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Oui, c'est bien parce que la Constitution de 1978 s'est évertuée à ce que toutes les opinions aient des représentants aux Cortes que nous en sommes là...

Fin de partie Calle Genova. Ayuso soutient le Galicien comme chef de Parti mais avertit qu'elle ne se mêlera pas de la direction nationale du PP. Feijoo demeurera pour elle le candidat naturel du PP même en cas de nouvelle élection anticipée. Elle estime que, s'il ne faut pas capituler, c'est in fine Sanchez qui formera le nouveau gouvernement grâce "aux pactes corrompus signés durant le mois d'août avec ceux qui veulent déchirer l'Espagne, quand les Espagnols seront en vacances". En clair elle choisit l'option du repli madrilène, indiquant que Madrid sera de nouveau l'opposition naturelle au Sanchismo :"Madrid demain comme hier sera le cœur vivant et libre de l'Espagne, au service de tous les Espagnols". On peut noter qu'elle n'indique rien concernant la législature suivante, dans quatre ans elle n'aura encore que 48 ans...

Il se trouve que, dans mon travail, je suis amené à lire la presse des années 1920/1930 donc je connais assez bien la situation.

Je ne regarde pas le journal de 20 heures mais je m'informe régulièrement mais jamais sur Facebook (où vous ne me trouverez pas).

Que les institutions ne marchent pas correctement est un sujet dont on peut débattre mais je suis tenu à une obligation de discrétion professionnelle travaillant dans la fonction publique et, a fortiori, dans un ministère.

Néanmoins, quand je compare la situation de la France d'aujourd'hui avec celle de l'Allemagne de 1933 ou l'Italie de 1923, je trouve que nous ne nous en sortons pas si mal.

Fin des recomptages en Espagne, le vote des expats donne un vote de siège de plus pour le PP et un de moins pour le PSOE. Avec une conséquence : Sanchez aura besoin du vote et non plus de la simple abstention des indépendantistes catalans de Junts, qui exigent en échange le fameux référendum que le PSOE s'est toujours refusé à accorder. On verra s'ils se contentent de l'amnistie, sinon... Pendant ce temps le PP confirme sa majorité absolue au Sénat. la chambre haute des Cortes n'a pas plus de pouvoirs qu'en France, mais cela suffira pour compliquer la vie à un éventuel gouvernement d'alliance gauche /nationalistes. Bref, on est bien.

Portrait de Pedro Sanchez dans "Le Canard enchaîné" du 26 juillet :

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Analyse de la situation politique espagnole dans "Ouest France" du 9 août :

Très bon papier, Ouest France a été le journal de ma jeunesse, j’ai même vécu très près de leur vaisseau amiral, à Rennes Très contente de voir que le journal est toujours l’un des meilleurs de la PQR.  

A Madrid, le temps à quelque peu suspendu son vol. Le Roi et sa famille sont partis pour leurs vacances institutionnelles dans leur résidence de Marivent, aux Baléares (le « Palais d’Eté » espagnol depuis 1973). A la grande joie du bon peuple local, pour qui un été sans la Casa Real demeure toujours une déception. Un signal de normalité envoyé au moment où les esprits s’échauffaient et où l’incertitude dominait, très bien pris par le public. Pablo Sánchez est lui aussi parti en vacances, mais là il est surtout question d’afficher une nouvelle fois cette confiance en soi qui l’anime depuis toujours.

Par contre le drame se poursuit pour la Galicien, qui continue à s’épuiser  la recherche d’une majorité impossible. Même s’il a obtenu de Vox un soutien sans exiger de ministères, un arc unissant nationalistes et ceux qui faut bien appeler les héritiers de Franco demeure une impossibilité incontournable. Les Basques ne veulent pas en entendre parler, il y a eu trop de sang versé. Le moment de rendre des comptes devant les Barons du PP approche pour Feijóo, sa rentrée sera difficile.

Le PSOE est lui aussi en quête, mais pour regagner le siège perdu chez les expatriés, afin de ne pas être tout à fait dans la main de Puigdemont. La champ de bataille est Madrid, où la Calle Ferraz s’acharne à remettre en cause un lot de votes nuls, ce qui amuse bien Isabel. Son recours ayant été rejeté par le tribunal local, puis l’autonome, le PSOE porte désormais l’affaire devant le Tribunal suprême, l’équivalent de notre Conseil Constitutionnel, du rarement vu, comme quoi la nervosité n’est pas si absente que ce qu’affiche  Sánchez.

La crise se poursuit à Vox, où la mouvance pour le coup ouvertement phalangiste de Jorge Buxadé, en pleine expansion, est en passe de mettre totalement Santiago Abascal sous sa coupe. Et alors même que certaines de ses déclarations, notamment envers le féminismes a sans doute coûté cher au parti. Tout comme le corps électoral, pour une bonne part revenu au PP dont Vox provient, plusieurs figures « modérées » (ou ce qui en tient lieu pour Vox…) ont annoncé leur retrait du parti, un mouvement qui gagne en ampleur.

Dernier en date : Iván Espinosa de los Monteros y de Simón, Marquis de Valtierra, l’un des fondateurs de Vox et son porte-parole aux Cortes, l’une des grandes fortunes espagnoles. Et à la ville mari de Rocío Monasterio San Martín , cheffe de Vox à Madrid et grande alliée d’Isabel Ayuso (en dehors du théâtre électoral). Bonne ambiance dans les couloirs de l’Assemblée autonome.

Le feuilleton se poursuit, même si le public s’intéresse davantage ces jours-ci au foot féminin, avec la Roja parvenant en demi-finale du Mundial après un match homérique contre les Pays-Bas...

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Au tour de la CFDT de s'intéresser à la situation espagnole :

C'est donc bien Feijóo qui a été investi par Don Felipe pour former le nouveau gouvernement. Remise en cause à plusieurs reprises, mais une nouvelle ressuscitée une poignée d'heures avant leur rencontre à la Zarzuela, l'alliance entre PP et Vox a en effet permis au Galicien de poser 172 votes sur la table, quand Sanchez demeurait limité aux seuls députés du PSOE, rien n'ayant été formellement conclu avec ses partenaires. Assez inévitablement, le Roi a donc donné son imprimatur au candidat disposant du plus de sièges à l'Assemblée. un choix d'ailleurs non contesté par Sanchez lui-même, qui a toujours veillé à maintenir sa bonne relation avec le Roi. Surtout il reste persuadé que le Galicien n'obtiendra pas la majorité absolue lors du vote solennel programmé au 26 septembre et cela lui laisse du temps de conclure ses propres alliances et de mettre ce qu'il faut sur la table pour y parvenir.

La cellule de juristes que le PSOE a réuni va pouvoir également continuer à travailler afin de trouver une formule permettant aux dirigeants exilés de Junts (dont Puigdemont) de renter au pays sans risquer la prison, mais aussi sans que le vilain mot d'amnistie ne soit prononcé. Sumar et le PSOE viennent d'annoncer "prêter" deux députés chacun à ERC et Junts, les nationaliste et indépendantistes catalans, afin de leur permettre d'avoir chacun leur groupe parlementaire. L'alliance est un combat, qui à tout de même distordre le résultat du suffrage. Ainsi va l'Espagne, avec le bon goût des combinaisons de nos IIIe et IVe Républiques. Feijóo ne se fait sans doute pas beaucoup d'illusions non plus, mais cela lui permet de s'afficher en vainqueur officiel des élections générales et surtout de demeurer vivant. Ce qui n'a jamais rien d'acquis au PP.  

Les débats de non-investiture aux Cortes ont au moins permis à la nouvelle porte-parole  de Vox, María José Rodríguez de Millán Parro (dite "Pepa", pour les intimes) de se faire connaître. Le chemin de croix de Feijoo est sur le point de s'achever, il se sera même fait voler la vedette lors du super meeting du PP à Madrid avant-hier, organisé de A à Z par Ayuso.

La saison des Prix Nobel s'ouvre. Mériterez-vous le prix de quizologie ?

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Perso, 12/20. Mention Assez bien !

Autre temps...Alain Carrazé disait autrefois que la présence de Charisma Charpenter au générique de Buffy était une explication suffisante au réchauffement climatique. Ana de Armas a pris la relève et la température ne retombe pas !

Voilà  après l'échec du galicien et les consultations de forme lundi et Mardi, le Roi vient de confier à Pedro Sánchez la charge de réussir une majorité parlementaire. Ce sera sans doute plus  aisé que la mission impossible qui consistait à réunir  des nationalistes et les les héritiers de la Phalange au sein d'un pacte de gouvernement. Ceci-dit, la route est encore longue, Junts et le PNV ont des exigences difficiles à assumer politiquement , tandis qu'à gauche Sumer et Podemos mettent aussi la barre très haut.

Une difficulté inattendue est venue avec une certaine révolte au sein du PSOE  à l'idée d'une amnistie des sécessionnistes catalans, sans même parler d'un référendum. Il s'agissait parfois d'anciennes gloires du parti, mais d'une génération n'étant plus aux affaires, celle des années 80 socialistes (Tonton, si tu nous lis). Et il ne faut pas si tromper, si Sánchez se veut souraint et chareur, il tient le PSOE dans une main de fer, comme aucun autre secrétaire général depuis 1978, même Felipe González. Il a mené une vraie purge Calle Ferraz, avec plusieurs grands noms d'autrefois pure et simplement virés du Parti.

Tous les barons se sont vite soumis, sous la houlette de Zapatero. Certains exclus ont ouvert un dialogue avec les survivants de Ciudadanos, pour crée un nouveau parti centriste, mais l'Espagne, foncièrement, culturellement, n'est pas une terre propice aux modérés. L'adversaire le plus acharné de Sánchez demeure peut-être la Constitution de 1978 : s'il n'a pas obtenu de vote d'investiture fin novembre, de nouvelles élections seront automatiques. Le feuilleton espagnol continue,  House of Cards et Game of Thrones n'étaient que des prologues.

Les traditionnelles prédictions pour le Nobel de Littérature :

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On est deux dans ce cas ! Je me disais hier en voyant une sélection d'ouvrages d'Amin Maalouf à l'occasion de son élection au poste de Secrétaire perpétuel (un titre évident pour un Immortel) qu'il faudrait que j'en lise un ...

Un signal fort :

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Après des semaines de tractation, le PSOE et Sumar (gauche radicale) ont conclu un accord autour d'un texte programmatique de 230 mesures.

Les nationalistes catalans devraient voter pour Sanchez mais ils réclament l'amnistie pour la rébellion manquée de 2017 et cette exigence passe mal, y compris à gauche.

Pedro Sanchez va-t-il réussir son pari de rester au pouvoir ? Vous le saurez en regardant le prochain épisode de notre passionnante série politique !

Ce fut long et compliqué, alors qu'il s'agissait du pacte le plus simple, Sumar étant déjà le partenaire du PSOE dans le, gouvernement actuel. Le plus difficile est à venir, avec Podemos et les autonomistes, et surtout les indépendantistes catalans de Junts Tout le monde est en pleine surenchère, Junts demande ainsi une reconnaissance juridique de la "nation catalane", ce qui est contraire à la Constitution. Il est aussi complique de négocier avec son chef Carles Puidgemont, toujours en fuite de la justice à... Waterloo. Cela ne veut pas dire que cela sera morne plane pour Sanchez (le "Traître" selon Isabel), qui a encore à peu près un mois devant lui. Je pense qu'il va réussir, personne ne veut de nouvelles élections aux résultats incertains.

En bon fan de Napoléon, et juste pour être un peu moqueur, je signale en passant que nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire de la bataille de Tudela, une victoire des forces napoléoniennes commandées par le maréchal Lannes sur les Espagnols.

Heureux temps où les Maréchaux d'Empire venaient asséner la vengeance de l'Empereur tels les Primarques de la Légende...

Vengeance car le perdant du jour, le Basque Francisco Javier Castaños, venait peu de temps auparavant d'infliger sa première défaite et capitulation à la Grande Armée, à Bailén. Il tirera les leçons de Tudela en exigeant une unicité de commandement espagnol, qu'il mettra au profit d'une collaboration efficace  avec le Duc de Fer, notamment à Burgos ("collaboration" selon lui, car Wellington le voyait différemment). En 1813, il s'illustrera encore à la Bataille de Vitoria, qui mit fin à la présence impériale en Espagne. Par la suite il devint malheureusement l'un des soutiens du sombre règne réactionnaire de Ferdinand VII (exerçant notamment le commandement militaire en Catalogne), qui éleva ce roturier au rang de Grand d'Espagne, en tant que Duc de Bailén.