Série "Les Brigades du Tigre"

Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Brigades_du_Tigre_%28s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e%29

Sur Facebook, des comédiens, des enfants de comédiens et des journalistes de cinéma ont rejoint deux groupes : Looking for second couteaux https://www.facebook.com/groups/648912171819287/ et Les artistes oubliés https://www.facebook.com/groups/386606834711718/
Une aubaine pour les personnes comme Denis (Brigades du tigre) ou moi (Muriel Baptiste) qui cherchent des témoignages. J'ai moi-même trouvé deux personnes qui m'ont grandement aidé pour mon prochain livre (l'un a tourné, l'autre a tourné et sympathisé avec Muriel). Aussi, je pense que cela peut aider ceux qui veulent des contacts et des témoignages : Frédéric Pieretti, Victor Fitoussi, Christine Guégan (fille d'acteur), Gunnar Bjursell journaliste pro etc...
Peut être l'occasion pour Denis de trouver de nouveaux témoins, sinon il est parfois question de Louis de Funès....

Secrets d'histoire consacré ce soir à Clémenceau (France 2)
http://www.france2.fr/emissions/secrets-d-histoire/georges-clemenceau_152769

La belle histoire du logo de la PJ, inspiré par le Tigre mais aussi la Complainte des Apaches, de Claude Bolling.
http://moreas.blog.lemonde.fr/2013/12/22/la-vraie-histoire-du-logo-de-la-pj/

Excellents enregistrement et présentation de ton travail, Denis.

Je t'envoie l'extrait te concernant lors de l'interview.

Une expo hommage à Pierre Maguelon
http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/12/1878971-narbonne-hommage-a-pierre-maguelon-au-conseil-general.html

Un vidéo sympa
http://www.ina.fr/video/I06054331

Une belle tenacité de passionné et qui porte ses fruits. Heureusement qu'il reste des initiatives comme la tienne, car c'est le témoignage qu'une qualité télévisuelle qui s'est bien perdue quand on voit aujourd'hui en prime time "Joséphine ange gardien" et la plupart des séries françaises actuelles.

Bravo Denis, notre première guest star!  

Cheerios ! Voilà une excellente initiative.

Bravo Denis, un travail acharné qui a porté ses fruits !

Partez sur les traces des Brigades du Tigre avec Denis à Orléans!
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1970/les-brigades-du-tigre-dossier-special/sur-les-traces-des-brigades-du-tigre-orleans

M'accordant une pause dans mon marathon Angel, j'ai enfin décidé de regarder cette fameuse série française.

1. Ce siècle avait 7 ans : *** Pilote solide dont le principal atout est sa reconstitution de l'époque fabuleusement mise en scène. Malgré un évident manque de moyens, la série prend un bon départ : voitures anciennes, machines à écrire, très beaux costumes - mention à ceux des dames - profusion de moustaches, introduction aux débuts de la police scientifique, et à une meilleure organisation des forces policières... Le charme désuet qui se dégage de ce paysage fonctionne tout à fait. La réalisation de Victor Vicas, sans être vraiment mémorable, sait bien capter tout ce parfum de ce début du siècle, où l'on sent un changement progressif de la société comme la voix off nous le dit dès le début. Comme cicérone, Paul Valentin se révèle être excellent : il nous fait voir les quartiers des couches populaires, celles plus fastueuses des politiciens, les campagnes, mais aussi la désorganisation complète des forces de l'ordre (aujourd'hui le quatuor de policiers cavaliers qui arrivent en faisant un maximum de bruit seraient remplacés par des gyrophares hurleurs), et la frustration durement rentrée de son personnage, réduit à poursuivre de minables maître-chanteurs pendant que les Charbonniers ridiculisent tout le monde avec leurs bagnoles. Sur le coup, ça m'a rappelé la chanson de Joe Dassin : La bande à Bonnot, dont l'histoire est finalement assez similaire. Jean-Claude Bouillon fait exister un personnage encore peu creusé, dont la détermination tranquille mais ferme est la boussole de cet épisode, l'acteur convient tout à fait : il a la jeunesse, mais on sent une certaine maturité qui manque à ses collègues plus ou moins incapables. Toutefois, mon coup de coeur s'appelle Mr. Faivre, le patron irascible, cassant, méprisant, mais ni têtu ni injuste, et qui se montre plus actif que les bonnets de nuit qu'étaient les anciens patrons de Valentin. J'ai adoré le moment où il lance à notre brelan d'as Ce sera votre premier succès, ou votre dernier échec ! Huhum, pouvait pas être plus clair. François Maistre est très enthousiasmant. Le reste de la distribution n'a rien de honteux, mais Valentin, au premier plan, relègue rapidement ses collègues dans l'ombre.

Malheureusement, le pilote échoue là où bien des pilotes échouent : construire un scénario valable. La première moitié, grosso modo, n'est qu'un très long prélude - destiné à bien marquer l'incapacité alors de la police - à la deuxième, dont l'enquête est sacrifiée (coup de bol avec la sœur du bandit, membre de la bande arrêté sans que la bande ne le sache, infiltration basique, fusillade qui l'est tout autant, personnages schématiques) à la découverte des progrès scientifiques et logistiques. La musique de Claude Bolling est efficace, quoique personnellement la rengaine du générique ne m'a jamais botté.

Si l'histoire vaut à peine un 2/4, je mets quand même 3/4 pour ce pilote qui nous fait bien entrer dans la série.

Merci pour ces précisions, denis. Je salue la générosité de Bouillon qui apparemment, donnait toute la place que méritaient ses partenaires. Et j'apprécie que Terrasson et Pujol puissent bientôt prendre leur place. J'aime les distributions "équilibrées". Allez, le nez de chien ce soir, rapport demain.

Ok boss !

2. Nez de chien : **** A l'inverse du pilote, l'épisode doit sa raison d'être à son superbe scénario. Claude Desailly fait montre d'un authentique sens du suspense et du dialogue. S'il commet de grosses maladresses qui demandent une certaine "suspension de crédibilité" à quelques moments de l'histoire, ces derniers passent à l'as grâce au suspense constant, à la personnalité du méchant du jour, et à une mise en scène plus élaborée.

Lacombe fascine par sa dimension diabolique, assez inédite au sein d'une fiction française qui préfère généralement les méchants aussi efficaces que clichés. Ici, nous avons affaire à un bandit pur et dur dont l'intelligence se dispute à des prises de risque tout à fait sidérantes. Ayant toujours un coup d'avance sur nos policiers durant la première moitié de l'épisode, nous voyons les Brigades voler d'indices en indices sans finalement déboucher sur un résultat probant. Cette impression d'échec du trio qui renverse petit à petit le rapport de force, se déroule en un magistral crescendo soutenu. Les scènes avec la jeune femme mystérieuse distillent un ambigu trouble : sphinx énigmatique, on se demande sans cesse si elle aide Valentin, ou si elle le manipule. Le rencard du restaurant en est la scène la plus symptomatique. Surtout, on apprécie positivement que Valentin reconnaisse le caractère fort de son informatrice, et développe un respect mêlé de fascination pour elle, rendant leurs échanges - finement dialogués - très intéressants. L'épisode doit beaucoup à son phénoménal twist central, qui annonce celui de The Crying game 18 ans plus tard. J'en ai été le premier surpris. La performance de Gérard Lecaillon est stupéfiante. En dingo à folie froide - éprouvante scène de torture psychologique dans toute la dernière partie du film - et pas dénué d'humour bien noir (les messages persifleurs), Lacombe élève l'intelligence diabolique au rang d'art, sa croisade dévoyée diluant l'idéal anarchiste l'achève de le rendre éclatant.

Les scènes à suspense se succèdent, de l'attaque de la ferme au compte à rebours final en passant par le paquet piégé. Nos trois compères rivalisent d'ingéniosité et de patience pour se montrer à la hauteur, Valentin reste toutefois en avant, et de nouveau, seul le régalant Faivre peut exister à ses côtés. La réalisation de Victor Vicas, privilégiant les plans longs - première scène dans le gymnase - appuie les efforts des acteurs et de l'histoire.

On regrette alors les grosses incohérences scénaristiques de l'histoire : pourquoi Lacombe n'embarque-t-il pas ses armes et ses plans avant que la police n'arrive ? Il avait largement le temps ! Le coup du paquet piégé perd de son efficacité par le prétexte foireux du Big Bad dont on aurait pensé qu'il se serait un peu mieux renseigné. Et puis, on est un peu déçu quand les héros réussissent à appréhender quelqu'un uniquement grâce à la chance. De même, on ne comprend pas trop comment Pujol retrouve la trace de l'informatrice. Cependant, ces défauts s'effacent devant la force de l'ensemble, de son suspense, et de son adversaire du jour. 4/4 sans problème.

Voilà un constat très clair, Phil (merci pour la critique). Je te rejoins surtout dans les deux premiers paragraphes. Ce que tu dis des politiques est pertinent.

Après, je pense qu'il faut comparer ce qui est comparable, dans le 3e paragraphe. Boon et Debbouze sont avant tout des humoristes - qu'on aime leur humour ou pas, c'est leur profession principale - et non des acteurs. Le distinguo est net, car les codes de l'humour scénique sont très éloignés de l'humour de l'écran. Ce qui explique que nombre d'humoristes sont de si piètres acteurs, les deux suscités, mais aussi Anne Roumanoff, Chevalier et Laspalès, etc. Gad Elmaleh fait pour moi figure d'exception. S'il faut comparer les grands de votre génération à la mienne, citons plutôt des vrais acteurs d'aujourd'hui : Kad Merad, Gregory Gadebois, Jean Dujardin, etc. Ok, la comparaison est il est vrai pas encore flatteuse pour eux, mais ce sont d'excellents comédiens. Il y'a aussi autre chose : Bebel, Delon, Ventura, Fufu... ont obtenu l'aura qu'ils avaient car ils jouaient en gros le même type de personnages - à quelques exceptions près. Depardieu est l'exception, mais ce genre d'acteur, il n'en arrive qu'une fois tous les 50 ans en France... Bref, ils créaient ainsi une connivence avec le public, qui s'attendait à les voir jouer ces rôles. Aujourd'hui, les acteurs français préfèrent interpréter des rôles plus divers. Aussi, ils renoncent à cette "aura", au profit d'une exploitation plus large de leur palette de comédiens. La démarche des "anciens" est donc moins artistique, mais c'était ainsi sans doute que ces comédiens voyaient leur métier. Ventura disait lui-même qu'il n'était pas acteur par amour de l'art - denis m'avait sorti une citation comme ça.

De toute façon, le petit écran offre énormément de possibilités aux comédiens. La France étant embourbée dans sa frilosité, le grand écran reste d'une manière toute carriériste ce qu'il y'a de mieux pour les acteurs. Mais dans des pays produisant beaucoup de séries comme la Grande-Bretagne, la Scandinavie ou les indétrônables américains, nombre d'acteurs tentent leur chance sur le petit écran : s'ils sont réguliers, ils peuvent exploiter au long cours les facettes multiples d'un personnage ; s'ils sont guest stars, ils peuvent faire des rôles remarqués, car l'écriture télévisuelle est beaucoup plus intense que l'écriture cinéma, à cause de la différence de durée. Il n'est qu'à regarder l'exemple de Nez de Chien, où Gérard Lecaillon fait une performance puissante et qu'on ne pourrait voir qu'à la télé (bon, il y'a The Crying game en 1992 qui reprend le même twist, avec encore plus d'effet d'ailleurs, mais c'est une exception rarissime).