Politique and co.

Vu de Madrid : nouvelle victoire du bipartisme, à l'issue d'une série d'élections l'ayant assez spectaculairement remis en selle. Pas de sanction pour Sánchez, le PP et le PSOE sont au coude à coude (22 sièges pour le PP, 20 pour le PSOE). Avec un populisme certain (mais auquel le PP a fait écho) mais aussi son habilité coutumière, le Président aura su faire vibrer les sentiments espagnols. Contre Milei, mais aussi en posant en protecteur chevaleresque de son épouse. Certaines figures de style fonctionnent toujours. Le gouvernement présenté comme faible de Sanchez aura tenu beaucoup mieux que bien d'autres en Europe (So long, Gaby) et l'Espagne sera resté un roc européen, le PSOE et le PP étant largement d'accord sur l'essentiel du sujet. En Catalogne un influenceur anti système à droite de Vox et en quête d'immunité obtient plus de sièges que Junts, le parti de Carles Puigdemont qui s’effondre. Ainsi s'achève le "procès"  catalan, dans la tourbe. Le troisième tour au Parlament ne verra sans doute pas le retour triomphal de l'Exilé, mais tout est toujours possible au sud des Pyrénées...

"A la droite de Vox" ? C'est possible, ça ? Un Phalangiste échappé d'un vortex temporel ?

Parution ce jour de la fameuse Loi d'Aministie au Journal officiel espagnol. Puigdemont va enfin pouvoir rentrer au pays, en mode Napoléon au Golfe-Juan... Et le troisième tour des élections catalanes avoir enfin lieu, puisque c'était un secret de Polichinelle que ce préalable avait été courtoisement accordé par Sanchez à son loyal et fidèle allié de Junts. Les choses bougent déjà rapidement à Barcelone puisque la présidence du parlement est allée à.. Junts, malgré ses résultats électoraux en forte baisse, la gauche catalane ayant finalement préféré Puigdemont au PSC, malgré leur amitié affichée et leur proximité idéologique.

Pourquoi avoir choisi un parti de droite aussi rance que Junts après avoir marché la main dans la main du PSC ? On se dit qu'un pacte secret a été signé concernant l'exécutif et que l'on n'est pas encore au bout de nos surprises. Une déconvenue pour Sanchez au moment où son allié Sumar est en danger d'implosion après un désastre électoral aux Européennes, similaire à celui de Podemos. Première vice présidente du Gouvernement et dirigeante emblématique de Sumar  vient de quitter brusquement la direction de qui reste un simple cartel électoral. Bref, malgré sa vista, la législature de Sanchez, toujours plus cerné par les affaires, n'est finalement pas un fleuve si tranquille que cela.

Il y a une éclipse actuelle du fait du flamboiement parisien, mais pas de souci, je fais confiance aux inépuisables capacités de la classe politique espagnole pour rebondir le moment venu. D'ailleurs l'entrée en vigueur de l'Amnistie et donc, enfin, la survenue des troisièmes tours catalans  séduit avec  certes un ton davantage feutré et donc barcelonais. C'est tout l'arc en ciel finement irisé des combinazione barcelonaises qui se remet en place sous nos yeux ravis et néanmoins ébahis.

Ainsi (prenez un efferalgan) aux Cortes de Madrid nous avons le PSOE, Junts et ERC formant un bloc vertueux, un roc progressiste et altruiste comme on en voit peu.  Mais au Parlament de Catalunya, ERC trahit son vieil allié le PSC (le PSOE local) en faveur de Junts, et voici qu'à l'Ajuntament de Barcelona, ERC trahit cette fois l'allié nationaliste Junts  en faveur du PSC; Trois enceintes, trois ambiances et trois combinaisons différentes et je passe sur les déclarations d'opérette des uns et des autres.

Ultime étape à venir, le troisième tour pour l'élection du Govern catalan (fondé en 1359 par l'évêque de Gérone, grande figure de l'Inquisition), où le petit jeu du qui va poignarder qui bat son plein avec un PP goguenard dans les loges. La présence possible de Puigdemont ajoute une épice supplémentaire au potage, les dés sont en train de rouler.

En toute logique locale, vue la répartition de sièges, le PSC devrait l'emporter (Junts s'effondre et toute la direction d'ERC s’apprête à quitter la vie politique au prochain congrès, épuisée par le Procés et parfois la prison), mais Sanchez pourrait être tenté d'abandonner la Catalogne à l'Exilé, qui lui fait d'ailleurs un chantage parfaitement explicite sur le sujet à Madrid. Au PSOE, Sanchez est le Maître, à Madrid comme à Barcelone. Et puis comme ceci chaque parti aurait son lot, de manière progressiste et altruiste.

Allez, encore un petit coup dans le nez pour la route, c'est tellement bon que cela se sniffe.
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Culture et politique se percutent pour ces législatives anticipées :

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Point d'étape : en moins de 24 h, Édouard Philippe a accusé Emmanuel Macron d’avoir « tué la majorité », Bruno Le Maire a qualifié les conseillers du président de « cloportes » et Gérald Darmanin a décrété qu’il ne resterait pas « ministre un jour de plus » après les législatives (officiellement en cas de défaite, mais bon, fin de bail après les Jeux).  

Comme quoi Macron était bien Jupiter, d'un coup d'un seul il a foudroyé la Macronie.

Un peu de hauteur de vue ce jour sur Inter.
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