Série "Les Brigades du Tigre"
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Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Voilà un constat très clair, Phil (merci pour la critique). Je te rejoins surtout dans les deux premiers paragraphes. Ce que tu dis des politiques est pertinent.
Après, je pense qu'il faut comparer ce qui est comparable, dans le 3e paragraphe. Boon et Debbouze sont avant tout des humoristes - qu'on aime leur humour ou pas, c'est leur profession principale - et non des acteurs. Le distinguo est net, car les codes de l'humour scénique sont très éloignés de l'humour de l'écran. Ce qui explique que nombre d'humoristes sont de si piètres acteurs, les deux suscités, mais aussi Anne Roumanoff, Chevalier et Laspalès, etc. Gad Elmaleh fait pour moi figure d'exception. S'il faut comparer les grands de votre génération à la mienne, citons plutôt des vrais acteurs d'aujourd'hui : Kad Merad, Gregory Gadebois, Jean Dujardin, etc. Ok, la comparaison est il est vrai pas encore flatteuse pour eux, mais ce sont d'excellents comédiens. Il y'a aussi autre chose : Bebel, Delon, Ventura, Fufu... ont obtenu l'aura qu'ils avaient car ils jouaient en gros le même type de personnages - à quelques exceptions près. Depardieu est l'exception, mais ce genre d'acteur, il n'en arrive qu'une fois tous les 50 ans en France... Bref, ils créaient ainsi une connivence avec le public, qui s'attendait à les voir jouer ces rôles. Aujourd'hui, les acteurs français préfèrent interpréter des rôles plus divers. Aussi, ils renoncent à cette "aura", au profit d'une exploitation plus large de leur palette de comédiens. La démarche des "anciens" est donc moins artistique, mais c'était ainsi sans doute que ces comédiens voyaient leur métier. Ventura disait lui-même qu'il n'était pas acteur par amour de l'art - denis m'avait sorti une citation comme ça.
De toute façon, le petit écran offre énormément de possibilités aux comédiens. La France étant embourbée dans sa frilosité, le grand écran reste d'une manière toute carriériste ce qu'il y'a de mieux pour les acteurs. Mais dans des pays produisant beaucoup de séries comme la Grande-Bretagne, la Scandinavie ou les indétrônables américains, nombre d'acteurs tentent leur chance sur le petit écran : s'ils sont réguliers, ils peuvent exploiter au long cours les facettes multiples d'un personnage ; s'ils sont guest stars, ils peuvent faire des rôles remarqués, car l'écriture télévisuelle est beaucoup plus intense que l'écriture cinéma, à cause de la différence de durée. Il n'est qu'à regarder l'exemple de Nez de Chien, où Gérard Lecaillon fait une performance puissante et qu'on ne pourrait voir qu'à la télé (bon, il y'a The Crying game en 1992 qui reprend le même twist, avec encore plus d'effet d'ailleurs, mais c'est une exception rarissime).
Après, je pense qu'il faut comparer ce qui est comparable, dans le 3e paragraphe. Boon et Debbouze sont avant tout des humoristes - qu'on aime leur humour ou pas, c'est leur profession principale - et non des acteurs. Le distinguo est net, car les codes de l'humour scénique sont très éloignés de l'humour de l'écran. Ce qui explique que nombre d'humoristes sont de si piètres acteurs, les deux suscités, mais aussi Anne Roumanoff, Chevalier et Laspalès, etc. Gad Elmaleh fait pour moi figure d'exception. S'il faut comparer les grands de votre génération à la mienne, citons plutôt des vrais acteurs d'aujourd'hui : Kad Merad, Gregory Gadebois, Jean Dujardin, etc. Ok, la comparaison est il est vrai pas encore flatteuse pour eux, mais ce sont d'excellents comédiens. Il y'a aussi autre chose : Bebel, Delon, Ventura, Fufu... ont obtenu l'aura qu'ils avaient car ils jouaient en gros le même type de personnages - à quelques exceptions près. Depardieu est l'exception, mais ce genre d'acteur, il n'en arrive qu'une fois tous les 50 ans en France... Bref, ils créaient ainsi une connivence avec le public, qui s'attendait à les voir jouer ces rôles. Aujourd'hui, les acteurs français préfèrent interpréter des rôles plus divers. Aussi, ils renoncent à cette "aura", au profit d'une exploitation plus large de leur palette de comédiens. La démarche des "anciens" est donc moins artistique, mais c'était ainsi sans doute que ces comédiens voyaient leur métier. Ventura disait lui-même qu'il n'était pas acteur par amour de l'art - denis m'avait sorti une citation comme ça.
De toute façon, le petit écran offre énormément de possibilités aux comédiens. La France étant embourbée dans sa frilosité, le grand écran reste d'une manière toute carriériste ce qu'il y'a de mieux pour les acteurs. Mais dans des pays produisant beaucoup de séries comme la Grande-Bretagne, la Scandinavie ou les indétrônables américains, nombre d'acteurs tentent leur chance sur le petit écran : s'ils sont réguliers, ils peuvent exploiter au long cours les facettes multiples d'un personnage ; s'ils sont guest stars, ils peuvent faire des rôles remarqués, car l'écriture télévisuelle est beaucoup plus intense que l'écriture cinéma, à cause de la différence de durée. Il n'est qu'à regarder l'exemple de Nez de Chien, où Gérard Lecaillon fait une performance puissante et qu'on ne pourrait voir qu'à la télé (bon, il y'a The Crying game en 1992 qui reprend le même twist, avec encore plus d'effet d'ailleurs, mais c'est une exception rarissime).
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Dany Boon est largement passé au cinéma, tout comme Coluche à son époque. Mais là, on commence à faire du HS...Dearesttara a écrit: Boon et Debbouze sont avant tout des humoristes - qu'on aime leur humour ou pas, c'est leur profession principale - et non des acteurs.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
En tout cas, pour Ce siècle avait 7 ans… et Nez de chien, nous avons les mêmes notes tous les trois (3 et 4). D’ailleurs, d’autres personnes pourraient donner leur point de vue car la série, sans être aussi fédérateur qu’Amicalement vôtre, a de nombreux intéressés. J’ai passé la série à Philo (d’ailleurs, ceux qui veulent se faire une idée sur quelques épisodes peuvent me contacter). Bon, dommage qu’il n’y ait pas Muriel Baptiste, car Patricks nous aurait rejoint.
En effet, le pays n’a plus les bandits qu’il mérite ! Sinon, la série passerait aujourd’hui pour du politiquement incorrect. Quoi, il n’y a pas de minorités visibles dans les scénarios !! (à part Le crime du sultan). C’est une France que nos politicards actuels voudraient faire disparaître des manuels scolaires.
Il est certain que de nombreux acteurs, à l’instar de Gérard Lecaillon, auraient mérité une carrière bien plus riche que celles qu’ils ont eues. L’exemple d’Hervé Jolly me vient aussi à l’esprit. Lorsque je l’ai appelé et que j’ai demandé si j’étais bien chez Hervé Jolly l’acteur, il a failli raccrocher. Il m’a dit qu’il pensait à une plaisanterie car on ne l’appelait plus comme ça depuis bien longtemps. Il fait maintenant surtout du doublage (dont la voix de Clint Eastwood dans ses derniers films). Et pourtant, Hervé Jolly joue superbement dans deux épisodes.
Je ne vais pas évoquer les pseudos humoristes cités plus haut qui sont pour moi inexistants, ni le cinéma français actuel au ras des pâquerettes…et ne parlons pas du tournage des séries française contemporaines ; le témoignage de Jean-Claude Bouillon en 2011 n’avait que renforcé ce que je savais déjà.
En effet, le pays n’a plus les bandits qu’il mérite ! Sinon, la série passerait aujourd’hui pour du politiquement incorrect. Quoi, il n’y a pas de minorités visibles dans les scénarios !! (à part Le crime du sultan). C’est une France que nos politicards actuels voudraient faire disparaître des manuels scolaires.
Il est certain que de nombreux acteurs, à l’instar de Gérard Lecaillon, auraient mérité une carrière bien plus riche que celles qu’ils ont eues. L’exemple d’Hervé Jolly me vient aussi à l’esprit. Lorsque je l’ai appelé et que j’ai demandé si j’étais bien chez Hervé Jolly l’acteur, il a failli raccrocher. Il m’a dit qu’il pensait à une plaisanterie car on ne l’appelait plus comme ça depuis bien longtemps. Il fait maintenant surtout du doublage (dont la voix de Clint Eastwood dans ses derniers films). Et pourtant, Hervé Jolly joue superbement dans deux épisodes.
Je ne vais pas évoquer les pseudos humoristes cités plus haut qui sont pour moi inexistants, ni le cinéma français actuel au ras des pâquerettes…et ne parlons pas du tournage des séries française contemporaines ; le témoignage de Jean-Claude Bouillon en 2011 n’avait que renforcé ce que je savais déjà.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Je ne serais pas aussi péremptoire sur les séries françaises actuelles. Celles de Canal + sont très intéressantes. Mafiosa par exemple a une forte intensité dramatique, très sombre, richement dialogué - fait assez rare en France - tandis que Hard fracasse quelques bastions de "bon goût", très loin de la frilosité habituelle des séries de TF1 et France Télévisions. Il est difficile de la comparer avec Les Brigades du Tigre, vu que ce ne sont pas des séries policières - genre que nous maîtrisons peu ici - mais qualitativement, en toute honnêteté, elles ne rougissent pas de la comparaison.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
3. Les vautours : ** La série confirme deux atouts de choix : la reconstitution avec peu de moyens mais avec conviction de l'époque, et l'excellence de l'interprétation. Luxe de décors : hôtels de l'époque, prototypes d'avions, bar où l'on venait boire après le turbin, superbe demeure du bad guy. L'immersion est une fois de plus réussie. Si Victor Vicas n'échappe pas à un certain académisme, il a de belles trouvailles dans les scènes-clés, en particulier la scène du téléphone et le meurtre d'Yvette filmé en contreplongée (avec un sein apparaissant à l'écran, je me demande comment la censure a pu passer à côté). Fait à noter, les Brigades sont plutôt à l'écart. Valentin reste vissé à son bureau, et quand il en sort, c'est pour être pris en otage ! Pujol et Terrasson demeurent des silhouettes, et quand ils ont l'occasion de se démarquer en rattrapant Oswald, ah ben pas de chance, ils se font rouler ! Heureusement que Faivre - mon coup de cœur personnel niveau perso - est là pour secouer les puces à tout le monde. Mais dans l'ensemble, nos héros semblent plutôt absents.
L'épisode doit beaucoup aux deux acteurs invités : Jacques Harden campe un Oswald particulièrement étincelant, dont la cruauté sans bornes le dispute à une prestance et une froideur impressionnantes. Minéral, sans émotions, calme à tout moment, y compris lorsqu'il doit tuer pour ne pas être découvert, il forme une opposition de choix aux Brigades. Malgré tout, on a du mal à croire qu'il puisse avaler le double jeu d'Yvette qui le séduit ; il est vrai que quand vous tuez le mari d'une femme, il est normal qu'elle se jette à votre cou. Dans Il était une fois dans l'Ouest, on marche, ici pas vraiment.
Hélène Manesse est une révélation. J'ai vu beaucoup d'actrices séduisantes, mais je ne me rappelle pas avoir vu un minois, un physique aussi enchanteurs. En plus de sa stupéfiante beauté, l'actrice imprime immédiatement la dimension héroïque et tragique de son personnage (veuvage, "passage à la casserole" dans le lit de l'assassin de son mari, fin inexorable).
Malheureusement, l'épisode est intégralement pénalisé par son faible scénario, impuissant à distiller le moindre suspense. Aucune des trois parties de l'intrigue ne convainc : la manipulation opérée sur Lemaire fait long feu, le personnage étant vite blanchi et réduit à l'état de passe-plat entre deux scènes bouche-trou. Il est surprenant qu'un Big Bad comme Oswald doit lui-même mettre la main à la pâte pour faire un travail d'homme de main, la scène d'attentat de Blériot est d'ailleurs écrite et filmée platement. Il faut une grosse "suspension de crédulité" lorsque Blériot s'en sort alors que le moteur était quand même sensé exploser. Bavardages à répétition se succèdent, et ce n'est pas la prise d'otage finale qui va arranger tout cela. Le dénouement arrive trop rapidement, la fin précipitée d'Oswald est peu glorieuse, même si obligatoire dans la situation finale. Les scènes les plus réussies demeurent celles entre Oswald et Yvette, rayonnantes d'intensité, d'érotisme, et de violence. Épisode décevant, sauvé par ses deux acteurs invités, en état de grâce.
L'épisode doit beaucoup aux deux acteurs invités : Jacques Harden campe un Oswald particulièrement étincelant, dont la cruauté sans bornes le dispute à une prestance et une froideur impressionnantes. Minéral, sans émotions, calme à tout moment, y compris lorsqu'il doit tuer pour ne pas être découvert, il forme une opposition de choix aux Brigades. Malgré tout, on a du mal à croire qu'il puisse avaler le double jeu d'Yvette qui le séduit ; il est vrai que quand vous tuez le mari d'une femme, il est normal qu'elle se jette à votre cou. Dans Il était une fois dans l'Ouest, on marche, ici pas vraiment.
Hélène Manesse est une révélation. J'ai vu beaucoup d'actrices séduisantes, mais je ne me rappelle pas avoir vu un minois, un physique aussi enchanteurs. En plus de sa stupéfiante beauté, l'actrice imprime immédiatement la dimension héroïque et tragique de son personnage (veuvage, "passage à la casserole" dans le lit de l'assassin de son mari, fin inexorable).
Malheureusement, l'épisode est intégralement pénalisé par son faible scénario, impuissant à distiller le moindre suspense. Aucune des trois parties de l'intrigue ne convainc : la manipulation opérée sur Lemaire fait long feu, le personnage étant vite blanchi et réduit à l'état de passe-plat entre deux scènes bouche-trou. Il est surprenant qu'un Big Bad comme Oswald doit lui-même mettre la main à la pâte pour faire un travail d'homme de main, la scène d'attentat de Blériot est d'ailleurs écrite et filmée platement. Il faut une grosse "suspension de crédulité" lorsque Blériot s'en sort alors que le moteur était quand même sensé exploser. Bavardages à répétition se succèdent, et ce n'est pas la prise d'otage finale qui va arranger tout cela. Le dénouement arrive trop rapidement, la fin précipitée d'Oswald est peu glorieuse, même si obligatoire dans la situation finale. Les scènes les plus réussies demeurent celles entre Oswald et Yvette, rayonnantes d'intensité, d'érotisme, et de violence. Épisode décevant, sauvé par ses deux acteurs invités, en état de grâce.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Drôle d'heure pour poster.Dearesttara a écrit:Malheureusement, l'épisode est intégralement pénalisé par son faible scénario, impuissant à distiller le moindre suspense. Aucune des trois parties de l'intrigue ne convainc
Même après avoir lu attentivement tes commentaires, je suis toujours à quatre bien entendu. Pour le suspense, j'écrivais : mais c’est surtout la seconde partie – avec l’arrivée d’Yvette à la demeure cossue d’Oswald- qui procure tout le suspense et la tension de l’épisode. J'aurais pu ajouter avec la musique de circonstance (le morceau s’intitule Somnifère d'ailleurs). Certaines remarques que tu fais, Dear, montrent que tu découvres la série. Lorsque j'ai écrit mes commentaires, je connaissais déjà les épisodes par cœur.
Pas de décors dans le dossier car Les vautours n'a pas été filmé dans le centre historique d'Orléans. Pas plus de chance pour les acteurs : beaucoup sont décédés; quant à Hélène Manesse (je suis d'accord avec tes commentaires élogieux), elle est l'épouse de Maurice Barrier que j'ai contacté. Malade, il était incapable de me fournir quoi que ce soit.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Mes "billets" sont écrits à chaud. Mon regard est celui d'un "découvreur", opposé à toi qui a plus un regard d'expert, je l'assume. Il arrive souvent qu'avec le recul, j'apprécie plus (ou moins) un épisode - comme toi pour les Avengers - on verra ce que ça donne avec le temps.
Je regarde mes séries surtout la nuit, c'est pour ça que j'écris mes réactions à des heures assez indues.
Je regarde mes séries surtout la nuit, c'est pour ça que j'écris mes réactions à des heures assez indues.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Une bonne nouvelle avec ce courriel reçu ce jour de la Mairie d'Orléans.
Monsieur,
Dans votre message du 2 septembre 2014, vous m’interrogez sur l’identification de clichés relatifs aux lieux de tournage à Orléans de la série Les Brigades du Tigre. Je vous invite à faire parvenir ces images directement aux Archives municipales d’Orléans où une recherche sera menée, notamment à partir du dossier d’autorisation de tournage, conservé dans les archives relatives à la police de la ville.
Je vous félicite pour le dossier que vous avez d’ores et déjà mis en ligne sur le sujet. La juxtaposition des images de la série et des clichés réalisés par vos soins en 2014 sur les mêmes lieux est édifiante. Je vous remercie également d’avoir effectué un lien vers l’article Orléans : décor des Brigades du Tigre publié sur le site des Archives municipales.
Monsieur,
Dans votre message du 2 septembre 2014, vous m’interrogez sur l’identification de clichés relatifs aux lieux de tournage à Orléans de la série Les Brigades du Tigre. Je vous invite à faire parvenir ces images directement aux Archives municipales d’Orléans où une recherche sera menée, notamment à partir du dossier d’autorisation de tournage, conservé dans les archives relatives à la police de la ville.
Je vous félicite pour le dossier que vous avez d’ores et déjà mis en ligne sur le sujet. La juxtaposition des images de la série et des clichés réalisés par vos soins en 2014 sur les mêmes lieux est édifiante. Je vous remercie également d’avoir effectué un lien vers l’article Orléans : décor des Brigades du Tigre publié sur le site des Archives municipales.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Well done, denis !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Il y a quelques années, j'aurais mis la même note que Dearesttara, et aujourd'hui je mettrais la même que Denis... Donc, je pense que Dearesttara évoluera...
Hélène Manesse joue aussi dans "les chauffeurs", le 4ème épisode des "nouvelles aventures de Vidocq", dans un rôle quasiment similaire, sauf que c'est Vidocq qu'elle séduit, et que ça se termine mieux pour elle...
Hélène Manesse joue aussi dans "les chauffeurs", le 4ème épisode des "nouvelles aventures de Vidocq", dans un rôle quasiment similaire, sauf que c'est Vidocq qu'elle séduit, et que ça se termine mieux pour elle...
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Le livre reprend l'ensemble des gouaches utilisées lors des génériques de chaque épisode des Brigades du Tigre, la série télévisée. Ces gouaches permettaient de situer l'action de chaque épisode.
"Je participais à une série télévisée devenue aujourd’hui célèbre, ce que l’on appelle une série culte, «Les Brigades du Tigre». J’avais eu l’occasion de rencontrer son réalisateur, Victor Vicas, qui, connaissant mon travail, me proposa de collaborer avec lui et de lui fournir des séries de gouaches pour illustrer les aventures de ses héros. Après un essai qui lui convint, j’appareillais avec lui pour une navigation dont je ne soupçonnais pas la durée. J’assistais aux projections privées, nous discutions ensemble des mises en scène des gouaches, sa documentaliste, et sa monteuse me fournissaient les photos et les images nécessaires, et je réalisais les illustrations utilisées pour les prologues aussi bien que pour les fonds de générique. La mécanique bien réglée, une complicité s’était établie entre nous et nous devînmes amis, d’une amitié que seule sa disparition prématurée a interrompue. Je garde de cet épisode chez Gaumont un souvenir tout particulier. Jamais auparavant dans mon travail, et pour une aussi longue durée, le dessin n’avait autant épousé le cinéma."
André Raffray (1925-2010)
"Je participais à une série télévisée devenue aujourd’hui célèbre, ce que l’on appelle une série culte, «Les Brigades du Tigre». J’avais eu l’occasion de rencontrer son réalisateur, Victor Vicas, qui, connaissant mon travail, me proposa de collaborer avec lui et de lui fournir des séries de gouaches pour illustrer les aventures de ses héros. Après un essai qui lui convint, j’appareillais avec lui pour une navigation dont je ne soupçonnais pas la durée. J’assistais aux projections privées, nous discutions ensemble des mises en scène des gouaches, sa documentaliste, et sa monteuse me fournissaient les photos et les images nécessaires, et je réalisais les illustrations utilisées pour les prologues aussi bien que pour les fonds de générique. La mécanique bien réglée, une complicité s’était établie entre nous et nous devînmes amis, d’une amitié que seule sa disparition prématurée a interrompue. Je garde de cet épisode chez Gaumont un souvenir tout particulier. Jamais auparavant dans mon travail, et pour une aussi longue durée, le dessin n’avait autant épousé le cinéma."
André Raffray (1925-2010)
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Reçu mon exemplaire. Un petit livre intéressant et indispensable pour tous les fans de la série.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
J'ai enfin reçu ce numéro de Génération Séries de l'été 95 avec de nombreuses interviews; celles de Claude Desailly, Jean-Claude Bouillon, Pierre Maguelon, Jean-Paul Tribout, Claude Bolling.
J'ai appris encore certaines choses. Je ferai un petit c-r
J'ai appris encore certaines choses. Je ferai un petit c-r
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
J'avais oublié de te recommander ce GS spécial "Les brigades du Tigre", Denis.
Tu l'as eu sur EBay ?
Tu l'as eu sur EBay ?
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Pour ceux qui n’ont pas le numéro de Génération Séries.
Claude Desailly
Le père des Brigades, qui a écrit les 36 épisodes, raconte qu’il a trouvé l’idée dans un livre que lui avait offert sa mère sur le commissaire Belin. La pagaille dans la police du début du XXe siècle avait amené à fonder les Brigades Mobiles.
« Chaque épisode ne transforme pas l’Histoire mais s’en sert ».
Claude Desailly
Le père des Brigades, qui a écrit les 36 épisodes, raconte qu’il a trouvé l’idée dans un livre que lui avait offert sa mère sur le commissaire Belin. La pagaille dans la police du début du XXe siècle avait amené à fonder les Brigades Mobiles.
Claude Desailly raconte la genèse des Brigades du Tigre, que j’évoquais dans la présentation de la série, et les différentes personnes impliquées (positivement ou négativement) sur plusieurs années : Alain Decaux, Pierre Bellemare, Roland Gritti, Pierre Sabbagh et Claude Désiré. On retrouve aussi les évocations de la septième saison écrite mais jamais tournée et du snobisme de la presse de gauche telle Libération.
Par contre, ce que j’ai appris et qui ne figure pas sur le site, est la pointe de frustration de Desailly de voir ses histoires réduites à moins d’une heure alors que le scénario aurait pu les faire durer une heure et demie.
Le remplacement de Français Maistre était double pour Desailly. La dispute avec Vicas mais aussi la volonté de prendre un acteur allemand pour la coproduction. Desailly s’était mis en colère car Jean-Paul Tribout, pas très apprécié par la production, devait être sacrifié ! Le personnage écrit pour Pinkas Braun n’a pas été respecté et l’acteur était pâlot à côté des autres pour le scénariste.
Desailly évoque aussi le coup de poker avec le journaliste de France-Soir à qui il révèle que la série pourrait passer sur TF1 pour une cinquième saison et cela fait changer d’avis les dirigeants d’Antenne 2. Le scénariste insiste sur les restrictions de budget malgré le succès de la série et des difficultés rencontrées sur L’ange blanc par exemple et les rapports tendus avec la production avec l’imposition (éphémère) d’un coscénariste. Une production qui voulait faire ‘évoluer les choses’ et modifier le cours de la série – en fait, un peu comme dans les séries contemporaines – ce qui a fait dire à Desailly : « J’avais à faire à des commerçants qui n’ont aucun fibre poétique. »
« Chaque épisode ne transforme pas l’Histoire mais s’en sert ».
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Pour ceux qui n’ont pas le numéro de Génération Séries.
Jean- Claude Bouillon
Le commissaire Valentin à l’écran raconte comment il fut choisi après que Li Erben, la femme de Victor Vicas, l’a vu dans la série Alexandre bis à la télévision. Cette anecdote, ainsi que quelques autres, a été évoquée par Jean-Claude Bouillon lors du salon des séries en novembre 2011. Ainsi, les plaisanteries cocasses endurées par Victor Vicas par le trio (œilleton de la caméra enduit de cirage, le ‘mouette-échandon’ de Maguelon) figurent aussi dans l’entretien du magazine. Victor Vicas est dépeint comme lors de cette réunion : tel un instituteur avec ses élèves, sans humour, très anxieux et stressé par le tournage et le timing ce qui ne lui permettait pas de parler aux acteurs.
Jean- Claude Bouillon
Le commissaire Valentin à l’écran raconte comment il fut choisi après que Li Erben, la femme de Victor Vicas, l’a vu dans la série Alexandre bis à la télévision. Cette anecdote, ainsi que quelques autres, a été évoquée par Jean-Claude Bouillon lors du salon des séries en novembre 2011. Ainsi, les plaisanteries cocasses endurées par Victor Vicas par le trio (œilleton de la caméra enduit de cirage, le ‘mouette-échandon’ de Maguelon) figurent aussi dans l’entretien du magazine. Victor Vicas est dépeint comme lors de cette réunion : tel un instituteur avec ses élèves, sans humour, très anxieux et stressé par le tournage et le timing ce qui ne lui permettait pas de parler aux acteurs.
L’acteur raconte ensuite qu’il a accepté le rôle sans trop se poser de questions, qu’il connaissait un peu Jean-Paul Tribout mais pas du tout Pierre Maguelon. Il pensait que la série devait durer six épisodes et elle fut reconduite à chaque fois. De cette période, Bouillon ne connaissait que les récits de son grand-père maternel.
Lors de la première saison, les personnages avaient un côté déshumanisé, un peu comme des robots. Claude Desailly expérimentait ses personnages et les dialogues n’étaient pas équilibrés. Ensuite, la complicité entre les acteurs a déteint sur l’écriture. Valentin a évolué : il est devenu plus humain avec de l’humour, il regardait les femmes…Cela convenait mieux à l’acteur. François Maistre était exceptionnel, le côté hors-norme du personnage a bénéficié au succès de la série. Il eut souvent des disputes avec Victor Vicas et son remplacement par Pinkas Braun a fait que cela ne fonctionnait plus pareil.
Le tournage durait entre 11 et 13 jours, 14 au grand maximum et les contraintes budgétaires ont imposé des restrictions. Lorsqu’on accordait 20 ou 30 figurants pour une scène lors de la première saison (ndlr : voir la première scène de Ce siècle avait 7 ans…), on en accordait plus que 10 lors de la quatrième pour un tournage équivalent.
Victor Vicas faisait changer de veste au figurant pour les faire paraître plus nombreux (ndlr : personnellement, j’ai lu un peu la même chose sur Les Incorruptibles). Pour Bouillon, le contraste entre la première et la sixième saison reste néanmoins acceptable.
Pour le décor, Vicas était très minutieux, une équipe était dédiée à la décoration. Il fallait dans le vieil Orléans cacher les antennes TV et les passages cloutés et mettre de gros arbres en plastique pour camoufler ce qu’on ne pouvait pas bouger. Vicas consultait souvent Desailly pour la reconstitution.
Pour Jean-Claude Bouillon, le succès de la série est du à l’histoire proche, des époques des grands-parents ou des arrière-grands-parents, d’intrigues bien écrites et de la complicité entre les trois personnages. Des sortes de leçons d’histoire très agréables.
Au moment de l’interview (1995), Bouillon est prêt comme ses acolytes à reprendre leur rôle pour une septième saison se situant vers 1935. Cela fermerait la boucle et donnerait une cohérence à l’ensemble disait-il.
Il ne se passe pas un jour sans qu’on lui parle des Brigades (il l’a encore dit à la réunion de 2011 et lorsque je l’ai eu au téléphone l’année dernière), la série a marqué la mémoire populaire, chacun a sa référence précise liée à une période de sa vie. C’est touchant pour tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette formidable série.
Ce qui est valable après 20 ans et donc valable après 40…
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Pour ceux qui n’ont pas le numéro de Génération Séries.
Pierre Maguelon
Claude Desailly a écrit le personnage de Terrasson pour l’acteur. Le seul aspect qui l’ennuyait était qu’il l’avait surnommé ‘le colosse de Rodez’ alors qu’il ne ressemblait pas trop à cette description. Il trouve néanmoins que c’est le personnage que Desailly a le plus mal servi. A la demande des acteurs, le scénariste a écrit des épisodes pour chaque personnage. Celui de Terrasson est Le village maudit.
Pierre Maguelon
Claude Desailly a écrit le personnage de Terrasson pour l’acteur. Le seul aspect qui l’ennuyait était qu’il l’avait surnommé ‘le colosse de Rodez’ alors qu’il ne ressemblait pas trop à cette description. Il trouve néanmoins que c’est le personnage que Desailly a le plus mal servi. A la demande des acteurs, le scénariste a écrit des épisodes pour chaque personnage. Celui de Terrasson est Le village maudit.
Pierre Maguelon explique son absence lors de la seconde saison par ses prestations au théâtre à Paris. Il ne pouvait donc pas se rendre tous les jours sur le tournage en extérieurs. Il cite La Rochelle et Carpentras (alors que je pense que ces deux villes n’ont pas été des lieux de tournage avant la cinquième saison). Pour les épisodes à Vierzon (ndlr: c’est la première fois que j’entends parler de cette ville comme lieu de tournage de la série) et Orléans, Maguelon faisait le trajet tous les jours au risque de s’endormir dans le train.
Pour l’acteur, c’est dans Faivre que Desailly a mis sa personnalité et il fut navré par l’éviction de François Maistre dont il ne connaît pas le véritable motif. Avec Pinkas Braun, ce n’était plus le même humour.
Il raconte que pour entrer dans leur vieux tacot, il y avait un ordre précis et qu’après, on ne pouvait plus bouger. Il évoque aussi le budget de la production et la nécessité de se passer un révolver dans le dos car la production n’en possédait qu’un ! C’était pourtant un épisode de la fin de la série, mais plus la série avait du succès, moins on lui accordait de moyens. Il précise aussi que la complicité des personnages était le retranscrit de celle des acteurs.
Vicas voyait Les Brigades du Tigre comme Les Incorruptibles : sérieux et sans connivence entre les acteurs. Pour Maguelon, la série était un peu moins sérieuse et un peu plus française.
Lors des blagues aux répétitions, Vicas les appelait à tour de rôle pour connaître le coupable ! Il les amusait beaucoup. Maguelon avait collé dans sa veste un article de presse stipulant que les grosses vedettes acceptaient les petits rôles et le cameraman le filmait à chaque fin de prise. Il y avait une mauvaise compréhension avec Vicas au début, une barrière de la langue, mais cela s’est arrangé avec le temps.
Maguelon a tout de suite eu la certitude que la série allait marcher car il la comparait aux Incorruptibles et il refusa un beau rôle dans un téléfilm.
Il avait la satisfaction d’avoir un travail et il évoque ensuite le projet de Desailly intitulé Bureau 407 dans lequel il devait interpréter le petit-fils de Terrasson enquêtant sur des phénomènes expliqués.
Comme Bouillon, Pierre Maguelon était prêt en 1995 à repartir pour six nouvelles aventures mais il ne se montrait pas très optimiste soulignant que la télévision ne produisait plus ce genre de séries. C’est pour cela qu’il s’était tourné vers le théâtre.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Très bons articles ! Mais il est vraiment curieux que le succès de la série soit allé de pair avec un budget de plus en plus réduit. D'ordinaire, c'est l'inverse. Il y'a vraiment des décisions de production que je ne comprendrai jamais...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
"Ce qui est valable après 20 ans et donc valable après 40…" qui restera aussi valable à 60 ans.
Philo- Fondateur
- Age : 72
Localisation : Paris
Date d'inscription : 01/10/2005
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Dans vingt ans, il y aura très peu de contributeurs encore de ce monde ou en mesure de se rappeler quoique ce soit.denis a écrit:C’est touchant pour tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette formidable série.Ce qui est valable après 20 ans et donc valable après 40…
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Pour ceux qui n’ont pas le numéro de Génération Séries.
Jean-Paul Tribout
L’acteur avait une trentaine d’années au début du tournage avec déjà 7-8 ans de métier. Il avait déjà travaillé pour la société de production Telecip (La demoiselle d’Avignon, L’homme qui revient de loin). Lors de la seconde production, Tribout rencontra pour la première fois Claude Desailly. C’est Michel Wynn qui devait réaliser les Brigades. Tribout a hésité car il devait jouer dans deux épisodes d’Arsène Lupin et il ne pensait pas que la série allait s’étaler sur dix ans. Ce fut un succès énorme avec six épisodes tous les deux ans, ce qui permettait de ne pas être cantonné dans la série. Pour le public, le trio a l’étiquette Brigades du Tigre jusqu’à la fin de leur jour, mais c’était une télé de qualité et les Brigades font partie d’un passé culturel commun comme Tintin ou ‘Y a bon Banania’. Personne n’a pu échapper à la série et Tribout a revu quelques épisodes (en 1995) et cela fonctionne toujours bien. Cela est du à l’unité dans les acteurs, réalisateur, scénariste, musicien.
Jean-Paul Tribout
L’acteur avait une trentaine d’années au début du tournage avec déjà 7-8 ans de métier. Il avait déjà travaillé pour la société de production Telecip (La demoiselle d’Avignon, L’homme qui revient de loin). Lors de la seconde production, Tribout rencontra pour la première fois Claude Desailly. C’est Michel Wynn qui devait réaliser les Brigades. Tribout a hésité car il devait jouer dans deux épisodes d’Arsène Lupin et il ne pensait pas que la série allait s’étaler sur dix ans. Ce fut un succès énorme avec six épisodes tous les deux ans, ce qui permettait de ne pas être cantonné dans la série. Pour le public, le trio a l’étiquette Brigades du Tigre jusqu’à la fin de leur jour, mais c’était une télé de qualité et les Brigades font partie d’un passé culturel commun comme Tintin ou ‘Y a bon Banania’. Personne n’a pu échapper à la série et Tribout a revu quelques épisodes (en 1995) et cela fonctionne toujours bien. Cela est du à l’unité dans les acteurs, réalisateur, scénariste, musicien.
Au début de la série, l’écriture était concentrée sur l’histoire et moins sur les personnages. Les seconds rôles étaient même plus intéressants que les rôles réguliers.
Pour Tribout, le trio était en fait un seul personnage. Valentin était le héros, beau et c’est le chef. Mais deux morceaux de lui s’étaient détachés : Terrasson - la force, le bon sens, la France rurale - et Pujol - l’astuce, l’héritier de Gavroche et le séducteur de la bande. Desailly a scindé le personnage en trois pour le rendre plus humain. A la partir de la seconde saison, Desailly a commencé à écrire pour les acteurs, car il savait comment le trio jouait la comédie. C’est aussi à partir de cette saison que trois épisodes sur six présentaient des rôles équivalents pour le trio et que les trois épisodes restant étaient dédiés à chacun des personnages. Tribout avoue avoir une préférence pour ceux où il est le plus impliqué.
Tribout connaissait un peu Bouillon et il n’y a jamais eu de rapports conflictuels en dix ans, personne n’a jamais cherché à tirer la couverture.
Faivre était un peu comme le capitaine Haddock dans Tintin. Le remplacer par Braun fut une erreur. ‘Bravo Valentin’ était une création et l’absence de Faivre fut un plus qui manque. Desailly écrivait seulement : ‘Bravo Valentin etc., etc.’ et François Maistre faisait le reste. Néanmoins, Maistre était moins lié avec le trio car il participait essentiellement qu’aux scènes en studio qui étaient tournées en huit jours, alors que les trois acteurs restaient ensemble trois mois. Il était par conséquent moins intégré contrairement à Vicas, le souffre-douleur, qu’ils considéraient comme un oncle.
Les acteurs se sentaient comme des gamins à 30 ans et il y avait un côté potache. Tribout n’envisageait pas d’être une vedette mais un comédien qui vit de son métier.
Pour une éventuelle septième saison, Tribout n’était pas contre mais il émettait des réserves et il pensait que la déception risquait d’être plus grande pour le public.
Il n’a pas d’épisode préféré mais il trouve que le duo Desailly/Vicas était plus à l’aise dans les épisodes de comédie et il cite Les demoiselles du Vésinet et La couronne du Tzar (ndlr : deux des épisodes que j’aime le moins !!).
Jean-Claude Bouillon recevait des lettres de femmes, Pierre Maguelon de la correspondance des gens du troisième âge (avec souvent du pâté fait maison) et Jean-Paul Tribout des lettres d‘enfants avec des dessins.
Pierre Maguelon, qui était surnommé ‘le colosse de Rodez’ devait défoncer les portes dans les premiers épisodes jusqu’au moment où il a dit : « Arrêtez, je me fais mal. »
Il n’a pas obtenu le statut de vedette avec Les Brigades du Tigre mais cela lui a permis de participer à des coproductions européennes et il n’a aucun regret car il a eu la notoriété pour devenir metteur en scène de théâtre.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Merci, Denis, tout ceci est passionnant. Je suis en train de revoir la 1ère saison, avec mon père qui va avoir 82 ans, et que ça intéresse toujours autant. Pour ma part, je ne l'en lasse pas. En plus des qualités de la série, elle me procure maintenant une nostalgie, la nostalgie de la France d'avant, d'une France sérieuse avec des hommes consistants. Je ne parle pas pour la "Belle Epoque", que je n'ai évidemment pas connue, mais de l'époque du tournage. Acteurs d'envergure, seconds rôles meilleurs que les premiers de nos jours, aucune allusion aux références bisounours de l'époque actuelle (pas besoin de "minorités visibles" ni de féminisme de bazar etc).
Cette 1ère saison reste la meilleure. Le fait que l'action prime avant les personnages, un peu comme dans les "Incorruptibles", ne me dérange pas, bien au contraire, je trouve même que la série aurait dû continuer sur cette voie.
C'est vrai que François Maistre crevait l'écran, mais je ne rejette pas pour autant Pinkas Braun. Si la série avait du succès en Allemagne, tant mieux après tout. Je suis persuadé que le scénario de "Cordialement vôtre", non plus anti-allemand comme avant, mais anti-anglais, a été écrit spécialement pour plaire aux spectateurs allemands. Donner à Gabrielli un caractère doucereux, à l'opposé du porc-épic Maistre, était une très bonne idée. Si j'ai moins apprécié les saisons 5 et 6, c'est surtout en raison du changement d'époque, de bagnoles (moins pittoresques) et de musique.
Cette 1ère saison reste la meilleure. Le fait que l'action prime avant les personnages, un peu comme dans les "Incorruptibles", ne me dérange pas, bien au contraire, je trouve même que la série aurait dû continuer sur cette voie.
C'est vrai que François Maistre crevait l'écran, mais je ne rejette pas pour autant Pinkas Braun. Si la série avait du succès en Allemagne, tant mieux après tout. Je suis persuadé que le scénario de "Cordialement vôtre", non plus anti-allemand comme avant, mais anti-anglais, a été écrit spécialement pour plaire aux spectateurs allemands. Donner à Gabrielli un caractère doucereux, à l'opposé du porc-épic Maistre, était une très bonne idée. Si j'ai moins apprécié les saisons 5 et 6, c'est surtout en raison du changement d'époque, de bagnoles (moins pittoresques) et de musique.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
phildlm a écrit:Merci, Denis, tout ceci est passionnant.
De rien. ça intéresse aussi sur la fan page de Facebook de la série. Je pense que c’est intéressant de le retranscrire vu que le journal est épuisé et malheureusement difficile à obtenir.
C’est une série que je peux aussi revoir sans ennui. C’est en effet une nostalgie de la France d’avant, sans obligation de ‘minorités visibles’ ou de je-ne-sais- quels groupes quelconques, sans politiquement correct. Une série qui représente ce qu’on veut gommer en ce moment dans la classe politique et les médias. Pas étonnant qu’à l’époque déjà le torchon Libération ou autres journaleux de gôche s’en offusquaient. C’est un peu comme l’affaire Barnaby, où j’ai eu une ‘grosse bagarre’ avec Carrazé. Celui-ci enfonçait le producteur Brian True-May qui avait osé dire qu’il n’employait pas d’acteurs noirs ou musulmans (‘Asians’ est un euphémisme dans le pays), car cela ne serait pas représentatif d’un village anglais. Il ajoute que Midsomer Murders est le ‘last bastion of Englishness’. Très politiquement incorrect et il ne faut surtout pas le dire.
Desailly explique aussi qu’il a résisté à la volonté de ‘faire évoluer la série’ ; un terme courant de nos jours qui fait souvent aboutir des séries à du n’importe quoi, pour le but d’avoir un ‘cliffhanger’…
Pour moi aussi, l’histoire prime sur les personnages, comme avec Les Incorruptibles. Les épisodes centrés sur un personnage sont également bons (comme Le village maudit), mais faire un épisode pour un personnage n’est pas une priorité pour moi.
Contrairement à Jean-Paul Tribout, je trouve que les épisodes ‘noirs’ sont les meilleurs et je n’apprécie pas les petites comédies gentillettes comme Les demoiselles du Vésinet ou La couronne du Tzar. Heureusement que ces comédies sont minoritaires pour moi. A noter que pour lui les Brigades font partie du passé culturel commun comme Tintin ou ‘Y a bon Banania’. Allons ressortir ça aujourd’hui, tiens…
Je préférais Maistre à Braun mais sans exagération, et ce qui me gêne le plus dans les deux dernières saisons, ce sont aussi la musique et le changement d’époque. Par conséquent, une septième saison m’aurait peut-être déçu comme l‘évoque Tribout.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Pour ceux qui n’ont pas le numéro de Génération Séries.
Claude Bolling
La complainte des apaches est un véritable emblème musical des Brigades. A l’époque, on pensait souvent à Claude Bolling pour les films de style rétro à cause du succès de Borsalino. Avant le tournage de la première saison, Telecip, la société de production, avait demandé un projet sur les caractères, l’époque et l’atmosphère de la série. Robert Velin, le producteur délégué, voulait quelque chose d’aussi bien que Borsalino et il fut enchanté car c’était pour lui mieux que Borsalino (Claude Bolling a raconté l’anecdote lors du salon des séries de novembre 2011).
Claude Bolling
La complainte des apaches est un véritable emblème musical des Brigades. A l’époque, on pensait souvent à Claude Bolling pour les films de style rétro à cause du succès de Borsalino. Avant le tournage de la première saison, Telecip, la société de production, avait demandé un projet sur les caractères, l’époque et l’atmosphère de la série. Robert Velin, le producteur délégué, voulait quelque chose d’aussi bien que Borsalino et il fut enchanté car c’était pour lui mieux que Borsalino (Claude Bolling a raconté l’anecdote lors du salon des séries de novembre 2011).
Victor Vicas a demandé d’écrire toute la musique à partir de ce thème avec des motifs secondaires pour chaque épisode. Vicas était quelqu’un de méticuleux, il voulait une couleur musicale spécifique pour chaque épisode. Grâce à des combinaisons orchestrales particulières et à une très bonne prise de son, Bolling a pu donner l’impression de densité quand la situation l’exigeait. Il n’y avait pas de synthétiseur à l’époque, et il trouve que le son des instruments acoustiques apporte aux Brigades une chaleur réjouissante.
Le piège était de faire du ‘faux vieux’, la musique devait avoir un charme d’époque avec une écriture actuelle afin d’avoir une idée de modernité à l’intérieur de ce parfum rétro. Bolling avait aussi recours à des instruments modernes dans certains thèmes de suspense.
L’évolution dans le temps est un des points forts des Brigades du Tigre pour le musicien. Passer de 1907 aux années 20 offre un renouvellement. Néanmoins, Vicas utilisait souvent les thèmes qui lui plaisaient comme Inquiétude pour le suspense, ce qui pouvait donner l’impression d’un manque d’imagination ! Bolling a demandé à changer le générique au fur et à mesure de l’évolution de la série. Et il adoptait le thème Valentin pour chaque époque. La demande serait la même pour une septième saison (ndlr : en 1995, le projet n’est pas enterré) pour une musique pour les années 30-35. Claude Bolling précise que les Brigades est une expérience privilégiée par sa longévité et son ambition et l’échange permanent qui le liait à Victor Vicas.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
A part les interviews, 3 anecdotes intéressantes dans ce numéro de Génération Séries. Celle du Complot figure différemment dans le livre de Liardet. Elles sont ajoutées aux fiches.
De la poudre et des balles
Au départ conçu comme un hommage aux Incorruptibles, cet épisode fut refusé par la chaine qui voyait d’un mauvais œil l’idée d’un trafic d’alcool. Claude Desailly s’est donc rabattu sur l’Irlande et le trafic…d’armes.
Le complot
Le fils de Pierre Taittinger, fondateur des Jeunesses patriotes, essaya, en vain, de faire interdire l’épisode prétextant qu’il nuisait à la mémoire de son père. Il fit une déclaration à l’Assemblée dans cette optique, mais il fut débouté.
Lacs et entrelacs.
Claude Desailly se souvient : « J’avais un ami dont la femme ne m’aimait pas beaucoup. On lui demanda un jour, en mon absence : « Pourquoi n’aimez-vous pas Claude ? » Prise de court, elle répondit : « Parce qu’il a de gros mollets ! ». Je n’ai pas raté l’occasion d’utiliser l’anecdote dans cet épisode. Dans notre métier, on se ressert de tout ! ».
De la poudre et des balles
Au départ conçu comme un hommage aux Incorruptibles, cet épisode fut refusé par la chaine qui voyait d’un mauvais œil l’idée d’un trafic d’alcool. Claude Desailly s’est donc rabattu sur l’Irlande et le trafic…d’armes.
Le complot
Le fils de Pierre Taittinger, fondateur des Jeunesses patriotes, essaya, en vain, de faire interdire l’épisode prétextant qu’il nuisait à la mémoire de son père. Il fit une déclaration à l’Assemblée dans cette optique, mais il fut débouté.
Lacs et entrelacs.
Claude Desailly se souvient : « J’avais un ami dont la femme ne m’aimait pas beaucoup. On lui demanda un jour, en mon absence : « Pourquoi n’aimez-vous pas Claude ? » Prise de court, elle répondit : « Parce qu’il a de gros mollets ! ». Je n’ai pas raté l’occasion d’utiliser l’anecdote dans cet épisode. Dans notre métier, on se ressert de tout ! ».
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Cette histoire de "gros mollets", je me suis toujours dit "c'est bien de la fiction". Comme quoi, quand on dit que la réalité dépasse la fiction...denis a écrit:
Lacs et entrelacs.
Claude Desailly se souvient : « J’avais un ami dont la femme ne m’aimait pas beaucoup. On lui demanda un jour, en mon absence : « Pourquoi n’aimez-vous pas Claude ? » Prise de court, elle répondit : « Parce qu’il a de gros mollets ! ». Je n’ai pas raté l’occasion d’utiliser l’anecdote dans cet épisode. Dans notre métier, on se ressert de tout ! ».
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Une des superbes caractéristiques de ce grand épisode.
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
J'ai reçu un mail de Jean-Paul Tribout, qui sera ajouté aux quarante-sept témoignages.
Cher Monsieur
Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt à vos différentes sollicitations. Vous effectuez un travail remarquable, mais j'ai parfois la sensation qu'on m'a tellement demandé de raconter des anecdotes sur ce tournage que je préfère maintenant m'abstenir que de me répéter. D'autant que tout ce que je pourrais vous raconter sera forcément réducteur. Comment parler d'une aventure, artistique, professionnelle, et amicale datant de trois décennies?
L'année dernière on a réalisé sur moi un petit "portrait a la carte" dont je vous transmet le lien:
www.youtube.com/watch?v=2r8KQ1e1N14
On y parle , bien sûr, des brigades (vers la 2ème minute) j'espère que vous pourrez retranscrire les quelques mots que je dis sur cette série, et que cela correspondra a votre attente.
Bon courage dans vos recherches
Cordialement
Jean Paul TRIBOUT
Cher Monsieur
Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt à vos différentes sollicitations. Vous effectuez un travail remarquable, mais j'ai parfois la sensation qu'on m'a tellement demandé de raconter des anecdotes sur ce tournage que je préfère maintenant m'abstenir que de me répéter. D'autant que tout ce que je pourrais vous raconter sera forcément réducteur. Comment parler d'une aventure, artistique, professionnelle, et amicale datant de trois décennies?
L'année dernière on a réalisé sur moi un petit "portrait a la carte" dont je vous transmet le lien:
www.youtube.com/watch?v=2r8KQ1e1N14
On y parle , bien sûr, des brigades (vers la 2ème minute) j'espère que vous pourrez retranscrire les quelques mots que je dis sur cette série, et que cela correspondra a votre attente.
Bon courage dans vos recherches
Cordialement
Jean Paul TRIBOUT
Invité- Invité
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Excellent.
Ce qui ne nous empêche pas de l'inviter aussi à un de nos rendez-vous.
Ce qui ne nous empêche pas de l'inviter aussi à un de nos rendez-vous.
Philo- Fondateur
- Age : 72
Localisation : Paris
Date d'inscription : 01/10/2005
Re: Série "Les Brigades du Tigre"
Un bien bel hommage
Dernière édition par Estuaire44 le Jeu 13 Nov 2014 - 22:05, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
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