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Série ''Angel''

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Message  Dearesttara Mer 26 Nov 2014 - 21:23

Je te rejoins sur le look d'Illyria, les maquilleurs se sont surpassés ! Shocked


Commençant dans le calme, cet épisode magistralement scénarisé devient de plus en plus délirant et surprenant au fur et à mesure que l’histoire suit son cours. La recherche de Lindsey déchaîne l’exaltation créative d’Elizabeth Craft et de Sarah Fain. Underneath est orienté efficacement vers l’action, ce qui le distingue du reste de la saison qui n’a que peu joué cette carte. En contrepoint, Ève en danger et les discussions philosophiques entre Illyria et Wesley enrichissent cette nouvelle réussite.

On assiste à un réveil d’Angel, qui commence à remettre en cause son propre engagement envers Wolfram & Hart, le thème de la saison. La mort de Fred a dispersé ses amis (tragicomique introduction avec Spike toujours grand amateur de bière). On le voit avec Lorne picolant lamentablement, Wesley se réfugiant dans ses rêves détruits, ou Gunn verrouillé dans sa culpabilité : on admire la dureté de la scène où Angel se montre sans compassion mais sincère envers lui et sa « faute » qu’il n’expiera jamais. J. August Richards imprime excellemment ce remords qui est la source de son sacrifice imminent. Après avoir été si malmené au cours de cette saison, Angel doit contre-attaquer et contrebalancer le rapport de force avec W&H. Ève étant plus dans son emploi en baddie victime, Sarah Thompson apporte beaucoup au récit, faisant ressortir sa passion sincère pour Lindsey et sa peur d’être dépendante de l’humeur d’Angel, moins que jamais enclin à la pitié. La fuite désespérée d’Eve, Lorne, et Harmony (toujours très en verve, et enfin au générique comme elle le méritait) a son lot de tension, et sa résolution est par contre un énorme éclat de rire ; quels farceurs ces auteurs ! L’entrée en scène d’Hamilton est certes tonitruante, mais ravira encore plus les amateurs d’X-Files car son talentueux interprète, Adam Baldwin, se met en mode Super Soldat, avec sa manière bien bourrin de défoncer les portes comme les personnes ! Les X-Philes se régaleront également de la version d’Angel d’un enfer similaire à l’Arcadie fréquenté par Mulder et Scully ! L’histoire de l’épisode est franchement jouissive, avec une succession frénétique de moments bien absurdes comme la voiture automatique, « l’enfer » vécu par Lindsey, la chambre de torture et son monstre bien craignos, ou les fusillades totalement hallucinatoires. Les scénaristes se lâchent totalement tout en nous choquant par le choix terrible de Gunn qui suit sa propre voie expiatoire. Un moment vraiment terrible. Quant au final avec le dévoilement de la diabolique stratégie de W&H (Christian Kane ne cesse de forcer notre admiration), il change du tout au tout l’orientation de la saison, un nouveau coup d’audace, qui préfigure une fin épique.

Illyria continue de nous fasciner par son incompréhension de ce monde humain. Qu’elle reste prisonnière du corps de Fred maintient un effet perturbant et dérangeant, en premier lieu sur un Wesley qui projette sur elle son souvenir de Fred et un sentiment indéfinissable, assemblage composite de haine, de compassion, de chagrin, de volonté d’oubli, d’amour (Illyria ressemble tellement à Fred !). Cette orage psychologique, cette confusion, Alexis Denisof le fait ressentir avec une puissance rare, tandis qu’Amy Acker a le bon sens de conserver dans ses intonations des fragments de Fred dans l’acidité désespérée d’Illyria, rendant la situation encore plus complexe. La maîtrise de ce pan virtuosissime de l’histoire est démente. (****)

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Message  Estuaire44 Mer 26 Nov 2014 - 22:04

- I lived seven lives at once. I was power in the ecstasy of Death. I was God to a God. Now... I'm trapped on a roof... just one roof, in this time and this place with an unstable human who drinks too much whiskey and called me a Smurf.

Underneath présente l’aspect d’un épisode réorientant la saison , ouvrant la voie vers le grand final avec un bel effet de convergence. L’arrivée spectaculaire, très à la Terminator, du classieux et mortel Marcus Hamilton indique une montée en puissance des Associés Principaux, confirmant l’approche du grand combat pressenti par Spike lors de l’opus précédent et confirmé ici par Lindsey. Adam Baldwin se montre remarquable de violence impitoyable mais aussi d’humour madré, aux antipodes de son personnage de mercenaire frustre de Firefly. Les toujours aussi passionnants et profonds dialogues entre Wes et Illyria, si révélateurs de l’esprit de la série, confirment l’ancrage progressif de la démone dans le amp d’Angel. Amy Acker sait rendre la présence subsistante de Fred aussi poignante pour le spectateur qu’elle ne l’est pour Wesley ; tout en accordant tou-e sa grandeur à Illyria, une magnifique interprétation.

Le sujet principal demeure néanmoins cette vision à la fois mystique et énigmatique du Village dans lequel se trouve enfermé Lindsey. L’effet fonctionne à plein tant que l’on se situe dans l’étrange et l’inexpliqué, mais se dégonfle quelque peu lors d’une résolution accélérée à coups de bagarres et de fusillades diverses. L’effet horrifique perdure malgré tout, grâce à l’effet psychologique de Rocher de Sisyphe du supplice enduré par Lindsey, mais aussi par la dimension gore de la salle de tortures (monstre et cœurs arrachés). On sera rarement allé aussi loin dans ce domaine dans les séries du Buffyverse. Kane apporte beaucoup à l’épisode, on apprécie que la saison ait su retrouver le véritable Lindsey. (****)


Illyria indique avoir visité un monde uniquement peuplé de crevettes, une plaisanterie récurrente du Buffyverse (tout comme le monde sans crevettes).

Eve est désormais remplacée par Marcus Hamilton comme émissaire des Associés Principaux. Celui-ci est incarné par Adam Baldwin, nouveau comédien issu de Firefly à figurer dans le Buffyverse, après Gina Torres et Nathan Fillion. Summer Glau avait participé à Angel avant de jouer dans cette autre série de Whedon. Adam Baldwin a également  été le super soldat Knowle Rohrer des X-Files et le John Casey de Chuck, entre autres rôles marquants.

Mercedes McNab apparaît désormais au générique, une attention de Joss Whedon avant que la série ne s’achève.

Les dialogues entre Illyria et Wesley furent écrits directement par Joss Whedon.

La scène entre Lorne et le barman fut rajoutée après coup, car l’épisode s’était avéré trop court.
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Message  Dearesttara Jeu 27 Nov 2014 - 0:34

On peut tiquer que l’idée de Drew Goddard pour Origin soit quasi identique à un épisode de Dark Angel, rivale jusque dans son nom de la série de Whedon et Greenwalt. Mais le scénariste donne une vraie saveur au retour de Connor (et du Sahjhan !) qui Dieu soit loué a laissé entretemps au vestiaire tous ses tics tête-à-claques. Vincent Kartheiser compose un enthousiasmant portrait d’adolescent innocent qui se réadapte le temps d’un épisode au monde auquel il appartenait. Malgré un scénario paresseux, Goddard soigne ses dialogues, et les bons mots comme les gags claquent avec rythme.

Le retour de Connor semble très forcé : on n’avale pas vraiment la menace du Sahjhan, et Connor se jette dans la bataille si rapidement qu’on se demande si on a pas envoyé deux ou trois scènes indispensables par erreur sur le plancher de la table de montage. La lenteur de l’intrigue (début à rallonge, longuettes scènes chez Vail, tempo au ralenti), ainsi qu’une mise en scène manquant de souffle, font piétiner l’impetus général. Fort heureusement, le scénariste s’en sort par le suspense et surtout l’humour. Après nous avoir étourdis de drame, d’amertume, et de philosophie sombre, on goûte d’autant plus les grands moments d’humour que nous offre Illyria avec une belle livraison d’horions (Spike retrouve son emploi de punching-ball) et de réflexions plus caustiques que pessimistes. La rencontre avec Connor est un grand moment de drôlerie (toute la visite de W&H est à craquer les zygomatiques). On aime bien aussi l’humour très noir apporté par Hamilton qui en fait un max en gardien du temple rigide, notamment dans la scène avec Gunn qui le rembarre entre deux arrachements de cœur. Quant au démon Vail (après Illyria, les maquilleurs sont en vrai état de grâce !), son aspect homme de fer est compensé par une force tranquille dans la psychologie, faisant plier Angel calmement et sans s’inquiéter. Wesley, emprisonné dans ses émotions contradictoires face à la démone assure l’émotion, en se montrant déterminé à transformer Illyria en clone de Fred. Mais aussi en s’accrochant à l’espoir de tout changer s’il perce le secret d’Angel, espérant dans son délire paranoïaque qu’il l’ait trahi… avant de recevoir l’ironique vérité en pleine figure - stupéfiante scène de suspense avec le cube magique. Mais Wesley demeure digne, et décide de vivre avec cette révélation, nous donnant une belle leçon de vie.

Vincent Kartheiser campe un Connor très différent du casse-pieds de la saison 4. Il renoue avec son aspect combatif sans la prétention insupportable. David Boreanaz joue judicieusement la sobriété aux nuances calculées, faisant bien ressentir l’émotion de revoir la chair de sa chair transfigurée. Le duo fonctionne plus qu’il ne l’a jamais été. Connor découvre aussi l’humour, accueillant avec un stoïcisme digne d’Oz la découverte du monde Fantastique d’Angel, ou avec sa discussion hilarante avec le Sahjhan juste avant qu’ils en viennent aux mains. Le combat final est d’ailleurs filmé avec suspense et énergie. La coda finale, superbement ambiguë, permet une très belle fin ouverte, émouvante, en suspens. Un come-back réussi. (***)
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Message  Estuaire44 Jeu 27 Nov 2014 - 8:13

- Let's be clear about this. Things run differently now. I'm not a little girl. You and I won't be making love on this couch any time soon. Now, with that in mind, how can I help you?

Avec Origin, Joss Whedon s’attache à conclure les intrigues laissées en suspens, avant que ne s’achève la série. Le secret de la transformation des souvenirs est enfin levé, ce que tout l’ensemble des spectateurs s’attendait à voir survenir, un jour ou l’autre (jurisprudence Dawn, comme dirait Gunn). Les auteurs parviennent à rendre moins mécanique ce passage obligé en l’accompagnant d’une histoire riche en suspense, autour de l’hypothèque Connor. Jusqu’au bout on se demande de quelle manière Angel va effectivement être pris en défaut et cela survient de la manière la plus tragique qui soit : par une nouvelle trahison (ou du moins un refus de lui accorder sa confiance) de la part de Wesley, ce qui représente une élégante manière de boucler la boucle. L’épisode bénéficie également d’une étonnamment convaincante prestation de Vincent Kartheiser, bien meilleur et davantage expressif qu’il ne l’avait été jusqu’à présent. Le métier rentre et on voit ici se profiler l’acteur de Mad Men. L’ultime scène apporte un rebondissement inattendu, aussi émouvant que cruel.

L’épisode ne borne pas son intérêt à ces retrouvailles avec Connor, car il règle aussi avec soin le cas de Sahjhan, un antagoniste que l’on regrettera, tant il manifeste son humour cynique jusqu’au dernier moment. Mais la relève répond à l’appel, car Cyvus Vail lui succède aisément sur ce registre, les deux démons se ressemblant d’ailleurs comme deux frères ennemis ! Son arrivée résulte toutefois passablement soudaine et quasi inespérée pour permettre de dénouer une situation tout de même encalminée depuis la saison 3. Surpris par l’annonce de l’annulation de la série, Whedon doit manifestement régler à marche forcée les affaires pendantes. Le duo Wesley/Illyria captive toujours autant et débouche ici sur crise poignante avec un Angel déstabilisé comme jamais. La tragédie se referme aussi bien sur lui que sur Wesley. Marcus imprime décidément bien plus l’écran qu’Eve. (***)


L’épisode marque le retour de Connor, le fils plus prodigue que prodige d’Angel. Il accomplit enfin la prophétie en tuant le démon Sahjhan.

Wes a dégusté un Lagavulin de 12 ans d’âge, soit l’un des scotchs les plus prisés d’Ecosse, produit sur l’île d’Islay.

Connor cite Anne Rice, auteure des célèbres Chroniques des Vampires, clairement l’une des inspirations de la série.

Amy Acker figure désormais au générique pour le seul rôle d’Illyria. So long, Fred.
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Message  Dearesttara Sam 29 Nov 2014 - 15:27

Ben Edlund a bien du mérite de s’aventurer sur le terrain ambitieux des paradoxes temporels, et particulièrement la cohabitation de plusieurs temps différents. Cependant, il traite avec bien trop de légèreté l'histoire de Time bomb ne la faisant débuter qu’au troisième tiers, sacrifiant toutes les intéressantes pistes narratives qu’il aurait pu prendre. De plus, Illyria devient quelque peu casse-pieds par ses attitudes incantatoires et répétitives (point heureusement réglé dès la fin de cet épisode). L’étude des personnages reste toutefois intéressante, le final se montre endiablé, et la coda est sèche et inattendue. L’épisode reste ainsi très regardable.

Mis à part l’évasion musclée de Gunn, il ne se passe rien pendant presque 25 minutes, les personnages se contentant de se promener dans Wolfram & Hart dans des saynètes quasi indépendantes les unes des autres. Cet immobilisme scénaristique ne manque toutefois pas d’intérêt, surtout dans la toujours fascinante relation tordue et obscure entre Wesley et Illyria. Wesley erre dans une sorte de folie douce (Denisof se joue des scènes les plus difficiles avec aisance), les derniers événements et les violences émotionnelles qu’il a subis l’ont terriblement secoué, pendant qu’Illyria peste avec rage contre sa situation tout en se montrant d’une confiance inespérée en son « guide ». Comprenant sa « trahison » dans l’épisode précédent, elle déclare n’en avoir rien à faire, mais même sous trois tonnes de maquillage et une voix froide, Amy Acker fait ressentir toute la douleur d’Illyria, sa contradiction entre sa haine de l’humanité, et son lien certes sans chaleur mais bien réel avec Wesley. On apprécie que Gunn ne laisse pas sa culpabilité le ronger davantage et revenir au travail. Lorne et Harmony assurent quelques moments comiques (on retient le gag du coca-cola naturel). Le résultat se laisse voir sans déplaisir, mais reste anecdotique, l’affaire de la femme enceinte se révèle dépourvue d’intérêt sauf à la toute fin.

Lorsque l’auteur décide enfin de sortir une histoire de son chapeau, force est de dire qu’on est pas convaincus. Traiter une histoire de paradoxe temporel sur sept minutes est une quasi absurdité, et la simplification qui en est faite est très frustrante. Surtout que cela nous vaut des commentaires d’Illyria franchement gonflants, et on applaudit Angel quand il lui demande de la fermer. A part la scène choc voyant tous nos héros se faire tuer en vingt secondes, ou le duel final, lui bien électrique, on reste déçus par si peu d’ambition. On sauve cependant la coda voyant Illyria désormais privée d’une grande partie de ses pouvoirs, et l’incroyable retournement de veste d’Angel qui décide de servir brutalement les ténèbres. Un épisode correct mais très décevant. Sur le thème de la déstructuration temporelle, on préférera le glaçant Redrum des X-Files. (**)
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Message  Estuaire44 Sam 29 Nov 2014 - 17:56

- She still thinks she's the God-king of the universe.
- So she's like a TV star.
- No. Nothing that bad.


Time Bomb permet à la sa série de s’adonner aux plaisirs des récits de déplacement temporel, une audacieuse nouveauté pour le Buffyverse. Les quelques éléments avoisinants aperçus jusqu’ici (verrou temporel ou stase) n’y demeuraient que périphériques. Les scénaristes vont ici jusqu’au bout du concept, avec un récit déstructuré rendant la narration tout à fait stimulante et spectaculaire, sans tout à fait se risquer à l’expérimental. Pour une saison jonglant en permanence avec son budget, le procédé permet aussi de recycler les décors usuels, ce qui n’est jamais à dédaigner. L’intrigue évite également le piège de l’inutilement complexe, mais aussi de centrer son propos sur ce seul exercice de style. L’histoire secondaire relaie ainsi la principale avec humour, jusqu’à une chute glaçante ouvrant directement la voie au final de la série.

En effet l’opus offre un magnifique hommage aux potentialités narratives d’Illyria, absolument épique quand elle sauve Gunn (hilarante ruse de l’amulette !) ou quand elle massacre en moins d’une minute tous nos héros, à l’occasion de l’un des twists les plus sensationnels d’une série en comptant de nombreux forts efficaces. La voir rosser Spike reste également un plaisir dont on ne se lasse pas. Elle émeut également par la perte de sa quasi divinité et sa restriction à une dimension humaine (une dimension certes encore relative dans le temps et l’espace). Cette chute avait déjà été exposée autour de Glory/Glorificus, mais la caractérisation shakespearienne du personnage atteint un nouveau palier grâce au  talent d’une grandiose Amy Acker, totalement déchainée. La relation avec Wes s’avère toujours aussi captivante et complexe. Il est vraiment frustrant que l’actrice n’ait pas disposé d’une saison supplémentaire pour développer son personnage. (***)


Illyria se voit surnommée de plusieurs noms de déesses à la peau bleue, dont Shiva. Spike l’appelle Babe the Blue Ox, un bœuf bleu, figure du folklore américain.

Amanda, la femme enceinte, est interprétée par Jaime Bergman, l’épouse de David Boreanaz.
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Message  Dearesttara Sam 29 Nov 2014 - 18:53

Il se peut que j'ajoute une étoile à celui-ci. Objectivement, je le trouve pas réussi, mais subjectivement, je me suis pas ennuyé une seconde. Encore là, je suis pas tout à fait sûr.


Avant le grand grand finale, les scénaristes s’octroient avec The girl in question une pause burlesque, et optent pour un épisode ultra décalé qui est une parodie de leur propre série : Angel et Spike deviennent de joyeux crétins en surchauffe, tandis que leur aventure n’est qu’un carnaval clownesque où les événements les plus débiles se bousculent dans une frénésie foldingue. Cet épisode est un hommage à tout le Buffyverse dont les codes sont à la fois respectés, mais en même temps se voient copieusement passés à la moulinette. Seule l’intrigue Wesley apporte une dramatisation, une touche sombre bienvenue à l’ensemble, rendant encore plus trouble sa relation avec Illyria.

Vu le ton agité et gesticulatoire des premières minutes, on comprend qu’on va s’embarquer dans un joyeux délire (félicitations à Rob Kral, dont la musique part dans tous les sens, surtout les plus improbables). L’animosité entre Spike et Angel ressurgit du fait de Buffy. Mais là où un tel sujet avait produit des étincelles violentes entre eux (Destiny), ici, nos amis réagissent comme des adolescents criards, chacun essayant de pisser plus loin que l’autre. Leurs dialogues sont autant de championnats de vannes (on retient le comptage de points sur le nombre de fois où chacun a sauvé le monde, un sommet de mauvaise foi). Le tout est pimenté par les interventions légères d’Andrew qui délivre les lignes les plus drôles en restant d’un stoïcisme inénarrable. Il dit d’ailleurs la morale de l’histoire, jolie pointe contre le paternalisme un poil macho des deux compères que la série aime à dézinguer de temps à autre. Cette « dévirilisation » en règle de nos deux amis s’effectue via des gags craquants comme cette poursuite en moto, leur refus de croire que Buffy puisse avoir d’autres aventures après eux, jusqu’à ce qu’ils soient acculés à l’évidence, et surtout les flashbacks avec Darla et Drusilla (une scène d’anthologie !). Il est rare de voir Angelus se faire totalement ridiculiser (pour Spike, c’est une habitude), un plaisir que l’on goûte. Justement, parlons-en de l’Immortel : un puissant vampire qu’on ne verra pas de l’épisode, mais on s’en moque tellement ses actes parlent pour lui : ce n’est pas tous les jours que quelqu’un réussit à humilier Angel et Spike (deux fois !!) et pouvoir s’en vanter. Anticipant chaque pitoyable effort de nos héros, il les fait tourner en bourrique dans toute la ville éternelle, dans une succession d’effets aussi chocs que loufoques (mention à la scène de la rançon, un pur délire). Son serviteur obséquieux est en plein trip acide à chaque apparition, ce qui ne gâte rien. On aborde les contrées les plus reculées de l’Absurdeland avec la présidente de Wolfram & Hart à Rome ; en italienne sexy et chaleureuse, Carole Davis explose la définition même du concept de caricature. On comprend aisément que Spike et Angel restent muets devant un tel prodige. La résolution finale, malgré un dernier éclat de rire, est émouvante avec un nouveau cap franchi dans la relation entre Angel et Spike que cette pochade italienne a rapprochés nonobstant leurs rancunes.

Les parents de Fred arrivent pour voir leur fille. Choc inattendu : Illyria prend l’apparence de Fred et joue le jeu au maximum ! Ce chapitre est extrêmement dérangeant, de par le contraste entre la joie des parents et la réalité sordide de la situation, et surtout le terrible dilemme de Wesley : Illyria pourrait avoir son apparence en permanence, et même toutes ses intonations et son attitude… mais ce serait toujours Illyria. Dans son exploration de l’humanité, Illyria apprend également la solitude, et comprend confusément que l’amour est le meilleur antidote que les humains y connaissent… et veut l’expérimenter ! Déchirement pour Wesley, toujours brûlant de désir envers la morte mais ayant toujours son beau corps physique, d’autant plus que A hole in the world avait sous-entendu que la barrière sexuelle n’a pas été franchie entre eux. La scène finale est une des plus intenses de toute la série, où la douleur de Wesley et l’incompréhension d’Illyria atteignent des sommets. Alexis Denisof est toujours géant, et la triple performance de la décidément surdouée Amy Acker (Fred, Illyria, Illyria jouant Fred) qui passe d’un registre à l’autre avec une facilité déconcertante est une master class d’interprétation à elle toute seule. (****)
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Message  Estuaire44 Sam 29 Nov 2014 - 19:26

- Ours is a forever love.
- I had a relationship with her, too.
- Okay, sleeping together is not a relationship.
- It is, if you do it enough times.


On comprend qu’avec The Girl In Question les auteurs aient voulu marquer une respiration avant le grand final et offrir un ultime épisode décalé au public, voire qu’ils aient désiré que, ne serait-ce que par procuration, Buffy figurât dans l’ultime ligne droite d’Angel. Malheureusement ‘épisode présente de nombreuses faiblesses grevant son succès. Son minutage tombe fort mal à propos après l’affaire du bébé abandonné à son sort, une décision d’Angel dramatisant l’ambiance et nécessitant un développement rapide. En fait la pause avant le final survient alors que celui-ci a déjà été lancé par cet évènement, ce qui est contreproductif, l’évocation du drame en ouverture de l’action n’y change rien. Alors qu’ne bonne partie de la saison s’est bâtie sur la rivalité entre Spike et Angel (certes atténuée au fil du temps) les voir devenir copains comme cochons résulte trop soudain. Par ailleurs l’humour ne participe pas toujours de la finesse la plus exquise et il s’avère dommage de présenter Buffy comme une fille facile et bambochant à la veille d’une Apocalypse (ce n’est que dans les Comics que l’on saura qu’il ne s’agit pas de la Tueuse, en fait).

L’épisode vaut toutefois par les ultimes flashbacks réussis autour des Fanged Four, d’autant qu’ils nous valent la bonne surprise de retrouver une ultime fois Dru et Darla, visiblement très copines (leur relation aura finalement été moins développée que d’autres au sein de cette famille où le végétalien n’est guère populaire), une jolie opportunité de faire ses adieux. Retrouver Andrew est également sympathique. La relation entre Wesley et Illyria, exposée sous un jour toujours plus cruel mais étrangement partiellement empathique, apporte ici un précieux contrepoint. On prend progressivement conscience d’un intérêt supplémentaire, dont on se demande sincèrement ‘il est voulu ou non par les auteurs. Avec ces poncifs exacerbés autour d’un pays étranger, jusqu’à fantasmer celui-ci (cela aurait pu tout aussi bien être la France que l’Italie) et ses décors en carton pate, une étrange sensation de déjà-vu nous saisit : nous sommes en fait face à ce que les séries d’aventures des années 60, type Le Saint ou davantage encore The Girl From Uncle produisaient à l’époque. On incline à croire qu’il pourrait s’agir d’un hommage subtilement inséré. (**)


Ilona est interprétée par Carole Raphaelle Davis, actrice non pas italienne mais anglaise. Ayant été partiellement élevée en Italie, elle a souvent joué ce type de rôle. De mère française, elle réside régulièrement à Nice.

Il sera révélé dans la saison 8 Comics de Buffy contre les Vampires que ce n’est en fait pas du tout Buffy que nos deux héros voient danser. Il s‘agit d’une des Slayers nouvellement apparues, qu’Andrew a placé là par ruse, afin de permettre à Buffy d’entraîner ses troupes en Écosse sans être dérangée par ses soupirants. Buffy n’a jamais eu de relation avec l’Immortel mais reste ulcérée qu’Angel ait accepté la direction de Wolfram & Hart Los Angeles.

La mythique veste de cuir de Spike, conquise sur une Slayer, est ici détruite.

Angel décrit Buffy comme une blonde aux yeux bleus, alors qu’elle les a verts.

Initialement Michelle Trachtenberg devait apparaître dans l’épisode, mais elle fut prise par le tournage du film Europa Trip, en Europe. Dawn devait tenir le rôle finalement imparti à Andrew.

Le script de Joss Whedon prévoyait qu’Andrew sorte accompagné d’un homme et d’une femme, afin de préserver jusqu’au bout l’ambiguïté quant à sa sexualité. Mais, durant le tournage, Greenwalt opta pour qu’il soit accompagné de deux femmes.

Julie Benz s’est déclarée ravie d’avoir eu l’occasion de dire adieu à Darla. De plus l’atmosphère joyeuse de la scène lui a permis de contrebalancer la peine qu’elle éprouvait.

Durant la bagarre à la boite de nuit, on entend la chanson Take Me In Your Arms, de Dean Martin (1961), d’inspiration italienne.
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Message  Dearesttara Sam 29 Nov 2014 - 20:22

Ah tiens, j'aurais pensé que tu aurais apprécié l'épisode pour le côté Man from UNCLE qui sautait aux yeux, mais bon, c'est vrai qu'on est très loin de la tonalité de la série.


Power play est l’épisode concentrant le plus les obsessions de Joss Whedon : le pouvoir, la rédemption, le sacrifice, l’amour. Occupé à écrire le finale de la série, Whedon délègue cette tâche au scénariste qui comprend peut-être le mieux sa pensée : David Fury, compagnon de longue route, et aujourd’hui un des meilleurs auteurs de série télé. Heureux choix, Fury nous parle longuement de ces thèmes fondamentaux en les inscrivant dans une intrigue au suspense implacable, s’achevant sur une des scènes les plus grandioses de la série, qui s’enchaîne au dernier épisode.

Il faut avouer qu’on ne croit guère à cette corruption d’Angel. Tant les événements passés, la soudaineté de la situation (issues de l’accélération du récit imposée par l’annulation imprévue de la série) parlent contre ce sens. Mais malgré cela, l’épisode parvient à distiller des scènes vraiment dérangeantes car Angel commet des actions horribles en toute connaissance de cause : sacrifier un bébé, tuer un innocent, être complice d’une campagne de calomnie (avec une sénatrice beaucoup plus House of cards que West Wing). Autant de sacrifices que commet Angel pour poursuivre un but plus large (24 heures chrono n’est pas loin, et Fury saura s’en souvenir). De plus, il faut avouer que Fury parvient à plusieurs reprises à douter de notre confiance envers le Dark Avenger, notamment avec l’hypothèse insoutenable d’Angel ayant planifié la mort de Fred, ici rendue crédible par les révélations de Drogyn et de Lindsey qu’on aime toujours en fanfaron, même menottes aux mains. L’épisode peut aussi se reposer sur David Boreanaz, qui a l’occasion d’étrenner une nouvelle forme de noirceur : celle du businessman sans émotion. L’épisode entier est une attaque en règle contre le libéralisme et la déshumanisation qui va avec, et par conséquent la source de ces maux : le pouvoir. Voir Angel professer la négation du bien et du mal et ériger le pouvoir comme l’aboutissement de tout (exactement comme la Force dans le Lessons de Buffy) est diablement effrayant. La mise en scène de James A.Contner, décidément un des réalisateurs les plus doués de série télé, intensifie au maximum cette histoire anxiogène où le héros semble vaciller, se couper du monde et de ses amis. Nous sommes tout à fait immergés dans l’angoisse d’Angel Investigations, et leurs luttes pour repousser l’horrible hypothèse sont poignantes. On apprécie aussi la résolution si « Angel » de sa relation avec Nina, passant de la malaisée scène de lit à la séparation brute sur un banc. Belle prestation de Jenny Mollen pour un personnage qui aurait mérité plus d’espace. Quant à l’amour, Spike apprend à une Illyria étonnée qu’il peut agir comme le pouvoir le plus destructeur qui soit (Whedon a toujours été fasciné par la face enténébrée de l’amour) : sa ressemblance non seulement physique mais aussi dans certaines attitudes de Fred, perturberont et feront mal pour toujours à ceux qui l’aimaient. Décontenancée par l’attitude de Wesley (qui la fuit), on sent qu’Illyria éprouve pour Wesley un sentiment positif, chaleureux, qu’elle ne peut que nier. Illyria est une mine inépuisable de richesse psychologique et éthique, et parfois comique, comme avec la scène totalement déjantée du jeu vidéo.

Vient ce final, où Angel abat toutes ses cartes. Sa longue tirade finale a la puissance des grands leaders au combat universel. Il n’a rien d’autre à offrir que la mort et la violence à ses amis, résultats d’un combat qu’ils ne pourront jamais gagner. Mais c’est le fait même de se battre qui fait de l’existence humaine son but : la gloire, l’argent, le pouvoir… ne sont que des « joujoux » qui nous seront enlevés quand la mort viendra nous prendre : il n’y a pas de « récompense ultime » ici-bas, seule l’humanité, l’amour, est ce qui compte dans cette vie. Sommes-nous prêts à mourir, à nous sacrifier au nom de cette valeur, à accepter qu’on ne peut pas gagner le combat contre le mal et mourir en le combattant ? Bref, sommes-nous prêts à vivre dans le sens le plus élevé du terme ? Tel est en fait la question fondatrice de la série qu’Angel entrevoyait dans Epiphany et qu’il révèle ici à la onzième heure. Il est maintenant temps de tirer le rideau de la série sur un ultime feu d’artifice. (****)
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Message  Estuaire44 Sam 29 Nov 2014 - 20:38

- That Angel talking ? 'Cause it sounds a lot more like Angelus.
- If I was Angelus, half of you would already be dead, just for the fun of it.


On reconnaîtra à Power Play le mérite de camper le décor pour le grand final, qu’il propulse avec l’ultime scène, particulièrement intense, du serment de mort prêté entre Angel et les siens. Mais il aura par ailleurs accumulé les faiblesses. L’introduction consistant à présenter une scène incongrue à laquelle succède un retour arrière explicatif constitue un procédé très daté et rebattu, manquant singulièrement d’originalité. Cela aurait sans doute pu convenir pour un épisode lambda, mais pour l’accroche de la conclusion de la série, on espérait davantage d’innovation. Le manque d’ambition se retrouve, de manière plus grave encore, dans le scénario lui même, qui se contente de dérouler sur un autre poncif, le travail d’entrisme réalisé par un protagoniste conservant le secret par souci d’efficacité, jusqu’à faire douter des partenaires incrédules.

Le procédé figure déjà depuis des décennies au programme de séries américaines, là aussi on était en droit d’attendre une ambition supplémentaire, d’autant plus que l’intrigue se contente d’empiler les scènes de ce type. Or, évidemment, on ne doute jamais d’Angel et chaque spectateur comprend de quoi il en retourne contrairement à ses alliés frappés de cécité. L’irruption de ce Cercle surgi de nulle part tombe par ailleurs à point nommé pour permettre le déroulement d‘une bataille définitive, alors que la saison avait au contraire parié sur une évolution lente des personnages soumis à l’environnement corrupteur du seul Wolfram & Hart. Mais là il s’agit sans doute de la décision d’annulation de la série prenant Whedon à contrepied et le forçant à accélérer le rythme. Demeurent néanmoins de ci de là quelques jolies scènes, telles Illyria adorant Tomb Raider ou les membres du cercle se révélant être les antagonistes croquignolets croisés en cours de saison. Power Play apparaît comme un simple prologue, mais promet de chaudes explications de gravure ! (**)


Illyria est surnommée Blue Meanie par Spike, terme représentant les adversaires des Beatles dans le dessin animé psychédélique Yellow Submarine (1968).

Quand les amis d’Angel lèvent la main pour signifier qu’ils le rejoignent dans son combat, on entend la musique accompagnant la mort de Doyle dans Hero.

Le démon Boretz est ainsi nommé en clin d’œil à Michael Boretz, assistant de Joss Whedon.

Fury a indiqué que la production espérait que Sarah Michelle Gellar puisse intervenir dans l’épisode, tout comme Boreanaz lors de l’avant dernier épisode de Buffy. Mais l’actrice fut retenue par le tournage du film The Grudge, au Japon.

Dernière apparition de Nina Ash, mais celle-ci participera à al saison 6 Comics After The Fall. Aux côtés de Connor et de Gwen Raiden, elle assurera la défense de l’Hypérion, devenu un sanctuaire pour la population.
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Message  Dearesttara Sam 29 Nov 2014 - 20:46

Le héros est celui qui va en même temps au-devant de sa plus grande douleur et de son plus grand espoir. (Friedrich Nietzsche)

Le finale d’Angel est souvent cité comme étant rien de moins qu’un des plus aboutis de la télévision. Not fade away (quel merveilleux titre !) se révèle être une réflexion étonnement complète sur le thème de l’héroïsme, ici vu sous sa face la plus ténébreuse. La série a souvent décrit la personne du héros comme extrêmement sombre. La réflexion de Joss Whedon et Jeffrey Bell atteint ici un formidable sommet, car ils dépouillent l’héroïsme de toute lumière, de toute pompe, de toute gloire ou de bonheur. L’héroïsme, comme Angel le prophétisait dans Destiny, est un fardeau inhumain où il y a tout à perdre et rien à gagner. Une vision beaucoup plus réaliste que les fantasmes d’héros présents depuis la nuit des temps (et même dans le Chosen de Buffy qui toutefois marquait déjà des inflexions novatrices). Mais passée le filtre de la métaphore, omniprésente dans le Buffyverse, l’on voit que cette désacralisation extrême du statut d’héros autorise le spectateur à se rendre compte qu’il est lui aussi appelé à être un héros, ou de n’être qu’une victime consentante d’un monde tentaculaire et inégal. Cette réflexion se coule dans le moule populaire du dernier acte à grand spectacle, enchaînant les moments forts, les discours poignants, les batailles les plus épiques, jusqu’à la flamboyante coda, conclusion logique et on ne peut plus parfaite à cette forte et singulière série.

Selon la bonne vieille recette Whedonienne, ce finale se scinde en deux parties. Dans la première partie, nos héros respirent une dernière fois l’air d’une ère ancienne, avant que les ténèbres la détruisent. La question étant de savoir ce qui émergera de cette destruction, métaphore évidente de l’histoire des civilisations. La seconde moitié est le combat proprement dit, où les foudres du ciel et de l’enfer se déchaînent. Nous voyons donc nos amis accepter le « congé » qu’Angel le leur accorde, et dire adieu à leur monde en rendant hommage à ce qu’ils y aiment le plus. Lorne demeure un musicien, et à ce titre, vient retrouver son public pour chanter, fusionnant dans cet acte son art et l’amour qu’il éprouve pour les habitants de la Terre (Barbara ne disait-elle pas que la plus belle histoire d’amour d’un artiste était son public ?). Spike opère une émouvante volte-face : lui qui a toujours aimé le « fun » (les bagarres, le désordre), réprime ses volontés belliqueuses et choisit au contraire de défendre sa poésie lors d’une mémorable session devant une bande de motards qui le vengent à la toute fin de son rejet par ses pairs (et Cécily) quand il était encore humain. Bon, il s’enfile quand même une impressionnante cargaison d’alcool, le Spike doit quand même être à la hauteur de sa réputation ! Gunn retourne aux sources lorsqu’il défendait les humains de la rue, mais au lieu de se perdre dans une lutte anecdotique où il perdait son âme, choisit de se montrer utile en aidant son amie Anne (la petite apparition de Julia Lee est un joli clin d’œil adressé aux fans). Angel vient voir Connor, et pour la première fois parlent comme père et fils. Établissement d’un lien d’amour paternel et filial qu’ils n’avaient jamais pu construire avant (Quels progrès de Vincent Kartheiser !). Lindsey, embauché par Angel après un superbe débat idéologique - et pas dénué d’humour - passe sa journée avec Eve, son bel amour. Que des scènes merveilleuses, mais on atteint le paroxysme avec une bouleversante scène entre Wesley et Illyria : à la différence d’Angel, Lindsey, et Gunn, qui ont des personnes qui les aiment, et de Lorne et de Spike qui ont leur art, Wesley a tout perdu depuis la mort de Fred, et n’a donc rien à faire. C’est pourquoi il reste avec Illyria, qui est ce qui est le plus proche de Fred, son grand amour, tout en refusant de renier sa soif de vérité en interdisant à Illyria de se transformer en Fred. La férocité d’Illyria se brise petit à petit alors qu’elle est frappée par la grandeur d’âme déchirante de son « guide », unique chose qui l’attache à notre monde. Deux solitudes, au cœur en hiver, dont la présence de l’autre seule donne du sens à leurs vies en ce moment.

La seconde moitié n’est pas formellement aussi réussie que le finale de Buffy : l’on comprend que Whedon et Bell aient refusé la facilité de copier qui aurait consisté en une grande bataille finale, mais cela a pour conséquence de transformer ce final en six combats indépendants ; l’effet apparaît bien moins fort, mais tel qu’elle est, cette confrontation ne manque en rien de spectaculaire et d’épique. Toutefois, on se permettra de trouver superfétatoire la glaciale exécution de Lindsey, pas clairement justifiée. Qu’importe, niveau combats, on est servi, notamment dans le fantastique duel Hamilton/Connor et Angel (qui nous la joue Keyser Soze en expédiant avec ruse l’affaire de l’archiduc). En nadir, la terrible mort de Wesley, mais qui trouve un aboutissement dans le sublime adieu qu’il adresse à Fred/Illyria, où l’émotion semble s’être cristallisée dans le cœur de chaque spectateur (quelle interprétation !). Harmony nous fait des adieux à sa mesure : légers et hilarants ; on sait gré à Angel de jeter l’éponge à son sujet.

La coda est la digne apothéose de la série : le combat d’un héros est sans fin. La guerre contre le mal ne peut être gagnée ; on ne peut que vivre et mourir lâchement, dans une vie illusoire, ou bien vivre et mourir courageusement, et être ainsi héros à part entière. Alors, il est normal que le combat d’Angel ne connaisse finalement pas de fin, et que le quatuor qui reste est prêt à vendre chèrement sa peau, d’où ce faux cliffhanger, purement symbolique : à la fois non-fin et fin achevée. C’est d’une adresse sans pareil, et toute l’équipe technique se donne à fond. Aux commandes, Jeffrey Bell contrôle absolument le moindre détail, le rendu visuel est fastueux. (****)


Ainsi se « terminent » les aventures d’Angel et de son équipe. Merci à Joss Whedon, David Greenwalt, Jeffrey Bell, et à tous les artisans de la série, de nous avoir transporté au plus profond de la nature humaine à travers des aventures initiatiques, magnifiques, et terrifiantes, de haute volée. Merci de nous avoir tant diverti et tant poussé à réfléchir sur nous-mêmes, et sur le sens que nous accordons à la vie. Mais le privilège des héros est qu’ils ne meurent jamais, et nous retrouverons Angel, escorté de temps à autre par ses anciens partenaires, toujours dans sa quête de rédemption et d’héroïsme dans les comics Angel : after the fall et Angel & Faith avec encore plus d’aventures spectaculaires et plus grands que la vie. Stay tuned !


Wlouuuuf ! Ca a été une belle balade ! 254 épisodes au sein du Buffyverse, ça laisse des traces. Il ne me reste qu'à te remercier, Estuaire, pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir ces séries. Sur ce, je vais visionner Much ado about nothing, et je te dirai ce que j'en pense. cheers
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Message  Estuaire44 Sam 29 Nov 2014 - 21:20

Une balade très intéressante et sympa, merci Dear ! hein

Comme d'habitude tu m'envoies ta partie quand tu veux pour transmission à Steed. De mon côté je  t'ai transmis la critique du faux pilote de Buffy et un ajout à la présentation de cette série.

Denisof et Acker vont aussi frapper très fort dans Much Ado ! Very Happy


- You cannot beat me. I am a part of them. The Wolf, Ram, and Hart. Their strength flows through my veins. My blood is filled with their ancient power.
- Can you pick out the one word there you probably shouldn't have said ?


Avoir mis le décor en place lors de l’opus précédent, permet à Not fade Away de se jeter à corps perdu dans l’action avec une tonalité épique absolument extraordinaire. Chacun des affrontements présentés lors des différentes étapes du pari désespéré d’Angel constitue un superbe fait d’armes, Whedon insufflant par ailleurs une grande variété dans les péripéties proposées. Acteurs et mise en scène apportent une remarquable intensité à l’ensemble, de même que le montage, passant de l’un à l’autre des fronts avec un effet d’accélération réussi, sans que la compréhension de l’action n’en pâtisse jamais. Comme le veut la tradition du Buffyverse, la fin d’une période voit la destruction de son décor central. Celle des bureaux de Wolfram & Hart s’avère particulièrement bien rendue, rejoignant la hantise la hantise californienne des tremblements de terre et s’élargissant au propre Los Angeles. Sans qu’elle soit spécifiquement explicitée, la chute aux Enfers de la Cité des Anges nous une sensationnelle et horrifique scène finale. Qu’Angel s’achève de manière autrement plus sombre que Buffy demeure parfaitement logique.

De même que pour le Chosen de Buffy contre les Vampires, l’action tonitruante n’empêche pas Whedon d’accorder une grande part à la psychologie des personnages, au moment où bon nombre de cheminements personnels arrivent à leur terme. La veillée d’armes permet à chacun d’exprimer sa vérité, on avouera avoir été particulièrement sensible à un Spike trouvant enfin un public pour ses poèmes. On apprécie qu’Angel épargne la félonne Harmony, se rattrapant de son comportement souvent imbuvable comme patron, mais plus encore qu’il n’oublie pas d’expédier as patres Lindsey. Jusqu’au bout la série aura su rester fidèle sur l’un de ses atouts maîtres,, la personnalité sombre et impitoyable, jusqu’à rendre questionnable sa morale. Le voir transformer le charmant Lorne en assassin ajoute une cruauté supplémentaire à l’ensemble (imagine-t-on Buffy demander à Alex de commettre ce qui est une exécution ?). Le départ désenchanté de Lorne est à briser le cour, tout comme la mort de Weslet et son ultime scène avec Illyria/Fred. Le duo Denisof/Acker aura vraiment immensément apporté à la série. Si Gunn et, davantage encore, Spike ont aussi droit à son heure de gloire, le combat principal demeure le mano a mano sanguinaire entre Marcus et Angel lui-même. L’occasion de retrouvailles avec un Connor apaisé et un Vincent Kartheiser  décidément en progrès) et d’un ultime triomphe pour le féroce Dark Avenger, insurpassable prédateur. (****)


Tout comme Les marionnettes maléfiques, l’épisode fut proposé aux Hugo Awards de 2005, comme meilleur épisode de l’année d’une série fantastique ou de Science-fiction, mais fut battu par le double opus The Empty Child/the Doctor Dances, du tout nouveau Doctor Who.

Au bar, Spike récite l’Ode à Cecily, son poème découvert dans l’épisode Fool For Love, de Buffy :
My soul is wrapped in harsh repose,
Midnight descends in raven-colored clothes,
But soft... behold!
A sunlight beam
Butting a swath of glimmering gleam.
My heart expands,
'tis grown a bulge in it,
Inspired by your beauty...
Effulgent.

Après sa brouille avec Angel, Lorne demeurera un temps neutre dans le combat entre son ancien ami et les démons ayant plongé Los Angeles en Enfer (Saison 6 Comics After The Fall). Il établira toutefois un sanctuaire pour la population, à Silver Lake, quartier de Los Angeles aux nombreuses boites de nuit. Il finira toutefois par se réconcilier avec Angel et par l’assister dans sa lutte.

Illyria est surnommée Blue Thunder par Gunn. Il s’agit d’une série d’hélicoptères de 1988, ayant connu un flop du fait de la concurrence de Supercopter.

La série s’achève sans que la fameuse Prophétie de Shanshu soit vérifiée ou explicitée.

Les scènes de Kane furent réalisées un mois à l’avance, l’acteur n’étant pas disponible lors du tournage de l’épisode.

Anne/Chanterelle est de retour pour le grand final.

Lors de sa diffusion, le final d’Angel fut encore plus suivi que celui de Buffy, preuve que la série avait encore du potentiel.

David Boreanaz aura été l’unique acteur à apparaître dans tous les épisodes de la série.

Malgré l’écrasante dernière image de la série, les différents personnages vont tous participer à la saison 6 Comics, After The Fall, qui va narrer comment Angel et les siens vont parvenir à extirper Los Angeles des Enfers. Gunn sera toutefois devenu un Vampire et Wesley un Fantôme.

Les pieux rétractables utilisés par Gunn sont ceux d’Angel lors du pilote de la série.

L’ultime scène de la série est bien la dernière à avoir été filmée.

Le titre original fait référence à un grand succès  de Buddy Holly (1957), l’un des toutes dernières qu’il composa avant son accident d’avion. La chanson fut reprise par de nombreux artistes, notamment les Rolling Stones.

L’ultime chanson de Lorne est If I Ruled The World, crée en 1963 pour une comédie musicale du West End, adaptant le roman de Dickens The Pickwick Papers. Elle a été depuis reprise par de nombreux interprètes, dont Stevie Wonder, The Supremes ou Tom Jones. Andy Hallett a indiqué s’être inspiré de la version de James Brown

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Message  Dearesttara Sam 6 Déc 2014 - 11:37

Top 5 de la saison 5 :

1. Not Fade Away
2. The Girl in question
3. Shells
4. Destiny
5. Just rewards


Accessits d'honneur : Underneath, Smile time, Power play


Et pour toi Estuaire ?
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Message  Invité Lun 8 Déc 2014 - 1:35

La cinquième et dernière saison d'Angel est en ligne, bravo a Dear et Estuaire pour ce beau dossier! cheers

http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1990/angel-1999-2004/angel-saison-5
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Message  Dearesttara Jeu 11 Déc 2014 - 2:25

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Message  Invité Sam 13 Déc 2014 - 16:03

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Message  Estuaire44 Mar 19 Mai 2015 - 19:25

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Message  Estuaire44 Dim 13 Sep 2015 - 11:32

Un clin d'œil à la série inséré par Whedon dans Age of Ultron. Honnêtement je ne l'avais pas vu !

http://slayerevival.com/2015/09/11/clin-doeil-a-la-serie-angel-dans-avengers-age-of-ultron/
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Message  Estuaire44 Sam 19 Déc 2015 - 21:35

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Message  Estuaire44 Mar 15 Mar 2016 - 0:35

Angel de retour au Caritas ! (Comment ça, "pas la bonne série" ?)

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Message  séribibi Mar 15 Mar 2016 - 0:46

En effet, pourquoi c'est pas dans le topic "Bones" ??? confused
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Message  Dearesttara Mar 15 Mar 2016 - 2:05

Un running gag de la série Angel est que pour avoir des renseignements d'un informateur dirigeant un bar, Angel, interprété par David Boreanaz alias Booth (qui allume le briquet en l'honneur de sa partenaire Bones), doit chanter en karaoké pour divertir la salle, avec un résultat aussi hilarant que catastrophique. Il y a donc comme un clin d'oeil de le voir assister à un bar karaoké, mais en laissant sagement sa partenaire assurer le show, on se souvient de ses massacres... Laughing

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Message  Estuaire44 Ven 1 Avr 2016 - 19:57

Une présentation de la série :

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Message  Estuaire44 Ven 18 Aoû 2017 - 21:41

Après Angel, le Caritas est fier de vous présenter un autre fervent admirateur du grand Barry Manilow, dans une superbe interprétation de Copacabana. Le public connaisseur notera que l'interprète se montre aussi réservé et introverti que notre ami Vampire, mais c'est à cela que l'on reconnaît la fragile sensibilité des poètes romantiques.

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Message  Estuaire44 Jeu 26 Juil 2018 - 13:53

Très possiblement le meilleur de la série, Alexis Denisof est proposé aux Emmy Awards 2018 pour I Love Bekkah & Lucy,

[b]Outstanding Actor in a Short Form Comedy or Drama Series
[/b]
Miles Tag, Broken
Destorm Power, Caught the Series
[b]Alexis Denisof, I Love Bekkah[/b]
James Corden, James Corden's Next James Corden
Melvin Jackson Jr., This Eddie Murphy Role Is Mine, Not Yours

[center][youtube]R9Ph7I1HmP0[/youtube][/center]
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Message  Estuaire44 Mer 7 Nov 2018 - 17:55

La nouvelle série de Boreanaz ne fait pas recette en France
http://www.ozap.com/actu/m6-faute-d-audience-seal-team-bascule-le-vendredi-a-22h35-des-le-30-novembre/569790

Je n'ai pas vu la série, je ne sais pas ce qu'elle vaut, mais c'est un peu triste de voir Angel devenir Riley.
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Message  Camarade Totoff Jeu 8 Nov 2018 - 14:25

Seal Team tenait parfaitement la route et David Boreanaz assurait totalement soit en leader d'une équipe de Navy Seal soit en homme privée : action et émotion, doute et sens de la décision. Il est vraiment très bien.

Certes, la série peut avoir un esprit procedural (à chaque épisode sa mission) mais ce sont les vies personnelles des personnages qui assurent les fils rouges.

C'est vraiment dommage qu'elle n'ait pas trouvé son public.
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Nov 2018 - 11:08

Une excellente recrue pour la nouvelle Sabrina, d'autant que cette série plutôt réussie a un petit côté "et si Buffy avait été une sorcière ?".

https://www.tvqc.com/2018/11/28/chaine/netflix/les-nouvelles-aventures-de-sabrina-saison-2-alexis-denisof/
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Message  Camarade Totoff Mer 20 Mar 2019 - 13:18

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Message  Estuaire44 Mer 20 Mar 2019 - 13:54

Ca approche, le premier épisode a été diffusé le 05 octobre 1999 (City Of, titre en or massif)
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Message  Estuaire44 Jeu 2 Mai 2019 - 19:46

Il y a 19 ans jour pour jour était diffusé Sanctuaire (1-19), l'un des épisodes les plus surprenants d'Angel dans le sens où il n'hésite pas à décrire Buffy sous un aspect volontiers négatif, voire cruel. Soit l'idole absolue des fans et le propre socle de l'univers du show, ce que bien peu d'auteurs auront osé faire. Extrêmement mal à l'aise, Tim Minear préféra d'ailleurs laisser Joss Whedon écrire directement les si éprouvantes et déstabilisantes scènes de Buffy. Un pari gagnant qui vient idéalement conclure  le superbe arc quadruple et crossover inauguré par Une revenante, à Sunnydale. Angel la séries s'émancipait ainsi définitivement de BTVS.


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