Série "Game of Thrones"

Épisode assez déséquilibré tant ce qui se déroule à Castle Black éclipse tout le reste ? Sa résurrection le hisse Jon au rang de figure messianique, cela vaut quelque soient les Mythes ou les univers, et Mélisandre pousse encore à la Roue. Jon tue l’enfant, aussi bien dans le Monde qu’en lui-même et lui faire quitter la Garde sans préciser sa destination est une excellente idée, autorisant bien des théories , ce que le public apprécie toujours. Un Joueur majeur accomplit son retour dans la partie, c’est l’un des ces moments où l’on sent que la finale approche. A l’autre bout d Monde Dany semble pareillement dans l’incertitude, mais elle est sans doute le personnage dont la voie a toujours été la plus manifestement tracée, ce qui donne à toute la péripétie un goût d’interlude. Du coup Tyrion aussi est sur la touche. La bataille entre Ned and Co et les derniers membres de la garde royale d’Aerys nous aussi un grand moment épique. Bran cherchant frénétiquement des explications devient comme une image du public, et la Corneille comme une des showrunners, c’est bien trouvé. Cela s’agite sur les autres fronts, mais on reste davantage dans le quotidien de la série.



Vaes Dothrak réapparait dans le générique pour la première fois depuis la saison 2 ? . Braavos disparaît alors qu’elle aussi figure dans l’épisode. Il faut faire des choix.

Le réalisateur Daniel Sackheim a indiqué s’être inspiré du duel de Le Bon, la Brute et le Truand pour filmer la confrontation entre les chevaliers.

Olenna n’a jamais fait partie du Conseil royal dans les livres, mais elle semble n’être ici conviée que pour l’occasion.

Jon ne fait exécuter que quatre personnes (dont Olly), pourtant les conjurés étaient clairement plus nombreux. Le sort des ces personnes n’est jamais précisé.

La liste funèbre d’Arya ne comporte plus que Cersei Lannister, Gregor Clegane et Walder Frey. Les autres membres sont en effet morts par ailleurs : Joffrey Baratheon, Tywin Lannister et Meryn Trant. Elle en a apparemment exclu Mélisandre, Beric et Thoros.

Sapochnik quitte House of the Dragons :

http://braindamaged.fr/04/01/2023/house-of-the-dragon-rumeur-sur-le-depart-du-co-showrunner-miguel-sapochnik/

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Daniel Sackheim

Résumé
Sansa retrouve Jon au Mur et le convainc de reconquérir Winterfell. Tyrion négocie avec Astapor pendant que divers complots se trament et que Daenerys accomplit un nouveau miracle.

Critique
Avec cet épisode, des arcs narratifs féconds se mettent enfin en branle, promettant monts, merveilles et bains de sang ! L’arrivée de Sansa – première retrouvailles de Stark depuis la saison 1 ! - évite à Jon, démissionnaire, de gamberger sur son avenir. Même s’il commence par douter et n’accueille pas avec enthousiasme le voeu de sa sœur de reconquérir Winterfell (une innovation de la série) – Sansa a des accents très fermes et très convaincants ; preuve de son mûrissement, de son endurcissement ; il sera finalement convaincu par une missive qu’on qualifiera poliment d’ « insultant » envoyée par Ramsay (qui ajoute un nouveau crime à son actif) à Jon Snow. La « guerre des bâtards » aura lieu. Mais, Ramsay et Jon ne sont pas les seuls à convoiter le Nord. Le retour de lord Baelish, bien trop rare dans la série, et sa mobilisation des guerriers du Val n’annonce rien de bon. Menteur de profession, manipulateur de génie, dépourvu de scrupules mais pas d’intelligence, Petyr Baelish est une ombre sur l’avenir de Sansa.

Pendant que la guerre marque une simple pause dans le Nord, à Port-Réal, c’est complot au menu. Cersei et Jamie convainquent le Conseil restreint de les laisser tenter une manœuvre de secours de Margaery (histoire de se mettre la vieille Olenna dans la poche pour un temps). Une « manœuvre » qui sera meurtrière pour les Moineaux ; les Dioscures de la famille Lannister ne s’en cachent même pas. Mais lady Olenna ne peut laisser sa petite-fille, reine en titre, être humiliée comme Cersei l’a été. « Les rois doivent imposer respect pour tous » dit la reine-mère à Tommen. Sans doute son meilleur conseil ! Même si elle songe surtout à conserver sa position. Cersei est une nullité politique mais elle a payé pour savoir que si la monarchie descend plus bas qu’elle ne l’est, c’en est fini. Conserver le pouvoir vaut bien un bain de sang de miséreux. Pourtant, comment ne pas avoir un peu de sympathie pour le Grand Moineau ? Certes, c’est un fanatique mais, lui, au moins, est sincère.

Si Westeros est en ébullition, Essos n’est pas plus calme. D’un côté, le réalisme de Tyrion dans ses négociations avec Astapor, mets Vert-Gris et Missandei très mal à l’aise. Pas d’idéalisme de leur part mais c’est leur chair qui a été martyrisé. Parler avec des esclavagistes leur est insupportable et Tyrion le comprend parfaitement. A la différence de bien des princes de Westeros, il écoute les critiques et les avis contraires et ne les balaye pas d’un revers de la main. Ici, personne n’a tort et seul le réalisme froid commande la décision de Tyrion. Réaliste mais pas cynique. Le Lutin est un humaniste ! Si à Meeren, on discute politique, diplomatie, réalisme et idéalisme ; chez les Dothrakis, Daenerys, qui a laissé une chance aux khals de se rallier à elle, les exécute froidement en les brûlant.

L’Imbrûlée réalise un nouveau miracle et un autre peuple se prosterne devant elle. La magie ayant opéré, la politique peut reprendre ses droits.

Informations supplémentaires :
Le titre de cet épisode fait référence à la section de l’Étoile à Sept Branches, le texte sacré de la Foi des Sept, dédié à l’Étranger, l’aspect de la Foi qui représente la mort et l’inconnu (et donc une divinité rarement priée pour). Margaery fait remarquer que le Grand Septon cite un verset du livre lorsqu’il lui décrit son passé. Dans les romans, seul le Livre de la Vierge a été mentionné par son nom, mais vraisemblablement, chaque divinité a son propre livre.
Les Eyrié reviennent au générique, vu pour la dernière fois au début de la saison 5. Comme pour cet épisode, les événements du val d’Arryn ne se déroulent pas réellement aux Eyrié mais à Runestone, le siège de House Royce, mais la production a expliqué qu’elle ne peut que justifier les dépenses liées à la création d’autant de marqueurs de carte animés individuellement et qu’elle utilise souvent la capitale d’une région comme substitut pour toute la zone. Pyke n’apparaît pas dans la séquence d’ouverture, bien qu’il soit un lieu d’action dans l’épisode et qu’il soit présent dans l’épisode précédent, où il n’était pas présenté.
Dans le dernier livre publié lors de la production de la série, Theon n’est pas retourné dans les Îles de Fer. Quand lui et Asha (Yara dans la série) sont réunis, tous deux sont les prisonniers de Stannis : Asha a été capturée lorsque Stannis a libéré Motte-la-Forêt, et elle a été emmenée avec l’hôte de Stannis à Winterfell ; après s’être échappé de Winterfell avec Jeyne Poole (remplacée par Sansa dans la série), Theon est retrouvé par Mors Umber, qui l’emmène avec Jeyne à Stannis. Stannis a l’intention d’exécuter Theon pour sa trahison.
Absence de Maisie Williams

Après la mise en place, parfois longuette, du décor du nouveau Game of Thrones, détaché du littéraire pour l'essentiel, et la très prévisible résurrection de celui qui tient lieu de Héros à la série, la saison 6est vraiment lancée dans cet épisode. L'amélioration est perceptible et l'on ne niera pas l'émotion des retrouvailles entre San sa et Jon (la première réunion Sark depuis quasiment la saison 1). Elle est même palpable chez Harington, c'est dire si elle emporte tout. Je ne sais pas trop comment Sansa sait que Ramsey détient Rickon, mais bon, on gagne du temps. D'ailleurs toutes les les histoires progressent enfin, ouf. Tyrion rejoue réellement au Jeu des Trônes pour la première fois depuis la saison 2 et cela aussi fait beaucoup de bien à la série, d'autant que la Née du Typhon connaît une flamboyante apothéose, très Fantasy . Quel duo, c'est assez vertigineux à côté du marasme King's Landing. Comme un teasing en or massif pour la suite de Game of Thrones.


L'épisode est le cinquantième de Dinklage, il est le premier membre du cast à atteindre ce chiffre.

L'épisode voit le tout premier dialogue entre Sansa et Jon, ils ne s'étaient jamais adressé la parole jusqu'ici, y compris lors du pilote à Winterfell. C'est également le cas dans le premier roman de la saga, où Jon est montré beaucoup plus proche d'Arya. La réunion n'a pas eu lieu dans les bouquins (ou pas encore, on verra bien en 2032).

On assiste à pas moins de trois retrouvailles frère- sœur : Jon Snow et Sansa Stark, Theon et Yara Greyjoy, et Margaery et Loras Tyrell.

L'histoire que le Grand Moineau raconte sur lui-même ne figure pas dans les romans, où l'on ne dévoile rien de son parcours. Comme pour d'autres sujets, on ignore encore s'il s'agit d'une invention de la série ou d'un spoiler du prochain roman.

Tyrion indique que l'esclavage n'a pas été pratiqué à Westeros depuis des siècles. En fait selon les romans, il n'y a jamais été connu, car n'appartenant pas à la culture des Andals ou à celle des Premiers Hommes. Les Targaryen ne l'ont pas n'ont pas non plus introduit après la Conquête.

La lettre de Ramsay à Jon est reçue en fin du cinquième roman. La série n'instille aucun doute sur le fait que Ramsay en soit l'auteur, car elle n'est aucunement en contradiction avec les événements que nous connaissons. Il en va différemment dans le bouquin, où plusieurs éléments sèment clairement le doute. la lettre n'y est ainsi accompagnée d'aucun morceau de peau, comme c'est la coutume pour Ramsay.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Jack Bender

Résumé
Sansa se prépare à la bataille dans le Nord. Yara perd la sienne chez les Fers-Nés et doit s'exiler. Pour Bran, celle à venir s’annonce capitale.

Critique
Un épisode plein de qualités qui sait monter en intensité. Les enjeux posés ici sont incomparablement plus importants que les querelles picrocholines de Port-Réal !

Apprentissage pourrait être le maître-mot de cet opus. Sansa apprend à être chef de guerre. La petite chose fragile des premières saisons s’est endurcie (le concept de « brutalisation » de George L. Mosse paraît opératoire pour décrire son évolution). Elle n’a plus peur ; elle n’a plus besoin d’être protégé et elle trouve la force de congédier Lord Baelish. Scène d’ouverture importante où la dernière des Starck (officiellement) bat froid à celui qu’elle considérait encore comme son « sauveur » peu de temps auparavant. Pour une fois, Littlefinger est embarrassé face à la dignité de celle qui est une femme battue et qui trouve la force de témoigner. Battu, l’oiseau moqueur se retire de la partie mais pas du jeu assurément. Plus tard, Sansa motive le « conseil de guerre » pour tenter de reprendre le Nord et trouver des alliés. Noble, fille de noble, Sansa sait qu’elle possède le bien le plus précieux pour un aristocrate : son nom. Autre rude apprentissage, celui d’Arya qui donne de sa personne mais subit raclée sur raclée dans le temple du Dieu multiface (qui ressemble aussi à une guilde d’assassins). Troisième et dernier apprentissage, celui de Bran. S’il comprend d’où viennent les « Marcheurs blancs », il n’est pas encore prêt. Dommage car eux le sont.

L’épisode sait aussi jouer sur plusieurs gammes de sentiments, ce qui évite toute sensation de surplace. On rit ainsi avec la représentation grotesque de la mort de Robert ! D’abord amusée, Arya doit très vite serrer les dents, tellement le jeu est loin de la réalité. Par contre, le réalisateur s’abaisse à des plans anatomiquement contestables. Émotion mais touchante cette fois quand Jorrah Mormont veut faire ses adieux à Daenerys et que celle-ci, la gorge serrée, lui ordonne de trouver un remède au mal qui le ronge. « Va, je ne te hais point » disait Chimène à Rodrigue. Émotion forte et peur intense dans le final qui joue également du contraste chromatique entre le bleu nuit et le orange incandescent pour l’attaque de l’armée des morts contre le repaire de la « Corneille à trois yeux » ; chagrin quand le loup Été se fait massacrer et quand Hodor tombe à son tour.

L’Hiver est bien là.

Informations supplémentaires :
Bien que présents, Michiel Huisman et Carice Van Houten n’ont aucune ligne de texte.
Première fois que le Roi de la Nuit est appelé par son nom.
Pendant la pièce qu’Arya regarde, l’une des actrices dit : « Je sens les vents de l’hiver qui lèchent la terre ». C’est une référence au titre du sixième roman inédit de la série A Song of Ice and Fire, « The Winds of Winter ».
Pilou Asbæk a déclaré que son interprétation d’Euron Greyjoy aux États Généraux de la Royauté était en partie inspirée par le candidat à la présidentielle de 2016 Donald Trump, qui a conduit à un discours « Make the Iron Islands Great Again ». Son discours entraînant est beaucoup plus grossier  que les livres, qui, selon Asbæk, est qu’Euron se contente de flatter son public pour obtenir ce qu’il veut, car il est beaucoup plus intellectuel et plus dédaigneux envers ses compagnons. La scène de Kingsmoot a pris deux jours à filmer et la noyade d’Euron encore deux jours en raison de la difficulté des prises de vue sous-marines, ce qui a obligé Asbæk à retenir son souffle pendant 30 à 40 secondes pendant que quelqu’un tenait la tête sous l'eau.
Il n’y a pas de grande prêtresse nommée Kinvara dans les livres, mais il est supposé qu’elle soit un membre de haut rang de la religion du Maître de la Lumière dans la série, suggérant qu'elle utilise également la magie pour dissimuler un âge beaucoup plus avancé, comme Melisandre. Les romans ne révèlent presque rien sur la hiérarchie de cette religion ou s’ils ont un chef suprême (comme un Grand Septon), seulement que chaque Cité Libre a un Grand Prêtre. Kinvara peut être basé sur le personnage du livre Benerro, le grand prêtre de Volantis qui prêche que Daenerys est Azor Ahai, ou le prêtre Moqorro que Benerro envoie à Meereen pour aider Daenerys, ou les deux. Cependant, c’est Maester Aemon qui arrive à la conclusion que Daenerys doit être « celui qui a été promis ».
Lorsque Sansa rencontre Littlefinger à La Mole, on note que la ville est en ruines, résultat du pillage par les sauvageons dans « La Montagne et la Vipère » (2014). On ne sait pas comment Littlefinger a pu y arriver si vite depuis le Val dans l’épisode précédent, étant donné l’énorme distance et le fait que le Nord est contrôlé par les Bolton. Il a très probablement chevauché avec les chevaliers de la vallée jusqu'à Moat Cailin (la frontière sud du nord), et a pris un bateau de là à Eastwatch-by-the-Sea au mur ou à White Harbor, poursuivant le voyage vers La Mole par cheval, ce qui prendrait un temps considérable. Interrogé sur certains des voyages miraculeusement rapides de la série, le scénariste Bryan Cogman a déclaré que certaines intrigues secondaires étaient désynchronisées avec d’autres, de sorte que le scénario de Littlefinger a peut-être devancé les événements dans le Nord.
Pilou Asbaek/Euron Greyjoy : acteur danois, vu dans la série Borgen (2010-2013), The Borgias (2013) ; au cinéma dans Lucy (2014), Ben-Hur (2016), Ghost in the Shell (2017), Uncharted (2022).
Faye Marsay/L’abandonnée : actrice anglaise, surtout vue à la télévision : La Reine blanche (2013), Docteur Who (2014), Les enquêtes de Véra (2016), Black Mirror (2016), Andor (2022).
Absence de Lena Headey, Nikolaj Coster-Waldau

Bien entendu, on se souvient avant tout de cet excellent épisode pour le déchirant adieu à Hodor, qui aura jusqu’à la fin vécu pour servir, au sens propre. Un vrai choc pour le fans à l’époque. Mais les autres segments apparaissent également très relevés. De fait à l’opus a l’excellente ide à des personnages tout sauf secondaires : ceux qui n’occupent aucun trône mais n’en disposent pas moins d’un pouvoir considérable : Yara et Theon, Jorah, Kinvaria et Tyron qui a visiblement appris à être plus manœuvrier que quand il réclamait son dû à Tywin, Sansa et Littlefinger../ Autant de ofrontation absolument délicieuses et très variées, dans leur style comme leur déroulement. Sansa reste celle qui s’affirme le plus, quel chemin parcouru depuis les débuts de la série ! Mise en scène particulièrement  inventive de Jack Bender, on y retrouve tout a fait la créativité tant admirée au fil de Lost. Bien avant les Fer-nés et Hodor, déjà des îles et des flashforwards chelous à l’époque.


L’épisode devient le sixième épisode de Game of Thrones où Port Réal ne figure pas, le précédent était  The Dance of Dragons, en saison 5.

L’absence des Lannister fait que Bronn devient l’unique personnage régulier de la série à figurer dans tous les épisodes de la saison 6 jusqu’ici , alors même qu’il a quitté les romans depuis bien longtemps. Un grand merci aux showrunners.  

La phrase culte « The North remembers » est prononcée pour la troisième fois, après les épisodes High Sparrow et Kill the Boy. Le dicton est davantage présent dans les romans.

En parvenant à la  Grotte de la Corneille à trois yeux, puis en ayant ses visions, Bran achève son parcours littéraire et pénètre à son tour dans la narration originale. L’attaque des marcheurs blancs ne figure pas dans le cinquième et dernier roman publié à ce jour, A Dance with Dragons. Un spoiler de plus pour les méritants lecteurs ?

L’histoire de la création des Marcheurs par les Enfants pour lutter contre les Premiers Hommes (tout comme les Orks par les Grand Anciens contre les Necrontyrs dans W40K, même succès), ne figure pas non plus dans les romans. Un spoiler de plus pour les méritants lecteurs ?

Le showrunners ont déclaré que Martin leur avait indiqué que Hodor mourra exactement de la même manière dans le roman à paraître. Là c’est réglé pour le spoiler massif, la question devient de savoir si le roman sera vendu à moitié prix ou s’il s’agira bien d’une escroquerie comme cela se profile.

Désolé pour la courageuse Meera, dans les romans Sam demeure encore l’unique personnage a avoir abattu un Marcheur.

Jon cite plusieurs maisons nordiques vassale des Starks, parmi celles-ci  la Maison Mazin n’existe pas dans les romans. Ce clin d’oeil à Craig Mazin, scénariste ami des showrunners, est devenu un running gag de la série depuis la saison 5 (Sons of the Harpy). Elle est ainsi décrite comme particulièrement insignifiante, Jon n’en a jamais entendu parler. Il peuvent aligner 143 hommes mais sont loyaux envers leur suzerain, etc. Mazin est actuellement le co-auteur de The Last of Us et il ne s’est pas foulé.

Jon évoque deux douzaines de Maisons vassales, dans les romans elles ne sont que quatorze.

Création de la série, Kinnvara fusionne deux Prêtres rouges des romans, Benerro, Grand Prêtre de Volantis et son assistant Moqorron. Ils proclament effectivement  le soutien du Seigneur de Lumière à la Mère des Dragons, ce « feu fait chair » devenu son nouveau Champion face aux forces de la Nuit.

Estuaire44 a écrit:Félicitations à Maisie Williams pour avoir survécu haut la main à la semaine de la mode parisienne !

Quand on a porté un sac de patates pendant 5 saisons, tout le reste fait élégant !

Scénario : Bryan Cogman  
Réalisation : Jack Bender

Résumé
Retour difficile pour Sam chez les siens. Arya fait un choix tout aussi difficile. Les Moineaux remportent une victoire symbolique sur les Lannister.

Critique
Cet épisode permet aux sous-intrigues déjà lancées d’avancer et permet également le retour de John Bradley dans la série. C’est comme une « pause » dans la crise générale que connaît Westeros. L’absence de Peter Dinklage nous prive aussi d’humour et de malices.

L’ouverture est une suite directe de l’épisode précédent avec la fuite désespérée de Meera et de Bran poursuivis par les Marcheurs blancs. La photographie accentue la couleur bleu nuit en lui donnant un rendu mouillé (logique, nous sommes dans un paysage de neige en pleine nuit) ; du coup, les personnages sont comme des ombres chinoises. Quasiment privé de dialogue, c’est une lugubre pantomime avec les atroces chuintements des morts. Mais, si les morts vont vite, ils n’ont pas vu venir le cavalier qui sauve les deux jeunes gens. Son identité, surprenante, ne sera révélé qu’en toute fin d’épisode.

« Aimes-tu faire semblant d’être quelqu’un d’autre ? » demande « lady Crane » à « Clémence » alias Arya qui a pris un nouveau nom pour l’approcher. Si, posée par une comédienne, la question pourrait paraître purement rhétorique (être quelqu’un d’autre est la base du spectacle) ; appliquée à Arya c’est bien plus profond. On perd le compte des identités multiples que la jeune fille a dû prendre depuis ce jour funeste où elle a fui Port-Réal. Arya, qui est-tu ? Lui demanderait-on mais il n’est pas certain qu’elle saurait répondre.

On se souvient que les Dioscures de Port-Réal avaient médité le massacre des Moineaux mais, dans leurs cyniques calculs, ils avaient omis un impondérable : le Roi ! Preuve de sa quantité négligeable...Toujours très amoureux de sa femme, désespéré de la voir dans les geôles du Septuaire, Tommen conclut une alliance dans le dos de ses proches et leur coupe l’herbe sous le pied provoquant la fureur d’abord muette (et Nikolaj Coster-Waldau montre bien le blêmissement et les mâchoires serrées de Jaimie) puis caustique et enfin colérique de Jaimie Lannister, déchu de son poste et expédié en mission. Ironie de l’histoire, cette « alliance de la Couronne et de la Foi », c’est exactement ce que Cersei avait vendu au Grand Moineau quand elle pensait encore le manipuler. Pour une fois, la sincérité et l’innocence ont battu le machiavélisme à plates coutures.

Si le « sang de mon sang » des Dioscures les a déçu, celui de Lord Tarly fait pire encore. On se doutait bien que ce serait un retour pénible que celui de Sam chez les siens et la saynète enjouée du départ ne pouvait être qu’une pastille de menthe destinée à faire avaler l’amertume qui allait suivre. Et de ce côté-là, on est servi ! Le mépris hautain et grossier de lord Tarly envers Sam et Vère est proprement odieux. Lente, la scène est lourde mais c’est pour mieux restituer le poids de la déception, de la rancœur que le temps n’a pas effacé sinon renforcé. Heureusement, ce passage pénible se termine avec une note touchante, sincèrement émouvante (le jeu d’Hannah Murray et de John Bradley les rend vraiment sympathiques) et un peu espiègle.

Informations supplémentaires :
Première apparition de lord Randyll Tarly
Selon Hannah Murray, Gilly ne s’est jamais vraiment considérée comme une véritable sauvageonne auparavant, car elle a passé toute sa vie chez son père, loin du reste des sauvageons les plus rudes. Résister aux insultes de Lord Tarly visant les sauvageons la rend en fait plus consciente de son héritage et montre un peu la fierté de la culture sauvage qu’Ygritte et Tormund affichaient auparavant.
Avec Vère (Hannah Murray) obtenant enfin un nouveau costume, c’est un nouveau record pour la durée la plus longue pendant laquelle un personnage est resté sans changement de costume (sans compter les uniformes ou les vêtements professionnels portés par les soldats, les Maesters et la Garde de Nuit). Vère a été présentée dans l’épisode 2-1 vêtue d’un costume en laine grossière (que le showrunner D.B. Weiss a qualifié de « sac de jute ») qu’elle porte maintenant depuis quatre saisons et demie, battant Maisie Williams qui a porté le même costume de paysan pendant trois saisons et demie avant de changer de tenue. Bien que Hodor (Kristian Nairn) ait été vu portant le même costume de la saison 1 à 6, il était absent de la saison 5 et il a reçu un manteau de fourrure dans la saison 4, ce qui compte comme un changement de costume
Bronn est brièvement mentionné, ce qui signifie qu’il est toujours là après son retour de Dorne, même s’il n’a pas été vu en train de débarquer dans l’épisode 6-1. Jerome Flynn n’était pas disponible pour le tournage avant le prochain épisode, car il travaillait sur un autre projet.
Essie Davis/Lady Crane : actrice australienne, vue au cinéma dans Matrix reloaded (2003), La jeune fille à la perle (2003), Matrix revolutions (2003), Australia (2008), Assassin's Creed (2016)et à la télévision dans Brigade des mers (1997), La gifle (2011), Miss Fisher enquête (2012-2015), Electric Dreams (2017), Miss Fisher et le tombeau des larmes (2020)
Absence de Peter Dinklage, Sophie Turner et Kit Harrington.

De manière assez amusante le titre se montre plutôt paradoxal, puisque qu'en soi l'épisode se montre bien peu sanguinaire, du moins à l'échelle de Game of Throns de cette saison 6 où l'on déblaye des personnages chaque semaine. Le comeback de Benjen produit son effet, du moins pour ceux qui se souvenaient de lui, mais les fans ont apprécié à l'époque. Le Grand Moineau se hisse toujours davantage (Jonathan Pryce, impérial) d'où des scènes appréciables, tout comme l'évocation du Roi fou. Plusieurs intrigues secondaires se voient accélérées à point nommé. Pour une fois les apparitions, réapparitions ou retrouvailles ont davantage d'impact que les disparitions, c'est peut-être cela, un épisode décalé dans Game of Thrones. Bon, visuellement cela reste une tuerie.

Pour la première fois trois sites d'Essos figurent dans le générique : Braavos, Vaes Dothrak, et Meereen. Cela met ce continent à égalité avec Westeros, qui en aligne également trois : Port réal, Winterfell et le Mur.

L'épisode est le deuxième de la série où personne ne meurt, après Lord Snow (1-03).

Le Destin de Benjen Stark n'a pas (encore) été révélé dans les romans, mais Jon a désormais dépassé ce cap. L'identité du sauveur de Sam et Gilly reste mystérieuse. Oui il semble bien que la série ait de nouveau spoilé le roman à venir, mais cela vaut pour la majeure partie de l'épisode, en réalité.

La mémoire collective dans laquelle s'immerge Bran fonctionne de manière très similaire à celle du Bene Gesserit dans le Cycle de Dune, dont Martin est un grand fan.

Scénario : Bryan Cogman
Réalisation : Mark Mylod

Résumé
La tournée de Jon et Sansa dans le Nord ne rencontre pas un grand succès. Les Lannister avalent des couleuvres.

Critique
Surprise ! Au lieu de lancer le générique, (première fois qu’il y a une séquence pré-générique) l’épisode commence par une séquence quasi-bucolique dans une communauté villageoise durant 1’50 et se termine par le retour de Sandor Clegane ! Le Limier a survécu ! D’où l’importance de ne montrer son nom qu’après l’avoir montré, lui. Ce qui lui est arrivé nous est livré par le récit du chef de la communauté. Divisé en plusieurs séquences, tout ce passage est tout de même passablement verbeux et on se doute bien que le Limier ne va pas finir ses jours à la campagne à couper du bois. Aucune surprise là-dedans.

Pas franchement de surprise non plus dans le peu de succès de la tournée des maisons mineurs du Nord par Jon Snow et Sansa. Le spectateur n’en voit que deux et, évidemment, une dit oui (la séquence la plus longue) et une autre dit non. C’est encore un dialogue qui nous donne l’état des forces. On saluera tout de même le discours de ser Davos qui retourne la situation sur l’île aux Ours et on se rappelle qu’il avait déjà sauvé la mise de Stannis à Braavos. L’homme, illettré à la base, connaît l’importance des mots et sait en user à bon escient. C’est quand même pas gagné cette histoire.

Pas gagné non plus pour les Lannister. Jaimie assure le commandement d’un siège face au Silure qui le méprise ouvertement, le défie plus encore et n’en a rien à cirer des menace sur son neveu. Par contre, on apprécie le franc-parler de Bronn qui nous avait manqué ! A Port-Réal, Cersei ose proposer une alliance à lady Olenna Tyrell contre les Moineaux et se fait proprement envoyer...sur les roses bien sûr. Avec un certain plaisir, la « reine des épines » - qui écrit une lettre dans une symétrie évidente avec une scène de « Insoumis, invaincus, intacts» où Cersei feignait d’en écrire une également - souligne la solitude de la reine-mère : « Vous avez perdu Cersei. C’est la seule joie que je retire de ces malheurs ». Soulignons au passage qu’une alliance entre les Lannister et les Tyrell, c’était précisément le grand dessein de Tywin. Mais Cersei, tête de linotte aux dents de sabre, ne comprend que trop tard ( et encore comprend-elle vraiment le grand œuvre à jamais compromis qui aurait pu être ?) que cette alliance aurait consolidé le trône de son fils et la place de sa famille.

Informations supplémentaires :
Yara est montrée ouvertement en train de se livrer à une activité sexuelle avec une prostituée. La Foi des Sept condamne fortement l’homosexualité (expliquant pourquoi Renly et Loras ont toujours dû garder ce côté d’eux caché), mais puisque les Fers-Nés vénèrent le Dieu Noyé, ils peuvent avoir une attitude différente à son égard. Les romans ne font pas allusion à Asha (comme on l’appelle dans les livres) comme étant lesbienne ou bisexuelle, et George R.R. Martin a un jour répondu à une enquête d’un fan sur la sexualité dans les romans en disant : « J’ai un certain nombre de lesbiennes et des femmes bisexuelles dans les romans (et un couple qui expérimente), mais Asha n’en fait pas partie. À moins que j’oublie quelque chose. Cersei et Daenerys expérimentent sexuellement avec une femme dans les livres, mais comme cela a été coupé de la série, il a peut-être été jugé approprié de donner ce trait à Yara, qui est ouvertement et fièrement active sexuellement avec des hommes dans les romans. » Gemma Whelan a déclaré plus tard que Yara avait eu des relations sexuelles avec des hommes et des femmes, et a déclaré : « Je ne pense pas qu’elle soit bisexuelle. Je ne pense pas qu’elle swingue d’une manière particulière, autre que la façon dont elle se sent à l’époque. »
Absence de Peter Dinklage (première fois qu’il est absent deux fois de suite) et Emilia Clarke

"You've lost, Cersei. It's the only joy I can find in all this misery."

Après le titre paradoxal du précédent opus, nous voici en présence de la citation méta du jour, puisque, effectivement, cet épisode nous laisse sur notre faim. L’es intrigues principales avancent peu, ou connaissent peu d’évènements réellement marquants, comme si tout le monde tuait (essentiellement) le temps en attendant le coup suivant de la partie. La longue partie d’Echecs, ou de Poker menteur, entre Margaery et le Grand Moineau se poursuit, mais commence à lasser. La Foi prédomine sans retour sur ce front là, on ne peut s’empêcher de penser que les Tyrell suscitaient davantage d’intérêt lors des saisons précédentes en leur beau jardin. Il n’est pas porteur pour les compétiteurs du Jeu des Trônes d’apparaître comme en méforme.

On reste ainsi déçu qu’Arya ne soit pas plus méfiante malgré toute l’expérience acquise, ou que la tournée des popotes de Sansa et du charismatique Jon suscite aussi peu d’étincelles. Là aussi, dans le passé la geste de Robb était autrement plus grand train, aussi désastreuse qu’ait été sa pourpre conclusion. Le Limier aux champs s’avère à peu aussi stimulant qu’un numéro de L’amour est dans le pré. Heureusement l’épisode vibre davantage autour de Bronn,  Yara et surtout de Ser Davos, même si l’on reste loin des sommets de la série (sans Tyrion ni Dany,  nutile de rêver). Mais enfin ce trou d’air demeure un simple cou d’attente, on ne s’inquiète pas vraiment pour le potentiel de la série, d’autant que la fin de saison, toujours synonyme d’évènements dévastateurs, se profile déjà. Et on avouera un vrai coup de cœur pour Lady Lyanna Mormont (« Here We Stand »). A âme bien née, etc.


L’épisode est le onzième où ne figure pas Daenerys des Dragons, il n’y en aura plus d’autre par la suite.

L’Île aux Ours, siège de la Maison Mormont, apparaît ici pour la première fois bien qu’elle ait été citée à plusieurs reprises, notamment par Ser Jorah. Lyanna avait été précédemment évoquée, pour sa réponse à la lettre de Stannis (« L’Île aux Ours ne reconnaît pas d’autre roi que le Roi dans le Nord, dont le nom est Stark.»), mais elle apparaît également pour la première fois. Elle est une cousine isue de germain de Jorah.

L’épisode n’explique pas clairement pourquoi la Maison Mormont n’aligne que 62 hommes en armes. Le massacre des Noces Pourpres (assez similaire à celui des Légion Brisées dans un autre univers) a concerné l’ensemble des vassaux fidèles à Robb, déjà éprouvés par la guerre du Jeune Loup,  et seule une faible garnison était restée sur place. Cela explique aussi pourquoi une enfant se retrouve désormais Haut Siège de sa Maison. Lord Tywin a toujours été consciencieux dans ses ouvrages.  

Dans le romans, désormais dépassés, Sandor n’est plus réapparu depuis qu’Arya l’a laissé pour mort. Les spoilers du prochain roman seront à comptabiliser le moment venu, dans cette décennie ou la suivante.

Le Silure n’était pas réapparu dans la série depuis les Noces Pourpres (saison 3).

Comme depuis le début de la série, Ser Lloras est institué héritier de la Maison Tyrell, alors qu’il a deux frères aînés dans les romans.

Arya rejoint ici les personnages ayant dépassé les romans. Elle achève le cinquième roman en retrouvant la vue.


Le Top 15 des personnages de GoT, selon nos amies les Mary Sue Spoilers !!!

https://www.themarysue.com/the-10-best-game-of-thrones-characters-ranked/

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss  
Réalisation : Mark Mylod

Résumé
Par la ruse, Jaimie emporte Vivesaigues. Le Limier trouve une nouvelle meute. Arya solde ses comptes. Tyrion est en difficulté à Meeren.

Critique
Tant qu’assez bavard, cet épisode sert à boucler quelques arcs narratifs qui traînaient en vue de faire place nette pour le final. Final qui comportera sans doute une bataille à Meeren ainsi qu’on n’a pas trop de mal à le deviner. Il se passera enfin quelque chose parce que, pour cet épisode, les scénaristes n’ont vraiment rien trouver à donner à Peter Dinklage qui amuse la galerie (et le fait bien) mais ça n’a aucun intérêt.

A Port-Réal, Cersei, qui a cru pouvoir se donner de l’air en refusant une convocation du Grand Moineau (et en faisant massacrer un de ses sbires) prend une violente claque lorsqu’une proclamation royale la renvoie devant un tribunal (plus d’ordalie) d’ancienne composition. C’est une des rares scènes de manifestation de l’autorité royale, de la mise en scène de l’exercice de la royauté. Assis sur le trône de fer, le Roi proclame verbalement sa volonté. Il est évident que la mise en écrit est secondaire ; c’est bien la parole qui fait foi (si on ose dire). La monarchie westerienne est plus proche des Mérovingiens que de Philippe le Bel !

Les scènes à Vivesaigues ne sont pas exemptes de bavardage mais c’est aussi là qu’à lieu le clou de l’épisode : les retrouvailles de Jaimie et de Brienne. Il est indéniable qu’il y a un grand respect réciproque et un attachement certain (Bronn l’exprime plus...crûment). Quelque part, Brienne « fait du bien » à Jaimie. Lui qui est universellement méprisé et renvoyé sans cesse à sa tache sanglante de « Régicide », est regardé sans dédain par Brienne, sinon avec sympathie et, plus encore, elle croit en sa parole. Lui le régicide donc le parjure trouve quelqu’un, une seule mais ça suffit, qui le croit sur parole comme n’importe qui. Dans cette société de l’oralité est reine, ne pas avoir de parole est une mise à mort sociale. Brienne rend Jaimie vivant et il lui en est reconnaissant (la dernière scène en témoigne).

Par une ironie scénaristique, les deux anciens compagnons de route que sont le Limier et Arya laissent leur passé derrière eux et vont de l’avant. Ils ne sont plus personnes mais ils aspirent à redevenir quelqu’un.

Informations supplémentaires :
Varys explique que Tyrion a conclu un accord avec des fanatiques en demandant aux Prêtresses Rouges du Seigneur de la Lumière de prêcher que Daenerys Targaryen est l’Élue du Maître de la Lumière. Cela ressemble quelque peu à Cersei, qui a également conclu un accord avec des fanatiques (les moineaux), qui s’est avéré avoir de graves conséquences négatives. Il est sous-entendu que Varys choisit ce moment pour partir pour Westeros à cause de sa haine ouverte envers les utilisateurs de magie.
Arya dit que l’Abandonnée (Faye Marsay) n’a pas de nom. C’est exact : le personnage de Marsay n’est jamais explicitement mentionné par aucun nom dans la série, et ce n’est que dans le guide du spectateur HBO qu’elle est identifiée comme « the Waif ». Le terme vient cependant des romans : Arya l’utilise pour décrire le personnage dans sa narration.
Clive Russell/Brynden Tully dit « Le Silure » : acteur anglais, vu à la télévision dans Coronation Street (1983-2006, 47 épisodes),  Les nouvelles aventures de Zorro (1990), Casualty (1990-2018, 7 épisodes), The Bill (1992-2009, 6 épisodes), Cracker (1995), Oliver Twist (1999), Journal intime d’une call-girl (2008), Inspecteur Barnaby (2009) , Les enquêtes de Véra (2014), Outlander (2016), Dracula (2020) ; au cinéma dans Les dames de Cornouailles (2004), Sherlock Holmes (2009 ; 2011), Thor : le monde des ténèbres (2013)
Tobias Menzies/Edmure Tully : acteur anglais, vu à la télévision dans Inspecteur Barnaby (2000), Casualty (1998-2000, 11 épisodes), Rome (2005-2007, 17 épisodes), MI-5 (2009), Black Mirror (2013), Docteur Who (2013), Outlander (2014-2018, 24 épisodes), The Crown  (2019-2020, 20 épisodes) ; au cinéma dans Casino Royale (2006), Carmilla (2019)
Présente pour une seule scène, Emilia Clarke n’a pas une ligne de texte.
Absence de Sophie Turner et Kit Harrington

L’épisode sait conclure diverses intrigues ayant fait leurs temps, et qui auraient parasité plus en avant cette finale, certes encore lointaine, mais dont on sent bien qu’elle se rapproche (Arya et les Sans Visages de Bravos, Riverrun) tout en installant un vrai fossé entre Tommen et sa mère. Joffrey, même dans ses pires moments, lui était demeuré loyal… Décidément, privés du chef de meute, les Lions se dévorent entre eux. Ici aussi on approche de la confrontation finale. On apprécie Le retour du Limier, ainsi que sa marche vers le Nord en bonne compagnie, voilà qui peut servir aussi bien contre Bolton que contre les marcheurs. L’épisode est utile, on voit les convergences se dessiner sur la carte et il sert de rappel tant il est fait d’allusions au passé, mais il manque d’intensité dramatique. Faire mourir le Silure hors écran participe à cette relative apathie, le personnage méritait mieux. Il serait également temps que Dany vogue vers son destin, trois saisons à Meereen, c’est trop, on commence à s’y morfondre. Cela devient comme un purgatoire pour elle. Et puis dans les grandes sagas de Fantasy, c’est souvent une bonne idée de cingler vers l’Ouest.


Ultime apparition pour Tom Wlaschiha (Jaqen H'ghar), Faye Marsay (Waif) et Clive Russell (Brynden Tully).

L’épisode fut sélectionné pour soutenir la nomination de Peter Dinklage et Maisie Williams aux Emmy Awards de 2016. Le prix alla néanmoins à Ben Mendelsohn (Bloodline) et à Maggie Smith (Downton Abbey). Game of Thrones fut toutefois désigné comme meilleure série, face à The Americans , Better Call Saul, Downton Abbey, Homeland, House of Cards et Mr. Robot.

Il s’agit du onzième épisode où ne figure pas le pétulant Jon Snow, il n’y en aura plus d’autres par la suite.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss  
Réalisation : Miguel Sapochnik

Résumé
Meeren résiste à l’attaque des Judicieux. Jon Snow et Ramsay Bolton se battent à qui aura Winterfell.

Critique
Les traditions, ça se respectent et la production tenait à respecter celle des épisodes 9 qui envoient du petit bois.

L’épisode se scinde en deux parties de 25 minutes environ chacune. Dans la première, l’action se centre sur Meeren tout en mettant en place celle à Winterfell. La seconde est la bataille des bâtards proprement dite. 25 journées de 10 heures ont été nécessaires pour tourner cette seule bataille ; la plus grande de la série et réputée être la préférée des fans. Les deux segments de cet épisode sont identiques sur le fond et la forme : le héros, en grand péril d’être vaincu, est sauvé in extremis. C’est assez visible même avec l’habitude de la série de massacrer ses personnages. Or, justement, il n’en reste pas tant que cela des personnages principaux donc on sait d’entrée de jeu que ni Daenerys ni Jon ne peuvent être vaincus. Ceci dit, visuellement, le spectacle emporte l’adhésion.

Dans la première partie, Meeren est sauvée par les dragons mais aussi parce que Daenerys écoute Tyrion qui la conjure de ne pas répéter ce que son père avait prévu pour Port-Réal et qui a motivé l’acte de Jaimie (première fois que le régicide est expliqué). La charge des Dothrakis est également bien faite, surtout que les Fils de la Harpie se croyaient victorieux. Non seulement, ce n’est pas le cas mais c’est à une reddition pure et simple que les Judicieux sont acculés. L’apport de la flotte Fers-Nés par Yara et Theon est un élément qui va compter pour l’avenir. Toutefois, s’ils ne plient pas le genou devant la Reine, ils doivent tout de même renoncer au mode de vie Fers-Nés. Si elle n’est plus une romantique, Daenerys reste une idéaliste. Mais elle devient une politique.

La seconde partie est une boucherie et le making-off illustre bien que la guerre est quelque chose de sale. C’est aussi l’exacerbation des plus bas instincts. Si Ramsay est comme un poisson dans l’eau, et que sa mise à mort de Rickon, est très imaginative et montre la grande maîtrise de l’art de la cruauté par Ramsay ; voire Jon le frapper violemment au visage (et Kit Harington a réellement frappé deux fois Iwan Rheon !) et, surtout Sansa l’abandonner à ses propres chiens (illustrant le précepte biblique de « Qui a vécu par l’épée périra par l’épée ») met tout de même mal à l’aise. Cette victoire est proprement miraculeuse – merci à Lord Baelish encore une fois dans le camp des vainqueurs -  parce que, tactiquement, Ramsay a été bien meilleur que son adversaire. Bien que mis en garde par Sansa, Jon  fait « à chaque instant ce que Ramsay attend de lui » explique Kit Harington. Et les scénaristes d’enfoncer le clou : « Les émotions de Jon prennent le dessus » ; c’est sa faiblesse en tant que chef militaire. La réalisation de Miguel Sapochnik est remarquable comme le plan où Jon, bousculé, est menacé d’être écrasé par ses propres hommes. Peu de musique, rien que des cris. La consigne était simple : « être dans la bataille », rappelle le réalisateur car cette bataille est « surtout de l’action sans dialogues » pour D.B. Weiss. Mission réussie messieurs !

Informations supplémentaires :
Le plan préféré de David Benioff sert de première illustration à cette critique.
80 chevaux ont été utilisés ; 40 chargent Kit Harrington et ce sont de vrais chevaux, pas des effets spéciaux qui chargent.
Les batailles de Cannes (216 avant notre ère) et d’Azincourt (1415) ont servis de modèle.
Les corps qui brûlent sont en silicone. Seule la première croix, qui sert pour les gros plans, est en bois ; les autres sont en acier.
Bien que présent à l’écran (pour une seule scène), Michiel Huisman et Aidan Gillen n’ont pas une ligne de texte.
Absence de Maisie Wiliams, Lena Headey, Nikolaj Coster-Waldau

il n’y a que la Guerre. Spectaculaire et hyper violent comme sans doute aucun autre épisode ne l’avait été depuis la naissance de la télévision, la Bataille des Bâtards occupe une place à part chez bon nombre des fans de Game of Throne. On avouera pourtant préférer la Longue Nuit, pour sa dimension de pure épouvante (assez comme je préfère les batailles de Warhammer Fantasy à celles des wargames médiévaux classiques). A travers Sansa, Yara et Dany l’épisode apporte aussi la plus belle des réponses aux accusations de sexisme dont la série a pu faire l’objet : trois femmes fortes et déterminantes, d’impitoyables et brillantes Joueuses à pat entière. A l’action pleinement insérée dans le récit et ne prenant pas la pause comme lors d’une scène particulièrement artificielle du Endgame de Disney Marvel. Je pense que Tywin aurait apprécié en connaisseur l’exécution de Ramsay, qui fait aussi oublier qu’en fait Sansa ne joue guère de rôle dans la chute de ce dernier. L’épisode sait également insérer les morts nécessaires pour ne pas trop virer au happy ending, tout en faisant massivement progresser l’intrigue principale sur les deux fronts principaux, hors Port Réal. Il concrétise encore davantage la perspective du  Corenne de Daenerys des Dragons, vers Westeros, soit ce que se fans espéraient alors par-dessus tout.



La mort de Rickon est filmée au ralenti, un procédé rarement utilisé dan GoT et toujours lors des fameux épisodes 9. ce fut ainsi le cas pour la mort de Ned (Baelor) ou celle d’Ygritte (The Watchers on the Wall).

L’épisode remporta deux Emmy Awards, pour le scénario et la mise en scène

Art Parkinson (Rickon Stark) et Iwan Rheon (Ramsay Bolton) font ici leur adieux à la série, du fait de la disparition de leur personnage.

Le réalisateur Miguel Sapochnik devint ultérieurement l’un des deux co showrunners de House of the Dragon, série qu’il quitta à l’issue d’une première saison essentiellement constituée d une succession de repas familiaux.

Sapochnik a indiqué que l’inspiration visuelle de la bataille devait beaucoup au film Ran d’Akira Kurosawa (1985). Il estime que ce film serait impossible à tourner aujourd’hui les contraintes légales empêchant de réunir autant de véritables chevaux.

Il ajoute que les contraintes matérielles et de temps le forcèrent à choisir entre représenter Ghost, le chien de Jon, ou Wun Wun. Ce dernier fut retenu pour son utilité à Winterfield, même si Ghost était immensément populaire auprès des fans.  

La bataille fut tournée sur un terrain privé près du village de Saintfield, en Irlande du Nord.

L’attaque des dragon s’inspire d’images d’archives de Supermarine Spitfire durant la WWII. Cet avion était surnommé Dragon ou Crachefeu par les aviateurs alliés. Il joua un rôle décisif durant la Bataille d’Angleterre.

La présence ou non d’un subtext entre Yara et Daenerys fut l’objet d’enfiévrés débats au sein du Fandom (et d’une espérance rivée au cœur de nos amies les Mary Sue), l’épisode demeurant soigneusement ambigu sur le sujet. «Il y a un léger flirt, ce qui est pour le moins excitant ! » indiqua Emilia, mais, comme souvent avec elle, il s’agissait clairement d’une plaisanterie.

Avec Ramsay meurt la maison Bolton, aucun héritier n’est évoqué , aussi bien dans la série que dans les romans. Dans les romans il ne rencontre jamais Sansa, pas plus qu’il ne l’épouse.

Rickon n’aura pas eu un seul dialogue durant toute la saison. En fait sa dernière ligne de dialogue remontent à la conclusion de la saison 3, quand il est séparé de Bran.

Sansa ne joue sans doute guère de rôle dans la chute de Ramsay mais elle tient le dernier. En saison 1, on n'aurait jamais cru qu'elle puisse faire ça.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Miguel Sapochnik

Résumé
Jon Snow et Sansa assoient leur pourvoir dans le Nord. Daenerys prépare le sien à Westeros. Cersei s’empare de celui qui reste à Port-Réal.

Critique
Quand on voit au générique le rappel général des acteurs de la saison, on se dit que ce final va tracer les lignes de force des combats à venir. De ce point de vue, pas de déception. Très bien mise en musique par Miguel Sapochnik, qui maîtrise aussi bien le tempo lent que celui de la bataille précédente, c’est une tragédie en trois temps que nous avons sous les yeux.

Une tragédie qui est une affaire de femmes. Ce sont elles qui animent, commandent et préparent. A Port-Réal, Cersei opère un coup d’État qui détruit le Septuaire de Baelor mais, plus important, enterre le Grand Moineau, les Moineaux, divers conseillers et la reine Margaery ! Un grand ménage opéré à la bombe incendiaire et au poignard. La musique au piano – première utilisation du piano dans la bande-son de la série car le compositeur Ramin Diawari voulait que le public sente que quelque chose allait se produire -, la grande sobriété des premiers plans, le silence (hormis des cloches puis le piano), les premières paroles n’arrivant qu’à 4’10 ; tout a préparé une montée douce, posée à cette tragédie. Conséquence sans doute imprévue : Tommen se suicide ! Son règne n’était de toute façon que purement nominal mais c’est Cersei qui se fait proclamer (de nuit, entourée de prétoriens le visage masqué par leurs casques, devant une Cour muette et sans doute terrorisée) comme Reine. Pour la première fois, le pouvoir est effectivement exercé par celui qui le détient réellement.


Intermezzo : lady Olenna Tyrell se trouve à Dorne où elle mouche les Aspics (ça, c’est drôle) et conclut une alliance avec Ellaria Sand, princesse de Dorne de fait sinon de droit. Le Trône de Fer a perdu une nouvelle fois la principauté. Il perd aussi les Jumeaux où, de manière invraisemblable, Arya est arrivée, a trouvé le temps de tuer les fils Frey, d’en faire des pâtés (un remake de Sweeney Todd ?) avant d’égorger Lord Frey. Le Nord n’oublie rien !

Second acte : Daenerys chasse Dario Naaris de son lit, mais, surtout de sa vie publique sous couvert d’en faire, disons, le régent de Meeren. La froide politique guide les actes de la souveraine, même si elle a l’humanité de le reconnaître. Reconnaissante des conseils de Tyrion, elle fait de celui-ci officiellement la Main de la Reine. Pour une fois, le Lutin ploie le genou de bonne grâce. Détail surprenant, lorsque la flotte quitte Meeren, Varys est à bord de la nef royale. Comment est-il venu si vite ? Ces acrobaties scénaristiques commencent à se voir et empiètent sur la crédibilité de l’action.

Troisième acte : à Winterfell, Sansa et Jon se parlent pour éclaircir tout malentendu entre eux et cela va servir. Alors que la réunion des bannerets à commencer un peu houleusement, l’admonestation ferme de lady Mormont (encore une femme bien que ce soit une gamine de 12 ans !) conduit à un retournement complet de situation. C’est une enfant qui fait proclamer Jon « Roi du Nord » à la surprise complète de celui-ci ! Le coup d’œil de Sansa à Lord Baelish, qui a le visage fermé, fait suite à leur entretien dans le septuaire où il lui a dévoilé des ambitions poour eux deux. Sa réponse est claire : échec à Baelish !


Cette double proclamation montre que, malgré plusieurs années de guerre, rien n’est réglé à Westeros. La Couronne n’existe plus dans les faits et les lieux où l’autorité de Cersei va s’exercer réellement sont rares. Mais elle a une armée. Les Sept Couronnes ne sont plus qu’une fiction et la mort de Tommen enterre celle d’une monarchie les unifiant. Pour Westeros, la guerre paraît devoir recommencer comme celle entre Joffrey et Robb sauf que, cette fois, Daenerys est en capacité de se mêler au Grand Jeu. Les cartes sont complètement rebattues.

Informations supplémentaires :
La séquence de générique d’ouverture montre à nouveau Winterfell avec le sceau du loup, remplaçant le sceau de l’homme écorché de Bolton, consolidant ainsi le fait que les Starks ont repris le contrôle du château dans l’épisode précédent.
Ramin Djawadi a été acclamé par les musiciens, les critiques et les fans pour la partition de cet épisode, principalement pour la musique « Light of the Seven » et les morceaux des dernières scènes. On pense que les éloges pour cet épisode en particulier, et les réactions aux œuvres précédentes de Ramin dans la série, ont inspiré à HBO de lui accorder sa propre tournée Game of Thrones Orchestra en Amérique et en Europe en 2016-2018.
Cet épisode marque le point où la série a dépassé tous les scénarios existants des romans. La série n’a pas adapté tous les scénarios des livres de manière synchronisée.

Des membres de l'équipe de HotD ont été repérés dans les rues de Cáceres (ici la responsable de la photographie). Eux-mêmes sont en repérage de localisations pour le tournage de la saison 2 de cette passionnante saga (étonnamment battue par The Last Of Us), qui va  bientôt débuter. Décidément, avec aussi les Anneaux, pas mal de Fantasy en Espagne, en ce moment !