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Série "Doctor Who"

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Message  Estuaire44 Mar 19 Nov 2019 - 23:02

Superbe ! C'est quand ils veulent pour un épisode musical !

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Message  Dearesttara Ven 22 Nov 2019 - 17:08

HOLY SHIT !!! OK, ce n'est qu'une rumeur, et j'y crois pas des masses. Mais c'est justement tellement gros que même Moffat n'y aurait pas pensé !
https://www.facebook.com/DoctorWhoPage1963/photos/a.621661394548686/2488464034535070/?type=3&theater
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Message  Estuaire44 Ven 22 Nov 2019 - 17:50

Honnêtement je suis très content de l'arrivée d'un Docteur féminin, mais après toute une saison où l'on n'a fait que parler de cela, j'aimerais bien que l'on s'extraie des thématiques de genres pour retrouver le goût des bonnes histoires. Le premier trailer de la saison est annoncé pour demain, on verra bien.
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Message  Estuaire44 Sam 23 Nov 2019 - 16:30

Pas mal du tout ! A confirmer !

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Message  Dearesttara Dim 24 Nov 2019 - 4:00

Allez, je reprends mon visionnage de la série classique.

Doctor Who, Sérial 10 (2.04-2.09) : The Dalek Invasion of Earth
Part 1 : World's End


Après l'excellente aventure façon "Chérie j'ai rétréci les gosses", on en revient à l'inusable ficelle post-apo, certes plus fraîche en 1964 qu'en 2019. Force est de constater que l'introduction de ce nouveau sérial n'est pas des plus efficaces, Terry Nation délayant sur 25 minutes une présentation qui aurait pu être condensée en 10. Malgré une magistrale 1re minute (voyant un humain casqué se noyer volontairement dans la Tamise près d'une inscription "prière de ne pas jeter de corps dans la rivière"), la majeure partie de l'épisode voit Ian, Barbara, le Docteur, et 2-3 survivants tourner en rond dans des décors vides, tandis que Susan parvient à se casser la cheville et à faire tomber le Thames Bridge sur le TARDIS (faut bien que chaque perso est un don, le sien est de sombrer toujours dans la bouletitude la plus totale). Le cliffhanger est efficace, mais le titre du serial l'avait cramé. Cela dit, je ne crois pas avoir déjà vu des Daleks émerger lentement de l'eau dans DW Moderne, dommage car l'effet est garanti. (**)
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Message  Dearesttara Lun 25 Nov 2019 - 2:15

The Dalek Invasion of Earth
2.05, 
Part 2 : The Daleks


Heureusement, Nation passe assez rapidement à l'action, mais le résultat sur les deux fronts demeure inégal. Il ne se passe pas grand-chose chez les Résistants jusqu'à ce qu'ils décident de se magner le cul et d'aller bombarder les Daleks à coup de bombes Conforama, en jurant sur leurs grands dieux qu'ils vont atomiser les salières à roulette ayant conquis le monde (les tomates tueuses ne font pas si nanar finalement). On adore la persistance des scénaristes à ne jamais essayer de faire semblant avec Susan, qui ne sert qu'à se plaindre de ses petits petons qui ont bobo. L'échec certes pas imprévisible de l'attaque apporte enfin une dramatisation au sein d'une Résistance assez terne.

Les Daleks ont certes répété trop de fois leur numéro, et le DW Moderne n'a pas pu y faire grand-chose, mais en elles-mêmes, ses voix froides servant d'armures sans expression procurent toujours la même sensation de frisson. On remarque que les Daleks classiques utilisent davantage l'intelligence stratégique que les rayons de la mortquitue dégainés tout de suite dans DW Moderne. Le coup de la cellule à clé, qui n'aurait pas dépareillé dans Jeux de Chapeau melon, et leurs multiples précautions (faisant capoter la couverture des résistants infiltrés) sont des trouvailles fines qui manquent chez DW Moderne (qui compense certes par une mise en scène plus dynamique et budgétée). Bon, on a quand même droit à un massacre final parce que bon, les masturbations cérébrales, ça va bien deux minutes. Le cliffhanger est une nouvelle fois mémorable (Le Docteur sur le point d'être "Dalekisé"), électrisant un épisode plus relevé que le pâlot épisode précédent (***)
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Message  Estuaire44 Lun 25 Nov 2019 - 5:48

J'ai davantage apprécié la Partie 1; Certes, elle souffre d'un trop grand déséquilibre entre les duos féminin  et masculin. Non seulement en Damsell in distress, Susan accomplit réellement des prouesses (elle en devient touchante), mais aussi elle contraint Barbara à se cantonner dans celui d'infirmière. La paranoïa et le mystère installés auraient également été plus prégnants si les très efficaces scènes en extérieures (très en mode cinéma post apo de l'époque) avaient été plus nombreuses. L'abondance de décors intérieurs et les contraintes de tournage viennent atténuer l'effet.

Mais néanmoins une vraie angoisse se fait jour, sans effectivement plus sensible pour les Anglais de l'époque, avec l'insertion de quelques détails comme la centrale de Battersea dépourvue de deux de ses quatre cheminées. C'est amusant de voir cette vision de ce qui devenu un quartier très bobo de Londres aujourd'hui. La présence de "proto-cybermen" vient accroître le péril, en attendant l'apparition en effet réussie du Dalek. Hasard ou coïncidence la centrale de Battersea (et ses quatre cheminées)forme le QG des Cybermen d'Age of Steel, dans le Londres cette fois alternatif découvert par Rose et Ten. j'ai aussi bien aimé l'emblématique soucoupe Dalek, dont la série moderne a conservé le design quasi intact.

La codirection des évènements par le Doc et Ian illustre bien la spécificité de cette époque de la série classique et leur dialogue autour de l'énigme constitue sans doute le pic émotionnel de l'épisode, avec un Docteur curieux de ce qu'il se passe, en éternel touriste du Temps et de l'Espace, face à un ian saisi d'effroi face à ce qui a pu advenir à sa vile. Le côté post-apo est très classique en soi, mais intervient suffisamment vite pour que l'enjeu ne soit pas simplement l'accès au TARDIS, une nouvelle fois coupé. Globalement j'ai bien aimé que l'arc prenne le temps d'installer une ambiance (même si évidemment on est loin du rythme de la série moderne), et l'ironie voyant Ian et Barbara enfin regagner Londres, mais pas à la bonne époque, est bien trouvée. (***)
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Message  Estuaire44 Lun 25 Nov 2019 - 21:29

La partie 2 poursuit logiquement la découverte du Londres Dalek, avec la résistance et l'historique de l'invasion. Celle-ci s'appuie sur le système de vagues successives de fléaux constituant une approche en soi classique du genre (Le Long hiver, la cinquième vague). Tout comme pour les extérieurs déserts de la partie 1 la SF de la série s'appuie sur des fondements pas forcément originaux, mais sur lesquels nation parvient habilement à déjà greffer plusieurs thématiques très DW  : le parallèle entre Daleks et Nazis (particulièrement poussé ici), des Cybermen clefs en main, hormis pour le nom lui-même où le Docteur posé en intelligence supérieure.

J'aime bien que l'envie permanente d'épater la galerie du Doc le fasse négliger le piège, c'est superbement ironique et la série se sent déjà forte pour ainsi installer une faiblesse chez son protagoniste (imagine-t-on qu'une pareille mésaventure puisse advenir à Thirteen ?). En soi très classique également la résistance vaut surtout par la réhabilitation des personnages féminins, qui font réellement tourner la baraque, tandis que les mâles se soûlent de paroles et d'exploits imaginaires. Le pic de ce revigorant mouvement survient quand Barb et même Susan participent à l'attaque, tandis que Ian se voit réduit au rôle de confident de One, comme tant de Compagnons à venir. >Dommage que l'épisode souffre de l'absence quasi totale de scènes extérieures, le grand atout de cet arc demeurent les scènes de Londres. (***)
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Message  Dearesttara Mar 26 Nov 2019 - 1:58

The Dalek Invasion of Earth
2.06, 
Part 3 : Day of Reckoning

Ah, ça commence à chauffer ! Avec cet épisode, l'action commence à pulser vraiment. Tout à sa métaphore Dalek/Nazi, Nation se réfrène étonnamment peu pour un programme pour enfants. Le massacre d'entrée (certes assourdi par un budget si maigre que la mise en scène se montre trop pauvre pour vraiment décrire l'événement) ou la terrible exécution froide de Baker en milieu d'épisode sont d'une violence étonnante, même en regard des futurs standards de la série moderne. Bon, je suis un peu plus réservé sur l'opération suicide du scientifique, qui m'a semblé un peu too much, mais le post-apo a il est vrai tendance à déranger le cerveau des survivants. On remarque que les Daleks sur Terre restent mutiques, se contentant de canarder à vue, la déshumanisation à l'état pur, tandis que ceux dans le vaisseau n'ont que l'extermination a la bouche (on attend l'officialisation de leur cri de guerre sous peu). Proposer des ennemis aussi massifs et 1er degré alors qu'un programme comme Chapeau melon va bientôt basculer dans la fantaisie aux abords de la 4e saison, montre s'il en est besoin que Doctor Who ne craignait pas d'effrayer son public, y compris adulte.


Quelques scènes mémorables parsèment l'épisode comme la course désespérée dans Londres face à des Daleks sans nombre. Il faut souligner la musique de Ron Grainer, étonnamment moderne pour l'époque. Les percussions déchaînées et les stridences du clavier électronique n'auraient pas dépareillé dans une série d'aujourd'hui. Si le front Ian est momentanément laissé de côté le temps d'arriver à leur destination, c'est au profit d'une Susan certes toujours navrante, mais on lui doit au moins la scène la plus hilarante depuis le début de la saison avec le Docteur lui lançant une joyeuse vacherie. L'espièglerie du Docteur commence à percer, ses incarnations futures sauront s'en souvenir. La variété des effets de la série fascine toujours autant, le cliffhanger, digne d'un suspense d'Hitchcock est d'une simplicité diabolique. (****)
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Message  Estuaire44 Mer 27 Nov 2019 - 5:22

Day of Reckoning apporte à l’arc ce qui lui manquait pour pleinement se mettre en orbite : de l’action et des extérieurs de Londres.  L’action passe par un spectaculaire affrontement (selon les normes de l’époque) lors de l’attaque de la base Dalek, Le montage est aussi nerveux qu’il est possible et l’on suit avec fluidité une bagarre mettant en scène plusieurs personnages et factions. Le réalisme des morts ajoute beaucoup à l’impact des scènes, on est loin des morts pour de rire des Avengers ! Une surprenante constante de la série depuis le combat préhistorique de son pilote, mais qui contribue à, la rendre aussi regardable par des adultes. Le fait que le Docteur n’y prenne pas part directement n’enlève rien au succès du passage, au contraire cela met en avant le courage des Résistants humains. La rencontre fugitive entre Ian et Barbara apporte une belle émotion..

La mie en valeur de la localisation londonienne atteint ici un sommet, les vues des Daleks devant plusieurs monuments emblématiques de Londres, nous frappent certainement moins que les spectateurs anglais de l’époque mais demeurent impressionnantes, d’autant que l’on y retrouve plusieurs emplacements que l’on retrouvera dans la série moderne,  comme le Parlement, le pont ou la Colonne Nelson, le royal Albert Hall, le Pont de Wesminster, Hyde Park… Ici aussi  la série se démarque de l’Angleterre vide surréaliste des épisodes couleurs des Avengers, nous ne sommes pas au Royaume de l’imaginaire, mais bel et bien dans une ville déjà morte, sur laquelle la destruction promise par les Daleks évoqué le fantôme du Blitz. La course éperdue de l’héroïque Barbara (quel Compagnon!) et de ses alliés dramatise encore les événements, tandis que l’on apprécie qu’ironie d’un Dalek s’adressant à un mannequin en plastique. Après les proto-Cybermen, il ne maquerait plus que l’arc nous installe aussi les Autons !

Alors tout n’est pas parfait. Pour un épisode situé au moins en 2164, quelques éléments futuristes devraient bien subsister, tant à Londres que dans la Résistance, ce qui apporterait un peu de crédibilité à, cette histoire de bombe. On aurait encore davantage aimé le combat si le fameux Exterminate !!!! avait déjà été instauré. On avouera ne pas particulièrement apprécier Jenny, on comprend sans peine qu'elle n'ait finalement pas été retenue pour remplacer Susan, dont le départ comme à s'installer. Nation utilise quelques ficelles de manière un peu trop voyante, comme jouer avec la segmentation des personnages pour accroître l’impression de progression de l’action. Cela nous vaut quelques réussites (le sketch entre Susan et le Docteur) mais aussi un peu de ridicule comme le personnage sorti de nulle part au beau milieu de la soucoupe dalek, bien trop providentiel. Mais, l’épisode reste un grand moment. On comprend sans peine qu’il s’agisse de l’opus ayant réellement popularisé Doctor Who, auprès du public. (****)


Dernière édition par Estuaire44 le Mer 27 Nov 2019 - 6:15, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Mer 27 Nov 2019 - 5:28

A propos du fandom français
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Message  Estuaire44 Mer 27 Nov 2019 - 11:55

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Message  Estuaire44 Mer 27 Nov 2019 - 17:42

New Amsterdam ce soir sur TF1, pour retrouver Freema en blouse blanche.

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Message  Estuaire44 Mer 27 Nov 2019 - 21:34

Eh bien je vais vous dire, je peux très bien comprendre le choix de nos amies les Mary Sue pour le meilleure épisode de la décennie qui s'achève
https://www.themarysue.com/vincent-and-the-doctor/
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Message  Dearesttara Jeu 28 Nov 2019 - 2:16

Plein d'excellentes nouvelles que tu nous donnes là Estuaire ! Je n'avais pas l'intention de regarder New Amsterdam, mais tu m'as donné un argument de poids. Il faut aussi que je vois le docu de Pepperpot Team...

The Dalek Invasion of Earth
2.07, 
Part 4 : The End of Tomorrow

L’épisode a les mêmes qualités que le précédent, par son action incessante, mais Nation sacrifie 2 arcs sur 3, d’où un résultat moins enthousiasmant que le précédent épisode. La vadrouille de David et Susan ne provoque que quelques levers de sourcils, avec cette balade dans les égouts s’appuyant un peu trop sur de gros clichés d’aventure à deux balles et un deus ex machina vraiment pas subtil. Miss Foreman continue d’user notre patience, tandis que Carole Ann Ford ne fait même plus semblant de s’investir et cabotine à qui mieux, mieux. On sent que la quille n’est pas loin. L’évanouissement du Docteur apporte certes le moyen pour le très âgé William Hartnell d’avoir ses vacances, mais le prétexte demeure voyant.

Barbara et Jenny sont réduites à l’acte de présence, mais elles nous valent tout de même la scène surréaliste du camion fauchant le Dalek comme au bowling. Ce n’est pas dans la série moderne qu’elles se seraient débarrassées du Dalek avec autant de désinvolture, mais Nation peut se le permettre, il est l’inventeur, et la scène est assez réjouissante. Après tant de FX de bric-et-broc, l’explosion du camion apporte à la série une de ses 1res FX réussis.

C’est surtout sur le front Ian-Larry que The End of Tomorrow fonctionne le mieux, où le danger ne vient pas forcément des Daleks, mais des inévitables profiteurs humains (toute référence au marché noir de la Seconde Guerre Mondiale n’est pas une coïncidence), Ashton se montre d’une sociopathie inhabituelle pour un humain de la série, tandis que Nation fait coup fourré avec l’entrée du Slyther, qui s’impose comme une des plus effroyables créations de la série par son look Lovecraftien. Le cliffhanger renoue pleinement avec les suspens allumés des serials SF des années 30, ça marche à plein ! (***)
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Message  Estuaire44 Jeu 28 Nov 2019 - 5:59

A son corps défendant The End of Tomorrow (et non The End of Legends of Tomorrow, ouf) doit faire face à ce qui peut advenir de pire à un épisode de Doctor Who : l’absence impromptue du Docteur. Hartnell avait été blessé durant la séquence où One est évacué de la soucoupe, et n’avait pu conclure l’opus précédent (comme toujours diffusé en direct) que grâce à une vraie abnégation professionnelle et était alors convalescent. Nation dut réécrire son scénario en catastrophe et tout le fil autour de Susan et de son amoureux s’en ressent assez clairement, entre  promenade inutile et des péripéties convenues. La mission consiste gratter les quelques minutes nécessaires. Susan fait massivement du Susan, d’autant que Nation se préoccupe surtout de mettre en avant son amoureux, afin de justifier le choix final de la jeune femme. On atteint un étiage avec Susan le laissant solutionner la boite apocalyptique (bien avant le Moment du War Doctor), alors qu’elle est censée être une Dame du Temps. Cela se voit que Gallifrey est encore dans les Limbes, la scène serait impossible avec Lady Romana !

On regrette également le départ du Londres post-apo, que l’on aurait aimé visiter davantage, d’autant que le déplacement en province s’accompagne essentiellement d‘inserts évidents, en lieu et place  des superbes extérieurs. Au crédit de l’opus, ce mouvement permet par contre de compléter le tableau de l’Angleterre sous la férule dalek, avec de nouvelles réminiscences nazies toujours efficaces (terribles scènes d’êtres humains réduits à l’état de bêtes de somme, ou du profiteur cynique). Cela éveille aussi pour son public la peur atavique anglaise d’une invasion de l’île, les Daleks succédant à Hitler, Napoléon ou encore l’Invincible Armada. Mais aussi au plombier polonais : à notre époque de Brexit, on voit qu’il importe d’être constant pour nos amis grands-bretons.

Mais quand le Docteur est absent, les Compagnons répondent à l’appel du devoir ! Même si malheureusement séparés, Ian et Barbara forment malgré tout le moteur du récit. On adore la séquence badass de Barb au volant du camion, même si elle suppose des Daleks moins surpuissants que dans la série moderne (en même temps c’est cohérent avec les Robotmen comparés aux Cybermen). L’attaque de la soucoupe et son effet spécial confirment un budget plus conséquent qu’à l’accoutumée, mais aussi un certain ancrage de la série dans la SF d’alors au cinéma.  Ian se montre de nouveau très à son affaire en homme d’action décidé, un registre là-aussi classique mais solide. On ne dira jamais assez l’importance du duo dans le lancement de la série, il reste dommage que An Adventure in Time and Space l’ait minoré (à mon humble opinion).

L’épisode se montre également agréablement prophétique pour la suite de la série. La mine dalek est ainsi figurée par une carrière,  alors que ce type de décors servira par la suite à représenter nombre de planètes visitées, à commencer par Skaro elle-même (Destiny of the Daleks). En avant-garde  d’une longue lignée, le Slyther devient le premier véritable monstre de la série, les antagonistes ayant été jusqu’ici d’apparence  humanoïde ou robotique (y compris les Daleks). Bon, il fournit un cliffhanger percutant, mais ce n’est pas vraiment le Rôdeur du Village non plus. Mais il est vrai que ses Craignos Monsters finiront pas nuire à la série quand les critères des 80’s auront évolué là-dessus. J’ai bien aimé la vanne sur les alligators dans les égouts. Cette très ancienne légende urbaine avait été mise en avant peu de temps avant le lancement de la série, par un bouquin ayant connu un grand succès aux USA (The World Beneath the City, 1959). A croire que la BBC voulait déjà vendre la série aux States ! Moffat a dû adorer. (***)



New Amsterdam, très honnête série hospitalière, bon, avec tout ce que ce genre charrie. Je ne l'ai évidemment pas du tout agrémentée en imaginant qu'il s'agissait du Dr Jones. Freema est géniale.





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Message  Camarade Totoff Jeu 28 Nov 2019 - 14:39

C'est toujours un plaisir de vous lire, surtout quand je ne connais pas la série. Je découvre tout avec un plaisir de gosse en me laissant guider par vos mots. C'est un régal ! Encore ! Encore !

Concernant New Amsterdam, que je ne regarderai pas étant allergique aux séries hospitalières, je dirai qu'elle doit surtout beaucoup à Ryan Eggold, qui était formidable dans Blacklist. Voilà un rôle qui lui permettra sûrement de (sou)rire un peu plus !
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Message  Estuaire44 Jeu 28 Nov 2019 - 16:24

Merci !

Pour ce que j'en ai vu, il joue un médecin devant restructurer l'hôpital qu'il dirige, dont le mariage part en morceaux et apprenant qu'il est atteint d'un cancer ultra grave.  Sa vie est en péril, même si le Docteur Martha Jones (inexplicablement recrutée sous le pseudonyme de Dr. Lauren Bloom), cheffe du service d'oncologie, en fait une affaire (très) personnelle. Bon courage pour la rigolade !!!
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Message  Dearesttara Jeu 28 Nov 2019 - 18:41

Merci à toi, Camarade ! cheers
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Message  Dearesttara Jeu 28 Nov 2019 - 23:33

The Dalek Invasion of Earth
2.08, 
Part 5 : The Waking Ally

L'épisode s'appuie beaucoup sur son dernier acte, grande révélation du plan démago des Daleks. Avec le recul, leur tentative de transformer la planète en aéronef géant fait pas mal penser à ce qu'ils perpétront dans The Stolen Earth/Journey's End. A croire que les méchants de Doctor Who se sont procurés les VHS des Shadoks : "En essayant continuellement on finit par réussir. Donc plus ça rate, plus on a de chance que ça marche." (ne marche pas si un Gallifreyien se balade aux alentours). Nation continue de broder sur la métaphore nazie, avec cette fois un perturbant portrait des collabo, ou pour être plus exact, de ceux qui deviennent collabo en échange d'un quignon de pain. Les humains auront rarement été aussi assaisonnés dans Doctor Who alors que les Daleks sont à côté.

Malgré une mise en scène trop faible pour vraiment rendre crédible les scènes d'action (l'icônique bataille entre Kirk et le Gorn n'est pas loin), Nation parvient à susciter des moments forts : voir Barbara tenir tête aux Daleks, ou voir le Docteur refuser de prendre une vie en absence de légitime défense introduit son fil le plus fascinant : son équilibre entre sa nature alien et son humanisme. La terrible bataille entre Larry et son frère ajoute une pierre à la violence assourdissante de l'arc, bien plus frappante qu'en série moderne. Par contre, la vision de Susan mettant enfin la main à la pâte est pas mal minorée quand elle est ensuite réduite au rôle de cuisinière (parce que bon 2 personnages féminins forts, ce serait un peu trop pour le spectateur de l'époque).

Plusieurs lenteurs grèvent l'épisode. Les scènes de mine tournent en rond, la démonstration du Docteur est aussi longue qu'inutile et le numéro des Daleks devient trop répétitif. L'arc aurait sans doute gagné à être réduit à 5 épisodes au lieu de 6. Nation ne perd toutefois pas son sens du suspense, se payant un cliffhanger qui compte certainement parmi les plus stressants de tout Doctor Who, le fameux finale de l'Anasazi des X-Files vient tout de suite en tête, une référence de poids. (***)
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Message  Estuaire44 Ven 29 Nov 2019 - 8:35

The Waking Ally vient confirmer que, sur un arc comptant six épisodes, il est bien difficile de ne pas en avoir un en dessous. La séparation de l'équipage du TARDIS se prolonge trop et prive l'histoire de précieuses interactions. De plus, avoir trois segments distincts augmente l'effort d'imagination que l'auteur a à fournir et Nation cède ici à la tentation de la redite. Les péripéties avec les collaborateurs ont déjà été vues, de m^me que les égouts de Londres, ou les diverses confrontations avec les Robotmen. Les péripéties se succèdent sans dissiper l'impression d'un surplace (hormis quand on arrive en vue de la fin), un paradoxe particulièrement nuisible.

Si le segment du Docteur à l'heureuse fortune d'enregistrer le retour d'Hartnell, celui-ci reste encore trop peu mobile et Nation doit se rabattre sur une scène particulièrement mièvre et HS entre Susan et son amoureux. Heureusement conserve de la lucidité et préserve abréger un récit dépourvu de substance en téléportant quasi immédiatement le groupe à proximité de lamine, quasiment comme si le Doc était à bord du TARDIS. On prend, même si le contraste reste évidemment total avec l'éprouvante odyssée de Barb. D'ailleurs on s'amusera de constater à quel point celle-ci apparaît éprouvée dans la mine, face à un Ian tout propret. On croirait Legolas face à ses compagnons d'aventure.

Le segment de ian reste d'ailleurs logiquement le plus prenant, par ses péripéties et par le fait qu'il demeure le plus lié au mystère du complot Dalek. On y retrouve avec plaisir le bon goût des aventures des Sixties. L'étreinte mortelle entre les deux frères compose un moment émotionnel très fort. La découverte de lamine augmente certes le malaise face à l'absence de tout élément technologique, déjà ressenti à Londres et dû aux contraintes budgétaires, mais là encore Nation a la lucidité de tenter de justifier ce manque par les dialogues.

Tout ceci débouche sur un final sauvant largement l'épisode, par son redoutable cliffhanger, mais aussi par la révélation du complot Dalek. The Waking Ally remplit in fine sa mission d'avant dernier opus, en mettant efficacement le final en orbite, par la convergence des personnages et l'instauration d'un vrai suspense. J'ai adoré le délire et la démesure du plan dalek (transformer la Terre en un vaisseau spatial gigantesque), cela apporte une note pour le coup très Dr Who à une SF en soi jusqu'ici très classique. De quoi conserver un bon souvenir, en plus du premier Exterminate des Daleks ! (***)
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Message  Dearesttara Ven 29 Nov 2019 - 10:30

The Dalek Invasion of Earth
2.09, 
Part 6 : Flashpoint

Le paradoxe des aventures en sérials du Doctor Who classique est que si l'aventure peut être bien plus développée que dans la série moderne, sa résolution est plus compliquée car devant boucler dans la durée réglementaire (moins la coda qui relance vers l'aventure suivante) un gros arc. Pris devant l'accélération nécessaire, Nation ne peut éviter pas mal de facilités (le câble providentiel, Ian bloquant la bombe et remontant à la salle de contrôle en deux temps trois mouvements, la chute un peu trop rapide des Daleks). Mais on lui sait gré de se démener pour rendre crédible le tout, l'enchaînement des événements entraînant la défaite des Daleks se montre rapide et implacable. On notera que les Daleks poussent jusqu'au bout la métaphore nazie à base de solution finale, de déportation, et de plusieurs "Exterminate" frénétiques, quitte à surligner le tout. La réunion progressive de l'équipe fonctionne à plein, mais la catharsis des cinq épisodes précédents demeure inaboutie.

Heureusement, la coda de Dalek Invasion of Earth (que l'on doit à David Whittaker, valeureux story editor de l'époque) est l'occasion de se débarrasser du boulet Susan - qui n'aura pas plus brillé dans cet épisode que dans les autres. Whittaker se montre d'une remarquable compréhension du Docteur en faisant de l'adieu à Susan un moment pas dénué de brutalité. L'émotion restera toujours la facette humaine que craint le plus le Docteur. Hartnell l'a fort bien compris d'où un adieu refusant les larmes, d'une retenue tellement anglaise (impossible de ne pas penser à Emma et Steed) dans une magnifique réplique de renoncement. Dans ce lâcher-prise paternel, on pense aussi pas mal à la chanson "Standing" de Giles dans Buffy. Doctor Who introduit un pattern : tous les adieux de Compagnon seront de grands moments d'émotion, souvent amers, dont la force ne sera égalée que par les scènes de Régénération. (***)

The Dalek Invasion of Earth (***) : Malgré un arc un peu trop étiré et une Susan toujours aussi boulet, Terry Nation revient avec succès à la métaphore nazie des Daleks, dans une atmosphère d'horreur, de violence, de SF et de post-apo très bien dosée et rythmée en cliffhangers assassins. Ian & Barbara demeurent 50 ans après toujours les Compagnons les plus actifs qu'aura connu la série, tandis que le Docteur ébauche quelques traits de caractère que l'on retrouvera dans toutes ces incarnations suivantes, y compris dans un superbe adieu, où Doctor Who quitte avec finesse sa 1re ère.
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Message  Estuaire44 Sam 30 Nov 2019 - 10:02

Flashpoint (un titre paradoxalement très DC !) nous vaut une action rondement menée, particulièrement appréciée après les longueurs de l’opus précédent. Evidemment le récit a massivement recours à la relation d’évènements que l’on voit, ce qui conduit à une schématisation certaine, mais Nation ne pouvait faire autrement que d’intégrer les contraintes de production à son script. Un auteur de séries télé n’est pas un écrivain pouvant laisser libre cours à son imagination mais ici le résultat demeure prenant du début à la fin et s’agrémente de plusieurs bonnes idées.

On apprécie ainsi le recours de Barbara à ses connaissances historiques pour improviser l’histoire la plus déstabilisante possible, à base de conjurations et de batailles, un joli morceau de bravoure (même si déjà riche en références américaines !). Barbara aura décidément eu l’occasion de briller de tous ses feux durant cet arc, un véritable atout. Belle tentative également de visionner une scène depuis l’intérieur d’un Dalek, même avec les rudimentaires moyens du bord, tandis que la liesse de la Libération demeure très communicative. On regrettera simplement l’évocation de la Solution finale qui tire le parallèle nazi trop à la ligne et que l’affaire soit finalement résolue... après une erreur de calcul des Daleks !

La réunion de l’équipage apporte déjà une belle émotion, avant que Whittaker ne reprenne la main  pour l’encore plus touchant au-revoir à Susan. Même si la séquence rappelle quelque peu les  adieux de la fin de The Keys of Marinus, elle n’en reste pas moins d’une intensité rare par la qualité du dialogue et le grand numéro d’Hartnell. An adventure in  Space and Time a rendu justice à l’évènement, autant pour l’émotion entre personnages que pour celle entre comédiens (dommage que le départ de Barb et Ian ait été zappé, par contre). On ne peut d’ailleurs que saluer la lucidité et le courage de Carole Ann Ford envers son personnage.

Le départ de Susan préfigure la longue de moments déchirants que deviendront les adieux des Compagnons (in the end, they break my heart, dira Ten), mais frappe déjà en signifiant la fin de l’équipage originel du TARDIS. La première page de la série se tourne, pour en rester à la lutte contre le Nazisme, comme le dira Churchill après El Alamein : “Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est la fin du commencement.”. A l'instar de Moffat bien plus tard avec Twelve, David Whitaker y insère sans doute sa propre émotion, sur le point de lui-même quitter la série. Décidément l’arc se profile bien comme un moment clef dans l’histoire de Doctor Who. (****)

The Dalek Invasion of Earth (****), l’arc a ses défauts, et est sans doute trop long pour son bien. Mais il reste un moment clef dans l’histoire de la série : succès auprès du public, premiers longs extérieurs de qualité, départ de Susan, les Daleks s’imposent an archi ennemis du Docteur et gagnent leur  mot fétiche… Cette vison d’une invasion extra terrestre sait aligner plusieurs scènes fortes et implacables, mais aussi progressivement devenir du Doctor Who après une situation initiale assez classique. La série manifeste une belle ambition d’écriture malgré des moyens techniques et financiers encore risibles et comprend déjà que la SF inclure des sujets  politiques. Avec un coup de cœur particulier pour la vaillante Barbara, capable de vivre son aventure quasi en autonomie, en 1964.


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Message  Dearesttara Dim 1 Déc 2019 - 0:59

Interview très révélatrice et lucide, Carol Ann est souriante mais mine de rien, elle attaque pas mal le problème de son personnage. Je suis tout prêt à croire qu'un rôle plus excentrique et vraiment plus "alien" aurait donné un meilleur acting de sa part, plus en tous cas qu'une "girl next door" assez terne. Vive les épisodes historiques, on est d'accord ! C'est d'ailleurs un point que j'ai apprécié chez Chibnall, dommage que l'écriture n'ait pas suivi...


Doctor Who, Sérial 11 (2.10-2.11) : The Rescue (2 episodes)
Part 1 : The Powerful Enemy



Si Doctor Who est excellent dans les arcs à grand nombre d'épisodes, elle se montre encore meilleure dans les arcs à faible nombre d'épisodes (2), évitant la dispersion et le manque de rythme. The Edge of Destruction (du même auteur) et Planet of Giants l'avaient bien montré, s'imposant comme parmi les meilleurs sérials de la 1re ère par leur rythme implacable. The Powerful Enemy s'impose comme une 1re partie remplie à ras-bord, présentant tant la situation initiale que le début du développement avec efficacité.

La menace introduite par Koquillon (au look d'enfer, les fans de Loup Solitaire penseront immédiatement aux Maîtres des Ténèbres) est rendue palpable à chaque apparition. Le désespoir résigné de Bennett et la fébrilité pas dénuée de courage de Vicki forcent immédiatement l'investissement du spectateur par leur réalisme, même si Maureen O'Brien surjoue quelque peu. On aime particulièrement la vadrouille entre le Doc et Ian, cela fait plaisir de voir First se "décoincer" quelque peu à coup de vannes, y compris à sa propre encontre. Whitaker est cependant habile en laissant planer l'ombre de l'absence de Susan. Sous sa digne réserve, on sent bien que les siestes à répétition et les silences du Docteur montrent encore un grand-père encore sous le traumatisme de la séparation avec sa petite-fille, même si consentie. La retenue très britannique des comédiens ne diminue en aucun cas l'affect.

Christopher Barry tire bon parti du décor et du budget malingres (on s'y est fait), relayant parfaitement un épisode au rythme bien plus élevé que les standards de la série. Suspense et rebondissements s'enchaînent brillamment, jusqu'à un cliffhanger aussi inattendu que magistral, un domaine sur lequel Doctor Who surclasse décidément même les thrillers les plus fantastiques de ces dernières années. (****)


Dernière édition par Dearesttara le Lun 2 Déc 2019 - 1:13, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Dim 1 Déc 2019 - 3:30

Avec The Powerful Ennemy doit gérer l’arrivée d’un nouveau Compagnon, soit une grande première esoi. On apprécie que la série ait dédié un arc, même bref, à l’événement, afin de prendre le taureau par les cornes. De même le nouveau Script Editor Dennis Spooner, bien connu des amateurs des Avengers (et des séries anglaises des années 60 et 70 en général) a la sagesse de laisser les coudées franches à son prédécesseur. Spooner aura le temps de mettre par la suite en avant son goût pour l’humour et la SF, y compris dans les épisodes historiques. Whitaker était évidemment le mieux placé pour gérer la continuité des personnages et leur rencontre avec un nouvelle venue. De fait l’épisode intègre à merveille l’impact des adieux déchirants à Susan et sait installer Vicki plutôt en rupture avec cette dernier (background et apparence différents, personnalité plus vive, relationnel plus affirmé vis-à-vis de Barbara) plutôt que de céder à la tentation d’un clone.Comme quoi Moffat a également eu raison de pleinement intégrer RTD lors de la transition entre leurs ères, au lieu de fièrement couper les ponts. Non, je déconne.

Whitaker parvient également à concilier l’importance du psychologique avec un récit volontiers tonique et riche en péripéties. La série fait également preuve de l’incomparable variété d’histoires qu’elle autorise, passant d’un épisode sur Terre à un autre dans l’Espace, avant de passer à un historique. Pour son tout premier rôle, la jeune Maureen O'Brien fait preuve de naturel et de vivacité, elle tire pleinement parti de cet épisode de bienvenue à Vicki : essai largement transformé. On aime que pour une fois ile Doc connaisse la planète où le TARDIS se "matérialise", au lieu de tout découvrir. On évolue là aussi vers la série que nous connaissons. Le Koquillion se taille la part du lion, avec ce saisissant mélange de mouche et d'humain très à La Mouche noire. Ses nombreuse pointes font aussi quelque peu songer au Gritch d'Hyperion. Cet opus très plaisant débouche sur l'un de ces cliffhangers tonitruants dont la série a le secret, de quoi augurer positivement de la suite. (****)
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Message  Dearesttara Lun 2 Déc 2019 - 1:12

The Rescue
2.11, Part 2 : Desperate Measures


La 2e partie de ce mini-serial commet l'erreur de s'appuyer sur seulement 2 twists, le second étant d'ailleurs un deus ex machina aussi commode que contre-productif. Avant le rebondissement central (certes pas tout à fait imprévisible), Desperate Measures aligne des dialogues interminables et une action totalement immobilisée. Échanger Susan contre Vicki ne paraît pas à première vue un pari gagnant (ni perdant d'ailleurs) pour Doctor Who, tant la nouvelle Compagne se montre irritante de naïveté et influençable par le premier venu. First s'enlise dans des discours paternalistes moyennement enthousiasmants. Koquillon reste un adversaire régalant même une fois son secret révélé, rejoignant la tradition de la série de dépeindre les humains comme une espèce aussi voire plus cruelle que les autres. Sa sortie de piste reste toutefois aussi précipitée qu'indigne. Le deus ex machina surgi de nulle part a également pour défaut de rendre l'aventure de nos héros assez stérile, ne foutant à peu près rien de tout le récit.

Quelques scènes intéressantes parviennent toutefois à surnager. Barbara va peut-être trop vite en besogne, mais la voir dégommer un monstre à bout portant rappelle à quel point le regretté Sydney Newman aimait les femmes badass (pendant ce temps, son autre création, Cathy Gale, électrise tout autant la Grande-Bretagne). L'épisode reste aussi un des rares où le Doc se frite physiquement avec l'ennemi, un événement rarissime, même au sein de la série moderne. Si la scène est brève, on applaudit le valeureux William Hartnell (57 ans !) de mouiller la chemise sans doublure. Enfin, voir Vicki prononcer - certes seulement partiellement - la phrase rituelle des nouveaux passagers du TARDIS "It's bigger on the inside" ne peut que faire sourire d'allégresse tous les Whovians. Fait exceptionnel, The Rescue se termine par un cliffhanger inattendu plongeant immédiatement au serial suivant, histoire d'apporter un vague soupçon de frisson au coeur d'un épisode assez terne. (**)


The Rescue (***) : Brillamment lancé, The Rescue tourne court en 2e partie, délaissant tous les atouts prometteurs du 1er épisode au profit de la découverte laborieuse de la nouvelle Compagne. La très inspirée mise en scène de Christopher Barry rehausse cependant le niveau, tout en confirmant le potentiel d'action de nos héros.
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Message  Estuaire44 Lun 2 Déc 2019 - 19:32

Trailer allongé

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Message  Estuaire44 Lun 2 Déc 2019 - 21:09

Desperate Measures marque un certain ralentissement dans la mise en place jusque là galopante de Vicki. Ici davantage vulnérable, Vicki reste sans doute trop proche de Susan, mais c’est la structure de la série qui impose cela. Série alors avant tout destinée à la jeunesse, Doctor Who a intrinsèquement besoin d’un personnage dans lequel le jeune public puisse se reconnaître et se projeter. Ce ne sera certes pas First, ni même Ian et Barbara, clairement des adultes. La quatrième mousquetaire est dès lors condamnée à rester une femme-enfant. Mais Vicki demeure toutefois un poil plus volontaire que Susan, on apprécie ainsi qu’elle s’avère capable de réellement se mettre en colère contre Barbara, ce dont il n’a jamais été question pour Susan. A sa manière Vicki participe à l’historique de la série, avec sa surprise devant un TARDIS au combien plus grand à l’intérieur, mais aussi en devant le premier Compagnon à qui le Doc demande s’il a envie de le suivre dans les étoiles (ce n’avait nullement été le cas pour Ian et Barb). Un entrée en matière somme toute réussie,  à l’aune de ce qu’est le programme à l’époque, on reste évidemment loin de Rose, Martha ou Clara.

A propos de série pour la jeunesse, on reste une nouvelle fois interloqué par ce que raconte l’épisode, entre meurtre de masse et mort aussi abominable qu’explicite du méchant. On a compris depuis longtemps, que là-dessus il y avait certainement une différence culturelle ente Angleterre et pays latins, mais là c’est un peu ultime, malgré tout. L’épisode, comporte d’autre points forts,  comme le twist étonnamment proche de ce proposera Scoubidou en 1969. Bennett aurait réussi si ces sales gamins ne s’étaient mis sur son chemin ! Hartnell donne une prestation plus tonique qu’à l’accoutumée, se substituant sans trop de peine  à Ian en homme d’action. Belle performance, d’autant que la confrontation avec Bennett a un bon goût Sixties. Le temple alien compose l’un des décors les plus vastes et impressionnant que la série nous ait proposé jusqu’ici, avec une belle sensation d’étrangeté. A défaut de constituer un épisode inoubliable tout ceci suffit à distraire le public. Le seul réel point noir demeure l’apparition bien trop providentielle des deux Aliens, que l’on ne cherche d’ailleurs jamais à expliquer ou justifier. Faut pas rester là, on ferme ! Le joli cliffhanger de la chute du TARDIS compense en partie cette facilité, mais cela reste dommage. (***)

The Rescue (***) Vicki va aussi loin qu'il est alors possible à la série en matière de demoiselle affirmée, c'est à dire deux ou trois petites enjambées plus loin que Susan. Pas grand chose en soi, mais cela va dans la bonne direction. Une impulsion est donnée. L'intrigue compte pas mal de bonnes idées et peut s'appuyer sur de jolis décors et costume, mais la fête est en partie gâchée par un final sombrant dans la facilité, voire la désinvolture.

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Message  Dearesttara Mar 3 Déc 2019 - 0:11

Doctor Who, Serial 12 (2.12-2.15) : The Romans (4 episodes)
Part 1 : The Slave Traders



Cette grandeur qu'était Rome est une période de choix pour Doctor Who, série qui y reviendra plusieurs fois avec succès (The Fires of Pompeii). L'iconoclaste Dennis Spooner s'empare du sujet avec gourmandise, s'autorisant une première partie quasiment dénuée d'action, mais parcouru par un humour gouleyant dont il a le secret.

Plutôt qu'une exploration périlleuse de la nouvelle destination, Spooner rend hommage à la brillance de l'Empire sous la dynastie Julio-Claudienne en en dépeignant ses plaisirs épicuriens (certes seulement réservés aux hautes castes). D'où un timejump initial (rarissime dans Doctor Who) d'abord étonnant mais trouvant vite sa justification. Le premier quart d'heure de l'épisode est sans doute l'un des moments les plus heureux et innocents de la série. On s'amuse de la malice de Barbara, de la fraîcheur lumineuse d'une Vicki débarrassée de ses oripeaux de Demoiselle en détresse, d'un Ian pastichant les orateurs romains arborant fièrement sa (désastreuse) coupe. Mais la palme revient à un Hartnell plus hilarant que jamais en pleine crise d'adolescence. Il est amusant de constater que si First conserve son côté ronchon, il arbore déjà les atours insouciants d'Eleven, l'excitation du danger de Ten (il n'y a que le Docteur pour s'enthousiasmer de se retrouver devant Néron) et le dynamisme de Four. Décidément, First demeure un Docteur trop souvent sous-estimé, il est bien plus que la 1re incarnation.

Cette plage s'évanouit vite quand Spooner descend de l'élyséen otium de nos héros, mais sans transition abrupte, l'auteur ayant habilement préparé le terrain. Le meurtre d'un vieil homme et la description sans fard de l'escalavage romain confirme encore une fois que l'Angleterre de l'époque aurait fait s'évanouir même le Disney d'aujourd'hui devant tant de sauvagerie pour un programme jeunesse. Si la capture de Ian & Barbara se voyait à des kilomètres, On apprécie beaucoup le twist grinçant d'un Docteur ne voyant absolument pas dans quel pétrin il se fourre dans son insouciance. Une intro sans vraiment d'action, mais dont l'équilibre entre humour et drame terrible se révèle parfaitement dosé. (****)
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Message  Estuaire44 Mar 3 Déc 2019 - 5:50

Soutenu par une Verity Lambert désirant tester les diverses potentialités du programme, Spooner introduit son style particulier avec The Slave traders, entremêlant humour et ton pop parfois décomplexé envers l’Histoire. Nous voici déjà en 1965 et les Sixties se montrent volontiers irrévérencieuses envers les productions subitement ringardisées, dont le péplum à la Quo Vadis. Cette verve satirique a connu un immense succès à Broadway et au West End avec le musical  A Funny Thing Happened on the Way to the Forum (1962) ce qui a favorisé une mode également parodique à la télévision. Les Avengers ont exploré cette grandeur qu’était Rome en 1963, en 1966 le Saint affrontera l’Homme qui aimait les lions, un summum sera atteint en 1969 avec la joyeusement délurée  délurée Up Pompeii !

The Romans prend agréablement place dans cette veine, à l’occasion de la première excursion de la série dans la comédie (nous sommes loin du ton des Aztèques ou de la Révolution).! Le récit débute ainsi avec l’excellent gag voyant le dramatique cliffhanger déboucher brusquement sur l’équipage en train de pendre du bon temps dans une villa romaine, on  croirait du Tex Avery (le hiatus sera explicité bien plus tard par les bouquins). Il est aussi très amusant de découvrir l’équipage du TARDIS passer un bon moment à consciencieusement ne rien faire. L’exubérante Vicki remplit son rôle juvénile (déteignant visiblement sur First) en se lassant la première de la quiétude, mais on apprécie particulièrement la complicité entre Ian et Barbara, clairement plus que jamais couple dans l’arrière boutique à la Steed/Emma.

On aime bien comment le duo ne bat pas trop pour suivre Vicki et le Doc à Rome… Des vacances romaines, donc, mais, malgré son ton très léger et ses dialogues humoristiques, l’épisode sait malgré tout développer une véritable intrigue dramatique, et l’Aventure vient vite se rappeler au bon souvenir des tourtereaux. Entre esclavage et meurtre sordide, on est bien toujours dans cette série pour la jeunesse comme on aime. L’équipe de production est la même que pour The Rescue, mais le stocks de la BBC largement pourvus en décors et costumes romains, donne l’impression d’un budget bien plus conséquent. Un cliffhanger une nouvelle fois redoutable s’en vient conclure l’ensemble. Rien ne manque au succès, même pas l'humour involontaire quand l'un des deux esclavagistes s'y reprend à cinq fois pour mettre son glaive au fourreau ! (****)
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