corps de Mal ne monte aucune cicatrice, alors qu’il subi de graves blessures lors de précédents épisodes.

Les scènes de désert furent tournées à l’endroit exact où Buffy rencontra la Première Tueuse lors de Restless. Le site se situe dans le parc naturel de Vasquez Rocks, au nord de Los Angeles, lui-même souvent utilisé par Hollywood. De nombreuses scènes de Zorro y furent ainsi tournées et ses canyons figurèrent régulièrement des planètes étrangères dans Star Trek Classic.

Pour dissimuler es perties intimes durant le tourange de la scène où il apparaît nu Nathan Fillion utilisa une photographie de Joss Whedon.

Mal surnomme ironiquement Saffron « YoSaffBridge », contraction de ses différents noms d’emprunt : Yolanda, Saffron, et Bridget.

Parmi la collection d’artefacts de la Terre-qui-fut, on remarque des Dollars, un téléphone, une maquette de voilier, différents vases un grand piano, une horloge ancienne et plusieurs peintures, dont la Joconde.

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Message  Estuaire44 Mer 13 Sep 2017 - 11:58

Le Message (The Message, 1-12, ***)
Date de diffusion : 28 juillet 2003
Réalisateur : Tim Minear
Auteur : Joss Whedon et Tim Minear

Résumé :

Mel et Zoe entreprennent de transporter la dépouille de Tracey, ancien Compagnon d’armes de la bataille de la Serenity Valley. Le corps leur a été livré par colis postal, un message du défunt leur demandant de le conduire, jusqu’à sa famille. Mais chemin faisant, le Serenity est abordé par des militaires corrompus de l’Alliance. Il s’avère que Tracey est bien vivant et qu’il trempe dans un trafic d’organes, dont in tente de duper les commanditaires. Mal doit se résoudre à l’abattre pour sauver l’équipage, mais lui rend les derniers honneurs et s’acquitte de sa mission initiale.

Critique :
L’épisode souffre d’une intrigue bâtie sur un grand poncif, l’ami de jeunesse du héros ayant mal tourné (déjà pratiqué, jadis, par Amicalement vôtre dans Un ami d’enfance), prompt à susciter pathos et mélodrame. Le récit n’échapper d’ailleurs pas totalement à ce piège, avec sa conclusion particulièrement démonstrative autour des funérailles de Tracey. Ce phénomène se voit encore souligné par le choix de l’excellent Jonathan M. Woodward, qui, par son parcours au sein du Whedonverse (notamment Knox chez Angel), rend l’enchainement des évènements particulièrement prévisible. Le contexte de l’annulation de la série rend plus emphatique encore l’atmosphère, On peut le comprendre mais ce méta récit parlera avant tout aux amateurs les plus passionnés de la série.

Le thème jour reste donc peu enthousiasmant, mais présente le mérite de revenir sur le passé militaire commun de Zoé et Mal, un élément finalement peu exploré jusqu’ici. Les autres membres de l’équipage répondent aussi à l’appel et nous valent plusieurs scènes délicieuses, comme Simon et Kaylee encore et toujours à deux doigts de se déclarer où l’hilarant passage du paquet cadeau reçu par Jayne de la part de sa maman, avec le couvre chef qui va devenir inséparable du personnage. En dehors du traditionnel secours apporté par les protagonistes et leur relationnel, The Message vaut aussi par ce qu’il nous enseigne  sur l’univers de Science-fiction de la série, avec des prodiges technologiques imparfaits (notamment dans le domaine biologique) et un monde encore bien cruel, rompant une nouvelle fois avec les visions positives et enthousiastes communes au Space-opera.


Anecdotes :

L’annonce de l’annulation de Firefly tomba durant le tournage de l’épisode. Joss Whedon se rendit sur le plateau afin de l’annoncer à toute l’équipe. Une soirée particulièrement arrosée se déroula dans la foulée chez Nathan Fillion.

Le compositeur Greg Edmonson modifia in extremis la musique accompagnant le transfert de la dépouille de Tracey, la rendant davantage poignante pour ce qui était devenu un adieu à la série toute entière.

Jonathan M. Woodward (Tracey), a également été Holden dans Buffy the Vampire Slayer (le Vampire de Conversations with Dead People) et Knox chez Angel. Ses personnages présentent la même caractéristique de se montrer d’abord amicaux, avant de se révéler ensuite hostiles

Jewel Staite a indiqué que Kaylee et Simon devrait initialement s’embrasser pour la première fois lors de cet épisode, mais le contexte d’annulation de la série fit que Whedon préféra rester sur une tonalité funèbre.

Joss Whedon effectue un caméo lors de la scène des funérailles, apparaissant comme l’un des membres de la famille de Tracey.
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Message  Philo Ven 15 Sep 2017 - 10:36

Bien dommage qu'il n'y ai pas eu de suite.
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Message  Estuaire44 Ven 15 Sep 2017 - 11:55

Si le film avait eu un meilleur box office... Hélas !


Mission secours (Heart of Gold, 1-13, ****)
Date de diffusion : 04 août 2003
Réalisateur : Thomas J. Wright
Auteur : Brett Matthews
 
Résumé :

Inara reçoit un appel à l’aide de son amie Nandi, ancienne Compagnon et désormais tenancière d’une  maison close sur un monde de la périphérie. L’établissement est en effet sur le point d‘être attaqué par le cruel cacique de la région, désireux de récupérer de force le fils qu’il a eu avec l’une des prostituées. Inara convainc mal de porter secours à son ami Les assaillants sont vaincus, mais La bataille coûte sa vie à Nandi après une brève aventure entre elle et Mal. La découverte de cette liaison convainc Inara de quitter le Serenity dès que possible.

Critique :
 
Heart of Gold compose sans doute l’opus relevant le plus directement du Western, on pourra d’ailleurs d’ailleurs remarquer comme un mix des intrigues d’Impitoyable et des Sept Mercenaires. Diverses figures de style, (l’assaut final par les antagonistes, la romance entre le cow boy et la prostituée, le cacique local brutal et corrompu…) se voient reconstituées avec talent par la mise en scène, richement nantie en scènes d’action et en beaux extérieurs. On renoue pleinement avec la saveur du genre, dans un environnement toujours aussi proverbialement californien. Deux invités de choix viennent encore relever le spectacle, avec un Fredric Lehne parfait dans le rôle de l’ennemi du jour et une Melinda Clarke également idéalement dans son emploi comme tenancière humaine et protectrice des siens.

Mais pour autant l’épisode ne se limite pas à aligner de plaisants clichés, bien au contraire. L’immersion de l’équipage au sein de cet univers et de l’environnement assez singulier formé par la maison close suscite de nombreux dialogues particulièrement amusants, l’un des points forts traditionnels de la série. Inénarrable Jayne se voit bien entendu particulièrement mis en avant sur le registre égrillard, on comprend décidément aisément sa grande popularité de moteur comique de Firefly. Mais la série tire également le meilleur parti de l’interaction entre les personnages et cette situation, en particulier chez une Kaylee toujours confrontée à la grande peur du sentiment amoureux chez Simon.

Mais le grand évènement apporté par Heart of Gold réside bien entendu dans la décision prise par Inara Serra de quitter le Serenity. Certes, On pourrait regretter que cette cristallisation d’un sentiment profond mais latent survienne au terme d’une intrigue pouvant sembler du théâtre de boulevard. Mais ce serait ignorer tout que Mal projette comme satisfaction d’un désir longtemps inassouvi à travers une Nandi devenue une Inara de substitution. Le jeu de Nathan Fillion restitue éloquemment cette situation davantage complexe qu’il n’y semble au premier abord infiniment plus triste et amère aussi. L’explosion de désespoir chez Inara (formidable Morena Naccarin) nous saisit d’autant plus fortement, que l’on ne l’avait pas du tout vu venir chez cette jeune femme toujours si sublimement maîtresse d’elle-même. Fort logiquement, c’est bien elle qui a le courage de prendre la décision de mettre fin à une relation devenue un piège empoisonné pour ses protagonistes.

Anecdotes :

Les funérailles de Nandi s’effectuent en blanc et non en noir, une référence à la culture chinoise, très présente au sein de l’Alliance.

Le célèbre gospel Amazing Grace est interprété par l’Australienne Angie Hart. En duo avec son mari, cette chanteuse est également intervenue à plusieurs reprises dans Buffy contre les Vampires (chanson en arrière fond musical, artiste invitée du Bronze, chœur d’Under Your Spell).
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Message  Estuaire44 Ven 15 Sep 2017 - 16:44

Objet volant identifié (Objects in Space, 1-14, ****)
Date de diffusion : 13 décembre 2002
Réalisateur : Joss Whedon
Auteur : Joss Whedon
 
Résumé :

 Alors qu’une nouvelle transe de River vient d’effrayer l’équipage, Jubal Early, philosophe chasseur de primes surdoué, s’empare du Serenity quand tous sont endormis dans l’Espace. Il a été recruté par l’Alliance afin de s’emparer de river  mais la jeune fille est la seule à li avoir échappé et demeure introuvable. Elle prétend ne faire plus qu’un avec le Serenity. Un éprouvant duel débute entre les deux adversaires, qui verra River triomphé grâce à son astuce. Elle libère ses compagnons d’aventure, pour qui elle fait désormais définitivement partie de l’équipage.

Critique :

L’un des principaux fils rouges de cette si riche unique saison de Firefly aura sans doute consisté dns le progressif dévoilement de l’énigme représentée par River et la difficile insertion d’un personnage aussi singulier au sein d’un groupe uni comme l’est l’équipage du Serenity. C’est donc fort logiquement que l’ultime étape du voyage se centre sur le sujet, mais Objects in Space va rapidement dépasser cet aspect utilitaire, pour devenir l’un d’uns opus les plus fascinants de la série. Les amateurs de Buffy contre les Vampires pourront en effet y reconnaître comme un écho de The Zeppo, Rver, tout comme jadis Alex, y vivant une étrange nuit où une lutte menée en solitaire va devenir une ordalie lui permettant de pleinement  s‘affirmer au sein du groupe.

La première partie dévoile pareillement les protagonistes (particulièrement les couples) vu à travers le prisme regard du protagoniste se sentant repoussé et isolé, ce qui provoque une semi dépression chez Alex, et une fugue de transe dans l’esprit autrement troublé et fracturé de River, sans même parler de ses facultés parapsychiques (par bien des aspects, ses pouvoirs de combattante et ses dons prophétiques, River compose souvent  comme un miroir de Buffy). La discussion de l’équipage,  pleine d’hilarants dialogues apporte une respiration tout en rappelant une nouvelle fois à quel oint Firefly aura formé une série somptueusement écrite par Joss Whedon, où le langage ne fut jamais simplement fonctionnel  mais au contraire constitua un atout consubstantiel du projet.

Mais c’est bien à travers l’affrontement entre River et Early que l’épisode va prendre toute sa dimension. Le récit prend judicieusement le temps de poser à la fois la menace et la singularité représentées par un fascinant antagoniste dont l’hyper efficacité agrémentée aphorismes semi-philosophiques, parfois étonnamment surréalistes, positionne entre génie et folie (on songe parfois au Scytale du Messie de Dune). Un adversaire donc à la pleine démesure de River e qui rend le second volet de l’affrontement particulièrement sidérant, quand l’aussi invisible qu’omniprésente jeune fille prend inexorablement le dessus sur lui, y compris dans l’art d’utiliser le langage comme une arme. Filmé avec grand talent par Joss Whedon, l’épisode sait également tirer parti du huis clos du Serenity pour dramatiser encore davantage l’action, tout en nous permettant de visiter ce parfait écrin de l’aventure.

Object in Space nous ravit par la conclusion de haut vol qu’il autorise, tout en nous désolant par les potentialités gâchées de Firefly qu’il laisse percevoir. Fort heureusement, l’aventure va se poursuivre au cinéma.


Anecdotes :

Joss Whedon a indiqué que l’épisode était consacré à installer une fois pour toutes River  comme membre de l’équipage à part entière. C’est Tim Minear qui lui a proposé d’avoir recours pour cela à un chasseur de primes à la Boba Feet.

Whedon a également précisé que de nombreux dialogues s’inspiraient de La Nausée. River et Early partagent un même néant existentiel, considérant les objets comme dépourvus de sens par essence. Les objets ne prennent sens qu’à travers ce que l’observateur y projette comme sentiment.

Le concept sartrien de mauvaise foi est également évoqué quand Early se réfugie derrière sa profession pour justifier ses actes (L’Etre et le Néant : la mauvaise foi est possible parce que je ne suis pas ce que je suis, du fait de ma liberté, qui m’empêche de me figer comme une simple chose dans une identité. Par exemple, on n’est pas triste, on se fait triste. Si j’étais triste, ou lâche, à la manière dont cet encrier est encrier, la possibilité de la mauvaise foi ne saurait même être conçue. ).

Le destin d’Early, abandonné flottant dans l’Espace par Mal, est incertain, mais Whedon a indiqué que le chasseur de primes avait très probablement survécu. En effet il réapparaîtra ultérieurement dans Leaves on the Wind (2014), Comics de Zach Whedon se déroulant après les évènements du film Serenity.

Bien que filmé entre War Stories et Trash, cet épisode non diffusé fut choisi par Whedon et Minear pour conclure Firefly lors de la sortie du coffret DVD. Selon eux il s’agissait de l’opus synthétisant le mieux la série et son ambition, quitte à provoquer quelques problèmes de continuité. Ainsi Jayne ignore ici les pouvoirs psychiques de River, alors qu’il les avait déjà découverts dans The Message.

L’univers de Firefly va se prolonger à travers le film Serenity (2005), dont l’action débute après un hiatus de quelques mois, durant lesquels Inara a quitté le vaisseau.
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Message  Estuaire44 Lun 18 Sep 2017 - 14:38

Serenity (***)


A l'issue d'une transe ultra violente, River prononce le mot "Miranda". Cette indication va entrainer l'équipage du Serinity jusqu'à une petite planète en apparence abandonnée, où se cache le secret de la création des Reavers. Mal va devoir aussi faire revenir Inara à bord, tout en échappant à l'Opérateur, nouveau limier surdoué envoyé traquer River par l'Alliance. Après avoir frôlé la destruction, le Serenity va remporter une grande victoire sur ses ennemis, mais à un terrible prix.

Comme tous les autres films issus d’une série télévisée (tels Fight The Future et I Want To Believe pour les X-Files), Serenity doit composer avec deux nécessités contradictoires :  satisfaire les fans du programme mais aussi s’ouvrir au grand public. Une dualité que Joss Whedon ne va qu’imparfaitement résoudre.

Certes les Browncoats se verront ici particulièrement à la fête. Le film continue en effet à développer l’univers complexe de la série, avec des précisions apportées sur la formation de cet immense système solaire de planètes terraformées. Des informations clefs sont révélées, notamment sur la vraie nature de l’Alliance, les motifs de la traque de River,  et l’origine jusque-là mystérieuse des Reavers. Si les moyens mis en œuvre par la production demeurent relativement modestes pour un  film de Science-fiction de ce type, ils n’en constituent pas moins une sensible amélioration vis-à-vis de la série télévisée.

De fait le Serenity (images de synthèse comme décors intérieurs) et les effets spéciaux, se voient particulièrement soignés de même que les scènes d’action, volontiers spectaculaires. L’amateur éprouvera un indéniable plaisir à retrouver sa série élevée aux standards du Septième Art, d’autant que ce sentiment sera à l’unisson de Joss Whedon lui-même, très imaginatif derrière la caméra (même si parfois aux lisières de la surchauffe), sachant pleinement tirer partie de cette première expérience de réalisation au cinéma.

Et pourtant la saveur si particulière de Firefly ne se retrouve que partiellement dans Serenity. En effet le film connaît une certaine évolution vers les normes du Space-opera classique, sans doute pour le rendre plus identifiable auprès du grand public. Ainsi, sans que les personnages se voient totalement transformés, ils cessent de former une famille peu conformiste d’anti-héros pour se rapprocher des formats classiques. Caractéristiquement, Mal et les siens cessent de se préoccuper de leurs problèmes personnels pour partir sauver le Monde, tandis que l’on renoue avec des poncifs du genre. Il en va ainsi de ces batailles spatiales opposant des myriades de vaisseaux spatiaux ou de cette succession de planètes visitées procédé également destiné à frapper l’imagination du spectateur.

L’humour parfois picaresque de Firefly paraît également en décrue, en particulier chez Mal, tandis que que Jayne probablement ce personnage le plus emblématique de cette dimension, résulte ici clairement sous-exploité. Plaisamment ambivalente au cours de la série, l’Alliance devient ici une puissance hostile plus standardisée. Certes Whedon se montre suffisamment pour justifier ces divers éléments au fil de l’aventure et pour éviter de sombrer dans la caricature, mais au total on ressent bien une perte de spécificité comparativement au ton éminemment singulier de la série. Tel quel ce Space-opera demeure distrayant et plaira sans doute aux amateurs n’ayant pas été rebutés par l’étiquette de film adaptant une série, comme ce fut, hélas, trop souvent le cas.

Outre son art des dialogues, Whedon peut également s’appuyer sur une distribution toujours aussi talentueuse et passionnée. Le film se centre sans doute davantage sur River, mais les autres personnages ont également droit à leur quart d’heure de gloire (même si Jayne demeure plus en retrait), une tradition heureusement préservée. On apprécie que le film soit (enfin) l’occasion de la cristallisation pour Simon et Kaylee, mai on reste au statu-quo pour Mal et Inara, sans doute en prévision d’un futur film hypothétique, malheureusement. Joss Whdon nous propose ses traditionnelles morts de personnages en guise de conclusion, procédé dans lequel il est passé maître. Et de fait, sans doute plus que pour le décès serein de Books et du fait du lien avec Zoé, les funérailles de Wash se montrent réellement bouleversantes.

Serenity réalise un carton plein avec ses invités du jour, constituant autant de personnages marquants, interprétés par de talentueux comédiens. Sarah Paulson apporte ainsi une terrible intensité à la scène de l’hologramme, tandis que Chiwetel Ejiofor (récemment revu dans Doctor Strange) confère une vrai densité a l’adversaire grand train que représente l’Operative, même s’il évoque de trop le précédent antagoniste, Jubal Early. L’amusant M. Universe et son fameux Lovebot évoqueront avec le même succès les robots de l’ami Warren, pour les amateurs du Buffyverse. Eux aussi concourent au succès de Space-opera très animé et spectaculaire, mais ne fournissant qu’une image partielle de cette série si à part que fut Firefly.


Jane Espenson annonça le lancement du projet du film en juin 2003, lors d’une convention britannique de Buffy contre les Vampires, ce qui fut rapidement confirmé par Joss Whedon et la Universal, acquéreuse des droits au cinéma.

Le film sortit en salles le 30 septembre 2005 aux USA, le 19 octobre de cette année en France. Il fut présenté en avant-première au Festival de Deauville, en présence de Nathan Fillion et de Summer Glau.

Les recettes mondiales du film ne firent qu’équilibrer ses coûts de productions (hors promotion), soit 39 millions de dollars. En fait le public de Serenity, malgré des critiques globalement positives, ne s’étendit pas au-delà de celui des fans de la série et des diverses productions de Joss Whedon. Ce dernier admis en 2006 que cette contre-performance empêchait un retour de la franchise au cinéma.

Détruit après l’annulation de la série, Le décor du Serenity dut être entièrement reconstruit, à partir des archives conservées.

L’ensemble de la distribution principale répondit immédiatement à l’appel de Joss Whedon, sans tenter de surenchère financière, ce qui facilita grandement la concrétisation du projet.

Les scènes représentant Miranda, la colonie détruite, furent en fait tournées à Diamond Ranch High School à Pomona, en Californie. L’établissement est fameux pour son architecteur ultra moderniste, qui lui vaut d’apparaître également dans The Cell, Die Hard 4, The Thinning…Le bâtiment dans lequel s’est écrasé le vaisseau de l’Alliance est en fait la salle de cohcerts de l’institution.

Les funérailles de Wash furent filmées au Parc d'État du Désert Anza-Borrego, immense réserve naturelle située dans le sud de la Californie. La beauté de ses paysages lui a valu de représenter le désert dans des films comme Into The Wild ou Le Roi Scorpion, mais aussi dans The Truth, ultime épisode de la saison 9 des X-Files.

Le vaisseau de l’Alliance s’étant écrasé porte le matricule C57D, qui est le même que celui de la fusée du film culte Planète interdite.

La communication d’Universal autour du film prit pleinement en compte l’internet, via plusieurs vidéos montrant River être interrogée durant son séjour à l’Académie (les R. Tam Sessions). Son interlocuteur, toujours vu de dos, est en fait joué par Joss Whedon.

Les événements du film se déroulent six mois après la conclusion de la série. Ecrit pr Jos Whadon, le Comics Those Left Behind, paru durant l’été 2005, permet de combler le hiatus.

Joss Whedon a indiqué que, dans la version initiale de son script, Wash et Book ne mourraient pas. Il dut néanmoins en décider ainsi car les interprètes auraient eu des difficultés à se rendre disponibles pour une suite éventuelle aau film.

En 2006, Serenity fut récompensé par le Prix Saturn de la meilleure actrice dans un second rôle (Summer Glau), le Prix Hugo du meilleur film et le Prix Nebula du meilleur script. Egalement sélectionné pour le Prix Saturn du meilleur film, il fut battu par Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith.



A la première de Serenity



Dernière édition par Estuaire44 le Lun 18 Sep 2017 - 19:44, édité 1 fois
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Message  Camarade Totoff Lun 18 Sep 2017 - 17:12

Excellente critique de cette série qui donne envie de la découvrir. J'essaierai de me caler ça un jour dans mon agenda surchargé (et ma mémoire capricieuse !)
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Message  Philo Lun 18 Sep 2017 - 17:37

Tu ne seras pas déçu ! Excellente série terminée bien trop tôt. Le film est à voir après la série.
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Message  Estuaire44 Lun 18 Sep 2017 - 17:39

Merci ! Une petite pause et on conclue Alfred Hitchcock Hour.
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Message  Dearesttara Lun 18 Sep 2017 - 19:26

Et bien, les critiques d'E44 m'ont donné envie de redonner sa chance à la série, vu que le pilote ne m'avait pas convaincu ; je me souviens aussi que je n'étais pas forcément dans de bonnes dispositions pour l'apprécier. Donc à réessayer. Merci pour cette nouvelle chronique !
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