Série "Doctor Who"

Making of absolument sensationnel du Spécial 50, l'épisode qui redonne confiance pour la suite des évènements et met déjà idéalement en orbite Twelve et sa Quête de Gallifrey C'est un peu le Skyfall du Docteur, l'affaire. Il aura fallu attendre mais on enfin quelques mots (trop brefs) échangés entre Billie et David.  

Peut-être davantage encore, Star Trek se perpétue par séries dérivées et reboots, tandis que le Docteur poursuit encore et toujours la série initiale, c'est unique. Star Trek a toutefois nettement mieux fonctionné au cinéma ! C'est vrai que le concept du Docteur paraît inépuisable, par la variété sans fin d'histoires très diverses qu'autorise le concept du TARDIS, l'ampleur et la variété du Whoniverse ainsi que le renouvellement perpétuel des Docteurs et des Compagnons, aux personnalités également changeantes. c'est une machinerie infernale digne du Maître.

C'est évidemment ce qui secoue les Whovians actuellement. Mais ce qui m'intéresse surtout c'est de savoir si Moffat va régler toutes les questions laissées en suspens depuis des années, remontant à plusieurs saison (pour Clara, son arc "Impossible Girl" est réglé, même si de manière pas terroche). Qu'est ce que le Silence, qu'est ce qui a fait exploser le TARDIS au départ ?, Quid de la Chambre 11 ou de Trenzilore ? Beaucoup va se jour sur cet épisode, à propos du regard que l'on portera sur la période Eleven toute entière (une escroquerie ou non). Après pour la mort d'Eleven Moffat a promis de l'inédit absolu, mais bon, ses promesses depuis le temps.

Je parie pour un sacrifice, étendu cette fois au TARDIS lui même, afin de sauver l'univers du non respect du point Fixe lié aux évènements e l'Impossible Astronaut (River, le Tésélectat). Restaurer l'équilibre par une Régénération de nature différente, plus ultime. Et puis on oublie tout ce fatras abscons qui m'a pollué trop souvent polluer le plaisir de suivre les aventures de l'épatant Eleven en les rendant trop gratuites et on part en quête de la Gallifrey ressuscitée ,avec Twelve et Clara, mais aussi un fil rouge moins envahissant et inutilement complexe et des loners plus denses (come à l'époque de Ten, quoi).

Formellement  The Time of the Doctor atteint ses objectifs. Tout en réaffirmant la Quête de Gallifrey comme thème central de la période à venir et en respectant la thématique de Noël. il apporte enfin une réponse (valant ce qu'elle vaut, mais tout de même) aux questions posées... en début de saison 5. Attendre trois saisons (trois) pour retomber sur ses pieds reste totalement abusif , mais au moins les comptes sont soldés. Pour tout el reste l'épisode représente essentiellement,  une synthèse, sinon un paroxysme, des tics narratifs que je déteste chez Moffat : la poursuite perpétuelle de l'effet visuel et de la surenchère scénaristique en guise d'intrigue.  Je ne vais pas tout ressasser plus en avant. Il faut vraiment que la nouvelle ère retrouve l'art de la narration, avec des épisodes denses et des arcs cohérents, solides et non invasifs, comme chez RTD ou chez les Docteurs classiques. L'acrobatie gratuite et permanente on n'en peut plus, surtout pour se retrouver coincé et ne trouver comme porte de sortie qu'un piteux "bon, ben ce sont les Seigneurs de Gallifrey qui font miracle et tout s'arrange. C'est magique, enfin, ce genre de stuff, quoi".

Clara est trop passive et il est bien dommage que Rory ne soit pas de la fête. Moffat (qui sur la période aura clairement beaucoup plus fignolé et bossé les scénarios de Sherlock que ceux du Docteur),confirme ainsi in fine que Rory, après son précédent escamotage,  n'est pas un Compagnon, mais le compagnon du Compagnon. C'est injuste et contre-productif au possible. On note toutefois un nouveau personnage secondaire réussi, avec cette plaisante papesse galactique. Moffat ne  réussit que partiellement cette conclusion d'une année faste et du parcours inégal d'Eleven, mais le formidable Matt Smith nous quitte lui sur sans faute, absolument épatant de bout en bout,  bouleversant lors de la Régénération. Un très grand moment, soulignant bien les différences entre un Eleven attachant et finalement très humain et un Ten impérial, shakespearien au moment du grand départ. Qu'il est loin mon scepticisme initial et erroné sur ce grand acteur qu'est Matt Smith, à qui l'on souhaite une future carrière à la hauteur de son talent. Avant de le retrouver pour les 60 ans, of course ! (***)

Le making of

Smith principal atout de sa période, sans aucun doute, mais pas l'unique. Le reste de la distribution a été excellent, et le travail de production irréprochable. La mis en scène s'est trop appuyée sur les effets spéciaux mais on a eu quelques moments de vraie poésie (la nuit étoilée de Van Gogh, le TARDIS incarné...). Et puis la période a tout de même eu son lot de loners réussis, voire une poignée d'exceptionnels (bon, le fil rouge global ou celui des Pond, bon...). Eleven, le Docteur le plus humain qui fut (jusque dans ses failles) reste une bonne idée en soit, même si cela a fatalement créé un trou d'air après le flamboyant Ten, qui fut l'exact contraire, ou peu s'en faut. C'était passionnant de comparer leurs adieux, Eleven fataliste, qui se fait une raison et sait laisser filer, Ten qui combat jusqu'au dernier souffle, seul face au Destin. Quand j'aurai le temps je me ferai un marathon Eleven, je pense que j'apprécierai davantage la période. Moffat a inventé la série qu'il ne faut pas voir, mais revoir.

Cela va être intéressant de comparer cet excellent travail amateur à l'officiel, parce que la BBC s'est vraiment plantée dans ses récents génériques. Le dernier en date est vraiment épouvantable, à mon sens (saison 7 moderne)