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Louis de Funès (1914 - 1983)

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Louis de Funès (1914 - 1983) - Page 10 Empty Re: Louis de Funès (1914 - 1983)

Message  Dearesttara Sam 29 Déc 2012 - 23:19

Moi non plus, mais c'est aussi à ça que servent les critiques ! cheers

Dearesttara
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Louis de Funès (1914 - 1983) - Page 10 Empty Re: Louis de Funès (1914 - 1983)

Message  Estuaire44 Mar 8 Jan 2013 - 15:38

Documentaire sur l'acteur, le 23 janvier sur TMC, à l'occasion des 30 ans de sa disparition.
http://www.leblogtvnews.com/article-il-etait-une-fois-de-funes-sur-tmc-voici-quelques-anecdotes-de-tournages-114155549.html
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Louis de Funès (1914 - 1983) - Page 10 Empty Re: Louis de Funès (1914 - 1983)

Message  phildlm Mar 8 Jan 2013 - 23:34


LE PETIT BAIGNEUR****


Production : Les films CORONA
Scénario : Robert DHERY
Adaptation : Robert DHERY, Pierre TCHERNIA, Albert JURGENSON, Michel MODO, Jean CARMET.
Dialogues : Robert DHERY
Réalisation : Robert DHERY
Musique : Gérard CALVI





L'Increvable, un bateau conçu par l'ingénieur et inventeur André Castagnier et construit par les chantiers navals Fourchaume, s'apprête à être mis à flots en présence du ministre de la Marine. Mais la bouteille de Champagne du baptême suffit à fracasser sa coque avant même son départ. Furieux, Louis-Philippe Fourchaume, le directeur des chantiers du même nom, congédie Castagnier. Il ignore que l'Oscar de la voile vient d'être décerné à l'ingénieur pour son voilier Le Petit Baigneur, brillant vainqueur d'une régate en Italie. Fourchaume est catastrophé lorsqu'il apprend la nouvelle, synonyme de juteux contrats, des centaines d'exemplaires du voilier étant déjà réclamés partout en Europe. Il décide de tenter de se réconcilier avec Castagnier avant que celui-ci n'apprenne l'homologation de son bateau, afin de signer un nouveau contrat au nez et à la barbe d'un concurrent italien à l'affût d'une telle aubaine.



GENESE :

Alors qu'il était un comédien peu connu, Louis de Funès avait bénéficié d'un sérieux coup de pouce de la part de Robert Dhéry et de son épouse Colette Brosset, en étant engagé dans les Branquignols, une troupe de comédiens, musiciens et chansonniers créée par Dhéry à la fin des années quarante, et qui connut un joli succès au parfum de scandale, en raison des filles en petite tenue qui agrémentaient la plupart des représentations. Des comédiens tels que Jean Lefebvre, Jacqueline Maillan, Jean Carmet, Michel Serrault ou Pierre Tornade ont été membres des Branquignols.

Le fruit le plus connu de cette collaboration fut le spectacle Ah ! Les belles bacchantes !, donné en 1953 au théâtre Daunou et adapté l'année suivante au cinéma par Jean Loubignac.

Devenu une vedette de premier plan, Louis va renvoyer l'ascenseur en acceptant de tourner un nouveau film avec Robert Dhéry. Il ne s'agissait probablement pas pour lui uniquement de rendre service, il est très possible aussi que Fufu ait senti tout le potentiel du personnage de Louis-Philippe Fourchaume, parfaitement adapté à sa façon de jouer. De l'aveu même de ses fils, Le Petit Baigneur était un des films préférés de Louis de Funès. Il est vrai qu'il se déchaînait tout le long du film, tout en accomplissant quelques prouesses physiques sans même être doublé.





REALISATEUR :

Robert Dhéry ne laisse à personne le soin de mettre en scène son scénario. Il est ainsi aux manettes de l'ensemble du film, en tant qu'auteur du script, de l'adaptation et des dialogues, ainsi que réalisateur.

Né Robert Fourrey, il prend le pseudonyme de Dhéry en hommage au village d'Héry, dans l'Yonne, auquel il est attaché et où il sera inhumé.

Homme de théâtre, comédien, fondateur des Branquignols et réalisateur, Dhéry aura marqué le monde des arts français. Le Petit Baigneur est son cinquième film en tant que scénariste et adaptateur.

Sa complicité avec De Funès facilite l'installation d'une bonne ambiance sur le tournage. Tout n'est pas forcément idyllique car Dhéry a du caractère, et Louis a parfois du mal à faire accepter ses suggestions, mais il se trouve tout de même dans de très bonnes conditions avec un réalisateur qui rit beaucoup, un fait qu'il apprécie particulièrement.




DECORS :

La majeure partie du tournage s'est déroulée en Languedoc-Roussillon, et principalement dans l'Hérault : le village de Magalas et les environs de Béziers. Ainsi, on reconnaît le pont-canal, situé à quelques kilomètres de Béziers. Quelques scènes ont pour cadre Collioure, sur la Côte Vermeille, ou le département de l'Aude.

Les scènes de régate du générique, censées se dérouler à San Remo, ont été filmées en fait à Saint-Malo, et le final de la poursuite en bateau à Saint-Mandrier, dans la baie de Toulon. Pour un connaisseur des paysages méditerranéens, il est toujours étrange de voir la poursuite débuter sur le pont-canal de Béziers et se terminer à Toulon, deux sites que l'on reconnaît parfaitement, mais qui sont situés à plus de deux cents kilomètres l'un de l'autre...

L'Increvable est une véritable vedette de la Marine nationale, construite en 1954 aux chantiers Burmeister. Affectée à la flottille du Rhin jusqu'en 1966, elle a été repeinte spécialement pour le tournage, alors qu'elle était destinée à la démolition.





GENERIQUE :

Le fait est peu courant, le film ne comporte pas de séquence pré-générique. Le générique est constitué par la scène de régates, où l'on assiste à l'envolée irrésistible vers la victoire du Petit Baigneur, porté par des vents favorables. Il semble que ces vents soient plus déterminants dans la victoire que les qualités propres du voilier, mais sans doute est-ce naturel concernant ce type de bateaux...

La musique de Gérard Calvi, entraînante, presque ludique, est fort agréable, on pourrait presque la confondre avec une composition de Vladimir Cosma. Elle est réutilisée pour le générique final, assez bref avec la fuite de Castagnier, de sa femme et de ses frères, poursuivis par Fourchaume, le tout filmé en accéléré.







SCENARIO :

Sans atteindre la qualité des scénarios de Gérard Oury, le script de Robert Dhéry est tout à fait satisfaisant, et permet en tous cas à Louis de Funès de s'exprimer pleinement sans avoir besoin de compenser des faiblesses excessives. Par rapport à la série des Gendarme, par exemple, il n'y a pas photo...

Louis-Philippe Fourchaume, directeur irascible et autoritaire des chantiers navals créés par son père, inaugure un nouveau bateau en présence du ministre de la Marine. La traditionnelle bouteille de Champagne, lancée un peu trop fort par l'épouse de ministre, suffit à briser la coque de l'Increvable, et la cérémonie se termine en eau-de-boudin.

Furieux, Fourchaume lance sa vindicte contre l'ingénieur André Castagnier, le concepteur du bateau, qu'il congédie sur le champ et sans ménagement. Emporté par sa colère, Fourchaume déchire le contrat signé avec Castagnier, qui prévoyait la construction du voilier conçu par l'ingénieur et appelé Le Petit Baigneur.

Fourchaume ignore que Le Petit Baigneur a remporté la veille la régate de San Remo. En effet, il était trop occupé avec le ministre pour écouter Castagnier, de retour d'Italie avec la coupe récompensant le vainqueur. André et sa sœur Charlotte, qui ont quitté San Remo sitôt la course remportée, et sans avoir pu joindre leur patron en raison de l'encombrement des lignes téléphoniques, ignorent eux-mêmes que leur voilier a obtenu du jury italien l'Oscar de la voile, et va être homologué.

Marcello Cacciaperotti, un petit affairiste italien à l'affût d'un bon coup, s'est fait passer pour le représentant des chantiers Fourchaume lors de la remise du prix, et a déjà pris les commandes de centaines de Petit Baigneur pour des constructeurs étrangers, espérant obtenir un pourcentage de son « ami » Fourchaume, qu'il n'a en fait jamais vu de sa vie.

Marcello arrive sur les chantiers tout de suite après le licenciement de Castagnier. Il annonce la nouvelle à un Fourchaume encore surexcité. Après vérification de l'information, Louis-Philippe est atterré : il vient de déchirer le contrat de construction d'un voilier homologué, déjà réclamé à l'étranger en plusieurs centaines d'exemplaires !

Fourchaume doit tenter de récupérer le contrat pendant le week-end, avant que Marcello ne prévienne les Castagnier de l'obtention de l'Oscar. Il persuade sa femme de l'accompagner, convaincu que son charme distingué peut être un atout dans son entreprise de séduction.

Le couple Fourchaume rencontre quelques difficultés pour trouver la maison de l'ingénieur. Finalement, un paysan les conduit... à la messe, où les Castagnier se rendent tous les dimanches matin. Le prêtre n'est autre qu'un des frères Castagnier, reconnaissable à sa tignasse rousse. Il profite de la venue de Fourchaume pour quémander une aide financière aux fins de restauration de son église, dont l'état est catastrophique. En démarrant en trombe, Louis-Philippe écrase le pied de Scipion, le mari de Charlotte, s'en même s'en rendre compte.

Les Castagnier déjeunent en famille dans une maison située au bas d'un phare. Les Fourchaume vont les rejoindre pour leur apporter le dessert, mais croient que leurs hôtes sont installés en haut du phare et escaladent un interminable escalier en colimaçon pour rien.

Enfin parvenus chez André, Fourchaume se montre très aimable. Il accepte même de faire la vaisselle ! Que ne ferait-on pour signer un contrat aussi important... Et ce n'est pas fini,, puisque Castagnier lui fait admirer, ainsi qu'à Marcello (qui s'incruste, au grand dam de Fourchaume), ses dernières inventions, parmi lesquelles un curieux kayak à jambes.

Louis-Philippe se propose de déplacer le tracteur à la place de Charlotte mais, incapable de maîtriser l'engin, il provoque une série de dégâts : poulailler détruit, arbre arraché, pesticides répandus partout... Voilà de quoi provoquer la fureur de Scipion, cloué au lit par son pied blessé. Justement, Charlotte emmène son époux au fond du jardin, dans une cabine de WC. Fourchaume pousse sans le vouloir la cabine jusque sur une barque, et voilà le malheureux Scipion qui dérive sur la rivière sans même s'en apercevoir puisqu'il s'est endormi !

La cabine est déjà loin lorsque Charlotte constate son absence. Aussitôt, tout le monde se précipite sur le bateau de Castagnier pour tenter de le rattraper. Tout le monde ? Pas tout à fait puisque Fourchaume s'arrange pour laisser Marcello, son rival, en rade...

Désireux de se montrer complaisant, Fourchaume saute sur la cabine alors que la bateau s'apprêtait à la rejoindre, mais la cabine est alors entraînée par un courant défavorable, et Castagnier doit cesser la poursuite. Scipion et Louis-Philippe continuent leur course folle jusque dans une rade et, après une équipée sauvage en ski nautique, se retrouvent coulés au moment où leurs compagnons les rejoignent.

Alors que Marcello a fait une proposition supérieure à la sienne pour le contrat du Petit Baigneur, Fourchaume décide de ruser : il feint d'avoir été gravement touché lors du naufrage et, aidé par son épouse, joue la comédie du malheureux patron paternaliste contraint de s'incliner face à la proposition rivale, mais qui aimerait tant que « Le Petit Baigneur reste français ».

« Si j'avais vécu, j'aurais fait de vous mon associé, et les Castagnier aussi. » : cette phrase pathétique achève de convaincre les Castagnier, qui persuadent André de signer avec Fourchaume. Alerté par Scipion de la rouerie de son concurrent, Cacciaperotti arrive trop tard : André a déjà signé.

Fourchaume a tenu parole et les « Chantiers Foruchaume » sont devenus les « Chantiers Fourchaume et Castagnier Frères ». L'Increvable a été réparé, et le ministre est de retour pour la seconde tentative d'inauguration. Mme Fourchaume remplace la femme du ministre pour le baptême. Ouf ! La bouteille de Champagne ne brise pas la coque. Soulagement de Fourchaume, mais de courte durée. Increvable, peut-être, mais certainement pas insubmersible, le fier bateau coule aussitôt sa mise à l'eau ! Les Castagnier, curé et beau-frère Scipion compris, prennent la poudre d'escampette, pourchassés par un Fourchaume furieux.






DISTRIBUTION :

Robert Dhéry connaît suffisamment Louis de Funès pour lui avoir préparé un personnage sur mesure avec le directeur des chantiers navals Fourchaume. Louis-Philippe est nerveux, tyrannique, autoritaire avec les humbles, mielleux à l'extrême avec les puissants ou n'importe qui dont il a besoin : c'est le personnage typique que Louis aime jouer à sa manière inimitable.

Marie-Béatrice, l'épouse de Louis-Philippe, est interprétée par une excellente Andréa Parisy. La classe naturelle de cette actrice fait merveille dans ce rôle où, justement, elle doit utiliser son charme et sa distinction pour amadouer ces satanés Castagnier. Marie-Béatrice semble aimer beaucoup son mari, dont elle supporte le caractère nerveux avec philosophie. Elle accepte de passer le week-end chez les employés de son époux alors qu'elle aurait dû participer à un rallye.

Les Castagnier sont facilement reconnaissables puisqu'ils sont tous dotés d'éclatants cheveux roux, à faire pâlir d'envie Poil-de-Carotte ou... Mylène Farmer. Robert Dhéry compose un ingénieur-inventeur farfelu, toujours un peu dans les nuages, en la personne d'André. Son épouse Colette Brosset joue le rôle de sa sœur, la sympathique Charlotte. Charlotte est aussi sa partenaire de navigation, et c'est avec elle qu'il a remporté la régate de San Remo et l'Oscar de la voile.

Pierre Tornade, un membre des Branquignols, et Jacques Legras complètent la famille : ce sont les deux frères d'André. Jean-Baptiste (Pierre Tornade) joue un rôle assez effacé, alors que celui de l'abbé Henri Castagnier est plus développé. Jacques Legras, très bon, incarne le curé tel que le cinéma aime bien le montrer : forcément bon vivant et gros mangeur, et bien entendu très intéressé dès lors qu'il s'agit de récolter des deniers pour restaurer son église.

Pas de cheveux roux pour Michel Galabru, qui n'est que le mari de Charlotte. Joueur de clairon dans une fanfare, c'est un personnage caustique, désabusé et pessimiste, mais beaucoup moins naïf que les Castagnier, comme il le prouvera lors de la prétendue agonie de Fourchaume.

Coproduction italienne oblige, un acteur venu de l'autre côté des Alpes tient un rôle assez important : Franco Fabrizzi incarne l'homme d'affaires à l'affût, rival de Fourchaume. Il représente l'Italien tel que les Français l'imaginent, opportuniste, séducteur et amateur de jolies femmes, mais sans que son personnage ne devienne caricatural. A l'image de De Funès, il réussit à rendre sympathique un personnage qui, a priori, ne l'était pas, puisqu'il s'agit d'un affairiste de seconde zone plus ou moins escroc. Il n'empêche qu'il se montre correct avec Castagnier, le contrat qu'il lui propose étant beaucoup plus avantageux que celui de Fourchaume.

Henri Génès est une fois de plus présent sur un film de Louis, et très crédible dans le rôle de Joseph, un paysan naturel et sans complexe.

Le reste de la distribution est composé de petits rôles, parmi lesquels on reconnaît quelques vieux complices de Fufu : Max Montavon, l'homme nu dans la cabine de bain, ou bien le pianiste des Branquignols Roger Caccia, vu notamment dans Le Grand Restaurant, transformé ici en bedeau qui, selon l'abbé Castagnier, « joue de l'harmonium comme il peut, le pauvre ». Nicole Vervil, l'épouse de l'adjudant Gerber dans Le Gendarme de Saint-Tropez, fait une apparition en tant que maman d'un enfant présenté aux Fourchaume.

Pierre Tchernia, qui a bercé les Noël de tant et tant d'enfants avec son SVP Disney, et présenté le non moins célèbre Monsieur Cinéma, est ici le président du jury. Hélène Dieudonné, c'est la garde-barrière peu serviable, Pierre Dac le ministre et Michèle Alexandre son épouse trop musclée.

Le marin de l'Increvable est interprété par Robert Rollis, mademoiselle Rogibus par Yvette Dolvia, le majordome des Fourchaume par Georges Bever et les hommes de la fanfare par Gérard Calvi et Philippe Dumat.

Georges Adet retient l'attention en tant que gardien du chantier servant d'exutoire à Fourchaume en colère, avec menace de coup de pelle et de taillage de barbe à la clé !





TEMPS FORTS :

Parfois sous-estimé dans la filmographie de Louis de Funès, ce film est en fait un condensé d'une heure trente d'un festival « funésien » de premier ordre, doublé de multiples trouvailles attrayantes sous forme d'inventions de Castagnier. Sans rupture de rythme, on pourrait presque le croire adapté d'une pièce de théâtre, comme plusieurs autres succès de Louis. Si certains de ses films ont pu comporter quelques sommets dans un ensemble moyen, où furent dotés d'une courbe d'intérêt sinusoïdale, celui-ci demeure constamment à un haut niveau.

Néanmoins, le sommet du film, le meilleur du meilleur, est inclus dans les vingt premières minutes, avec la fameuse colère de Fourchaume. Que de moments irrésistibles dans cette vague de vindicte qui submerge tout sur son passage !

Quelques exemples : Fourchaume est furieux de voir des photos de vacances dans l'atelier de Castagnier :

« Regardez-moi ça ! Ils sont au bord de la mer et ça nage, ça nage !
(Il lit le texte au verso de la carte)
-Grosses bises au vieux Schnock ! C'est vous qui avez écrit ça ?
-Non ! Regardez, c'est signé Combescure !
-Combescure, j'en fais mon affaire ! »


La séquence des tubes sonores est tout aussi drôle. Fourchaume somme André de partir immédiatement avec ses affaires. Mais il est intrigué par des tubes de cartons, qui produisent de curieux sons lorsqu'on les ouvre et les referme, et après avoir improvisé un mini-concert avec André, il décide de les conserver.

Devenu encore plus furieux lorsque Castagnier lui fait remarquer que, du temps de son père, ça ne serait pas passé comme ça, il déchire le contrat du Petit Baigneur et donne à André un bateau à voiles-jouet en lui disant :

« Tenez ! Avec ça, vous pourrez jouer sur la plage ! »

Le départ de Castagnier ne le calme pas, et il se met à démolir un exemplaire du Petit Baigneur à coups de pelle. Surpris par le gardien du chantier, venu lui annoncer l'arrivée de Marcello, il nous offre un nouveau moment génial, avec la voile du bateau sur la tête :

« Qu'est-ce que tu veux toi ? Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux un coup de pelle ? Tu veux que je te la taille, ta barbe ? »

Interloqué par l'annonce que lui fait M. Marcello, il appelle sa secrétaire Mlle Rogibus et, celle-ci n'ayant visiblement pas entendu, casse la vitre de son bureau en lançant sa pelle de toutes ses forces. Après la confirmation de la nouvelle, il est tellement décontenancé qu'il se met à bégayer. Extraits de la conversation :

« Oui, mais il faut que je récupère le contr.... enfin, il faut que je récupère ! Revenez lundi, et en attendant, pas un mot de l'Oscar à Castagnier !
(Marcello aperçoit le bateau sur lequel Fourchaume vient de se déchaîner)
-C'est un Petit Baigneur que vous avez là ?
-Oui !
-Oh ! Il n'a pas l'air solide...
-C'est parce que je suis en train de le modifier. Euh ! Là en-dessous, on mettra une hélice...
-Une hélice ? Mais c'est un voilier...
-C'est un secret, je ne vous dirai rien ! »


L'entretien est vite terminé et Fourchaume s'en va, vêtu de la voile du Petit Baigneur qui lui donne l'air d'un évêque, tout en mimant le geste apaisant d'un ecclésiastique de haut rang !

La suite du film comporte aussi de très belles séquences, à commencer par les mimiques de Louis à l'église, lorsqu'il prie le Seigneur de réussir à signer un nouveau contrat avec Castagnier. Autre visage expressif, mais de dépit et de rage, lorsqu'il redescend du phare épuisé et que les frères rouquins se moquent de lui :

« On vous croyait là-haut !
-Là-haut ? Il y a longtemps qu'on n'y mange plus : les plats arrivaient froids ! Ah ! Ah ! Ah ! »


Et la scène du passage à niveau : la manivelle est cassée, mais la vieille garde-barrière réussit à faire fonctionner le mécanisme en manipulant la manivelle de son puits, le tout après que Fourchaume, toujours pressé, se soit envolé avec la barrière en voulant la lever lui-même ! Très drôle aussi l'autorail, qui passe en trombes juste avant que Fourchaume s'engage sur les voies, et juste après qu'il ait traversé.

Ce n'est pas le grand amour entre le beau-frère d'André, interprété par Michel Galabru, et Louis-Philippe Fourchaume, surtout après que ce dernier ait écrasé le pied du premier avec sa voiture, sans même s'en rendre compte. Lorsque les deux hommes se retrouvent et que Fourchaume apprend ce qui s'est passé, il essaie de minimiser l'affaire. Il tape sur le pied dans le plâtre et affirme :

« Il ne souffre pas ! Il a l'impression de souffrir, c'est psychique ! (Il tape à nouveau) Voyez ! Il croît !
-Psychique ! Je voudrais que vous ayez à la langue ce que j'ai à la jambe ! »
rétorque le malheureux Scipion.

Et lorsque Galabru est entraîné sur la rivière, dans son WC ambulant que Fourchaume a poussé sur un canot :

« Il a mal à la jambe et il fait du bateau quand même, celui-là ! »

Une scène montre de façon éclatante le professionnalisme exemplaire de Louis de Funès : lorsqu'il descend du tracteur et s'enfonce tout entier dans un trou d'eau, on voit très bien qu'il n'est pas doublé. Dhéry a confirmé que l'acteur n'avait pas sourcillé lorsqu'il lui avait demandé s'il voulait effectuer lui-même cette cascade.

Fourchaume ne se gêne pas pour exploiter sans vergogne et presque ouvertement la naïveté de Castagnier. Ainsi, lorsqu'il croit avoir endormi l'ingénieur en chantant une comptine, il fait remarquer à se femme qu'il l'a bien eu et se met à mimer un joueur de violon. Mais André ne dort pas et assiste à la scène. De Funès détourne l'attention sur Marie-Béatrice !

« Excusez là !
-Mais je n'ai rien fait !
-Si, je vous ai vue : vous étiez en train de jouer du violon dans le dos de M. Castagnier, comme ça !
-Quel culot !
-Oui, eh ! Bien, il en faut !
-Attention ! Il écoute !
-Mais non ! Vous n'avez rien entendu ? C'est de famille, déjà sa mère était comme ça... »


Après la chute finale, Fourchaume ressort de l'eau avec des algues sur la tête, qui ressemblent étrangement à une perruque des nobles d'antan, le tout sur une musique d'inspiration très royaliste et le cri de sa femme, qui l'appelle par son prénom : « Louis-Philippe ! »

Le film est jalonné d'inventions bizarres de Castagnier et de gadgets, qui apportent des effets comiques très plaisants : fauteuil a bascule dont le père de Fourchaume est très satisfait, kayak à jambes, voiture de Louis-Philippe dont le capot s'étire sur plusieurs mètres, barque à manivelles, vélo maritime...





POINTS FAIBLES :

Le sermon du prêtre devient vite assez pesant en raison de l'abus de déboires subis par Jacques Legras. Que l'on montre le micro pivoter et la chaire tomber une ou deux fois pour faire comprendre à quel point l'église est dégradée, OK. Mais la multiplication de ces avaries tue leur effet comique.

Excès encore plus flagrants lors de la scène où Fourchaume fait croire aux Castagnier qu'il est mourant. Robert Dhéry en rajoute dans le larmoyant de type clownesque, et même Louis de Funès en fait un peu trop. Là aussi, ce n'est même plus drôle à force d'outrances.





ACCUEIL :

Le film rencontre le succès habituel des films de Louis avec plus de cinq millions d'entrées, un des meilleurs scores de l'année 1968.

Pour n'importe quel acteur, ce serait un triomphe, pour Louis de Funès, c'est bon succès, dans sa moyenne enregistrée depuis l'année 1964.





SYNTHESE :

Un film à part dans la carrière de Fufu, mais encore un tout bon.
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Louis de Funès (1914 - 1983) - Page 10 Empty Re: Louis de Funès (1914 - 1983)

Message  phildlm Sam 19 Jan 2013 - 0:30


L'HOMME-ORCHESTRE***



Production : GAUMONT, RIZZOLI FILMS (Italie)
Scénario : Jean HALAIN, Serge KORBER
Dialogues : Jean HALAIN
Réalisation : Serge KORBER
Musique : François de ROUBAIX



Les mésaventures d'un maître de ballet paternaliste, en prise avec un neveu volage et avec des danseuses trop intéressées par la gent masculine.



GENESE :

Le scénario est inspiré d'une histoire de Géza Von Radvanyi, un scénariste et réalisateur hongrois inconnu en France, mais de premier plan dans son pays.

Serge Korber est persuadé que le rôle de ce maître de ballet ne vivant que pour son métier est idéal pour Louis de Funès, dont il connaît le passé de pianiste et le don pour la danse, déjà mis en exergue dans un film comme Le Grand Restaurant. Ces qualités sont évidemment essentielles dans un film à la limite de la comédie musicale. De Funès, alors au sommet de sa popularité, accepte de tourner avec ce jeune metteur en scène peu connu, mais à qui l'on promet un brillant avenir.

Korber espère moderniser l'image de Louis de Funès, et l'on sait que Louis ne rechigne pas innover. On va donc voir Fufu dans un rôle inhabituel de saltimbanque affublé de vêtements tous plus excentriques les uns que les autres !




REALISATEUR :

Serge Korber a débuté dans la réalisation en 1965, réunissant Jean-Louis Trintignant et Marie Dubois pour Le dix-septième ciel, film qui recueille des critiques positives. Dans la foulée, le producteur Alain Poiré lui confie la réalisation de la nouvelle histoire de Michel Audiard, Un Idiot à Paris, une comédie sans prétention avec Jean Lefebvre. L'ascension de ce metteur en scène prometteur est fulgurante puisque seulement quatre ans après ses débuts le voilà aux commandes d'un film avec Louis de Funès, l'acteur comique le plus populaire du moment et roi du box-office.

Korber travaille avec Jean Halain, qui signe la majeure partie du scénario et les dialogues, mais aussi les paroles des chansons. Halain est bien connu de Louis de Funès depuis la série des Fantômas, où il avait également écrit le scénario et les dialogues, et réalisé l'adaptation.




DECORS :

Les producteurs savent qu'un film avec Louis de Funès est un investissement qui a toutes les chances d'être très rentable, et bénéficient de surcroît du renfort de producteurs romains. Korber dispose donc d'un budget conséquent, qui lui permet de nombreux tournages en extérieur.

La première partie du film est tournée à Nice et dans ses environs. Peille, le village traversé lors de la première scène, est situé sur les hauteurs de la ville.

La seconde partie est tournée à Rome, et se révèle tout aussi agréable que la première du point de vue des décors naturels, ce qui ne surprendra nullement de la part de la capitale italienne.

Les intérieurs ont été tournés dans les studios de Billancourt.




GENERIQUE :

Il est étonnant qu'un film se voulant résolument moderne ne comporte pas de séquence pré-générique. Néanmoins, l'action démarre dès les dernières images du générique, constitué de vues aériennes de deux voitures lancées dans une poursuite sur une route sinueuse de l'arrière-pays niçois nimbé de soleil : la rouge est pilotée par Evan Evans et la jaune par un jeune homme qui entend bien faire la course avec le maître de ballet. Cependant, on ne découvrira l'identité des pilotes qu'une fois le générique terminé, à l'entrée dans Monaco.

La musique est signée François de Roubaix. Il s'agit là aussi d'une modernisation pour Louis de Funès. De Roubaix est, tout comme Korber, une étoile montante dans son domaine. Spécialisé dans les musiques de films, ce fou de jazz a déjà travaillé avec Robert Enrico, José Giovanni, Jean-Pierre Melville, Jean Herman et Jean-Pierre Mocky. Par la suite, il deviendra un pionnier en matière de musique électronique et composera aussi pour des séries télévisées (la Mer est grande, Commissaire Moulin...) et même pour l'émission destinée aux enfants Chapi Chapo.

Le destin sera cruel pour François de Roubaix puisqu'il trouvera la mort en 1975, à l'âge de 36 ans, suite à un accident de plongée sous-marine. Le César de la meilleure musique de film lui sera décerné à titre posthume lors de la première cérémonie organisée en 1976.

Sur L'Homme-orchestre, son travail est particulièrement important puisqu'il s'agit d'un film à demi musical. Ses compositions sont un régal, et on peut le constater dès le générique, qui mêle plusieurs style musicaux : la partie jazz, notamment, est excellente.




SCENARIO :

Le film est assez court (une heure vingt minutes) et les séquences musicales tiennent une part importante, laissant peu de place pour un scénario très développé.

Un homme d'âge moyen, qui aime être le premier partout, y compris en voiture, se livre à une course sans merci avec un automobiliste qui a les mêmes prétentions. Il finit par proposer à son jeune adversaire d'aller avec son bolide dans sa propre rue, afin que tous les deux puissent être les premiers dans leurs quartiers respectifs.

Le monsieur n'est autre qu'Evan Evans, un compositeur et maître de ballet d'une troupe de danseuses basée à Monaco, et de style musical résolument orienté vers la pop. Une inspiration subite le pousse à révolutionner son spectacle, et il enchaîne une répétition sur la nouvelle musique, aidé de son neveu Philippe, qui tient la batterie de son orchestre pop.

Une des danseuses annonce qu'elle va quitter la troupe pour se marier. Il faut donc lui trouver une remplaçante, et une audition est organisée afin de dénicher la perle rare. Après avoir vu plusieurs candidates qui lui déplaisent, le maître engage la jolie Endrika mais la prévient, ainsi que ses consœurs, qu'il ne tolérera plus d'aventures masculines. Chat échaudé craint l'eau froide...

Evans enseigne le judo à ses protégées, afin qu'elles puissent se débarrasser des mâles trop entreprenants. Les jeunes femmes expérimentent leur nouvelle technique sur Philippe, qui finit la séance à terre. Sans doute inspiré par les pratiques en vigueur dans certains cabarets parisiens, Evan a également imposé la pesée quotidienne : celles qui dépassent cinquante kilogrammes sont mises au régime et doivent pédaler sur des vélos d'entraînement, alors que les autres sont condamnées à manger de la salade et des légumes pour rester minces, seules les plus méritantes ayant droit à un supplément de riz.

Une surveillance nocturne est mise en place, ce qui permet à Evans de découvrir une escapade de Françoise, la capitaine des danseuses. Philippe et lui se vêtissent d'imperméables de flics pour mener leur enquête, qui les conduit sur un yacht. Françoise est amoureuse d'un bel Italien, mais hésite à quitter la troupe pour se marier. Elle annonce à son prétendant qu'elle lui communiquera sa décision par téléphone dans les deux jours suivants.

Après avoir déjà perdu une danseuse pour raison de mariage, la défection de Françoise n'est pas envisageable pour Evan Evans. Donc, il échafaude une machination, basée sur l'amour de son neveu pour la belle Françoise, ceci pour rompre l'idylle de la demoiselle avec le yachtman.

Malgré quelques ratés techniques, la machination s'achève sur une réussite totale, et la tournée mondiale de la troupe peut commencer sous les meilleurs auspices.

Evan ignore que la charmante Endrika a eu un enfant, qu'elle a placé en nourrice à Rome. Lors du passage de la tournée dans la ville éternelle, elle rend visite à son bébé, et la nounou lui apprend qu'elle ne peut plus garder le petit garçon. Endrika se confie à Françoise. Jamais à court de ressources, la capitaine des danseuses a l'idée de déposer le nourrisson dans la chambre d'hôtel d'Evan Evans, accompagné d'une lettre manuscrite le présentant comme le fils de Philippe !

Justement, ledit Philippe avait eu une aventure avec une jolie Sicilienne lors de passage précédent de la troupe à Rome. Il pense que l'enfant est né de cette liaison. Arrivés chez les Siciliens, Evan et son neveu découvrent que l'ex de Philippe est en fait la mère d'une petite fille ! Les Siciliens ne se gênent pas pour jouer du couteau, et somment les Evans de réparer leur faute. Et voilà l'oncle et le neveu nantis de deux bébés au lieu d'un seul, ce qui ne manque pas de stupéfier les danseuses lorsqu'elles profitent de l'absence du maître pour aller voir le garçonnet de leur camarade !

Philippe suppose que l'enfant inconnu est le fils de la bonne d'un marquis, avec qui il a eu une autre liaison. Mais le marquis vient de se marier avec sa servante et affirme qu'elle n'a jamais eu d'enfant. Heureusement, Endrika finit par avouer la vérité aux Evans, alors que Philippe décide d'épouser la mère de son enfant. Toujours passionné par son métier, Evan pense déjà à initier les deux enfants à la danse...





DISTRIBUTION :

Louis de Funès passe sans problème de ses habituels rôles de bourgeois conformistes à un personnage plus flamboyant de maître de ballets pops ancré dans les années soixante-dix naissantes et tout leur décorum bien connu. Il parvient à mener à bien sa composition habituelle d'homme nerveux et autoritaire, pourtant a priori peu en phase avec le caractère d'un artiste tel qu'on l'imagine, plutôt bohème et insouciant. On peut admirer son sens inné de la musique et ses qualités remarquables de danseur.

Son fils Olivier de Funès obtient un des rôles les plus consistants de sa courte carrière. S'il n'est plus le pré-adolescent de ses débuts, mais presque un adulte avec ses multiples aventures féminines, il a gardé le caractère un peu gamin de ses compositions habituelles. Amoureux de la belle Françoise, une femme plus âgée et surtout plus mature que lui, il reste suffisamment peste pour que cette dernière se venge de ses assauts répétés en faisant passer le bébé d'Endrika pour le sien.

La ravissante Françoise, justement, est interprétée par Noëlle Adam, choisie car elle est à la fois actrice et danseuse. En apparence soumise à son patron, Françoise mène en réalité sa barque comme bon lui semble, et n'est pas la dernière à entraîner les danseuses sur la voie de la rébellion. Après avoir été l'épouse de Sydney Chaplin, Noëlle Adam fut pendant plus de trente la compagne de Serge Reggiani.

Autres danseuses marquantes, la dernière venue Endrika, interprétée par Puck Adams, a pris la place de celle qui s'est mariée, dont les traits ont dû rappeler des souvenirs aux fans de Louis de Funès : Martine Kelly a été vue dans Les Grandes Vacances et Hibernatus. Sans doute la ravissante Martine est-elle une piètre danseuse puisqu'elle est bel et bien absente de toutes les scènes de danse précédant sa seule apparition pour l'affrontement verbal avec Louis de Funès. Il est bien dommage qu'elle n'ait pas obtenu un rôle plus développé.

Parmi les autres danseuses, seule Danielle Minazzoli dispose d'une carrière cinématographique un rien consistante. Citer les noms des autres actrices serait vain tant elles sont toutes aussi inconnues que jolies et bonnes danseuses. Il est probable qu'il s'agit en fait de danseuses et non d'actrices, ce qui paraît logique puisqu'elles font avant tout de la figuration dans les scènes de ballet.

Du côté français, on retrouve quelques connaissances de Louis de Funès avec Daniel Bellus dans le rôle de l'automobiliste concurrent. Ce jeune acteur aux cheveux longs a joué aussi dans Les Grandes Vacances, où il interprétait le cancre aristocrate, celui-là même qui disait « Mère ! Le dirlo dans les cageots ! ».

Mais aussi Christor Georgiadis, le majordome au fusil du Gendarme en balade, le film précédent de Louis, reconverti ici en cuisinier et preneur de son de la troupe. Il a le don de calmer Evans lorsque ce dernier est énervé, ce qui arrive évidemment souvent. Comment ? En imitant le chant des oiseaux...

Et surtout l'éternel Paul Préboist, un des rares acteurs secondaires français présents sur la partie du film se déroulant à Rome (mais en fait sur les intérieurs tournés à Boulogne...), où il interprète le directeur de l'hôtel. Quant à Micheline Luccioni, c'est la passagère du yacht qui drague Philippe. Cette actrice de talent qui avait déjà tourné dans des films de Louis de Funès (Les Bons Vivants et Le Tatoué) est décédée en 1992 à l'âge de 62 ans.

Max Desrau et Jacqueline Doyen ne tiennent que des tout petits rôles d'automobilistes, lors de la première scène des feux rouges, alors que l'inénarrable Ibrahim Seck joue le personnage du chauffeur de car.

La coproduction italienne a apporté un certain nombre d'acteurs, à commencer par Franco Fabrizzi, en quelque sorte l'inverse de Paul Préboist puisqu'il est présent sur la partie française du film, dans le rôle du fiancé de Françoise. Tout le monde aura reconnu en lui le concurrent malheureux de Louis de Funès dans Le Petit Baigneur, toujours aussi séducteur bien qu'ayant pris en seulement trois ans un sérieux coup de vieux.

Tiberio Murgia, c'est le père de la fiancée sicilienne de Philippe, elle-même incarnée par Paola Tedesco. Marco Tulli joue le rôle du commissaire et Franco Volpi celui du marquis.






TEMPS FORTS :

La première chose qui frappe dans ce film est sa modernité : la tonalité est résolument seventies, alors qu'il a été tourné à l'aube des années 70. Korber voulait rajeunir l'image de De Funès et a atteint cet objectif, de façon parfois exagérée. Louis de Funès porte un complet rouge, sous lequel on découvre une chemise à damiers rouges et noirs ! Et les danseuses arborent systématiquement des tenues de couleurs chaudes : jaune, rouge, orange, rose. Voilà qui crée un ensemble à mi-chemin entre la mode années soixante-dix et les couleurs psychédéliques de la fin des années soixante.

La seconde chose qui interpelle le spectateur, et qui est d'ailleurs une conséquence directe de la première, c'est une ressemblance certaine avec la série britannique... Amicalement vôtre ! Et en particulier avec les épisodes tournés sur la Côte d'Azur. Même ambiance ensoleillée, mêmes jolies filles, mêmes tenues caricaturales de ce que furent ces années 70. La similitude s'observe parfois jusque dans les détails.

Ainsi, la première scène, qui débute dès le générique, nous montre une course entre deux voitures sur les routes de montagne au-dessus de Nice. La voiture d'Evans est rouge et celle de son jeune concurrent jaune. Voilà qui fait irrésistiblement penser au pilote des Persuaders. Pourtant, le film est antérieur à la série, il ne s'agit sans doute que d'une coïncidence. Jusqu'au cuisinier d'Evans qui présente une ressemblance physique certaine avec Larry Storch, l'interprète du camarade de jeunesse de Danny Wilde dans l'épisode Un Ami d'enfance...

Même les scènes filmées à Rome rappellent les aventures de l'autodidacte américain et du lord anglais. A tout moment, on s'attend presque à voir surgir la camionnette de Sid, vue dans l'épisode Minuit moins huit kilomètres.

Le film compte deux parties bien délimitées, et c'est au sein de la première, celle qui se déroule sur la Côte d'Azur, que l'on trouve les scènes les plus intéressantes : les démêlés avec l'automobiliste impétueux, l'inspiration soudaine d'Evan, le départ de la danseuse et l'audition, puis les scènes décrivant la façon de gérer sa troupe employée par le maître, toutes ces séquences sont fort agréables, avec un De Funès irrésistible. On remarquera que ce sont finalement les scènes les moins scénarisées, celles qui sont basées sur de simples gags lors des répétitions de la troupe, qui sont les plus réussies. Ce fait est assez fréquent dans les films de Fufu.

Autres très bons moments, la démonstration de comique visuel de Louis de Funès, qui raconte Le Loup et l'Agneau à ses danseuses sans prononcer un mot (mimes et cris d'animaux suffisent...), et l'enquête menée par Philippe et son oncle lors de l'escapade de Françoise. Le jeune homme est d'autant plus intéressé qu'il est amoureux de la danseuse, au point d'avoir menti lors de la séance de pesée, afin de lui éviter les exercices d'amaigrissement. Il ne rechigne donc pas à partir en pleine nuit, vêtu comme son oncle d'un imperméable clair, caricature du policier parfaitement assumée par le scénario et non cliché involontaire et maladroit.

Le plan élaboré par Evans pour retenir Françoise est bien conçu : il s'agit de faire croire à Philippe que sa bien-aimée est follement amoureuse de lui, et de l'inciter à la harceler de ses assiduités au téléphone pendant la nuit, jusqu'à ce que la jeune femme finisse par l'envoyer sur les roses. Evan enregistre les conversations, puis appelle le fiancé et diffuse la voix de Françoise selon un montage astucieux qui laisse à penser que sa promise ne veut plus de lui. Bien joué, M. Evans !

La seconde partie à Rome, heureusement plus courte, est assez inégale, avec un certain essoufflement du scénario. Cependant, le duo De Funès père et fils sur la chanson incitant Philippe à plus de prudence dans ses relations féminines ne manque pas d'attrait. Il s'agit probablement d'une des scènes qui est le plus restée dans les mémoires des spectateurs :

« Quand tu fais la, la, la, pense aux conséquences...
Tout ça, c'est bien joli, mais c'est sérieux la vie ! »


La chanson « Quand Evan Evans n'est pas là, toutes les souris dansent », et les chorégraphies associées sont très agréables, agrémentées par un fameux passage final jazzy qui entraîne jusqu'aux clients de l'hôtel dans des danses endiablées. On pourrait faire remarquer aux dites souris qu’elles dansent tout autant, et même probablement plus, lorsque Evan Evans est présent…

Entre un début qui frise la note maximum et une fin quelconque qui ne vaut pas plus que deux bottes, la note de trois bottes apparaît donc la seule logique pour ce film, globalement meilleur que je l'imaginais, compte tenu de mes souvenirs.





POINTS FAIBLES :

L'affaiblissement de la qualité au cours de la seconde partie est ennuyeux dans la mesure où le spectateur reste souvent sur l'impression finale. Il est toujours préférable que les séquences les plus intéressantes d'un film soient placées plus près de la fin que du début, car on garde alors une sensation de progression. Ici, la sensation est plutôt un sentiment de délitement, qui n'atteint certes pas la déliquescence, mais reste nettement perceptible.

Quelques passages musicaux sont moins réussis que d'autres. En particulier, la chanson entre Françoise et Philippe, en fin de première partie, donne trop dans le genre « comédie musicale un peu niaise ».






ACCUEIL :

Avec 2 400 000 entrées en France, on ne peut objectivement parler de bide, mais Louis de Funès est devenu tellement habitué à des scores astronomiques que L'Homme-orchestre est alors considéré comme un échec commercial.

Le film rencontre un gros succès en Allemagne et surtout dans les pays de l'Est où il aurait dépassé les trente millions d'entrées. Louis de Funès tenait beaucoup à ce que ses films soient diffusés en URSS, quitte à les vendre pour une bouchée de pain. Il pensait qu'à force de voir le mode de vie capitaliste occidental, le luxe et de belles voitures, les Russes évolueraient peu à peu et finiraient par se rallier à l'économie de marché et à la démocratie. On ne sait pas quelle part a pu représenter la filmographie funésienne, mais le fait est que le pronostic de l'acteur était assez juste...





SYNTHESE :

Cette première collaboration entre Louis de Funès et Serge Korber s'avère sympathique, agréable et fort drôle, bien que loin de confiner au génie.
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Message  Invité Sam 19 Jan 2013 - 15:24

Merci pour cette belle analyse Phil! cheers

Amusant de voir comment le film Podium a repris de nombreux éléments comiques (voir carrément recyclés comme le jogging avec les danseuses) de L'Homme Orchestre.
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Message  Invité Lun 21 Jan 2013 - 15:07

Un extrait que je n'avais pas vu en intégralité jusqu'ici de la reprise d'Oscar en 1972:
https://www.youtube.com/watch?v=GHOUo3WT5aw
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Message  Invité Lun 21 Jan 2013 - 18:52

Une interview rare avec Louis de Funès et Annie Girardot (à partir de 15'):
https://www.youtube.com/watch?v=3mjGrDpqDjA
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Message  phildlm Lun 21 Jan 2013 - 21:46

Je signale que la chronique sur "Les Bons Vivants" se trouvant sur ce topic comporte quelques erreurs, omissions et inexactitudes. La version présente sur le site, elle, a été corrigée!
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Message  phildlm Jeu 24 Jan 2013 - 22:39


LA FOLIE DES GRANDEURS****


Production : GAUMONT et coproduction européenne.
Scénario: Gérard OURY, d'après Victor HUGO (Ruy Blas)
Adaptation : Gérard OURY, Danièle THOMPSON, Marcel JULLIAN.
Dialogues : Gérard OURY, Danièle THOMPSON, Marcel JULLIAN.
Réalisation : Gérard OURY.
Musique : Michel POLNAREFF.





Au 17ème siècle en Espagne, la reine fait déchoir de ses fonctions le malhonnête Don Salluste, ministre des finances et de la police. Désireux de se venger, Salluste élabore un plan machiavélique basé sur l'amour que Blaze, son valet, porte à la reine. Il fait prisonnier son neveu César, devenu malfaiteur, et le vend comme esclave en Afrique, puis fait passer Blaze pour César, et le présente à la cour comme « un neveu qui revient des Amériques ». Son but est de faire surprendre César dans le lit de la reine, afin que le roi répudie cette dernière.




GENESE :

La voie nouvelle et la modernisation de son image proposées par le réalisateur Serge Korber en 1970 s'avèrent être des échecs sur le plan commercial. Louis de Funès en tire les conséquences logiques et se recentre sur les fondamentaux qui ont fait son succès.

Une nouvelle collaboration avec Gérard Oury semble prometteuse, les deux premières s'étant soldées par un total de plus de 20 millions de spectateurs.

Le scénario proposé par Oury est une adaptation de la pièce de théâtre de Victor Hugo Ruy Blas. Certes, le drame se retrouve transformé en comédie, mais la relative liberté de l'adaptation n'empêche pas Oury de suivre l'essentiel de la trame de l'histoire originale, de conserver la plupart des personnages sous le même nom et certaines répliques célèbres telles le fameux « Bon appétit, messieurs ! »

Incontestablement, Oury a vu juste en adaptant le rôle de Salluste pour Louis de Funès. Il n'a même pas eu besoin de trop forcer le trait tellement ce personnage était fort antipathique dans la pièce de Victor Hugo...

La Folie des Grandeurs devait réunir une nouvelle fois Bourvil et Louis de Funès, mais la mort du génial comédien normand met fin à ce projet. Sur suggestion de sa compagne Simone Signoret, Yves Montand va remplacer Bourvil, et le rôle de Blaze se trouver profondément remanié car il s'agit de l'adapter à la personnalité et à façon de jouer de Montand, toutes deux très différentes de celles de Bourvil.




REALISATEUR :

On ne présente plus Gérard Oury, entré au panthéon des metteurs en scène français de comédie et des pourvoyeurs en films à gros succès commercial, ce qui va souvent de pair.

L'équipe mise en place par Oury pour ce troisième film avec Louis est inchangée : le réalisateur travaille avec sa fille Danièle Thompson et avec Marcel Jullian pour adapter au mieux l'œuvre de Victor Hugo.




DECORS :

Le budget élevé a permis de tourner les extérieurs en Espagne, dans les principales villes telles Madrid, Barcelone et Séville, et ailleurs : Grenade, Tolède, le désert de Tabernas... Voilà qui constitue évidemment un atout car les décors sont typiquement espagnols et confèrent à l'ensemble un aspect de vérité incontestable.

L'Espagne se trouvait alors sous la dictature de droite du général Franco, ce qui faillit provoquer le report, voire l'annulation du tournage. En effet, l'homme de gauche Montand a menacé de boycotter l'Espagne si le Caudillo faisait exécuter des indépendantistes basques condamnés à mort. Finalement, la peine de mort a été commuée en peines de prison et tout est rentré dans l'ordre.

Les scènes d'intérieur ont été tournées en France, au studio Franstudio de Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne.





GENERIQUE :

Gérard Oury, jusqu'alors traditionaliste en matière de générique, va cette fois-ci évoluer en mêlant conservatisme et innovation.

Conservatisme avec le maintien de l'absence d'une séquence pré-générique, à l'époque où le procédé est devenu courant.

Innovation avec le choix de Michel Polnareff comme compositeur. Polnareff, dit « l'Amiral », est alors au sommet de sa popularité, un des maîtres de la variété française grâce à des succès comme La Poupée qui fait non ou Tous les bateaux, tous les oiseaux.

A l'opposé des très classiques compositions de Georges Delerue pour Le Corniaud et La Grande Vadrouille, Polnareff produit une musique en décalage avec l'époque du film puisqu'elle relève plutôt du style Ennio Morricone-western spaghetti. Le résultat est excellent. Une musique de film qui passe à la postérité est une musique réussie. Et la musique de La Folie des Grandeurs ne s'oublie pas...

Le thème principal accompagne un générique de début montrant la course du carrosse de Don Salluste, bien gardé par ses cavaliers, au travers d'une Espagne désertique. Il est repris pour le générique de fin, sur les images de Blaze s'enfuyant afin d'échapper aux assauts de Dona Juana.





SCENARIO :

Adapter au cinéma une pièce de théâtre du répertoire classique, qui plus est lorsqu'un drame est transformé en comédie, n'est pas chose facile. Le trio Oury-Thompson-Jullian démontre une nouvelle fois son talent et produit un scénario solide et consistant.

Don Salluste est ministre des finances du royaume d'Espagne, à la fin du 17ème siècle. Protégé par ses féroces cavaliers noirs, il sillonne les campagnes pour prélever les impôts, payés par les seuls paysans, pour la plupart très pauvres.

Arrivé dans un village, il s'étonne de la baisse des recettes fiscales, ne se satisfait pas de l'explication fournie, à savoir une mauvaise récolte, et suggère qu'au contraire il aurait fallu payer le double. Des murmures de mécontentement se font entendre dans la foule, peu encline à satisfaire la demande d'acclamations de l'impopulaire ministre.

Blaze, le valet de Salluste, est d'autant plus scandalisé par ces pratiques qu'il sait que son maître détourne à son profit une partie de l'argent récolté. Il décide d'agir et suggère aux villageois de suivre le carrosse, qui serait moins solide qu'il n'en a l'air. Les paysans ne se font pas prier, et le véhicule ne tarde pas à semer des pièces d'or, grâce à quelques coups de pieds de Blaze, donnés au bon endroit...

Surpris par l'attitude des villageois, Salluste interroge Blaze et ce dernier répond qu'ils suivent le carrosse pour l'acclamer, mais lorsque le ministre chute sur le chemin, victime des « modifications » apportées par son valet, il manque d'être trucidé par la foule en colère. Sauvé par le brave Blaze, il le remercie par l'octroi de coups de pieds au derrière.

Rentré à Madrid, Don Salluste surprend Blaze en train d'envoyer des fleurs à la reine, puis de lui chanter une sérénade. Son domestique amoureux de la reine ! Le lendemain matin, « Monseigneur » se réveille de fort mauvaise humeur, suite au concert nocturne qu'il a subi sans pouvoir l'arrêter. Prévenu d'une visite imminente de la reine, il a tout juste le temps de revêtir sa toison d'or avant l'arrivée de la souveraine. Le malheureux Salluste a du mal à comprendre ce que dit la reine, une charmante bavaroise blonde, ce jour-là très en colère.

Il finit par apprendre la terrible vérité : une des demoiselles d'honneur de la Teutonne a eu un enfant dont il serait le père, et à titre de sanction il est déchu, révoqué et perd tous ses biens. Ses suppliques restent sans effet et toutes ses affaires sont saisies illico presto.

Salluste jure de se venger, et ne tarde pas à avoir une idée. Il charge un domestique de retrouver Don César, un de ses neveux qui est devenu bandit de grand chemin. Les deux hommes se rencontrent dans le désert et Salluste suggère à César de se réhabiliter : il lui propose de faire croire qu'il revient d'Amérique, afin de récupérer les honneurs et sa fortune. Trop présomptueux, Don Salluste a le tort de révéler la suite de son plan, en l'espèce de demander à César de séduire la reine pour que le roi les surprenne ensemble, répudie son épouse et le rappelle, lui Salluste, au pouvoir.

Face au refus catégorique de son neveu, Salluste le fait capturer par ses hommes et le vend comme esclave aux « Barbaresques », avant de tenter sa chance auprès de Blaze. Après un premier échec, le ministre déchu met tous les atouts de son côté : il va utiliser l'amour sincère de Blaze pour la reine. Il lui fait miroiter un passage étincelant d'une modeste condition de valet à celle d'un noble de haut rang, devenue possible en prenant la place de son neveu César, et ne lui révèle pas la seconde partie de son plan. La naïveté de Blaze fait le reste.

Le lendemain, Don Salluste doit rendre sa Toison d'Or au roi, et a l'intention d’en profiter pour lui présenter le faux César. Devenu méfiant face à l'assaut de générosité suspect de son maître, Blaze quitte le palais avant l'arrivée du roi, mais se perd dans les innombrables couloirs et finit par surprendre un complot fomenté par des nobles contre la vie du roi... et donc de la reine qui se trouvera à côté de son mari.

Les comploteurs ont caché une bombe à retardement dans le coussin sur lequel Salluste doit déposer la Toison d'Or pour la remettre au roi. Blaze parvient à trouver la salle du trône avant l'explosion de la bombe et sauve la vie du couple royal. Le roi ordonne à Salluste de se retirer dans un couvent, mais adoube son « neveu » comme remplaçant.

Démasqué par Blaze, le chef des conjurés est envoyé aux Barbaresques, et Salluste part en exil satisfait de voir que son plan se déroule comme prévu.

Quelques mois plus tard, Blaze est devenu ministre des finances à la place de Salluste, et mène une politique progressiste adoubée par le roi, qui ne pense qu'à la chasse, mais fortement contestée par les nobles, en particulier ceux qui avaient comploté contre le roi. En effet, le faux Don César leur fait payer des impôts, ce qui n'était plus arrivé depuis des siècles en vertu des privilèges octroyés à la noblesse.

Les amours entre Blaze et la reine ne progressent guère, du fait de la timidité de l'ancien valet. Un jour, il finit par se confier à la belle bavaroise, mais à la suite d'un quiproquo, c'est la sévère et revêche Dona Juana qui écoute la déclaration d'amour de César, en lieu et place de la reine, et s'en trouve fort satisfaite car elle est amoureuse en secret du beau César.

Alors que Salluste décide de faire son retour, il apprend que les nobles s'apprêtent à assassiner le trop réformateur Don César. Le forfait doit avoir lieu le jour son anniversaire, par le truchement d'un gâteau empoisonné. Afin de mener sa machination à terme, Salluste sauve Blaze, puis le fait prisonnier et envoie une lettre anonyme au roi, lui annonçant que la reine le trompe avec Don César.

Un perroquet parlant est chargé de donner à la reine un rendez-vous d'amour de la part de Don César, mais l'oiseau se trompe de fenêtre et délivre le message à une Dona Juana ravie de constater que César tient ses promesses. Salluste en est quitte pour donner lui-même le rendez-vous à la reine, en imitant la voix du perroquet, puis celle de Don César. Bien entendu, la lettre anonyme adressée au roi mentionne le lieu et l'heure du rendez-vous.

Le piège est donc au point, mais l'arrivée de Dona Juana au rendez-vous d'amour survient avant celle de la reine et va compliquer la situation. Sans compter que le vrai César, évadé des Barbaresques, fait un retour inopiné... César délivre le valet et les deux hommes comprennent vite les ressorts de la machination. Blaze se débarrasse de la fougueuse Dona Juana en lui faisant boire le somnifère que Salluste lui destinait.

L'ignoble Don Salluste accueille la reine en l’endormant avec un narcotique, et la met au lit avec Blaze qui fait semblant de dormir. Pendant que Salluste accueille un roi très remonté, César se charge de rapatrier la reine au palais, et c'est Dona Juana, toujours endormie, qui la remplace dans le lit avec Blaze.

Salluste est interloqué par la présence de la « vieille » en lieu et place de la reine, alors que le roi éclate de rire face à cette idylle inattendue. Sommé par le roi d'épouser Dona Juana, Blaze préfère être envoyé aux Barbaresques en compagnie de Salluste... et des nobles qui ont été vendus après la tentative d'assassinat sur sa personne. Dona Juana surgit alors pour chercher Blaze, qui se libère de ses liens et s'enfuit dans le désert.








DISTRIBUTION :

Avec le rôle de Don Salluste, Louis de Funès peut composer un de ces personnages hauts placés odieux, aussi serviles envers les puissants que sans pitié avec les humbles. Ceci sans entamer son capital de sympathie. J'avoue même avoir été déçu de constater l'échec de la machination ourdie par Salluste... C'est le talent unique de De Funès qui s'exprime, capable de transformer n'importe quelle crapule en personnage qu'on apprécie.

Yves Montand est son nouveau partenaire, association qui paraît moins naturelle pour Fufu que celle avec Bourvil, mais qui fonctionne finalement bien. Montand joue un Blaze devenu Don César probablement plus charmeur que le personnage qu'aurait pu incarner Bourvil, mais conserve sa naïveté, parfaitement adaptée au comédien normand disparu, ce qui n'était pas forcément évident pour un acteur comme lui : Montand n'était pas spécialement coutumier des rôles de candides...

Alice Sapritch était évidemment l'actrice idoine pour le personnage de Dona Juana, surnommée « La Vieille » par Salluste. Louis de Funès n'a pas du tout apprécié la personnalité de Madame Sapritch, probablement trop mondaine et m'as-tu-vu pour lui, qui appréciait avant tout la simplicité et la modestie de comédiens tels Grosso, Modo ou Jacques Dynam. On ne la reverra plus sur les films de Louis...

Oury ne laissant rien au hasard, la stripteaseuse Sophia Palladium a été engagée pour donner des conseils à Sapritch sur la scène du déshabillage coquin, et lui servir de doublure. On peut remarquer que la taille de Dona Juana mincit brusquement dès lors que l'on ne voit plus son visage, lors de cette séquence mémorable de striptease. Et pour cause...

La reine est interprétée par la comédienne allemande Karin Schubert, coproduction oblige. Il s'agit d'un personnage romantique assez naïf, et même niais, comme le fait remarquer Salluste à son valet (« Vous êtes idiot, elle aussi... »). Après une carrière assez réussie dans les années 70, Karin Schubert voit les propositions se raréfier à l'aube de la quarantaine et se retrouve contrainte de tourner dans des films pornographiques afin de trouver l'argent nécessaire pour faire soigner son fils, devenu toxicomane. La belle ayant de beaux restes, le succès est considérable, ce qui lui permet d'obtenir des émoluments très supérieurs à ceux octroyés dans ce milieu. En 1994, après neuf années passées sur les plateaux de films X, Karin arrête définitivement et sombre dans la dépression. Elle est internée en hôpital psychiatrique en 1996, suite à plusieurs tentatives de suicide.

Son époux le roi est incarné par l'acteur argentin Alberto Mendoza. Il s'agit d'un rôle fort secondaire, plus en retrait que celui attribué à certains nobles. Ainsi, Venantino Venantini, que l'on a vu sur plusieurs productions françaises, et qui a déjà rencontré De Funès sur Le Corniaud, où il jouait « Le Bègue », et sur Le Grand Restaurant, interprète le marquis Del Basto, un des conjurés. Le marquis de Priego, un autre comploteur, est incarné par Don Jaime de Mora y Aragon, un authentique noble, frère de la reine des Belges Fabiola, l'épouse du roi Baudoin. Cette carrière cinématographique a fait scandale, beaucoup d'aristocrates n'appréciant pas qu'un membre de la famille royale mène une carrière de « saltimbanque ».

Les autres rôles de « seigneurs » sont beaucoup moins développés, avec Antonio Pica (Los Montès), Joaquin Solis (Sandoval) et Eduardo Fajardo (Cortega). Même remarque concernant Giuseppe, le fournisseur de la machine infernale destinée au roi, joué par Léopoldo Trieste.

Paul Préboist, c'est le muet, et probablement l'acteur le plus souvent présent sur les films de Louis. Son compère le borgne est incarné par Salvatore Borgese, d'ailleurs doublé par... Roger Carel ! Gabriele Tinti, le vrai Don César, n'est pas un inconnu non plus pour Louis, qui l'avait croisé sur le tournage du Gendarme de Saint-Tropez, dans un petit rôle.

Clément Michu joue le valet bègue de Salluste, Frédéric Norbert le page, La Polaca la danseuse de flamenco et Robert Le Béal le chambellan. Le reste de la distribution est composé de très petits rôles attribués à des acteurs inconnus.






TEMPS FORTS :

Il s'agit probablement du film où Louis de Funès a le plus exploité le registre de la parfaite crapule demeurant sympathique. Les meilleures scènes sont justement celles où il étale cette canaillerie et cette absence totale de scrupules de manière la plus caricaturale. Et c'est parti pour une longue énumération !

Dès la première scène, Salluste, hilarant avec sa cape verte et noire et son chapeau noir agrémenté de deux boules vertes dans le style bilboquet, est déçu par la baisse du produit des impôts, et refuse l'explication de la mauvaise récolte :

« Cette année, la récolte a été très mauvaise, alors il faut payer le double ! (murmures de mécontentements parmi les paysans)
-Mais, Monseigneur, nos gens sont terriblement pauvres et...
-C'est normal ! Les riches, c'est fait pour être très riches, et les pauvres pour être très pauvres. Voilà ! »


Avant de partir, déçu par l'attitude des villageois :

« Et mon enthousiasme ? Et mes acclamations ?
-Viva Don Salluste ! Viva notre bienfaiteur !
(sans enthousiasme aucun...)
-Viva notre grand ami !
-Viva notre grand ami !
(toujours aussi mollement)
-Olé !
-Olé !
-C'est pas... oui, enfin ça ira comme ça... »


Après avoir quitté le village :

« Les villageois, Monseigneur ! Ils vous acclament !
-Ils m'acclament ? J'aurais dû leur en prendre le triple... »


Après avoir découvert la vérité au sujet de ces prétendues acclamations, notre ami Salluste commence par remercier Blaze, qui le sauve de la vindicte des paysans, avant de lui donner quelques coups de pieds bien sentis :

« Blaze ! Ah ! Mon bon Blaze ! Merci, mon bon Blaze ! Qu'il est bon, ce Blaze !... (Il remonte sur le carrosse) Dites donc ! Ils m'acclamaient pas ! Ils m'acclamaient pas ! (coups de pieds au derrière) Ils m'acclamaient pas ! »

Rentré à Madrid, Salluste rumine sur l'ingratitude du peuple pendant que son valet l'aide à faire sa toilette. La scène du foulard qui lui nettoie l'intérieur du crâne en sortant par les deux oreilles est rendue très drôle par la qualité du trucage. Sorti de son baquet, Don Salluste demande à son serviteur :

« Et maintenant, Blaze, flattez-moi !
-Monseigneur est le plus grand de tous les grands d'Espagne !
-C'est pas une flatterie, ça, c'est vrai !
-J'avais bien pensé à autre chose, mais je n'ose pas...
-Si, si, osez ! Allez-y, osez !
-Monseigneur est... beau.

(De Funès se précipite devant un miroir et se regarde attentivement)
-Vous pensez réellement ce que vous dîtes ?
-Ben... Je flatte... »


Mémorable aussi le réveil de Don Salluste au son des pièces d'or, dans une scène typique du comique de Gérard Oury :

« C'est l'or ! Il est l'or de se réveiller ! Monseignor ! Il est huit or !
-Il en manque une !
-Vous êtes sor ?
-Tout à fait sor !
-Ah ! Bon, ça alors ! »


De Funès vaut le coup d'œil en chemise et bonnet de nuit. Furieux de constater la haute taille de son domestique, il lui intime l'ordre de se tenir courbé, pour ne pas être plus grand que lui ! Situation à peine exagérée puisque dans la réalité, on a appris après sa destitution et son exécution que le dictateur roumain Ceaucescu exigeait que ses domestiques soient tous plus petits que lui !

Stupéfait d'apprendre sa destitution, et surtout son motif, le pauvre Salluste ne sait plus quoi inventer pour infléchir la position de la reine :

La reine : « Vous refusez de reconnaître enfant de Mademoiselle d'honneur ? »
La demoiselle d'honneur : « Ya ! Ya ! Séduite et abandonné, il m'a ! »
Salluste : « Je ne peux pas le reconnaître, je ne l'ai jamais vu ! Elle ment ! Elle ment en Allemand ! Majesté, cet enfant est un faux témoin ! … C'est une kolossale konspirazion !... Bon, alors c'est d'accord, je reconnais mes torts ! Je reconnais cet enfant, les enfants des autres, les vôtres si vous voulez... »

Et cela se termine par un lucide « Qu'est-ce que je vais devenir ? Je suis ministre, je ne sais rien faire ! »

Autre élément comique visuel purement « ouryesque », l'âne qui campe obstinément sous une cascade avec Salluste sur le dos, et le chapeau de son maître qui, sous l'effet de l'eau, se déforme et prend l'apparence du bicorne de Napoléon, pendant que son propriétaire adopte la posture de l'Empereur, main droite sur le ventre !

Dans la même veine, ne pas manquer la robe que porte le ministre déchu pour pouvoir contacter Blaze dans une taverne mal famée sans être lynché par la foule, en liesse depuis la destitution du tyran. En effet, mannequins à son effigie livrés aux flammes sont au programme des réjouissances. Mieux vaut donc pour Salluste circuler incognito en se déguisant en femme... L'originalité du vêtement réside dans sa capacité à pivoter sur lui-même pour pouvoir circuler dans les passages étroits, ce que sa largeur naturelle ne permettrait pas. Tout le déguisement de Louis de Funès est d'ailleurs hautement comique, depuis sa perruque immense jusqu'à ses mantilles.

Quand on connaît les capacités étonnantes de De Funès pour singer les vieilles femmes, on sait que l'on va assister à un grand moment. La « dame » entreprend de berner cet idiot de valet en lui prédisant l'avenir dans les lignes de la main :

« Vous n'êtes pas beau, elle est belle. Vous n'avez pas un sous, elle est très riche. Vous êtes idiot, elle aussi. Vous êtes un valet, c'est la reine ! »

Vite convaincu par l'espoir insensé de concrétiser enfin son amour, Blaze conduit son maître dans sa mansarde :

« Mais c'est affreux, chez vous ! Comment peut-on vivre dans un gourbi pareil ?
-C'est ici que Monseigneur loge ses domestiques...
-Ah ? C'est joli! C'est très joli ! Vous êtes bien ici ! »


« Et mentir, savez-vous mentir ? C'est très utile à la cour... Dîtes-moi un gros mensonge, mais alors un très gros, pour voir si je vous crois ou si je ne vous crois pas !
-Hier matin, dans les basques du costume vert de Monseigneur, j'ai trouvé trois cent mille ducats !
-Hein ! Et où sont-ils ?
-Sous ma paillasse !

(Salluste met en pièces la paillasse, évidemment vide)
-Voleur ! Vous m'avez volé !
-Non, Monseigneur ! Je vous ai menti ! »


Le lendemain au palais, alors que Blaze, vêtu en « Don César », demande pardon à un quidam qu'il a bousculé par mégarde :

« Ne vous excusez pas ! Ce sont les pauvres qui s'excusent ! Quand on est riche, on est désagréable ! »

Hormis la tentative d'attentat, la restitution de la Toison d'Or ne se passe pas trop mal, mais Salluste a du mal à accepter certains propos tenus par le roi :

« Don Salluste ! Vous vous retirerez au couvent de San Ignacio (Salluste mime des prières) où vous ferez vœu de chasteté (toujours des prières) et de pauvreté !
-Ah ! Non ! Sire, pas de pauvreté ! »

La dernière partie du film est centrée sur la machination. Salluste rencontre quelques difficultés avec le perroquet chargé de transmettre à la reine un message de rendez-vous coquin attribué à Blaze-Don César. Le volatile récalcitrant se trompe de fenêtre et va débiter son « C'est Césarrrr qui m'envoie ! » chez Dona Juana ! Le monseigneur déchu en est quitte pour imiter la voix de l'oiseau, qui refuse de dire à nouveau son texte face à la reine :

« Ich bin envoyé parrrrr Don Césarrrrr ! »

Puis, se faisant passer pour César lui-même, caché dans le lierre grimpant :

« Come retrouver mich demain soir, auberge de la Cabeza negra ?
-Ein rendez-vous ? Das ist ein gross folie !
-Nein, pétité folies !
(il manque de tomber)
-Don César, vous souffrez ?
-Nein ! Ich bin confortable ! Je peux compter sur vous ?
-Compter ?
-Ya, compter ! Ein, Zwei, Drei !...
-Ya ! Je viendrai ! A demain, Don César !
-Auf wiedersen ! »


Les scènes situées à l'auberge de la Cabeza negra sont aussi fort drôles, évidemment grâce au striptease de Sapritch, renforcé par quelques bonnes séquences de comique « funésien ». Ainsi, lorsque Salluste découvre son vrai neveu à la place du faux :

« Mais ce n'est pas le bon, ça, c'est César, mon neveu !
-Ben alors, si c'est votre neveu, c'est bien le bon !
-Non ! Je l'ai vendu aux Barbaresques, j'ai touché l'argent des Barbaresques, j'ai tout dépensé, il ne me reste plus rien ! »


Le numéro de De Funès, devenu muet lorsqu'il découvre la « Vieille » couchée avec Blaze à la place de la reine, est un des derniers (nombreux) sommets du film, avec l'épilogue et ses joyeuses retrouvailles aux Barbaresques, où Salluste semble avoir perdu la raison :

« En tous cas, on ne va pas moisir longtemps ici. J'ai un petit plan pour tous nous évader. Nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l'épouse et me voilà reine ! »

C'est alors que la « vieille » surgit, à la poursuite de César...

Parmi ce festival de l'acteur principal, les autres comédiens arrivent à glisser quelques agréables moments d'humour. Ainsi, Montand, lorsque Blaze se délecte d'entendre la reine hurler en Allemand :

« Raus ! Schnell ! Quelle jolie langue ! »

Le serment des conjurés, parodie des Trois Mousquetaires, n'est pas mal non plus : leur devise est explicite quant à leur mentalité puisqu'il s'agit de « Tous pour un, chacun pour soi » ( !)





POINTS FAIBLES :

Entre l'exil de Salluste et son retour, les scènes sans Louis de Funès sont interminables : l'arrivée de César aux Barbaresques, son évasion, la collecte des impôts, les amourettes entre Blaze et le reine, la déclaration d'amour de Blaze à Dona Juana sont nécessaires pour le bon déroulement de l'action, et il était sans doute difficile de faire autrement que de grouper ces séquences en un seul bloc, mais treize minutes sans Louis de Funès, c'est quand même un peu trop...

Heureusement, Fufu est présent quasiment sans interruption pendant tout le reste du film.





ACCUEIL :

Encore un très beau succès pour De Funès avec cinq millions et demi d'entrées en France, et de jolis scores au niveau européen. La coproduction franco-germano-italo-espagnole a pu aider, renforçant les moyens financiers et l'attrait du film chez nos voisins européens, grâce à la présence d'acteurs internationaux.





SYNTHESE :

Une splendide réussite et un incontournable de plus pour Louis de Funès.


Dernière édition par Phil DLM le Sam 26 Jan 2013 - 1:01, édité 6 fois
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Message  Invité Jeu 24 Jan 2013 - 22:43

Je ne l'ai vu qu'il y a trois-quatre ans et j'ai adoré bien qu'étant pas un grand fan d'Yves Montant. C'est délirant et le personnage de Sapritch est superbe.
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Message  Estuaire44 Ven 25 Jan 2013 - 10:31


L'Espagne se trouvait alors sous la dictature de droite du général Franco, ce qui faillit provoquer le report, voire l'annulation du tournage. En effet, l'homme de gauche Montand a menacé de boycotter l'Espagne si le Caudillo faisait exécuter des anarchistes condamnés à mort. Finalement, le comédien s'est ravisé, et tout est rentré dans l'ordre.

Il s'agissait d'indépendantistes de l'ETA, suite à l'assassinat en 1968 de Meliton Manzanas, chef de la police politique du Guipuzcoa. En septembre 70, un procès secret, comme toujours à l'époque en la circonstance, débute à Burgos. De vives protestations, notamment étudiantes et ouvrières, forcent le gouvernement franquiste en déclin à organiser pour la première fois un procès public, en octobre. Il permet de révéler l'ampleur des tortures pratiquées par le régime et la faiblesse des preuves matérielles, entraînant une nouvelle mobilisation. Notamment en France dans intelligentsia de gauche, où Jean-Paul Sartre écrit un texte marquant, « Le Procès de Burgos ». Des condamnations à mort sont prononcées, d'où la réaction de Montand, menaçant le film . Heureusement, à la veille du nouvel an 1971, le régime cède de nouveau et les peines sont commuées en sentences de 30 ans de prison.
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Message  Estuaire44 Ven 25 Jan 2013 - 18:42

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Message  séribibi Ven 25 Jan 2013 - 22:57

7/8

Spoiler:
Bon à toutes les autres questions.
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Message  Dearesttara Ven 25 Jan 2013 - 23:05

7/8 aussi, je me suis trompé de Gendarme dans la réplique du poussin bleu. No
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Message  phildlm Sam 26 Jan 2013 - 0:55

Estuaire44 a écrit:
L'Espagne se trouvait alors sous la dictature de droite du général Franco, ce qui faillit provoquer le report, voire l'annulation du tournage. En effet, l'homme de gauche Montand a menacé de boycotter l'Espagne si le Caudillo faisait exécuter des anarchistes condamnés à mort. Finalement, le comédien s'est ravisé, et tout est rentré dans l'ordre.

Il s'agissait d'indépendantistes de l'ETA, suite à l'assassinat en 1968 de Meliton Manzanas, chef de la police politique du Guipuzcoa. En septembre 70, un procès secret, comme toujours à l'époque en la circonstance, débute à Burgos. De vives protestations, notamment étudiantes et ouvrières, forcent le gouvernement franquiste en déclin à organiser pour la première fois un procès public, en octobre. Il permet de révéler l'ampleur des tortures pratiquées par le régime et la faiblesse des preuves matérielles, entraînant une nouvelle mobilisation. Notamment en France dans intelligentsia de gauche, où Jean-Paul Sartre écrit un texte marquant, « Le Procès de Burgos ». Des condamnations à mort sont prononcées, d'où la réaction de Montand, menaçant le film . Heureusement, à la veille du nouvel an 1971, le régime cède de nouveau et les peines sont commuées en sentences de 30 ans de prison.
OK, je rectifie! Merci pour le tuyau!

Ceci étant, et ce n'est pas pour défendre l'ignoble dictateur Franco, mais dans les années 80, le socialiste Felipe Gonzales, dont le grand ami de Montand Jorge Semprun fut le ministre de la culture, a autorisé en secret l'assassinat pur et simple des "indépendantistes basques", devenus subitement des "terroristes basques". 30 personnes ont été exécutées en France par des mercenaires et des truands. Ce fut le sandale des GAL, qui révéla que le chantre des "droits de l'homme" Gonzales avait utilisé des méthodes de voyous dignes de Mussolini. Twisted Evil


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Message  phildlm Sam 26 Jan 2013 - 0:56

J'ai fait 8/8 sur le quizz. Encore heureux, en tant que chroniqueur et "Funèsologue" averti...
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Message  phildlm Sam 26 Jan 2013 - 0:58

Ce 25 janvier était le trentième anniversaire de la mort de Louis de Funès. Là où on voit l'acteur qui passe à la postérité, c'est quand on parle de lui 30 après sa mort. Et aussi quand on voit des fans qui sont nés bien après sa mort. Exemple: Steed3003.
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Message  Estuaire44 Sam 26 Jan 2013 - 1:24

Tout à fait d'accord concernant les barbouzes du GAL, et encore, ce n'est qu'une partie des années noires de Felipe Gonzalez. Il y a eu toutes une séries de scandales de corruption absolument énormes, qui ont fait vaciler son gouvernement : démission des ministres de 'lIntérieur, de l'Agriculture, du n°2 historique du PSOE. Les anciens chefs de la banque d'Espagne (Mariano Rubio) et de la guardia civil (Luis Roldan) ont même du prendre la fuite comme de vulgaires voyous. Le Roi a du solennellement intervenir dans le débat public pour sauvegarder l'Etat. Des bouquins et grandes enquêtes de presse ont démontré l'existence d'un pouvoir occulte derrière tout ce vaste réseau de détournement (qui a aussi servi à financer le GAL), sans doute Gaonzalez lui même. Mais il aéchappé à la justice. Le PSOE a mis des années à se reconstruire.
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Message  Invité Sam 26 Jan 2013 - 12:05

Même sur TF1 hier soir, il y eut un hommage (en fin de journal) à l'acteur. C'est cela la postérité : regarder un film d'un acteur même si on le connait 'par cœur'.
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Message  Estuaire44 Dim 27 Jan 2013 - 14:00

Joli diaporama consacré à Fufu. En photo 4, j'ai l'imrpession que c'est plus Le petit baigneur que le Corniaud.
http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20130125.OBS6712/en-images-louis-de-funes-l-homme-aux-40-visages-par-minute.html
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Message  Invité Dim 27 Jan 2013 - 15:25

Une question : pourquoi De Funès a t il encore autant de succès et pas Bourvil et Fernandel ?
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Message  Invité Dim 27 Jan 2013 - 21:05

Patricks a écrit:Une question : pourquoi De Funès a t il encore autant de succès et pas Bourvil et Fernandel ?

Je pense que cela repose sur la nature et le ressort de son comique, plus intemporel que Fernandel et Bourvil.
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Message  phildlm Lun 28 Jan 2013 - 0:54

Estuaire44 a écrit:Joli diaporama consacré à Fufu. En photo 4, j'ai l'imrpession que c'est plus Le petit baigneur que le Corniaud.
http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20130125.OBS6712/en-images-louis-de-funes-l-homme-aux-40-visages-par-minute.html
Absolument, et l'actrice n'est pas Alida Chelli, mais Andréa Parisy. Encore un journaleux incompétent! (pardon pour le pléonasme... Laughing )
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Message  phildlm Lun 28 Jan 2013 - 0:59

Patricks a écrit:Une question : pourquoi De Funès a t il encore autant de succès et pas Bourvil et Fernandel ?
De Funès est plus proche de nous dans le temps, et son comique est différend de celui des deux autres puisque c'est un comique d'agressivité. J'aime bien aussi Bourvil, très grand acteur, et Fernandel. Ils ont peut-être moins de succès, mais sont encore assez appréciés, notamment par les plus de 50 ans.

Le fait que la plupart des films de De Funès (devenu vedette) soient en couleurs (les rares en noir-et-blanc ont même été colorisés) alors que Bourvil et surtout Fernandel ont plus de noir-et-blanc peut jouer sur les audiences télé, sachant que la jeune génération rejette généralement totalement le noir-et-blanc.
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Message  phildlm Lun 28 Jan 2013 - 22:21


JO****


Production : Léo FUCHS, distribué par la MGM.
Scénario : Claude MAGNIER et Jacques VILFRID, d'après The Gazebo, pièce d'Alec et Myra COPPEL.
Adaptation : Jacques VILFRID, Jean GIRAULT.
Dialogues : Jacques VILFRID.
Réalisation : Jean GIRAULT.
Musique : Raymond LEFEVRE.



Un auteur de théâtre décide de se débarrasser du maître-chanteur dont il est victime. Il fait venir l'homme chez lui mais renonce à son projet de meurtre, avant qu'un coup du sort ne le conduise à abattre accidentellement le malfaiteur. Après avoir enterré le corps dans son jardin, il apprend que le véritable maître-chanteur vient d'être retrouvé mort ailleurs ! Une catastrophe arrivant rarement seule, l'inconnu enseveli à la hâte ne tarde pas à refaire surface...




GENESE :

Jo est l'adaptation d'une pièce de théâtre inconnue en France et appelée The Gazebo. Fait rarissime, le film porte le nom d'un personnage dont on entend beaucoup parler, mais qu'on ne verra jamais.

Autre singularité, le personnage incarné par Louis de Funès tue quelqu'un. On avait déjà vu Louis abattre quelques gangsters dans Fantômas se déchaîne, mais c'était dans le cadre des fonctions du commissaire Juve. Comme il était difficilement envisageable de le montrer en train d'abattre un homme comme si de rien n’était, même s'il ne s'agissait que d'un ignoble maître-chanteur, l'astuce du scénario a été de concocter un Antoine Brisebard décidé à tuer M. Jo, mais incapable de le faire lorsqu'il se retrouve face à lui. La crapule est alors victime d'un accident : le coup de feu part seul lorsque Brisebard, qui a renoncé à tirer, jette son revolver à terre par dépit.

L'anecdote est intéressante car les personnages interprétés par De Funès ne sont généralement guère recommandables, et on pouvait donc tout à fait envisager de voir Brisebard assassiner Jo. Mais le comique d'agressivité de Louis est au fond assez bon enfant, dans le registre du bouffon demeurant sympathique malgré une mentalité et des agissements exécrables. Ces caractéristiques se seraient mal accommodées d'un homicide commis de sang-froid. De surcroît, Louis de Funès joue dans Jo un personnage beaucoup moins désagréable que dans beaucoup d'autres films. Il reste dans la lignée du changement de son image opérée avec les films de Serge Korber. Ce n'est pas un hasard si, tout comme dans L'Homme-orchestre, il interprète à nouveau un artiste, en l'espèce un auteur de théâtre de boulevard.





REALISATEUR :

Louis de Funès ne prend aucun risque en travaillant avec Jean Girault, son complice sur la série des Gendarme.

Girault constitue son équipe habituelle, avec Jacques Vilfrid comme coscénariste et adaptateur, Tony Aboyants pour assistant et Raymond Lefèvre à la musique.





DECORS :

La quasi-totalité de l'action se déroule chez les Brisebard, ce qui ne saurait surprendre avec un scénario adapté d'une pièce de théâtre. Les rares scènes d'extérieurs ont été tournées dans la campagne en Ile-de-France, et les scènes d'intérieur dans les studios Franstudio à Saint-Maurice.

Les décors sont de Sydney Bettex. Moser Versailles a conçu et réalisé le jardin et la gloriette, Jacques Doubinski les éléments de cuisine.





GENERIQUE :

Contrairement à ses habitudes, Jean Girault ne propose pas de séquence pré-générique. La durée réduite du film (une heure vingt minutes) est sans doute la cause de ce choix.

La conception visuelle du générique est banale, avec de simples dessins, et c'est surtout la musique de Raymond Lefèvre qui retient l'attention. Nerveux et imaginatif, ce thème sera repris pour le générique de fin d'un épisode de la série Kaamelot, dédié à Louis de Funès.

Le générique de fin du film, lui, reprend le thème principal et des dessins sur le modèle du générique initial.





SCENARIO :

Beaucoup d'action malgré la durée réduite car le film ne comporte aucun temps mort. On retrouve donc les caractéristiques traditionnelles des De Funès adaptés de pièces de théâtre.

Antoine Brisebard est un auteur de théâtre à succès, spécialisé dans la comédie et marié à la ravissante Sylvie, une actrice célèbre qui joue dans ses pièces. Bien installés dans leur tranquille pavillon à la campagne, nos tourtereaux ont tout pour vivre heureux.

Malheureusement, Brisebard est victime d'un maître-chanteur dont les exigences sont de plus en plus exorbitantes. Au bout du rouleau, Antoine décide de se débarrasser définitivement de son ennemi. Sous prétexte d'écrire une pièce policière, il demande à son ami avocat maître Colas quelques conseils sur la moyen de commettre le crime parfait, et répète la scène avec lui, provoquant l'effroi de Mathilde, la bonne des Brisebard, qui croît que son patron vient de tuer quelqu'un.

Maître Colas n'est pas convaincu par le scénario élaboré par son ami. Le fait que le public ne connaîtra pas le motif du chantage lui paraît incohérent, et il émet l'hypothèse que le personnage de la pièce va finir sur l'échafaud. Évidemment, Antoine ne l'entend pas de cette oreille et note scrupuleusement les conseils prodigués par l'avocat en vue de l'exécution de son plan. En particulier, il comprend que le meilleur moyen de réussir le crime parfait est de faire disparaître définitivement le cadavre.

L'action de déroule le jour de la Saint-Antoine, et Sylvie, l'épouse de Brisebard, lui offre pour cadeau d'anniversaire... un kiosque acquis dans le Puy-de-Dôme pour 250 000 francs, et destiné à trôner dans le jardin. Furieux de cette dépense d'autant plus inutile qu'il a l'intention de vendre la maison, il manque de s'étrangler lorsque le maçon M. Tonelotti lui apprend que les fondations vont doubler le prix initial.

Mais Antoine change d'avis lorsque Tonelotti lui affirme que les fondations resteront solides pour deux cents ans. Que voilà une belle opportunité de faire disparaître pour toujours un cadavre encombrant ! Il appelle M. Jo et lui demande de venir chercher l'argent le soir même. En effet, les fondations de la gloriette ont été creusées dans la journée et le ciment doit être coulé le lendemain matin. Sylvie sera au théâtre pour interpréter une de ses pièces et il a donné sa soirée à la bonne : tout est pour le mieux.

Tout ne se déroule pas comme prévu car M. Tonelotti, venu inspecter le travail de ses ouvriers, découvre le trou creusé par Antoine en vue d'y placer le cadavre, le rebouche et emporte la pelle avec lui, ce qui oblige Brisebard à recommencer son ouvrage avec une mini pelle pour enfants.

Lorsque Jo arrive, il lève les mains en l'air face au revolver de Brisebard, mais ce dernier, pris de sueurs froides, totalement tétanisé, s'avère incapable de tirer, et préfère continuer à payer. Il jette son arme à terre, mais un coup part et Jo s'effondre : Antoine vient de tuer le maître-chanteur sans le vouloir !

C'est à ce moment que Mathilde survient et éclate de rire, croyant qu'il s'agit à nouveau d'une répétition avec maître Colas. Antoine s'assure qu'elle part au cinéma pour de bon, puis entreprend d'envelopper le corps de la victime dans... le rideau de la douche ! A peine a-t-il achevé sa tâche que surviennent les Grunder, acheteurs potentiels de la maison, qu'ils viennent visiter en compagnie de l'intermédiaire, une certaine madame Cramusel. Riche industriel britannique, M. Grunder veut s'installer à la campagne pour soigner en toute discrétion son épouse alcoolique.

Brisebard a évidemment d'autres chats à fouetter, et demande à ses visiteurs de repasser une autre fois, au grand dam de Mme Cramusel. Il peut alors enterrer le cadavre comme prévu dans les fondations du kiosque.

Trois jours plus tard, les Brisebard donnent une réception pour fêter l'inauguration de la gloriette. Entre deux coupes de Champagne, Antoine reçoit la visite de l'inspecteur Ducros, un policier qui l'interroge au sujet de M. Jo. Apprenant que les autorités ont découvert son nom dans le carnet secret de M. Jo, Brisebard est contraint d'avouer à l'inspecteur les motifs du chantage : sa femme Sylvie n'est autre que la fille d'un dangereux gangster, meurtrier de cinq personnes. Si le fait était révélé, la carrière de Sylvie serait irrémédiablement compromise.

Antoine est stupéfait lorsque Ducros lui apprend que Jo a été retrouvé mort... à son domicile de Bagnolet ! Il se demande qui il a bien pu tuer, et dès le départ de l'inspecteur téléphone à tous ses amis, de peur d'avoir occis l'un d'entre eux, peut-être venu le voir à l'improviste le soir du drame. Le malheureux Brisebard regrette amèrement de ne pas avoir regardé le visage de sa victime...

Un autre problème est survenu avec l'effondrement du plancher de la gloriette, victime de l'attraction du jour, des Espagnols danseurs de Flamenco et peu avares en claquettes. La nuit venue, un orage éclate et la foudre achève de mettre à nu le cadavre. Brisebard se précipite dans la remise pour préparer du ciment lorsqu'il reçoit la visite de deux malfaiteurs, qui l'accusent d'avoir assassiné leur ami Riri et d'avoir gardé les 42 millions qu'il transportait dans sa mallette. Ils s'apprêtent à torturer Antoine pour le faire parler lorsqu'ils découvrent les restes de Riri sous la gloriette, et s'emparent de l'argent tout en s'excusant auprès du maître des lieux pour avoir « douté de son honnêteté » ( !) et en le remerciant « d'avoir fait le travail à leur place » ( !!)

Brisebard camoufle le cadavre comme il peut en confectionnant une statue. Le lendemain matin, Sylvie est stupéfaite de découvrir cette statue et conçoit quelques doutes au sujet de la santé mentale de son époux.

L'inspecteur Ducros revient en compagnie de deux adjoints. Il explique le fin mot de l'affaire : Riri était un mauvais garçon que Jo employait pour procéder aux encaissements à sa place. Il soupçonne les Brisebard d'avoir assassiné Riri en croyant tuer Jo, et commence à fouiller la maison. Mme Brisebard finit par découvrir la vérité, et décide de lutter avec son mari, qui lui a donné une belle preuve d'amour en la protégeant ainsi.

La statue se brise en mille morceaux, et il s'agit alors de trouver une nouvelle cachette pour la macchabée. Une pendule, puis une malle, sont successivement utilisées, au nez et à la barbe des policiers, qui cherchent partout sauf au bon endroit.

Finalement, les deux visiteurs nocturnes de Brisebard sont retrouvés morts en des endroits divers, et la police en déduit que ce sont eux qui avaient assassiné Jo avant qu'il ne se rende chez les Brisebard. L'inspecteur Ducros présente ses excuses au couple et lève l'ancre. Antoine aimerait bien en faire autant pour se débarrasser du cadavre lors d'une croisière, mais le diamètre des hublots s'avère insuffisant.

Toujours imaginatif, Antoine trouve la solution : il place les restes de M. Jo dans une voiture qu'il précipite dans un ravin... juste à côté de l'endroit choisi par l'inspecteur Ducros pour déjeuner en plein air pendant son jour de repos ! Ducros découvre Brisebard lorsque ce dernier cherche à se rendre compte du résultat, et se lance à sa poursuite.





DISTRIBUTION :

C'est un Louis de Funès en pleine forme que l'on retrouve en auteur de pièces de théâtre à succès. Le très nerveux Antoine Brisebard est vraiment un personnage idéal pour le jeu de notre comique préféré. Louis peut développer ses gags à sa manière inimitable pendant toute la durée du film puisqu'il est présent sans interruption du début à la fin.

Claude Gensac est désormais l'épouse de Louis de Funès à l'écran. On se s'étonnera donc pas de la voir à l'œuvre dans le rôle de Sylvie Granuda, épouse Brisebard, comédienne de théâtre et actrice fétiche de son mari, qui écrit ses pièces spécialement pour elle.

L'inspecteur Ducros, l'as de la police qui arrête tous les coupables, bénéficie de l'interprétation comme toujours exceptionnelle de Bernard Blier. De Funès et lui sont cette fois-ci bel et bien face à face, tout comme dans Le Grand Restaurant, après avoir également participé tous deux aux Bons Vivants quelques années plus tôt, mais dans des sketches différents.

Preuve que Louis de Funès était le maître absolu du tournage, la plupart des acteurs dont partie de ses fidèles. A commencer par Michel Galabru, l'adjudant Gerber des Gendarme, que l'on découvre en artisan-maçon peu doué : les fondations de la gloriette, qui devaient durer deux ans, n'ont pas tenu trois jours...

Guy Tréjean, un ancien de Pouic-Pouic, tient le rôle de maître Colas, l'avocat et ami d'Antoine, et Christiane Muller le même rôle de domestique qu'elle avait dans Les Grandes Vacances. C'est justement dans ce film que Louis avait déjà croisé Ferdy Mayne, acteur germano-britannique qui décèdera en 1998 de la maladie de Parkinson. Il joue ici un industriel marié à une femme joyeusement alcoolique, interprétée par une autre vieille connaissance de Louis : Yvonne Clech avait été son épouse dans Faîtes sauter la banque.

Florence Blot est l'inénarrable Mme Cramusel, qui fait visiter la maison aux Grinder. On ne sait pas s'il s'agit d'une amie des Grunder, d'une voisine serviable ou si elle travaille pour une agence immobilière, toujours est-il qu'elle tient visiblement à ce que la transaction aboutisse...

Du côté des truands, c'est un trio hautement funésien qui est aux commandes avec les duettistes Dominique Zardi (Leduc) et Henri Attal (Grand Louis), ainsi que Jean Droze, que l'on ne peut identifier dans le noir puis sous le rideau de la douche, mais a tenu le rôle de Riri.

Et les forces de l'ordre ? Hormis Bernard Blier, c'est Jacques Marin qui donne vie à Andrieu et Carlo Nell à Plumerel. Paul Préboist, pour qui il y avait toujours une place sur les films de Louis, c'est le brigadier qui ramène la malle des Brisebard. Son frère Jacques Préboist fait office d'autre gendarme. Quant à la jolie Micheline Luccioni, elle est épatante en amie de Sylvie. La pauvre Françoise, en pleurs suite au départ de son mari du domicile conjugal, a vite fait de se consoler avec maître Colas, après avoir bu quelques bons verres de vin rouge...





TEMPS FORTS :

Pour ceux qui préfèrent les films à grand spectacle tournés en décors naturels, Jo ne sera pas leur De Funès préféré. En revanche, si l'on s'en tient au burlesque et à la performance pure, ce film est incontestablement un must de son acteur principal, qui offre un festival ininterrompu de gags et de situations comiques délirantes.

Commençons fort avec la meilleure scène du film, cette conversation entre Antoine et Sylvie :

« Sais-tu où est passé le rideau de la douche ? (celui dont Antoine s'est servi pour envelopper le cadavre) C'est toi qui l'a enlevé ?
-Non... Ah ! Oui ! Je l'ai donné.
-A qui ?
-Eh ! Bien ! Je l'ai donné... je l'ai donné à un pauvre.
-A un pauvre ?
-Oui... Il est passé... Il cherchait des vêtements chauds.
-Alors tu lui as donné le rideau de la douche ?
-Oui ! Comme il pleuvait, je me suis dit...
-Tu t'es dit ?
-Je me suis dit... que ça pourrait lui servir d'imperméable. Il se l'est mis sur la tête et il est parti comme ça, en claudiquant... »


Beaucoup d'autres moments forts peuvent être résumés par leurs dialogues :

Brisebard et M. Tonelotti, alors qu'Antoine attendait M. Jo pour le tuer et le faire disparaître sous les fondations de la gloriette :

« Je me suis habillé pour aller voir vos merveilleuses fondations !
-Ah ! C'est curieux, on a eu la même idée... Mais figurez-vous que je viens de découvrir quelque chose de pas très catholique.
-Quoi donc ?
-Figurez-vous qu'on a creusé un trou dans mon trou !
-Dans quel trou ?
-Dans mon propre trou. Et pas n'importe quel trou. C'est bien simple, on pourrait y faire tenir un bonhomme debout.
-Mais qui a bien pu faire ça ?
-Je ne sais pas.
-Peut-être un de vos ouvriers, pour se détendre ?
-Pour se détendre ? En tous cas, j'ai passé un quart d'heure pour le reboucher.
-Reboucher quoi ?
-Le trou.
-Quel trou ?
-Le trou qu'il y avait dans mon trou !
-Mais pourquoi vous avez fait ça ? … Donnez-moi la pelle !
-Non ! C'est ma pelle, je la garde ! »


Prise de contact entre Brisebard et l'inspecteur Ducros :

« Connaissez-vous Monsieur Jo ?
-Qui ?
-MONSIEUR JO !
-Monsieur Jo... Non... Je ne vois pas... Attendez, je cherche...
-Eh ! Bien ! Cherchez mieux ! »

(La tête de De Funès lorsqu'il fait semblant de chercher !)

Après sa confession à l'inspecteur, Antoine s'inquiète de savoir si les noms des victimes de M. Jo seront publiés dans les journaux :

« Non ! Sauf un !
-Lequel ?
-Celui de l'assassin.
-Parce qu'il a été assassiné ?
-Oui !
-Mais vous n'en êtes pas sûr ?
-On l'a retrouvé mort, étendu sur la carpette !
-Quoi ? Où ça ?
-Chez lui, à Bagnolet !
-Mais c'est pas ici ?
-Non ! Allez ! Au revoir, et ne vous inquiétez pas ! Je m'y connais en assassins : vous n'avez pas le physique ! »
-Mais qui est-ce que j'ai bien pu fourrer sous le kiosque ? »


Toute la séquence qui suit est hilarante, avec Brisebard qui s'inquiète dès qu'il entend parler d'une personne disparue :

Antoine, Sylvie et son amie Françoise :

« Qu'est-ce qui se passe ?
-Son mari a quitté le domicile conjugal.
-Quand ça ?
-Mardi soir.
-Mardi soir ? Mais il faut retrouver !
-Mais je l'ai retrouvé. Je l'ai fait surprendre en flagrant délit d'adultère.
-Quand ?
-Hier soir !
-Ah ! Ben alors, ça va très bien ! Et Bigeard, qu'est-ce qu'il devenu, Bigeard ?
-Voyons, Antoine, il est mort il y a deux ans !
-Alors, c’est très bien !
-Décidément, ton mari a un sens de l'humour assez particulier, moi j’aime mieux m'en aller... »


Au téléphone :

« Allô ! Tata ? C'est Toitoine ! Comment va tonton ? Il est au lit avec quarante de fièvre ? Alors, tant mieux ! »

Apprenant qu'un ouvrier plombier devait passer chez lui mardi soir, Antoine croit qu'il s'agit de sa victime :

« Qu'est-ce qui pouvait l'arriver de pire ? Un brave ouvrier plombier qui venait faire des heures supplémentaires pour nourrir sa famille... Allô ? Madame Bouiller ? L'ouvrier plombier qui devait venir mardi soir, il avait des enfants ? Six ? Mon Dieu, c'est horrible ! Comment ? Il n'a pas pu venir ? Vous en êtes sûre ? Il est à côté de vous ? Alors, embrassez-le pour moi, Madame Bouiller ! Très fort ! Et vous aussi, je vous embrasse, Madame Bouiller ! Comment ? Non, je vais très bien ! »

Alors qu'il s'est décidé à vendre la maison aux Grunder, Brisebard apprend avec stupéfaction que ses acquéreurs veulent faire sauter le kiosque à la dynamite et à la place creuser une piscine ! Sylvie ne comprend pas son revirement, mais la foudre va se charger de régler le problème en rendant caduque la cachette sous la gloriette.

La nouvelle cachette est donc une statue. Sylvie est stupéfaite en la découvrant, d'autant plus que son mari prétend qu'il s'agit du portrait de sa grand-mère quand elle avait seize ans ! Elle songe sérieusement à faire examiner Antoine par un médecin.

Le lendemain, Antoine et maître Colas :

« Que penses-tu de l'histoire de Monsieur Jo ?
-Je pense que c'est d'une banalité, un fait divers comme on en lit tous les jours dans les journaux !
-Je ne crois pas, sinon l'inspecteur Ducros ne serait pas sur le coup.
-L'inspecteur Ducros, mais c'est pas un ténor. C'est pas un ténor !

(Ducros vient d'entrer dans la pièce dans le dos de Brisebard. Maître Colas l'a vu et essaie de tendre la perche à son ami)
-Ducros ? Il arrête tous les coupables !
-Ducros, c'est une musculature. Tout est là
(il montre ses bras), et là (il montre sa tête), il n'y a rien !
-Ducros ? C'est un type remarquable !
-Moi, je le connais mieux que toi. Nous sommes allés à l'école ensemble, et on se tutoie avec Ducros. Moi je lui dis « tu »!

(Ducros, ironique, embraye en donnant une tape dans le dos de Brisebard)
-Salut, Antoine, comment vas-tu ?
-Monsieur l'inspecteur ! Comment allez-vous ?
-Ben, alors ? On se tutoie plus ?
-Comment vas-vois ?... Comment vas-toi ? Euh !... Comment vas-tu ? »


Lorsque Sylvie comprend ce qui s'est passé, elle s'évanouit. Ducros questionne :

« Qu'est-ce qu'elle a ?
-Je vais être papa !
-C'est pour quand ?
-C'est pour quand quoi ?
-Le bébé !
-Je ne sais pas, moi : six mois, huit mois, douze mois... On n'est pas pressés ! »


La scène du représentant qui entre de force chez les Brisebard, qui plus est au mauvais moment, met le feu et crie « Au feu » parce qu'il est incapable de se servir de son extincteur de démonstration est également très amusante. Après que tout le monde se soit précipité pour éteindre l'incendie avec de l'eau, il envoie par mégarde la neige carbonique sur le visage de l'inspecteur Ducros !

Les Brisebard finissent par placer le cadavre dans une malle qu'ils chargent dans la camionnette de Tonelotti, mais celui-ci choisit ce moment pour démarrer sans crier gare. Complètement ivre, il conduit en zigzags et la malle tombe sur le bitume. A leur retour chez eux, Antoine et Sylvie trouvent les gendarmes :

« Ah ! M. Brisebard ! Cette malle est bien à vous ?
-Non !
-Mais si ! Regardez, il y a votre nom écrit sur l'étiquette...
-Ah ! Oui...
-Elle était tom... Elle avait chu sur la route, alors nous sommes permis de vous la rapporter... »






POINTS FAIBLES :

Pas vraiment de points faibles dans ce film au rythme constant. Peut-être les scènes où Antoine et Sylvie cherchent à dissimuler le macchabée sont-elles un rien trop longues. On peut aussi être surpris par les propos de Sylvie, qui affirme trouver le kiosque « affreux ». Mais alors pourquoi en a-t-elle fait l'acquisition ?...





ACCUEIL :

Sans doute encore déçu par les films de Serge Korber, le public n’a pas fait un triomphe à Jo, qui ne dépasse pas les deux millions et demi d’entrées en France. Ce score est évidemment décevant pour Louis de Funès, habitué à une moyenne de l’ordre du double.

On rencontre sur le net des explications toutes trouvées de la part de prétendus experts en cinéma : le film serait « à oublier », réservé aux seuls fans de Louis de Funès. Il y a un aspect véridique dans cette explication : que le film soit à oublier est ridicule, mais qu’il soit avant tout destiné aux fans n’est pas totalement faux.

Les fans sont évidemment plus connaisseurs que le grand public, et savent apprécier à leur juste valeur les meilleurs films de leur idole. Tout le contraire du grand public, car si on analyse la filmographie de Louis, on constate que ce sont comme par hasard la série des Gendarme, Le Corniaud et La Grande Vadrouille, films souvent intéressants mais tout de même parmi les plus « franchouillards » de De Funès, qui ont connu les plus grand succès au box-office, donc ont su attirer le grand public en sus des fans de base…




SYNTHESE :

Malgré ses 57 ans, superbe performance de Louis de Funès, bien secondé par Bernard Blier et Claude Gensac.


Dernière édition par Phil DLM le Lun 28 Jan 2013 - 22:46, édité 1 fois
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Message  séribibi Lun 28 Jan 2013 - 22:41

Trés belle critique.
Probablement mon préféré de De Fufu !
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Message  séribibi Lun 28 Jan 2013 - 22:43

(.../...)
La scène du rideau de la douche, que tu as citée, est une des plus drôles de "Jo" ! Razz
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Message  phildlm Lun 28 Jan 2013 - 22:49

séribibi a écrit:(.../...)
La scène du rideau de la douche, que tu as citée, est une des plus drôles de "Jo" ! Razz
Absolument, elle est irrésistible. Pour le commentaire, ce que je regrette c'est qu'il ne puisse retranscrire les effets comiques de De Funès, indescriptibles. Ceux qui ont vu le film comprennent tout de suite, mais ceux qui ne ne l'ont pas vu ne pourront imaginer à quel point ce dialogue est rendu drôle par le génie de Fufu.
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Message  Estuaire44 Lun 28 Jan 2013 - 22:59



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Message  séribibi Lun 28 Jan 2013 - 23:11

Merci Estuaire pour le film en intégral (A propos, la scène du rideau de la douche à 27'36'') et le document de tournage sur Jo Very Happy


De Funès : - "M. Tonelotti, pourriez-vous me jurer que le trou peut être fait ce soir ?"
Galabru : - "Ce soir dans 200 ans !"
De Funès : - "Comment ça ce soir dans 200 ans ??!??"
Galabru : - "Euh non excusez-moi, je veux dire ce soir pour 200 ans !"
Razz
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