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Sandra Bullock

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Sandra Bullock - Page 3 Empty Re: Sandra Bullock

Message  Camarade Totoff Mer 7 Sep 2016 - 10:21

Le droit de tuer ? (A time to kill)  ***

Résumé
Mississippi, dans les années 1960. Accablé par la douleur après le viol de sa fille par deux hommes blancs, un père noir décide de faire justice lui-même. Accusé de double homicide, il risque la peine de mort.

Critique
Un film aux thèmes très forts, aux discours puissants et qui résonnent encore aujourd’hui. Il est malheureusement en partie desservi par sa mise en scène.

Le départ ne saurait être plus tranché : deux Blancs éméchés, poussiéreux et braillards ; une communauté noire paisible, bien tenue, presque silencieuse. La suite est d’une grande brutalité ; on ne voit rien évidemment mais c’est très brouillon comme mouvement de caméra. On a plus l’impression que le réalisateur s’agite plutôt qu’il ne suggère. La musique est à cet instant absolument tragique. Le shérif (noir) arrête les coupables mais, avant qu’ils ne soient présentés au juge, le père, Carl Lee Hailey les abat ! Filmée au ralenti avec une chanson triste en illustration, la scène fait d’autant plus ressortir le bruit des coups de feu. Arrêter le meurtrier ne sera là non plus pas compliqué.

Le cadre a été posé même si on peut regretter le temps qu’il a fallu pour cela. Le réalisateur va prendre un temps considérable encore pour poser les enjeux (qui sont pourtant clairs), essayer de travailler son atmosphère (sans grande réussite) et en faisant parler ses acteurs ; en les faisant vraiment beaucoup parler. Des tunnels de dialogue. Certains sont importants mais d’autres auraient pu être raccourcis ou fusionner. Les échanges entre Jack Brigance et Lucien Wilbanks (un bon Donald Sutherland) auraient gagné à être condensés. On a bien compris que ce dernier est le mentor du premier, qui le pousse à aller de l’avant mais on s’ennuie ferme. Le scénario rajoute aussi la présence du Klu Klux Klan qui ne sert qu’à dramatiser une histoire qui n’en a pas besoin – elle est suffisamment forte comme cela – et à nous servir soit des dialogues nauséeux entre des mecs répugnants (et Kiefer Sutherland en compose un bien poisseux quoique intellectuellement limité, ce qui le rend caricatural) ou des scènes de violence (tabassage, menaces, incendie etc.). Il eut été bien plus profitable de ne se concentrer que sur un des deux aspects du film : soit la présentation d’un milieu marqué par un profond racisme (adapter Faulkner par exemple) soit un procès sur la question raciale. Mêler les deux alourdit le film.

On a donc perdu une heure quand le procès s’ouvre. Quelles sont les forces en présence ? Pour l’accusation, le procureur est Rufus Buckley incarné avec maestria par Kevin Spacey. L’acteur donne corps à un homme ambitieux, habile et manipulateur mais dont on ne saura jamais vraiment ce qu’il pense. L’entendre parler des statistiques raciales fait froid dans le dos car Buckley pèse la question en terme d’influence sur un jury et non comme une question en soi. La défense est assurée par Jack Brigance et Matthew McConaughey montre déjà son talent. Les limites du jeune avocat ne sont pas oubliées et l’on n’est pas surpris qu’il faille (plusieurs fois) qu’on le pousse en avant. On se construit avec les autres, soit. C’est par contre un peu beaucoup que de mentionner qu’il n’a que peu de clients et boit beaucoup. Le voir recevoir au petit matin Helen avec la gueule de bois n’apporte pas grand-chose. Helen ? Une étudiante brillante qui a (lourdement) insisté pour rejoindre Jack et l’aider. Sandra Bullock n’apparaît qu’au bout d’une demi-heure et n’intervient réellement que dans la seconde partie du film. Que son nom arrive en premier au générique n’empêche pas que ce soit Matthew McConaughey la star du film. On a également du mal à imaginer l’actrice en « étudiante ». Qu’il faille qu’elle insiste trois fois pour être engagée n’est qu’un exemple de plus du temps perdu par le film. Par contre, Sandra apporte une belle énergie et la présentation d’Helen ne manque ni d’enthousiasme ni d’humour et l’entendre défendre l’abolition de la peine de mort (que Jack en soit un partisan ne sert à rien sinon à pouvoir poser le débat et permettre un échange pas inintéressant en soi d‘ailleurs) est particulièrement fort. Le président du tribunal est quand à lui incarné avec autorité et aisance par le grand Patrick McGoohan. Hautain, mais jamais méprisant, l’acteur nous donne à voir un homme partial, sûr de lui-même mais suffisamment honnête pour laisser se dérouler le procès. Quant à l’accusé, c’est Samuel L. Jackson qui le joue et l’acteur est impressionnant de force et de charisme. Il donne corps à la douleur de Carl mais, plus encore, il lui donne une dignité (scène avec le « groupe de soutien » ).

Moment imposé : le héros est tellement plongé dans son affaire qu’il néglige le reste. Par contre, le film n’a pas tort de montrer qu’une affaire de ce genre ne peut pas être extraite de son substrat social (ce qui sera rappelé avec force dans la plaidoirie finale de Jack) et qu’elle a nécessairement des conséquences et des répercussions sur la vie des personnes. Il est appréciable de voir la famille Brigance secouée mais pas coulée et Ashley Judd est très émouvante dans son rôle d’une épouse aimante, qui flanche dans les moments très durs mais qui n’abandonne pas son mari et saura être présente au moment où il aura besoin d’elle. Merci aussi de nous avoir épargné une romance qui aurait été inappropriée entre Jack et Helen. Qu’ils soient attirés l’un par l’autre est compréhensible (et qui peut résister aux beaux yeux de Sandra Bullock ?) mais le scénario joue la responsabilité des personnages. Les acteurs jouent bien la corde raide mais on peut quand même dire qu’il y a du mou dans la corde à noeuds. Joel Schumacher est incapable de garder l’intensité d’une scène très longtemps et le nombre de moments qui manque de nerfs est impressionnant.

Le déroulement du procès appartient au déjà-vu avec ses coups fourrés, ses retournements de situation etc. et un épisode de l’excellente série New York Police Judiciaire en montre autant sinon davantage en 42 minutes. Kevin Spacey est impeccable à démonter son rival mais qui s’énerve aussi quand les choses lui échappent. Hormis la plaidoire finale de Jack vraiment impressionnante, c’est bien Buckley qui tient la barre dans cette partie. Matthew McConaughey se défend certes, mais face à Kevin Spacey et Patrick McGoohan, il ne pèse pas lourd ! Ce qui est précisément l’effet recherché et ces scènes sont très crédibles. Ici, peu d’effets et c’est efficace. Dommage, encore une fois, de perdre son temps avec des a-côtés sans grand intérêt.

La plaidoirie finale de Jack est le moment clé de la fin du film et elle n’est pas manquée. Filmé en gros plan, Matthew McConaughey est émouvant, profond et dégage une véritable force. Avec intelligence (ça lui arrive), Joel Schumacher insère des plans sur Buckley que l’on sent mal à l’aise et qui comprend qu’il est en train de perdre le procès. Excellente idée que de ne pas avoir filmé les délibérations et de nous faire vivre le verdict avec ceux qui attendent dehors. La toute dernière scène est peut être par contre un brin moralisatrice ou guimauve mais elle ne manque pas non plus d’intérêt.

Anecdotes :
Sortie US : 13 juillet 1996. Sortie en France le 13 novembre 1996
On notera la pudeur de la traduction française. Quand le titre original est affirmatif, celui en français est interrogatif.
Le film est l’adaptation du roman Non coupable de John Grisham. A noter que le titre original du roman et le titre original du film sont les mêmes.
Joel Schumacher : réalisateur, scénariste et producteur américain, il débute dans le cinéma en faisant du design de costumes. Son premier film est La femme qui rétrécit (1981) et son premier succès St Elmo’s Fire (1985). On lui doit ensuite L’Expérience interdite (1990), Le Client (1994), Batman Forever (1995), Batman et Robin (1997). Ce dernier est un lourd échec qui interrompt la saga pour un long moment. Par la suite, il va réaliser Phone Game (2002), Le fantôme de l’Opéra (2004), Le nombre 23 (2007). Effraction (2011) est son dernier film.
Akiva Goldsman : scénariste et producteur américain, il a surtout travaillé avec Joel Schumacher et Ron Howard (Un homme d’exception, en 2001, lui rapporte l’Oscar du meilleur scénario adapté). Il a aussi scénarisé et produit la série Fringe (2008-2013).
Matthew McConaughey/Jack Tyler Brigance : acteur américain, il est révélé par le film Génération rebelle (1993). Le droit de tuer ? est son second rôle. Il enchaîne avec Amistad (1997) puis En direct sur Ed TV (1999). Il tourne ensuite principalement des comédies sentimentales (Un mariage trop parfait, 2001 ; Playboy à saisir, 2006) mais aussi Le Règne du feu (2002). Il se redonne du souffle avec La défense Lincoln (2011), Bernie (2012). En 2013, sa performance dans Dallas Buyers Club lui vaut l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur. Il enchaîne avec Insterstellar (2014). La même année, il participe à la première saison de True Detective.
Samuel L. Jackson/Carl Lee Hailey : acteur américain, il tourne depuis 1972. Sous la direction de Spike Lee, il décroche la Palme de meilleur second rôle masculin pour Jungle Fever (1991). C’est son rôle de tueur dans Pulp Fiction (1994) qui en fait une star. Vedette de Tarantino, il tournera sous la direction de celui-ci dans Jackie Brown (1997), Kill Bill vol. 2 (2004), Django Unchained (2012) et Les Huit salopards (2016). Il a égalment tourné dans Star Wars (1999, 2002, 2005), Shaft (2000), Cleaner (2008), Kingsman, services secrets (2015). Depuis 2008, il incarne principalement Nick Fury dans les films de la franchise Avengers.
Oliver Platt/Harry Rex Vonner : acteur canadien, il a joué dans L’Expérience interdite (1990), Proposition indécente (1993), La courtisane (1998), Lake Placid (1999), Mafia Parano (2000), Frost/Nixon (2008), 2012 (2009), Love et autres drogues (2010). Il a également tourné pour la télévision : Deadline (2000-2001), Huff (2004-2006), Nip/Tuck (2007-2008), Chicago Police Department/Chicago Med (2015).
Kevin Spacey/Rufus Buckley : acteur américain, il s’intéresse au théâtre, s’initie au stan-up et à l’imitation. En 1986, il débute au cinéma dans La brûlure. Son premier véritable rôle est dans la comédie Pas nous pas nous (1989). Il participe ensuite à Henry and June (1990). Jeux d’adulte (1992) en fait un acteur de premier plan. Il devient une star avec Usual Suspect (1996) qui lui vaut l’Oscar du meilleur second rôle. Suivront L.A Confidential et Minuit dans le jardin du bien et du mal (1997). En 2000, il obtient l’Oscar du meilleur acteur pour American Beauty. En 2006, il tourne dans Superman Returns puis Les Chèvres du Pentagone (2009). Kevin Spacey n’a pas boudé la télévision puisqu’on l’a vu dans Equalizer (1985), Un flic dans la Mafia (1988, 8 épisodes) et, bien sûr, House of Cards (depuis 2013).
Donald Sutherland/Lucien Wilbanks : acteur canadien, d’abord DJ pour des radios locales, il s’inscrit à la Royal Academy of Dramatic Art de Londres et monte sur les planches. Il tient son premier rôle au cinéma avec un film d’horreur italien, Le château des morts-vivants (1964) avant d’avoir un premier grand rôle dans Les Douze salopards (1967). Il se fait remarquer avec le succès de la comédie MASH (1970). En 1976, il est le Casanova de Fellini dans le film éponyme. Suivront, par exemple, L’invasion des profanateurs (1978), JFK (1991), Buffy, tueuse de vampires (1992), Space cowboys (2000), Retour à Cold Mountain (2003), Hunger Games (2012-2015). Il a également tourné pour la télévision : Le Saint (1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1967), Dirty Sexy Money (2007-2009), Crossing Lines (2013-2015).
Kiefer Sutherland/Freddie Lee Cobb : fils du précédent, il est né à Londres mais vit à Toronto depuis 1975. Au cinéma, il a joué dans Comme un chien enragé (1986), L’expérience interdite (1990), Les trois mousquetaires (1993), Phone Game (2003), Mirrors (2008), Melancholia (2011), Pompéi (2014). Son rôle le plus connu est cependant celui de Jack Bauer dans la série 24 heures chrono (2001-2010, 2014).  
Patrick McGoohan/juge Omar Noose : acteur irlando-américain (1928-2009), il a tourné tant pour le cinéma que pour la télévision. Il débute avec Les briseurs de barrages (1954). On le retrouvera dans Destination Zebra (1968), L’Evadé d’Alcatraz (1979), Braveheart (1995). La télévision lui a fourni ses rôles les plus mémorables avec les séries Destination Danger (1961-1968), Le Prisonnier (1967-1968), Columbo (4 épisodes).
Ashley Judd/Carla Brigance : née Ashley Tyler Ciminella, cette actrice américaine, diplômée de français de l’université du Kentucky, débute sur les planches. Elle a tourné dans Heat (1995), Le Collectionneur (1997), Instinct meurtrier (2004), La chute de la Maison-Blanche (2013), Divergente (2014, 2015, 2016).
Charles S. Dutton/sheriff Ozzie Walls : acteur américain vu au cinéma dans Crocodile Dundee 2 (1988), Alien 3 (1992), Seven (1995), Gothika (2003) et vu à la télévision dans The L Word (4 épisodes) ou Esprits criminels.
Chris Cooper/Dwayne Lowell Loney : Christopher W. Cooper, acteur américain, débuta avec Matewan (1987). On l’a vu ensuite dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998), American Beauty (1999), Adaptation (2002 ; Golden Globe et Oscar du meilleur second rôle), Syriana (2005), The Town (2010), Un été à Osage County (2013).
Klu Klux Klan : souvent abrégé en KKK ou le Klan, organisation suprématiste blanche créée en 1865. Recréé après la Première guerre mondiale comme un lobby défendant les anglo-saxons blancs protestants (WASP en anglais), il disparaît officiellement en 1944. Dans les années 1950 et 1960, certains groupuscules s’en réclameront cependant.
Le film permet les retrouvailles entre Kiefer Sutherland et Sandra Bullock, quatre ans après La Disparue dans lequel l’actrice n’avait qu’un petit rôle (celui de la fiancée disparue justement).
Pour le rôle de Jake Brigance, les premiers choix étaient Kevin Costner, Val Kilmer, Brad Pitt, Alec Baldwin, Bill Paxton, Ralph Fiennes.
Paul Newman refusa le rôle de Lucien Wilbanks
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Message  Invité Mar 13 Sep 2016 - 14:46

La Saga Sandra Bullock, c'est parti sur Le Monde des Avengers, les trois premières chroniques de Camarade Totoff sont á découvrir en ligne :

Speed (1994) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sandra-bullock/speed

Traque sur Internet (1995) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sandra-bullock/traque-sur-internet

Le Droit de tuer ? (1996) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/sandra-bullock/le-droit-de-tuer
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Message  Camarade Totoff Mar 20 Sep 2016 - 16:14

Je vous prie de m'excuser mais suite à un incident technique (attaque virale), et en espérant pouvoir résoudre le problème ultérieurement, je ne suis pas en mesure de faire la critique du film "Le temps d'aimer" (et potentiellement de deux autres films).

Prochain film à venir : "Speed 2 : cap sur le danger".

Encore très sincèrement désolé.

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Message  Camarade Totoff Ven 23 Sep 2016 - 14:09

Speed 2 : cap sur le danger (Speed 2 : Cruise Control)  **


Résumé
Alors qu’Annie Porter et son nouveau compagnon Alex font une croisière, leur bateau passe sous le contrôle d’un fou dangereux.

Critique
Un film d’une insigne médiocrité, à peine sauvé grâce un peu à Sandra Bullock mais surtout grâce à Willem Dafoe et, pour partie, à Jan de Bont.

Ce qui pose problème au film c’est un manque de continuité entre les scènes. On a plus l’impression d’un catalogue de scènes plus ou moins spectaculaires que d’un film. Du coup, ça manque parfois de nerf mais, surtout, le film lasse très vite et ne parvient que rarement à nous captiver.

Premier problème, le temps d’exposition. Autant dans le premier Speed, le début permettait la personnalisation de la lutte entre Jack et le poseur de bombe, autant ici, ça ne sert à rien sinon à créer une tension entre Annie – qui a lamentablement mais avec humour raté son permis – et son compagnon, Alex, dont elle ignorait qu’il faisait partie de la brigade d’intervention de la police, le croyant flic à bicyclette sur la plage. Pour se faire pardonner, Alex lui offre une croisière. Pour expliquer ce changement dans le cœur d’Annie, le scénario joue la complicité avec le spectateur en citant le premier volet : une relation commencée dans l’intensité etc. .Pourquoi pas ? On est tout de même dubitatif sur les goûts de la jeune femme. Un deuxième policier, sans rire ? Et surtout énorme faute de casting que le choix de Jason Patric ! Doté du même charisme intense que la mouette morte, le pauvre garçon fait pâle figure à côté de sa chère et tendre. Et face à Willem Dafoe, quelle blague ! En outre, Sandra Bullock ne paraît pas vraiment emballée. Professionnelle, l’actrice jouera le jeu notamment dans les moments romantiques mais sera desservie par des répliques ineptes et une propension à faire passer son personnage pour une quiche. Elle ne la défendra que par intermittence ceci dit. En revanche, le méchant est de premier ordre. Willem Dafoe est prodigieux en dingue qui n’a rien à perdre et veut se venger. Il fait même davantage peur quand il sourit – un vrai sourire de requin blanc. Mais, il ne pourra pas créer d’étincelles avec Jason Patric.

Le bateau, donc, s’appelle le Seabourn Legend et c’est un classique bateau de croisière. Durant le dîner, un défilé de bijoux nous donne le mobile du crime mais tout est lent. Heureusement, Geiger (Willem Dafoe) se livre à d’étranges manœuvres qui ne présagent rien de bon mais, au moins, donne un semblant d’intérêt à des scènes qui s’étirent. Le premier moment dramatique c’est l’assassinat du capitaine. Willem Dafoe fait alors réellement peur et son visage est diaboliquement éclairé. La facilité avec laquelle Geiger donne le change juste après montre le talent de l’acteur.

Ce n’est que lorsque Geiger déclenche son sabotage (à 29’51 quand même) que le film s’anime. Le bateau tremble et l’effet catastrophe est bien rendu par une succession de désastres localisés. Juliano, le second, devenu capitaine (Geiger le pensait-il plus malléable ? Le choix d’éliminer le capitaine ne paraît pas très clair) doit ordonner l’évacuation. Sous la pluie et de nuit, la scène aurait pu avoir de la force mais elle dure trop longtemps comme si Jan de Bont essayait de meubler en étirant les scènes d’un scénario trop faiblard. On nous rajoute même du pathos avec la disparition d’une jeune fille sourde avec qui Alex – qui connaît la la langue des signes – a noué un contact. Pour le coup cela fonctionne. En outre, la mère éplorée est jouée par Loïs Chiles qui réussit à crée de l’émotion sans trop en faire. Elle intervient de temps en temps ; donc sans effet de lassitude. Dommage qu’on nous l’ait d’abord présenté comme une mère tant qu’assez sévère.

Le sauvetage de passagers piégés dans un canot de sauvetage rendu fou est un passage très nerveux et la chute de plusieurs d’entre eux assez violent. Mais la scène est longue (près de 10 minutes). Puis, soudain, le bateau se dirige droit vers l’île de Saint-Martin ! Qu'il y ait un but (au sens propre comme au figuré) donne de la tension. Détail révélateur (voir anecdotes), la communication radio entre le psychopathe et le héros mais le choix désastreux de Jason Patric donne un effet asymétrique : Geiger est âpre, violent, il est amer d’avoir été viré à cause d’une santé qui se dégrade à cause de ses conditions de travail (pour le coup, la résonnance est très moderne) et l’autre lisse comme une vitre. A pleurer.

Autre mauvaise idée, séparer Alex et Annie. C’est la symbiose entre les deux qui créait une connection entre eux et le spectateur dans le premier opus. Ici, chacun sa route, chacun ses problèmes. Il n’est pas exclu que le changement de statut de Sandra Bullock ait conduit à une réévalution du personnage d’Annie. Il fallait trouver des choses à faire au personnage sans le dénaturer totalement (ce n’est pas Wonder Woman non plus !). Pourquoi pas sauver des passagers coincés ? C’est crédible en effet et l’actrice, qui retrouve un peu de couleur, trouve même le moyen de nous faire rire quand, pour ouvrir une porte coincée, Annie manie la tronçonneuse en la levant bien haut !

La confrontation physique entre Geiger et Alex tourne court ; le fou s’échappe non sans avoir ridiculisé le policier. A nouveau Willem Dafoe écrase son partenaire de tout son talent ; derrière sa vitre fêlée Geiger ricane comme une gargouille menaçante. Le sauvetage d’Alex, piégé par des flammes, est toutefois bien mené. Au bout d’une heure et dix minutes, retour à l’air libre. Avec un pétrolier en point de mire ! Geiger contrôle le bateau et l’a lancé contre le tanker ! Voilà un moment « speed » avec une véritable tension et un brin d’angoisse ! C’est grâce à une idée d’Annie qu’Alex réussira à freiner le bateau : bloquer une hélice !

Malheureusement, le film retombe dans un travers bien connu : tranformer l’héroïsme en demoiselle en détresse. Que Sandra Bullock n’ait plus précisément le profil est passé par pertes et profil. Et ça nous fait encore un clin d’œil avec le premier opus. Comparaison n’est pas raison mais Willem Dafoe tient bon la barre face à Dennis Hopper. Mais Jason Patric n’est pas Keanu Reeves donc avantage à Hopper. Le scénario va parvenir à limiter les dégâts en minorant la fuite de Geiger avec Annie au profil de la tentative d’Alex, de Juliano et du chef opérateur de détourner le bateau du pétrolier.

Tout le passage est très bien fait, vraiment nerveux et tendu et Jan de Bont le maîtrise à la perfection. Le pétrolier évité, pourquoi pas lancer le ferry sur un port bondé ? Mais là, c’est trop. D’autant que, sentant sans doute la lassitude engourdir ses spectateurs, le réalisateur parsème cette lancée de saynètes humoristiques complètement inappropriées et qui consternent plus qu’autre chose. Un membre d’équipage aura même cette phrase : « Non, pas encore, y’en a assez ». Tu l’as dit !

On se réveille quand le bateau percute l’île. La scène est certes spectaculaire mais c’est du sous Michael Bay. Revenons à Annie, elle s’échappe, Geiger la rattrape, Alex les poursuit (scène hallucinannte d’un canot à moteur coursant un hydravion et Alex s’agrippant à l’avion à l’aide d’une canne à pêche – la pêche au gros mais quand même) et sauve Annie. Le méchant finira mal et les amants seront réunis. Un final quasiment de conte de fée pour un film qui n’aurait soit jamais dû être réalisé soit dû s’appeler autrement !

Anecdotes :
Sortie US : 13 juin 1997 Sortie France : 23 juillet 1997
Le film a rapporté 165 millions de dollars de recettes pour un budget de 110 millions. A titre de comparaison, le premier volet avait coûté 30 millions et rapporté 352 millions.
Jan de Bont réalise cet opus. Il avait déjà tourné le premier.
Au scénario, on retrouve Graham Yost et Jan de Bont. S’ajoutent Randall McCormick et Jeff Nathanson. Ce dernier a notamment écrit Rush Hour 2 (2001), Arrête-moi si tu peux (2002), Le Terminal (2004), Rush Hour 3 (2007), Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (2008), Men in Black 3 (2012).
Le film remporta le Razzie Awards du pire remake.
Le titre québécois est savoureux : Ça va clencher.
Initialement, Jan de Bont ne pensait pas que Speed pourrait avoir une suite. Il fut obligé d’y souscrire après le succès du premier opus.
De nombreuses idées furent lancées dont celle d’un avion qui ne peut pas monter au-dessus d’une certaine altitude sans exploser. Finalement, de Bont se servit d’un cauchemar personnel, celui d’un bateau de croisière entrant en collision avec une île.
Le scénario avait été imaginé pour être le troisième opus de Die Hard. Il a finalement été retravaillé.
Dans une interview en 2000, Sandra Bullock a dit du film qu’il était un des « plus gros paquet de m…jamais fait ».
Sandra Bullock a accepté de tourner dans ce film pour avoir le financement de Ainsi va la vie, projet qui lui tenait à cœur.
Avant de faire ce film, l’actrice avait peur de l’eau.
Festival de répliques pas du tout tendancieuses. Quand Alex parle de la taille de la cabine, Annie lui répond que ce n’est pas la taille qui compte. Elle enchaîne sur un « Tu veux faire bouger le gros paquebot avec moi » !
Geiger est malade à cause du cuivre. Un compteur Geiger permet de repérer du métal.
Gary Oldman a refusé le rôle du méchant, préférant jouer dans Air Force One.
Matthew McConaughey a été évoqué pour le rôle d’Alex ainsi que Jon Bon Jovi et Christian Slater.
Joe Morton reprend le rôle qu’il tenait dans le premier film.
Jason Patric/Alex Shaw : acteur américain, il débute en 1986 (Solar Babies) avant de se faire remarquer dans Génération perdue (1987). On le voit ensuite dans La Bête de guerre (1988), Sleepers (1996), Dans la vallée d’Elah (2007), The Yellow Birds (2016)
Willem Dafoe/John Geiger : acteur américain, il débute au théâtre qu’il pratique toujours. Il obtient son premier rôle dans La Porte du Paradis (1980) avant d’enchaîner avec Les Prédateurs (1983). Par la suite, on le verra notamment dans Platoon (1986), La Dernière tentation du Christ (1988), Né un 4 juillet (1989), Le Patient anglais (1996), eXistenz (1999), American Psycho (2000), Spiderman (2002), Spiderman 2 (2004), Inside Man : l’homme de l’intérieur (2006), Spiderman 3 (2007), L’affaire Farewell (2009), John Carter (2012), The Grand Budapest Hotel (2014)
Temuera Morrison/Juliano : acteur néo-zélandais, il a joué dans L’Ame des guerriers (1994), L’île du docteur Moreau (1996), 6 jours, 7 nuits (1998), Vertical Limit (2000), Star Wars épisode III (2005), Tracker (2011).
Michael G. Hagerty/Harvey : acteur américain, vu notamment dans Dick Tracy (1990), Austin Powers 2 (1999) et à la télévision dans Grey’s Anatomy (2013).
Loïs Chiles/Céleste : actrice américaine, célèbre pour avoir été James Bond Girl (Moonraker, 1979), elle a aussi tourné dans Gatsby le Magnifique (1974), Mort sur le Nil (1978), Creepshow 2 (1987). On a pu la voir aussi à la télévision : Dallas (1982-1983), Arabesque (1990), Flipper (1995), Les Experts (2005).
Enrique Murciano/Alejandro : acteur américain d’origine cubaine, Speed 2 est son premier film. Au cinéma, il jouera dans Traffic (2000), La chute du faucon noir (2001), Miss FBI : Divinement armée (2005, où il retrouve Sandra Bullock), La planète de singes : l’affrontement (2014). Il est aussi présent à la télévision : Le Caméléon (1999), FBI : Portés Disparus (2002-2009), Les Experts (2 épisodes, 2009), NCIS (3 épisodes, 2011), Bloodline (2015).
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Message  séribibi Ven 23 Sep 2016 - 15:00

Très bonne critique.
Serais-je le seul à apprécier ce volet et à nettement le préférer au 1er ?
Nota : le budget du film était de 150 MD si ma mémoire est bonne.


Dernière édition par séribibi le Ven 23 Sep 2016 - 15:03, édité 1 fois (Raison : Nota)
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Message  Dearesttara Ven 23 Sep 2016 - 15:08

Au Camarade : Graham Yost n'est crédité qu'en tant que créateur des personnages revenus dans le 2 (Annie et McMahon), il n'a pas participé au scénario. hein

A séribibi : J'ai écumé pas mal l'Internet depuis que tu en as fait la remarque. Il semble que tu es l'Élu, le seul à être de cet avis. Peut-être te rejoindrai-je quand je verrai le 2. Quoiqu'il en soit, le Camarade met 2 étoiles à un film qui a 3.7/10 sur Imdb, c'est méritoire.
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Message  Camarade Totoff Ven 23 Sep 2016 - 16:30

Dearesttara a écrit:Au Camarade : Graham Yost n'est crédité qu'en tant que créateur des personnages revenus dans le 2 (Annie et McMahon), il n'a pas participé au scénario. hein

Emphyzème et coryza ! C'est complètement exact ! Double ration de knout ce soir !

Merci pour cette relecture attentive et vigilante.

J'ai corrigé mon texte et envoyé la bonne version à Steed.

Sur la note, j'ai longuement hésité entre 1 et 2. C'est Willem Dafoe qui a fait pencher la balance du côté du 2. Mais c'était tangeant.
Et puis je crois que j'ai un petit faible pour Sandra...
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Message  Dearesttara Ven 23 Sep 2016 - 16:56

Un faible pour Sandra, tiens, je ne l'avais pas remarqué... Laughing

séribibi a écrit:Très bonne critique.
Serais-je le seul à apprécier ce volet et à nettement le préférer au 1er ?
Nota : le budget du film était de 150 MD si ma mémoire est bonne.

Jan de Bont lui-même n'est pas très clair. Des rumeurs ont parlé d'un budget entre 135 et 160 MD, tandis que le réalisateur optait pour 110 MD, ce qui est l'info sans doute retenue par le Camarade dans sa critique.
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Message  Camarade Totoff Ven 23 Sep 2016 - 17:09

J'ai trouvé deux sources pour le chiffre de 110 millions de budget :

Allociné : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=10797.html

et jpbox-office: http://www.jpbox-office.com/comparaisons.php?id=3395&id2=4254

En revanche, Imdb parle d'un budget "estimé" de 160 millions. Ce qui n'épuise pas la controverse ! Mais, à ce niveau de naufrage, on n'est pas à dix millions près.
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Message  Camarade Totoff Ven 14 Oct 2016 - 14:31

Ainsi va la vie (Hope Floats) *

Résumé
Après avoir découvert en direct à la télévision que son mari la trompe avec sa meilleure amie, Birdie part avec sa fille Bernice retourner vivre chez sa mère. Elle y retrouve Justin, son ami d’enfance.


Critique
Un film d’une grande platitude, assez lent, sans surprise aucune, réalisé sans beaucoup d’imagination. Sandra Bullock et Gena Rowland sont les uniques attraits de cette comédie sentimentale qui ne rentrera pas dans les annales du genre.

Passé la séquence trash de la télévision – pour le coup, c’est rythmé et dynamique et Kathy Najimy est délicieuse en animatrice de talk qui aime la douleur des autres qui font ses audiences - qui rappelle des émissions poubelles qu’on ne citera pas et où Sandra Bullock compose une femme dont la vie se décompose en direct mais qui parvient à faire face, le récit ne quittera pas les rails d’une histoire bien balisée.

L’accueil de la mère de Birdie – quel prénom étrange ! – est chaleureux et, au vu de la déco de la maison, on espère une douce excentrique au petit grain de folie. Dommage, on ne l’aura pas mais Gena Rowand a suffisamment de métier pour rendre crédible et attachant son personnage de mère aimante mais qui n’est pas prête à laisser sa fille s’enfoncer dans le chagrin. Il faut la voir faire une leçon assez raide à Birdie qui est sur le point de se laisser écraser par sa peine. Sandra est juste à croquer lorsqu’elle nous rend palpable la ruine intime d’un être qui a vu son univers s’effondrer plus vite que Rome. Parvenant à se secouer, elle ira chercher du boulot même si « les anciens prix de beauté ne sont pas très demandés ». Ces deux passages sont symptomatiques du film : de bonnes idées, des dialogues pas mal écrits mais une lenteur, une langueur même qui plombe tout.

A 20’31, débarque Harry Connick Jr dans le rôle de Justin Matisse, l’ami d’enfance de Birdie. On sourit devant la ficelle du rendez-vous arrangé. Ça pourrait passer – la comédie sentimentale c’est comme le film d’horreur, il y a des passages obligés – mais, là encore, le manque de rythme de la caméra affadit la scène. En outre, dès que le spectateur voit arriver l’acteur, le scepticisme le gagne. Quoi ? C’est avec lui que l’héroïne va partir ? Harry Connick Jr est totalement dénué de charisme et qu’il puisse susciter l’amour de Sandra est improbable et hautement risible. Son sex appeal est tellement bas qu’une limande, à côté, c’est l’Everest ! Et la bande musicale est involontairement comique avec un côté sirupeux prononcé. Chabada bada tout ça !

Birdie se dégottera un boulot chez un photographe mais le pire c’est qu’on n’y attache guère d’importance comme à peu près à tout le reste. On a compris ce qui devra arriver et on attend en regardant d’un air distrait les péripéties qui composent (on n’osera pas dire « qui rythment ») le film. Un des rares moments où Forest Whitaker, qui est bien meilleur acteur, arrive à nous intéresser c’est un zoom progressif sur le couple vedette alors qu’ils parlent du passé et qu’il l’invite finalement « à sortir avec lui » (très collégien comme expression). La scène de la pêche n’a d’intérêt que par le sourire que Justin parvient à faire naître chez Birdie mais c’est Sandra que l’on remercie car l’actrice y mets du sien pour que l’on croit à ce personnage qui commence à croire qu’il aura une autre chance en amour.

Si les scènes romantiques convenues défilent, on comprend mal les scènes où Bernice – bonne prestation de Mae Whitman – a des problèmes avec d’autres élèves et en particulier avec une grosse fille aussi disgracieuse que bête. Entendre les enfants crier « Fight », même si le son est curieusement assourdie par une musique pas très appropriée, est un moment dur mais qui se révèlera sans suite alors quel intérêt ?

Il ne manque même pas les « rebondissements » dramatiques ! Le coup de froid entre les deux tourtereaux puis la mort de Ramona auraient pu être des moments de tension, d’émotions fortes. On en reste à la surface des choses. Pire ! Forest Whitaker procède à deux moments (la nuit « d’amour » et la mort) par de longues ellipses très dérangeantes parce qu’elles occultent beaucoup trop de choses et ne permettent surtout pas à l’émotion de s’installer. Gena Rowland aura réussi à en créer brièvement quand Ramona écoute la confession de sa fille qui s’est ennivrée auparavant (scène lamentable et mal jouée) : là, c’est fort et là on se sent secoué, touché par la douleur de Birdie qui aimait sa vie d’avant, qui aimait son mari et qui a si mal d’avoir tout perdu.

L’explication entre les deux ex-époux le jour de l’enterrement n’a d’intérêt que par l’amertume que Sandra insuffle dans les paroles de Birdie puis le réconfort que celle-ci apportera à sa fille brisée de voir ce père qu’elle chérissait tant lui tourner le dos pour aller vivre sa nouvelle vie. Il ira en effet très bien avec sa nouvelle femme ; ils sont aussi fades l’un que l’autre. Birdie, elle, saura trouver les mots pour dire à se fille qu’elle l’aime.

La fin du film arrive comme un soulagement mais on ne se quittera pas sans cette phrase à broder sur nos oreillers : « Donne à la vie une chance d’être belle et elle le sera ». Ailleurs peut-être mais pas dans ce film.

Anecdotes :
Sortie US : 29 mai 1998 Sortie France : 23 septembre
Le budget était de 30 millions de dollars. Le film en rapporta 78.
C’est le premier scénario de Steven Rogers. Il a ensuite écrit Ma meilleure ennemie (1998), Kate et Léopold (2001), PS : I love you (2007) et Love the Coopers (2015).
Sandra Bullock et Harry Connick Jr partageaient le même avion après une audition pour Ainsi va la vie, quand l’actrice a commencé à déboutonner sa chemise. L’acteur comptait apprendre s’il avait une chance de décrocher le rôle de Justin Matisse, mais elle l’a fait languir en lui disant qu’un « vrai cowboy » avait fait les essais. « Le vol était presque terminé et je n’arrivais à lui soutirer aucune information, se souvient Harry Connick Jr. Elle est assise là, à un mètre de moi et elle commence à déboutonner sa chemise et je me dis “OK, elle est canon…” Elle défait d’abord le bouton du bas, puis un autre et moi… Je suis marié, et tout… J’essaie de lui montrer ma bague ! » Mais cette dernière a ouvert sa chemise : sur son ventre, elle avait écrit « Tu as le rôle ».
C’est le premier film produit la boîte de production de Sandra Bullock, Films Fortis.
La chorégraphie du film est de Patsy Swayze, la mère de Patrick Swayze.
Le film est censée être une romance or il n’y a aucun baiser !
C’est le 2ème film de Forest Whitaker comme réalisateur. Il avait déjà tourné Waiting to Exhale (1995, inédit en France) et il tournera un 3ème film, Des étoiles plein les yeux (2004, avec Marc Blucas notamment)
Forest Whitaker : acteur, réalisateur et producteur américain, il est révélé par son interprétation du jazzman Charlie Parker dans le film Bird de Clint Eastwood (1988) qui lui a valu le prix d’interprétation masculine à Cannes. On a pu le voir dans Platoon (1986), Jeux d’adultes (1992), Prêt à porter (1994), Panic Room (2002), Le dernier roi d’Ecosse (2006, Oscar du meilleur acteur), Le Majordome (2013), Taken 3 (2015). Il a également tourné pour la télévision : Nord et Sud (1985-1986), La Treizième Dimension (2002), Urgences (2005), The Shield (2006), Criminal Minds : Suspect Behaviour (1 saison, 13 épisodes, 2011).
Harry Connick Jr/ Justin Matisse : acteur, producteur, chanteur et musicien américain, il débute en 1987 et rencontre le succès avec la bande original du film Quand Harry rencontre Sally (1989). Au cinéma, il a joué dans Independance Day (1996), Le Géant de fer (1999), Basic (2003), PS : I love you (2007), L’incroyable histoire de Winter le dauphin (2011). il tourne aussi pour la télévision : Will & Grace (2002-2006), New York Unité spéciale (depuis 2012).
Gena Rowland/Ramona Calvert : née Virginia Cathryn Rowland, elle fut l’épouse du réalisateur John Cassavetes (1929-1989) qui la fit tourner à plusieurs reprises : Shadow (1959), Un enfant attend (1963), Une femme sous influence (1974), Gloria (1980), Décroche les étoiles (1996, de Nick Cassavetes), Broken English (2007, de Zoé Cassavetes). Elle a également tourné pour la télévision : Alfred Hirchcock présente (1960), Suspicion (1962-1964), L’homme à la Rolls (1964), Annie, agent très spécial (1967), Columbo (1975), Numb3rs (2006), NCIS (2010)
Mae Whitman/Bernice Pruitt : actrice américaine, vue au cinéma dans Independance Day (1996), American Rhapsody (2001), Scott Pilgrim (2010). Elle est la voix originale de la Fée Clochette. On a pu la voir également à la télévision : Friends (1996), La vie à totu prix (1996-1999), JAG (1998, 2001), Les Experts (2004), Arrested Development (2004-2006), Bionic Woman (2007), En analyse (2008-2009), Parenthood (2010-2015)
Kathy Najimy/Toni Prost : actrice, humoriste et scénariste américaine d’origine libanaise, elle tourne pour le grand comme pour le petit écran. Au cinéma, on l’a vu dans Le Roi Pêcheur (1991), Sister Act (1992), Sister Act 2 (1993), La fiancée de Chucky (1998), Maman, j’ai raté ma vie (2012). Pour la télévision, elle a joué dans Les Dessous de Veronica (1997-2000), Numb3rs (2006-2007), Desperate Housewifes (2009), Drop Dead Diva (2010), Unforgettable (2015-2016)


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Message  Camarade Totoff Jeu 20 Oct 2016 - 13:23

Les ensorceleuses (Practical Magic)***

Résumé
Sally et Gillian Owens sont des sorcières de tempéraments différents. La première veut une vie « normale » malgré une malédiction qui condamne les hommes qui approchent une fille de la famille quand la seconde vit très librement. Mais, quand Gillian appelle à l’aide, Sally n’hésite pas et elles auront besoin de tout leur amour pour s’en sortir.

Critique
Un film plaisant, vraiment agréable mais qui pèche par une absence de choix clair entre la comédie, le romantique et le fantastique. L’ensemble fonctionne certes plutôt bien mais on sent que le film aurait pu être meilleur encore. L’intérêt vient aussi du statut des deux héroïnes. Nicole Kidman et Sandra Bullock étaient déjà des vedettes mais elles n’avaient pas encore la carrière qu’on leur connaît. Les associer est un pari et il fonctionne ; aucune n’empiète sur l’autre et la distribution des rôles a été bien fait. Les deux actrices abattent un boulot formidable et sont vraiment en osmose. Nicole Kidman, très en beauté et qui en joue, joue sur une corde raide car si son personnage pouvait paraître excentrique, elle n’en fait jamais une cruche ou une victime. De son côté, Sandra Bullock est excellente en femme sérieuse, « normale » mais qui a une puissante force intérieure. Les deux actrices montrent chacune à leur manière que les deux sœurs ont la même flamme mais qu’elles la vivent différemment.

Au commencement est une promesse entre les deux sœurs mais Gillian a choisi de partir avec un garçon…et il y en aura d’autres jusqu’à un certain Jimmy avec qui ça chauffe ! Sally, elle, est restée auprès de ses tantes qui ont élevé les deux sœurs après la disparition de leur mère mais elle s’est trouvé un mari et eu deux filles. Mais, voilà, lorsqu’elle entend une blatte, elle comprend que la malédiction est sur le point de s’abattre. Il est intéressant de voir le suspense entre la recherche assez cocasse de la bestiole par Sally et le trajet bonhomme du mari. Alors oui, il va mourir mais, jusqu’au bout, on a bien cru qu’il allait s’en sortir. Sally va donc revenir vivre auprès de ses tantes avec ses enfants. Un mot des tantes. Un vrai régal ! Stockard Channing et Dianne Wiest campent deux femmes mûres mais pas des sorcières « traditionnelles » ; on est plus proche de la guérisseuse actuelle. Elles sont loin d’être austères et dégagent une vrai aura de bienfaisance et de sympathie. Rien que les voir donne le sourire !

Le film entre dans le vif avec l’appel à l’aide de Gillian ; son petit ami Jimmy la bat et elle veut le fuir. Mais Jimmy les rend en otage. Quand il veut marquer Gillian avec une bague chauffée avec sa cigarette, Sally passe à l’action. Elle lui tend une bouteille d’alcool traitée à la belladone. Ça relaxe mais à forte dose ça relaxe définitivement ! La scène est dure – passons sur un étranglement inachevé - et assez noire d’autant que Goran Visjnic est à mille lieux de son rôle de docteur ! C’est ici un beau salaud, certes qui a su jouer de son charme canaille, mais dont l’âme est aussi noire que de l’encre. Le spectateur n’a pas trop de ses deux mains pour applaudir à la disparition de cette ordure.

Mais ce crime n’en reste pas là car Gillian est trop mordue pour renoncer à son bel amour et à ses souvenirs qu’on imagine brûlants. Et à quoi bon être une sorcière si l’on ne se sert pas de ses pouvoirs ? Gillian convaint Sally de procéder à un rituel de résurrection. Voilà une autre scène où le scénario et le réalisateur hésitent entre faire rire (le pentagramme en Chantilly !) et le glauque (le rituel est assez sinistre) ; ce qui retire une partie de sa force à ce passage. Dommage car les deux actrices sont excellentes et se complètent à merveille. Nicole Kidman en extravertie passionnée et Sandra Bullock en introvertie méfiante sont des évidences et le film fonctionne grâce à elles. On se doute qu’il va y avoir problème mais pas parce que le rituel va rater, bien au contraire !

Le problème enterré, tout rentre dans l’ordre et les nièces se font une belle soirée avec leurs tantes qui ont préparé un cocktail mais le spectateur a bien cru que c’était une décoction de sorcière ! On rira bien à ce qui suit jusqu’à un réveil brutal. Par la suite, d’autres signes montrent qu’une menace rôde.

Une menace qui prend d’abord la forme d’un inspecteur de police qui recherche Jimmy. Aidan Quinn réussit son entrée. On ne sait alors pas trop de quel côté il va se trouver. En effet, il est intéressé par le discours embrouillé de Sally devant une Gillian paniquée mais il est aussi intéressé par Sally tout court ! La traversée du miroir va se faire en plusieurs temps pour l’inspecteur Gareth Hallet. En écoutant le discours vibrant que lui fait Sally sur la sorcellerie (et Sandra Bullock met une énergie convaincante dans ce plaidoyer) ; en écoutant les aveux de Sally qui veut s’accuser tout en protégeant sa sœur (et le policier stoppe l’entretien avant qu’elle ne se soit incriminée), en l’embrassant parce qu’il s’est senti attiré (envoûté ?) ; en sauvant finalement (le procédé est un brin ironique) les deux sœurs de l’attaque d’un Jimmy revenu d’entre les morts ! La scène de possession est forte et sérieuse parce que Nicole Kidman y met du sien mais il y a eu plus effrayant ailleurs. Pour en finir, les sorcières vont « sortir du placard » et faire appel à la communauté. Dans une scène très réussie mêlant glauque, noirceur et humour, la caméra tourne et accélère à mesure que l’incantation est prononcée par les femmes en cercle. C’est assez dur grâce à une Nicole Kidman qui donne une malice cruelle à son regard mais aussi tendre par l’amour sororal qu’exprime une Sandra Bullock vraiment transcendante dans l’émotion.

Tout se terminera bien et les amoureux seront réunis. Le sort en est jeté !

Anecdotes :
Réalisation : Griffin Dunne
Scénario : Robin Swicord, Akiva Goldsman, Adam Brooks d’après le roman d’Alice Hoffman
Sortie US : 16 octobre 1998 sortie France : 17 mars 1999
Le budget était de 60 millions $ et le film en a rapporté 77.
Une suite existe, Sudbury (2004) avec Kim Delaney et Jeri Ryan
Alice Hoffman fut la scénariste d’Independance Day
« La normalité n’est pas un gage de vertu » selon une des tantes !
Selon Sandra Bullock, dans la scène où Gillian et Sally s'enivrent avec leurs tantes et se lancent des insultes, les actrices se sont réellement enivrées. Elles buvaient une très mauvaise tequila.
Un problème inattendu que le réalisateur Griffin Dunne a rencontré était le nombre de prises nécessaires aux deux actrices pour chaque scène. Sandra Bullock tenait à en faire 2 ou 3, mais Nicole Kidman, qui venait de passer les 18 derniers mois à travailler avec Stanley Kubrick sur Eyes Wide Shut, avait pris l'habitude d’en faire 70 ou 80.
Le nom du magasin botanique de Sally est la Verveine. La verveine est une plante à fleurs qui a longtemps été associée aux forces divines et surnaturelles.
L’action se déroule dans une île en Nouvelle-Angleterre, mais a été en fait filmé à San Juan Détroit, État de Washington sur la côte ouest en raison de temps et pour des raisons financières.
Le personnage de Jimmy Angelov a été à l'origine nommé Jimmy Hawkins et était un rustre du Texas. Le rôle a été réécrit pour Goran Visnjic après que le réalisateur Griffin Dunne l'a vu dans Bienvenue à Sarajevo (1997)
Après de mauvaises réactions à une projection test, le travail du compositeur Michael Nyman a été rejeté à la dernière minute. Il a été remplacé par Alan Silvestri. Le changement a été fait si tard que les albums de la bande originale avaient déjà été envoyés. Quelques semaines plus tard, une nouvelle version du CD, avec le même numéro ISBN, a été faite, remplaçant les traces de Nyman avec la musique par Silvestri.
Le chien noir qui suit Michael le jour de sa mort n'est pas une erreur. Selon plusieurs traditions culturelles (principalement celles des îles britanniques et de l'Amérique Latine), un signe de menace de mort peut prendre la forme d'un chien noir.
Griffin Dunne: Thomas Griffin Dunne est un scénariste, acteur, producteur et réalisateur américain. Comme réalisateur, il a notamment tourné Addicted to love (1997), Un mari de trop (2008, avec Uma Thurman) et 1 sketch dans My Movie Project (2013). Sa carrière d’acteur comprend notamment Le loup-garou de Londres (1981), Le Grand bleu (1988), Dallas Buyers Club (2013)
Akiva Goldsman avait déjà co-écrit le scénario d’un film avec Sandra Bullock au casting, Le droit de tuer ? (1996)
Adam Brooks, scénariste canadien, a notamment écrit Bridget Jones, l’âge de raison (2004)
Nicole Kidman/Gillian Owens : actrice australo-américaine, elle est des plus grandes actrices de sa génération et aussi considérée comme une des plus belles. Parmi sa riche filmographie, citons Jour de tonnerre (1990), Batman Forever (1995), Prête à tout (1996, Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie), Le Pacificateur (1997), Eyes Wide Shut (1999), Moulin Rouge (2001, Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie), Les Autres (2001), The Hours (2002, Oscar de la meilleure actrice ; Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique), La couleur du mensonge (2003), Ma sorcière bien - aimée (2005), A la croisée des mondes : la Boussole d’Or (2007), Australia (2008), Nine (2009), Stoker (2013), Grace de Monaco (2014), Queen of the Desert (2015)
Goran Visnjic/Jimmy Angelof : acteur croate rendu célèbre pour sa participation à la série Urgences (1999-2008). Il a tourné pour le cinéma (Le Pacificateur, Elektra, Millénium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes) et pour la télévision (Crossing Lines)
Stockard Channing/France Owens : actrice américaine née Susan Antonia Williams Stockard, on a pu la voir dans Grease (1978), La Brûlure (1986), Moll Flanders (1996), Lulu on the bridge (1996), Le Divorce (2003). On l’a aussi vu à la télévision : 1, rue Sésame (1969, 1972, 1977, 1983), A la Maison-Blanche (1999-2006), Hitler, la naissance du mal (2003), The Good Wife (2012-2013)
Dianne Wiest/Diane Owens : actrice américaine active sur les deux écrans. Au cinéma, elle a joué dans La Rose pourpre du Caire (1985), Hannah et ses sœurs (1986), Edward aux mains d’argent (1990), L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998), Rage (2009). Pour la télévision, elle a joué dans En analyse (2008-2009) et Blacklist (2014) mais est surtout connu pour sa participation à New York Police Judiciaire (2000-2002).
Aidan Quinn/Gary Hallet: acteur américain vu au cinéma dans Recherche Susan désespérément (1985), Frankenstein (1994), Michael Collins (1996), Elle s’appelait Sarah (2010). Il tourne également pour la télévision : New York 911 (2004-2005), La loi de Canterbury (2008), FBI : Duo très spécial (2010), Elementary (depuis 2012).
Evan Rachel Wood/Kylie Owens : actrice américaine, il s’agit pratiquement de son premier rôle au cinéma. Elle enchaînera avec Thirteen (2003), La vie devant ses yeux (2007), The Wrestler (2008), Les marches du pouvoir (2011). Elle joue également pour la télévision : American Gothic (1995-1996), Profiler (1998-1999), A la Maison-Blanche (2002), Les Experts (2003), True Blood (2009-2011), Westworld (2016)



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Message  Camarade Totoff Jeu 27 Oct 2016 - 12:47

Grâce à une aide providentielle venue de Londres, la saga opère un retour en arrière pour mieux aller de l'avant (ce n'est plus du cinéma, c'est du rugby !)

Le temps d’aimer (In Love and War)***

Résumé
En 1918, sur le front italien, le journaliste américain Ernest Hemingway est grièvement blessé et transporté dans un hôpital où il rencontre l’infirmière Agnès von Kurowsky dont il va s’éprendre.

Critique
"L'erreur d'Hemingway fut de croire qu'il devait les épouser toutes" a dit un jour William Faulkner. Qu'en aurait-il été s'il avait épousé la première ? L'Histoire, assurément, eut été toute autre. C'est un beau film sur un premier amour et une peinture de caractère intéressante en particulier pour l’éclairage sur un moment méconnu de la vie très médiatique d’Ernest Hemingway. Dommage cependant qu’il soit un peu long et manque parfois de tonus.

D’emblée, le film part sur un contraste : atmosphère feutrée mais souriante des infirmières, dont Agnès qui semble d’un tempérament enjoué, arrivant dans leur hôpital, un ancien couvent « et qui doit le rester » contre scènes de guerre sur le front. Disons d’emblée que le conflit n’est pas le sujet de Richard Attenborough et qu’elle ne sera qu’un arrière-plan. En revanche, il ne la minorera pas en montrant les blessés et les conditions difficiles dans lesquels on les soignait. La vision d’un camarade d’Ernie mortellement blessé par un obus au phosphore est épouvantable. Contraste à nouveau entre la riante campagne vénitienne (musique joyeuse, sifflotant et cymbales) et Ernest qui chante avant la tranchée où il interrogeait des soldats italiens. Chris O’Donnell a fier allure sur sa bécane et il montre un Hemingway sûr de lui – un trait de caractère du véritable Hemingway - et décidé à se rendre sur le front. Son insouciance ne l’empêchera pas d’être grièvement blessé.

Passée cette introduction pas déplaisante mais un peu longuette, voici la rencontre entre Ernie, mal en point, et Agnès qui l’appelle « gamin ». Ce devait être courant à l’époque de considérer que six ans de différence d’âge représentaient un monde mais ça n’en est pas moins surprenant. D’autant que Chris O’Donnell et Sandra Bullock – ravissante dans sa tenue d’infirmière – ont effectivement six ans d’écart. Un risque de gangrène, un médecin qui veut amputer mais qui se rend à l’avis d’Agnès qui poliment, mais fermement, n’est pas d’accord ; cela rapproche les deux Américains. Au cours d’une discussion plaisante sur la forme, il la drague ouvertement ! Mais on y mettait les formes dans ce temps-là !

Le film raconte alors le progressif rapprochement entre ces deux êtres esseulés. Troublante est la scène où il caresse l’étoffe de sa robe. Comme elle est suspendue sur une échelle, il ne peut pas voir son visage mais nous, oui et Sandra Bullock montre une Agnès déstabilisée. Mais suffisamment lucide encore pour réussir à empêcher un pique-nique en tête à tête. Sauf que le malheureux troisième a clairement conscience d’être le porteur de chandelle et que la tension qui règne finit par faire craquer les nerfs d’Ernest qui se montre grossier. Hemingway n’était effectivement pas toujours un grand romantique ! Si Chris O’Donnell est très juste dans son rôle d’homme jaloux, Richard Attenborough ne met pas assez de force dans ces scènes qui auraient mérité un traitement plus dramatique.

Ernest et Agnès se réconcilieront autour de l’écriture d’une lettre à la famille d’un soldat mort. C’est un passage d’une grande force sensible et les deux acteurs n’ont aucun mal à nous convaincre de l’émotion qui étreint leurs personnages et les pousse finalement l’un vers l’autre.

Les amoureux sont séparés par les fortunes de la guerre. La césure est nette entre la lecture en voix off d’une lettre très tendre d’Ernie à Agnès et l’arrière du front avec sa musique militaire et son bruit ! Ernie doit repartir mais il demande à Agnès de le rejoindre – dans un [censuré] mais il n’y a pas d’hôtel ! Faute de grive…Le passage est marqué par l’enthousiasme – vraiment juvénil – d’Ernie et le côté plus sombre, plus renfermé d’Agnès. On se demande si elle viendra au rendez-vous et elle y sera. Evidemment, après quelques mots, tout le reste sera littérature mais c’est tendre, doux et on a la vision fugace mais étrange du couple dansant nus à contre-jour ! Une idée brillante. C’est une des rares scènes d’amour pour Sandra Bullock dont les personnages sont plutôt marqués par le romantisme, souvent sucré, à cette période de sa carrière.

Vont-ils pour autant vivre ensemble ? Même le connaisseur de la vie d’Ernest Hemingway l’oublie pour se laisser prendre par le doute et vouloir ardemment une réponse positive. Pourtant, Sandra a montré une nouvelle fois les doutes d’Agnès à travers son regard sombre qui dément, pour partie du moins, les mots très forts de l’infirmière. Les projets, professionnels et privés, d’un médecin italien sont là pour créer une tension, introduire un trouble très crédible (Emilio Bonucci joue un médecin très séduisant, aux manières exquises et plus âgé d’Ernie) ; la scène de bal au moment de l’armistice semble indiquer la direction qui sera prise par Agnès.

Le spectateur en sera pour ses frais car, de happy end, il n’y en aura point. Dommage que le film languisse sur la fin ; on se demande s’il va finir et une ou deux coupes n’auraient pas été de trop pour ne garder que le final, superbe dans son tragique.

Anecdotes :
Sortie US : 24 janvier 1997 Sortie France : 13 août 1997
Le film a rapporté 17 millions de dollars.
Le film est adapté du roman L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway. Le scénario est signé Allan Scott et Dimitri Villard.
Ernest Hemingway (1899-1961), un des plus grands écrivains américains. Journaliste, il ne peut participer à la Première guerre mondiale (à cause de sa vue) mais s’engage dans la Croix-Rouge italienne ; expérience qui lui inspirera le roman L’Adieu aux armes (1929). Il s’installe à Paris entre 1921 et 1927 (d’où Paris est une fête, 1964). En 1926, il publie son premier roman Le soleil se lève aussi. En 1937 c’est En avoir ou pas. S’engageant comme journaliste dans la guerre d’Espagne, il en tirera Pour qui sonne le glas (1940). Sa dernière œuvre publiée sera Le Vieil homme et la mer (1952). En 1954, il reçoit le Prix Nobel de Littérature. Malade, il se suicida le 2 juillet 1961. Le film se termine en disant qu’il fut « le plus célèbre écrivain de sa génération ». C’est oublier un peu vite William Faulkner, le meilleur rival d’Hemingway.
Agnès von Kurowsky ne se maria jamais et mourut à 92 ans.
Richard Attenborough, baron Attenborough (1923-2014) : acteur, réalisateur et producteur britannique, diplômé de la Royal Academy of Dramatic Art. Il commence à jouer dès 1942. Dans les années 60, il est à Hollywood et tourne La grande évasion (1963) qui le fait connaître. Ses prestations dans la canonnière du Yang-Tse (1967) et l’extravagant Docteur Dolittle (1968) lui valent à chaque fois le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle. Il tournera encore dans Rosebud (1975), Un pont trop loin (1977+ réal) et notamment dans Jurassik Park (1993). En 1969, il réalise son premier film, Ah Dieu ! Que la guerre est jolie ! Suivront Magic (1978), Gandhi (1982), Chaplin (1992), Ward and Destiny (2007). De 2003 à 2008, il est chancelier de l’université du Sussex. Chevalier (1967) puis commandeur (1976) de l’ordre de l’Empire britannique, il est élevé à la dignité de baron (1993) et siège à la Chambre des Lords. La France lui décernera le titre de chevalier de la Légion d’honneur.
Sandra Bullock fut payée 11 millions $.
Brendan Fraser passa le casting pour le rôle d’Hemingway.
Plusieurs scènes du film furent tournées près du village italien de Vittorio Veneto. En octobre 1918, l’armée italienne y perça le front, contraignant l’Autriche-Hongrie à demander l’armistice.
Au début du film, une fanfare italienne joue la « Polka du baril de bière ». Laquelle est tchèque et n’a été créée que dans les années 1920.
Chris O’Donnell/Ernest Hemingway : Christopher Eugène O’Donnell, acteur américain, il se fait remarquer aux côtés d’Al Pacino dans Le temps d’un week-end (1992). En 1993, il interprète D’Artagnan dans Les Trois Mousquetaires puis Robin dans Batman Forever (1995) et Batman et Robin (1997). On l’a aussi vu dans Vertical Limit (2000) et Max Payne (2008). Depuis 2006, il se consacre principalement à la télévision : Grey’s Anatomy (10 épisodes, 2006) et NCIS : Los Angeles (depuis 2009).


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Message  Camarade Totoff Jeu 3 Nov 2016 - 14:06

28 jours en sursis (28 Days) ***

Résumé
Après avoir embouti une maison au volant d’une voiture qu’elle conduisait en état avancé d’ébriété, Gwen est envoyé passer 28 jours dans un centre de désintox.

Critique
Comédie dramatique, 28 jours en sursis (le titre français est mieux trouvé que le très sec titre original) permet à Sandra Bullock de jouer sur une corde sensible et elle est à la hauteur d’un sujet loin d’être simple. Le scénario, cela dit, ne va pas très loin et se concentre largement sur le personnage de Gwen. Par contre, la réalisation parvient à restituer les moments dramatiques avec force, recourt aux flash-backs à bon escient et a la bonne idée de présenter légèrement troublées et violacées les images se rapportant au passé alcoolisé de Gwen.

L’introduction est virevoltante. C’est une fête à laquelle participent Gwen et son petit ami Jasper. Musique qui déchire, ambiance festive et soirée se terminant sous la couette. Le lendemain, le couple est en retard pour le mariage de Lily, la sœur de Gwen, mais ça n’empêche pas nos amis de boire plus que largement. C’est dire l’état des duettistes quand ils arrivent. Le scénario ne présente pas la situation comme dramatique mais, à partir de la scène du gâteau (silence de mort), on sent qu’il n’est plus possible de rire. Aucun drame ne survient mais c’est justement ce que veut nous dire le film : il ne suffit pas qu’il y en ait un pour qu’un problème ne soit pas perçu. Et les dépendants ne veulent voir que le verre (sans jeu de mots) à moitié plein.

Gwen n’est pas différente ; elle se voit précisément différente des autres pensionnaires parce qu’elle n’est pas malade. Sandra Bullock, qui était excellente dans la comédie, change de registre et passe au noir. Elle affiche le mépris de Gwen pour les autres à plusieurs reprises. A son conseiller – Steve Buschemi la joue sentencieuse mais sensible même s’il ne creuse pas assez cette voie – Gwen affirme hautement qu’elle saurait s’arrêter si elle le voulait. Le silence que lui oppose Cornell est éloquent. Combien de fois a t’il entendu ces paroles ! D’autant que nous aussi, nous pouvons douter de la volonté de Gwen. Lorsque son petit ami Jasper vient la voir la première fois, il lui refile de la Vicodine et quand elle rentre au centre, c’est dans un état d’ébriété avancé ! Dominic West est impeccable dans ce rôle. Il ne se contente pas de jouer le petit ami qui vit de manière fantasque, boit et s’amuse mais il nous le présente comme un véritable mauvais génie.

La cure est un moment difficile mais comment rendre cela perceptible ? Gwen va ainsi voir sa main trembler et souffrir de sensation de froid (scène ou Sandra ouvre grand les robinets de la douche et du lavabo et où l’on voit la vapeur monter alors que l’actrice se serre dans son pull). Le manque va pourtant conduire Gwen à faire une bêtise qui aurait pu être plus grave qu’une jambe cassée. Scène qui permet à Viggo Mortensen de faire son entrée avec une certaine classe. L’acteur a du charisme et son personnage, Eddie, va être important pour Gwen. Le scénario s’épargne une romance qui aurait alourdi le film et diluer le processus de guérisson dans l’eau de rose. Ce n’est pas par amour que l’on change – ou pas que – c’est surtout pour soi.

Le choc va cependant conduire Gwen a s’investir davantage dans les tâches du centre et dans la thérapie. Le passage par le haras est loin d’être anodin mais la réalisatrice a l’habileté de ne pas s’appenantir dessus. Ce n’est que plus tard que nous comprendrons le bien qu’il a fait à Gwen. Pour l’heure, le premier signe tangible de changement, c’est son peu d’enthousiasme devant la demande en mariage de Jasper. L’importance de ce personnage se voit dans son grand nombre d’apparitions sans qu’aucune ne soit inutile. Au départ, il est le pendant fêtard de Gwen puis son soutien. A partir de là, il devient un poids et sa dangerosité éclate dans le discours glaçant quoique prononcé avec fougue et chaleur qu’il tient à son amie.

Le changement va aussi se nouer de façon plus surprenante quoique comique autour d’un feuilleton, Santa Cruz. C’est d’abord la colocataire de Gwen une jeune nommée Andrea à qui Azura Skye prête une grande fragilité qui le regarde et avouons que l’entendre résumer l’irrésumable est un peu pénible. Puis Gwen découvre qu’Eddie le regarde aussi en douce, s’y met et c’est tout le centre qui se retrouve devant ! Pour le départ d’Andrea, Gwen demande aux patients de rejouer une scène débile. Cette mise en abyme est un beau moment d’émotion et « l’amateurisme » des « acteurs » est rendu par un sur-jeu général qui donne le sourire.

Un sourire avant des moments plus sombres, la troisième visite de Jasper et la mort d’Andrea par overdose. Pas de pathos inutile mais Sandra joue avec une force communicative l’émotion qui bouleverse Gwen. Les retrouvailles entre sœurs auraient pu être casse-gueule mais aucune fausse note tant d’Elizabeth Perkins que de Sandra Bullock. La distance entre elles est aussi restituée par la caméra qui va progressivement se rapprocher. C’est d’une grande sensibilité, à cœur ouvert et l’aide que l’on peut apporter sans qu’il soit demandé est souligné avec conviction.

Gwen veut changer mais un frisson nous parcourt quand nous la voyons retrouver Jasper. Dominic West est plus serpent que jamais. Jasper ne veut pas « faire le mal » puisqu’il ne le voit pas et ignore cette notion. Son amoralité est plus un risque. On l’entend presque susssurer « Aie confiance » et le visage fermé de Sandra Bullock ne permet pas de savoir si elle va choisir de sourire et de le suivre ou non. Sa décision tiendra en un mot.

Anecdotes :
Sortie US : 14 avril 2000 Sortie France : 21 juin 2000
Le budget était de 43 millions. Le film en a rapporté 62.
Betty Thomas : actrice, productrice et réalisatrice américaine. Pas de rôle marquant comme actrice. Elle a notamment produit Charlie et ses drôles de dames (2000). Comme réalisatrice, on lui doit Parties intimes (1997), Espion et demi (2002), Alvin et les Chipmunks 2 (2009). Elle a aussi travaillé pour la télévision (Dream On, 1990).
Le scénario est signé Susanna Grant. On doit notamment à cette scénariste américaine Erin Brockovitch, seule contre tous (2000), In her shoes (2005), Ma vie sans lui (2006 + réal), Le soliste (2009), La 5ème vague (2016)
Sandra Bullock buvait un triple expresso avant n'importe quelle scène qui exigeait que son personnage ait des réactions désordonnées.
Il y avait six gâteaux de mariage pour la scène de noces. Un gâteau a été utilisé pour un tir de test avec une cascadeuse s’y jetant pour voir comment il réagirait. À l'insu de Betty Thomas, il y avait deux pointes en bois à l'intérieur du gâteau pour le support. Heureusement quand la cascadeuse s'est jetée sur le gâteau, elle n'a pas été blessée
Sandra Bullock a passé un certain temps en désintox à se préparer pour son rôle.
Dans la réalité, Sandra Bullock est allergique aux chevaux.
La plupart des œuvres d'art à l'arrière-plan des sessions de groupe ont été faite par de vrais patients.
L'utilisation des panneaux autour du cou a été basée sur de vraies techniques de thérapie de réadaptation.
UN YMCA dans la Caroline du Nord a été utilisé pour le centre de Sérénité. Le YMCA a continué à fonctionner pendant le tournage du film.
Pendant le tournage à New York, Sandra Bullock est restée dans l'appartement de Dennis Hopper.
La scène où deux patients font l'amour dans l'ascenseur pour handicapés est basée sur une vraie histoire d'accros du sexe. Ils ont pensé que c'était un endroit où ils ne seraient pas attrapés.
Vers la fin, quand Gwen rentre à la maison, on la voit portant l'épicerie dans un sac à provisions du marché de Jefferson. Ce marché était situé sur la 6ème Avenue entre les 10ème et 11ème Rues, à New York. Il existait depuis 1929 et était considéré comme un vrai point de repère. Il est fermé depuis 2011.
Azura Skye/Andrea Delaney : née Azura Dawn Storozynski, elle n’a pas tourné beaucoup pour le cinéma (En direct sur Ed TV, 1999 ; Dragon Rouge, 2002) mais beaucoup plus pour la télévision : Zoé, Duncan, Jake et Jane (1999-2000), Les Experts : Miami (2002), Buffy contre les vampires (Cassie Newton, 2003), Docteur House (2007), Mentalist (2009), Grimm (2011)
Dominic West/Jasper : acteur britannique, on l’a vu dans Richard III (1995), Le songe d’une nuit d’été (1999), Le sourire de Mona Lisa (2003), Hannibal Lecter- Les origines du mal (2007), Money Monster (2016). Il joue également pour la télévision : The Wire (2002-2008), The Affair (depuis 2014)
Viggo Mortensen/Eddie Boone : acteur, musicien, photographe et peintre américano-danois, il devient célèbre avec la trilogie du Seigneur des Anneaux (2001-2003) mais sa carrière, commencée dans les années 1980, compte beaucoup d’autres films. Parmi eux, citons Witness (1985), L’impasse (1993), USS Alabama (1995), Psycho (1998), A history of violence (2005), Les promesses de l’ombre (2007), Appaloosa (2008), La Route (2009), A Dangerous Method (2011), The two faces of January (2014), Captain Fantastic (2016).
Elizabeth Perkins/Lily Cummings : actrice américaine, vue dans L’Amour poursuite (1990), La famille Pierrafeu (1994), La tête dans le carton à chapeau (1999), Le Cercle-The Ring 2 (2005). Elle se consacre ensuite principalement à la télévision : Weeds (2005-2009), The Closer (2011), Murder (2014)
Marianne Jean-Baptiste/Roshanda : actrice anglaise, surtout connu pour son rôle dans la série FBI : Portés Disparus (2002-2009). Au cinéma, on l’a vu dans Secrets et mensonges (1996), Spy Game, jeux d’espions (2001), Edge of Tomorrow (2014). Pour la télévision, elle a aussi joué dans Sons of Anarchy (2011) et Blindspot (2015). Elle a composé la musique du film Deux filles d’aujourd’hui de Mike Leigh (1997).
Diane Ladd/ Bobbie Jean : actrice américaine, vue notamment dans Crime, société anonyme (1960), Chinatown (1974), Sailor et Lula (1990), Joy (2015)
Steve Buscemi/Cornell Shaw : acteur, producteur et réalisateur américain, il a joué au cinéma dans New York Stories (1989), Darkside, les contes de la nuit noire (1990), Reservoir Dogs (1992), Pulp Fiction (1994), Fargo (1996), The big Lebowski (1998), Big Fish (2003), The Island (2005), Rage (2009). Il tourne aussi pour la télévision : Deux flics à Miami (1986), Equalizer (1987), Homicide (1995), Les Soprano (2004-2006), 30Rock (2007-2013), Boardwalk Empire (2010-2014, il remporta un Golden Globe du meilleur acteur)
Alan Tudyk/Gerhardt : acteur américain, il s’agit de son premier film. Il a ensuite joué dans Wonder Boy (2001), Cœurs perdus en Atlantide (2002), Serenity (2005), 3H10 pour Yuma (2007), Abraham Lincoln, chasseur de vampires (2012), Le Labyrinthe-La terre brûlée (2015), Rogue One (2016). Il a également tourné pour la télévision : Firefly (2002), Dollhouse (2009), Suburgatory (2011-2014)
Reni Santoni/Daniel : Pour cet acteur américain, c’est pratiquement son dernier film. Auparavant, il avait joué dans Le prêteur sur gages (1964), La bataille pour Anzio (1968), L’inspecteur Harry (1971), Cobra (1986).


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Message  Camarade Totoff Ven 11 Nov 2016 - 20:56

Miss Détective (Miss Congeniality)  ****

Résumé
Le FBI pense qu’un terroriste va tenter de saboter le concours de Miss Etats-Unis. L’équipe montée par l’agent Éric Matthews veut un agent infiltré. Problème, il n’a sous la main que l’agent Grace Hart aussi peu féminine que possible ! Pour réussir sa mission, et avec l’aide d’un coach, Victor Melling, Gracie va devoir se métamorphoser.

Critique
Une comédie policière drôle et sexy, où Sandra Bullock déploie une belle énergie et un charme fou. Le film se moque sans méchanceté des concours de beauté et l’intrigue policière est un prétexte bien trouvé car elle permet d’avoir des moments plus sérieux qui densifient l’ensemble juste pour que tout tienne et que rien ne lasse. On rit beaucoup et de bon cœur. L’enjeu de départ était d’enlaidir Sandra Bullock. Sa composition de Grace Hart (un nom prédestiné !) est géniale : c’est un éloge au je-m’en-foutisme concernant son apparence et une ode à la vulgarité (il faut l’entendre rire !). La brève scène de son appartement est un résumé saisissant de sa vie et de sa personnalité !

Au départ donc, une lettre d’un déséquilibré qui s’est baptisé « le Citoyen » et qui menace de s’en prendre au concours de Miss Etats-Unis 48 heures plus tard. Après une sélection qui commence sérieusement et finit en exercice potache, il n’y a qu’une solution : Gracie ! Celle-ci se fait supplier mais son sens du devoir lui fait accepter. Pour entrer, le FBI a trouvé de quoi disqualifier une prétendante. Avec l’aval contraint des organisateurs, Gracie sera donc Miss New Jersey. La mine consternée de Candice Bergen et de William Shatner sont absolument réjouissantes ! Comme on les comprend ! En ex-reine de beauté, Candice Bergen s’impose en maîtresse femme. Vue de France, on a une pensée pour Geneviève de Fontenay mais avec plus de poigne et de méchanceté. William Shatner est plus en retrait mais il sera excellent en maître de cérémonies. Son final sera aussi hilarant tellement son discours – convenu à un point que c’en est comique – est décalé, mais alors complètement décalé ! – avec ce qui se passe derrière lui.

Pour essayer de transformer la citrouille en carrosse, il est fait appel à Victor Melling, coach mis sur la touche, et qui est horrifié par Gracie mais beaucoup moins par Matthews qui prend la poudre d’escampette ! Entrée de Michael Caine avec élégance et un maintien impeccable. Il s’empare du rôle avec une aisance confondante et en fait un chef-d’œuvre. Pourtant, il était assez cliché à la base mais le jeu de l’acteur le transcende. C’est avec tact qu’il révèle sans un mot mais d’un geste ses goûts et le seul moment où Michael Caine la joue « grande folle » c’est à un moment important puisqu’il permet à Victor et Matthews d’être présents sur le plateau du show. Le clin d’œil accompagnant le « Il est avec moi » est comique d’autant que Benjamin Bratt la joue lui au bord de la panique ! En agent du FBI, ce dernier est très crédible et il donne une réalité à son personnage. Récemment promu chef d’équipe, Matthews est sur le point d’être dépassé et il se repose de plus en plus sur Gracie, plus vive que lui. Pas machiste pour deux sous, il n’en prend pas ombrage et la soutient sans réserve. Il désobéira même à un ordre quand il sera convaincu qu’elle a raison à propos du coupable.

L’opération transformation est un moment bref mais comique car elle est filmée comme une opération chirurgicale ! Il s’agit de coiffure, pédicure, épilation ; bref, la totale et, sans surprise mais avec plaisir, on retrouve une Sandra magnifique. L’actrice maîtrise la comédie à la perfection. La transformation n’a pas tout changé d’un coup. Alors que la caméra filme au ralenti sa sortie, façon « star », elle se casse brusquement la figure ! Cela, juste après le premier numéro d’autosatisfaction de Victor (« Mon Dieu ! Je suis le meilleur ! »). C’est dit sans emphase, sans excès ; une évidence et ça nous fait bien rire.

La préparation pour le concours va réserver son lot de scènes comiques et nous fait rencontrer les impétrantes. D’emblée, Heather Burns (Cheryl) sort du lot. La fraîcheur qu’elle donne à son personnage, cliché de la blonde écervelée mais bonne copine, la rend immédiatement sympathique. Le film acquiert une dimension intéressante par le processus de transformation qu’il montre chez les personnages. Garçon manqué, Gracie acquiert une dimension féminine sans renier sa forte personnalité. Cheryl sera celle qui évoluera le plus, acquérant une plus grande confiance en elle. Entre la nunuche de départ et la candidate qui jongle avec des bâtons enflammés, Heather Burns aura su accompagner l’accomplissement de son personnage.

Pour que Gracie ne soit pas complètement larguée (et que la triche qui lui assure une place en demi-finale ne se voit pas trop), elle doit passer ses nuits à faire des exercices sous la houlette de Victor. C’est à la fois rigolo et fort car cette camaraderie forcée, et le temps imposé, les oblige à des efforts réciproques qu’ils ne se croyaient ni l’un ni l’autre capables de faire. Victor se découvre patient et, finalement, attaché à « Miss Camping Car ». Gracie découvre le plaisir de se faire belle et, aussi, de se faire des amies. Si la superficialité des Miss n’est pas éludée, le film choisit de les montrer sous un jour favorable. Peu importe si la sororalité qu’on nous montre n’est pas la réalité elle est suffisamment présentée avec chaleur et sympathie pour qu’on y adhère.

Les épreuves de sélection sont savoureuses et gentiment clichées. On appréciera le numéro – et le costume ! – de Gracie qui a le mérite de l’originalité ! La chute ne manque pas non plus de sel ; elle a le mérite de dire que, bien qu’elle change, Gracie reste aussi la même. Le défilé en maillot de bain est un passage obligé que Sandra Bullock défend avec un sourire chaleureux. Et le souhait de Gracie tellement décalé qu’il en est comique ! Surtout avec le silence qu’il provoque !

Coup de théâtre quand le chef MacDonald, à qui Ernie Hudson prête sa carrure et donne une réelle autorité – révèle que le « Citoyen » a été arrêté ailleurs. Mais Gracie s’entête à vouloir rester. Le scénario a été assez habile pour nous laisser des indices qui permettent d’avoir des mobiles de substitution très crédibles pour ceux que l’on pensait pouvoir être le terroriste. Elle participe donc au show et saura improvisé – avec l’aide de Matthews – son numéro qui provoque l’hilarité du public et la nôtre tout en étant très sérieux en fin de compte !

C’est un final haletant et totalement débridé que nous offre Donald Petrie. Malgré la confusion complète qui s’installe au moment des résultats, le réalisateur ne se perd pas et nous permet de suivre aisément les multiples péripéties qui se passent au même moment.

Final chaleureux aussi puisqu’il y a un baiser échangé mais, surtout, parce que Gracie reçoit un prix de la part de ses camarades et que son discours, son attitude sont très touchants. On l’applaudit bien fort et on l’embrasse !

Anecdotes :
Sortie US : 14 décembre 2000 Sortie France : 4 avril 2001
Le budget était de 45 millions et le film a rapporté 212.
Il existe une suite Miss FBI : divinement armée (2005)
Le film est réalisé par Donald Petrie. Réalisateur américain, il a débuté à la télévision (Equalizer, 1985) puis passe au cinéma avec Mystic Pizza (1988). On lui doit ensuite Les grincheux (1993), L’associé (1996), Comment se faire larguer en dix leçons (2003), Vacances à la grecque (2009), Atlantic Gold (2013). Il n’a pas délaissé la télévision, réalisant plusieurs épisodes pour Players (1997), Chicago Med (2015-2016).
Le scénario est de Marc Lawrence, Katie Ford et Caryn Lucas.
Marc Lawrence : scénariste, producteur et réalisateur américain, on lui doit Graine de stars (1993), Escapade à New York (1999), Où sont passés les Morgan ? (2009 + réal), Les mots pour le dire (2014+ réal). Il retrouvera Sandra Bullock dans L’Amour sans préavis (2002+ réal) et Miss FBI : Divinement armée (2005).
Katie Ford : on doit à cette scénariste américaine des épisodes des séries Sacrée famille (1987-1989), Desperate Housewifes (2005), Working the Engels (2014). Pour le cinéma, elle écrivit Miss FBI : Divinement armée (2005).
Caryn Lucas : En dehors de Miss Détective et Miss FBI, cette scénariste américaine n’a travaillé que pour la télévision : Une nounou d’enfer (1995-1999), Ce que j’aime chez toi (2003-2006), Young and Hungry (2014-2016)
De Susie De Santos, chef costumière : Après avoir réuni une vaste documentation sur les concours de Miss, j'ai eu la chance de trouver des modèles uniques de robes du soir très contrastés et d'une grande élégance. La transformation de Gracie se reflète à travers une sélection de robes de plus en plus glamour. »
L'une des plus grosses difficultés de Scott Grossman, chorégraphe, engagé comme conseiller technique, fut de rendre Sandra Bullock… maladroite.
Heather Burns a dû apprendre à faire tournoyer un bâton pour son rôle.  
La scène avec Gracie rentant chez elle après la mission au restaurant était seulement préparée d'avance comme "Gracie vient à la maison et commence la boxe." Le reste (trébuchant, donnant un coup de pied au lit, le four à micro-ondes), a été improvisé par Sandra Bullock.
Sandra Bullock et Benjamin Bratt ont fait leurs propres cascades.
A l'origine, le scénario incluait la mère de Gracie. Dans la première scène après que la jeune Gracie a des ennuis pour s’être battu, sa mère était appelée à l'école pour réprimander sa fille. L'histoire était qu'elle était un agent de FBI tué en service et que Gracie était devenue un agent pour rendre sa mère fière d’elle. Donald Petrie a finalement pensé que c’était en trop et que Sandra Bullock apportait déjà assez de sympathie au personnage.
Jennifer Gareis qui joue Tina, l'amante de Mlle New York, assise dans le public lors du show devait jouer l'original Miss New Jersey. À l'origine il y avait une scène où Gracie et Éric l'affrontent à la salle de sport et lui demandent d'abandonner son titre. Donald Petrie a coupé cette scène parce qu'il voulait que l'histoire avance plus rapidement. Quand il a décidé de couper sa partie il s'est senti mal et lui a demandé si elle voudrait revenir comme Tina.
Heather Burns a passé l’audition avec de longs cheveux châtains. Donald Petrie a pensé qu'elle ressemblait trop à Sandra Bullock. Il lui a donc demandé de se couper les cheveux et de les teindre.
Marc Lawrence a nommé le personnage principal, Gracie, du nom de sa fille.
Le personnage de William Shatner "Stan Fields" est une référence à l'héritage canadien de l'acteur. "Stanfields" est une marque très célèbre de sous-vêtements vendu au Canada.
Quand Gracie arrive dans le bus au début et est présentée à Cheryl, celle-ci dit qu'elle a retenu les 50 concurrentes, mais il y en aurait 51 avec Miss District of Columbia.
Michael Caine/Victor Melling : acteur britannique né Maurice Micklewhite Jr, il a été anobli en 2000 par la reine Elizabeth II. Il participe à la guerre de Corée. Passionné par le théâtre, il fréquente de petites salles et choisit son pseudonyme en référence au film Ouragan sur le Caine (avec Humphrey Bogart). Parmi une riche filmographie, citons Alfie le dragueur (1966), Que vienne la nuit (1967), La bataille d’Angleterre (1969), Le Limier (1972), L’Homme qui voulut être roi (1975), Un pont trop loin (1977), Le dernier secret du Poséidon (1979), Pulsions (1980), L’Education de Rita (1983, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), Hannah et ses sœurs (1986, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle), Elémentaire, mon cher…Lock Holmes ! (1988), Little Voice (1998, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), L’œuvre de Dieu, la part du diable (1999, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle), Un Américain bien tranquille (2002), Le Prestige (2006), The Dark Knight (2008), Inception (2010), The Dark Knight Rises (2012), Interstellar (2014), Kingsman : services secrets (2015), Youth (2015)
Benjamin Bratt/Eric Matthews : acteur américain, il a tourné dans Demolition Man (1993, avec Sandra Bullock), Catwoman (2004), Doctor Strange (2016) mais il est surtout connu pour ses rôles à la télévision : New York Police Judiciaire (1995-1999), DOS: Division des opérations spéciales (2005), Modern Family (2 épisodes entre 2010 et 2012), Private Practice (2011-2013), 24 heures chrono (2014).
Candice Bergen/ Kathy Morningside : actrice américaine, ancien mannequin, elle fut l’épouse de Louis Malle. Elle a joué dans Le Groupe (1966), Vivre pour vivre (1967), La chevauchée sauvage (1975), Gandhi (1982), Meilleures ennemies (2009). Elle a aussi tourné pour la télévision : Murphy Brown (1988-1998), Sex and the City (2002-2004), New York Police Judiciaire (2004), Boston Justice (2005-2008), Docteur House (Arlene Cuddy, 2010).
Heather Burns/ Cheryl Frasier, miss Rhode Island : actrice américaine, elle retrouvera Sandra Bullock dans L’Amour sans préavis (2002) et Miss FBI: Divinement armée (2005).
Ernie Hudson/Harry McDonald : acteur américain surtout connu pour avoir joué dans SOS Fantômes (1984, 1989) et la série Oz (1997). Parmi une riche filmographie sur les deux écrans, on compte Les Têtes Brûlées (1977), La petite maison dans la prairie (1981), La fête à la maison (1987), Miss FBI: Divinement armée (2005), Torchwood (2011), Once upon a time (2014)
William Shatner/Stan Fields : acteur canadien, il est surtout connu pour son rôle du capitaine Kirk dans Star Trek (1966-1969) et dans les films issus de la série (7 entre 1979 et 1994). On a pu le voir aussi dans Les frères Karamazov (1958), Alfred Hitchcock présente (1957, 1960), L’homme qui valait trois milliards (1974), Hooker (1982-1986), Miss FBI: Divinement armée (2005), Les enquêtes de Murdoch (2015)
Steve Monroe/Frank Tobin : acteur américain, il tourne surtout pour la télévision : Sauvés par le gong (1993-1994), JAG (1997-2003), Veronica Mars (2005), Rizzoli & Isles (2013), Esprits criminels (2014)

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Message  Camarade Totoff Lun 14 Nov 2016 - 13:07

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Message  Dearesttara Lun 14 Nov 2016 - 15:18

Depuis le semi-échec de Ghostbusters 3, je crains que les projets féminins s'articulent surtout autour du sexe des acteurs, oubliant de broder une histoire autour. Le casting de Rihanna et de Awkwafina m'a l'air très opportuniste. Bon, heureusement, le reste du cast est bien plus relevé.
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Message  Estuaire44 Lun 14 Nov 2016 - 15:40

Si cela t’intéresse camarade, j'ai en double le téléfilm bionique avec une Sandra presque débutante. Je pourrai te le filer à la réunion, mais il est en VO.

Pour Ocean e trouve que le casting est malgré tout plus relevé que celui de SOS Fantômes, et ce type de récit d'arnaque se prête peut-être davantage à une féminisation (je ne vois vraiment pas ce que cela peut apporter à une chasse aux fantômes high-tech), à voir...



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Message  Camarade Totoff Lun 14 Nov 2016 - 15:46

Estuaire44 a écrit:Si cela t’intéresse camarade, j'ai en double le téléfilm bionique avec une Sandra presque débutante. Je pourrai te le filer à la réunion, mais il est en VO.



Rien de ce qui se rapporte à Sandra Bullock ne me laisse indifférent. J'accepte donc avec ferveur la Proposition !
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Message  Estuaire44 Lun 14 Nov 2016 - 15:54

Ok ! hein
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Message  Camarade Totoff Jeu 17 Nov 2016 - 15:18

Calculs meurtriers (Murder by Numbers)****

Résumé
Deux jeunes gens décident de commettre un meurtre gratuit. L’enquêtrice Cassie Mayweather les soupçonne mais comment prouver ce qui ressemble à un crime parfait ?

Critique
Un film très dur, quasiment sans égal dans la filmographie de Sandra Bullock. L’actrice, qu’on a beaucoup vu dans les productions plus légères, se montre extrêmement convaincante dans ce thriller et nous fait regretter de n’avoir pas davantage creusé ce sillon.

L’enjeu n’est pas de savoir qui a commis le crime mais comment les enquêteurs, Cassie et son équipier Sam, vont les coincer. L’étude psychologique est le véritable moteur et si le film affiche quelques longueurs dans sa première partie, il avance ensuite avec une rigueur qui scotche le spectateur minute après minute. Il y a quelque chose de l’écrivain anglais Thomas De Quincey et son De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts en plus violent psychologiquement, en plus malsain aussi. La relation entre les meurtriers, Justin et Richard, est ambigüe et nous ne savons pas vraiment s’il y a un cerveau et un exécutant, un meneur et son suiveur. Avec une habileté démoniaque, Barbet Schroeder semble démonter plus loin ce que ses plans semblaient vouloir dire peu avant. Il n’y a pas de récit ferme, linéaire ; un discours qui serait incontestable. Mais tout est parfaitement maîtrisé. La vérité est ailleurs tout le temps ; un peu partout, un peu tout le temps mais jamais là et maintenant. La dernière scène entre Justin et Cassie est exemplaire à ce titre-là.

De même, la police ne jouit pas d’une aura qui assurerait son succès. A la différence de Columbo, si nous ne doutons pas que Cassie comprenne qui est l’assassin, il n’y a pas la certitude qu’elle saura les coincer. Lorsque, surveillant Richard, Cassie se fait surprendre, qui a le dessus ? La première partie, avec l’enquête « classique », est magistrale grâce à un montage astucieux : les découvertes des enquêteurs qui ne leur serviront à rien ainsi qu’un récit de Justin nous l’apprend ; les deux plans étant présentés alternativement avec une musique qui souligne l’impasse dans laquelle les meurtriers ont amené la police précisément là où ils le voulaient. On pourrait croire soudain à une bonne trouvaille de la police quand Cassie va interroger Richard mais cela aussi était prévu. Disons-le maintenant, Ryan Gosling est juste brillantissime. Ici, il la joue charmeur et imbu de lui-même ; ailleurs, touché, tendre ou violent et impitoyable (la lutte finale est éprouvante à tous les points de vue). Il montre parfaitement le caractère narcissique, vénéneux et déséquilibré de son personnage. Son attachement supposé à Justin met de plus en plus mal à l’aise car, ça aussi, le scénario le remet en cause. Rien n’est sûr. Michael Pitt, qui incarne Justin, est moins fort dans son interprétation mais il tient bon. Le côté doux, sensible de son personnage, ne nous rassurera pas car, dans la toute première scène, c’est bien lui qui, dans une dissertation philosophique, prêche le meurtre comme manifestation de la liberté. Audacieux certes !

C’est l’obstination de Cassie qui va enrayer progressivement la belle machine. Une peu ragoûtante découverte sur la scène de crime l’amène à découvrir Justin qui, interrogé, nie être l’ami de Richard. On peut être surpris par l’amertume du portrait de ce dernier. Piège pour la police ou manifestation inconsciente d’un sentiment refoulé ? Par contre, si elle n’est pas dupe de la piste du « vrai tueur », elle n’a que son instinct car tout colle. Et justement, tout colle trop bien. Comment expliquer une approche organisée du crime et une scène de crime désorganisée ? Le traitement criminalistique est très moderne et, même aujourd’hui, malgré l’avalanche de fictions (ou non) mettant en scène policiers, experts et profileurs, on n’a rien inventé ; tout est contenu dans ce film. En femme obstinée, courageuse mais qui n’est pas au-dessus du commun des mortels, Sandra Bullock est la meilleure. C’est son type de personnage ; celui que l’on retrouve dans tous ses films ou presque. Il y a comme un archétype du personnage « bullockien » : femme célibataire, accrochée à un boulot dans lequel elle excelle, méfiante envers les sentiments mais sans leur être hostile. Solitaire au milieu du monde.

Comment ne pas comprendre le rire amer de Cassie devinant où les indices qui accablent le « vrai tueur » se trouvent ? Son obstination, qu’on comprend, c’est le jeu, semble soudain se retourner contre elle. Tout ne tient qu’à un fil. Le spectateur sent le chaud et le froid que souffle Barbet Schroeder. Il suffirait d’un rien pour que Cassie soit déboulonnée et, cela, même si l’entente entre les deux assassins semblent s’essoufler par la faute d’une certaine Lisa. Quoique marginale, Agnès Bruckner joue assez bien le seul personnage « normal » de ce film ; un personnage qui aurait le comportement que l’on attend de lui. Jolie, l’actrice met assez de chaleur dans son jeu pour donner une crédibilité à l’aura rassurante qui semble attirer Justin. C’est là aussi quasiment un archétype : la madone et la [censuré] dans une seule personne. Mais cet archétype vit et on y croit. De son côté, le coéquipier de Cassie (un peu charismatique Ben Chaplin qui défend sa partition mais aurait dû y mettre plus de force) va choisir de lui faire confiance. Certes, on pourrait dire que, dans un policier, cela va de soi et que c’était courru d’avance. Justement pas, l’entente entre les partenaires n’est plus sur des bases sûres.

Quand arrive le double interrogatoire, on se dit que, cette fois, la police a les cartes en main. Lequel des deux va parler ? On pense le savoir mais non ! A nouveau, le montage se fait ingénieux car, le récit que tiennent les policiers, est « illustré » par le déroulement du crime. Sauf que, que voyons-nous exactement ? La vérité ou l’illustration de la thèse des policiers ? L’attitude des deux garçons semblent vouloir dire que c’est la première option qui est la bonne mais ils ne la confirmeront pas.

Ce jeu du chat et de la souris connaît une conclusion éprouvante et Sandra Bullock n’a sans doute pas jouée de scènes aussi dures de toute sa carrière. La présence de revolvers, la nervosité croissante des protagonistes, mais aussi des phases de froideur et de calculs ; tout pointe vers le drame mais savoir comment il se déroulera et qui s’en sortira, c’est beaucoup plus difficile.

Anecdotes :
Sortie US : 19 avril 2002 Sortie France : 5 juin 2002
Le film a coûté 50 millions $. Il en a rapporté 56 $
Réalisateur : Barbet Schroeder. Réalisateur et producteur suisse né à Téhéran, il étudie en France et devient assistant de Jean-Luc Godard. Il réalise More (1969) puis la Vallée (1972). Après Maîtresse (1976), il est engagé à Hollywood. Il commande un scénario à Charles Bukowski qui deviendra le film Barfly (1987). On lui doit aussi Tricheurs (1984), Le mystère von Bülow (1990), JF partagerait appartement (1992), Le poids du déshonneur (1996), La vierge des tueurs (2000), Inju, la Bête dans l’ombre (2007), Amnésia (2015)
Scénariste : Tony Gaydon. Il a peu écrit pour le cinéma mais il est le créateur de la série Hell on Wheel (2011-2014).
Le film fut présenté en sélection officielle à Cannes en 2002.
Les personnages de Richard Haywood et Justin Pendleton sont basés sur des meurtriers réels, Richard Loeb et Nathan Leopold.
Le titre original se réfère à la chanson écrite par Sting et Andy Summers et chanté par Police.
La voiture de Richard, une Mustang, est le même type de voiture que celle conduite par Steve McQueen dans Bullitt (1968). Ryan Gosling est un fan de McQueen.
C’est la quatrième adaptation de l'affaire d'homicide de Leopold-Loeb de 1924. Le premier était La corde d'Alfred Hitchcock (1948), le deuxième Le génie du Mal de Richard Fleischer (1959) et le troisième Swoom de Tom Kalin (1992).
Dans une scène, la caméra montre La grande muraille (1933). Ce film a été réalisé par Frank Capra dont le petit-fils, Frank Capra III est le premier assistant réalisateur de ce film.
Sur l'horloge vue devant le poste de police, il est dit: « Passez du temps avec ceux que vous aimez».
La scène près de la fin du film, où Ryan Gosling lèche le visage de Sandra Bullock, n'a pas été scénarisée. Après quelques prises, Gosling a demandé à Sandra si ce serait correct. Il l'a ajouté pour prouver la nature malade de son personnage.
Ben Chaplin/Sam Kennedy : acteur britannique né Benedict John Greenwood, il débute avec Les Vestiges du jour (1993). En 1996, il part tenter sa chance à Hollywood. il joue le soupirant d’Uma Thurman dans Entre chiens et chats (1996). Il enchaîne avec La ligne rouge (1998), Le talisman (2001), Le Nouveau Monde (2005), Le portrait de Dorian Gray (2009), Cendrillon (2015).
Ryan Gosling/Richard Haywood : acteur canadien, il débute dans la série Hercule contre Arès (1998-1999, c’est lui Hercule). En 2000, il joue sur grand écran Le plus beau  des combats et ne quittera plus l’affiche, jouant ensuite dans The United States of Leland (2003), Crazy, Stupid, Love (2011), Drive (2011), Les marches du pouvoir (2011), Gangster Squad (2013), Only God forgives (2013), The Big Short : le casse du siècle (2015)
Michael Pitt/Justin Pendleton : acteur et musicien américain, on a pu le voir dans A la rencontre de Forrester (2000), Le Village (2004), Funny Game (2007), Hugo Cabret (2011), Criminal Activities (2015). Il tourne aussi pour la télévision : New York Police Judiciaire (1998), Dawson (1999-2000), Boardwalk Empire (2010-2011), Hannibal (2014).
Agnès Bruckner/Lisa Mills : actrice américaine, vue dans La prison de verre (2001), Haven (2004), Le goût du sang (2007), Le fiancé aux deux visages (2011) mais aussi à la télévision : Alias (2002), Dirty Sexy Money (2009), Facing Kate (2012), Once upon a time (2015)
R.D. Call/capitaine Rod Cody : acteur américain vu au cinéma dans 48 heures (1982), Couleur (1988), Né un 4 juillet (1989), Waterworld (1995), Sam, je suis Sam (2001), Babel (2006), Into the Wild (2007). Il tourne également pour la télévision : La petite maison dans la prairie (1982), Les Chevaliers de la Nuit (1988-1989), X-Files (1994), EZ Streets (1996-1997), Diagnostic : Meurtre (1998), JAG (2002), Supernatural (2005), Castle  (2014)
Chris Penn/Ray Feathers : acteur américain né Christopher Shannon Penn (1965-2006), il a joué dans Rusty James (1983), Pale Rider (1985), Reservoir Dogs (1992), True Romance (1993), Les hommes de l’ombre (1996), Rush Hour (1998), Starsky et Hutch (2004). A la télévision dans Magnum (1982), Les Experts (2003). Il est décédé d’une insuffisance cardiaque conjuguée à une prise de médicaments.
Tom Verica/assistant du procureur Al Swanson : acteur, réalisateur et producteur américain. En tant qu’acteur, il a joué dans 58 minutes pour vivre (1990), Dragon rouge (2002), Mémoire de nos pères (2006), Zodiac (2007) mais il tourne principalement pour la télévision : Code Quantum (1989), Central Parl West (1996-1997), Mes plus belles années (2002-2005), The Nine (2006-2007), Murder (2014-2015). Il a réalisé plusieurs épisodes de séries et il est producteur de la série Scandal (2012-2014).


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Message  Camarade Totoff Sam 26 Nov 2016 - 19:29

L’amour sans préavis (Two Weeks Notice)**

Résumé
L’avocate militante Lucy Carlson est engagée par l’homme d’affaire George Wade, plutôt playboy et léger, qui la consulte sur tout et surtout sur n’importe quoi ! Quand elle décide de démissionner, elle doit préparer la suite et rien n’est simple et certainement pas entre elle et lui.

Critique
Un film très léger mais qui dégage une belle sympathie. C’est un festival de scènes comiques qui, certes, ne forme pas un scénario très consistant mais s’avère plaisant à suivre.

De manière simple mais efficace, Marc Lawrence pose deux atmosphères au commencement. Lucy milite avec un couple d’amis contre la démolition d’un bâtiment historique. George Wade est admonesté par son frère Howard, sans que ça le trouble beaucoup d’ailleurs, pour qu’il trouve une avocate-conseil vraiment compétente. Le principal critère de recrutement étant davantage le physique de l’impétrante ! Exemple juste avant la première rencontre entre les héros. Une jolie blonde – de l’école de droit de Saint-Tropez ! – essaye de se placer auprès de George. La caméra ne la met pas en valeur mais il s’agit de Katheryn Winnick qui, depuis, a fait une belle carrière à la télévision (voir anecdotes).

La première rencontre est savoureuse. Elle veut lui présenter son projet de sauvegarde d’un centre socio-culturel et lui, après l’avoir écouté d’une oreille distraite, lui propose carrément de l’engager ! Elle est sidérée et on la comprend ! Mais elle accepte. Le film ne va pas raconter le détail de sa vie de bureau. Il prend des moments qui sont autant d’échantillonnages. C’est très drôle et surtout par l’engagement des acteurs. Sandra Bullock est une actrice qui s’éclate dans la comédie. En revanche, il faut arrêter de lui faire tourner des scènes d’ivresse. C’est certes plus drôle que dans le lamentable Ainsi va la vie mais c’est tout aussi peu crédible et pathétique. On ajoute juste une dimension graveleuse rigolote mais sans plus. Hugh Grant est très à l’aise dans ce rôle qui ne la change pas beaucoup ; cet homme léger, papillonnant mais foncièrement bon et au sourire que n’aurait pas renié une marque de dentifrice.

Que Lucy finisse par démissionner, on le comprend aisément ! On entre dans le vif car elle ne le peut pas en fait ! Son contrat, qu’elle a elle-même rédigé, est verrouillé !! Elle tente d’abord de se faire virer mais ce n’est pas très convainquant. On sourit aussi - et George a justement un sourire en coin -  lorsque Lucy arrive très en retard en mâchant du chewing-gum. Ce sourire de connivence avec le spectateur désamorce la critique qu’on pourrait avoir sur l’exagération de la scène. Mais c’est justement une scène énorme ! Nous ne sommes pas dans un univers réaliste mais dans une comédie sentimentale qui assume sa légèreté et n’a d’autre but que de nous distraire. L’ambition est mince mais elle est tenue.

Lucy pourra partir mais il faut qu’elle trouve et forme sa remplaçante. Le premier entretien tourne à la farce et le deuxième est le bon ! Marc Lawrence, s’il n’est pas un réalisateur de haut vol (c’est très classique comme réalisation, c’est bien fait, c’est dynamique mais ça ne révolutionne pas le genre. La balade en hélicoptère avec vue sur les toits de Manhattan est son morceau de bravoure), est un homme efficace. June Carver est une jolie rousse qui n’a pas froid aux yeux (ni ailleurs si l’on en juge par une tenue ultérieure) et sait où elle va. Un match de tennis en double mixte va virer à l’affrontement entre les deux femmes ! Il faut voir l’impuissance des deux hommes, c’est très drôle et très révélateur. George tape sur les nerfs de Lucy mais il lui est important comme personne.

C’est au retour de ce match de tennis que le rapprochement entre les deux héros s’amorce nettement. Il a été très bien préparé et les deux acteurs ont rendu parfaitement crédible le glissement de collègues à partenaires amoureux.

Évidemment, il faut un « coup de théâtre » dramatique qui relance l’intrigue. Pas de surprise, il concerne le centre socio-culturel de Coney Island. Le frère de George, Howard, veut le raser parce que c’est moins cher. Toujours courageux, George ne l’avoue pas à Lucy et c’est June qui mange le morceau. On imagine la fureur de l’avocate ! Il n’était peut-être pas nécessaire, par contre, de la faire revenir chez George où la scène est vraiment gênante (bravo les acteurs parce qu’on sent cette gêne !), n’apporte pas grand-chose et où Sandra lutte avec une réplique inepte qui ridiculise son personnage. En revanche, par la suite, George va tracer un portait très dur de Lucy, en sa présence quand même, soulignant la « perfection » de celle-ci et combien il est difficile de vivre en la présence de ce genre d’individus. Hugh Grant a bien compris qu’il tenait une réplique importante et il y met de l’énergie quand, symétriquement, Sandra joue en retrait, nettement en recul.

Le final est joué en moins de dix minutes mais Marc Lawrence n’en passe aucune par pertes et profil. Lucy est revenue à l’aide juridique. George vient lui lire son premier discours écrit en solo : il y annonce son refus de détruire le centre, sa démission et fait l’éloge de Lucy ! Pourtant, elle le laisse partir…durant une minute le temps de relever une faute de conjugaison !! Il y a encore une scène cocasse pour conclure ce petit film sans prétention mais mignon comme un cœur.

Anecdotes :
Sortie US : 20 décembre 2002 Sortie France : 19 février 2003
Le film a coûté 60 millions $ et en a rapporté 199.
Le scénario et la réalisation sont de Marc Lawrence, co-scénariste de Miss Détective.
Retrouvailles entre Sandra Bullock et Heather Burns (Miss Détective)
Lors d’une réception, c’est bien au véritable Donald Trump que parle Hugh Grant ! A l’époque, le futur 45ème président des États-Unis était un magna de l’immobilier. La maison où le frère de George vit est en fait l'une des maisons de Donald Trump à Westchester qui l’a prêté à la production.
L'auteur britannique Lynne Truss a souligné que le titre du film est grammaticalement incorrect. Dans son livre « Eats, Shoots & Leaves : The Zero Tolerance Approach to Ponctuation », elle établit qu’il manque une apostrophe («Two Weeks' Notice»).
Le bâtiment que Lucy et ses deux compagnons ont essayé de sauver au début du film a été un théâtre, et maintenant une église, située sur 175 St. et Broadway à New York. C'est le même bâtiment utilisé pour filmer la scène cinématographique du palais indien dans Le gourou et les femmes (2002).
Dans la scène où Sandra Bullock et Hugh Grant sont sur un toit à manger du gâteau, elle décrit son enfance en regardant le quartier et les enfants qui jouent. Elle mentionne un M. et Mme Goldfarb assis au milieu de la rue pour sauver une place de stationnement pour leur enfant. Il s'agit d'un petit clin d'œil au film Requiem for a dream où une Mme Goldfarb est assis sur le coin du quartier dans des chaises de jardin avec ses voisines.
Hugh Grant/George Wade : acteur britannique, il est remarqué pour son rôle dans le film Maurice (1987) mais c’est Quatre mariages et un enterrement (1994, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie) qui le propulse au premier plan. Il va ensuite enchaîner avec Raison et Sentiments (1995), Coup de foudre à Nothing Hill (1999, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), Le journal de Bridget Jones (2001), Pour un garçon (2002, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), Love Actually (2003), Bridget Jones : l’âge de raison (2004). L’échec d’American Dreamz (2005) lui fait traverser une période où le succès le fuit (Où sont passés les Morgan ?en 2009 ne convainc personne). Il tourne ensuite Des agents très spéciaux (2015) puis Florence Forster Jenkins (2016).
Alicia Witt/June Carver : actrice américaine, elle débute dans Dune (1984). Suivront Twin Peaks (1990), Professeur Holland (1995), Cybill (série TV, 1995-1998), Urban Legend (1998), Vanilla Sky (2001). Elle tourne depuis essentiellement pour la télévision : Mentalist (2009), Elementary (2015), The Walking Dead  (2016).
David Haig/Howard Wade : acteur anglais, vu au cinéma dans Quatre mariages et un enterrement (1994)…et Florence Forster Jenkins (2016) mais surtout à la télévision : Docteur Who (1980), Inspecteur Morse (1992), Wycliff (1995), Mister Fowler, brigadier-chef (1995-1996), Un meurtre est-il facile ? (2008), Inspecteur Barnaby (2009), Yes, Prime Minister (2013), Penny Dreadful (2015).
Dana Ivey/Ruth Kelson : actrice américaine vue au cinéma dans La couleur pourpre (1985), La famille Addams (1991), Nuits blanches à Seattle (1993), Rush Hour 3 (2007), Où sont passés les Morgan ? (2009), La couleur des sentiments (2011) et à la télévision dans Une vraie vie de rêve (1986-1987), New York Police Judiciaire (1996), Oz (2000), Ugly Betty (2010)
Robert Klein/Larry Kelson : acteur américain vu dans Le Propriétaire (1970), La Fureur du danger (1978), Darkside, les contes de la nuit noire (1990), Comment se faire larguer en dix leçons ? (2003).
Katherine Winnick/Tiffany : actrice canadienne d’origine ukrainienne (Katerena Anna Vinitska), elle est alors à peu près inconnue. Peu de films notables sinon Love et autre drogues (2010). Elle a par contre une riche carrière télévisuelle : Student Bodies (1999-2000), Sydney Fox, l’aventurière (2000), Les Experts : Miami (2004), Esprits criminels (2006), Docteur House (2007), Bones (2010-2011, 6 épisodes), Vikings (depuis 2013), Person of Interest (2015)

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Message  Camarade Totoff Jeu 1 Déc 2016 - 13:48

Dimanche prochain sur TF1, Gravity, film magistral qui concluera la saga consacrée à cette grande actrice.
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Message  Estuaire44 Ven 9 Déc 2016 - 14:58

Excellente recrue pour Ocean's Eight, où Sandra Bullock devrait être la chef de l'équipe
http://www.unificationfrance.com/article46669.html
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Message  Camarade Totoff Lun 12 Déc 2016 - 13:33

Effectivement, c'est une excellente recrue. Vous allez trouver ça drôle mais je n'avais pas imaginé une seconde que Sandra ne soit pas la chef d'équipe !
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Message  Estuaire44 Lun 12 Déc 2016 - 14:08

Bien vu ! Laughing
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Message  Camarade Totoff Lun 12 Déc 2016 - 14:20

Miss FBI : Divinement armée (Miss Congeniality 2 : Armed and Fabulous)  *


Résumé
Devenue l’image du FBI, Gracie Hart est envoyée à Las Vegas où son amie Cheryl, Miss Etats-Unis, et l’animateur Stan Fields ont été enlevé. Loin de faire ce qu’on attend d’elle, Gracie mène sa propre enquête et s’attire pas mal d’ennuis.

Critique
C’est bien d’avoir de la suite dans les idées mais, parfois, on n’a pas l’idée de faire une suite. Parfaitement inutile, ce film mêle scènes convenues, gags lourdingues et éculés et brasse beaucoup d’air. S’il ne manque pas de rythme, c’est dû à la prime au mouvement, histoire de masquer la vacuité de l’histoire. Les personnages sont des caricatures de ceux du premier opus ou d’eux-mêmes tout simplement. Sandra Bullock n’a jamais aussi peu convaincu et sa belle énergie sert surtout à nous faire passer le temps. Il n’y a rien à sauver dans ce film.

La première demi-heure est une longue présentation qui nous explique que, devenue célèbre, Gracie ne peut plus être agent de terrain. Elle sera donc la nouvelle image du FBI. Il lui faut un styliste. Comme Michael Caine n’est heureusement plus là, c’est un clone qui est choisi. Joel Mayers est une caricature de styliste et du personnage de Caine : Diedrich Bader nous présente une « grande folle » mais la joue avec sympathie. Le voir ultérieurement avec costume et casque à plume fait sourire une seconde et puis pleurer : jamais Michael Caine n’aurait accepté une telle infamie ! On est clairement dans une version alourdie du premier film. Et ce sera comme ça tout du long.

L’enlèvement de Cheryl et de Stan sera le prétexte et le fil rouge du film. Gracie part à Vegas avec l’agent Fuller en garde du corps. Regina King essaie d’y mettre de la conviction mais son personnage d’agent nerveux, colérique et pas féminine pour deux sous ressemble furieusement à une reprise de l’agent Hart première version ; la peau noire en plus. Le personnage ne nous surprendra jamais et son évolution est prévisible de bout en bout. Enrique Murciano, qui joue l’agent Foreman, n’a pas plus de chance : il retrouve Sandra Bullock après Speed 2 ! Il y a des gens qui sont marqués par la poisse ! Son personnage est lourd et sans plus de consistance qu’une baudruche. On n’est pas vraiment surpris que sa petite amie le quitte ; pas plus de savoir qui la remplace.

Le rôle de Gracie est de faire jolie pendant que le FBI (représenté par l’agent Collins à qui Treat Williams prête une carrure crédible sans parvenir à sortir du cliché du chef un peu borné) fait son boulot. Evidemment qu’elle n’en fera rien ! D’abord, Cheryl est son amie et, puis, sinon il n’y aurait pas d’histoire. Encore moins qu’il n’y en a déjà.

Tout aussi évidemment elle fait une bourde monumentale qui est censée nous faire rire. A savoir courser et se jeter sur Dolly Barton sur fond de musique country. Non seulement c’est une poursuite ridicule mais c’est grotesque. Commence alors la comédie de vouloir renvoyer Gracie et Fuller à New York, opération à laquelle elles parviendront à se soustraire non sans gags ou supposés tels.

Gracie a compris que la véritable victime était Stan et elle se rend au foyer où vit la mère de ce dernier déguisée en vieille dame. Le déguisement est plus ridicule qu’autre chose mais on arrive à sourire. La clé de l’énigme est là !

Evidemment, c’est le moment de « corser » l’histoire en mettant l’héroïne et son équipe sur la sellette. Foreman, qui devait récupérer des infos, s’est fait griller et, en prime, il comprend que sa copine le trompe. Pas de chance pour lui mais, de toute façon, le couple Enrique Murciano/Elisabeth Röhm n’avait pas une once de crédibilité. Elle incarne Janet, un agent très ambitieux ; ce qui, là non plus, n’est pas original du tout. L’actrice l’incarne avec un professionnalisme froid qui n’attire aucune sympathie. Le spectateur en a un peu plus envers Sandra quand Gracie s’en prend plein la figure mais c’est un passage obligé donc on sait que notre héroïne va trouver un moyen de se remettre en selle.

Gracie, Fuller, Joël et Foreman ont une piste qui les mène dans un club de travestis. Si la musique est bonne, la scène est longue et un peu ennuyeuse. Regina King et Sandra y mettent du leur mais c’est de peu d’intérêt. Un indice – quand même – va leur permettre d’aller sauver Cheryl et Stan. Gracie renonce à son rôle d’icône et reprend son rôle d’agent. La dernière scène est peut-être la seule qui est un peu d’émotion vraie.

Anecdotes :
Sortie US : 24 mars 2005 Sortie France : 13 avril 2005
Le budget était de 45 $ et en a rapporté 101.
Réalisation : John Pasquin. Il a principalement travaillé pour la télévision : Alice (1982-1984), La loi de Los Angeles (1984-1987), Roseanne (1989-1990), Une famille du tonnerre (2003-2004), Last Man standing (2011-2015). Sa participation au cinéma est très limitée : Super Noël (1994), Un Indien à New York (1997), Super papa (2001).  
Le scénario est de Marc Lawrence, déjà co-scénariste de Miss Détective.
William Shatner, Heather Burns et Ernie Hudson reprennent leurs rôles respectifs.
Eileen Brennan, qui joue la mère de Stan Fields, est en fait un an plus jeune que William Shatner, qui joue Stan Fields. Il est né en 1931, elle est née en 1932.
Dans Miss Détective (2000), il était censé y avoir une histoire où la mère de Gracie Hart aurait été tuée dans l'exercice de ses fonctions. Cette idée a été reprise dans cette suite.
Une affiche de Miss Détective peut être vue en arrière-plan à l'aéroport de Las Vegas.
Le 11 mai 2004, pendant le tournage d'une scène à l'extérieur de Treasure Island à Las Vegas, une tempête de sable a forcé la production à fermer pour la nuit.
Premier long métrage crédité pour Elisabeth Röhm
Le "Las Vegas FBI HQ" bâtiment utilisé dans le film est en fait le Lloyd D. George Federal Courthouse situé dans le centre-ville de Las Vegas.
Regina King/Sam Fuller : actrice américaine vue dans Jerry Maguire (1996), Ennemi d’Etat (1998), Ray (2004). À la télévision dans : 24 heures chrono (2007), The Leftovers (2015).
Enrique Murciano/Arthur Jeff Foreman : acteur américain, vu au cinéma dans La chute du faucon noir (2001) ou La planète des singes : l’affrontement (2014). Il est plus connu pour sa participation à la série FBI : Portés Disparus (2003-2010). On l’a vu aussi dans Les Experts (2009) et NCIS (2011).
Diedrich Bayer/Joel Mayers : acteur américain, pas de film notable mais une certaine présence dans diverses séries : Star Trek : la nouvelle génération (1989), Cheers (1990-1991), The Drew Carey Show (1995-2004), Sept à la maison (2007), Bones (2009-2010), Save Me (2013).
Treat Williams/Walter Collins : acteur américain, on a pu le voir au cinéma dans L’Empire contre-attaque (1980), Il était une fois en Amérique (1984), Les hommes de l’ombre (1996), Ennemis rapprochés (1997), 127 heures (2011). Il a aussi joué pour la télévision : Everwood (2003-2006), FBI : Duo très spécial (2012), Chicago Fire (2013).
Elisabeth Röhm/Janet : actrice américano-allemande, elle a peu joué au cinéma dans American Bluff (2013) ou Joy (2015). Elle a principalement tourné pour la télévision : Angel (1999-2001, Kate Lockley), New York Police Judiciaire (2001-2005), Heroes (2009-2010), The Client List (2012-2013), Hawaï Five-0 (2016)
Abraham Benrubi/Lou Steele : acteur américain, il a tourné dans Twister (1996), Open Range (2003) mais surtout à la télévision : Parker Lewis ne perd jamais (1990-1993), Urgences (1994-2009), X-Files (1999), Buffy contre les vampires (2001), Men in trees (2006-2008), Once upon a time (2013)
Nick Offerman/Karl Steele : acteur américain, on a pu le voir dans Les Chèvres du Pentagone (2009), 21 Jump Street (2012), Les Miller, une famille en herbe (2013), Le Fondateur (2016). Il a également tourné pour la télévision : Gilmore Girls (2003), Childrens Hospital (2008-2015), Parks and Recreation (2009-2015), Brooklyn Nine-Nine (2015).
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Message  Camarade Totoff Mer 21 Déc 2016 - 11:39

Entre deux rives (The Lake House)***

Résumé
Arrivant dans une jolie mais curieuse maison aux murs de verre, Alex Wyler, architecte, trouve une lettre de la précédente propriétaire, Kate Forster, médecin. Or, lui se trouve en 2004 et elle en 2006 ! A travers le temps, ils vont s’écrire et se découvrir.

Critique
Un très beau film extrêmement mélancolique et romantique tout à la fois. On y entre par une très belle chanson. Rachel Portman, à qui on doit l’orchestration, a fait un très beau travail. Si sa narration complexe est parfois un peu difficile à suivre, il est touchant et, chez lui en tout cas, la part dramatique qui sert en général dans les comédies sentimentales à donner un peu de tension à un canevas très connu, est ici très bien intégrée à l’histoire au point que le happy end, qui serait le point final attendu, n’est même pas certain. Romance, certainement ; comédie sentimentale, pas du tout.

Le démarrage de la correspondance entre deux moments du temps (tant en VO qu’en VF, le titre est excellent mais on avouera une préférence pour le francophone) commence très prosaïquement mais, du coup, de manière très crédible. C’est très léger puisque chacun doute de la réalité de cette correspondance mais un conseil de Kate sur le printemps 2004 tombe juste pour Alex extrêmement troublé ! Autre élément significatif, la boîte aux lettres. Lorsque l’un met une enveloppe dedans et abaisse le levier rouge, ce geste se répercute dans l’autre époque ! C’est un joli coup et l’on passe ainsi de l’incrédulité au mystère. Le fantastique, pourtant très réel dans ce film, ne sera pourtant jamais le centre de l’histoire : c’est celle de Kate et Alex et nous n’aurons jamais la moindre explication sur ce mystère. Quelque part, l’amour c’est comme la religion ; il faut y croire.

A partir de là, la correspondance devient plus personnelle. Kate parle de littérature et il lui sert à distance de guide touristique. Cette promenade romantique à travers Chicago est un très beau passage. Tout comme le coup de l’arbre qui manque à Kate. Sandra Bullock donne la pleine mesure de ses dons pour donner de la chair à ce drame sentimental et fantastique. Pour une fois, le mélange des genres n’est pas préjudiciable car le scénariste sait clairement où il veut aller et ce qui est important. Keanu Reeves ne se rate pas non plus même s’il est plus en dedans. L’action lui convient mieux que le romantisme mais il se défend. La réalisation d’Alejandro Agresti est assez fluide même si, du coup, on traverse le temps si facilement que l’on peut s’y perdre. La maison du lac est très bien mise en scène et l’on saluera aussi la scène de la fête de Kate où les héros se rencontrent.

Qui dit maison dit architecte et il se trouve que c’est le père d’Alex, lui-même architecte, qui la construisit. L’histoire de la maison est très belle et donne une nouvelle coloration à la fois romantique et dramatique à l’histoire. L’on se dit que cette maison a été construite pour le bonheur et qu’il faut qu’elle continue à l’abriter. Sauf que le père d’Alex, Simon, a gâché ce bonheur autrefois. Christopher Plummer n’a qu’un rôle secondaire mais chacune de ses apparitions est un moment fort. Le dédain envers son fils puis une réconciliation tendue, une discussion hautement philosophico-pratique sur la place de la lumière dans l’architecture et le rapport entre art et architecture (ce qui est aussi un moment un peu pénible). L’acteur dégage une autorité et Keanu Reeves doit cravacher pour exister à côté !

Le bonheur certes mais avec qui ? Voici soudain qu’arrive Morgan, le soupirant de Kate. Dylan Walsh lui donne une carrure solide et un sérieux contrebalancé par un sourire franc et une énergie communicative. Mais la rencontre entre Morgan et Alex complexifie soudain le film. La correspondance virtuelle reste en suspens car Morgan invite Alex et son amie Mona (sont-ils en couple ? elle, en tout cas, a des sentiments pour lui) à l’anniversaire de Kate ! On passera sur la rapidité de la chose (un bon feeling ?) pour se focaliser sur la rencontre des épistoliers. C’est un très beau moment, même si la photographie est un peu sombre. La conversation devient intime grâce à Jane Austen – ce qui fait de ce film une véritable bibliothèque ! Rarement, la culture n’avait pris autant de formes dans un même film – et c’est une chanson sur laquelle ils dansent qui les rapprochent. Avec malice, Alejandro Agresti nous fait croire à plusieurs reprises qu’ils vont s’embrasser et c’est quand on y croit plus qu’ils le font au terme d’une danse à la fois sensuelle et romantique. Sauf qu’il y a eu des témoins !

La correspondance reprend et les voix off donnent corps à une séparation quand l’image réunit les amants virtuels. Kate n’a compris qu’après coup qu’Alex était son correspondant. Elle trouvera aussi les mots pour soutenir Alex quand Simon meurt brutalement. Simon se croyait solide – et Christopher Plummer n’a pas eu de mal à nous convaincre que son personnage allait s’en sortir sauf que non ! Surprise désagréable qui jette une ombre sur le film. Ombre qui s’intensifie quand Alex ne vient pas à un rendez-vous qu’ils s’étaient fixés…deux ans plus tôt ! C’était pourtant vertigineux et tellement romantique. L’amertume de Kate fait écho à l’incompréhension d’Alex qui ne peut pas expliquer pourquoi il n’est pas venu. Toute la scène de l’attente a fait monter la tension. Elle a la bonne durée pour nous tendre sans nous exaspérer et l’on partage sans peine la peine justement de Kate. Sans mots, le visage de Sandra est un miroir douloureux.

Ombre définitive pense t-on puisque Kate choisit de rompre. Elle ne veut plus que cette liaison temporelle l’empêche de vivre sa vie et elle ne croit plus possible qu’ils soient réunis. Les retrouvailles avec Morgan semblent concrétiser un autre futur mais c’est un projet de réhabilitation de maison qui redéclenche la boucle temporelle. Le nom de la boîte d’architecte a mis la puce à l’oreille au spectateur qui se reprend à espérer en une fin heureuse glacialement douchée brusquement ! Anéantie, Kate va trouver dans son chagrin la force de tenter une gageure ; écrire à nouveau en espérant follement être lu à travers le temps ; pour que le futur ne soit pas un destin écrit d’avance.

Anecdotes :
Sortie US : 23 juin 2006 Sortie France : 26 juillet 2006
Le film a coûté 40 millions $ et a rapporté 114.
Réalisation : Alejandro Agresti. Pour ce réalisateur argentin, c’est pratiquement son seul film arrivé jusqu’à nous. Il a aussi tourné Une nuit avec Samatha Love (2000)
Scénario : David Auburn. Il est surtout dramaturge. On lui doit une douzaine de pièces et trois scénarii dont Proof (2005). Adaptation de sa propre pièce, cette œuvre a reçu le Prix Pulitzer de la meilleure pièce de théâtre.
Ce film marque les retrouvailles de Keanu Reeves et de Sandra Bullock après Speed.
La maison sur le lac n'existe pas dans la réalité. C'était une structure temporaire construite exclusivement pour le tournage sur les rives du lac Maple à l'ouest de Chicago. Elle mesurait 2000 pieds carrés et reposait sur des poutres d'acier de dix pieds au-dessus de la ligne de flottaison. Il a été utilisé 35 tonnes d'acier. Le chantier a nécessité près de 100 charpentiers, soudeurs et peintres pour la construire.
Sandra Bullock affirme qu'elle s'est sentie obligée de nommer le chien "Jack" d’après le personnage de Keanu Reeves dans Speed (1994) alors que le chien est censée être une femelle !
Le nom du restaurant exclusif dans le film est "Il Mare". "Il Mare" est aussi le nom de la maison et le titre international du film coréen sur lequel "The Lake House" est basé, Siworae (2000).
Sandra Bullock a révélé dans une interview à Entertainment Weekly que la maison du titre avait l'eau courante mais pas de toilettes.
L'adresse du bâtiment à Chicago où vit Sandra Bullock est 1620 Racine. Cela la placerait dans le même bloc que l'appartement appartenant à Sean Connery dans Les incorruptibles (1987) : le personnage de Connery vivait au 1634 Racine.
C'est le troisième film de Keanu Reeves consacré au voyage dans le temps, les deux premiers étant L’Excellente aventure de Bill et Ted (1989) et Les folles aventures de Bill et Ted (1991).
Premier film à sortir simultanément sur DVD, HDDVD et Blu-ray Disc.
Le film que Kate regarde à la télévision est « Notorious » (« Les Enchaînés » en français) d’Alfred Hitchcock avec Cary Grant et Ingrid Bergman.
John Cusack a été le premier choix pour le rôle d'Alex Wyler, mais il a refusé.
Citation de Nietzche : « La vie n’aurait pas de sens sans musique ».
Christopher Plummer/Simon Wyler : acteur canadien, il commence sa carrière dans les années 1950 avec Les Feux du théâtre et La Forêt interdite (tous deux de 1958). Parmi sa très riche filmographie, citons pour exemples La nuit des généraux (1967), Le retour de la panthère rose (1975), L’homme qui voulut être roi  (1975), Dragnet (1987), Tout pour réussir (1990), L’armée des douze singes (1995), Dracula 2001 (2000), L’imaginarium du docteur Parnassus (2009), Beginners (2011, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. il a aussi le record de l’acteur le plus âgé à recevoir un Oscar ; Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle), Millenium- Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (2011)
Dylan Walsh/Morgan : acteur américain, de son vrai nom Charles Hunter Walsh, on a pu le voir au cinéma (Loverboy, 1989 ; Congo, 1995 ; Le beau-père, 2009) mais plus souvent à la télévision : Aline & Cathy (1987-1989), Brooklyn South (1997-1998), Nip/Tuck (2003-2010), Unforgettable (2011-2016), Castle (2013), NCIS : Nouvelle-Orléans (2015)

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Message  Camarade Totoff Jeu 5 Jan 2017 - 13:57

Prémonitions (Premonition) ***

Résumé
Linda Hanson vit une vie tranquille de mère au foyer aux côtés de son mari Jim et de leurs deux filles jusqu’au jour où Jim meurt dans un terrible accident. Mais, le lendemain, Linda le retrouve dans leur cuisine, vivant ! C’est le début d’une semaine de cauchemars.

Critique
Un film de bonne facture qui montre que Sandra Bullock est aussi douée pour le drame que pour la comédie. La structure narrative pourrait faire penser à une version d’un Jour sans fin mais c’est plus complexe puisque c’est à l’échelle de la semaine que les événements surviennent. Cela ne le rend pas forcément facile à suivre. En outre, après un démarrage aux accents horrifiques, le film accuse une nette baisse de rythme. Le fantastique devient cosmétique.

Le départ pose les bases : un couple, deux enfants, une belle maison, et des scènes de la vie quotidienne. Mennan Yapo prend dix minutes pour présenter l’univers qu’il va ensuite dynamiter. Cela commence par un étrange message de Jim sur le répondeur puis le shérif qui vient annoncer à Linda que son mari est mort. Sandra Bullock affiche un regard sidéré et la douleur qu’elle expose est poignante et, dans une atmosphère qui devient ouatée, la voix du shérif s’éloigne de nous.

Sauf que le lendemain, pas de mère venue appuyer sa fille – il faudrait faire une étude sur l’absence des pères dans les films de Sandra Bullock – et un mari bien vivant prenant son café ! Le réalisateur parvient à nous mettre en condition avec une descente lente de l’escalier par Linda, juste rythmée par le craquement des marches, puis la radio en sourdine, quelques détails de-ci-delà (un vêtement qui traîne) et puis Jim. Sandra est magnifique dans son interprétation d’une femme en état de choc. Julian MacMahon a un rôle un peu ingrat puisqu’il ne peut pas partager les états de sa femme – ce qui évidemment est un procédé usité dans le fantastique ; que le sujet doute de ses sens, voir "Le Horla" qui est un modèle du genre – mais, dans son rôle d’un homme « normal », il apporte une vraie crédibilité. S’il n’est pas d’un charisme fou, il pèse quand même plus lourd que beaucoup des « amants » de cinéma de Sandra Bullock ! Et surtout, il varie son jeu, passant de l’homme dans ses habitudes à l’étonné, l’agacé, l’amoureux ou l’inquiet avec aisance.

Linda revit donc une journée avec la sensation de l’avoir déjà vécue, ce qui doit être une sensation atroce que l’actrice rend plutôt bien. Le malaise s’installe, même lorsque le shérif bienveillant lui dit qu’on « va essayer d’éviter les accidents ». En fait, ces paroles apaisantes agissent comme du sel sur une blessure. Les scènes de la vie courante sont comme décalées et, du coup, menacantes. On atteint le climax de l’horreur quand Linda trébuche et tombe sur le cadavre d’un oiseau mort et se retrouve la main couverte de sang. Et le sang, ça tache et ce sont des taches tenaces. Alors, quand le lendemain, ni Jim ni le sang ne sont là mais que la famille est vêtue de noir, Linda réagit en niant la mort de son mari. La scène du cercueil est un moment horrible où les cris de Linda manifestent une confusion qui met le spectateur à cran. Interprétation sans faille ; Sandra n’a jamais été aussi loin dans la représentation dramatique. C’est très fort. Confusion qui entraîne son internement. C’est un moment très dur où la photographie très crue transforme le psychiatre, Norman Roth – a-t-on idée de s’appeler « Norman » quand on est psy ? –  présenté en contre-plongée comme un monstre sadique. Il faut dire aussi qu’il est joué par Peter Stormare qui est à l’ambiguïté ce que Dracula est au vampirisme, un porte-drapeau. Même sa bienveillance est menaçante !

Et Linda se réveille dans son lit. Et son mari est sous la douche. Là, le film connaît une baisse de régime. Les événements ne suffisent plus à cacher l’impression de répétition. Si le jeu génial de Sandra évite tout ennui, on a tout de même l’impression d’avoir fait le tour et qu’il faudrait relancer l’intrigue. Ce que le scénario ne fait pas et l’entrée en jeu d’une autre femme, une blonde comme par hasard, apparaît plus comme un artifice faiblard que comme un élément dramatique.

Lorsqu’un geste ravive la mémoire de Linda, celle-ci a une idée : se créer un tableau où elle note les événements survenus. C’est mettre de l’ordre dans le chaos et reprendre les choses en main. Voilà qui remet de la tension ! Elle comprend quand son mari va mourir et elle essaye de le sauver. Dommage d’avoir perdu du temps et de nous montrer Linda réglant avec une distanciation qui surprend sa mère (mais pas nous) les formalités. Utile, pas vraiment : il eut fallu dramatiser plus encore le final – ce que Mennan Yapo se résout à faire dans les dix dernières minutes ; c’est bien fait (même un peu exagéré) mais cela arrive tardivement - pour que le spectateur espère ardemment que Jim survive. Certes, ce n’est pas une mauvaise idée que d’introduire le doute chez Linda qui dit froidement à sa mère : « Si je laisse mourir Jim, c’est pareil que de le tuer ? » et Sandra a un regard d’une dureté sidérante qu’on n’avait jamais vu chez elle ! La scène avec le prêtre est bien filmée (par-dessus puis cadré aux épaules) et Jude Ciccolella est très bon dans son rôle mais qu’est-ce que cela vient faire ? Cette introduction de foi est agaçante et elle trouve son pendant avec l’ultime image, qu’on peut trouver contestable même si elle peut se défendre.

Anecdotes :
Sortie US :12 mars 2007 Sortie France : 29 août 2007
Le film a coûté 20 millions et a rapporté 84 millions.
Réalisateur : Mennan Yapo. Réalisateur, scénariste et producteur allemand d’origine turque, son premier long métrage, Soundless (2002) est un succès au box-office allemand et lui assure une notoriété internationale. Premonitions est son premier film américain. Il a depuis réalisé Gunslinger (2011) mais se consacre principalement à la production.
Scénariste : Bill Kelly
Lorsque Sandra Bullock est retenue et lutte dans la scène de l'hôpital, elle s'est vraiment coupée par accident. Donc au lieu d'utiliser une doublure pour l'injection, c'était vraiment elle et elle a été vaccinée contre le tétanos dans la scène.
Le film était censé être tourné à la Nouvelle-Orléans, mais l'ouragan 'Katrina' a forcé les cinéastes à choisir un autre endroit.
Bien qu'elles jouent la mère et la fille dans ce film, Kate Nelligan a seulement 13 ans de plus que Sandra Bullock.
Le film a été tourné dans la continuité, donc Sandra Bullock devait rencontrer l'équipe tous les jours afin qu'elle puisse savoir ce que son personnage savait ce jour-là.
Le film a été tourné en 45 jours.
L'histoire est presque identique à l'épisode de CBS Radio Mystery Theatre "The Ides of March", qui a été diffusé plus de deux décennies auparavant le 10 septembre 1975.
Ce n’est pas un remake du film japonais du même nom.
Le scénario original prévoyait que Linda puisse sauver Jim, mais cela semblait trop « hollywoodien », donc la décision a été prise de le rendre plus sombre pour surprendre le public.
C'est l'idée de Sandra Bullock d'avoir Linda enceinte à la fin du film.
Julian MacMahon/Jim Hanson : acteur australien ancien mannequin, il est le fils d’un ancien Premier ministre d’Australie. Après avoir obtenu un rôle dans The Power, the Passion, équivalent australien de la série Dynastie, il prend goût au métier d’acteur. On a pu le voir dans les séries Profiler (1996-2000), Charmed (2000-2003, 2005), Nip/Tuck (2003-2010). Il tourne aussi pour le cinéma : Les Quatre Fantastiques (2005), Les Quatre Fantastiques et le surfer d’argent (2007), RED (2010), Vengeance par le feu (2012)
Kate Nelligan/Joanne : actrice canadienne vue dans Dracula (1979), L’Arme à l’œil (1981), Frankie et Johnny (1991), L’œuvre de Dieu, la part du Diable (1999). Elle tourne aussi de nombreux téléfilms.
Amber Valletta/Claire Francis : mannequin et actrice américaine, elle est apparue au cinéma dans Hitch, expert en séduction (2005), Ultimate Game (2009) mais aussi à la télévision : Revenge (2011, 2014)
Peter Stormare/le docteur Roth : acteur suédois né Rolf Peter Ingvar Storm, il débute au théâtre. Au cinéma, il a joué dans Fanny et Alexandre (1982), Fargo (1996), Armageddon (1998), Dancer in the dark (2000), Le Chocolat (2001), Minority Report (2002), L’Imaginarium du docteur Parnassus (2009), Hansel et Gretel, witch hunters (2013). Il a aussi joué pour la télévision : Hitler, la naissance du mal (2003), Prison Break (2005-2006), Weeds (2010), NCIS : Los Angeles (2012), Blacklist (2014), Arrow (2014)
Jude Ciccolella/le père Kennedy : acteur américain, on a pu le voir dans Sin City (2005, 2014) mais, plus souvent, à la télévision : 24 heures chrono (2001-2006), NCIS (2008-2011), Dr House (2011), Major Crimes (2014)



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Message  Camarade Totoff Jeu 12 Jan 2017 - 11:00

La Proposition (The Proposal)****

Résumé
Menacée d’expulsion vers son Canada natal, Margaret Tate, éditrice redoutée, imagine en urgence une solution et se déclare fiancée à son assistant, Andrew qu’elle exploite depuis des années. D’abord sonné, celui-ci accepte finalement le marché mais à ses conditions. Ils doivent annoncer l’heureuse nouvelle aux parents d’Andrew lors d’un weekend…en Alaska ! Un weekend qui remet tout en question.

Critique
La comédie sentimentale du début du 21ème siècle ! Celle qui annule et efface toutes celles que Sandra Bullock a pu tourner tout au long de sa carrière ! Une merveille de drôlerie, un bijou de sentiment. L’histoire se suit avec gourmandise et ses péripéties ne cessent de mettre en joie. Anne Fletcher sait parfaitement où elle va et on la suit les yeux grands ouverts pour ne rien manquer. Sandra Bullock montre tout son potentiel comique sans jamais tomber dans le ridicule et, pour une fois, peut-être pratiquement la seule, elle a un vrai partenaire de jeu, à la fois viril et romantique, Ryan Reynolds, qui sait être drôle, charmant et émouvant. Les seconds rôles sont au diapason, à commencer par une Betty White magnifique !

Tout commence par une journée ordinaire pour une éditrice et son assistant chacun de leur côté. On a le fil rouge de l’auteur invisible « Frank » que Margaret Tate – Sandra Bullock sexy en son tailleur noir – veut faire passer chez Oprah (Winfrey). On le retrouvera plus tard dans une scène hilarante avec un chien et un aigle. Alors qu’elle vient de virer le rédacteur en chef pour incompétence, Margaret est convoquée chez ses patrons pour s’entendre dire que, étant Canadienne, elle ne devait pas sortir du pays sans un visa et que l'ayant fait quand même, elle va être expulsée ! En catastrophe, elle cherche une échappatoire et le malheureux Andrew le lui fournit en passant la tête dans la pièce : ils sont fiancés ! Il faut voir la mine de Ryan Reynolds – qui, quelques instants avants, avait averti toute la rédaction qu’elle sortait de son bureau d’un « La sorcière enfourche son balai » ! – complètement sonné !! Bergen (Michael Nouri) n’est peut-être pas dupe (et on pense que non) mais il conseille d’officialiser. Andrew, réalisant ce qu’il vient de se passer, veut se dédire mais Margaret le fait clairement chanter. C’est elle ou la porte.

Le passage par les locaux de l’immigration permet d’introduire le « méchant » de l’histoire, Gilbertson, à qui Denis O’Hare donne une mine rusée et attentive. L’exposé de la procédure et des peines encourus pour faux fait passer une petite tension. Mais c’est aussi le moment du premier renversement de l’histoire. Andrew ne subit plus ; il impose ses conditions. Sans faute de Ryan Reynolds : Andrew parle fermement mais avec un détachement sardonique. Pour la première fois, Margaret perd le contrôle. De fait, elle ne le reprendra plus vraiment. La scène où il l’oblige à le demander en mariage à genoux, en pleine rue et en public, est hilarante.

Il faut annoncer la bonne nouvelle aux parnts d’Andrew en profitant des 90 ans de la grand-mère. Mais tout ce monde habite en Alaska ! Pure citadine, Margaret n’est plus dans son élément. Elle voudrait que les choses se passent autrement mais comment s’opposer à la chaleur de l’accueil et à la gentillesse de Grace, la mère (composition de Mary Steenburgen lumineuse) et d’Annie, la pétulante grand-mère ? Et une petite sauterie organisée inopinément ! Le faux couple doit alors raconter l’histoire de la demande en mariage et c’est à mourir de rire. En impro totale, les duettistes se coupent la parole alternativement et c’est à se demander comment ils arrivent à monter un récit qui tienne la route ! L’habitude de l’édition sans doute. Histoire qui se termine par un baiser réclamé par l’assistance. Baiser un peu prolongé semble-t-il. Second renversement. Ils devront en outre partager la même chambre, on est moderne chez les Paxton ! Les regards appuyés d’Annie souhaitant une « bonne nuit » font écho aux regards catastrophés d’Andrew et Margaret !

Pour ceux dont les côtes tiennent encore, le passage par le cabaret où les filles emmènent Margaret va les achever. Le numéro de « danseur exotique » d’Oscar Nunez, totalement déchaîné sur la chanson « Relax » en contraste avec Sandra Bullock qui montre Margaret complètement décalée, empruntée, plus que gênée aux entournures ! Une chanson qui reste dans la tête puisqu’elle la fredonne en se douchant…avant de tomber, complètement nue, sur un Andrew, totalement nu aussi !! Non seulement, on est plié mais on salue la performance des acteurs. Ils sont parfaitement convaincants et on peut admirer leur plastique irréprochable. Sandra bénéficie à cet égard d’un « traitement de faveur » qui montre qu’elle n’a rien à envier à des actrices plus jeunes. C’est également courageux de se mettre ainsi en danger. Jouer nu et naturel ne doit pas être simple. Mais, ce bref moment tactile a sans doute éveillé quelque chose car, le soir, ils ont une conversation où Margaret se confie sans doute comme jamais. C’est très touchant et, qui plus est, rehaussé d’une pointe d’humour grâce à Ryan Reynolds.

Le troisième renversement c’est l’annonce par les époux Paxton qu’ils veulent que le mariage soit célébré le lendemain chez eux ! Bien obligés de dire « oui » mais Margaret va partir seule un moment. Avec justesse, Sandra compose une femme fière qui prend brusquement conscience que ce qu’elle a imposé à Andrew aura un impact sur sa famille ; une famille qui l’a accueilli à bras ouvert. L’essayage de la robe de mariée nous la montre perdant pied, submergée par une émotion qu’elle avait oubliée. A ce moment, l’histoire est sur le fil du rasoir. Elle hésite, lui non. Tout aurait pu se dérouler comme prévu. Mais voilà que Gilbertson refait surface ! Toujours onctueux, sa proposition, quoique poliment présentée, est ouvertement une menace. Il est intéressant de voir que c’est Andrew qui monte au créneau alors que Margaret se tait.

Le mariage va être à la fois très drôle – puisque c’est le « danseur exotique » qui officie comme pasteur ! – mais aussi dramatique car Margaret jette le masque. Quand Sandra est entrée dans la salle, superbe en sa robe crème, l’actrice affiche sur son beau visage la détermination de son personnage. Margaret a pris une décision. Elle annule le contrat et s’en va. Il faut voir la mine réjouie de Gilbertson alors que l’assistance est partagée entre la consternation et le chagrin ! On le déteste tellement l’acteur donne corps au sentiment d’intense satisfaction qui habite l’enquêteur !!

Le plus beau, c’est qu’annuler le mariage est la plus belle preuve d’amour que Margaret pouvait donner. Tout le monde l’a bien compris sauf le père, complètement à la masse et qui nous donne encore un sourire. Et cela nous vaut une composition de Betty White génialissime ! C’est là que tout a commencé que les deux tourtereaux pourront conclure (discours magistral d’Andrew et jeu magnifique de Ryan Reynolds en homme qui contient son émotion mais la fait entièrement passer dans ses mots) et débuter une nouvelle histoire.

Anecdotes :
Sortie US : 22 mai 2009 Sortie France : 23 septembre 2009
Le film a coûté 40 millions $ et en a rapporté 317.
Réalisateur : Anne Fletcher. Réalisatrice et chorégraphe, elle a notamment tourné 27 robes (2008), Hot pursuit (2015). Sur La Proposition, elle a eu ce commentaire qui définit la comédie sentimentale : « Tout le monde sait qu’ils vont finir ensemble. Mon travail est de rendre ce processus intéressant ».
Scénariste : Peter Chiarelli. Il a aussi écrit Insaississable 2 (2016)
Une fin alternative avait été tournée. A l’aéroport, Andrew parvenait à faire passer un message à Margaret et l’avion faisait demi-tour. Il lui tenait un discours globalement similaire à celui de la scène retenue.
Peter Chiarelli, revient sur ce qui lui a donné l'envie de réaliser le film : "J'ai eu l'envie de ce film en travaillant à Hollywood au milieu de tous ces patrons brillants et de leurs assistants. Même si les patrons savent souvent très peu de choses sur leur assistant, ils partagent au quotidien une vraie intimité. Je trouvais cela très intéressant, et je me suis demandé ce qui pourrait bien se passer si un patron devait descendre de son piédestal pour apprendre à connaître son assistant. C'est l'idée de base de cette comédie »
L'actrice Sandra Bullock évoque son personnage : "Margaret a été écrite comme on écrit d'habitude les rôles masculins, qui sont en général les plus croustillants. Ces messieurs ont le droit d'être complexes, déplaisants, grincheux et drôles, alors que les personnages féminins doivent en général être charmants et agréables."
Pour David Hoberman, le producteur de La Proposition, le film s'est inspiré de vieux classiques de la comédie. "Ce film ressemble un peu aux comédies que faisaient Cary Grant et Jack Lemmon dans les années 40 et 50", raconte-t-il. "Il y avait beaucoup de dialogues et le rythme était rapide. Nous voulions par exemple que Sandra et Ryan passent leur temps à finir les phrases l'un de l'autre. C'est une relation amour-haine amusante et captivante, on a très envie de savoir comment tout cela va finir."
Dans La Proposition, Sandra Bullock incarne une Canadienne qui épouse son assistant américain, joué par Ryan Reynolds. Dans la vie réelle, il s'avère que Ryan Reynolds est Canadien alors que Sandra Bullock est Américaine.
Avant que Sandra Bullock ne soit définitivement choisie pour tenir le rôle principal de La Proposition, c'est Julia Roberts qui était en lice pour incarner le personnage de Margaret.
Une grande partie du film est censée se dérouler dans la petite ville de Sitka, en Alaska. Mais le tournage s'est en fait déroulé dans l'Etat du Massachusetts.
Betty White a presque refusé son rôle dans le film parce que le tournage l'obligerait à passer dix semaines loin de son golden retriever
Le chiot nommé Kevin est joué par quatre chiots Eskimo américains nommés Flurry, Sitka, Nanu et Hiver.
225 rue Franklin, Boston, était le véritable emplacement du bureau de Golden Books. L'ensemble du bureau principal, y compris les bureaux de Margaret et Bob, a été entièrement reconstruit et reproduit à Disney Studios à Burbank, en Californie en Janvier 2009.
"Downtown" Sitka est en fait Rockport, Massachusetts, qui comprend une zone touristique célèbre appelé Bearskin Neck. Rockport reste un village de pêcheurs travaillant, en particulier pour le homard, bien que les plus grandes pêcheries soient à proximité de Gloucester. Le tournage a été fait en avril, ce qui est hors saison pour un grand nombre de visiteurs.
Ryan Reynolds/Andrew Paxton : acteur canadien, il débute à la télévision (X-Files, 1996) mais, très vite, est appelé par le grand écran. Il a tourné dans Petite arnaque entre amis (2001), Blade Trinity (2004), Green Lantern (2011), Sécurité rapprochée (2012), Deadpool (2016)
Mary Steenburgen/Grace Paxton : actrice américaine, vue dans C’était demain (1979), Froid comme la mort (1987), Retour vers le futur III (1990), Philadelphia (1993), Nixon (1995), Sam, je suis Sam (2001), Dans la brume électrique (2008), Où sont passés les Morgan ? (2009), La couleur des sentiments (2011)
Craig T. Nelson/Joe Paxton : acteur américain, il a joué dans Poltergeist (1982), Poltergeist 2 (1986), Turner et Hootch (1989), Des hommes d’influence (1997), The Compagny Men (2011).
Betty White/Annie : la carrière de cette actrice américaine commence dès 1949 ! Elle a surtout tourné pour la télévision : Ma sorcière bien-aimée (1972), Les Craquantes (1985-1992), The Golden Palace (1992-1993), Hercule (1999), Everwood (2003-2004), Boston Justice (2005-2008), Hot in Cleveland (2010-2015), Bones (2015, 2017).
Denis O’Hare/Gilbertson : acteur américain, il a beaucoup joué au théâtre qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. Au cinéma, on l’a vu dans 21 grammes (2003), Michael Clayton (2007), La guerre selon Charlie Winston (2008), L’Echange (2008), L’aigle de la neuvième légion (2011), Dallas Buyers Club (2013). Il tourne aussi pour la télévision : New York Police judiciaire (1993, 1996, 1997, 2000), Les Experts (2007), American Horror Story (2011, 2014-2015, 2016)
Malin Akerman/Gretrude : actrice suédo-canadienne, vue au cinéma dans Les femmes de ses rêves (2007), 27 robes (2008), Watchmen : Les Gardiens (2009), 12 heures (2012). Elle joue également pour la télévision : Sydney Fox, l’aventurière (2000), Childrens Hospital (2010-2011), Suburgatory (2012)
Oscar Nunez/Ramon : acteur américano-cubain surtout connu pour la série The Office (2005-2013)
Michael Nouri/Bergen : acteur américain que l’on a pu voir au cinéma dans Goodbye Columbus (1969), Flashdance (1983), A la rencontre de Forrester (2000), Spider-man 3 (2007). A la télévision, il a joué dans New York Police Judiciaire (1997), Newport Beach (2003-2007), A la Maison-Blanche (2004), NCIS (2009-2013), Docteur House (2011), Chicago police Department (2015)
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Message  Philo Jeu 12 Jan 2017 - 14:27

Très bon job !
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