Clint Eastwood
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Re: Clint Eastwood
Tightrope – La corde raide. Tourné juste après Sudden Impact, Clint Eastwood joue ici un policier diamétralement différent. Wes Block n’a en effet rien à voir avec Harry Callahan. D’ailleurs, le tournage eut lieu à la Nouvelle Orléans et pas San Francisco pour qu’il n’y ait pas d’ambigüités. Callahan est veuf tandis que Block est divorcé mais a la charge de ses deux enfants (avec la première apparition d’Alison, la fille de l’acteur). Block est un flic à deux visages, bon père de famille le jour, amateur de prostituées la nuit. Lorsque les travailleuses nocturnes qu’il côtoie se font sauvagement violées et assassinées, Block est perplexe car le tueur applique ses mêmes fantasmes comme l’utilisation de menottes lors de rapports.
L’atmosphère glauque rappelle les films d’horreur de l’époque (séquence d’ouverture, le cauchemar et l’attaque de la féministe), les filles sont légèrement vêtues, les dialogues sont ‘crus’ et le suspense prenant jusqu’à l’ultime scène. Quelques scènes et répartis sont cocasses (la seconde partie du ‘sandwich’) et Il y a des séquences légères dans ce film qui est néanmoins un des plus sombres de la carrière de l’acteur.
C’est un jeu de chat et de la souris. Le tueur manipule Block, se sert de sa cravate oubliée chez une ‘dame’, l’envoie chez une dominatrice et un bar gay…On ne s’ennuie pas un instant, passant du comique à l’horreur très rapidement. Le film se suit sur un rythme soutenu, mais sans que l'action pure domine. L'angoisse, le suspense sont privilégiés. Polar nocturne, ultra réaliste, violent, sombre, glauque et poisseux, sous tension,
A noter que Tuggle est crédité de la réalisation, mais c’est Eastwood qui fut derrière la caméra la plupart du temps trouvant que Tuggle était trop lent. Ce film marque aussi la première collaboration entre Eastwood et le compositeur Lennie Niehaus et Geneviève Bujold est la féministe au coté d’Eastwood. Pas top ni laide, elle s’en tire bien. Les studios Warner ont, en tout cas, eu raison de conseiller à Eastwood d’arrêter de faire jouer Sondra Locke à ses cotés ; le public en ayant assez ! Personnellement sur les six avec elle, je n’ai que le premier (Josey Wales) et le dernier (Sudden Impact) en DVD.
"There's a darkness inside all of us. Some act it out. Some try to control it. Most of us walk a tightrope between the two".
J'ai vu le film à sa sortie en 1984. Je préfère l’affiche française à l’originale.
L’atmosphère glauque rappelle les films d’horreur de l’époque (séquence d’ouverture, le cauchemar et l’attaque de la féministe), les filles sont légèrement vêtues, les dialogues sont ‘crus’ et le suspense prenant jusqu’à l’ultime scène. Quelques scènes et répartis sont cocasses (la seconde partie du ‘sandwich’) et Il y a des séquences légères dans ce film qui est néanmoins un des plus sombres de la carrière de l’acteur.
C’est un jeu de chat et de la souris. Le tueur manipule Block, se sert de sa cravate oubliée chez une ‘dame’, l’envoie chez une dominatrice et un bar gay…On ne s’ennuie pas un instant, passant du comique à l’horreur très rapidement. Le film se suit sur un rythme soutenu, mais sans que l'action pure domine. L'angoisse, le suspense sont privilégiés. Polar nocturne, ultra réaliste, violent, sombre, glauque et poisseux, sous tension,
A noter que Tuggle est crédité de la réalisation, mais c’est Eastwood qui fut derrière la caméra la plupart du temps trouvant que Tuggle était trop lent. Ce film marque aussi la première collaboration entre Eastwood et le compositeur Lennie Niehaus et Geneviève Bujold est la féministe au coté d’Eastwood. Pas top ni laide, elle s’en tire bien. Les studios Warner ont, en tout cas, eu raison de conseiller à Eastwood d’arrêter de faire jouer Sondra Locke à ses cotés ; le public en ayant assez ! Personnellement sur les six avec elle, je n’ai que le premier (Josey Wales) et le dernier (Sudden Impact) en DVD.
"There's a darkness inside all of us. Some act it out. Some try to control it. Most of us walk a tightrope between the two".
J'ai vu le film à sa sortie en 1984. Je préfère l’affiche française à l’originale.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Photo de tournage sur la scène de pendaison, début du film Pendez-les haut et court.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Pale Rider, le cavalier solitaire est un très bon western, même si je lui préfère L’homme des hautes plaines, Josey Wales hors-la-loi et Impitoyable. Pale Rider est après les deux premiers cités, le troisième western réalisé par Eastwood.
Le film a une forte connotation biblique ; c’est évident lorsque la jeune fille prie et que le cavalier solitaire tout de noir vêtu apparaît sur son cheval blanc. Un pasteur, mais nul ne connaît son passé ni même son nom. Les galops des chevaux à l’entame font penser au début de Josey Wales, l’aspect irréel à L’homme des hautes plaines ; dans une interview, que j’ai revue sur la toile, Clint Eastwood déclare que le justicier devait être considéré comme un « revenant », une sorte d'ange exterminateur envoyé par Dieu pour lutter contre le mal. Cette idée est renforcée lorsque Stockburn répond à la description de l’étranger que l’homme auquel il pense est mort (ainsi que le ‘You’ dans le final).
Le titre vient des Quatre cavaliers de l’Apocalypse. Les scènes d'action sont excellentes et l'atmosphère hivernale donne un ton lugubre à l'ensemble. La photographie de Bruce Surtees est très sombre et donne une image bien noire sur le DVD (les critiques pour le BR soulignent la même chose).
A noter que le cheval d’Eastwood tomba à travers une fine couche de glace ce qui propulsa l’acteur qui eut une épaule démise. Le film fut présenté au festival de Cannes 1985.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Je l'ai vu au cinéma quand il est sorti.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Clint Eastwood
Il me manquait en DVD collector, Le bon, la brute et le truand. Je l’ai obtenu pour 6€, un petit investissement rentable vu la superbe restauration du film, que je n’avais pas vu depuis une vingtaine d’années. Et encore, cette version a une quinze minutes que je n’avais jamais vues. On comprend maintenant d’où viennent les trois types qui veulent liquider Blondin alors qu’il est dans sa chambre d’hôtel par exemple. Il y a sept nouvelles scènes par rapport aux diffusions télé. Eastwood n’est pas dans la même tenue que les deux premiers films ; il a un long manteau et il retrouvera son poncho qu’à la fin.
Le film en lui-même est génial. Le meilleur Leone avec Il était une fois dans l’Ouest. L’un conte une chasse au trésor et l’autre une vengeance. Tourné en Andalousie, avec l’approbation du régime franquiste et l’assistance de l’armé espagnole, le film a de superbes décors. Eastwood raconta que du moment que le film ne concernait ni l'Espagne ni les Espagnols, le régime ne se souciait pas de ce que faisait l'équipe. Les trois personnages évoluent en pleine guerre de sécession et les horreurs de cette guerre sont mises en évidence par le réalisateur ; les sacrifices au pont des deux côtés sont ubuesques.Le final est grandiose; il l'était déjà dans Et pour quelques dollars de plus...Ici, dans un cimetière entièrement construit pour l'occasion, le duel à trois est culte.
Eastwood avait raison de penser que Wallach – disparu l’an passé à 99 ans – lui volait la vedette. Tuco est somptueux en truand…mais Wallach, qui trouve là le rôle de sa vie, ne savait pas monter à cheval et on lui trouva un cheval docile et amadoué comme une bête de cirque, mais pour qu’il puisse le monter, il lui fallait une chaise et il fallait que quelqu'un tienne l'animal. Idem pour Lee Van Cleef ! Ce dernier avait également un autre ‘problème’ : il ne frappait pas les femmes et ce n’est pas lui qui gifle la prostituée !
Au rayon des anecdotes qui sont nombreuses, il est bon de savoir qu’Eli Wallach fut presque empoisonné lorsqu’il but accidentellement d’une bouteille d’acide laissée par un technicien près de sa bouteille de soda. Wallach mentionne cette anecdote dans son autobiographie, tout en déplorant que Leone, bien qu'il fût un réalisateur brillant, n'eût mis en place aucune mesure de sécurité lors du tournage des scènes dangereuses. L'acteur fut en danger dans plusieurs scènes.
Lorsqu'il est sur le point d'être pendu et qu'il est libéré par un coup de feu qui coupe la corde et qui effraie le cheval, lui permettant de s'enfuir à toute allure, le cheval s'emballe et continue de courir pendant plus de 1 500 mètres avec l'acteur en selle, les mains toujours attachées dans le dos (wikipedia). Pire, lorsque Tuco place le cadavre sur les rails, afin que le prochain train coupe la chaine au passage, Wallach n'avait pas remarqué que des marches en métal de trente centimètres dépassaient au bas de chaque wagon. Si l'acteur avait soulevé la tête au mauvais moment, une de ces marches l'aurait probablement décapité. Wallach refusa d’ailleurs de refaire la scène.
Idem pour l’explosion du pont et Eastwood raconte : « Si nous nous étions trouvé au point choisi par Leone, selon toute probabilité nous ne serions plus ici aujourd'hui pour en parler». On voit effectivement des débris voler autour des acteurs et crever un sac et ce n'est pas un effet spécial. Ce fut Eastwood lui-même qui insista pour déplacer leur position vers un endroit plus sûr.
Le fameux squelette dans la séquence finale est…authentique ! À Madrid, une femme louait en effet le squelette de sa mère, actrice de son vivant. Cette dernière avait choisi de l'offrir ainsi, afin de « pouvoir continuer sa carrière même après sa mort ».
Maintenant, le DVD bonus!
Le film en lui-même est génial. Le meilleur Leone avec Il était une fois dans l’Ouest. L’un conte une chasse au trésor et l’autre une vengeance. Tourné en Andalousie, avec l’approbation du régime franquiste et l’assistance de l’armé espagnole, le film a de superbes décors. Eastwood raconta que du moment que le film ne concernait ni l'Espagne ni les Espagnols, le régime ne se souciait pas de ce que faisait l'équipe. Les trois personnages évoluent en pleine guerre de sécession et les horreurs de cette guerre sont mises en évidence par le réalisateur ; les sacrifices au pont des deux côtés sont ubuesques.Le final est grandiose; il l'était déjà dans Et pour quelques dollars de plus...Ici, dans un cimetière entièrement construit pour l'occasion, le duel à trois est culte.
Eastwood avait raison de penser que Wallach – disparu l’an passé à 99 ans – lui volait la vedette. Tuco est somptueux en truand…mais Wallach, qui trouve là le rôle de sa vie, ne savait pas monter à cheval et on lui trouva un cheval docile et amadoué comme une bête de cirque, mais pour qu’il puisse le monter, il lui fallait une chaise et il fallait que quelqu'un tienne l'animal. Idem pour Lee Van Cleef ! Ce dernier avait également un autre ‘problème’ : il ne frappait pas les femmes et ce n’est pas lui qui gifle la prostituée !
Au rayon des anecdotes qui sont nombreuses, il est bon de savoir qu’Eli Wallach fut presque empoisonné lorsqu’il but accidentellement d’une bouteille d’acide laissée par un technicien près de sa bouteille de soda. Wallach mentionne cette anecdote dans son autobiographie, tout en déplorant que Leone, bien qu'il fût un réalisateur brillant, n'eût mis en place aucune mesure de sécurité lors du tournage des scènes dangereuses. L'acteur fut en danger dans plusieurs scènes.
Lorsqu'il est sur le point d'être pendu et qu'il est libéré par un coup de feu qui coupe la corde et qui effraie le cheval, lui permettant de s'enfuir à toute allure, le cheval s'emballe et continue de courir pendant plus de 1 500 mètres avec l'acteur en selle, les mains toujours attachées dans le dos (wikipedia). Pire, lorsque Tuco place le cadavre sur les rails, afin que le prochain train coupe la chaine au passage, Wallach n'avait pas remarqué que des marches en métal de trente centimètres dépassaient au bas de chaque wagon. Si l'acteur avait soulevé la tête au mauvais moment, une de ces marches l'aurait probablement décapité. Wallach refusa d’ailleurs de refaire la scène.
Idem pour l’explosion du pont et Eastwood raconte : « Si nous nous étions trouvé au point choisi par Leone, selon toute probabilité nous ne serions plus ici aujourd'hui pour en parler». On voit effectivement des débris voler autour des acteurs et crever un sac et ce n'est pas un effet spécial. Ce fut Eastwood lui-même qui insista pour déplacer leur position vers un endroit plus sûr.
Le fameux squelette dans la séquence finale est…authentique ! À Madrid, une femme louait en effet le squelette de sa mère, actrice de son vivant. Cette dernière avait choisi de l'offrir ainsi, afin de « pouvoir continuer sa carrière même après sa mort ».
Maintenant, le DVD bonus!
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Un des plus beaux westerns à mon avis (quelle mise en scène!), même si j'ai une légère préférence pour le 1er de la trilogie, "Pour une poignée de dollars". C'est en tout cas avec "La bon, la brute et le truand" que le style Léone explosera, par le biais de scènes légendaires, comme ce duel final à trois, dont il reprendra la principe dans "Il était une fois dans l'Ouest"...Et que dire de ce masochisme appuyé, de cette étonnante gestion du scope et des espaces si caractéristique de ses films. Le trio d'acteurs-vedettes, Eli Wallach en tête, est incroyable.
Et puis la musique de Morricone...
Passionnantes anecdotes Denis, et qui montre bien à quel point les plus grands réalisateurs, par leur jusqu'auboutisme, pouvaient aussi avoir une petite part d'inconscience.
Et puis la musique de Morricone...
Passionnantes anecdotes Denis, et qui montre bien à quel point les plus grands réalisateurs, par leur jusqu'auboutisme, pouvaient aussi avoir une petite part d'inconscience.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Clint Eastwood
Wallach était quand même absolument superbe dans ce film.
Et les anecdotes dangereuses sont intéressantes.
Les scènes du cimetière sont effectivement cultes...
Merci Denis.
Et les anecdotes dangereuses sont intéressantes.
Les scènes du cimetière sont effectivement cultes...
Merci Denis.
Philo- Fondateur
- Age : 72
Localisation : Paris
Date d'inscription : 01/10/2005
Re: Clint Eastwood
Tout à fait, il est génial dans le rôle du truand. D'ailleurs, sa mimique de faire le signe de croix à chaque fois qu'il y a un trucidé est une de ses idées personnelles. J'avais oublié la place prépondérante qu'il avait dans le film (d’ailleurs, les sept scène ajoutées renforcent ce sentiment). A côté, Lee Van Cleef est largement éclipsé...même dans la longue correction dont les bruits sont étouffés par l'orchestre de la prison (une scène de ce passage à tabac n'a pu être réparée mais figure dans les bonus). Van Cleef contraste totalement en rôle de salaud par rapport au Colonel Mortimer du film précédent, Et pour quelques dollars de plus...Eastwood a même du mal à ne pas se faire mettre dans l'ombre par Wallach, c'est le rôle de sa vie. A part ça, en consultant sa filmo, je me souvenais qu'il avait joué dans Le cerveau avec Belmondo et Bourvil et dans un excellent épisode de Kojak (l’ouverture en deux parties de la troisième saison).Philo a écrit:Wallach était quand même absolument superbe dans ce film.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Il est vrai que Wallach parvient à voler la vedette à ses deux acolytes, ce qui est rare quand Clint est à côté. J'aime aussi beaucoup son rôle de chef des voleurs dans Les Sept Mercenaires.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Clint Eastwood
C'est également le cas dans Un monde parfait avec Kevin Costner, mais, là, Clint est réalisateur, c'est donc sciemment.Dearesttara a écrit:Il est vrai que Wallach parvient à voler la vedette à ses deux acolytes, ce qui est rare quand Clint est à côté.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Une curiosité : Clint Eastwood est l'anagramme de Old west action. Marqué par le destin le Clint ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Clint Eastwood
10 bonus sur le DVD collector du Bon, la brute et le truand.
Tous n’ont pas la même saveur.
On apprend que le film fut tourné dans le désert espagnol, au même endroit que Lawrence d’Arabie. Par contre, personne ne parlait anglais et Eastwood souligne qu’on pouvait commander un ‘milk shake’ et se retrouver avec une ‘potato salad ! Wallach s’entretenait avec Leone en mauvais français ; on apprend la difficulté de doubler les acteurs qui parlaient tous dans leur propre langue, il fallait respecter le mouvement des lèvres ; ainsi l’italien ‘piu forte’ ('plus fort’ lorsque l’orchestre joue pour couvrir les bruits de torture fut remplacé par ‘more feelings’ dans la version anglaise. De plus, l’humour américain était différent de l’humour italien.
Le tournage de longs scènes de Leone n’est pas ce que préférait Eastwood qui ne filme pas de ‘temps inutile’. Le style de Leone est incomparable en ce qui concerne l’utilisation des visages/trognes que cela soit pour les rôles principaux ou mineurs par contre. Pour Leone, le regard de Lee Van Cleef faisait des trous dans l’écran ('his glance made holes in the screen').
Eli Wallach raconte toutes ses mésaventures (voir post plus haut) durant le tournage. Le réalisateur collait à la réalité et le rebelle attaché sur le chasse-pierres du train ou le condamné qui porte son cercueil sont des scènes tirées de la guerre de sécession.
Ce sont des canons des musées d’Espagne qui furent utilisés et Eastwood se rappelle comment le pont a sauté par inadvertance et la furie du réalisateur. Il fut reconstruit pour la scène du film.
Le bonus – The Man, Who Lost the Civil War – presente peu d’intérêts. Par contre, la restauration nous apprend que le film fut présenté dans les cinémas romains en décembre 66 avec une durée de 177 minutes et 43 secondes ramenée à 161 aux USA. La sortie DVD permit de ressortir dans le film dans une version initiale ce qui aurait ravi Sergio Leone. Il fallu rappeler Eastwood et Wallach pour les scènes incorporées et, même si les voix ont vieilli, l’ensemble passe bien. On sait enfin comment Tuco retrouve ses acolytes pour ensuite tenter de trucider Blondin dans l’hôtel.
Des passages de la longue séquence de torture n’a pas pu être restaurés pour le film et figurent en bonus. Également une séquence – qui n’a pas été entièrement montée – figure dans les bonus. On y voit des photos mais aussi une courte scène en français car elle figurait dans le ‘teaser’ du film (‘tu n’aurais pas vu une moitié de cigare’) !
Il y a deux bonus dont un très intéressant sur Ennio Morricone. On apprend que le compositeur a écrit ses morceaux avant le tournage du film (contrairement aux deux premiers Leone). Par exemple, la fameuse scène où Tuco/Wallach cherche la tombe (‘The Ecstasy of Gold’) fut tournée avec soi-disant l’orchestre sur le plateau (ce qu’Eastwood ne se rappelle pas). En tout cas, Leone a tourné le tournoiement pour coller à la partition. Idem pour ‘The Trio’, le duel à trois qui est une combinaison des trois films ; on entend d’ailleurs la fameuse clochette qui correspond aux deux montres du duel final de Et pour quelques dollars de plus.
Tous n’ont pas la même saveur.
On apprend que le film fut tourné dans le désert espagnol, au même endroit que Lawrence d’Arabie. Par contre, personne ne parlait anglais et Eastwood souligne qu’on pouvait commander un ‘milk shake’ et se retrouver avec une ‘potato salad ! Wallach s’entretenait avec Leone en mauvais français ; on apprend la difficulté de doubler les acteurs qui parlaient tous dans leur propre langue, il fallait respecter le mouvement des lèvres ; ainsi l’italien ‘piu forte’ ('plus fort’ lorsque l’orchestre joue pour couvrir les bruits de torture fut remplacé par ‘more feelings’ dans la version anglaise. De plus, l’humour américain était différent de l’humour italien.
Le tournage de longs scènes de Leone n’est pas ce que préférait Eastwood qui ne filme pas de ‘temps inutile’. Le style de Leone est incomparable en ce qui concerne l’utilisation des visages/trognes que cela soit pour les rôles principaux ou mineurs par contre. Pour Leone, le regard de Lee Van Cleef faisait des trous dans l’écran ('his glance made holes in the screen').
Eli Wallach raconte toutes ses mésaventures (voir post plus haut) durant le tournage. Le réalisateur collait à la réalité et le rebelle attaché sur le chasse-pierres du train ou le condamné qui porte son cercueil sont des scènes tirées de la guerre de sécession.
Ce sont des canons des musées d’Espagne qui furent utilisés et Eastwood se rappelle comment le pont a sauté par inadvertance et la furie du réalisateur. Il fut reconstruit pour la scène du film.
Le bonus – The Man, Who Lost the Civil War – presente peu d’intérêts. Par contre, la restauration nous apprend que le film fut présenté dans les cinémas romains en décembre 66 avec une durée de 177 minutes et 43 secondes ramenée à 161 aux USA. La sortie DVD permit de ressortir dans le film dans une version initiale ce qui aurait ravi Sergio Leone. Il fallu rappeler Eastwood et Wallach pour les scènes incorporées et, même si les voix ont vieilli, l’ensemble passe bien. On sait enfin comment Tuco retrouve ses acolytes pour ensuite tenter de trucider Blondin dans l’hôtel.
Des passages de la longue séquence de torture n’a pas pu être restaurés pour le film et figurent en bonus. Également une séquence – qui n’a pas été entièrement montée – figure dans les bonus. On y voit des photos mais aussi une courte scène en français car elle figurait dans le ‘teaser’ du film (‘tu n’aurais pas vu une moitié de cigare’) !
Il y a deux bonus dont un très intéressant sur Ennio Morricone. On apprend que le compositeur a écrit ses morceaux avant le tournage du film (contrairement aux deux premiers Leone). Par exemple, la fameuse scène où Tuco/Wallach cherche la tombe (‘The Ecstasy of Gold’) fut tournée avec soi-disant l’orchestre sur le plateau (ce qu’Eastwood ne se rappelle pas). En tout cas, Leone a tourné le tournoiement pour coller à la partition. Idem pour ‘The Trio’, le duel à trois qui est une combinaison des trois films ; on entend d’ailleurs la fameuse clochette qui correspond aux deux montres du duel final de Et pour quelques dollars de plus.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Invictus ce soir sur France 2
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Clint Eastwood
J’ai toujours trouvé ce film très moyen. Il est d’actualité avec la coupe du monde de rugby mais il fait partie du côté ramollo de l’acteur-réalisateur. Les critiques françaises n’ont pas de juste milieu : avant, ce qu’il faisait ne valait pas un pet de lapin, maintenant, ils encensent tout.
Le rugby n’est pas très populaire aux USA –même s’ils ont une équipe dans cette CM qui s’est fait laminer – et on trouve une réalisation à-côté pour les phases de jeu et certaines choses cruciales sont passées sous le tapis. L’empoisonnement des Néo-Zélandais la veille de la finale. Cet épisode est totalement occulté par exemple. Des arbitres corrompus. C’était aussi ça la Coupe du monde 1995. Beaucoup de suspicion autour d’une victoire des Springboks qui semblait être orchestrée de bout en bout. Pour la gloire et au nom de l’intérêt supérieur de l’Afrique du Sud…
Par contre, Morgan Freeman porte de bout en bout le film. Tout est si juste dans sa partition qu’on en oublie presque le vrai visage de Mandela.
Le film dégouline de bons sentiments, très bisounours, comme d’autres films réalisés par Eastwood dans cette période mais c’est contrebalancé par autre chose. Pas là. C’est la nation arc-en-ciel idyllique où les Afrikaners aiment tous leurs frères noirs et où tous les noirs pardonnent des siècles de répression. Totalement faux. D’ailleurs, de nos jours, ce sont des centaines de fermiers blancs qui sont massacrés.
Un excellent Morgan Freeman mais un film très moyen.
Le rugby n’est pas très populaire aux USA –même s’ils ont une équipe dans cette CM qui s’est fait laminer – et on trouve une réalisation à-côté pour les phases de jeu et certaines choses cruciales sont passées sous le tapis. L’empoisonnement des Néo-Zélandais la veille de la finale. Cet épisode est totalement occulté par exemple. Des arbitres corrompus. C’était aussi ça la Coupe du monde 1995. Beaucoup de suspicion autour d’une victoire des Springboks qui semblait être orchestrée de bout en bout. Pour la gloire et au nom de l’intérêt supérieur de l’Afrique du Sud…
Par contre, Morgan Freeman porte de bout en bout le film. Tout est si juste dans sa partition qu’on en oublie presque le vrai visage de Mandela.
Le film dégouline de bons sentiments, très bisounours, comme d’autres films réalisés par Eastwood dans cette période mais c’est contrebalancé par autre chose. Pas là. C’est la nation arc-en-ciel idyllique où les Afrikaners aiment tous leurs frères noirs et où tous les noirs pardonnent des siècles de répression. Totalement faux. D’ailleurs, de nos jours, ce sont des centaines de fermiers blancs qui sont massacrés.
Un excellent Morgan Freeman mais un film très moyen.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
J'ai découvert le film hier soir. J'y ai retrouvé la maîtrise impeccable du jeu de caméras d'Eastwood et un beau souffle dramatique et lumineux dans la progression des événements. Morgan Freeman est impressionnant en Madiba, tout comme Matt Damon, très intense dans son personnage (j'adore cet acteur depuis les Jason Bourne). Maintenant, le scénario a tendance à fatiguer dans la deuxième partie tandis que l'évocation des violences reste édulcorée. Je suppose qu'Eastwood et Anthony Peckham ont suivi la maxime de Liberty Valance et sacrifié une réalité pas méga consensuelle au profit d'un moteur dramatique orienté vers l'optimisme. Maintenant, le film s'appuie sur un livre, et reste à savoir s'il faisait aussi l'impasse sur ce que tu décris, denis. (***) pour ma part.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Clint Eastwood
Ce soir, je me suis passé In the Line of Fire en Blu-ray. Superbe. Un des derniers films d’Eastwood où il est seulement acteur. L’histoire de cet agent secret vieillissant qui a sur la conscience la mort de Kennedy est grandiose. Vite essoufflé, sujet au rhume, commettant des erreurs, on croit totalement -et on s'attache très vite- à son personnage.
En face de lui, un ancien agent de la CIA, un exécuteur de basses œuvres, qui a une rancœur envers les USA et il a pour obsession l’assassinat du Président actuel. Le face à face Clint Eastwood/John Malkovich occupe tout le film ; les seuls temps morts sont ceux avec Rene Russo, un personnage qui est éclipsé par le duel avec une bluette lourdingue.
Les appels téléphoniques rythment le film et la voix de Malkovich en VO est saisissante. Sa façon d’appeler Horrigan ‘friend’ grandiose. John Malkovich excelle à jouer les tordus, les sadiques, et joue de son timbre de voix fluet et inquiétant. Plusieurs superbes scènes sont à noter dans un décor bien américain – le Mémorial Lincoln – mais celle du toit est une des plus nerveuses ; à 63 ans, c’est réellement Eastwood qui est suspendu au sixième étage dans le vide (avec une sécurité bien entendu). Il est seulement doublé pour le saut. Cette scène du toit rappelle celle des Incorruptibles avec également une musique d’Ennio Morricone.
La phrase du film – il y a souvent une réplique d’Eastwood qui revient est : « I know things about people » ; les dialogues comme toujours avec Eastwood sont teintés d’humour et de cynisme.
Bref, un tout bon avec une édition Blu-ray au top.****
En face de lui, un ancien agent de la CIA, un exécuteur de basses œuvres, qui a une rancœur envers les USA et il a pour obsession l’assassinat du Président actuel. Le face à face Clint Eastwood/John Malkovich occupe tout le film ; les seuls temps morts sont ceux avec Rene Russo, un personnage qui est éclipsé par le duel avec une bluette lourdingue.
Les appels téléphoniques rythment le film et la voix de Malkovich en VO est saisissante. Sa façon d’appeler Horrigan ‘friend’ grandiose. John Malkovich excelle à jouer les tordus, les sadiques, et joue de son timbre de voix fluet et inquiétant. Plusieurs superbes scènes sont à noter dans un décor bien américain – le Mémorial Lincoln – mais celle du toit est une des plus nerveuses ; à 63 ans, c’est réellement Eastwood qui est suspendu au sixième étage dans le vide (avec une sécurité bien entendu). Il est seulement doublé pour le saut. Cette scène du toit rappelle celle des Incorruptibles avec également une musique d’Ennio Morricone.
La phrase du film – il y a souvent une réplique d’Eastwood qui revient est : « I know things about people » ; les dialogues comme toujours avec Eastwood sont teintés d’humour et de cynisme.
Bref, un tout bon avec une édition Blu-ray au top.****
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Pour ce 40ème film de Clint, il est à noter que les services secrets ont pour la première fois collaboré à un film. C’est Eastwood lui-même qui joue dans les scènes au piano. La production a utilisé des images de la campagne présidentielle de 92 sur lesquelles les acteurs ont été ajoutés au film lors des rassemblements politiques. Quelques artifices furent utilisés pour masquer les affiches pro-Clinton par exemple.
Encore une fois, la VF est à oublier. Exemple : « You are busting my balls » est traduit par ‘couper les cheveux en quatre’ ce qui n’est pas très eastwoodien !
Impossible de traduire correctement : “I’ve got to put all that shit back on. Damn it.”
Et puis la réplique qu’il fait à Rene Russo est tellement vraie : “You are looking at a living legend!”
Encore une fois, la VF est à oublier. Exemple : « You are busting my balls » est traduit par ‘couper les cheveux en quatre’ ce qui n’est pas très eastwoodien !
Impossible de traduire correctement : “I’ve got to put all that shit back on. Damn it.”
Et puis la réplique qu’il fait à Rene Russo est tellement vraie : “You are looking at a living legend!”
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Eastwood dans Dans la ligne de mire - il y a déjà 22 ans - et la semaine dernière lors d'un footing en Californie, euh, il a 85 ans....
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
UNFORGIVEN. Impardonnable – titre canadien - et pas Impitoyable comme traduit dans le titre français. Le dernier western d’Eastwood oscarisé à quatre reprises. 1992-93 restera comme l’année charnière chez Eastwood : deux superbes films coup sur coup avec In the Line of Fire qui suivra. Il y en aura quelques autres mais pas deux de ce calibre si rapproché.
Avec Morgan Freeman, Gene Hackman et Richard Harris entre autres, la distribution est fabuleuse.
Eastwood sur le fait qu’il n’avait jamais obtenu d’Oscar avant Unforgiven: "First, I'm not Jewish. Secondly I make too much money. Thirdly, and most importantly, because I don't give a f uck".
L’histoire est celle d’un tueur repenti, qui élève seul ses deux enfants après le décès de son épouse dans une petite ferme isolée d’élevage de porcs. Son passé le rattrape lorsque des prostituées cotisent 1000 dollars pour se venger de deux cow-boys qui ont balafré une des leurs.
Les dialogues sont crus- la prostituée est défigurée au couteau par un client pour avoir moqué la taille de son pénis – et le bien et le mal s’entrechoquent. Entre Little Bill, le shérif, en fait un ancien tueur interprété par Gene Hackman et, William Munny – Eastwood –tueur repenti à la sinistre réputation, c’est une destinée qui se terminera par la mort. La scène de sexe est filmée dans son aspect animal. Dans le même ordre d’idée, le langage des prostituées, d’une rare verdeur en V.O., dénonce crûment leur condition de femme « chevauchées comme on le fait avec des chevaux ».
Le trio de chasseurs de prime est composé de Munny, qui n’arrive plus à monter à cheval, de Logan (Freeman) qui ne sait plus tirer au fusil, et du Kid, qui ne voit pas à plus de 50 yards. Le shérif décourage violemment les chasseurs de prime potentiels (passage à tabac de English Bob, Richard Harris).
Ici, pas l'ombre d'un duel qui se déroule dans les règles de l'art, les hommes sont abattus lâchement, chaque balle compte et aucun n'est un tireur hors pair (Munny dit lui même qu'il a toujours eu de la chance). Les exécutions sont sordides : les duels romantiques d’antan se transforment en véritables assassinats (tirs à distance comme on le fait pour le gibier ou à bout portant lorsque la cible se croit en sécurité dans les ‘shithouses’). Les cow-boys sont de piètres tireurs qui doivent s’y reprendre à plusieurs fois pour atteindre leur cible.
Il n’y a pas de bons dans ce film, hors-la-loi ou shérifs, que des individus voguant dans des eaux troubles. Les acteurs sont formidables, la photographie est extraordinaire et certaines scènes sont inoubliables. Les trois que j’ai choisies sont le retour progressif de Munny à son ancien statut (entrainement au tir, fleurs sur la tombe de sa femme, rasage de près), l’arrivée sous une pluie diluvienne au bar où Munny/Eastwood est tabassé par Little Bill pendant que ses deux potes se font payer en avance avec les filles à l’étage et le final où Ned (Freeman) est exposé dans un cercueil à l’entrée du saloon : Munny fait irruption et nettoie la ville. La dernière phrase avec le départ de Munny dans la nuit sous une pluie battante est terrible : « You better bury Ned right!... Better not cut up, nor otherwise harm no whores... or I'll come back and kill every one of you sons of bitches.”
Le film est dédié aux deux mentors d’Eastwood : Sergio (Leone) et Don (Siegel). A noter que les bottes que portent Eastwood sont celles qu’il avait dans la série Rawhide ! Eastwood avait ce projet dans les cartons depuis les années 80 mais il avait ‘d’autres choses à faire avant’.
Un western sombre qui évoque l’aspect sinistre de la violence de l’Ouest américain et qui en même temps détruit certains mythes.
Comme L’inspecteur Harry, Unforgiven fut ajouté en 2004 au National Film Registry dans la bibliothèque du Congrès pour sa justesse culturelle, historique et esthétique.
Sûrement le dernier chef-d’œuvre du Western comme le prédisent certains. Tout simplement indispensable. Un chef d’œuvre incontournable.
Dernière édition par Denis le Dim 1 Nov 2015 - 16:11, édité 2 fois
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Re: Clint Eastwood
Je ne pourrais pas mieux commenter. A partir du scénario flamboyant comme un diamant noir de David Webb Peoples (écrit au tout début des années 70 !), Eastwood embaume - du moins, au cinéma - ce genre-roi des USA qu'est le Western par la vision d'un Ouest sauvage qui a perdu tout ce qui faisait sa noblesse : plus d'honneur, plus de loyauté, manichéisme brouillé, sauvagerie, stylisation délaissée au profit d'un naturalisme brut et dur,... Sa vision n'est certes pas nouvelle, Sam Peckinpah entre autres avait déjà dépouillé le Western de toute dimension héroïque, mais la perfection formelle de la mise en scène d'Eastwood - peut-être sa plus belle réalisation - et la photographie crépusculaire résonnant comme un bel mais amer testament à ce genre, est le digne rideau final tombant sur la scène du Western. Mon film préféré d'Eastwood. Four stars !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Clint Eastwood
Je passe directement de La ligne de mire à Jugé coupable (True Crime) car j’attends qu’on me rende certains DVD (Les pleins pouvoirs/Absolute Power) ou les films dans l’intervalle ne m’ont pas emballé ; Un monde parfait, chroniqué plus haut en fait partie, et Sur la route de Madison n’est pas trop my cup of tea (et cela fait un bout de temps que je ne l’ai pas vu).
True Crime ne fait pas partie des grandes réussites de l’acteur/réalisateur Eastwood. D’ailleurs, le film a été un échec cuisant au box-office. Le film est pratiquement en deux parties ; d’un côté, Frank Beechum est condamné à la peine de mort suite à un meurtre dans une épicerie, de l’autre, Steve Everett, un vieux journaliste passionné par les femmes et l'alcool, doit couvrir l'évènement et il va se rendre compte finalement que la justice s'est trompée sur cette affaire. Clint Eastwood endosse un rôle qui lui va bien : un journaliste, qui se fie à son flair, dans une course contre la montre et ses propres démons. Deux parties bien distinctes car le condamné et le journaliste ne se rencontrent qu’une fois.
Rien de franchement nouveau dans le thème, maintes fois exploité, la peine de mort, l'attente interminable dans les couloirs de la mort et les dérives de la justice américaine, mais il y a Clint, ce qui change tout. L’aspect dernières heures du condamné, avec famille et préparatif est assez bien traité sans trop de mélo ; d’ailleurs, à ce sujet, ce film n’est pas une dénonciation de la peine de mort, comme j’ai pu lire ça et là, une critique de la justice peut-être mais ce ne va pas plus loin.
Clint a 69 ans en 1999, et c’est certain, comme je l’ai également lu souvent dans les critiques, que de le voir en séducteur avec des minettes prête un peu à rire. Est-ce possible que de belles jeunes femmes lui courent après? Demandez à notre Philo national ! Néanmoins, c'est sa nonchalance légendaire et son interprétation exemplaire qui finissent par forcer l'admiration. Eastwood s’est toujours entouré de ses femmes du moment lors de ses films ; Sondra Locke n’a rien fait de transcendant avant et après ses 6 films avec Eastwood. Dans True Crime, c’est très spécial, il va falloir suivre….la petite fille qu’il emmène au zoo (« We go fast ») est vraiment sa fille, Francesca, qu’il eut en 1993 avec Frances Fischer (la prostituée Alice dans Impitoyable). Fischer a d’ailleurs un petit rôle dans ce film – la juge – alors qu’elle n’était plus en couple avec l’acteur depuis quatre ans, en 1995 ! Cerise sur le gâteau, la femme actuelle (au moment du film) de l’acteur, Dina Eastwood, apparaît aussi brièvement dans le rôle de la journaliste. Elle déclare avoir connu Clint en 1993, année de naissance de Francesca ! Clint a eu une fille aussi en 2006 avec Dina…..Bref, tout ça pour dire que ceux qui critiquent les frasques du journaliste Everett (ce nom rime avec celui d’un journaliste jamesbondien pas aussi conquérant avec les dames !) ne connaissent pas la vie d’Eastwood. Je pense que cette partie du scénario est un clin d’œil à sa vie privée, tout simplement, une autodérision jouissive.
Ce film est à voir pour les fans de ce monstre du cinéma, qui lui pardonnent ces quelques lourdeurs dans le sentimentalisme, que la sincérité de la mise en scène nous fait oublier. Le scénario est ‘léger’ : après six années d'enquête condamnant un accusé, Clint trouve un médaillon quelques heures avant l'exécution. Sans être particulièrement brillant ni original, et malgré quelques scènes absurdes, comme la course poursuite avec les voitures de police, Jugé Coupable n’en reste pas moins un film intéressant et divertissant. Néanmoins, j’aurais préféré que le film se termine lorsque la femme du condamné cogne sur la séparation. Cela lui aurait donné plus de force. La sorte d’épilogue ne sert à rien. Parmi les points positifs, les échanges avec James Woods au journal et des répliques cocasses : « Stop fucking Bob's wife. He doesn't like it. » « I can't FART loud enough to express my opinion!”
En V.F., Clint est doublé pour la première fois par Hervé Jolly – un acteur sympathique que j’ai interviewé pour les 40 ans des Brigades du Tigre. Je le signale pour les francophones acharné car je considère que c’est un grave préjudice de se priver de la voix et des réparties eastwoodiennes, seulement appréciables en VO.
On ne peut pas dire que Jugé Coupable soit un mauvais film, non, juste le nécessaire pour ne pas être voué à l'échec, un travail trop classique. C’est une œuvre de Clint Eastwood qui n'est pas aussi marquante que ces dernières réalisations. Loin d'être son meilleur film mais ça reste un bon film d'investigations. **1/2
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Estuaire44- Empereur
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Re: Clint Eastwood
The Bridges of Madison County : ****
Découvert ce film à l'instant sur Arte. L'écrasante beauté du film m'a séduit de bout en bout, pendant 2h15 ayant filé comme un rêve. Quoi de plus difficile que de réaliser un film qui ne parle que d'amour ? Eastwood a la chance de s'appuyer sur la splendide adaptation de Richard LaGravenèse qui écrivit finement l'histoire du point de vue de Francesca, et avec une magistrale compréhension de l'esprit féminin. Tout le long du film, Eastwood magnifie la sensualité débordante et la sensibilité extraordinaire d'une actrice que je tiens très subjectivement pour la plus grande actrice américaine de la 2e moitié du XXe siècle, Meryl Streep. Avec une virtuosité étourdissante, toute sa technique se fond dans un naturel d'une grande simplicité, alors que son personnage parcourt d'émotionnelles montagnes russes sans impression d'artificialité. Eastwood se met judicieusement en retrait, mais délivre une de ses plus belles performances, d'une digne retenue, à l'unisson total de sa partenaire. Le dégradé émotionnel des deux amants s'avère aussi justement écrit que subtilement progressif, avec une fixation bien sûr sur Francesca, dont l'odyssée sentimentale est aussi intimiste que ample, comme une symphonie de chambre. La musique de Lennie Niehaus use d'ailleurs d'un grand orchestre mais avec un son subtilement modeste. La somme des parties se montre égale au tout, chaque scène des deux amants est une leçon de mise en scène : la première rencontre un peu maladroite, la complicité dans la cuisine, la danse sur un blues langoureux, la première nuit... Les conséquences de cette "affaire" de 4 jours sont tirées avec justesse lors de la dernière partie du film, avec un défilé de souvenirs dont chacun ravive la blessure de l'absence, et le regret d'une vie hors norme sans retour possible. La mise en scène rayonne d'une tendresse absolue, usant à merveille des décors et de la photographie, symptomatique de la maîtrise confondante d'Eastwood qu'on aime retrouver dans chacun de ses films, même les moins bons.
À égalité avec Unforgiven, mon film préféré d'Eastwood.
Découvert ce film à l'instant sur Arte. L'écrasante beauté du film m'a séduit de bout en bout, pendant 2h15 ayant filé comme un rêve. Quoi de plus difficile que de réaliser un film qui ne parle que d'amour ? Eastwood a la chance de s'appuyer sur la splendide adaptation de Richard LaGravenèse qui écrivit finement l'histoire du point de vue de Francesca, et avec une magistrale compréhension de l'esprit féminin. Tout le long du film, Eastwood magnifie la sensualité débordante et la sensibilité extraordinaire d'une actrice que je tiens très subjectivement pour la plus grande actrice américaine de la 2e moitié du XXe siècle, Meryl Streep. Avec une virtuosité étourdissante, toute sa technique se fond dans un naturel d'une grande simplicité, alors que son personnage parcourt d'émotionnelles montagnes russes sans impression d'artificialité. Eastwood se met judicieusement en retrait, mais délivre une de ses plus belles performances, d'une digne retenue, à l'unisson total de sa partenaire. Le dégradé émotionnel des deux amants s'avère aussi justement écrit que subtilement progressif, avec une fixation bien sûr sur Francesca, dont l'odyssée sentimentale est aussi intimiste que ample, comme une symphonie de chambre. La musique de Lennie Niehaus use d'ailleurs d'un grand orchestre mais avec un son subtilement modeste. La somme des parties se montre égale au tout, chaque scène des deux amants est une leçon de mise en scène : la première rencontre un peu maladroite, la complicité dans la cuisine, la danse sur un blues langoureux, la première nuit... Les conséquences de cette "affaire" de 4 jours sont tirées avec justesse lors de la dernière partie du film, avec un défilé de souvenirs dont chacun ravive la blessure de l'absence, et le regret d'une vie hors norme sans retour possible. La mise en scène rayonne d'une tendresse absolue, usant à merveille des décors et de la photographie, symptomatique de la maîtrise confondante d'Eastwood qu'on aime retrouver dans chacun de ses films, même les moins bons.
À égalité avec Unforgiven, mon film préféré d'Eastwood.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Clint Eastwood
Dearesttara a écrit:Je ne pourrais pas mieux commenter. A partir du scénario flamboyant comme un diamant noir de David Webb Peoples (écrit au tout début des années 70 !), Eastwood embaume - du moins, au cinéma - ce genre-roi des USA qu'est le Western par la vision d'un Ouest sauvage qui a perdu tout ce qui faisait sa noblesse : plus d'honneur, plus de loyauté, manichéisme brouillé, sauvagerie, stylisation délaissée au profit d'un naturalisme brut et dur,... Sa vision n'est certes pas nouvelle, Sam Peckinpah entre autres avait déjà dépouillé le Western de toute dimension héroïque, mais la perfection formelle de la mise en scène d'Eastwood - peut-être sa plus belle réalisation - et la photographie crépusculaire résonnant comme un bel mais amer testament à ce genre, est le digne rideau final tombant sur la scène du Western. Mon film préféré d'Eastwood. Four stars !
Entièrement d'accord. C'est un des sommets de la carrière de Clint Eastwood et un des derniers, sinon le dernier, bon western.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Clint Eastwood
C'est l'un de mes favoris de Clint également, avec Dans la ligne de mire, L'évadé d'Alcatraz et Gran Torino; quatre films pourtant rien de plus différents!
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Re: Clint Eastwood
Gran Torino le Dimanche 29 novembre sur TF1, à 20h50
Estuaire44- Empereur
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Re: Clint Eastwood
Estuaire44 a écrit:Gran Torino le Dimanche 29 novembre sur TF1, à 20h50
Je l’ai vu hier soir en BR.
Gran Torino est vraisemblablement le dernier grand film d’Eastwood en tant qu’acteur. Il fait partie de ses plus grandes réussites. Quatre ans après Million Dollar Baby, Eastwood tourne aux côtés d’acteurs non professionnels, avec une majorité d’acteurs hmong. Comme à son habitude, Eastwood ‘place’ sa progéniture : Scott est Trey et la musique est composée par Kyle Eastwood.
Walt Kowalski, le vétéran de la guerre de Corée, est un grand personnage eastwoodien. Raciste et irascible, il vient de perdre sa femme et son regard sur la société à laquelle il n’appartient pas est sans état d’âme.
Une nuit, il surprend Thao, un de ses jeunes voisins, en train d'essayer de voler sa Ford Gran Torino 1972. Cet événement fera évoluer les rapports du jeune homme et sa famille avec Walt Kowalski.
On n’a pas beaucoup de mal à se mettre dans la peau de Kowalski – en tout cas, c’est mon cas. Il est retraité des usines automobiles Ford et il vit paisiblement dans un pavillon de banlieue avec sa chienne. Jadis ouvrier, ce quartier est désormais majoritairement occupé par des habitants issus de l'immigration vietnamienne. C’est le théâtre de violences entre bandes rivales. C’est d’actualité et transposable en France. Clint Eastwood propose une critique sociale acide, politiquement incorrecte sur le choc des cultures et la cohabitation imposée.
Les répliques de Kowalski sont prodigieuses. Ses relations avec le prêtre, ses voisins, son coiffeur également. Sans oublier celles avec ses deux fils et ses belles-filles qui guettent l’héritage, comme sa petite fille à claquer qui lorgne sur la Gran Torino. Ah la scène des dépliants sur les maisons de retraite ! Dès les premiers grognements Kowalski plante son personnage ; 53 insultes durant le film d’après un site US…et une des premières est: "How many swamp rats can you get in one room?" Kowalski a des valeurs : son drapeau fièrement planté devant sa maison et sa Gran Torino astiquée quotidiennement qu'il admire sans jamais la conduire.Petit à petit, Kowalski sort de sa tanière pour venir en aide à ses voisins car la pression des gangs se fait plus envahissante.
Le film fut tourné en 33 jours. A 78 ans, Eastwood réalise une grande performance d’acteur. Le scénario est sombre et violent, plus au niveau psychologique que visuel, mais il n’empêche pas une touche d'humour. Les thèmes sont les relations familiales et la rédemption, sujet cher à Coleman Luck. Mais aussi une réflexion sur la vieillesse, la maladie, la vie et la mort car Walt crache du sang et on sait qu’il est condamné. Gran Torino sonne comme un film testament, une sorte de bilan d’une carrière bien remplie. On pense bien entendu à l'inspecteur Harry, Josey Wales, le maître de guerre ou Munny. 'Get off my lawn' est aussi menaçant que 'Go ahead. Make my day'
Le dernier excellent Eastwood acteur.
Invité- Invité
Re: Clint Eastwood
Excellemment dit.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Clint Eastwood
Ce film de 2002 fut produit, réalisé et interprété par Clint Eastwood. Il se situe entre Space Cowboys et Mystic River. McCaleb, le personnage interprété par l’acteur, est un des meilleurs profilers du FBI. Il est à la poursuite d’un tueur en série lorsqu’il est victime d’un infarctus.
Deux ans ont passé et il vient d’être greffé. En pleine convalescence, sur un bateau qui lui sert de demeure, la sœur de la donneuse demande à l’ancien agent d’élucider le meurtre de sa frangine. L’enquête va le renvoyer vers un passé et un tueur redoutable.
Six ans avant Gran Torino, Eastwood aborde déjà dans ce film des thèmes comme la vieillesse, la maladie et la mort. D’ailleurs, l’acteur déclara : « À ce stade de ma vie, j'ai envie de confronter mes personnages à de nouveaux défis, bien différents de ceux qu'ils relevaient à trente ou quarante ans. » Le film permet de retrouver Clint Eastwood dans un rôle de flic, le premier depuis longtemps et aussi le dernier.
Blood Work est un bon film mais il ne fait pas partie des incontournables d’Eastwood. Le suspense est au rendez-vous, les quelques scènes d’action excellentes et Clint est fabuleux. Il y a pourtant quelques aspects qui me ‘chagrinent’ et sans dévoiler le twist, disons que ‘Noone’ en deux mots est tiré par les cheveux par exemple, le ‘plan’ du tueur également même si la perversité est remarquable. D’ailleurs, à ce sujet, le casting est peut-être mal choisi. En fait, je n’ai pas trouvé de seconds rôles à la hauteur pour donner la réplique à Eastwood ; le flic aux origines mexicaines et ses plaisanteries lourdingues est exaspérant. C’est possible que le casting soit une raison pour lesquelles le film ne fut pas un gros succès au box-office américain.
L’intrigue est originale et constitue néanmoins une belle réussite avec un scénario peu banal qui tient en haleine. Le point fort étant l'enquête menée par McCaleb qui se révèle passionnante et riche en fausses pistes. Néanmoins, le scénario présente aussi quelques invraisemblances. C’est avant tout le portrait d’un homme diminué par sa transplantation (activités réduites, prises quotidienne de cachets, surveillance médicale constante, voix cassée, souffle court) qui est mis en avant. Un homme également marginal : il n’a pas de portable et vit sur un bateau…pour ne pas avoir à tondre la pelouse (ce qu’Eastwood fait pourtant très bien dans Gran Torino). C’est tout cela qu’il faut surtout apprécier.
Le film fut tourné très rapidement, comme toujours avec Clint ; 38 jours lui ont suffi. Il remporta un prix au festival de Venise. Un bon Eastwood, divertissant, mais pas dans mon top five.
Invité- Invité
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