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Précisons qu'à côté du judiciaire, Don Juan Carlos a aussi mis au clair sa situation fiscale, avec deux versements au fisc survenus l'année dernière, en tout pour à peu près cinq millions d'Euros d'arriérés. Quelques aient été ses errements, oui, il a tant fait pour l'Espagne et tant favorisé l'avènement pacifique de la démocratie, qu'il doit pouvoir rentrer au pays s'il le désire, il y a sa place.

Je l'ai découverte "grâce" au premier confinement et je la suis désormais. C'est absolument génial !

Pour la bonne cause :

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Vox continue à donner de la voix en entrant au parlement régional en Castille et Léon (au nord-ouest de Madrid si je me souviens de mes cours de géo) à la faveur d'un accord avec le Parti Populaire représenté localement par Alfonso Fernandez Manueco. Il paraît que c'est pour créer "un gouvernement stable et solide" (une denrée rare en Espagne ces dernières années !). Vox obtiendrait un poste de vice-président.

Pour le parti socialiste, c'est un "pacte de la honte". Sanchez a peut-être peur pour ses fesses aux prochaines élections générales.

Pour info, Juan Carlos préfère rester aux Emirats pour l'instant. Ce n'est peut-être pas son fils Philippe qui va le regretter.

Le Roi émérite a tout de même annoncé qu'il reviendrait plus souvent en terre d'Espagne, toute cette affaire demeure attristante.

Le PP a cédé à toutes les exigences de Vox. Le parti d'Abascal réclamait la vice-présidence du gouvernement, il l'a obtenu, mais aussi trois ministres de plus et la présidence de la chambre. Le PSOE et Podemos tirent a vue, ils ont raison, car c'est une première dans la démocratie espagnole, jamais l'extrême droit n'avait figure dans un exécutif local depuis 1978. Maintenant les socialistes avaient fermé les portes à un gouvernement d'union dans cette Communauté autonome, fournissant ainsi un argument, même fallacieux, au PP.

Le plus attristant demeure la réaction du président du groupe PP européen au parlement communautaire (auquel appartient les députés de nos LR), énonçant qu'il espérait qu'il s'agisse simplement d'un accident , lors de la dernière visite de Casado (en grande tournée d'adieu à la Charles Aznavour jusqu'au congrès). Hypocrisie affligeante, il ne peut passionner qu'il s'agit d'une tendance lourde, concomitante à l'élévation de l'étoile Ayuso, Doña Isabel vient d'ailleurs de déclarer "Que nous importe ce que pense la gauche de nos alliances ?". Oui, cela ait beaucoup de monde à sa gauche, ce en quoi elle est lucide. Le Bloc des Droites est en marche, les élections andalouses seront sans un nouveau test.

Il y a 20 ans paraissait "20 Minutes" :

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Grosse actualité espagnole :

D'un côté, c'est par une élection soviétique que le Parti populaire va se doter d'un nouveau chef (Alberto Nunez Feijoo, seul candidat au poste). Il paraît que ce congrès (qui s'achève demain) vise à mettre de côté les divisions du parti.

De l'autre, c'est aujourd'hui "l'anniversaire" de la fin de la guerre d'Espagne (curieux qu'on ne ne dise jamais en français "guerre civile espagnole") et l'établissement du régime franquiste.

Le télescopage de ces deux nouvelles m'a paru assez savoureux.

Effectivement le Galicien a connu un plébiscite lors du vote des militants, visiblement tout le monde veut tourner la page Casado et se mettre en ordre de bataille. Ayuso a ostensiblement voté pour lui, d'autant plus facilement qu'il a accédé à toutes ses demandes. Mais si le congrès se déroule sans drama, c'est aussi parce qu'il intéresse moins que les développements inattendus de l'affaire du frère d'Ayuso, avec l'entrée en lice de la justice communautaire. Celle-ci demande à participer à l'instruction, le financement des achats ayant été communautaire. Isabel a demandé si elle devrait aussi se justifier devant l'ONU et l'OTAN, ce n'est pas comme si le spectacle faisait jamais relâche avec nos amis du Partido Popular. Belle coïncidence de dates, en effet !

En quoi consiste l'affaire d'Ayuso frère ? Il a détourné des masques ou des vaccins achetés par l'Union européenne ?

La déclaration d'Isabel Ayuso est très bravache !

Tant qu'on est à parler de l'OTAN, signalons juste pour rire que c'est Franco qui a fait rentrer l'Espagne dans l'Alliance atlantique en 1955.

C'est la fameuse affaire qui poursuit Doña Isabel depuis avril 2020 (an empêcher sa réélection massive) et pour laquelle Casado l'a faite espionner pour la couler, d'où le boomerang. En 2020 quasiment aucun masque FFP2 n'était disponible en Espagne, alors même Ayuso ne voulait pas de confinement à Madrid, au nom, déjà de la Liberté et pour ne pas compromettre le miracle économique bien réel qui est le socle de son succès, notamment grâce à la "Silicon Valley madrilène" de Tres Cantos.

Entre autres mesures fortes, dont la construction ex nihilo contestée d'un gigantesque hôpital, Ayuso, à qui il faut reconnaître son inépuisable énergie, a aussi commissionné une entreprise de négoce international pour importer rapidement des centaines de milliers de FFP2. Cette société est parvenue à conclure un contrat massif avec la Chine (je passe les détails), avec l'aide d'un financement communautaire qu'Ayuso avait négocié de son côté.

Mais la société appartient à un ami d'enfance des Ayuso (leurs familles sont liées par un lien quasi clanique, c'est très espagnol ça aussi) et son frère a participé aux négociations, d'où l'attribution d'une commission mahousse. Cette somme fut longtemps niée par Ayuso, qui dû ensuite l'admettre grâce à son ami Casado. mais elle maintient que le contrat est légal, avalisé par la Cour des Comptes de Madrid (vrai) et que son frère est un pro du commerce international (vrai) qui n'a pas à être pénalisé parce qu'il est son frère (tousse).

Ayuso s'était bien sûr glorifiée d'avoir fait venir des FFP2 en Espagne avant même le gouvernement de Sanchez mais celui-ci n'a visiblement pas poussé à la roue pour l'intervention du procureur communautaire, il a bien compris que les Espagnols prenaient très mal les interventions étrangères, depuis toujours, et qu'il ne fallait pas qu'Ayuso devienne une martyre. Le parquet espagnol a refusé la demande d'intromission du la procureure de Bruxelles, aussi dans un contexte conflictuel entre les deux institutions depuis l'affaire Puigdemont. La procureure communautaire a fait remonter le dossier auprès de la Commission, le Western se poursuit.

A noter qu'Isabel est carrément allée clamer son défi au institutions communautaires depuis le Parlement européen, avec le soutien du Groupe Populaire (dont nos LR), très solidaire malgré qu'il se soit déclaré très choqué la semaine dernière des accords castillans du PP espagnol avec Vox. Ce grand moment de morale politique nous d'ailleurs valu une émouvante rencontre entre la Reine de la Liberté et François Bellamy, très partisan d'un rapprochement entre LR et RN. L'Europe est en marche, une Europe, en tout cas.

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En fait Franco a effectivement essayé tout ce qu'il pu pour entrer dans l'OTAN, les USA étaient d'accord, mais les membres européens s'y sont opposés, au nom des valeurs (comme quoi...). L'Espagne n'est entrée dans l'Alliance qu'en 1982, après le succès de la Transition. En 1955 il y a eu un accord d'Etat à Etat, Franco a notamment ouvert ses bases aériennes à l'US Air Force, qui pouvait y faire décoller des avions capables d'atteindre la Russie, alors que ces bases étaient trop loin pour l'aviation russe d'alors.

Très bon résumé en effet ! En tout cas, question ambition, Dona Isabel n'avance pas masquée !

L'Espagne a beaucoup bénéficié des fonds européens pour son développement. Qu'Ayuso aille défier les institutions communautaires jusqu'au Parlement illustre la crise de la représentation de l'Union européenne et combien il est facile de se faire une popularité sur le dos des institutions européennes. On a ça aussi chez nous !

Merci pour la correction historique ! Je suis allé trop vite en besogne sans vérifier mon souvenir et paf ! la porte !

Le moment le plus surréaliste du Congrès extraortdinaire : Casado faisant ses adieux sous les applaudissements de rigueur (comme anticipé, il quitte la vie politique) en saluant les nouveaux dirigeants du PP, avec une bise fugace à  Ayuso, étonnement émue. Ils ne s'étaient plus revus depuis la déflagration, après près de 20 ans d'une camaraderie marquée, voire d'amitié. Le vrai pouvoir est toujours solitaire. A noter que le modéré Feijóo, élu avec 98% de suffrages, a obtenu obtenu qu'il n'y ait pas la Saint Barthélémy des Casadistes qu'avait un temps exigé Isabel, qui a eu la magnanimité de se contenter de changements aux postes clefs, personne n'a été expulsé du Parti.

Normal qu'au pays d'un Généralissime il y ait une élection de maréchal !

L'arrière-petite-fille de Tolstoï fait un geste :

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La scène politique espagnole est bien plus intéressante que son traitement indigent sur les chaînes françaises ne le montre.

Jeudi 7 avril, la Chambre des députés a voté par 168 voix (Podemos et PP) contre 118 (toutes PSOE) et 61 abstentions (centre et extrême-droite) un texte regrettant l'abandon de la traditionnelle neutralité de l'Espagne sur la question du Sahara occidental (son ancienne colonie) contrôlé de facto par le Maroc mais contesté par le Front Polisario, mouvement indépendantiste.

Cet "abandon" consiste dans le soutien apporté par le Premier ministre Pedro Sanchez (actuellement en visite...au Maroc) au plan d'autonomie marocain ; cela pour mettre fin à une crise diplomatique entre Madrid et Rabat. Ce vote isole le Premier ministre à la Chambre sur ce dossier où, manifestement, il n'a aucun soutien. On lui souhaite bon courage ! Il va en avoir besoin.

Les Cortes ne sont pas une chambre d'enregistrement comme dans notre monarchie républicaine. On s'y situe plus près de la Troisième et de la Quatrième que la Cinquième avec d'ailleurs des débat beaucoup plus vifs et cash, les questions au Gouvernement sont beaucoup plus animés que ces interminables tunnels feutrés que nous connaissons à Paris. Par contre le vote à la proportionnelle intégrale complique la vie politique autant qu'il l'anime ! Le show ultime se trouve néanmoins à la Chambre de Madrid, où Ayuso s'est faite une spécialité des violentes empoignades verbales avec la Gauche, qui lui rend bien son amour. Des personnalité de Podemos et du PSOE ont préféré s'exfiltrer pour redevenir de simples apparatchiks, voire ont quitté la vie politique, l'exercice se révélant particulièrement éprouvant, Isabel demeure aussi redoutable qu'inépuisable.

La télévision a aussi e particularités, l'émission satirique catalane Polonia vient ainsi de diffuser un épisode spécial dédié à la Semaine Sainte, chaque ténor politique se voyant dépeint avec acidité sous les traits d'une figure des Écritures. On peut ainsi découvrir Ayuso en nouveau Christ déambulant dans les rues de Madrid, proclamant la venue du Royaume de Liberté et appelant les Madrilènes à se comporter en frères et sœurs, c'est à dire en s'octroyant de généreuse commissions. Parodiant la chanson "Heavens in their Minds", celle de Judas dans "Jésus  Superstar", Núñez Feijóo en a déjà clairement assez de ce cirque et se profile en opposant. Reste à savoir lequel des deux sera crucifié en cas d'échec aux prochaines élections générales !

Peut-être un avant-goût de ce qui nous attends en France.

En Castille-et-Leon, l'exécutif local est désormais composé de conservateurs du Parti Populaire et de membres du parti d'extrême-droite Vox. C'est la première fois que Vox entre dans un exécutif alors qu'auparavant le parti soutenait sans participation.

Les élections de 2023 vont être passionnantes à suivre !

Petite comparaison historique : Les socialistes avaient fait la même chose en France entre 1905 et 1936; date à laquelle ils exercèrent directement le pouvoir avec Léon Blum.

Une petite question pour ma culture politique personnelle : je suppose qu'il existe une "chambre haute" en Espagne comparable à notre Sénat. Comme l'Espagne est un régime parlementaire, cette assemblée a-t-elle les mêmes pouvoirs que la chambre des députés ?

Avant même les Générales, il y aura les élections au Parlement andalou, au tout début janvier (sauf erreur), qui promettent déjà beaucoup, car on risque fort de se retrouver devant une nouvelle alliance PP/Vox au final, dans ce qui fut très longtemps un fief du PSOE. Ceci-dit le jeu et très ouvert, la majorité de droite actuelle, qui a fluctué de pacte en pacte, est tout sauf écrasante.

Tout à fait, les Cortes Generales se subdivisent entre le Congrès des Députés (Congreso de los Diputados), et le Sénat (Senado), chambres basse et haute. Le Sénat espagnol n'est pas élu par des grands électeurs, mais un système complexe fait de lui la chambre nationale des Communautés autonomes, assez en équivalence de notre Sénat. Comme en France, c'est la chambre basse qui l'emporte, mais seulement  en cas de vote en à la majorité absolue en son sein. Le Sénat n'a pas non plus le pouvoir de renverser le gouvernement, à Madrid aussi c'est le privilège des Députés, avec un système identique de mentions de censure. Le Palais des Cortès, à deux pas du Prado, n'abrite que le seul Congrès, le Sénat a son propre palais, à proximité immédiate du grandiose Palais Royal.

C'est aussi une mode nouvelle pour mon tour de taille...

Un peu plus tôt dans cette journée, censée être apolitique et former un moment d'union nationale, Doña Isabel avait déjà prononcé un discours sobrement intitulé "Madrid, l'Espagne utile", en forme de manifeste affirmé. Le Congrès du PP madrilène, que le Galicien s'est empressé de lui accorder (20 et 21 mai), après que la direction précédente ait tout tenté pour s'y opposer, est bien lancé.

Elle y est enfin parvenue, Isabel Díaz Ayuso vient d'être élue à la tête du PP madrilène, achevant de se forger un royaume opulent et quasi autonome, d'où elle va pouvoir continuer à fulminer Sanchez. D'autant que le Maire de Madrid, hier compromis avec Casado, ne cesse de lui envoyer des témoignages de vassalité pour sauver sa peau. Unique déception, elle a été élue avec seulement 99,73% des voix, peut mieux faire.

Et c'était la version "modérée" ! Mais qui a pu croire ça ?

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Estuaire44 a écrit:

Elle y est enfin parvenue, Isabel Díaz Ayuso vient d'être élue à la tête du PP madrilène, achevant de se forger un royaume opulent et quasi autonome, d'où elle va pouvoir continuer à fulminer Sanchez. D'autant que le Maire de Madrid, hier compromis avec Casado, ne cesse de lui envoyer des témoignages de vassalité pour sauver sa peau. Unique déception, elle a été élue avec seulement 99,73% des voix, peut mieux faire.

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Allons ! Bien des hiérarques soviétiques ont fait moins bien ! Le seul qui ait fait mieux, je pense, c'est Saddam Hussein, élu en février 2003 avec 99.99%.

On a trouvé une jeune qui s'intéresse à la politique :

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