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Série "Suspicion - The Alfred Hitchcock Hour"

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Message  Estuaire44 Mer 30 Sep 2015 - 12:38

The Paragon (1-20, ***)
Date de diffusion : 9 février 1963
Auteur : Alfred Hayes, d’après une histoire de Rebecca West
Réalisateur : Jack Smight

La riche et dynamique Alice Pemberton est persuadée d’incarner la perfection. Sans aucun tact, elle ne cesse d’intervenir dans la vie de ses proches pour qu’ils deviennent à son image tout en  décochant des conseils remplis d’un inconscient mépris. Particulièrement écrasé, son mari observe leurs relations se détourner toujours plus de leur couple, jusqu’à ce la manie d’Alice devienne insupportable à tous. A bout de ressources, après une ultime confrontation n’ayant servi à rien, il se décide d’assassiner Alice.

L’épisode ne comporte guère d’action, mais développe une frappante étude psychologique, animée par l’impressionnant abattage de Joan Fontaine. L’actrice apporte beaucoup de force et de suggestion à ce portrait d’une forte femme, dont la folie se découvre progressivement,  tout en se montrant dérangeante par son originalité. A l’inverse du jeune serial killer en devenir de l’épisode précédent, Alice n’a aucune mauvaise intention, mais son égocentrisme pathologie transmue son altruisme en envahissement toujours plus oppressant. Elle dessine une astucieuse distorsion des vertus traditionnelles de la femme au foyer, à l’interventionnisme dévastateur dans la vie de chacun, avec un manque d’empathie devenant réellement effrayant. A sa manière, l‘opus met en exergue le rôle important tenu par les femmes dans la vie sociale, un thème chère à la grande auteure féministe que fut Rebecca West.

Malgré la qualité de la prestation de la star, l’épisode présente le défaut de trop se centrer sur elle, sans doute parce qu’elle fut si déterminante dans la carrière d’Hitchcock lui-même, lors de ses débuts aux Etats-Unis. Les conséquences du dérèglement d’Alice sur son entourage demeurent principalement exposées à travers leur narration par le mari, dont l’interprète manque d’expressivité. Jusque-là les personnes rencontrées paraissent désagréables, sans que l’on perçoive l’étendue de leur propre souffrance. Le panorama  résulte ainsi déséquilibré, ce qui enlève de sa crédibilité à l’option définitive retenue par le mari. L’artificialité de la conclusion se voit rehaussée par un inutile recours à un simili Fantastique, puis par une information supplémentaire sans grand intérêt apportée par Hitchcock lors de sa conclusion.


On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La nouvelle de Rebacca West ici adaptée est The Salt of the Earth, contenue dans le recueil The Harsh Voice (1935).

Joan Fontaine fut une star de l’Age d’or d’Hollywood. Elle joua un grand rôle dans l’installation réussie d’Alfred Hitchcock à travers les succès de Rebecca (1940) et de Soupçons (1941), pour lequel elle obtint l’Oscar. Son succès allant décroissant au cinéma, elle se tourne comme tant d’autres vers la télévision, à partir des années 60. Elle est la sœur d’Olivia de Havilland, avec qui les relations furent empreintes de rivalité.

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Message  Estuaire44 Ven 2 Oct 2015 - 11:38

I'll Be Judge - I'll Be Jury (1-21, ***)
Date de diffusion : 15 février 1963
Auteur : Lukas Heller, d’après une histoire d’Elizabeth Hely
Réalisateur : James Sheldon

Alors qu'un couple de jeunes mariés est en lune de miel au Mexique, l'épouse est assassinée par un déséquilibré. La police locale a identifié l’assassin. De plus elle est certaine qu'il ne s'agit pas de son premier meurtre, mais manque de preuves pour l'arrêter. Le veuf, Mark, décide alors de faire justice lui-même, mais c’est lui qui périt lors de l’affrontement. La sœur de la défunte et son mari Alex vont monter une arnaque afin d’obtenir les aveux du meurtrier.

La première grande partie de l’opus suscite un réel intérêt. Relative rareté au sein de l’anthologie, la mise en scène bénéfice de jolis extérieurs californiens, rendant ainsi crédible la reconstitution du Mexique. Si le portrait du pays et de ses habitants ne s’affranchit pas de certains clichés (ah, cette taverne et ces sombreros), il paraît néanmoins exempt de cette condescendance imbibant nombre des productions américaines de l’époque. Le scénario ménage habilement le jeu du chat et de la souris entre Mark et l’assassin, avec une progressive élévation de l’intensité dramatique et l’instauration d’un suspense bien présent quant à l’issue des événements. Les acteurs se montrent très convaincants et apportent une indéniable électricité à la confrontation fatale. On apprécie en particulier la solide prestation d’un imposant Peter Graves, ici au sortir de sa période hollywoodienne de seconds rôles de films d’action et abordant cette télévision allant lui apporter la gloire. Il exprime avec talent la colère froide et inexorable animant son personnage.

Toutefois la différence de gabarit entre lui et son antagoniste rend quelque peu gratuit le twist de son soudan trépas, sur les circonstances duquel la réalisation jette d’ailleurs un voile bien pratique. De fait le dernier tiers du récit va se révéler décevant, du fait d’une théâtralisation outrée de nombreuses scènes de l’arnaque, dont celle de la simili pendaison. Cette artificialité se retrouve dans le jeu trop accentué des acteurs et dans un manque de cohérence dans le profil de l’assassin, tueur traqué n’ayant plus rien à perdre et pourtant devenu bien docile. On a aussi  du mal à croire qu’un couple de quidams puisse monter un plan aussi compliqué en aussi peu de temps. Demeure le plaisir d’un récit référencé, même involontairement. Ce portrait d’un tueur de femmes dominé par sa mère évoque de loin Norman Bates et l’arnaque mise en place dans le but de le faire chuter précède les futures machinations orchestrées par Jim Phelps et ses compagnons d’aventure.


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Peter Graves (Mark) est évidemment surtout connu pour le rôle de Jim  Phelps dans Mission Impossible, rôle pour lequel il remporta le Golden Globe en 1971. Il connaît néanmoins une belle carrière au cinéma (La nuit du Chasseur, Airplane !) et à la télévision (Le Virginien, Les Envahisseurs, La croisière s’amuse…).

Ed Nelson (Alex) débuta comme réalisateur, avant de rapidement devenir comédien à part entière dans les années 50. Il participe à un très grand nombre de séries américaines : Bonanza, Laramie, Les Incorruptibles, Le Fugitif, Cannon, Le Sixième Sens, Les Rues de San Francisco, Super Jaimie, Dynastie, Arabesque etc.

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Message  Estuaire44 Sam 3 Oct 2015 - 11:15

Diagnosis: Danger (1-22, ****)
Date de diffusion : 01 mars 1963
Auteur : Roland Kibbee
Réalisateur : Sydney Pollack

Une forme particulièrement pernicieuse de l’anthrax se répand à Los Angeles, amenée depuis le Mexique par un percussionniste de jazz. Mortelle en une journée, la maladie se propage car le bongo du musicien, contenant le bacille, passe de mains en mains. Le LAPD et les autorités sanitaires conjuguent leurs efforts pour résoudre la crise sans créer de panique. Le jeune et iconoclaste Dr. Dana va diriger les opérations, sans se soucier dur respect des procédures, suscitant l’irritation mais aussi le respect de son supérieur.

Initialement produit pour servir de pilote à une série médicale-policière, l’épisode apporte une vraie rupture de ton au sein d’une anthologie pour l’heure essentiellement dédiée à l’adaptation de romans issus de grands auteurs. On y retrouve une narration bien plus similaire à l’ordinaire d’une série télévisée, le scénario relevant dès l’origine d’une cirure télévisuelle et non littéraire. Tout est dédié à l’efficacité et au rythme, même si la description des personnages ne se voit pas dédaignée, comme il se doit dans un pilote. Toute la première partie se voit d’ailleurs consacrée à la mise en place du décor des bureaux sanitaires et de leurs occupants, mais cela demeure heureusement fort rondement mené comparativement à d’autres lancements de séries. Les figures classiques du héros et du supérieur sont installées, mais avec humour et sans caricature facile. Le chef de service s’appuie ainsi sur les procédures, mais davantage par bon sens et expérience que par esprit de routine. Le bouillant héros, interprété avec flamme par Michael parks, doit parfois modérer ses ardeurs pour prendre en compte le facteur psychologique.

Les seconds rôles abondent, souvent pittoresques. Le scenario sait allier à merveille les deux composantes de l’enquête médicale et policière, avec un exposé scientifique solide mais non envahissant, tandis que les péripéties conservent une vraisemblance. Les piques amicales entre policiers et médecin nous valent également des dialogues animés et souvent amusants. Tous demeurent humains dans leur approche du fléau, agissant sans brutalité n’hésitant pas à s’acharner à sauver la vie d’un voyou peu reluisant. Le suspense devient grandissant au fil de la progression de l’équipe jusqu’à un final très tonique, le tout animé par la caméra déjà électrique de Sydney Pollack. Ce pilote très réussi plaira aux amateurs des Avengers comme une version américaine, de Police Surgeon, la série de Ian Hendry, dans sa narration comme dan son environnement. Il s’avère très divertissant de découvrir le matériel et les procédures alors en vigueur, mais aussi un modèle Sixties en diable d’un format médical-policier en vogue aujourd’hui, comme un proto N.I.H. : alertes médicales ou Crossing Jordan.


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Auteur et producteur, Roland Kibbee (Columbo) écrivit cet épisode comme pilote d’une série médicale à suspense, mais le projet ne se concrétisa pas.

Sydney Pollack, le réalisateur de l’épisode, allait devenir une figure majeure du cinéma américain. Il débuta sa carrière avec des mises en scènes remarquées de séries télé (Le Fugitif, Alfred Hitchcock Présente...) avant d'accumuler les succès au cinéma : On achève bien les chevaux (1969), Les Trois Jours du Condor (1975), Tootsie (1982), Out of Africa (1985), La Firme (1993)... Il mena également une carrière d'acteur, apparaissant dans plusieurs films et séries (Frasier, Dingue de toi, Will & Grace, Les Soprano, Entourage...).


Michael Parks (Dr. Dan Dana) est apparu dans de nombreuses séries américianes des années 60 aaux 80. Il mène avec succès une double carrière de chanteur et d’acteur. Toujours actif, il participe à plusieurs films de Tarantino : Kill Bill 1 et 2, : Django Unchained, Boulevard de la Mort.

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Message  Dearesttara Sam 3 Oct 2015 - 15:11

L'iconoclaste Dr. Dana va diriger les opérations, sans se soucier dur respect des procédures, suscitant l’irritation mais aussi le respect de son supérieur.

Ça fait très House MD, ça ! D'ailleurs le mélange médical-policier rappelle la série de mon doc préféré.
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Message  Estuaire44 Sam 3 Oct 2015 - 16:53

Je n'ai pas regardé cette série, mais c'est certainement une excellente référence !
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Message  Estuaire44 Dim 4 Oct 2015 - 17:48

The Lonely Hours (1-23, ****)
Date de diffusion : 8 mars 1963
Auteur : William D. Morgan, d’après un roman de Celia Fremlin
Réalisateur : Jack Smight

Alors que son mari est en voyage d’affaires, Louise Henderson, mère de trois enfants dont un bébé, prend une certaine Vera Brandon comme locataire. D’abord charmante, il s’avère que cette dernière cherche de plus en plus à se substituer à Louise dans on rôle de mère. Troublée, Louise découvre que Vera a eu un enfant mort né et qu’elle a abordé d’autres familles. Avant qu’elle puisse intervenir, Vera la drogue et enlève le bébé.


L’un des grands mérites de The Alfred Hitchcock Hour consiste à nous présenter un intéressant panorama d’ouvres de grands auteurs policiers, notamment anglais. Parmi ces derniers, les femmes tiennent une place importante, même si peu connues en France, car peut-être dissimulées par la grande ombre de la Duchesse de la Mort. L’épisode représente la quintessence de cet aspect de l’anthologie, abordant The Hours Before Dawn, l’un des romans majeurs de Celia Fremlin. Celle-ci fut une grande spécialiste de ce genre éminemment britannique qu’est le roman à sensation, qu’elle contribua à ancrer dans la modernité. Parfaitement retranscrite à l’écran, on y retrouve la même description de l’emprise exercée par le sentiment maternel frustré chez une femme que la douleur accule à la folie froide et au déni du réel.

Le récit revêt la forme d’une particulièrement inquiétante marche vers un enlèvement que le spectateur pressent bien avant Louise. L’éveil progressif de la méfiance de celle-ci ne menace jamais de stopper la machine infernale et ses menées ne servent en définitive qu’à dévoiler par des touches habiles l’idée fixe s’emparant progressivement de Vera. L’angoisse de ce thriller psychologique, dépourvu d’action mais au combien intense, doit aussi beaucoup au talent des deux comédiennes principales, évitant toujours de tomber dans l’emphase. Sans aborder totalement le Fantastique, auquel s’est parfois adonné Celia Fremlin, l’opus dégage une étrangeté contribuant à lui conférer une tonalité de cauchemar éveillé. Il en va ainsi de ce récit entièrement peuplé de femmes, ou de ces poupées filmées avec un réalisme dérangeant figurant les bébés de substitution de Vera. Un épisode singulier, à la confluence de The Alfred Hitchcock Hour et de The Twilight Zone.


On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

A l’initiative de Joan Harrison, productrice de l’anthologie et collaboratrice de longue date d’Alfred Hitchcock, la distribution est exclusivement féminine, un cas unique dans le parcours du Maître du Suspense. Outre des bébés, les seuls hommes apparaissant sont des médecins de l’hôpital, fugacement entraperçus et ne prononçant pas un mot.

Le roman originel de Celia Fremlin s’intitule The Hours Before Dawn (1958). Avec un humour parfois cinglant, mais aussi un authentique sens de l’épouvante, elle y aborde la force de l’instinct maternel. II fut primé par The Mystery Writers of America, importante guilde d’auteurs de romans policiers.

Le motel montré dans l’épisode se compose en fait des bungalows mis à disposition des artistes durant les tournages, par les studios Universal. Hitchcock y résida de temps à autres durant la production de la série.

Gena Rowlands (Louise Henderson) fut l'épouse et la Muse du réalisateur John Cassavetes, avec qui elle réalisa dix films, principalement durant les années 70 et 80. Auparavant elle tint de nombreux rôles à la télévision, jouant aussi bien dans des séries policières que de Western. Elle fut proposée deux fois pour l'Oscar, pour Une femme sous influence (1974) et pour Gloria (1980).

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Message  Estuaire44 Jeu 8 Oct 2015 - 1:09

Panique (The Star Juror, 1-24, ****)
Date de diffusion : 15 mars 1963
Auteur : James Bridges, d’après un roman de Francis Didelot
Réalisateur : Herschel Daugherty

Notable d’une petite ville, le pharmacien George Davies tue une femme sur le coup d’une impulsion.  J.J. jeune marginal  connaissant la victime, est immédiatement soupçonné. Davies est nommé juré lors du procès et, hanté par le remords, va tout faire pour éviter que J.J. ne soit condamné. J.J. est acquitté, mais la vindicte populaire le pousse au suicide, tandis que tous refusent de croire George quand il passe aux aveux.


L’anthologie commet ici une infidélité à ses auteurs anglo-saxons de prédilection, optant pour le français Francis Didelot, soit l’une des plumes les plus prolifiques du Masque. L’adaptation de son œuvre maîtresse, Le septième juré, se montre d’une adamantine fidélité, hormis la nécessaire adéquation technique au système judiciaire américain. Surtout, la férocité du  discours social du roman ne se voit en rien atténuée, ce qui nous vaut un opus poussivement hors normes au sein d’une production 60’s d’un Network comme CBS. Le système judiciaire américain se voit passé à la centrifugeuse, animé par des juges et des policiers pareillement abrutis et considérant leurs préjugés comme autant de preuves en bonne et due forme. Les liaisons dangereuses entre carrières politiques et judiciaires, propres au système américain, sont également pointées du doigt, sans emphase mais fort clairement. La peine de mort est explicitement décrite comme pouvant s’abattre sur des innocents, ce qui n’était pas si fréquent dans les productions de l’époque.

L’intrigue à la bonne idée de réduire au minimum le rituel ultra balisé et coutumier aux séries judicaires, en développant davantage l’environnement que les scènes de tribunal proprement dites. La charge s’élargit d’ailleurs à la population elle-même, nullement épargnée dans ce portrait la montrant prompte au lynchage, tandis que ses plus sombres instincts prennent facilement le dessus. On se situe à proximité du grand classique de La Quatrième Dimension que constitue Les monstres de Mapple Street. Le fait que celui manifestant en définitive le plus d‘humanité soit en fait l’assassin rend la satire sociale particulièrement grinçante, tandis que le refus de croire George induit une conclusion à la cruelle ironie. La mise en scène se montre sobrement efficace et le métier de Dean Jagger apporte une grande crédibilité au récit. Le reste de la distribution se montre plus terne, tandis que le jeune acteur interprétant J.J. surjoue malheureusement en permanence.  


Le roman de Francis Didelot ici adapté est Le septième juré (1958), son œuvre la plus connue. Il  fut également porté au cinéma par Georges Lautner en 1962, avec Bernard Blier dans le rôle principal. Le livre fit aussi l’objet d’un téléfilm diffusé en 2008 sur France 2.

Dean Jagger (George Davies) tint de très nombreux seconds rôles au cinéma (White Christmas, 1954). À la télévision il apparut dans Mr Novak, Bonanza, Kung Fu, Hill Street Blues… En 1957, il incarna le principal personnage d'un film de Science-fiction britannique, X : The Unknown, où l'on retrouve différents comédiens des Avengers (dont Edwin Richfield) et le  réalisateur Peter Hammond, dans un petit rôle. Dean Jagger fit alors scandale en obtenant le renvoi du metteur en scène Joseph Losey, sous prétexte que ce dernier était inscrit sur la fameuse liste noire du sénateur Mccarthy.

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Message  Estuaire44 Ven 9 Oct 2015 - 20:39

Long Silence (The Long Silence, 1-25, ****)
Date de diffusion : 22 mars 1963
Auteur : Charles Beaumont, William D. Gordon, d’après une histoire d’Hilda Lawrence
Réalisateur : Robert Douglas

Ralph Manson a épousé une riche veuve, Nora, uniquement par cupidité. Il détourne 200 000 dollars mais est percé à jour par l’un des deux fils de son épouse, qu’il assassine. Alors qu’il met en scène le suicide par pendaison du jeune homme, il est découvert par Nora, que le choc rend catatonique. Toute en demeurant muette et semi paralysée, Nora simule par la suite l’amnésie, afin d’éviter que son mari ne la tue. Soupçonneux, il finit par décider de passer à l’acte, mais elle est sauvée in extremis par une vaillante infirmière.

L’auteure de romans policiers Hilda Lawrence fut populaire durant les années 40 et 50, notamment pour ses livres malicieux où deux charmantes vieilles dames, situées quelque part entre Miss Marple et les tantes de Mother, apportaient un précieux concours à un rude et viril détective privé. Mark East. On ne trouve pourtant nulle trace de cette atmosphère humoristique au sein de l’opus. Il faut dire que le texte initial, déjà sinistre, se voit sublimé dans l’effroi par Charles Beaumont. Cet écrivain aussi talentueux que particulier, l’une des grandes plumes de La Quatrième Dimension, imprime réellement sa marque au récit, en le saturant de sa trouble fascination pour la mort. Comme dans un supplice figé, Nora demeure tout au long du récit confinée aux lisières du trépas, de par son corps brisé et par la menace représentée par son mari. La parfaite utilisation d’une voix hors champ permet de nous faire ressentir pleinement les pensées et tourments de la muette. Le processus d’identification joue à plein, un précieux atout pour la transposition à l’écran d’un récit d’épouvante. Sans jamais basculer dans le Fantastique, l’abominable incongruité de la situation tend à susciter un Étrange que Beaumont transfigure, avec un art consommé, en cauchemar éveillé.

Le récit génère un suspense toujours plus aigu, tandis que s’intensifie la confrontation entre la lumineuse infirmière et le ténébreux Ralph, autour du corps inerte de la malheureuse, tels des  incarnations antagonistes de sa destinée. La psychologie des personnages évite les poncifs : Ralph apparaît lui-même à la dérive dans une fuite en avant éperdue, davantage que comme un assassin machiavélique de sang froid, ce qui pallie à une faiblesse du scénario le voyant systématiquement échouer dans ses entreprises. Au terme de cet éprouvant voyage immobile au seuil de la mort, le hurlement salvateur poussé par une Nora brisant enfin les murs de sa prison silencieuse revêt une terrible intensité. La mise en scène se montre idéalement oppressante, avec des moments fulgurants (simulacre de pendaison, tentatives de meurtres), avoisinant à la théâtralité du cinéma d’épouvante de Roger Corman, si cher à Beaumont. Elle sert également à la perfection une excellente distribution. Michael Rennie et Phyllis Thaxter sont totalement habités par leurs personnages et la sublime Natalie Trundy apporte une vitalité et une humanité remarquables à celui de l’infirmière, comme une lumière dans la nuit. Un très grand épisode, de quoi regretter qu’il s’agisse de l’unique participation de Charles Beaumont à l’anthologie.


Le court roman d’Hilda Lawrence ici adapté s’intitule Composition for Four Hands (1949). Il a été publié au Masque, sous le titre Jeux de mains, en 1950.

Phyllis Thaxter tint de nombreux rôles de femmes au foyer dans les films de la MGM et de la Warner des années 40 et 50. Atteint de poliomyélite, elle dut quitter les studios, avant de réussir un retour à la télévision durant les 60’s. Elle incarne également Martha Kent dans le film Superman de 1978.

Michael Rennie fut remarqué dès 1936 par son compatriote Alfred Hitchcock, pour son inquiétante et longue silhouette qui lui valut un petit rôle dans Secret Agent. Il accéda à la gloire avec le rôle du l’extra-terrestre Klaatu dans le grand classique de la Science-fiction qu’est Le Jour où la Terre s'arrêta (1951). Rennie effectua également des participations remarquées à de nombreuses séries télévisées. Il fut ainsi le capitaine du Titanic dans le pilote d’Au cœur du Temps et un mémorable adversaire de David Vincent dans Conférence au sommet, unique double épisode des Envahisseurs.

Natalie Trundy fut une jeune vedette dans plusieurs comédies des années 50, avant qu’un accident de la route, survenu peu de temps après le tournage de l’épisode, ne vienne gravement nuire à sa prometteuse carrière. En 1968 elle épousa le producteur Arthur P. Jacobs et tint plusieurs rôles dans ses divers films ou série autour de La planète des singes. Elle dirige la société de production APJAC depuis la mort de son mari, survenue en 1973.

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Message  Estuaire44 Sam 10 Oct 2015 - 13:11

Oscar (An Out for Oscar, 1-26, ***)
Date de diffusion : 5 avril 1963
Auteur : David Goodis, d’après un roman d’Henry Kane
Réalisateur : Bernard Girard

Avec son partenaire Bill, la séduisante Eva tente de plumer le gérant d’un casino du désert des Mojaves, or l’arnaque tourne mal et l’homme est tué. Les complices doivent prestement quitter l’établissement. Mais Eva a jeté son dévolu sur Oscar, employé de banque client du casino. Elle l’épouse et s’installe avec lui à Los Angeles. Bill réapparaît et les deux escrocs vont tenter d’extorquer une forte somme d’argent à l’honnête Oscar, mais celui-ci leur réserve une surprise.

Le scénario apparaît à l’image des écrits d’Henry Kane, prolifique plume du Masque : rondement mené, sans fioritures, mais aussi sans prétentions littéraires. Les personnages se voient décrits avec saveur, mais demeurent de simples poncifs de la série noire : la vile séductrice, le mauvais garçon et le pigeon. Contrairement à plusieurs opus précédents, celui-ci relève uniquement du roman de genre. Cela ne l’empêche pas de se monter particulièrement prenant par ses péripéties impeccablement minutées et l’humour picaresque qui l’anime, jusqu’à un retournement de situation pétillant d’un véritable humour noir en guise de conclusion. Comme à chaque fois qu’un épisode se termine de manière grinçante, en lieu et place d’un happy ending, Hitchcock vient d’ailleurs ajouter une information lors de sa conclusion, renvoyant l’intrigue dans le droit chemin moral.

De ce point de vue l’anthologie résulte décidément bien moins audacieuse que ne le fut La Quatrième Dimension. Outre un joli témoignage sur l’époque, et épisode goguenard vaut également par sa distribution, Henry Silva retrouvant son rôle fétiche de crapule et Larry Storch  exprimant efficacement la double nature d’Oscar. Le clou du spectacle reste toutefois le numéro hilarant de la séduisante Linda Christian en cocotte dessalée et vénale, mais aussi crépitante de vitalité et de rouerie féminine. On apprécie également la brève apparition de deux comédiens sur le point d ‘obtenir leur grand rôle : Alan Napier, futur Alfred de Batman 1966 et David White, prochain Larry White de Ma sorcière bien aimée.

Linda Christian (Eva), actrice d’origine mexicaine, eut une vie itinérante entre Etats-Unis et Espagne. Bien que spécialiste des rôles de femmes fatales, elle reste plus connue pour avoir défrayé la chronique d’Hollywood que pour ses films. Elle fut ainsi l’épouse de Tyrone Power et connut par la suite plusieurs liaisons tumultueuses, notamment avec le courrier automobile espagnol Alfonso de Portago. Linda Christian fut la toute première James Bond Girl, incarnant Valerie Mathis dans le Casino Royale de 1954. Elle est la mère de la chanteuse Romina Power.

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Message  Estuaire44 Sam 10 Oct 2015 - 19:28

Death and the Joyful Woman (1-27, *)
Date de diffusion : 12 avril 1963
Auteur : James Bridges, d’après un roman d’Ellis Peters
Réalisateur : John Bram

Lors d’une soirée donnée pour son anniversaire, un riche propriétaire de vignes chasse son fils et le déshérite, car celui-ci, amoureux d’une simple vigneronne, refuse d’épouser une riche héritière qui conforterait le patrimoine familial. Il tente alors de l’épouser lui-même. Mais cela éveille la colère de sa secrétaire, à qui il avait promis le mariage après 20 ans d’attente. Ulcérée, celle-ci le tue, puis tente d’assassiner le serviteur témoin de la scène, en le jetant dans une cuve se remplissant d’eau.

Ellis Peters est une écrivaine d’une grande richesse, à qui l’on doit notamment les passionnantes enquêtes historico-policières de Frère Cadfael, elles-mêmes superbement adaptées à la télévision par ITV. Malheureusement le roman ici retenu, tel que transparaissant à travers son adaptation, résulte d’un médiocre intérêt. Le scénario se résume à une succession de péripéties passablement grandiloquentes, reliées par un fil ténu. Toute une première moitié du récit se voit ainsi occupée par la confrontation outrée entre le père et le fils, via un duel de boisson tournant vite au mauvais mélodrame. Tout ceci n’aura nulle conséquence par al suite (le fils dessoule même comme apr miracle). La secrétaire ne change de changer de caractère, jusqu’à l’absurde, afin de servir de cheville ouvrière à l’auteur, sans finesse aucune ;

Elle apparaît ainsi portée par sa colère, puis ourdissant de sang froid un second meurtre, avant de sombrer sans raison factuelle dans un désarroi la conduisant à une tentative de suicide. Afin de meubler, on multiplie les scènes de traversées de couloirs et de pièces diverses, jusqu’à satiété.  Les scènes montrant le serviteur assommé dans un cuve se remplissant d’eau suscite un suspense trop mécanique, d’autant que la mise en scène demeure très plate. De plus il n’est pas relayé par une enquête digne de ce nom, la coupable avouant tout d’elle-même. L’histoire aurait pu opposer le père cupide et égoïste à l’altruiste représenté par le shérif, mais celui-ci ne survient que lors des toutes dernières minutes de l’opus. La distribution ne parvient pas à transcender l’absence d’histoire solide. L’unique mérite de l’épisode demeure l’évocation de vignobles californiens déjà prospères durant les années 60 !


On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Le roman originel d’Ellis Peters fut récompensé par l’Edgar Award en 1963. Cette récompense est décernées par l’association des auteurs de romans policiers américains.

Laraine Day (la secrétaire) fut l’une des étoiles de la MGM durant les années 40 et 50. Elle avait déjà tourné avec Hitchcock dans Correspondant 17 (1940). Par la suite elle se tourna vers la télévision, mais ne tourna plus que ponctuellement après les années 60, pour se consacrer à sa famille.


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Message  Estuaire44 Mar 13 Oct 2015 - 7:40

Last Seen Wearing Blue Jeans (1-28, ***)
Date de diffusion : 19 avril 1963
Auteur : Lou Rambeau, d’après un roman d’Amber Dean
Réalisateur : Alan Crosland, Jr.

Une famille anglaise passe des vacances dans l’Arizona. Durant un dîner nocturne, la fille, Lauren, retrouve dormir dans la voiture de ses parents, mais la confond avec celle de deux malfrats. Ceux-ci l’emmènent sans s’en rendre compte au Mexique, où Loren assiste à un meurtre. Dès lors, elle est traquée dans un pays dont elle ignore la langue.  Aux Etats-Unis, es parents font face à l’hostilité du shérif local. Loren va toutefois rencontrer un jeune américain, qui va aider cette aventure à connaître une fin heureuse.


L’amateur des séries anglaises des années 60 aura assisté  à bien d’aimables caricatures d’autres pays, à commencer par la France. C’est donc avec amusement que l’on découvre nos amis Britanniques bénéficier ici du même traitement, avec ces parents archétypaux, à l'accent caricatural et tenant à savourer une cup of tea dans cet établissement perdu au fin fond de l’Arizona. A leurs côtés, la juvénile Loren incarne toute une autre génération (épatante Katherine Crawford), déjà portée par le Swinging London. Cela nous vaut quelques scènes de comédie, notamment quand son compagnon d’aventures apprend à Karen comment se faire passer pour une Américaine, afin de pouvoir retraverser la frontière (dont le sympathique douanier jouera d’ailleurs un rôle clé dans la résolution de la situation).

Mais l’épisode sait aller au-delà d’une charmante romance juvénile et d’une comédie liée aux relations entre Mother England et son ancienne colonie (avec une  légère saveur d’Amicalement vôtre à rebours). En effet l’odyssée de Loren au Mexique revêt des aspects d’intense thriller paranoïaque. On ressent pleinement son désarroi et sa panique en cette terre étrangère ou personne ne la comprend et où elle ne dispose d’aucun point de repère. Le récit sait faite la part des choses entre son trouble et le monde réel, tout en introduisant quelques personnages mexicains bienveillants, pour parer à toute accusation de xénophobie. On regrettera toutefois un certain abus en coïncidence, tant pour installer la situation que pour la résoudre.


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Anna Lee (La mère), d’origine anglaise, fut une figure du Hollywood d’avant-guerre apparaissant dans Les mines du roi Salomon (1937), Qu'elle était verte ma vallée (1941), Fort Apache (1948)... Elle participa activement aux premiers pas de la télévision, notamment à travers les anthologies des années 50. Elle est également la petite fille de Sir Arthur Conan Doyle.

Katherine Crawford (Loren) a connu une carrière limite aux années 60 et 70 et exclusivement dédiée à la télévision (Le Virginien, L’homme de fer, Opération Vol...). En 1965 elle épouse Frank Price, l’un des grands dirigeants de CBS, puis d’Universal.
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Message  Estuaire44 Mar 13 Oct 2015 - 21:59

The Dark Pool (1-29, ***)
Date de diffusion : 03 mai 1963
Auteur : William D. Gordon, d’après une histoire d’Alec Coppel
Réalisateur : Jack Smight

Un couple très aisé adopte un orphelin. L’épouse, Dianne, connaît des problèmes récurrents d’alcoolisme et, tandis qu’elle est partie boire un verre, l’enfant se noie dans la piscine. Brisée mais absoute par la justice, Dianne reçoit la visite de Consuela, mère du petit garçon. Celle-ci fait chanter Dianne en menaçant de révéler la vérité à son mari à propos de la boisson. Dianne doit la laisser s’infiltrer dans la vie du couple. En fait  Consuela  projette de d’achever de faire sombrer Dianne dans l’alcoolisme en exacerbant  ses remords, afin de lui ravir son fortuné mari.

Le romancier et dramaturge australien Alec Coppel a souvent plongé ses personnages, eux-mêmes sujets à faiblesse, dans des mécaniques infernales les menaçant d’une catastrophe jusqu’au bout du suspense. Sur un mode humoristique, cette approche a pu être découverte en France dans le film Jo (1971), adaptant l’une de ses pièces. Ce talent pour les intrigues diaboliques a été apprécié de longue date par le Maître du Suspense, d’où une collaboration sur La Main au collet (1955) et Vertigo (1958), mais aussi pour plusieurs épisodes d’Alfred Hitchcock présente. Le scénario du jour présente l’intérêt de parfaitement s’insérer dans les thématiques de Coppel, dont il constitue longtemps une efficace évocation.

Le récit frappe d’emblée l’imagination avec l’effroi de la mort d’un enfant, une scène ne perdant pas en force par ce que son déroulement s’avère suggéré plutôt que montré. Le piège se refermant sur Dianne se montre implacable et l’on ressent une véritable empathie avec cette femme se sentant inexorablement dépouillée de sa vie. L’expressivité de Lois Nettleton apporte beaucoup à l’ensemble, de même que celui de Madlyn Rhue en tourmenteuse vénale et totalement haïssable. On comprend sans peine pourquoi ces deux comédiennes ont connu une très belle carrière à la télévision. L’impression de chute inexorable se voit parfaitement conduite par le scénario, développant concomitamment le complot de Consuela et le naufrage dans l’alcoolisme de Dianne. La mise en scène se montre élégante, mais aussi d’une grande force quand l’héroïne menace de sombrer dans son abime intérieur, avec plusieurs scènes s’accaparant quelques effets avoisinant le Fantastique.

Malheureusement l’opus souffre d’une trop grande proximité avec The Lonely Hours, dont il partage plusieurs thèmes, un mari souvent absent, l’affrontement impitoyable de deux femmes et l’ombre d’un enfant mort. Surtout, le format de cette anthologie grand public diffusée sur un Network, avec son happy ending quasi systématique (à la différence notable de The Twilight Zone), contrecarre visiblement les menées de Coppel.  La conclusion heureuse apparaît bien théâtrale, on se demande d’ailleurs bien pourquoi Dianne n’est pas allée plus tôt vérifier les dires de Consuela à l’orphelinat. Le final à tout pour faire pleurer dans les chaumières, tandis que le récit moralisateur sur les ravages, avérés, de l’alcool résulte pesamment didactique.


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Lois Nettleton (Dianne Castillejo) Lois Nettleton (1927-2008) mena une active carrière au théâtre comme à la télévision, ce qui lui valut de remporter deux Emmy Awards. Elle participe à Decoy, La Quatrième Dimension Le Fugitif, Bonanza, Cannon, Hawaii Police d'État, Kung-Fu, Les Rues de San-Francisco, Le Caméléon... Figure de Broadway, elle est membre à vie de l’Actors Studio.


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Message  Estuaire44 Mer 14 Oct 2015 - 4:08

Dear Uncle George (1-30, ***)
Date de diffusion : 10 mai 1963
Auteur : James Bridges, Richard Levinson et William Link
Réalisateur : Joseph M. Newman

Sous le pseudonyme d’Oncle George,  John Chambers répond au courrier du cœur d’un important journal. Une lettre l’informe lui apprend fortuitement que sa femme le trompe. Il assassine celle-ci et organise un complot afin d’incriminer celui qu’il estime être l’amant. Mais un pittoresque inspecteur de police, le faussement effacé Lt. Wolfson, se méfie. Chambers découvre que le véritable amant de sa femme est son ^propre patron. Il tente de réorganiser les choses pour que celui-ci soit accusé, mais ce faisant commet une erreur permettant au policier de le démasquer.

Pour l’amateur de séries policière, l’opus présentera le grand intérêt de montrer comment le duo Richard Levinson & William Link portait en lui de logue date le projet de Columbo. En effet, de manière aussi frappante qu’amusante, on retrouve déjà ici nombre d’éléments constitutifs de ce programme. Toute une importante première partie du récit se voit ainsi consacrée à relater par le détail l’identité et les motivations de l’assassin, ainsi que le déroulement du crime. Par la suite on retrouve le  chat du jeu et de la souris entre le coupable et un inspecteur de policier patelin et faussement débonnaire, aimant à évoquer sa femme que l’on ne voit jamais (une conversation téléphonique a lieu). L’épisode se conclue par un échec et mat retentissant, l’assassin trop confiant se voyant indubitablement découvert.

Lou Jacobi apporte un amusant pittoresque au Lt. Wolfson, tandis que Gene Barry manifeste cette alliage d’élégance, d’humour et de présence physique faisant de lui un acteur souvent intéressant.  Sa présence renforce d’ailleurs le parallèle avec Columbo, car il interprètera pareillement un mari assassin de son épouse lors du pilote de cette série. Toutefois, des divergences existent entre ce proto Columbo et le définitif, correspondant à autant de faiblesses de l’épisode. Ainsi Chambers agit par impulsions successives et une quasi constante improvisation (également lors du crime), ce qui minore la dimension du duel d’intellect avec Wolfson. Le récit se centre également trop sur le criminel et ne laisse pas assez d’espace au policier, tout en développant une intrigue demeurant peu élaborée en comparaison de celles de la série de Peter Falk.  


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Gene Barry (John Chambers) se fit connaître au cinéma dans des rôles d’hommes d’action The Atomic City (1952), The War of The Worlds (1953)... A partir des années 60, il s’oriente vers la télévision, où il connaît plusieurs succès : Bat Masterson, L’homme à la Rolls (Golden globe en 1965), Les règles du jeu, L’Aventurier...


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Message  Estuaire44 Mer 14 Oct 2015 - 7:40

Run for Doom (1-31, ****)
Date de diffusion : 17 mai 1963
Auteur : James : Bridges, d’après un roman d’Henry Kane
Réalisateur : Bernard Girard

Le jeune docteur Don Reed tombe éperdument amoureux de Nicki, une sublime chanteuse de jazz. Malgré des mises en garde l’avertissant du naufrage des trois précédents mariages de la belle, il décide de l’épouser. Or Nicki se révèle vénale, uniquement intéressée par l’argent de Reed, tout en se montrant rapidement infidèle. Comme prévu, le mariage tourne à la catastrophe, mais la haine s’étant installée entre les époux va connaître des développements insoupçonnés.

De manière tout à fait inattendue et réussie, l’épisode renoue avec al formule du récit à chute, abandonnée pour l’essentiel depuis le passage au format  long, caractérisant The Alfred Hitchcock Hour vis-à-vis d’Alfred Hitchcock présente. La présente anthologie avait en effet jusqu’ici privilégié des histoires ordonnancées de manière plus classique. La seconde partie de l’opus installe ainsi un final particulièrement grinçant, où, à travers plusieurs twists percutants, le trio (le mari, la femme, l’amant) parvient à faire son malheur, le tout empreint d’un humour agréablement grinçant. On y retrouve le métier de cet auteur prolifique et imaginatif que fut Henry Kane, l’un des grands habitués de la Série noire.

Reste à gérer la longueur, et il est vrai que toute la première partie se se contente d’aligner une bluette assez inoffensive, brodant sur les clichés afférents à la femme fatale. Mais la difficulté se voit contournée par le recours au jazz, imbibant ce qui constitue dès lors un épisode devenu semi musical. Le fait d’avoir à gratter quelques minutes produit même des effets bénéfiques, psoque cela nous permet d’écouter quasiment in extenso de superbes standards de jazz, interprétés avec un indéniable  talent par Diana Dors. Par sa sensualité brute et sa présence à l’écran,  l’actrice représente au autre atout  de l’opus, crevant littéralement l’écran, au-delà d’un portait finalement assez convenu de la femme de mauvaise vie. John Gavin percute moins mais joue de manière suffisamment juste pour ne pas réellement grever son personnage.

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Le trio de jazz vu à l’image ne comporte aucun percussionniste, mais l’on entend pourtant des tambours.

Diana Dors interprète deux standards de jazz : Just One Of Those Things, de Cole Porter (1935) et How Long Has This Been Going On ?, de Gorge et Ira Gershwin (1928). La chanteuse du cabaret (Cathie Taylor), en interprète un troisième Baby, Won't You Please Come Home, de Charles Warfield et Clarence Williams (1919).

John Gavin (Dr. Don Reed ) connut un belle carrière de jeune premier au cinéma durant les années 50. Il participe ainsi à Psychose (1960) Il s’oriente ensuite vers la télévision, mais avec des résultats mitigés le faisant revenir au grand écran. Il devint le OSS 117 d’André Hunebelle, avant d’être recruté pour incarner James Bond dans Les diamants sont éternels. Un choix devenu caduque avec le retour de Sean Connery. Gavin fut également envisagé pour Live and Let Die, mais la production voulut finalement un acteur anglais et retint Roger Moore. Très proche des Républicains, son ami Ronald Reagan le nomma ambassadeur au Mexique, durant les années 80.

Diana Dors (Nicki) fut le sex-symbol blond du cinéma anglais des années 50, tout en se faisant connaître à l’étranger. Elle joue ainsi on propre rôle dans le Allez France de Robert Dhéry (1964). Les rôles devenant plus rares à partir des années 60, elle se reconvertit avec succès à la télévision, tout en demeurant une figure des films d’épouvante. Elle participe ainsi avec Diana Rigg à Théâtre de sang, en 1973. Elle connut également un grand succès comme chanteuse à Las Vegas.

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Message  Estuaire44 Mer 14 Oct 2015 - 23:54


Death of a Cop (1-32, ***)
Date de diffusion : 24 mai 1963
Auteur : Leigh Brackett
Réalisateur : Joseph M. Newman

Policier vétéran et exemplaire, le détective Paul Reardon a la douleur de perdre son fils, également membre du LPAD .Celui-ci a été exécuté par une bande de voyous à la solde de trafiquants de cocaïne. Afin de procéder leur arrestation, il va mener un combat qui va progressivement l’éloigner du respect de la loi, jusqu’à devoir démissionner, en vain. Il va alors tendre un ultime piège aux assassins de son fils.

On reprochera à l’intrigue de ne pas parvenir à s’extraire de nombreux lieux communs et clichés divers des récits de policiers et de gangsters. La plupart des scènes ici découvertes ont été maintes voies vues ailleurs, autour de personnages interchangeables à volonté : les voyous insolents, les avocats marrons, les trafiquants uniquement intéressés par leur commerce illégal, les policiers blanchis sous le harnais… Rien de nouveau sous le soleil.  Mais la mise en scène sait jouer habilement de cet environnement archétypal pour instaurer toute une ambiance.

Surtout, à ses meilleurs moments, l’épisode parvient à acquérir une dimension supplémentaire grâce à l’éloquent portait psychologique d’un protagoniste en plein désarroi existentiel, incapable de faire face à son sentiment de culpabilité et progressivement broyé par une vendetta l’entrainant toujours plus à la dérive. Si on n’échappe pas à une certaine théâtralité, la remarquable composition de Victor Jury demeure un atout majeur pour l’opus. Ainsi que des dialogues sonnant justes et jamais grandiloquents. La solution ultime lui permettant de conjuguer ses impératifs moraux et sa soif de vengeance ne manque ni de grandeur ni de sens tragique.


On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Victor Jory (Det. Paul Reardon) devint un spécialiste reconnu des rôles de méchants dans le Hollywood d’avant-guerre (Autant en emporte le vent, Le songe d’une nuit d’été...). Il est également remémoré pour le rôle principal de la série policière Manhunt (1956-1961). Il participe par ailleurs à Au nom de la loi, Le Virginien, Banacek, Kung-Fu, 200 dollars plus les frais...

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Fin de la première saison de l'anthologie, une petite pause (loin de l'IDF) et on traitera les deux courtes séries, Sally Lockhart Mysteries et El Ministerio del Tiempo.
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Message  Invité Ven 16 Oct 2015 - 19:54

La présentation et le guide des épisodes de la saison 1 par Estuaire44 sont en ligne! cheers

http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/the-alfred-hitchcock-hour-1962-1965
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Message  Estuaire44 Sam 17 Oct 2015 - 9:58

Merci Steed, c'est imper !
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Message  Estuaire44 Lun 8 Fév 2016 - 20:04

Deuxième saison (1963-1964)

A Home Away from Home (2-01, ***)

Date de diffusion : 27 septembre 1963
Auteur : Robert Bloch
Réalisateur : Herschel Daugherty

Résumé :

La jeune Natalie Rivers rend visite à son oncle le Docteur Norton, directeur d’un asile d’aliénés. Elle n’a jamais eu l’occasion de le rencontrer jusqu’ici. Or Norton, tenant de thérapies ouvertes accordant une semi liberté à ses patients, a été assassiné par Howard Fennick, lui-même ancien médecin devenu totalement psychotique. Avec l’aide des autres fous, ce dernier enferme le personnel et prend la tête de l’établissement, attribuant à chacun de ses complices le rôle d’un des employés. Il se fait passer pour Norton auprès de Natalie, mais celle-ci va progressivement comprendre l’effroyable vérité.

Critique :

Avec Robert Bloch, l’anthologie choisit l'auteur idéal pour débuter sa deuxième saison sous les meilleurs auspices. On sait à quel point ce maître de l’horreur psychologique collabora puissamment à l’œuvre d’Hitchcock (Psychose), y compris dans le cadre d’Alfred Hitchcock présente, pour laquelle il proposa dix scénarios. Le récit se montre effectivement très efficace, plongeant progressivement la jeune Natalie au sein d’un authentique cauchemar éveillé, au fur et à mesure que la réalité consensuelle part en lambeaux et que le piège semble toujours plus inextricable. Certains pittoresques patients évoquant davantage les Excentriques des Avengers que des psychopathes criminels à la Norman Bates, l’intrigue ne sera pas sans évoquer Caméra Meurtre aux amateurs de Chapeau Melon. Voir les fous jouer avec application et dévouement les rôles impartis par Fennick, mais de manière désaxée et imprévisible (y compris un sympathique faux Policeman), suscite un étrange d’abord comique puis de plus en lus inquiétant. La menace s’exacerbe en effet par le huis clos dans laquelle l’héroïne est enfermée, de même que la menaçante présence de Fennick, dont la folie homicide se dévoile concomitamment à la situation.

Alors que le cabotinage outré des comédiens convient idéalement aux seconds rôles, le métier et l’expressivité de Ray Milland apportent un véritable impact à la double nature de Fennick, en apparence logique et cohérent, et en définitive totalement, définitivement fou. Claire Griswold joue de manière classique mais convaincante le rôle classique de la Damoiselle en péril, mais, hélas, son personnage n’est que cela, se limitant aux clichés inhérents au genre. Le récit soufre ici des limitations de son époque, Natalie se débat mais le salut provient en définitive de l’extérieur, tout à fait indépendamment de ses efforts. Le happy-end se veut ironique envers Fennick, mais résulte si soudain qu’il en devient totalement artificiel. L’anthologie continue à connaître bien davantage de difficultés que La Quatrième Dimension à s’affranchir de ce poncif de la fin heureuse. Le scénario souffre de quelques faiblesses, comme Natalie ne cessant de tomber par hasard sur la dépouille dissimulée de Norton, ou une introduction révélant d’emblée le pot aux roses, alors que l’on aurait pu accompagner le regard de Natalie dès le départ, puis découvrir progressivement la réalité. Même s’il aura été traité avec pertinence, le sujet présente comme un air de déjà vu : l’intrigue ressemble souvent à celle du Système du docteur Goudron et du professeur Plume (1845), nouvelle d’Edgar Allan Poe, dont Bloch fut un grand admirateur (même si avant tout l’un des disciples de Lovecraft).

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La nouvelle initiale de Robert Bloch fut publiée en juin 1961 dans la revue Alfred Hitchock's Mystery Magazine. Publiée depuis 1956, ce magazine contient des nouvelles policières ou à suspense souvent signées par les meilleurs auteurs du genre, ainsi que quelques jeux à énigme. Elle ne fut pas formellement reliée à Alfred Hitchcock Presents ou à The Alfred Hitchcock Hour, mais les producteurs de ces anthologies y puisaient régulièrement des textes à adapter.

L’une des patientes, ancienne comédienne, se souvient être partie en tournée avec Fred Karno (1866-1941). Il fut un important impresario et producteur de music hall britannique, notamment dans les domaines du pantomime et du burlesque. Karno reste connu pour avoir découvert de nombreux talents, dont Charlie Chaplin et Stan Laurel (recruté initialement comme doublure du précédent). Une tradition veut qu’il soit l’inventeur du fameux gag de la tarte à la crème.

Ray Milland (Dr. Howard Fennick), acteur et réalisateur gallois, se fit connaître en Grande-Bretagne avant de devenir l’une des étoiles de la Paramount dans le Hollywood des années 40 et 50. Il remporta l’Oscar pour le rôle de l’écrivain alcoolique du film noir Le poison (1945). Face à Grace Kelly, il est également le mari machiavélique de Le crime était presque parfait, d’Alfred Hitchcock (1954).

Claire Griswold (Natalie Rivers) tient ici quasiment le dernier rôle d’une carrière ne s’étant pas étendue au-delà des années 60. En 1958, elle avait épousé le réalisateur Sydney Pollack et se retira pour se dédier à l’éducation de ses enfants. Elle fut retenue par Alfred Hitchcock comme actrice remplaçant Tippi Hedren en cas d’indisponibilité de cette dernière pour le tournage de Pas de printemps pour Marnie (1963).  

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Message  Estuaire44 Mer 10 Fév 2016 - 1:45

Un Charme irrésistible (A Nice Touch, 2-02, **)
Date de diffusion : 4 octobre 1963
Auteur : Mann Rubin
Réalisateur : Joseph Pevney

Résumé :

La star Larry Duke doit son succès à l’agente de casting Janice Brandt. Celle-ci n’a cesser de l’avantager, après qu’il l’ait séduite. Mais le mari alcoolique et violent de Janice refuse le divorce et menace désormais de faire éclater un scandale pouvant ruiner la carrière de Duke. Au cours d’une longue conversation téléphonique, ce dernier va progressivement persuader Janice d’assassiner son mari.

Critique :

L’épisode opte pour un style de narration original au travers de cette conversation téléphonique et l’omniprésence du téléphone, y compris dans les séquences de flashbacks, lui apporte un certain cachet. Malheureusement ce choix aurait nécessité des dialogues percutants ou pétillants et c’est bien là où le bas blesse. On s’ennuie rapidement tant ils se limitent à des clichés convenus autour du poncif du vil séducteur. Les retours en arrière saucissonnent trop l’action, d’autant qu’ils avoisinent parfois le remplissage. Les personnages s’avèrent également caricaturaux, d’autant que, si Anne Baxter se montre très convaincante, l’interprétation du jeune George Segal demeure encore bien rugueuse. La mise en scène apparaît efficace, à défaut de réellement imaginative.

En outre le récit gâche plusieurs opportunités. Il critique ainsi l’arrivisme forcené régnant à Hollywood, mais se centre sur un Luke dépeint comme hors normes, ce qui limite quelque peu l’impact de cette approche. Janice Brandt occupe un poste en vue dans une entreprise, une indépendance bien rarement de mise dans les séries des années 60 (voire 70), mais cette modernité se voit battue en brèche par le portrait d’une femme avant tout émotionnelle et soumise à son amant jusqu’à la caricature. L’opus nous offre une chute, certes pas tout à fait imprévisible, mais néanmoins cinglante et étonnement cynique, mais voici que le commentaire final d’Hitchcock vient ruiner cette effet, ramenant l’anthologie dans le droit chemin comme à chaque fois qu’elle semble dévier d’un happy end ou d’une conclusion morale.  

Anecdotes :

Mann Rubin a écrit le scénario à partir de l’une de ses propres nouvelles, parue dans la revue Alfred Hitchock's Mystery Magazine.

Anne Baxter (Janice Brandt) tint plusieurs rôles marquants après guerre au cinéma, remportant notamment un Oscar pour Le fil du rasoir (1946) et jouant Néfertari, l’épouse du pharaon des Dix Commandements (1956). Hitchcock pensa à elle pour Rebecca (1940), mais la considéra trop jeune pour le rôle titre. Elle participera néanmoins à La loi du silence (1953), puis à Alfred Hitchcock présente. Souvent cantonnée aux seconds rôles dans les productions destinées au grand public, elle gagna une vraie aura comme égérie du cinéma d’auteur américain. A partir des années 60, elle se tourna vers la télévision, interprétant notamment une mémorable Reine des Cosaques dans Batman 1966.

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Message  Estuaire44 Sam 13 Fév 2016 - 22:05

Terror at Northfield (2-03, ***)
Date de diffusion : 11 octobre 1963
Auteur : Leigh Brackett, d’après un roman d’Ellery Queen
Réalisateur : Harvey Hart

Résumé :

Alors qu’il avait disparu depuis un mois, le fils du fermier John Cooley est découvert mort, renversé par un chauffard. Très religieux, Colley identifie la voiture grâce à un bris de phare, ce qu’il prend pour un signe divin l’appelant à châtier le criminel. Or la voiture a récemment plusieurs fois changé de main, ce qui pousse Colley à assassiner les propriétaires successifs pour être certain d’atteindre sa cible. La panique gagne le village au fil des meurtres et la dernière cible de Cooley n’est autre que la bibliothécaire, fiancée du Shérif Pearce menant l’enquête.


Critique :

Epouse du grand écrivain  de Science-fiction Edmond Hamilton, elle même auteure notable de Fantasy et de Romans noirs, Leigh Brackett fut une scénariste souvent talentueuse. Après avoir brillé dans le Western durant les années 60, elle écrivit ainsi le premier jet du script de L’Empire  contre-attaque. On retrouve ici son audace coutumière, car elle n’hésite pas à réécrire largement la nouvelle initiale d’Ellery Queen, avec plusieurs partis pris marqués. Elle opte ainsi pour un polar efficace mais classique, assez dans le sillon tracé par l’anthologie. La panique gagnant les concitoyens, et justifiant pourtant le titre, ne devient ici qu’un élément du décor, n’apparaissant jamais prégnante ou comme le sujet du récit. On tourne ainsi le dos à l’ambition que manifesta La Quatrième Dimension à travers son classique The Monsters Are Due on Maple Street,

Mais le récit n’en demeure pas moins solidement charpenté et insufflant un suspense constant. Contrairement à Queen, Leigh Brackett choisit également de révéler dès le début l’identité de l’assassin ainsi que le pot aux roses de son mobile. Au lieu du Whodunit, elle joue la carte du Thriller autour de l’inévitable Damoiselle en détresse, un pari d’ailleurs gagné par son art du rebondissement et de l’accélération des évènements. Dans les rôles du Shérif et de sa fiancée, Dick York et Jacqueline Scott forment un couple attachant, leur charme permettant aux personnages de devenir plus que des silhouettes. Mais le véritable atout de l’opus réside dans l’intense composition de R. G. Amstrong, renouant avec le rôle de fanatique religieux qu’il incarna souvent dans les Westerns de Sam Peckinpah. Un épisode rythmé et prenant.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La série sur laquelle ironise Hitchcock durant son introduction à propos de montagnards frustres ayant découvert du pétrole sur leurs terres est The Beverly Hillbillies (1962-1971), inédite en France mais grand succès de CBS. The Alfred Hichcock Hour était diffusée sur le network rival NBC.

La nouvelle originelle de Ellery Queen, Terror Town, furt publiée en 1956 dans le prestigieux magazine Argosy (1882-1978).

R. G. Amstrong (John Coley) travailla fut un acteur fétiche de Sam Peckinpah, interprétant souvent des fanatiques religieux dans ses Westerns : Ride the High Country (1962), Major Dundee (1965), Pat Garrett and Billy the Kid (1973). Apparu dans un grand nombre de séries télévisées, il reste  remémoré des amateurs du MillenniuM de Chris Carter (1996-1999), comme le Patriarche du Groupe.

Dick York (Shérif Pearce) reste bien entendu le premier interprète de Darrin Stephens (Jean-Pierre), le mari de Ma Sorcière Bien-Aimée, de 1964 à 1969. Outre quelques petits rôles au cinéma, il apparaît également dans les autres anthologies de l'époque, comme Alfred Hichcock Présente, pour pas moins de six épisodes. Après l'avoir forcé à abandonner Bewitched, ses problèmes récurrents de santé (douleurs au dos, puis emphysème) pénalisèrent gravement sa carrière. Il se limita par la suite à de rares apparitions (Simon et Simon, L'Île Fantastique).

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Message  Estuaire44 Dim 14 Fév 2016 - 7:07

You'll Be the Death of Me (2-04, **)
Date de diffusion : 18 octobre 1963
Auteur : William D. Gordon, d’après un roman d’Anthony Gilbert
Réalisateur : Robert Douglas

Résumé :

De retour de la Guerre de Corée, Arthur, chauffeur de bus dans un petit village, a ramené une épouse indigène, Ce mariage surprise excite la colère de sa petite amie d’avant le conflit, qui ne cesse de le provoquer. Arthur personnage frustre et violent, l’étrangle sur un coup de tête. L’épouse comprend qu’Arthur est l’assassin, ce qui fait qu’il la tue aussi. Il pense alors être à l’abri de la police.  


Critique :

La mise en place de la situation occupe toute la première moitié de l’épisode, un temps beaucoup trop long s’accompagnant de dialogues répétitifs et très cliché entre Arthur et son ancienne fiancée. Malgré quelques jolis extérieurs ruraux, la mise en scène demeure également très statique. Le récit ne trouve véritablement son sujet que lorsqu’un suspense s’instaure autour de l’épouse asiatique et du péril que l’on sent monter autour d’elle, quand elle découvre progressivement la vérité. Mais le personnage est rendu trop caricatural dans ses démarches et son accusation véhémente d’Arthur, comme si elle ne voyait jamais le danger ou s’acharnait à rechercher les ennuis.

Tout cela nuit à la crédibilité de l’ensemble, donc à l’impact de l’intrigue. Histoire de remplir le format long de l’opus, le scénario multiplie les seconds rôles, mais ceux-ci n’interviennent réellement que lors de la chute, d’une simplicité enfantine. Les seuls véritables atouts de You'll Be the Death of Me résident dans une évocation sans fard mais à peine esquissée de la vie dans l’Amérique rurale, et surtout dans la composition intense de Robert Loggia, qui sait rendre tragique son personnage devenu assassin par compulsion plus que par préméditation.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Le générique indique que la nouvelle originale d’Anthony Gilbert a été publiée dans l’Ellery Queen Mystery Magazine, mais le commentaire inséré dans le DVD évoque l’Alfred Hitchock's Mystery Magazine.

Robert Loggia (Arthur) se fit connaître dans les séries Disney, puis avec la série T.H.E. Cat (1966). Il interpréta de nombreux gangsters, au cinéma (L’honneur des Prizzi, Sarface...), comme à la télévision (Les Incorruptibles, Les Sopranos...).

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Message  Estuaire44 Dim 14 Fév 2016 - 15:22

Blood Bargain (2-05, ****)
Date de diffusion : 25 octobre 1963
Auteur : Henry Slesar, d’après l’une de ses nouvelles
Réalisateur : Bernard Girard

Résumé :

Un important bookmaker contracte le tueur professionnel Jim Derry, pour que celui-ci exécute Eddie Breech l’un de ses subordonnés. Celui-ci  l’a escroqué en détournant une partie de la clientèle à son profit. Derry s’aperçoit que Connie, l’épouse d’Eddie, est paralysée des jambes, suite à une violente dispute conjugale. Depuis Derry tente de se racheter et le couple semble vivre un bonheur parfait. Emu et sensible à la grande beauté de Connie, Derry se fait connaître des Breech et va tenter de sauver Eddie. Mais une cruelle désillusion l’attend.

Critique :

Bien que rare au sein de l’anthologie, la figure du tueur à gages reste l’une des figures emblématiques du Film noir. Par ce biais, Henry Slesar a l’habileté d’installer une situation conventionnelle, avant de surprendre le spectateur par contraste, en détournant tous les poncifs. En effet les différents personnages s’avèrent tous avoir une face cachée, divergeant des schémas coutumiers. Le tueur se montre capable de pitié et tombe amoureux de l’épouse de sa victime, le bookmaker est un sympathique père de famille, Breech apparaît comme une sombre crapule ne voie de rédemption et Connie, incarnation de la femme aimante et courageuse, s’avère une boule de haine et de ressentiment, rejoignant in fine le statut de femme fatale, soit l’exact opposé de ce qu’il apparaissait au premier abord. Cette arrière plan psychologique, parfaitement maîtrisé par l’auteur, irrigue l’ensemble du récit par les nombreux rebondissements qu’il suscite, jusqu’à une chute aussi magistrale que cruelle.

Ce moyen astucieux de renouveler un genre extrêmement ritualisé permet de dynamiser une intrigue par ailleurs efficace. L’ensemble s’appuie sur une mise en scène élégante, mettant en valeur l’excellente prestation des comédiens. Le casting très relevé tient en effet toutes ses promesses, Richard Kiley joue avec sobriété et présence physique l’assassin amoureux, tandis que Richard Long apporte une précieuse ambigüité au mari, dont la véritable nature constitue un élément clé du drame. Ils cèdent toutefois le pas à la sublime Anne Francis, sachant parfaitement exprimer la dualité de Connie, dont le visage d’ange dissimule un esprit haineux et retors, impitoyable. Tous parachèvent le succès d’un suspense psychologique de haute volée, avec, pour les amateurs de La Quatrième Dimension, le plaisir supplémentaire de retrouver en couple les protagonistes de deux des opus les plus marquants de cette anthologie, The After Hours et Person or Persons Unknown.

Anecdotes :

Derry est arrêté devant un cinéma, dont on aperçoit le film à l’affiche, il s’agit du Western Six chevaux dans la plaine (1962).

La chanson écoutée au jukebox par Connie et Derry est une version américaine de Domino, un grand succès d’André Claveau en 1950. La chanson est prise par Bing Crosby

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Richard Kiley (Jim Derry) fut avant tout un acteur de scène et une grande figure de Broadway, pour le théâtre comme pour les comédies musicales. Sa superbe voix de baryton lui valut de grand succès, comme lors de la version musicale de Don Quichotte, en 1965 il fut également un grand acteur de voix, réalisant de nombreux commentaires et autres interventions  hors champ. Il apparaît néanmoins régulièrement à la télévision, au cours d’une carrière lui apportant trois  Emmy Awards et deux Golden Globe Awards.

Richard Long (Eddie Breech) reste principalement remémoré pour son rôle récurrent de Jarrod Barkley dans La Grande Vallée (1965-1969). Il joue également dans Bonanza, Maverick, Alfred Hitchcock Présente, La Quatrième Dimension, etc. Richard Long décède prématurément d'un infarctus.

Anne Francis (Connie Breech) ancienne mannequin, fut l'inoubliable Altaira Morbius, vedette féminine d’un grand classique de la Science-Fiction, Planète Interdite (1956). Elle reste également dans les mémoires pour la pétillante Honey West (1965-1966), première série de détective au rôle titre féminin. Elle joua également dans Les Incorruptibles, Des agents très spéciaux, Cannon, La Quatrième Dimension, L’homme de fer, Arabesque, L'Île Fantastique, Vegas, Drôles de Dames, Matlock…

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Message  Estuaire44 Lun 15 Fév 2016 - 0:13

Nothing Ever Happens in Linvale (2-06, ****)
Date de diffusion : 08 novembre 1963
Auteur : Richard Levinson et William Link
Réalisateur : Herschel Daugherty

Résumé :

Dans la paisible bourgade de Linvale, Mme Logan épie son voisin, Harry Jarvis. Celui-ci se laisse visiblement aller, alors que son épouse n’est pas apparue depuis trois jours. Soupçonnant un meurtre, elle fait appel au Shérif Ben Wister. D’abord Sceptique, le Shérif mène une enquête de voisinage et doit bien constater que Mme Jarvis semble bel et bien avoir disparu.  a situation s’aggrave quand Mme Logan l’avertit que Jarvis creuse un grand trou dans son jardin, la nuit venue.  


Critique :

Futur créateurs de Columbo, le duo Richard Levinson / William Link prennent ici de manière amusante le contre-point absolu des futures enquêtes du lieutenant du LAPD. Au lieu d’un crime clairement explicité dès le début du récit, l’épisode  se bâtit sur le doute même qu’un meurtre ait eu lieu. On retrouve toutefois la griffe des auteurs dans leur portrait d’un Shérif légèrement décalé par son affabilité et sa bonhommie, mais acharné et bien plus malin qu’il ne le semble au premier coup d’œil. Surtout les auteurs annoncent brillent déjà par leur penchant pour la satire sociale, profitant des entretiens menés par le Shérif pour brosser le portrait d’un bourgeoise provinciale oisive et dédiée au cancanage.

Le récit souffre toutefois du format long choisi par l’anthologie, car l’accumulation des preuves de la disparition de Mme Jarvis menace de devenir répétitive. Richard Levinson / William Link  compensent toutefois largement cette relative faiblesse par une chute renversante, l’une des plus imprévisibles de l’anthologie et illustrant à merveille leur talent pour les mécaniques astucieuses. Les amateurs du Maître du Suspense s’amuseront par ailleurs des convergences existant entre cette intrigue et celle de Fenêtre sur Cour. L’interprétation se montre remarquable, contribuant  pleinement à l’impact final, de même qu’une mise en scène et une musique alertes.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Phyllis Thaxter (Mme Logan) tint de nombreux rôles de femmes au foyer dans les films de la MGM et de la Warner des années 40 et 50. Atteint de poliomyélite, elle dut quitter les studios, avant de réussir un retour à la télévision durant les 60’s. Elle incarne également Martha Kent dans le film Superman de 1978. Elle participa à six reprises à Alfred Hitchcock présente.

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Message  Estuaire44 Lun 15 Fév 2016 - 16:00

Starring the Defense (2-07, ****)
Date de diffusion : 15 novembre 1963
Auteur : Henry Slesar, d’après l’une de ses nouvelles
Réalisateur : Joseph Pevney

Résumé :

Après un début de carrière prometteur le comédien Miles Crawford vu le succès l'abandonner. Spécialisé dans les rôles d'avocats, il a quitté Hollywood pour embrasser réellement cette carrière. Des années plus tard son fils est poursuivi pour meurtre, à la suite d’une bagarre ayant mal tourné. Tout en s’appuyant sur un spécialiste du pénal, Crawford décide d’assurer lui-même la défense de son fils. Désespéré par l’évolution des débats, lors de sa plaidoirie il a l’idée de reprendre une scène magistrale de l’un de ses anciens films.


Critique :

Après A Nice Touch en début de saison, l’anthologie s’en retourne à Hollywood. Les deux épisodes forment d’ailleurs comme un diptyque sur le thème de la formidable puissance exercée par le cinéma sur l’esprit des hommes. Le premier épisode traitait de l’Usine des rêves de l’intérieur, montrée comme suscitant de terribles ambitions. Ici nous abordons davantage le rapport au public le succès initialement remporté Henry Slesar évite les poncifs mélodramatiques en ne campant pas Crawford en nostalgique éploré. L’homme est en paix avec lui-même et avec ses souvenirs et le récit, le récit d’abordera pas le poncif de la vedette sur le déclin. Mais les effets de la plaidoirie enflammée de Miles Crawford, montre bien comment agit le cinéma, en créant une version idéalisée, ou fantasmée, du réel, à laquelle les spectateurs ne demandent qu’à croire : une pure Magie, aussi illusoire qu’irrésistible. Sur un sujet similaire, on conseillera vivement Moving Pictures, l’un des purs chefs d’œuvre du regretté Terry Pratchett et de son merveilleux Disque-Monde.

L’épilogue sait se montrer suffisamment astucieux pour tirer le meilleur parti de l’effet miroir produit par la remarquable prestation de Richard Basehart, dont la voix envoutante et la conviction conviennent idéalement à l’exercice (le maquillage le vieillissant résulte par contre très visible). L’épisode s’offre même le luxe d’une véhémente condamnation de l’horreur de la peine de mort, une rareté au sein des séries américaines, surtout à cette époque. Mais ces éléments très riches se voient malheureusement concentrés dans l’ultime segment du récit. Jusque là l’épisode revêt la forme d’une intrigue procédurale solide mais classique. On n’échappe dès lors pas aux passages obligés de ce rituel télévisuel, mais les amateurs des Avengers s’amuseront de constater que la séparation des rôles entre les deux avocats rejoint en définitive le système anglais dépeint avec ironie dans le brillant épisode Plaidoirie pour un meurtre, en saison 3.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.
Le juge est incarné par John Zaremba, qui interprète l’également très humain Dr. Raymond Swain d’Au cœur du Temps (1966-1967).

La légendaire Jean Harlow apparaît dans l’album de photos souvenirs de Miles Crawford.

Richard Basehart (Miles Crawford) fut un comédien prolifique (Voyage au fond des mers, 1964-1968) mais sa voix riche et profonde lui valut également de devenir le narrateur de nombreux films et séries. Un mois avant sa mort, il assurait encore les annonces de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Los Angeles.

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Message  Estuaire44 Sam 20 Fév 2016 - 22:30

The Cadaver (2-08, *)
Date de diffusion : 29 novembre 1963
Auteur : James Bridges
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

Dans une faculté de médecine Doc Carroll, un étudiant très doué mais aussi amateur de blagues parfois de mauvais goût, décide de venir en aide à un camarade, Skip. Celui-ci sombre dans l’alcool, jusqu’à menacer la poursuite de ces études. A l’occasion d’Halloween Doc s’empare d’un cadavre destiné aux dissections, afin de faire croire à Skip que celui-ci a tué quelqu’un sous l’empire de la boisson. Il espère que la frayeur ressentie le ramènera dans le droit chemin, mais le canular va avoir des conséquences aussi dramatiques qu’inattendues.


Critique :

Il s’avère particulièrement regrettable que le scénario ne parvienne pas à correctement développer une idée originale pourtant prometteuse. En effet le canular, au lieu de propulser Skip  dans un cauchemar éveillé à la After hours de Martin Scorsese (toutes proportions gardées), ne va donner lieu qu’à un amoncellement de péripéties de mauvais Boulevard. Skip ne cesse d’être mis en danger de découverte du cadavre, jusqu’à la caricature et des concours de circonstances relevant du ridicule. Le scénario autorise également quelques dommageables facilités quant aux conséquences pratiques du démembrement d’un cadavre

Il en va pareillement pour portrait de Skip, dont on ne saisit pas très bien comment il a pu jusque là mener ses études et avoir une activité sportive en étant autant à la dérive (une trentaine de canette  par soirée). De fait la dénonciation moraliste de l’alcoolisme s’en vient régulièrement parasiter et délayer (comme avec Mme Mcnevitt) ce qui aurait du demeurer une farce grinçante de nuit d’Halloween et qui, au total, manque singulièrement d’intensité. La fin paraît également bien précipitée, la recherche d’effet sacrifiant soudain la vraisemblance. Même si Michael Parks réussit quelques effets, l’ensemble de la distribution résulte assez fade, à l’instar de la mise en scène.


Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Michael Parks (Skip Baxter) incarnait déjà le héros de Diagnosis : Danger, en saison 1. Il est apparu dans de nombreuses séries américaines des années 60 aux 80. Il mène avec succès une double carrière de chanteur et d’acteur. Toujours actif, il participe à plusieurs films de Tarantino : Kill Bill 1 et 2, : Django Unchained, Boulevard de la Mort.

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Message  Estuaire44 Dim 21 Fév 2016 - 9:33

The Dividing Wall (2-09, ***)
Date de diffusion : 6 décembre 1963
Auteur : Joel Murcott
Réalisateur : Bernard Girard

Résumé :

Sous couvert d’un garage, une bande de malfrats prépare le vol d’un coffre-fort situé dans un entrepôt et contenant une forte somme d’argent liquide. Après la réussite mouvementée de l’opération, ils ouvrent le coffre dans leur établissement mais découvrent qu’il contient également du Cobalt 60, extrêmement radioactif. Alors que les autorités de sécurité nucléaires lancent une grande chasse à l’homme, ils s’enfuient, laissant la substance contaminer les alentours du garage, Mais l’un d’entre eux est amoureux de la jolie vendeuse de la boutique voisine.

Critique :

Tout comme Diagnosis : Danger en première saison, The Dividing Wall résulte très différent des histoires à chute souvent représentées dans l’anthologie. De plus deux épisodes coïncident sur le thème du compte à rebours voyant les autorités tenter de prévenir l’imminence d’une catastrophe majeure.  Mais à cet aspect de suspense, s’joute ici toute une première moitié de récit relevant du film de casse. La narration s’avère tonique et efficace, constituant un digest réussi du genre : préparation chronométrée à la seconde près, détail prévu durant l’opération et finalement surmontée, querelle entre les complices entrainant en définitive leur échec… Rien n’y manque. Mais tout ceci se voit mené si rapidement que l’ensemble finit par perdre quelque peu en intensité.

Il faut dire qu’en plus de ces deux facettes le scénario introduit également la claustrophobie permettant aux gangsters de manipuler le héros, mais aussi la romance du jeune homme avec sa voisine au passé également meurtri. Cette accumulation conduit parfois à une impression de survol, pour une fois le format long de l’anthologie résulte trop bref ! Mais la mise en scène du réalisateur vétéran Bernard Girard rend l’ensemble nerveux à souhait, de même quelle restitue efficacement l’oppressant sentiment d’enfermement induit par la claustrophobie. L’histoire d’amour peut sembler naïve, mais bénéficie du charme et de l’expressivité de deux jeunes comédiens talentueux : Chris Robinson et Katharine Ross

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

On peut s’étonner de voir un nucléide aussi radioactif que le Cobalt 60, employé dans l’élaboration de certaines bombes atomiques, être ainsi conservé dans un entrepôt. Mais, outre ses applications pour l’imagerie médiale, il est également utilisé industriellement afin de stériliser du matériel, voire des aliments. Une méthode parfois contestée pour ses conséquences, mais validée par l’OMS. La France fait partie des cinq pays de l’union européenne l’ayant autorisée, même si pas pour tous les aliments.  

Katharine Ross (Carol Brandt) se situe ici à l’orée d’une carrière la voyant tenir plusieurs rôles marquants au cinéma  au cours des années 60 et 70. Elle participe ainsi à Le Lauréat (1967), Butch Cassidy et le Kid (1969), Les Femmes de Stepford (1975), Le Voyage des Damnés (1976), avant de s’orienter vers la télévision. Depuis 1984, elle est l’épouse de l’acteur Sam Eliott.

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Message  Estuaire44 Dim 21 Fév 2016 - 17:57

Au revoir George (Good-Bye, George (2-10, ***)
Date de diffusion : 13 décembre 1963
Auteur : William Fay
Réalisateur : Robert Stevens

Résumé :

Aujourd’hui star adulée d’Hollywood venant de remporter l’Oscar, Lana Layne a jadis eu de mauvaises fréquentations et épousé un gangster minable, George. Alors que celui-ci s’était fait passer pour mort durant des années, elle a la mauvaise de le voir débarquer à la soirée d’après la cérémonie des Oscars. Alors qu’il entreprend de la faire chanter, une violente dispute éclate et elle le tue avec l’un de ses trophées. Avec l’un de son fiancé, le mondain Harry Lawrence, elle va tenter d’enterrer le cadre dans la mission de campagne de ce dernier. Mais l’expédition va connaître un dénouement surprenant.


Critique :

Au revoir George, l’un des rares opus de l’anthologie à disposer d’une version française, a contre lui de traiter deux thèmes déjà abordés cette saison, avec A Nice Touch et la dissimulation d’un   cadavre, avec The Cadaver. Cette impression de déjà-vu se ressent d’autant plus fortement que l’odyssée des deux amants ayant la dépouille dans le coffre de leur voiture et l’intervention d’un motard de la police  évoquent clairement l’un des épisodes d’Alfred Hitchcock Présente, Incident de parcours (2.28). Mais il est vrai que toute cette seconde partie apparaît en soi fantaisiste (quand on dissimule un corps, on ne prévoit pas de franchir deux fois une frontière) et sert avant tout à apporter une conclusion à l’histoire, dont le véritable sujet est ailleurs.En effet le cœur de l’opus réside dans sa description des rites hollywoodiens à travers les multiples seconds rôles apparaissant au cours de la longue scène de la party d’après la cérémonie des Oscars.

Vanités, hypocrisie et ambitions transparaissent vite derrière le glamour et les amitiés de façade, avec des portraits aussi prestement croqués que dialogués avec humour. Au lieu d’un pensum moral, l’épisode a la bonne idée d’opter franchement pour une comédie des mœurs acérée, comme le montre d’ailleurs le choix des comédiens humoristes, tels Stubby Kaye pour l’infortuné George, ou Bernie Kopell pour le metteur en scène. Le public français goûtera particulièrement le personnage de la chroniqueuse mondaine, spécialiste es ragots, un profil assez peu connu dans nos contrées, mais faisant et défaisant les réputations des stars aux USA. Alice Pearce (la première M Kravitz de Bewitched) l’incarne avec vrai pittoresque. Rober Culp et Patricia Harry, habitués à jouer en duo, apportent du naturel et du brio à ce couple situé au sommet de la montagne, passablement snob  et persuadé de pouvoir triompher aisément d’une adversité passagère.

Anecdotes :

La statuette aperçue durant l’épisode est vraiment l’une de celles servant à représenter l’Oscar. La production bénéficia d’une autorisation spéciale de l’Academy of Motion Picture, Arts and Sciences, détentrice des droits.

Robert Culp (Harry Lawrence) a joué au théâtre et au cinéma, mais reste surtout remémoré pour ses rôles télévisuels. l fut ainsi l’un des deux protagonistes de la série Les Espions (1965-1968) et apparut dans de nombreuses autres séries, pour lesquelles il exerça également en tant que scénariste. Avec quatre participations, il est l’invité le plus fréquent de Columbo, à égalité avec Patrick McGoohan.

Patricia Barry (Lana Layne) compte à son actif 130 participations à des films ou séries. Après de nombreux seconds rôles au cinéma, elle s’orienta vers la télévision. Elle devint en particulier une figure du soap opera, jouant dans Haine et Passion, Des jours et des vies, La force du destin...

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Message  Estuaire44 Lun 22 Fév 2016 - 19:21

How to Get Rid of Your Wife (2-11, ****)
Date de diffusion : 20 décembre 1963
Auteur : Robert Gould
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

Gerald Swinney est persécuté par son épouse Édith, à l’épouvantable caractère et qui refuse de divorcer. Il va monter un plan diabolique pour se débarrasser d’elle. Il lui fait croire qu’il va l’assassiner, afin de la rendre hystérique et paranoïaque aux yeux des voisins et de la famille, puis montre une arnaque suggérant qu’elle veut l’empoisonner. Une fois Édith condamnée pour tentative d’assassinat, il peu dès lors se rapprocher de Rosie Feather, une belle actrice qu’il a utilisé à son insu dans la machination. Mais une désillusion l’attend.


Critique :

L’épisode s’inscrit dans la thématique de ces meurtres conjugaux chers à Alfred Hitchcock, avec l’originalité astucieuse selon laquelle l’assassinat tant et tant de fois évoqué ou suggéré ne survient en définitive, jamais. Il s’agit de l’un des biens rares opus de The Alfred Hitchcock Hour où personne ne meurt ‘où un effet comique habilement renforcé par une musique à la foi jazzy et guillerette très présente, ainsi que par la narration joyeusement cynique de la conspiration. Robert Gould (dont c’est aussi malheureusement l’unique participation à l’anthologie) s’avère un auteur habile, ayant l’excellente idée de faire conter l’ensemble par Gerald lui-même, rajoutant ainsi à la causticité du propos. Si l’on regretter un pot aux roses découvert trop rapidement, ce long flash-back conserve jusqu’au bout son entrain.

En arrière plan il développe également une satire sociale affûtée quant à la misogynie d’une société américaine demeurant encore enracinée dans les années 50, où, dès lors qu’une épouse déroge au modèle de la parfaite femme au foyer, elle devient mal considérée (par les hommes, mais aussi par les autres femmes, d’ailleurs). La distribution brille par l’humour de Bob Newhart, mais aussi par le charme de Joyce Jameson. On regrettera simplement une chute bien peu crédible, mais permettant une conclusion morale châtiant le comploteur. Un carcan final toujours aussi incontournable pour l’anthologie, mais au moins s’insère-t-il dans le récit, et non pas comme un cheveu sur la soupe lors de la conclusion d’Hitchcock.

Anecdotes :

Parcourue en long et en large lors de la machination, la maison des Swinney est en fait celle ayant servi de décor principal à la sitcom familiale Leave it to Beaver (1957-1963). Sise au sein des Studios Universal, cette demeure sert de décors à plusieurs autres productions, dont Marcus Welby, M.D. (1969-1976) et Desperate Housewives (2004-2012). Elle et sa rue, la Colonial Street des Studios, constituent en effet le principal décor extérieur représentant Wisteria Lane.

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Joyce Jameson (Rosie Feather) réalisa de nombreuses brèves apparitions de charme dans le cinéma des années 50, souvent non créditées. Elle perça à la télévision au cours des années 60 et 70 (La Quatrième Dimension, Perry Mason, Les Drôles de Dames...). Son rôle le plus connu demeure celui de la joueuse Skippy dans The Andy Griffith Show (1960-1968). Elle fut longtemps très proche de Robert Vaughn. Dépressive elle se suicide par ingestion de médicaments, en 1987.

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Message  Estuaire44 Lun 22 Fév 2016 - 20:30

Three Wives Too Many (2-12, ****)
Date de diffusion : 03 janvier 1964
Auteur : Arthur A. Ross, d’après une nouvelle de Kenneth Fearing
Réalisateur : Joseph M. Newman

Résumé :

Raymond Brown a secrètement épousé quatre femmes autant par amour que pour leur argent. Les vivent aux quatre coins du pays et il se fait passer pour un démarcheur commercial afin de justifier ses absences. Il profite également de ces voyages pour jouer gros aux courses. Marion, la plus âgée et la plus riche des quatre épouses, découvre le pot aux roses. Furieuse, elle refuse néanmoins d’avoir du mal à retrouver un mari à son âge, aussi elle entreprend d’assassiner successivement les trois autres, en les empoisonnant au cyanure. Raymond aura la vie sauve, mais ne va néanmoins pas s’en tirer à bon compte.

Critique :
Three Wives Too Many (à ne pas confondre avec Two's a Crowd) constitue un parfait diptyque avec l’opus précédent. Tout en nous faisant retrouver la verve sarcastique de cet écrivain rebelle que fut Kenneth Fearing, on retrouve en effet le thème des meurtres conjugaux, si souvent source d’inspiration chez Alfred Hitchcock. Mais cette fois c’est l’épouse (enfin, l’une des épouses) qui se trouve à la manœuvre de la conspiration, ce qui nous vaut une conclusion à la cruauté encore plus raffinée et perfide que précédemment. Un effet bien en entendu une nouvelle fois contrecarré par le discours final d’Hitchcock, se voulant décalé mais en fait très bourgeois quant à la morale de l’affaire. Entre-temps on s’amuse beaucoup de l’humour noir de cette succession de meurtre très à la Noblesse oblige, d’autant qu’elle s’agrémente encore de la plaisanterie récurrente d’un Raymond de plus effondré couvrant les scènes macabres et s’enfonçant dans un piège dont il ne comprendra que trop tard la nature.

Aucun second rôle ne se voit négligé, notamment les différents policiers interrogeant Raymond, dont certains ne sont d’ailleurs pas sans évoquer le futur Lieutenant Columbo. Si la distribution confirme que l’anthologie accueille quelques-unes des belles actrices hollywoodiennes de l’époque (notamment les sublimes Linda Lawson et Jean Hale), et si Dan Duryea se montre efficace en escroc en définitive sympathique, le clou du spectacle réside indubitablement dans la prestation grand train de Teresa Wright, incarnant parfaitement la folie froide et machiavélique animant Marion. Tout comme lors de How to Get Rid of Your Wife, on apprécie la fenêtre ouverte sur l’American Way of Life d’années 60 encore très marquées par la décennie précédente tellement loin de l’instantanéité de l’information permise par l’Internet. Par ailleurs le récit ne va pas sans s’accompagner d’une satire sociale du temps, montrant des femmes au foyer ne vivant qu’à travers leur mari (y compris Marion), tandis que ce dernier reste nettement plus libre de ses actes.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.


La nouvelle initiale de Kenneth Fearing fut publiée dans le magazine Best Detective Stories, en 1957.

Teresa Wright (Marion Brown) fut remarquée par Samuel Goldwyn en 1939, à Broadway. Propulsée au premier rang d’Hollywood, elle emporte un Oscar en 1942 pour Madame Milliver. En 1943, elle est la jeune Charlie, l’héroïne de L’ombre d’un doute, d’Alfred Hitchcock. A partir des années 60 elle connaît une belle carrière à la télévision. Elle reste réputée pour avoir toujours citiqué l’aspect glamour du star system, allant jusqu’à se brouiller avec la MGM.

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Message  Estuaire44 Mar 23 Fév 2016 - 19:01

The Magic Shop (2-13, **)
Date de diffusion : 10 janvier 1964
Auteur : John Collier, d’après un roman d’H.G. Wells

Réalisateur : Robert Stevens

Résumé :

Parmi ses cadeaux d’anniversaire, le jeune Tony vient de toucher 15 dollars. Lui et son père Steven partent les dépenser dans une boutique de magie située à proximité. Steven pense qu’il s’agit d’un établissement de farces et attrapes, mais le magasin s’avère rempli d’objets troublants, aux facultés inexplicables. L’étrangeté s’accroît quand survient l’intrigant tenancier ; M. Dulong. Sous un aspect courtois, il s’avère menaçant, mais une complicité s’établit entre lui et Tony à propos de la « véritable magie ». Tous deux disparaissent brusquement, alors que Steven perd connaissance. Tony ne réapparaît que le lendemain. Il dispose désormais de pouvoirs surnaturels, qu’il emploie pour des amusements toujours plus cruels.

Critique :

L’épisode se montre d’emblée singulier, car il s’agit du tout premier à relever du Fantastique, les recours à ce genre demeurant rarissimes au sein des anthologies d’Alfred Hitchcock. Cette perspective résulte d’autant plus prometteuse que le récit s’inspire d’une nouvelle d’H. G. Wells, (1903), l’une des plumes les plus prestigieuses des littératures de l’imaginaire. Et, de fait, toute la première partie de l’opus, au sein de l’étrange boutique, relevant directement de la nouvelle de Wells, s’avère réussie. Avec de faibles moyens, la mise en scène sait créer une véritable atmosphère bizarre devenant toujours plus menaçante. Elle s’offre même quelques jolis secrets, tels les transformations de Dulong, de mannequin à humain, puis inversement. Si l’ensemble reste malgré tout moins macabre que chez Wells, une vraie sensation de suspense s’instaure. En père toujours davantage alarmé, Leslie Nielsen confirme que son talent ne se cantonne pas à la comédie et David Opatoshu, pleinement dans son emploi, excelle dans l’incarnation de cet intrigant gentleman. Ils parviennent à faire oublier la fadeur du jeune John Megna.

Malheureusement tout se gâte dans la seconde moitié de l’opus. Là où H. G. Wells concluait sur une fin ouverte, au non-dit à la fois très suggestif et si anglais, le récit choisit de poursuivre par une série de tours de magie évoquant, au mieux, ceux de Ma sorcière bien aimée. Or, si ce genre de scène convient merveilleusement à une fantaisie humoristique, il parvient difficilement à atteindre son objectif quand il s’agit de faire peur. La surenchère finale tourne au ridicule, tout en relevant d’un Fantastique très conventionnel. En fait tout se déroule comme si l’épisode s’inspirait beaucoup du grand classique de La Quatrième Dimension qu’est It’s a Good Life (3.08), diffusé trois ans plus tôt, mais de manière singulièrement maladroite. On remplace ici le mystère initial par un long préambule (également délayé durant la période d’absence de Tony), manifestations insolite remplacées par de la sorcellerie conventionnelle, ambiance prégnante d’effroi réduite aux minutes finales, rapport à l’enfance prestement évacué, une acteur peu expressif ici... Une adaptation très terne.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Leslie Nielsen (Grainger) se fit connaître pour des rôles sérieux, parfois même sombres (Planète interdite, 1956. L’aventure du Poséidon, 1972), avant d’opter pour la comédie à la fin des années 70 à travers les productions du trio .Z.A.Z. (Y a-t-il un  pilote ?et Y a-t-il un flic ?, Police Squad, Scary Movie...). Il participa également à de nombreux jeux télévisés. Nielsen fut aussi un passionné de golf, et ses vidéos apprentissage de ce sport, réalisées avec beaucoup d’humour, connurent un grand succès aux USA.

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Message  Estuaire44 Mer 24 Fév 2016 - 19:53

Message de l’au-delà (Beyond the Sea of Death, 2-14, *)
Date de diffusion : 24 janvier 1964
Auteur : William D. Gordon et Alfred Hayes, d’après une nouvelle de Miriam Allen DeFord
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

La jeune héritière Grace Renford est certaine des sentiments de son soupirant, un jeune et prometteur ingénieur des mines, car elle lui a caché l’étendue de sa fortune. Elle le lui révèle malgré tout, avant qu’il ne parte pour une mission en Bolivie, mais apprend peu de temps plus tard qu’il est mort dans un éboulement. Désespérée, elle fait appel au Dr. Shankara, un mystique affirmant pouvoir permettre une communication avec le défunt. Shankara exerce une influence croissante sur Grace et entreprend de s’approprier son argent, mais la meilleure amie de la jeune femme découvre alors que Shankara et le prétendu disparu sont des escrocs. Grace Renford va réagir de manière inattendue à cette révélation.

Critique :

Peu connue dans nos contrées, Miriam Allen DeFord fut une prolifique auteure de récits policiers ou de Science-fiction, parus après-guerre dans de nombreux Pulps ou magazines. Malheureusement, l’épisode ne rend pas le plus convaincant des hommages à l’écrivaine, tant il s’avère creux et ennuyeux. Toute la première partie résulte peut-être très romantique dans le texte, à l’écran on n’y distingue qu’une bluette à l’eau de rose, que les continuelles citations de poésie rendent également quelque peu précieuse. Que la révélation survenant vers la fin du récit change l’optique de l’affaire n’efface en rien l’ennui suscité, d’autant que le Dr. Shankara s’avère d’entrée tellement caricatural que tout en devient très prévisible.

Par ailleurs, la chute finit de faire sombrer l’entreprise dans le mélodrame absolu, un mouvement déjà copieusement entamé par le jeu très appuyé de Diana Hyland. En fait l’on sait que Miriam Allen DeFord fut une figure passionnée et en vue du mouvement fortéen, continuateur de Charles Fort (1874-1932). Cet auteur de Science-fiction dédia une grande part de son activité à expliciter nombre de phénomènes supposés paranormaux et à dénoncer les mystificateurs. De fait, le récit constitue un vibrant pamphlet comme les charlatans et arnaqueurs faisant commerce de la crédulité humaine. De louables intentions, mais qui se voient privées de toute subtilité par une transcription à gros sabots dans le langage télévisuel.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Plusieurs fois référencée dans les dialogues, la poétesse anglaise Christina Rossetti (1830-1894) appartient à une famille d’écrivains proches de Lord Byron. Elle fut remarquée pour ses prises de position en rupture de son temps, notamment féministes et pacifistes. Son œuvre s’inspire souvent vers le folklore féérique anglais, mais traite également de la mort et de la douleur de l’absence, comme relaté dans l’épisode. Le titre original Beyond the Sea of Death reprend celui de l’un de ses poèmes, en partie lu par Grace Renford.

Diana Hyland (Grace Renford) participa à plusieurs séries prestigieuses (Le Fugitif, La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs, Happy Days, Mannix...) et devint la compagne du jeune John Travolta, rencontré durant le tournage de Le garçon dans la bulle de plastique (1976). Elle décéda prématurément d'un cancer du sein, veillée par l'acteur. Un Emmy Award posthume lui fut décerné, reçu en son nom par Travolta.

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