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Le tsunami pepero (du PP) annoncé a bien eu lieu ; Sur les six Communautés Autonomes en jeu hier soir, le PP en remporte cinq, seules les Asturies sont préservées par le PSOE, qui disparaît pratiquement du pouvoir autonome. Plusieurs municipalités clefs sont perdues, dont Saragosse, Valladolid, Valence et même Séville la ville de Felipe González. Même Barcelone semble basculer à droite, certes nationaliste. Certes le PP n'a parfois qu'une majorité relative et va chercher des alliances locales avec Vox qui place les enchères très haut. Mais cela devrait se faire, bien sûr.

La participation est en hausse malgré les pluies diluviennes s'étant abattues sur le pays. Alors que le PP a réussi une très bonne (et cynique) campagne, avec un ticket Ayuso – Feijóo s'étant révélé étonnamment solide et cohérent (sans une conséquence du charivari de la chute de Pablo Casado, le PP ne pouvait pas se permettre un nouveau b... pas  dans une année électorale majeure). A gauche Pedro Sánchez paie de n'avoir pu mettre ses troupes en ordre de bataille que très tardivement, du fait de la nature très composite, voire centrifuge, de sa majorité. A un moment gouverner avec des partis prônant la division de l'Espagne atteint ses limites.

La campagne a été désastreuse, avec de la démagogie aussi ruineuse que celle du PP (Il a cramé la caisse autant qu'Ayuso, cela promet) mais aussi de graves péripéties : répartition des fonds communautaires, guerre interne à la gauche du PSOE avant un replâtrage de façade bien trop tardif, l'affaire Bildu dont le PP s'est goinfré tout du long, révélation d'achats de votes par le PSOE andalou à peine quelques jours avant les élections, avec des arrestations qui vont bien, super. Les élections générales se promettent salées, la lutte sera à mort pour le Président du Gouvernement, toujours combatif mais désormais totalement cerné et acculé. Dans on discours triomphant d'hier soir Cale Genova, Ayuso a royalement adoubé le Galicien, lui signifiant déjà à qui il devra sa victoire en décembre, «  ce qui se passe à Madrid résonne dans toute l'Espagne ».  Le feuilleton n'est pas fini

Comme le dit souvent la patronne, Madrid a une nouvelle fois été l’Espagne dans l'Espagne : Doña Isabel a tout ventilé façon puzzle. Les derniers fragments de l'ex Ceinture rouge de Madrid qui lui échappaient encore sont tombés (dont Alcalá de Henares, la « Porte de Madrid »). Elle détient désormais la majorité absolue à elle seule, au Parlement de la Communauté mais aussi à la Mairie,  ce dernier point ne s'étant dessiné que tardivement. Je ne vais pas ressasse, elle s'est battue et a harangué  sur toutes les places de Madrid chaque jour, elle  saturé la télévision et internet de piques et saillies contre la gauche.

Des prises de paroles à feu continu, parfois baroques mais toujours tonitruantes, et cela a plu une nouvelle fois à des Madrilènes qui adorent la tchatche, cela fait partie intégrante de leur art de vivre. Avec Isabel, Madrid est au spectacle, et se rêve en cœur et capitale d'une grande puissance moderne, de la puissance espagnole enfin restaurée. Elle a tenu une campagne tellement à droite, anti-féministe et nationaliste qu'elle a siphonné pas mal de voix à Vox, une clef de sa victoire, tout autant que l'effondrement seulement partiel de la gauche. Elle a su en particulier parler à la jeunesse dont jusqu'au bout, de manière assez consternante, la gauche n'a pas compris qu'elle n'était plus celles des années 30 ou 80. On peut le regretter, ainsi c'est ainsi.

Podemos se voit purement et simplement éliminé de la scène de Madrid, comme Ciudanados, mais le PSOE et Mas Madrid sauvent les meubles). Bon courage à eux et à elles (la scène politique madrilène est très féminine), avec Ayuso cela va être grand train tous les jours à l'Assemblée. L'éclipse madrilène de Podemos résonne bien sûr particulièrement quand on connaît l'histoire espagnole (« Madrid sera la tombe du Fascisme ! », « No pasarán ! », etc.), il suffisant de voir ses leaders (Irene Montero, Ione Belarra...)hier soir pour mesurer l'amertume, l'abattement et ai-je ressenti, la honte. Perso  j'ai fini par aller regarder un vieux machin sur Mecano, ça alalit bien comme ça

Anecdote de campagne pour finir : quand, à peu près deux semaines avant le voe, les sondages  ont commencé à indiquer la majorité absolue d'Ayuso et la disparition de leur parti à une poignée de votes près, les dirigeants de Podemos n'ont trouvé comme seule ressource que d'installer une affiche gigantesque du frère d'Ayuso dans une rue passante de Madrid et de tenir un meeting permanent devant pour réclamer le remboursement des sommes de l'affaire des masques COVID ; Mais cette affaire a telle ment déjà ressassée, la justice est passée, que cela a surtout été perçu comme un message au bout du rouleau. Les Madrilènes aiment la gueule et n'ont pas apprécié qu'on leur resserve un plat déjà froid. Isabel  s'est régalée et a dès aujourd'hui fait placarder à son tour sa réponse.


Le vieux machin sur Mecano (merci)  :

Merci pour cette analyse fine et forte, percutante et profonde.

A part France Info indiquant en brève la forte participation puis la victoire de la droite, rien dans les médias français sur les élections locales espagnoles; ON n'en a que pour la Turquie. C'est important certes mais j'y vois surtout que, dans notre pays jacobin, on ne comprend toujours pas l'importance des échelons locaux et encore moins le fonctionnement des Communautés autonomes espagnoles.

La disparition de la gauche espagnole n'est pas vraiment une surprise dans la mesure où elle a déjà été rayée de la carte en Italie et pratiquement en France. Un durcissement des électorats suite à une absence de réponse à leurs attentes qui affole mais c'est tout. On dirait des lapins pris dans les phares d'une voiture.

Effectivement, les élections générales de décembre risquent d'être salées pour Pedro Sanchez. J'ai l'impression qu'il a un "bon bilan" mais on sait, en France, combien ça ne suffit pas à remporter une élection.

Je comprends qu'Ayuso ne veut pas devenir Première ministre (ce serait la première en Espagne) pour garder son pré carré de la Communauté madrilène (question subsidiaire : comment s'articule la relation entre la mairie de Madrid proprement dite et la Communauté autonome de Madrid ?) mais, à terme, n'y a-t-il pas un risque de dyarchie puis de rivalité entre le Premier ministre et la Pop Passionaria ? C'est bien beau de faire comprendre à quelqu'un qu'il vous doit tout mais les pantins ont tendance à vouloir devenir de vrais petits garçons.

Je ne sais pas si la Cour des comptes espagnoles ne va pas finir elle aussi par tousser devant la gestion qui a l'air particulièrement olé olé de Dame Ayuso.

Il reste six mois à Sanchez pour se préparer. Peut-être que la branlée de dimanche va pousser les confettis à se réunir pour éviter l'ultime dispersion.

Pour conclure : le coup de l'affiche géante, c'est immense ! Personne n'aurait eu ce culot d'acier de ce côté-ci des Pyrénées !

Merci ! A Madrid c'est toujours compliqué quand la Mairie et la Communauté autonome ne sont pas  en phase, mais cela arrive en fait rarement. Le pouvoir penche clairement en faveur de la Communauté, mais la mairie conserve quelques moyens de blocage, notamment sur les questions régaliennes. D'ailleurs Ayuso s'est aussi impliquée dans l'élection municipale, elle s'est impliquée dans tout, d'ailleurs.

Pour le vidage de caisse, Bruxelles commence à froncer les soircils, mais cela concerne aussi le gouvernement et la gauche, pas seulement Ayuso, pour être honnête. Des demandes ont été formulées récemment par la Commission concernant l'utilisation des fonds communautaires à fins électorales.  

Ayuso a fini de se construire une principauté quasi autonome du pouvoir central, elle a envie d'y régner durant la prochaine mandature, tout en demeurant la référence politique du PP. Elle y détient tous les pouvoirs, du quasi jamais vu depuis la Transition. C'est aussi une question de génération, c'est celle de Feijoo qui est encore aux commandes dans le Parti et ses Baronnies.  Elle va le laisser prendre les mesures impopulaires qui vont vite s'imposer et elle puis est encore jeune, elle peut attendre.

Les évènements se précipitent à Madrid. Voyant la déliquescence de sa majorité (chez les nationalistes basques et catalans ça bouge aussi) , les règlements de comptes à venir,  les difficultés qui s'amoncellent et l'écho rencontré par la mise en cause de sa légitimité martelé par Ayuso, Sanchez, qui est un battant lui-aussi, vient tout juste de dissoudre les Cortes et de présenter sa démission au Roi Felipe VII. Il a compris que s'il attendait décembre, il était mort et tente un électrochoc. Les générales se tiendront dès le 23 Juillet.

L'Espagne va donc prendre la présidence européenne (le 01 juillet), avec un gouvernement expédiant les affaires courantes et en plein barnum électoral. Mais qui s'en soucie ?

Merci au personnel politique espagnol d'assurer un spectacle continu et de qualité.

Je trouve que c'est courageux de la part de Pedro Sanchez de tenter ce coup et de revenir devant ses électeurs alors qu'il aurait pu légalement rester six mois de plus.

Petite coquille: c'est Felipe VI. Il faudra encore attendre pour le 7ème matricule.

Analyse de la branlée socialiste en Espagne (c'est de la politique ; pas une nouvelle position sexuelle) :

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AU revoir à la sympathique Inés Arrimadas, qui vient d'annoncer à son tour son retrait de la vie politique, après un parcours d'une décennie. Elle n'était plus aux commandes de Ciudadanos depuis le début de l'année mais en demeurait la figure la plus connue. Totalement siphonné par le PP et l'efficace double jeu du fin duo du PP, après les dernières élections Ciudadanos est désormais autant exsangue en élus qu'en militants et a annonce ne pas pouvoir participer aux Générales, devenant un cercle de réflexion.

A noter qu'Arrimadas est toujours demeurée fidèle à ses convictions européistes, en lute contre les baronnies espagnoles ou catalanes, le bipartisme  et  une corruption qu'il faut bien désigner comme endémique. Jusqu'au bout, et encore  récemment, elle aura refusé les propositions d'emploi du PP.

Son départ survient cinq ans jour pour jour après l'arrivée au pouvoir de Sanchez, après la réussite surprise de sa motion de censure hétéroclite contre Mariano Rajoy, un cycle qui s'achèvera fin juillet. Avec Ciudadanos, qui paie aussi les errances de son fondateur, les libéraux modérés disparaissent de la scène politique espagnole, les élections vont être frontales entre une gauche et une droite toutes deux en voie de radicalisation.


Réaction d'El Mundo, le navire amiral de la presse de droite : le PP continuera à écouter "avec générosité" les dirigeants de Ciudadanos désireux de changer de parti et se déclarant prêts à "faire le pas". La Née du Typhon dirait "ployer le genou".  On va bien voir (il y a bien sûr également un commentaire sur la tenue rose portée par Arrimadas...).  Pendant ce temps des figures historiques du PSOE appellent à renoncer à la radicalisation à tout crin impulsée par Sanchez depuis la dissolution et à conclure des pactes locaux avec le PP. Juin et Juillet vont être très chauds en Espagne.  

Quel dommage ! On aurait rigolé un peu !

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Jaume Collboni, socialiste, a été élu maire de Barcelone (21 voix sur 41) grâce à une alliance PSOE-PP afin d'exclure Xavier Trias, ancien maire (2011-2015) mais surtout indépendantiste.

Voilà qui devrait faire causer dans la campagne pour les législatives !

La victoire Barcelonaise aura été un inattendu rayon de soleil pour le PSOE ce week end. En effet, à quelques exceptions près les transferts de voix entre Vox et PP (sans même parler de quelques ralliements d'ex de Ciudadanos), ont pleinement confirmé la vague bleue des élections du 28 mai. La stratégie d'Ayuso a une nouvelle fois porté ses fruits. Même si Feijóo a maintenu quelques garde-fous minimaux (il est personnellement intervenu  pour que la vice-présidence de la Communauté de Valence n'aille pas à un Vox condamné pour violences conjugales, au risque de faire capoter l'accord, soyons justes), le pouvoir autonome a instauré une alliance préfigurant le futur gouvernement, à moins que Sanchez ne remporte son hasardeux pari.  

A Barcelone ce n'est pas tellement le soutien du PP au PSC qui a fait débat. Là-aussi  Feijóo a été cohérent, après avoir vilipendé durant des années le partenariat ente Sanchez et les indépendantistes, il a fait voter contre ces derniers dans toute l'Espagne, sans jamais rien demander en retour au PSOE. A Barcelone c'était plus ou moins anticipé, ce qui l'était moins aura été le ralliement des régionalistes modérés de  la précédente maire (Ana Colau) en supplétifs du PSC. Cela marque sans doute la fin du "Procès" catalan, qui avait vu au contraire la convergence de  ces modérés avec les purs indépendantistes de Trias et Puigdemont. Plus qu'une majorité droite-gauche, c'est une majorité loyaliste qui s'est forgée d'une courte tête. Cela n'aurait pas été possible sans le PP mais  aussi sans les haines recuites au sein de la politique catalane, Trias a explosé lors de l'élection par le conseil municipal et insulté ses adversaires comme nulle part ailleurs en Espagne, où les cérémonies du "Bastón de Mando"  se globalement déroulées dans le calme et la dignité.

Maintenant l'attention se porte sur les générales, selon un sondage publié ce matin, Vox et PP sont à deux doigts d'obtenir la majorité absolue, sans avoir à aller pécher quelques députés dans le Marais. La Moncloa est à portée de doigts du Galicien, qui mène le combat personnellement à Madrid (c'est la tradition du PP), avec l'aide la Marquise Cayetana de Tolède et de quelques autres caciques. Mais Sanchez a  visiblement décidé de se battre toujours galvanisé dans l'adversité il vient de donner une interview à El Pais, où  il s'est montré aussi tranchant qu'assuré, après avoir enfin réussi à mettre sa gauche en ordre de bataille (Summar a vaincu et quasi absorbé Podemos avec l'aide du PSOE, Irene exclue au profit de Yolanda, impitoyable) et mis sous le boisseau ses rivaux au sein du PSOE. Il y a encore du suspense.

Les acteurs négocient sec à Hollywood :

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Le 8 juillet, Edgar Rinkevics a été élu président de la Lettonie devenant le premier chef d'Etat de l'Union européenne ouvertement gay.

Isabel Díaz Ayuso a dû être opérée hier en urgence, après avoir perdu le bébé qu'elle portait depuis 8 semaines. Un secret conservé jusqu'ici, son étonnant quasi retrait de la campagne législative ayant été justifié par la fatigue occasionnée par la précédente. Son entourage annonce qu'elle reprendra ses activités dès demain. Elle a bien entendu reçu un large soutien de la classe politique madrilène, mais aussi un nombre impressionnant de commentaires méprisables sur Internet, ce qui n'est pas à la gloire de l'Espagne.

La Renfe vient concurrencer la SNCF :

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L'ombre de Vox plane sur les législatives espagnoles :

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Les émeutes en France ont été du  pain béni pour Vox, qui les a exploité en long et en large sur le thème "votez pour nous ou cela sera bientôt la même chose chez nous". Effet immédiat dans les sondages. Abascal a réalisé une  bonne campagne, où il su lisser son image et jouer la carte de la proximité, sans rien céder sur l'essentiel de sa boutique. Il a su aussi mettre dans l'eau dans son vin et baisser certaines exigences lors de ses négociations avec le PP pour les clefs du pouvoir local et autonome, pour bien monter sa bonne volonté. Il a reçu  aussi le secours d'Ayuso, qui, avant et après son éclipse personnelle et dramatique, a clamé sur tous les tons qu'elle avait pratiqué l'association avec Vox depuis des années et que Madrid est toujours aussi "libre, belle et fière".

Feijóo a mené une campagne solide même si un rien plus terne. il a longtemps montré de la résilience même face au petit jeu des journalistes se complaisant à lui demander  s'il allait prendre Ayuso dans son gouvernement (comment dire "non !" sans le dire, de toutes les manières envisageables). Il a même remporté un succès tactique devant le pourtant davantage flamboyant Sánchez lors de leur débat télévisé, en tenant bon sur ses positions. Sa fin de campagne est pourtant difficile, avec la remontée de vieilles affaires, des mesures sociales à base d'argent magique annoncées cinq jours avant le scrutin par la Moncloa, mais aussi une palpable fatigue personnelle qui l'a conduit à des erreurs inédites, comme critiquer le physique de la cheffe de Sumar, ce que même Abascal n'avait jamais fait.

Il y a eu à boire et à manger à gauche, mais la campagne est malgré tout  restée de bien meilleure tenue que lors du fiasco autonome. Sánchez a beaucoup parié sur la télévision, sans doute trop, avant de reprendre les meetings, l'exécution de Podemos par Sumar a laissé des traces. Mais chacun a joué le jeu notamment pour défendre un bilan commun qui, sans être parfait (quel bilan l'est) fait pourtant belle figure.  Le PSOE remontait dans les ultimes sondages et Sumar faisait toujours jeu égal avec Vox (qui reste bien moins puissant que notre RN). Au total il y a encore match  pour dimanche. L'alliance PP/Vox n'est pas assurée d'avoir la majorité absolue à elle seule, il faudra peut-être grappiller ailleurs, comme Sánchez en son temps.

Clôture de campagne ("cierre de campaña") pour les quatre grands candidats, hier. Pour leur ultime meeting, tous ont choisi Madrid ou sa banlieue, hormis Feijóo qui a bien entendu opté pour sa bonne ville de La Corogne, en Galice. Les Espagnes se prononceront demain, après la traditionnelle journée de réflexion.

Dans "Le Canard enchaîné" du 12 juillet, un "Drôle de zig" sur Santiago Abascal qui "répond à tous les canons de l'extrême droite" : "défenseur d'une "Espagne authentique" et de ses traditions, il est aussi "vent debout face à l'avortement, au mariage pour tous et aux droits LGBT. Il prévoit de remettre à leur place les "féminazies", qui font des hommes d'éternels coupables, ou les écologistes et autres végétariens, présentés comme des ennemis de la ruralité."

Et le Palmipède de conclure: "En un mot comme en cent, il y va Franco".

Franceinfo revient sur la décision de Pedro Sanchez de dissoudre les Cortes :

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Le tumultueux roman fleuve qu'est l'histoire du Partido Popular vient peut-être de débuter clore un chapitre hier soir Calle Genova. Alors que le Galicien prononçait ce qu'il s'efforçait de présenter comme un discours de victoire, il a été interrompu par la foule madrilène acclamant Ayuso et l'appelant à prendre la présidence du parti. Une crise renforcée par les évènements d'aujourd'hui : le PNV  ayant refusé de le rejoindre (il ne fallait pas rêver), il n'y a plus aucun espoir pour le bloc des droites d'atteindre la majorité absolue aux Cortes. Par contre cela reste possible pour le PSOE si un accord est trouvé avec Sumar et les partenaires nationalistes de la précédente législature; Cela devrait pourvoir se faire, mais les appétits des uns et des autres a été aiguisé. A Barcelone (je la fais courte) on évoque amnistie et référendum contre le ralliement, ce que le PSOE a toujours refusé.

Face à cette situation et afin de préserver la stabilité de l'Espagne, Feijóo a proposé à Sanchez de le laisser gouverner, sans guérilla parlementaire, en échange d'un accord négocié sur quelques points clefs de politique générale. Mais de cela le cœur du PP ne veut pas en entendre parler. il voit qu'après avoir dévoré Ciudadanos, il est parvenu à manger la moitié des sièges de Vox, frappé en plein vol et croit encore en sa dynamique. Le parti est prêt à l'obstruction parlementaire, jusqu'à rendre le pays ingouvernable et provoquer de nouvelles élections, qu'il espère remporter grâce à une cheffe de guerre autrement plus tonique, pugnace et charismatique que Feijóo. Cette tentation de l'aventure résonnait  hier dans le cœur de la nuit madrilène, la capitale étant demeuré bien plus à droite que le reste du pays et soudée comme jamais derrière Isabel. La seule chose qui pourrait sauver le Galicien serait le choix d'Ayuso de demeurer dans son palais de la Puerta del Sol, où elle a réuni tous les pouvoirs autonomes. Cela va être l'heure du choix. Calle Genova elle arborait le rouge des grands soirs et elle n'a guère semblé être embarrassée par les cris de la foule.

Atmosphère électrique aussi à gauche, où la guerre a repris entre Sumar et Podemos dès aujourd'hui, chacun accusant l'autre du médiocre résultat, arriver quatrième et derrière Vox. L'ostracisme subi par Irene Montero et les fourches caudines de Yolanda n'a pas été pardonnés. Sumar et sa volcanique présidente exige également du PSOE l'ouverture dès à présent des négociations pour former le nouveau gouvernement, avec de fortes exigences (litote). Deux seuls havres dans cette tempête ayant emporté Madrid, le PSOE, car, oui, c'est bien Sanchez qui a gagné et remporté son audacieux paris et, du moins en apparence, Vox, où personne ne s'aventure (encore) à remettre en cause Abascal. Un parti uni, libre et grand, comme jadis, c'est beau comme l'Antique. S.M. le Roi consulte, le feuilleton espagnol se poursuit, House of Cards est dans les choux.

Merci pour cette analyse politique courte et percutante !

Effectivement, je pense aussi qu'Isabel Ayuso est arrivée au bout de sa méthode : être l'égérie sans les responsabilités, dominer par l'image mais en laissant diriger un homme.

Elle est la Pasionaria de la droite (oui, j'ose) donc, à un moment, il va falloir qu'elle assume et se lance dans la bataille nationale.

Les nationalistes basques de PNV refusent de ne serait-ce que discuter avec le PP et les indépendantistes catalan de Junts (proches de l'exilé Carles Puigdemont) déclarent "n'accorder aucune importance à la gouvernabilité de l'Espagne." "Bloquer l'investiture est la seule façon de montrer que la démocratie espagnole est une imposture."

On est bien, avec un scrutin 100% à la proportionnelle en plus de groupes rejetant la constitution même. Le patronat et les milieux financier s'inquiètent de l'instabilité politique et le font savoir. A gauche de la gauche, Podemos et Sumar s'écharpent de nouveau, chacun responsabilisant l'autre pour les 7 députés et les plus de 700 000 voix perdus.

Ambiance tendue ce matin Calle Genova, les barons du PP se réunissent , plusieurs accusant le Galicien d'avoir été contre-productif en ne collaborant pas totalement avec Vox durant les élections des instances locales. Ayuso pour l'instant le soutient toujours officiellement, comme la corde soutient le pendu. Et convoque une conférence de presse qui se tiendra après la réunion, en fin de matinée. C'est pourtant le troisième meilleur résultat national pour le PP depuis sa création, ce scrutin demeure remarquablement paradoxal.  

Un seul sourit benoitement et attend patiemment son heure tandis que Feijóo s'épuise : Calle Ferraz, Sánchez déclare n'avoir aucune inquiétude car "la démocratie trouve toujours un moyen de fonctionner". Il reste sûr de lui et de sa bonne étoile, et pourquoi ne le serait-il pas ? Il s'en sort par les cheveux à chaque fois depuis 10 ans, au PSOE comme à la Moncloa. De nombreux commentateurs évoquent toutefois une nouvelle élection en décembre, soit à l'échéance initialement prévue. Don Felipe conserve le silence et inaugure le musée des collections royales... avec un Sánchez détendu et patelin.

La démocratie espagnole une imposture ? Qu'est-ce qu'on ne lit pas comme c***! On dirait les antivax considérant que la France est une dictature (une dictature où tu peux dire dans la rue que tu es en dictature est une démocratie mais bon).

Un petit séjour en Iran ou en Syrie devraient leur mettre un peu de plomb dans la tête.

Pour en revenir à notre Espagne, Pedro Sanchez devrait pouvoir rempiler comme Premier ministre...jusqu'au vote du budget qui est, traditionnellement, une épreuve de vérité en démocratie.

Oui, c'est bien parce que la Constitution de 1978 s'est évertuée à ce que toutes les opinions aient des représentants aux Cortes que nous en sommes là...

Fin de partie Calle Genova. Ayuso soutient le Galicien comme chef de Parti mais avertit qu'elle ne se mêlera pas de la direction nationale du PP. Feijoo demeurera pour elle le candidat naturel du PP même en cas de nouvelle élection anticipée. Elle estime que, s'il ne faut pas capituler, c'est in fine Sanchez qui formera le nouveau gouvernement grâce "aux pactes corrompus signés durant le mois d'août avec ceux qui veulent déchirer l'Espagne, quand les Espagnols seront en vacances". En clair elle choisit l'option du repli madrilène, indiquant que Madrid sera de nouveau l'opposition naturelle au Sanchismo :"Madrid demain comme hier sera le cœur vivant et libre de l'Espagne, au service de tous les Espagnols". On peut noter qu'elle n'indique rien concernant la législature suivante, dans quatre ans elle n'aura encore que 48 ans...