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Les influenceurs dans le radar de la Répression des fraudes :

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Pour la flamboyante Isabel Díaz Ayuso, la meilleure défense sera toujours l'attaque. En fin d'année dernière, le gouvernement central, avec qui la relation est pire qu'exécrable (notamment avec sa représente à Madrid, María de las Mercedes González Fernández, elles ne vieilliront pas ensemble) avait décidé une baisse de sa subvention au métro de Madrid. Officiellement par souci de la bonne dépense publique : "Madrid a les moyens", argument ayant déjà moultes fois servi, pour être honnête.

Confronté à une situation similaire, l'IDF  a décidé d'augmenter le Navigo. Une réaction trouillarde et petit bras dont se rit la Reine de la Liberté, puisqu'elle a alors opté pour une forte baisse de la tarification, tout en lançant une massive compagne de promo sur la réussite "fracassante" du métro madrilène. Sous-entendu du fait de son action, et éventuellement de celle du maire, avec l'élection municipale, qui, bien entendu, se profile derrière ce roman.

Elle vient d'en remettre une couche avec une deuxième baisse de 10% et une deuxième promo. En tout la tarification aura baissé de près des 2/3... Apparemment le financement ne pose aucun problème, car "Madrid a les moyens" et qui sait si le Gouvernement ne va pas bientôt changer ?). En attendant la fréquentation connaît une forte hausse, ce qui lui fournit un argument écolo en or massif. La jeunesse madrilène s'y presse et remercie Doña Isabel, qui la comprend tellement. La Bataille de Madrid se poursuit...

Pour être honnête et l'avoir amplement testé, le métro de Madrid est très efficace, très propre et ne connaît pas les désolants problèmes actuels du parisien. il est aussi beaucoup plus petit que le nôtre, il faut remettre les choses en perspective.

J'attends le moment où l'argent va manquer mais ce sera de la faute du Gouvernement !

Question : la "représentante" du Gouvernement à Madrid, c'est comme nos préfets ?

"Cramer la caisse" dirait Valérie !

Tout fait, les Délégués du Gouvernement sont les équivalents de nos Préfets : de hauts fonctionnaires nommés par le Gouvernement central pour diriger l'administration d'Etat au sein  d'une Communauté Autonome. Tous deux sont des créations de la Constitution de 1978. Il y a quelques différences, le Délégué du Gouvernement  est nommé et dépend, non pas du Ministre de l'Intérieur mais de celui de la Politique Territoriale, bien plus important que notre Ministre des Collectivités Locales, dont j'ignore même  le nom, pour être honnête.

L'équilibre est également différent, là où les Communauté Autonomes ont bien plus de pouvoir (concernant Ayuso, je n'ose écrire "de compétences") que nos Régions, nos Préfets en ont bien plus que les Délégués du Gouvernement. Dans plusieurs domaines relevant du Régalien chez nous, on se situe plutôt en Espagne dans une collaboration / codirection entre les administrations locales et nationales. Ainsi dans le domaine  du maintien de l'ordre et de la sécurité, pour notre capitale quasiment tout dépend de la Préfecture de Police de Paris, à Madrid le Maire joue un rôle plus important de cogestion (c'est très important aussi à Barcelone, bien sûr).

Il est de notoriété publique à Madrid qu'Isabel et María de las Mercedes ne se parlent plus, en dehors du strictement protocolaire. La guerre est totale. Pas seulement parce que la Déléguée madrilène est très politique, une proche du Président du Gouvernement et l'ancienne cheffe de l'opposition socialiste à la Municipalité de Madrid, mais aussi parce qu'en Espagne le relationnel influe bien davantage qu'en France. A Gauche comme à Droite, d'ailleurs.

Par contre, du fait de cette cogestion, il en va différemment avec le Maire José Luis Martínez-Almeida Navasqüés, homme souriant et volontiers plein d'humour (qualité au combien rare au PP). Leurs conférences de presse données en commun sur les sujets d'ordre public virent souvent au duel à fleurets mouchetés et à l'échange aimable de vacheries, toujours avec le sourire. Pour le grand bonheur des journalistes, mais aussi des intéressés eux-mêmes. En Espagne on aime assurer le spectacle et croiser le fer, et Madrid est l'Espagne dans l'Espagne.  

Estuaire44 a écrit:

Il y a quelques différences, le Délégué du Gouvernement  est nommé et dépend, non pas du Ministre de l'Intérieur mais de celui de la Politique Territoriale, bien plus important que notre Ministre des Collectivités Locales, dont j'ignore même  le nom, pour être honnête.

Depuis juillet 2022, c'est Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, qui a récupéré la tutelle des collectivités territoriales.

Le ministre des comptes publics, Gabriel Attal, a annoncé hier le prochain dépôt d'un projet de loi visant à sécuriser les capacités de fouille des douanes "pour garantir la pérennité des moyens d'action des douanes mais aussi leur modernisation, le tout dans le plein respect du cadre constitutionnel".

Le 11 septembre 2022, le Conseil constitutionnel avait censuré l'article 60 du Code des douanes qui autorise tout agent des douanes à procéder en toute circonstance à la visite des marchandises, des moyens de transport et des personnes pour la recherche de toute infraction douanière, sur l'ensemble du territoire douanier et à l'encontre de toute personne se trouvant sur la voie publique.

Le Conseil constitutionnel estimait que le cadre applicable à ces opérations n'était pas suffisamment précisé et que le législateur ne garantissait pas une conciliation équilibrée entre la recherche des auteurs d'infraction et la liberté d'aller et de venir et le droit au respect de la vie privée.

(D'après le Bulletin Quotidien du 2/03/2023)

Triste anniversaire aujourd'hui.

Le 28 mars 1939, Madrid tombait aux mains du général Franco.

La censure, épée de l'ignorance :

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L'Inde devient le pays le plus peuplé au monde :

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Il va falloir que Jacques Dutronc revoit sa copie...

Heureuse fête, et 100% d'accord avec ce dessin (copyright Dearesttara pour la citation, tous droits réservés)

En France, les candidats font les marchés, dans le Madrid d'Isabel :

(Pour mémoire, en tant que structure et culture, la tauromachie madrilène reste très identifiée politiquement, avec tout un héritage franquiste. On notera aussi le bon goût épuré de la veste de matador en jean)

Le vaste et furieux roman de la Bataille du 28 Mai (élections municipales et "régionales") se poursuit avec toujours plus de fracas en Espagne. Crises, scandales et scissions dans tous les partis, hormis bien sûr chez Vox, où le Culte du Chef n'est pas un vain mot. Après le crépuscule de Ciudadanos, c'est désormais tout le versant gauche de la majorité de Sanchez qui est en voie d'implosion, avec deux projets  opposés s'entredévorant en vue des élections générales de la fin d'année (aux Cortes). En gros NUPES contre Gauche Plurielle, pour une analogie en termes français. Le PSOE commence clairement à s'inquiéter de ce délire où s'incorpore autant d'égo que idéologie chez ses encombrants alliés. Par conséquent Sanchez vient d'entrer directement dans la mêlée électorale, avec un discours d'une violence rare contre le PP, histoire de rallier à lui tous les fragments d'une gauche espagnole en voie d'émiettement et de surchauffe (la météo caniculaire n'arrange rien).

Mais dans tout ce charivari déchaîné, nul ne combat avec plus d'énergie, de férocité et de constance qu'Isabel Díaz Ayuso. Toujours flanquée du Maire de Madrid en simple satellite, la Pasionaria de Droite entretient un feu roulant sur la Gauche depuis des semaines, aussi bien au plan local que national, où elle se monte aussi suffisamment habile pour maintenir le statuquo avec le Galicien. Doña Isabel démultiplie déplacements, prises de parole et participation à des actes, saturant des médias appréciant toujours son absence totale de filtre et de surmoi faisant d'elle une très bonne cliente. Ce naturel très madrilène plait toujours autant dans sa ville de naissance, où elle semble ne passe d'obtenir la majorité absolue selon les dernières enquêtes.

Elle manifeste également une constante politique, notamment dans ses gages donnés aux ultras du PP et à l'électorat de Vox, d'autant plus que le pacte local avec ce joyeux parti a fatalement été altéré par la compétition électorale madrilène. Un signal particulièrement massif vient tout juste de leur être envoyé lors des cérémonies du Dos de Mayo. Pour des raisons protocolaires parfaitement hypocrites et devant toutes les caméras de télévision, l'équipe d'Ayuso a (très physiquement) refusé l'accès à la tribune officielle au ministre représentant le Président du Gouvernement à la cérémonie. Aussi pour éviter une prétendue récupération politique alors même qu'Isabel y a tenu un vrai discours de politique générale. Voici bien longtemps qu'avec elle le Dos de Mayo a cessé d'être une célébration nationale apolitique, mais là c'est une vraie et grave rupture.

Le message est à double détente.  D'une part une carte postale à l'électorat Vox car le ministre en question est Félix Bolaños García, en charge des relations avec les Cortes, mais aussi et surtout en charge de l'exécution de la Loi mémorielle ayant notamment conduit à l'expulsion de Franco de son tombeau officiel du Valle (et bien d'autres choses, cela a été une rupture du Pacte de 1978 ça aussi). Son humiliation délibérée a parlé à qui de droit. Mais cette triste péripétie est aussi l'expression d'un courant profond de l'Ayusismo, considérant Madrid  comme moteur et modèle pour l'Espagne mais aussi comme un pôle de résistance face aux "marxo-gauchistes" de Sanchez.

En dernière lecture cela prolonge l'élévation de ce nationalisme madrilène toujours présent en arrière-fond chez Ayuso. Elle construit toujours plus  Madrid en contre-projet de Sanchez, se plaçant ainsi en adversaire directe, sans franchir pour autant le Rubicon. Sanchez, qui est à peu tout sauf un imbécile, a très bien identifié qui sera son obstacle principal en décembre et la tension devient extrême, voire caniculaire, s'exprimant aussi à travers budgets, politiques publiques et répartition de la manne européenne, prises de bec aux Cortes etc. L'année sera longue, les pop corns ont de beaux jours devant eux.

Bolaños interdit de tribune, tandis que le Galicien peut y monter sans souci (accordons -lui qu'il ne semble pas particulièrement ravi de la péripétie)

Tout à fait, cela vient de se dérouler  fin avril.  José Antonio Primo de Rivera reposait jusqu'ici dans la colossale basilique du Valle de los Caídos, il a été déplacé au cimetière madrilène de San Isidro, dans le caveau familial. Malgré une opération rapide (et digne, comme pour Franco),  200 franquistes l'y attendaient le bras levé bien haut, il y a eu des échauffourées avec l'escorte. Il en ira de même pour les autres dignitaires gisant au Valle, dont la Loi mémorielle prévoit qu'il doit cesser d'être une apologie du Franquisme pour devenir un lieu de mémoire...


Isabel lors du début des cérémonies du Deux Mai, à la Puerta del Sol. No comment.

Le tsunami pepero (du PP) annoncé a bien eu lieu ; Sur les six Communautés Autonomes en jeu hier soir, le PP en remporte cinq, seules les Asturies sont préservées par le PSOE, qui disparaît pratiquement du pouvoir autonome. Plusieurs municipalités clefs sont perdues, dont Saragosse, Valladolid, Valence et même Séville la ville de Felipe González. Même Barcelone semble basculer à droite, certes nationaliste. Certes le PP n'a parfois qu'une majorité relative et va chercher des alliances locales avec Vox qui place les enchères très haut. Mais cela devrait se faire, bien sûr.

La participation est en hausse malgré les pluies diluviennes s'étant abattues sur le pays. Alors que le PP a réussi une très bonne (et cynique) campagne, avec un ticket Ayuso – Feijóo s'étant révélé étonnamment solide et cohérent (sans une conséquence du charivari de la chute de Pablo Casado, le PP ne pouvait pas se permettre un nouveau b... pas  dans une année électorale majeure). A gauche Pedro Sánchez paie de n'avoir pu mettre ses troupes en ordre de bataille que très tardivement, du fait de la nature très composite, voire centrifuge, de sa majorité. A un moment gouverner avec des partis prônant la division de l'Espagne atteint ses limites.

La campagne a été désastreuse, avec de la démagogie aussi ruineuse que celle du PP (Il a cramé la caisse autant qu'Ayuso, cela promet) mais aussi de graves péripéties : répartition des fonds communautaires, guerre interne à la gauche du PSOE avant un replâtrage de façade bien trop tardif, l'affaire Bildu dont le PP s'est goinfré tout du long, révélation d'achats de votes par le PSOE andalou à peine quelques jours avant les élections, avec des arrestations qui vont bien, super. Les élections générales se promettent salées, la lutte sera à mort pour le Président du Gouvernement, toujours combatif mais désormais totalement cerné et acculé. Dans on discours triomphant d'hier soir Cale Genova, Ayuso a royalement adoubé le Galicien, lui signifiant déjà à qui il devra sa victoire en décembre, «  ce qui se passe à Madrid résonne dans toute l'Espagne ».  Le feuilleton n'est pas fini

Comme le dit souvent la patronne, Madrid a une nouvelle fois été l’Espagne dans l'Espagne : Doña Isabel a tout ventilé façon puzzle. Les derniers fragments de l'ex Ceinture rouge de Madrid qui lui échappaient encore sont tombés (dont Alcalá de Henares, la « Porte de Madrid »). Elle détient désormais la majorité absolue à elle seule, au Parlement de la Communauté mais aussi à la Mairie,  ce dernier point ne s'étant dessiné que tardivement. Je ne vais pas ressasse, elle s'est battue et a harangué  sur toutes les places de Madrid chaque jour, elle  saturé la télévision et internet de piques et saillies contre la gauche.

Des prises de paroles à feu continu, parfois baroques mais toujours tonitruantes, et cela a plu une nouvelle fois à des Madrilènes qui adorent la tchatche, cela fait partie intégrante de leur art de vivre. Avec Isabel, Madrid est au spectacle, et se rêve en cœur et capitale d'une grande puissance moderne, de la puissance espagnole enfin restaurée. Elle a tenu une campagne tellement à droite, anti-féministe et nationaliste qu'elle a siphonné pas mal de voix à Vox, une clef de sa victoire, tout autant que l'effondrement seulement partiel de la gauche. Elle a su en particulier parler à la jeunesse dont jusqu'au bout, de manière assez consternante, la gauche n'a pas compris qu'elle n'était plus celles des années 30 ou 80. On peut le regretter, ainsi c'est ainsi.

Podemos se voit purement et simplement éliminé de la scène de Madrid, comme Ciudanados, mais le PSOE et Mas Madrid sauvent les meubles). Bon courage à eux et à elles (la scène politique madrilène est très féminine), avec Ayuso cela va être grand train tous les jours à l'Assemblée. L'éclipse madrilène de Podemos résonne bien sûr particulièrement quand on connaît l'histoire espagnole (« Madrid sera la tombe du Fascisme ! », « No pasarán ! », etc.), il suffisant de voir ses leaders (Irene Montero, Ione Belarra...)hier soir pour mesurer l'amertume, l'abattement et ai-je ressenti, la honte. Perso  j'ai fini par aller regarder un vieux machin sur Mecano, ça alalit bien comme ça

Anecdote de campagne pour finir : quand, à peu près deux semaines avant le voe, les sondages  ont commencé à indiquer la majorité absolue d'Ayuso et la disparition de leur parti à une poignée de votes près, les dirigeants de Podemos n'ont trouvé comme seule ressource que d'installer une affiche gigantesque du frère d'Ayuso dans une rue passante de Madrid et de tenir un meeting permanent devant pour réclamer le remboursement des sommes de l'affaire des masques COVID ; Mais cette affaire a telle ment déjà ressassée, la justice est passée, que cela a surtout été perçu comme un message au bout du rouleau. Les Madrilènes aiment la gueule et n'ont pas apprécié qu'on leur resserve un plat déjà froid. Isabel  s'est régalée et a dès aujourd'hui fait placarder à son tour sa réponse.


Le vieux machin sur Mecano (merci)  :