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Heureux temps où les Maréchaux d'Empire venaient asséner la vengeance de l'Empereur tels les Primarques de la Légende...

Vengeance car le perdant du jour, le Basque Francisco Javier Castaños, venait peu de temps auparavant d'infliger sa première défaite et capitulation à la Grande Armée, à Bailén. Il tirera les leçons de Tudela en exigeant une unicité de commandement espagnol, qu'il mettra au profit d'une collaboration efficace  avec le Duc de Fer, notamment à Burgos ("collaboration" selon lui, car Wellington le voyait différemment). En 1813, il s'illustrera encore à la Bataille de Vitoria, qui mit fin à la présence impériale en Espagne. Par la suite il devint malheureusement l'un des soutiens du sombre règne réactionnaire de Ferdinand VII (exerçant notamment le commandement militaire en Catalogne), qui éleva ce roturier au rang de Grand d'Espagne, en tant que Duc de Bailén.

C'est moche de rappeler que cette (petite) victoire de Tudela est noyée dans l'océan de défaites de cette campagne totalement foireuse qu'est la "Guerre d'Espagne" (je crois que les Espagnols parlent de "guerre d'indépendance").

Bailen était un bel avertissement ignoré par l'Empereur (hubris, quand tu nous tiens). Le perdant de cette bataille, le général Dupont de l'Etang, un des meilleurs divisionnaires de l'Empire, était promis au bâton de maréchal. A la place, il eut la prison !

Je connais la guerre d'Espagne du point de vue français, un peu anglais mais pas du tout la vision espagnole. Vu comment Wellington était fier, je présume que la "collaboration" n'a pas dû être de tout repos.

On dit "Wellington" mais, entre 1809 et 1813, ce n'est "que" Arthur Wellesley qui, jamais vaincu, va cueillir une moisson de titres et de décorations dont le titre de "duc de Wellington" qui ne lui a été accordé qu'en 1814.

Origine du calendrier de l'Avent :

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Des idées de calendriers de l'Avent :

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De nouveaux jouets anciens :

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Remaniement à prévoir dans le gouvernement espagnol : Nadia Calvino, ministre de l'économie, vient d'être nommée présidente de la Banque européenne d'investissement.

Je suis en plein dedans ! (ou presque)

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A quelques jours près, les cinquante ans de la Maison de la Radio :

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Petit conseil avant les agapes des fêtes :

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Et souvenez-vous : les abus, avec modération !

A noter que le traditionnel repas de Noël au siège du PP, 13 Calle Genova, 28004 Madrid, a été particulièrement sain cette année. Ayuso s'est taillée un beau succès en offrant des corbeilles de fruit aux invités. Depuis l'incident "Me gusta la fruta" aux Cortes, les fruits sont devenus le symbole du parti : tee-shirts, banderoles, meetings, tout est prétexte à référence. Isabel ne s'en lasse pas. Rendez-vous la nuit de l'an, pour les traditionnels raisins de la Puerta del Sol, au pied de son palais.

Petite question :  quel était cet incident "Me gusta la fruta" ?

Je demande ça parce que mon esprit mal placé me fait imaginer des sous-entendus particuliers...

Mais la senora Ayuso a raison sur un point : c'est particulièrement sain les fruits. Surtout après le réveillon et en attendant le prochain !

Ah non, ce ne sont pas les fruits de la passion.

J'en avais dit deux mots dans la section "politique", le jour de l'investiture de Sánchez, quand tout le monde avait frolé la crise de nerfs aux Cortes  

A toute dame, tout honneur, l'apothéose de la journée est venu quand Sánchez, à la tribune, à remis le couvert une énième fois sur l'affaire du frère d'Ayuso, pour contrer les accusations de corruption venues du Galicien. La Reine de la Liberté était dans le public et s'est alors fendue d'un sonore "Fils de pute !" (Hijo de puta !) n'ayant pas échappé aux caméras. Doña Isabel  a ensuite affirmé avec le sourire avoir proféré "Me gusta la  fruta" (le fruit me plait). Ipso facto un slogan pour les Ayusers, ses fans sur le Net.

Depuis les Peperos (les militants et cadres du PP) sont devenus un espèce fructivore. En particulier à Madrid, où proclamer son amour pour les fruits est désormais vécu comme un subtil trait d'esprit permettant d'insulter Sánchez sans rien risquer. Encore maintenant des corbeilles de fruit sont régulièrement déposées par des sympathisants devant le Palais de la Puerta del Sol.

Les heureux distingué(e)s par Charles III :

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Parmi eux, Emilia Clarke.

La géopolitique fait vendre des livres :

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La géographie, une autre façon de faire la guerre. Je crois que c'est Yves Lacoste qui disait quelque chose comme ça.

La nouvelle ministre de la Culture va-t-elle se servir de son poste pour savonner la planche à la maire de Paris ?
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Petit jeu-test pour savoir si vous avez bien compris la grandeur tragique de la politique espagnole, ce phare dans la nuit. Après une nouvelle journée de tumulte aux Cortes, auprès de laquelle les déclarations droitières et virilistes de Gaby sonnaient comme l’École des fans de jadis, avait lieu cet après-midi le vote de la loi d'amnistie des leaders catalans. Soit le socle du pacte signé entre les indépendantistes de  Junts et Sanchez, pour lequel ce dernier aura tout sacrifié, passablement ridiculisé le Royaume auprès des instances européennes, avant d'encore rajouter de nouvelles cessions à la Catalogne, économiques, financières et régaliennes.

Même le président PSOE de Castille-La Manche ne dissimule plus son irritation devant un favoritisme mettant le pacte national de 1978 à rude épreuve. Ayuso hurle tous les jours que l'on sacrifie Madrid, terre de résistance et de liberté, au népotisme de Barcelone (elle est inépuisable). Et pourtant, malgré tous ces efforts titanesques, malgré cette volonté de fer de Sanchez,  à l'heure ou je mets sous presse, le projet de loi réclamé à cor et à cris par Junts est en passe d'échouer. Saurez-vous déterminer quelle composante de la "majorité" refuse finalement de le voter ?

- le PSOE
- l'extrême gauche de Sumar
- l'extrême extrême gauche de Podemos.
- Junts
- Les nationalistes basques

Spoiler:

J'arrive trop tard pour voter mais j'ai lu l'info dans la presse. Ahurissant ! Mais l'article ajoutait que le texte n'était pas enterré, juste renvoyé à l'envoyeur (pas écrit comme ça, c'est moi qui traduit).

Quand même, ça sent pas la législature complète cette histoire. Je parie sur des élections anticipées.

J'aime beaucoup que Madrid soit désignée "terre de résistance et de liberté" par une femme de droite quand on sait que c'est à peu près comme ça que les militants de gauche voyaient la ville...en 1936. Un autre millénaire.

Oui, le texte repart dans l'équivalent de notre Commission des Lois, pour y être rediscuté, mais le blocage semble total. Junts en a remis une couche en liant une nouvelle fois le pacte de législature au passage du texte selon ses conditions exclusives. Je vois aussi une dissolution se profiler, le vote du budget va arriver très vite, on ne voit pas comment cela va être possible avec une majorité fonctionnant au chantage permanent, assumé et proclamé. Sanchez a le trait.

Sumar demande maintenant au gouvernement d'accepter toutes les demandes (exigences) de Junts et sauver le soldat Puigdemont. Nous avons donc un parti d'extrême gauche pro immigration, qui soutient un parti de droite nationaliste, ouvertement xénophobe et anti immigration. Pendant ce temps, des commentateurs politiques français estiment que notre Assemblée est devenue dingue.

Pour rappel : Junts nationalistes catalans de droite, ERC nationalistes catalans de gauche, qui eux critiquent le jusqu'auboutisme de Junts. House of Cards dans les cordes.

Juste pour savoir, ERC ce sont des républicains il me semble. Est-ce que Junts est également sur cette voie-là ?

Si j'étais animé de pulsions diaboliques, je laisserai la Catalogne devenir indépendante avec ses républicains ultra qui vont se bouffer le nez en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. De mon côté, je retape l'Espagne monarchique et, quand les rep' de Barcelone sont épuisés, hop ! on envahie la province et on réunifie l'Espagne sous l'égide des Bourbons. Simple, non ?

Oui tous deux aspirent à une République de Catalogne, c'est leur unique point commun idéologique, cela leur a permis de mener ensemble le tumulte indépendantiste, même si Junts était au premier rang, Puigdemont étant alors Président de la Generalitat (actuellement c'est ERC). Tous deux ont changé de nom à plusieurs reprises au fil des années (et des scandales) mais demeurent liés par une réciproque haine recuite qui dépasse de loin la confrontation permanente entre PP et PSOE. Il y a une troisième composante, d'extrême gauche, mais bon, clairement minoritaire, plus les extensions locales du PSOE et du PP. Bref, on ne s'ennuie pas non plus à Barcelone.

Puigdemont s'est exilé en Belgique et veut exclure tout risque d'emprisonnement (une hantise personnelle), d'où le pressing de Junts pour qu'absolument tout soit couvert, tandis que les dirigeants d'ERC (Junqueras) ont déjà fait de la prison préventive (pas au cachot, hein) et sont sûrs d'être couverts par le texte actuel. Chacun voit midi à sa porte, ERC veut assurer le vote du texte, ce que compromettrait une dissolution. Tout cette affaire désastreuse va retarder le vote du budget, ce qui irrite Bruxelles, et va déborder sur les élections asturiennes qui se profilent déjà (28 mai). Feijóo le Galicien se sent pousser des ailes à l'idée de remporter ce fief historique du PSOE.

C'est déjà la panique à La Poste : 3 magazines ne sont jamais arrivés chez moi ces deux derniers mois ! Mais ça va être un f**toir cette histoire !

La nouvelle ministre de la famille, maman grâce à la "PMA pour toutes":

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Actualité très chargée en Espagne mais aussi et très porteuse pour les braves du Partido Popular:

victoire massive du PP aux élections autonomes de Galice, cinquième majorité absolue d'affilée et effondrement du PSOE, littéralement bouffé par le nationalisme local, modéré et de gauche, et aux excellentes relations personnelles entre sa présidente et Feijóo. L'électoral a très mal pris le favoritisme financier, politique et économique du pouvoir central envers la Catalogne et l'a fait savoir à Sánchez. D'autre part Feijóo l'a joué finement, ayant compris que jamais la droite ne reviendrait au pouvoir sans avoir fait la paix avec les nationalismes de toutes les Espagnes et a su envoyer un message de concorde à quelqu es jours des élections, annonçant accepter l'Amnistie en cas de « véritable réconciliation ». D'où un raidissement manifeste pendant 48h dans la faction Ayuso-Aznar mais la victoire est belle et a toujours  de nombreux parents là où la défaite est orpheline. La concorde du PP est assurée jusqu'aux Européennes, mais à terme il y a aura sansdoute un débat interne sur le sujet.

Toujours rocambolesque, le feuilleton de l’Amnistie se poursuit contre vents et marées, suscitant toujours davantage de rejet, mais Sánchez joue la survie de son gouvernement là-dessus, donc il déplace des montagnes, la semaine qui vient sera sans doute décisive. Mais les tensions s'accentuent dans les autonomies, avec des socialistes locaux ne voulant pas mourir pour Sánchez et le disant toujours plus à haute voie. La candidate du pouvoir centrale au congrès du PSOE de l’Estrémadure vient d'être battue par un opposant local, un événement inédit depuis des années, la première vraie faille dans la domination sans partage de Sánchez sur le parti. Il est grand temps pour lui que le feuilleton s'achève.

Les sondages valent ce qu'ils valent mais la dernière fournée indique un PP au zénith pour les Européennes. Par ailleurs la guerre entre  les confédérations d'extrême gauche Sumar et Podemos se poursuit , aux dernières nouvelles les deux présidentes s'en voyaient des huissiers pour le possession de bureaux aux Cortes. Toutes deux n'ont obtenu aucun député en Galice, avec des scores faméliques rappelant la chute de Ciudadanos. Vox demeure également en dehors du parlement galicien, c'est une déconvenue. Le parti demeure marqué par une campagne aux élections générales beaucoup trop marquée à droite pour l'Espagne de 2024 et assez ringarde, en vérité. N'est pas Ayuso qui veut.

Notre amie Isabel est d'ailleurs particulièrement en joie puisque, par une cinglante ironie de l'histoire, c'est aujourd'hui le PSOE qui est aux prises avec un scandale des masques COVID. C'est de plus l'entourage proche d'un des plus grands fidèles de Sánchez qui est directement concerné , l'un des rares à lui être demeuré fidèle lors de la crise de 2016-2017 et n°3 du parti. Désormais viré du PSOE (au secours, fuyons) il refuse de démissionner de son mandat de député et siège chez les nons inscrits (le « groupe mixte » en Espagne) ce qui fragilise encore la majorité. L'affaire est d'autant plus grave que la corruption est bien plus avérée qu'avec le frère d'Ayuso et que des masques défectueux on été mis en circulation.Malgré des tentatives, assez maladroites, de contre-feu, le scandale continue à s'étendre et touche désormais la propre présidente de l'Assemblée, autre proche du Président. Pendant ce temps Ayuso assure le spectacle là-dessus à chaque session du parlement madrilène, succès garanti. On rigole bien à Madrid.

Deux documents d'époque :

La photo mise en ligne sur Twitter par la Marquise Cayetana de Tolède au lendemain de la victoire galicienne, qui exprime bien les soubassements idéologiques du PP


La très récente cérémonie d'admission de la Reine de la Liberté comme Camarera Honorífica de la Real e Ilustre Congregación de Nuestra Señora de la Soledad y el Desamparo, confrérie madrilène ultra catho dédiée aux saints sacrements aux mourants, sur laquelle il y aurait beaucoup à dire (des processions conjointes avec le régime dès 1943). Comme le dit un dicton local «De Madrid al Cielo, y en el Cielo, un agujerito para verlo». De Madrid au Ciel, et, au Ciel, un petit trou pour voir la ville.

Tout à fait d'accord !

Le Galicien a donc réussi à conserver son bastion. Est-ce que cela lui donne une meilleure assise pour conserver le pouvoir au sein du PP ?

La poussée à droite en Espagne n'est pas surprenante puisqu'elle est générale en Europe mais c'est toujours intéressant de voir et de comprendre la "déclinaison" locale qui est toujours plus complexe que "ça se passe comme à ailleurs".

Il y a eu une (comme toujours) excellente émission sur France Info de "La faute à l'Europe ?" sur les deux parties très à droite que sont ID (Identité et Démocratie) et ECR (Conservateurs et Réformistes Européens si on traduit le titre). Je crois me souvenir que VOX est dans le premier qui est exclu par tous les autres parties des postes à responsabilité. Trop extrémistes alors que les Italiens de Fratteli d'Italia, eux, ont réussi à se faire accepter.

N'oublions pas de saluer l'excellent travail de synthèse de notre correspondant pour les affaires des Espagnes ! Merci !

Merci ! Oui, le Galicien est sorti renforcé pour avoir maintenu son fief dans le giron du PP, validé le choix de son héritier  et par la réussite de sa stratégie davantage modérée et conciliatrice que l'Ayusismo. La législature s'annonce calme pour la Xunta galicienne, d'autant que la cheffe du bloc nationaliste de gauche (qui a siphonné de nombreuses voix au PSOE et à Podemos) a suivi la même évolution vers une position plus centriste et moins idéologique, depuis une vingtaine d'années. De plus on sait qu'Ana Pontón et Alberto Feijóo entretiennent des relations apaisées. Les élections galiciennes ont en fait été une première victoire marquée pour les modérés des deux bords, après des années dominées par les ultras (ce qui est un brin ironique dans la communauté du Caudillo). On verra aux Européennes, mais celles-ci semblent bien parties pour le PP. De toutes manières pour l'heure, le Galicien n'a pas vraiment de rival au PP, Ayuso préfère régner sur sa principauté plutôt que de devenir la cheffe de l'opposition. En être l'idole lui suffit.

Vox a rejoint les eurosceptiques d'ECR depuis l'élection de ses premiers eurodéputés en 2019. Identité et démocratie comporte plusieurs partis nationalistes remettant en cause peu ou prou leurs États, comme la Ligue du Nord ou le Vlaams Belang flamand pour la Belgique. Pour Vox, qui a fait de l'unité de l'Espagne l'un de ses axes cardinaux (comme à la grande époque de "l'Espagne Une, Grande et Libre"), c'est une ligne rouge. Mais le souci de Vox va être surtout de sauver ses quatre députés, après les raclées sonores des élections générales et galiciennes