Série "Game of Thrones"

Dearesttara a écrit:En plus des excellentes critiques du Camarade, je me marre toujours autant devant les traits acides et les références à Warhammer d'Estuaire

Merci ! Moi aussi !

Nos critiques respectives se complètent plutôt bien et ça me motive pour essayer d'en écrire de bonnes de savoir qu'Estuaire (maître Estuaire, devrions-nous dire) va donner les siennes. Je me dois d'être à la hauteur sinon au bûcher le Camarade !

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss  
Réalisation : David Nutter

Résumé
Les plans de Stannis virent au désastre. Cersei subit une terrible humiliation et Jon est trahi par la Garde de Nuit.

Critique
Un final épique même sans grande bataille (celle de Winterfell est hors champ) mais où l’instabilité des royaumes, la fragilité des êtres et des espoirs atteint son paroxysme. Rien n’est sûr dans l’univers de Game of Thrones sauf l’incertain.

Du Nord au Sud, rien ne va plus. Au Mur, isolé après le départ de Sam qui veut aller étudier à Villevielle pour devenir mestre (dans les romans, c’est Jon qui le lui demande), Jon tombe dans un traquenard. Ce n’est pas une surprise ; il se savait « l’homme le plus détesté de Châteaunoir » mais de là à finir sous les coups de poignard de ses propres hommes ! Ce n’est plus le Mur, ce sont les Ides de Mars avec César succombant après le coup décoché par Brutus. Mais sa chute a été précédé de celle de Stannis. Le Maître de Lumière a-t-il fait payer au Roi le sacrifice tardif qu’il lui avait soi-disant demandé ? Abandonné par une partie de son armée, isolé après le suicide de sa femme, lâché même par Mélissandre qui galope jusqu’au Mur, Stannis est écrasé par Ramsay Bolton mais ce n’est pas ce dernier qui lui portera le coup de grâce. Après Renly, c’est l’autre Barathéon rebelle qui s’efface. Plus personne ne conteste Tommen à Westeros mais qui peut croire que celui qui règne à peine à Port-Réal gouverne réellement Westeros ? Le Trône de Fer n’est plus qu’un meuble malcommode (qu’on n’a d’ailleurs jamais vu cette saison) pour une monarchie de fiction.

Une monarchie qui n’a plus de légitimité ainsi que le montre l’humiliation publique subis par Cersei. Nouvelle lady Godiva – mais à pied – la reine-mère boit le calice jusqu’à la lie. Contrainte d’avouer ses péchés (pas tous d’ailleurs, mentir est trop ancré en elle pour qu’elle soit honnête), elle est autorisée à revenir au Donjon Rouge mais nue, cheveux coupés, avec une septa qui clame « Infamie » et sous les lazzis, les quolibets et les jets de toute sorte que lui prodigue le peuple de la capitale. C’est un classique de l’urbanisme : une ville haute résidence de l’aristocratie et du pouvoir royal ; une ville basse populaire. Sauf qu’ici, ce n’est plus une césure spatiale mais un gouffre moral qui sépare les gouvernants des gouvernés. La haine violente que subit Cersei est impressionnante et témoigne de la perte de prestige de la famille royale et des puissants en général. Si Cersei tient la tête haute le plus longtemps possible, même elle ne peut tout encaisser jusqu’au bout. Victorieuse militairement de ses rivaux, la dynastie des Baratheon-Lannister est en fait à bout.

A Dorne, la soumission des Aspics n’a eu qu’un temps. Si l’on a une belle séquence d’émotion quand Myrcella avoue à Jaimie qu’elle sait qu’il est son père, pas le temps de sortir les violons qu’il faut entonner un chant funéraire ! L’affront porté au Trône de Fer ne peut rester impuni mais la discorde est désormais au sein même de la famille princière de Dorne.

A Braavos, Arya accomplit sa vengeance en tuant l’un des membres de sa liste (il y a longtemps qu’on ne l’entendait plus) mais cette satisfaction personnelle a un prix qu’elle n’a pas vu venir. C’est peut-être à Meeren que la situation va le moins mal même privé de sa Reine disparue. Jorrah et Daario s’entendent pour aller la chercher et confie le pouvoir à Tyrion, une nouvelle fois « Main du Roi » ! Une innovation de la série car, dans les romans, le Lutin n’est pas encore arrivé à Meeren et certains personnages morts ici sont encore en vie. Il en coûte aux protagonistes de l’avouer, mais Dario est le plus honnête à ce sujet : personne ne sait comment gouverner, Tyrion si. Les compétences du Lutin sont enfin reconnues, et avec Varys opportunément réapparu, à ses côtés, on peut penser que, à Meeren au moins, un trône restera stable. Il est bien le seul.

Informations supplémentaires :
86 000 personnes ont postulé pour être figurant sur cette saison.
La production est démentielle comme le montre le documentaire « Un jour dans une vie » qui montre une journée de production dans trois pays mais, au moins, ils ont fait des économies de scénaristes puisque Benioff et Weiss ont écrit 7 des 10 épisodes cette saison !
Lors de la confession de Cersei avec le Grand Moineau, celui-ci rejette les accusations selon lesquelles ses enfants n’ont pas été engendrés par le roi Robert et sont en fait les produits de l'inceste avec Jaime, acceptant sa déclaration selon laquelle ce sont des mensonges répandus par Stannis Baratheon. Dans le roman, la décision du Grand Moineau a été expliquée plus en détail : peu importe ce qu’il croit, le Grand Moineau prend soin de ne pas l’accuser de cela, car si les enfants de Cersei étaient reconnus être des bâtards, cela ferait de Stannis Baratheon le souverain légitime au Trône de fer. Or, Stannis n’est plus adepte de la Foi des Sept mais du Maître de la Lumière, ce qui fait de lui un hérétique aux yeux des Moineaux ; l’avoir sur le trône signifierait sans aucun doute la fin de la Foi militante. Les Moineaux veulent donc garder Cersei aux commandes du trône, mais symboliquement dépossédée de son autorité.
Le mouchoir qu’Ellaria jette a été créé avec des effets générés par ordinateur, car toutes les tentatives avec un vrai mouchoir se sont terminées par une chute directe dans l’eau, au lieu de souffler gracieusement avec le vent.

Le Season Finale se révèle littéralement saturé de mort, de violence et de Dragons, comme il sied à Game of Thrones. Alors que ce n’était pas vraiment la tradition lors des conclusions des saisons précédentes, pas à ce point, on aura rarement vu une série autant se déchaîner question cliffhangers. Hormis bien entendu la saison 2 de The L Word Gen Q, mais sur d’autres sujets (Tibette will prevail). On apprécie de bonnes idées, comme Tyrion qui a apporté son humour avec lui à Meeren (avec Varys en guest), ce n’était pas forcément la caractéristique première de la geste de Dany jusque-là, une surprenante empathie pour Cersei (et mon ami Qyburn) ou Mélisandre qui demeure dans la partie malgré une légère contrariété avec Stannis. On a déjà perdu Tywin, cela suffit de s’acharner sur les Joueurs apportant du sel au Jeu des Trônes, pour Jon c’est OK par contre, ça va aller.

Drogon super star, derechef, les Dragons sont tellement plus expressifs que dans l’actuelle série. Game of Thrones sait faire coïncider une incertitude totale sur les différents fronts (Essos, king’s Landing, le Mur, les Marcheurs, même Stannis...) avec l’abandon du chemin balisé par les romans, amplifiant ainsi l’effet de basculement dans l’Inconnu. Jusqu’au raffinement de conclure une saison riche en variations diverses par son épisode relativement le plus fidèle aux livres, comme pour un adieu davantage solennel. C’est bien joué, de quoi fidéliser le public comme jamais dans l’attente de la saison 6, à côté la saison 1 de HotD est petit-bras. Seul regret, l’absence de Margaery Tyrell, voici trop longtemps que nous sommes sans nouvelles de la Rose de Hautjardin.


La Maison Tyrell est absente de cette fin de saison, de même que les Greyjoy, Tully et Frey. Ces trois Maisons n’ont pas été évoquées de toute la saison 5.

Avec 8,11 millions de spectateurs lors de sa diffusion initiale, Mother’s Mercy devient l’épisode alors le plus vu de la série.

La série établit explicitement que l’inquiétant nouveau membre de la Garde Royale, œuvre de Qyburn, est bien Gregor Clegane. Le roman se contentait de fournir des indices là-dessus, tout en laissant planer le doute sur la véritable identité de « Robert Strong ».

Benioff et Weiss ont indiqué que la frénésie de violence avec laquelle Arya tue Ser Meryn s'inspirait directement des film de Tarantino.

L’aveuglement d’Arya n’est pas représenté par un effet spécial mais par des verres de contact opaques. Maisie Williams ne voyait effectivement rien durant le tournage de la scène.

Thyrion parle le Haut Valyrien pour la toute première fois de la série.

Myrcella n’est pas morte dans le roman, son empoisonnement par l’experte Ellaria Sand est une invention de la série. Au moment où celui-ci s’achève, elle est en route pour Port Réal avec Nymeria Sand, par voie terrestre et sans Jaime. De nouveau on peut se demander s’il s’agit d’un spoiler de The Winds of Winter, ou non.

De toutes les morts de personnages survenant dans l’épisode, seule celle de Jon est effectivement survenue dans la saga littéraire. Outre Mycella, Stannis, Selyse et Meryn sont toujours vivants. Myranda est une création de la série. On ne connaît pas l’issue de la bataille de Winterfell entre Stannis (il est vrai mal parti) et Bolton, autrement que par la lettre de Ramsay, dont on ignore la véracité.

En 2015 l’épisode remporta trois Emmys : scénario, réalisation et maquillage.

George R.R. Martin a indiqué que la marche de la honte de Cersei s'inspire de celle de Jane Shore, maîtresse du roi d’Angleterre Edward IV.

Les showrunners ont indiqué avoir sciemment évité toute scène de nudité de Cersei jusque-là, pour lui donner le plus d’impact possible (cringe). Le corps dénudé de Cersei n’est pas celui de Lena Headey, alors enceinte, mais de l’actrice Rebecca Van Cleave. La tête de Headey a été insérée numériquement.

En cette fin de saison 5, la série a quasiment adapté l’ensemble des romans édités à ce jour. Oui, ce jour en 2022, car rien n’a été publié depuis, en fait, hormis des machins pour exploiter le fan service. Les personnages s’avanceront désormais en territoire inconnu, hormis pour quelques points concernant surtout les Maisons absentes de la saison 5 (notamment les Greyjoy). Une grande seconde époque débute pour Game of Thrones.

Il n'y a pas se mal à se faire du bien !

Beau dialogue effectivement, mais parmi les rares regrets que m'ont laissé les Anneaux, j'ai trouvé que Gil-galad restait un peu sous-dimensionné. Ceci-dit, le Haut Roi aura largement matière à être davantage dans l'action en saison 2, je pense.

Coppola ? Lequel ? Francis ou Sofia ? En tout cas, après un film d'horreur récemment, on dirait que ça tourne pour elle.

Une nouvelle famille dans House of the Dragons :

http://braindamaged.fr/10/11/2022/house-of-the-dragon-saison-2-une-nouvelle-famille-valyrienne-importante-a-venir/

OK, je ne l'avais pas reconnu (en plus il est de profil sur la photo) ! C'est pas la peine de se moquer de ma vaste inculture !

Au passage, c'est courageux de se lancer dans un nouveau film à 83 ans ! On lui souhaite de voir la fin de la post-production !

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss    
Réalisation : Jeremy Podeswa

Résumé
A Chateaunoir, la situation de ser Davos et des derniers fidèles du défunt Jon Snow est précaire. Tout comme l’est la position des Bolton dans le Nord s’ils ne retrouvent pas Sansa en fuite. Tout comme l’est également le gouvernement loyaliste à Meeren sans sa reine dont la situation est tout aussi précaire !

Critique
Précaire est donc le mot-clé de cet épisode aux multiples tableaux mais sans plan d’ensemble. Seule cohérence, avec la précarité des personnages donc, il se conclue là où il a commencé.

L’ouverture de l’épisode par Jeremy Podeswa est superbe : un travelling passe d’une colline aux murailles puis à la cour de Châteaunoir où gît le corps de Jon Snow ; le tout sur fond de gémissement du loup géant. Il ne reste qu’une poignée de frères loyaux au défunt Lord Commandant tandis que Thorne a le toupet de défendre et de justifier son geste. Sa loyauté va à la Garde de Nuit, non au Lord Commandant d’autant que celui-ci a « trahi » la Garde. Raisonnement spécieux mais qui paraît assurer sa position tandis que celle de ser Davos ne tient qu’à une porte. Preuve de la précarité de la situation, et de la conscience qu’il en a, l’ancien « Main du Roi » n’a d’espoir qu’en Mélissandre ! Mais la « femme rouge » n’est plus que l’ombre d’elle-même. Pour la première fois, elle a l’air moins fière, comme abattue par la mort de Jon. Le final la concernant est on ne peut plus surprenant.

Vainqueurs du faible Stannis, les Bolton (surtout Roose) ont conscience que leur position de « Gouverneur du Nord » est en jeu et en équilibre très instable. Pour être assuré de tenir le choc face à l’armée royale qui ne peut laisser passer l’entrée en rébellion de l’ancien commandant de Robb Stark, il leur faut la caution Sansa Stark. Elle est la clé de la légitimité dans le Nord puisqu’elle est la dernière de sa lignée dont l’existence soit certaine ! Sans elle, les Bolton ne sont que des seigneurs rebelles. Avec elle, ils sont les rois du Nord. Rarement une telle responsabilité n’aura pesé sur d’aussi frêles épaules mais Sansa est en fuite et elle est sauvée, et Theon avec elle, par l’arrivée de Brienne et de Podrick. L’ancienne épée-lige de Renly retrouve son honneur en faisant allégeance à Sansa qui, de son côté, retrouve sa dignité en l’acceptant. Westeros est un monde féodal : ce sont les liens personnels (et ceux noués entre lignages) qui font les équilibres. Le roi n’est que le « seigneur des seigneurs », le couronnement de la pyramide.

Précaire est la royauté de Daenerys à Meeren (tout comme celle des Martell à Dorne où la saison des assassinats continue à porter de beaux fruits). Tyrion n’est pas certain d’y arriver et l’incendie de la flotte indique assez que, non seulement la conquête de l’Ouest n’est pas pour demain, mais qu’à l’Est, il y a encore du nouveau ! « On ne combat pas un ennemi sans visage », philosophe le Lutin, fataliste. Mais il paraît qu’il y a un maître caché ; ce qui fait un peu « Fu Manchu » ! La stratégie terroriste des Fils de la Harpie paraît donc devoir l’emporter à court terme ; à moins d’un miracle. Or, des miracles, Daenerys en a déjà fait, et si l’étalage de ses titres n’impressionne pas ses geôliers (séquence qui fait sourire), son ancien mariage la libère ! Par contre, elle n’est pas sauvée pour autant. A moins de faire un miracle. Comme tous les protagonistes de cet épisode.

Informations supplémentaires :
Ramsay fait un très bel éloge de Miranda...avant de conclure que c’est de la bonne viande et qu’il faut la donner aux chiens !
Les scènes de Tyrion et Varys à Meereen ont été tournées à Castillo de Peniscola en Espagne. Afin de filmer ces scènes, des parties du château ont été isolées du public et certains clients séjournant dans des hôtels surplombant ces sections ont été déplacés.
Les scènes de Dorne ont été tournées avec le reste des scènes de Dorne de la saison 5 à Séville, de sorte que l'équipe n'aurait pas à retourner à cet endroit pour les scènes de cette saison.
Bien que Bronn (Jerome Flynn) soit censé revenir de Dorne avec Jaime Lannister, il est étrangement absent de la scène où Cersei (Lena Headey) voit Jaime arriver à Port-Réal avec le corps de Myrcella. La raison alléguée est que Headey et Flynn avaient une clause dans leurs contrats qui stipulait qu’ils ne pouvaient pas partager des scènes ou même être sur le même plateau ensemble, en raison d’une brouille plus tôt dans leur carrière. Cependant, Flynn a nié cela, et même ainsi, puisque les deux personnages ne seraient pas apparus dans le même plan, ils auraient pu être facilement filmés séparément, Flynn n’était tout simplement pas disponible en raison de son engagement dans un autre projet.
Le discours d’Alliser Thorne ressemble légèrement au discours de Brutus dans « Jules César », dans lequel il expliquait au peuple de Rome ses motivations pour assassiner César. Les showrunners ont commenté séparément la question de savoir pourquoi Thorne se déplacerait contre Jon après avoir autorisé le passage des sauvageons à travers Châteaunoir : David Benioff a déclaré que c’était un acte désintéressé tout comme Brutus, où Thorne a fait ce qu’il jugeait nécessaire pour sauver la Garde , alors que D.B. Weiss a affirmé qu’il s’agissait d’une pure prise de pouvoir, en raison de la haine de Thorne envers Jon et les sauvageons.
Hannah Waddingham/septa Unella : actrice anglaise, surtout active à la télévision : William & Mary (2005), Miss Marple (2010), Benidorm (2014), Associés contre le crime (2015), 12Monkeys (2017), Krypton (2018-2019),  Sex Education (2019-2021), Inspecteur Barnaby (2021) ; au cinéma dans Un Anglais à New York (2008), Into the wood (2011),
Ben Crompton/Eddison Tollet : acteur anglais, il tourne principalement pour la télévision : Mister Fowler, brigadier-chef (1996), Affaires non classées (2002), Nord et Sud (2004), Ideal (2005-2011), Inspecteur Barnaby (2008), Docteur Who (2014), Les enquêtes de Véra (2018)

J'en parlerai un peu plus le moment venu, mais le Castillo-Palacio de Peñíscola est un endroit magnifique et chargé d'Histoire, et pas seulement espagnole puisqu'il fut l'un des décors du Grand Schisme d'Occident. El Ministerio del Tiempo a parfaitement mis  en valeur le site dans son épisode dédié au Papa Luna (El Cisma del Tiempo). Encore une superbe localisation pour Game of Thrones ! Rien à voir avec les fonds verts subis récemment

The Red Woman, épisode d'ouverture très solide et assez brillant à ses heures, développant comme il se doit tout un panorama des différents théâtres d'opération. On apprécie que Dame Mélisandre ait un titre qui lui soit dédiée. Ceci-dit, si la révélation finale se montre fracassante, on est moins convaincu par le doute qui semble la saisir concernant le Seigneur de la Lumière. Ce n'est pas ainsi que fonctionnent les vraies fanatiques. Le diverses scènes sont écrites et interprétées avec talent, Sansa et Brienne ont de grands moments. La série sait totalement assumer d'avoir rompu les attaches avec les bouquins en partant en vrille du côté de Dorne, mais cette version là tient plutôt la route, les actrices jouant les Aspics ayant été parfaitement castées. L'épisode met clairement sur les personnages féminins, parce qu'elles le valent bien, on approuve. De l'humour et de superbes localisations également, la série affiche une ambition toujours renouvelée.

Au générique Jonathan Pryce est enfin classé parmi le casting régulier de la série et ce n'est que justice, il est grandiose.

Entendu durant l'épisode le thème musical The Red Woman est en fait une réorchestration de celui du Lord of Light, assez logiquement.

Les bouquins contenaient déjà des indices quand à la jeunesse préservée magiquement de Mélisandre et à son âge véridique, il s'agissait d'une théorie largement présente parmi les lecteurs avant même l'arrivée de la série. Il s'agit plutôt d'une projection d'image que d'un changement de forme.

Dans l'épisode Mockingbird (4-07), Mélisandre avait été vue prenant un bain sans son collier et conservant néanmoins son apparence, ce qui semble contradictoire avec ce qui se déroule ici. .

Les Showrunners ayant déclaré que Martin leur avait indiqué que Mélisandre était vieille de plusieurs siècles, une partie du public de House of the Dragons a vu dans les flammes que le Prêtresse pourrait apparaître dans la série (même sans avoir figuré dans le bouquin) , à confirmer ou non en saison 2 de la série masterclass.

Arya Stark  continue à porter les verres de contact l'aveuglant réellement durant la période de cécité d'Arya.

Alors qu'ils sont toujours vivants dans les romans, Doran Martell, Trystane Martell, et Areo Hotah se voient ici promptement liquidés. Pour le show, c'eest une  manière très à la Martin de revendiquer son indépendance nouvelle

Au fil de la saison, Meeren sera représentée la ville côtière valencienne de Peñíscola, ses sublimes parcs (botanique pour celui de l'Artillerie, naturel pour celui de la Sierra de Irta) et par son château, antique place forte de l'Ordre du Temple, puis résidence jusqu’à sa mort de l'Anti-Pape Luna (ultime successeur de la Papauté en Avignon et protégé de la Couronne d'Aragon) durant le Grand Schisme d'Occident. La rue pentue où Tyrion et Varys conversent et font l’Aumône est la Rampe de Philippe II, roi ayant fortement fortifié le port, dont il avait fait la base logistique de sa longue lutte navale contre les pirates barbaresques. La déambulation des deux compères nous vaut une belle découverte de la vieille ville, ils passent notamment par le  Paseo de Ronda (avec un beau panorama de la ville) et par la Plaza de Santa María, site archéologique où ont été retrouvé des vestiges de murailles romaines.

Concernant la réaction de Mélissandre, je serai globalement d'accord sur le fait que les fanatiques trouvent en général toujours matière à expliquer pourquoi ça marchera mieux demain.

Je hasarde une hypothèse. Mélissandre a évolué sur le terrain et non dans un milieu clos protégé donc voir concrètement son échec (puisque le Maître de la Lumière est un Dieu parfait, l'échec ne peut être que celui de sa prêtresse qui a mal interprété) a peut-être été si rude que sa raison a vacillé et qu'elle recherche un équilibre. En outre, vu le sang dont elle a demandé à être abreuvé (c'est une image), un brin de culpabilité a peut-être réussi à se faire jour dans son âme ?

Vu qu'elle n'a jamais figuré parmi mes personnages préférés (à cause de son fanatisme justement), j'ai un peu savouré le fait qu'elle soit tombé sur un os.

Scénario : Dave Hil
Réalisation : Jeremy Podeswa

Résumé
Au Mur, les assassins de Jon perdent le pouvoir. Tommen fait l’amer constat qu’il a perdu le sien mais veut devenir plus fort. Tyrion prend une décision risquée.

Critique
A Westeros, l’assassinat n’est pas un des beaux-arts. C’est une habitude. Presque un passe-temps. Ramsay Bolton, sans doute las d’être rabroué une fois de plus (il faut dire que sa dernière idée n’est pas des plus fines) et craignant d’être remplacé par le nouveau fils de son père, se débarrasse traîtreusement de Roose Bolton et fait massacrer sa belle-mère par ses chiens ! On n’en attendait pas moins du nouveau Lord Bolton ! Un règne de terreur s’ouvre dans le Nord. A priori soutenu par les grandes familles nordiennes, Ramsay n’a plus l’intention de rendre des comptes à quiconque. Autre lieu, mêmes mœurs : Balon Greyjoy, dont l’empire s’est effondré, est jeté dans le vide par son frère revenu du diable vauvert. La scène, qu’on dira orageuse, est filmé sur fond de tempête : c’est superbement fait.

Autre très belle réussite d’éclairage, cette scène où Tyrion, sans doute inspiré par le bon vin de Meeren, entreprend de libérer les dragons ! C’est une ambiance caravagesque avec ce peu de lumière tranchant sur les obscures ténèbres d’où émergent les dragons. Proprement fantastique dans tous les sens du terme ! Peter Dinklage accomplit une remarquable prestation et nous décerne la phrase humoristique du jour : « La prochaine fois que j’ai une idée pareille, dit-il à Varys, faites-moi assommer ! » Où comment avouer qu’il était terrorisé !

La terreur, c’est bien ce qui a paralysé Tommen, si peu roi, si mauvais fils. Il en a conscience et cette lucidité l’honore. Il est rongé par le sentiment (réel) de son impuissance alors qu’il est censé disposé de grands pouvoirs (pour une grande responsabilité). Il est cependant décidé à devenir plus fort. Sans doute a-t-il conscience qu’une monarchie fictive n’a plus guère de temps devant elle avant d’être remplacée. « Réunis, nous faisons basculer les empires » : c’est la dernière phrase que lance le Grand Moineau à Jaimie à l’issue d’un superbe duel verbal entre les deux hommes. En effet, les Moineaux sont à deux doigts d’instaurer une théocratie à Port-Réal.

Le pouvoir vacille partout, y compris au Mur. Après les Ides de Mars vient Philippes, la bataille où périrent les assassins de César. Pas de bain de sang ici mais, grâce aux Sauvageons, les derniers fidèles de Jon renversent ser Allister Thorne et ses séides. Il y a clairement un vide du pouvoir là aussi. Et ce n’est pas Mélissandre qui le remplira car elle est en pleine dépression ; abandonnée par son Dieu, vidée de ses illusions et de tout pouvoir. Par une ironie de l’Histoire,c’est son pire ennemi d’autrefois, ser Davos Mervault, qui lui remonte le moral et lui demande d’accomplir le miracle de relever Jon d’entre les morts.

Informations supplémentaires :
Le premier épisode à inclure Bran Stark (Isaac Hempstead Wright), Meera Reed (Ellie Kendrick) et Hodor (Kristian Nairn) depuis Les enfants (4-10). Leur intrigue a été laissée de côté pendant plus d’une saison car cela impliquerait principalement que Bran reçoive une formation. Les scénaristes voulaient également donner aux autres scénariis de la cinquième saison déjà bondée l’occasion de rattraper leur retard, par rapport aux livres, l’histoire de Bran était déjà en avance sur les autres ; le seul chapitre qui n’avait pas été adapté impliquait Bran ayant de nombreuses visions magiques du passé (dont aucune n’incluait Hodor), qui a été élargi au cours de la sixième saison.
Retour de Balon Greyjoy (Patrick Malahide), vu pour la dernière fois dans Mhysa (3-10), et Yara Greyjoy (Gemma Whelan), vu pour la dernière fois dans Les lois des dieux et des hommes (4-6), car ni l’un ni l’autre n’était apparu dans la saison 5. Leur absence relative des saisons 3 et 4 correspond à peu près au troisième roman, où les Greyjoys n’apparaissent que rarement, alors la série a inventé une petite intrigue secondaire où Yara tente de libérer Theon pour les maintenir impliqués dans les affaires de Westeros. Bien que les Greyjoys reviennent assez en évidence dans les quatrième et cinquième romans, les showrunners ne pouvaient pas intégrer leur sous-intrigue dans la saison 5 et ne savaient pas s’il y aurait de la place dans les saisons suivantes. Cependant, avec la confirmation que la série durerait 8 saisons, elle a finalement été incluse dans la saison 6 et considérablement condensée.
Première apparition de Max von Sydow dans le rôle de la corneille à trois yeux.
Premier épisode incluant Nathalie Emmanuel au générique d’ouverture.
Absence de Ian Glen, Michiel Huisman et Emilia Clarke

Très bon épisode, sachant instaurer un véritable équilibre entre ses différents segments tout en déployant plusieurs scènes mémorables impactant profondément le récit, avec la réapparition de plusieurs personnages parmi les plus marquants. On appréciera en particulier le plus mémorable de ces retours, avec un Jon Snow dont on aura pu vérifier qu’il pétillait à peu près autant mort que vivant, ce que l’on subodorait de longue date. La scène se montre remarquable, d’une part parce qu’elle renonce à toute espèce de péripéties ou d’effet spécial spectaculaires  (contrairement à l’accouchement du démon), sans doute judicieusement car l’évènement avait tellement été anticipé par le public qu’un roulement de tambour aurait paru ridicule. Par contre, entre dépouillement et silence, la mise en scène parvient à apporter une vraie intensité à la scène. La sortie surprise du rude Bolton au milieu de tous ces retours apparaît subtilement ironique, et le procédé pourrait même fugacement rendre plus crédible la possibilité d’un même sort pour Tyrion. C’est bien joué. Sacré Ramsay !



Mélisandre devient la deuxième personne de la série parvenant à accomplir une résurrection,  Thoros ayant déjà procédé de la sorte avec Beric Dondarrion. Le Seigneur de Lumière se montre généreux dans ses dons.,

Le corps de Jon montre sept blessures, or il n’avait été frappé que six fois.

La Maison Greyjoy a quasiment autant de présence à l’écran que lors des trois saisons précédentes réunies. Euron Greyjoy effectue son entrée en scène. Contrairement aux romans, il a ici ses deux yeux.

On apprend que le vrai non de Hodor est Wylis, et non Walder comme dans les romans. Les auteurs ont voulu éviter une confrontation avec Walder Frey.

Avec la mort de Balon Greyjoy, les cinq rois ayant donné son nom à la guerre sont désormais décédés. Dans les romans Balon était mort en deuxième, après Renly, et Stannis est toujours vivant.

La série continue à tuer au moins un roi par saison :  Robert Baratheon en saison 1, Renly Baratheon en saison 2, Robb Stark en saison 3, Joffrey Baratheon en saison 4, Mance Rayder et Stannis Baratheon en saison 5, et Balon Greyjoy en saison 6.

Estuaire44 a écrit:

TOn appréciera en particulier le plus mémorable de ces retours, avec un Jon Snow dont on aura pu vérifier qu’il pétillait à peu près autant mort que vivant, ce que l’on subodorait de longue date.

C'est pas gentil ! D'autant que, si on le place aux côtés de Norbert Dragonneau, il va s'illuminer comme un sapin de Noël !

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss      
Réalisation : Daniel Sackheim

Résumé
Revenu d’entre les morts, Jon Snow accomplit un dernier acte d’autorité. Qyburn reconstitue un réseau d’informateurs pour Cersei tandis que celui de Varys fonctionne à Meeren.

Critique
Un épisode plutôt pesant avec plusieurs longueurs comme cette inutile scène de duel dans le passé que vit Bran. A part donner du temps de jeu et des dialogues à Isaac Hempstead- Wright et à Max von Sydow, à quoi sert-elle ? A rien. Peter Dinklage meuble pareillement (mais avec plus d’humour) une autre scène tout aussi inutile. C’est plat et ça manque de rythme.

En fait, à part la résurrection de Jon Snow (et Mélissandre paraît la première surprise d’avoir réussie mais la fanatique en elle reprend vite du poil de la bête) et une belle performance de Kit Harington qui restitue parfaitement le trouble qui saisit son personnage, le reste ne sert pas à grand-chose. On peut apprécier la « lutte » entre espions à distance entre Qyburn à Port-Réal et Varys à Meeren mais, en réalité, c’est bien trop déséquilibré pour être vraiment intéressant. Le monologue du Grand Moineau sur la Mère et l’amour maternel (inventé pour la série) est très beau et, grâce à Jonathan Pryce, doté d’une grande force, mais c’est de l’art et c’est tout.

Tout laisse à penser qu’il va survenir des choses importantes et, d’ici là, on attend. Sans doute, privés des romans et ne sachant pas encore combien d’épisodes on leur accorderait, les showrunners gagnent du temps. Le spectateur, lui, perd le sien.

Informations supplémentaires :
Comme indiqué dans l’épisode précédent, Ellaria Sand a fait tuer Trystane Martell près de Port-Réal pour rejeter la faute sur Cersei. La déclaration de Jaime selon laquelle les femmes qui ont assassiné Myrcella ont renversé la maison Martell et pris le contrôle de Dorne montre clairement qu’Ellaria et les Aspics n’ont pas l'intention de continuer en tant que Martells, maison désormais disparue avec la mort de Doran (qui n’a pas d’autres enfants dans la série) et Trystane ; ils peuvent même essayer de blâmer les Lannister pour le meurtre de Doran. Dans les livres qui ont été publiés jusqu’à présent, rien de tout cela ne s'est produit ; il y a eu une tentative de Cersei de tuer Trystane à Dorne, qui a échoué ; lui et Doran sont toujours en vie, et Doran admet n’avoir simulé qu’une coopération avec les Lannister pour pouvoir les trahir plus tard.
Max von Sydow/La corneille : acteur suédois (1929-2020), vu au cinéma dans Rien qu’une mère (1949), Le septième sceau (1957), Les fraises sauvages (1957), Le visage (1958), La source (1960), La plus grande histoire jamais contée (1965), La honte (1968), Une passion (1969), L’Exorciste (1973), Les trois jours du Condor (1975), Le désert des Tartares (1976), Conan le Barbare (1982), Jamais plus jamais (1983), Dune (1984), Hannah et ses sœurs (1986), Le Bazaar de l’épouvante (1993), Minority Report (2002), Solomon Kane (2009), Shutter Island (2010), Extrêmement fort et incroyablement près (2011). Il a aussi tourné pour la télévision : Les aventures du jeune Indiana Jones (1992), Les Tudors (2004).
Absence de Sophie Turner, Ian Glen, Michiel Huisman.

Pas vu lors de sa sortie au cinéma et je vais faire également l'impasse, et avec plaisir, (ça me paraît beaucoup trop mièvre et dépourvu de surprise) lors de sa diffusion télé.

"Impérissable" ? peut-être. Indispensable, j'ai un doute !

HBO vient de mettre en ligne cette vidéo, alors que se tient une grande convention GoT ce week-end, à Los Angeles (loin du Mur donc). il se murmure qu'une première bande annonce de la série Snow pourrait y être révélée. Les fans du protagoniste le plus charismatique de tout Westeros sont en PLS.  

Spoilers !!!