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Série "Suspicion - The Alfred Hitchcock Hour"

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Série "Suspicion - The Alfred Hitchcock Hour" - Page 3 Empty Re: Série "Suspicion - The Alfred Hitchcock Hour"

Message  Estuaire44 Mer 24 Fév 2016 - 19:53

Message de l’au-delà (Beyond the Sea of Death, 2-14, *)
Date de diffusion : 24 janvier 1964
Auteur : William D. Gordon et Alfred Hayes, d’après une nouvelle de Miriam Allen DeFord
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

La jeune héritière Grace Renford est certaine des sentiments de son soupirant, un jeune et prometteur ingénieur des mines, car elle lui a caché l’étendue de sa fortune. Elle le lui révèle malgré tout, avant qu’il ne parte pour une mission en Bolivie, mais apprend peu de temps plus tard qu’il est mort dans un éboulement. Désespérée, elle fait appel au Dr. Shankara, un mystique affirmant pouvoir permettre une communication avec le défunt. Shankara exerce une influence croissante sur Grace et entreprend de s’approprier son argent, mais la meilleure amie de la jeune femme découvre alors que Shankara et le prétendu disparu sont des escrocs. Grace Renford va réagir de manière inattendue à cette révélation.

Critique :

Peu connue dans nos contrées, Miriam Allen DeFord fut une prolifique auteure de récits policiers ou de Science-fiction, parus après-guerre dans de nombreux Pulps ou magazines. Malheureusement, l’épisode ne rend pas le plus convaincant des hommages à l’écrivaine, tant il s’avère creux et ennuyeux. Toute la première partie résulte peut-être très romantique dans le texte, à l’écran on n’y distingue qu’une bluette à l’eau de rose, que les continuelles citations de poésie rendent également quelque peu précieuse. Que la révélation survenant vers la fin du récit change l’optique de l’affaire n’efface en rien l’ennui suscité, d’autant que le Dr. Shankara s’avère d’entrée tellement caricatural que tout en devient très prévisible.

Par ailleurs, la chute finit de faire sombrer l’entreprise dans le mélodrame absolu, un mouvement déjà copieusement entamé par le jeu très appuyé de Diana Hyland. En fait l’on sait que Miriam Allen DeFord fut une figure passionnée et en vue du mouvement fortéen, continuateur de Charles Fort (1874-1932). Cet auteur de Science-fiction dédia une grande part de son activité à expliciter nombre de phénomènes supposés paranormaux et à dénoncer les mystificateurs. De fait, le récit constitue un vibrant pamphlet comme les charlatans et arnaqueurs faisant commerce de la crédulité humaine. De louables intentions, mais qui se voient privées de toute subtilité par une transcription à gros sabots dans le langage télévisuel.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Plusieurs fois référencée dans les dialogues, la poétesse anglaise Christina Rossetti (1830-1894) appartient à une famille d’écrivains proches de Lord Byron. Elle fut remarquée pour ses prises de position en rupture de son temps, notamment féministes et pacifistes. Son œuvre s’inspire souvent vers le folklore féérique anglais, mais traite également de la mort et de la douleur de l’absence, comme relaté dans l’épisode. Le titre original Beyond the Sea of Death reprend celui de l’un de ses poèmes, en partie lu par Grace Renford.

Diana Hyland (Grace Renford) participa à plusieurs séries prestigieuses (Le Fugitif, La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs, Happy Days, Mannix...) et devint la compagne du jeune John Travolta, rencontré durant le tournage de Le garçon dans la bulle de plastique (1976). Elle décéda prématurément d'un cancer du sein, veillée par l'acteur. Un Emmy Award posthume lui fut décerné, reçu en son nom par Travolta.

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Message  Estuaire44 Sam 27 Fév 2016 - 21:14

Night Caller (2-15, **)
Date de diffusion : 31 janvier 1964
Auteur : Robert Westerby, d’après une histoire de Gabrielle Upton
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

Alors qu’elle prend le soleil dans son jardin, Marcia Fowler est épiée par son jeune voisin Roy Bullock. Elle est effrayée par le voyeur, mais son mari ne la prend pas au sérieux et se lie même d’amitié avec le jeune homme. Alors que ce dernier est en voyage, Felicia est confrontée à des appels nocturnes injurieux et menaçants. Persuadée que Roy en est l’auteur, elle sombre progressivement dans la panique.

Critique :

L’épisode  tente de créer une tension grandissante, avec comme point d’orgue l’irruption de Roy au domicile de Marcia. Malheureusement, s’il parvient à installer une intéressante ambigüité quant à l’auteur des coups de téléphone anonymes, le scénario gère fort mal la montée en puissance de la menace planant sur la jeune femme. On perd beaucoup de temps avec des sujets secondaires comme l’enfant caricatural, les dialogues convenus avec le mari sceptique, forcément sceptique, ou les allées et venues de l’héroïne. Autant de scènes délayées au point de relever du remplissage. De plus l’intrigue commet plusieurs maladresses.

Alors qu’elle est terrorisé par son voisin, Marcia préfère rester seule chez elle plutôt que d’accompagner son mari, sans raison claire et le récit apparaît malheureusement ambigu quand Roy énonce que les femmes souffrant de harcèlement méritent ce qui leur arrive, quand elles se montrent séduisantes. L’intensité ne s’élève véritablement que lors des dix dernières minutes, mais avec une conclusion précipitée, qu’Alfred Hitchcock doit d’ailleurs poursuivre encore plus qu’à l’ordinaire dans on commentaire. Night Caller reste toutefois un épisode d’acteurs, les deux protagonistes excellant chacun dans sa partition.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

En novembre 1985, sous le titre The Night Caller (Obsession), un remake de l’épisode prit place dans la version 80’s d’Alfred Hitchcock Présente.

Felicia Farr (Marcia Fowler)  se fit connaître comme modèle durant les années 50, avant de percer au cinéma, principalement dans le domaine du Western (L’homme de nulle part, 1956, 3 h 10 pourBYuma, 1957). Elle participe également à de nombreuses séries (Bonanza, The Alfred Hitchcock Hour, Bonanza, Ben Casey, Burke's Law...). Elle fut l’épouse de Jack Lemmon, de 1962 jusqu’au décès de ce dernier, en 2001.

Bruce Dern (Roy Bullock) fut très tôt spécialisé les rôles de méchants. Il est le seul acteur à avoir tué John Wayne dans un film (The Cowboys, 1972). En 1964 il joue dans Pas de printemps pour Marnie, et en 1972 dans Complot de famille, deux films d’Hitchcock. Toujours actif, Bruce Dern  participe en 2015 à Les huit salopards. Il est le père de l’actrice Laura Dern.


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Message  Invité Sam 27 Fév 2016 - 21:16

Je ne peux pas voir les photos. Un problème avec l'hébergeur?
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Message  Estuaire44 Sam 27 Fév 2016 - 21:20

Cela doit être ça, elles sont installées comme d'habitude. scratch
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Message  Estuaire44 Sam 27 Fév 2016 - 21:21

Je les ai réinstallées

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Message  Dearesttara Sam 27 Fév 2016 - 21:36

Je crois qu'il faut lire Marcia Fowler (Felicia Farr) et non Felicia Farr (Marcia Fowler).
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Message  Estuaire44 Sam 27 Fév 2016 - 21:48

No,, c'est dans le texte que je me suis trompé, c'est corrigé. hein
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Message  Estuaire44 Dim 28 Fév 2016 - 21:43

The Evil of Adelaide Winters (2-16, ***)
Date de diffusion : 07 février 1964
Auteur : Arthur A. Ross
Réalisateur : Laslo Benedek

Résumé :

Durant la seconde guerre mondiale, Adelaïde Winters exerce une fort lucrative activité. Avec un associé spécialiste en trucage, elle se fait passer pour un médium capable d’établir une communication entre les soldats morts, et leurs parents prêts à débourser de grosses sommes. Le riche père d’un lieutenant tué durant le Débarquement est fasciné par l’expérience et propose à Adelaïde de résider chez lui, afin d’obtenir l’exclusivité de ses services. Trouvant cela malsain, l’associé d’Adelaïde part, mais celle-ci demeure sur place, dans l’espoir d’un mariage rémunérateur.

Critique :

L’intrigue présente la particularité d’évoquer de très près celle de Beyond the Sea of Death, épisode diffusé à peine deus semaines plus tôt. Dans les deux cas, l’on trouve des escrocs tirant partie de la souffrance de personnes prêtes à tout pour pouvoir communiquer avec de chers disparus, mais aussi les conséquences psychologiques dramatiques de la manipulation sur ses dupes. Toutefois les deux opus divergent du tout au tout, tant les choix narratifs s’avèrent ici plus astucieux que le mélodrame simpliste précédent. En effet, l’attention se porte ici non sur la victime, mais sur l’affabulatrice, qui va se trouver en mauvaise posture suis à un retournement de situation très astucieux, au percutant humour noir.

Certes le twist manque quelque de vraisemblance, mais le  talent de Laslo Benedek (Mort d'un commis voyageur, L'Équipée sauvage) permet de filmer toute la séquence finale telle un cauchemar éveillé, ce qui pallie à cette difficulté. Portée par une remarquable Kim Hunter, Adelaïde Winters s’avère un passionnant personnage de femme forte, dont le cynisme affirmé se tempère de quelques émotions. On se situe très loin de la caricature passablement ridicule que composait son collègue de Beyond the Sea of Death. Certes le format long fait que l’épisode souffre d’une baisse de rythme  à mi parcours, avec des séances de spiritisme un brin répétitives, mais le portrait ainsi dressé apporte une vraie intensité à la narration.


Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Kim Hunter (Adelaïde Winters) débuta à l’Actor’s Studio avant de se lancer au cinéma à la fin des années 30. Suspectée de sympathie envers le communisme pour avoir participé à des productions féministes, elle dut se cantonner au théâtre durant le Maccarthysme. En 1947 elle triomphe à Broadway aux côtés de Marlon Brando, dans Un Tramway nommé Désir, dont l’adaptation à l’écran en 1951 lui valut un Oscar. Même si elle participa à plusieurs séries télévisées et tint le rôle marquant du Dr. Zira dans la saga de La Planète des Singes, elle reste avant tout une comédienne de théâtre.

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Message  Estuaire44 Dim 22 Mai 2016 - 16:46

The Jar (2-17, ****)
Date de diffusion : 14 février 1964
Auteur : James Bridges, d’après une nouvelle de Ray Bradbury
Réalisateur : Norman Lloyd

Résumé :

Durant un carnaval, Charlie, un campagnard achète un étrange bocal dont le contenu, indéfinissable, flotte dans une solution transparente. L’acheteur est fasciné, tout comme les autres villageois qui viennent régulièrement chez lui contempler l’objet. Charlie se réjouit de la respectabilité ainsi gagnée, mais sa femme, qui par ailleurs le trompe, demeure sceptique puis hostile au bocal,

Critique :

L’épisode doit faire à l’inévitable obstacle d’avoir à créer à l’écran l’énigmatique contenu du bocal, alors que ce dernier connaît un impact bien supérieur quand il s’adresse à l’imagination. Mais, aussi rudimentaire soit-il, l’artéfact remplit finalement efficacement son office à l’écran, en s’avérant mystérieux à souhait. Le grand mérite de l’opus repose sur la parfaite reconstitution de l’atmosphère de la remarquable nouvelle de Bradbury. Grâce à la mise en scène expressive de Norman Lloyd, un proche d’Alfred Hitchcock, et à de remarquables comédiens, souvent méconnus dans nos contrées, on retrouve parfaitement l’atmosphère poisseuse et oppressante de ce petit village en bordure des marais.

On renoue également pleinement avec ce talent pour le macabre ressurgissant régulièrement chez Bradbury, écrivain pouvant par ailleurs nous offrir des textes d’un rare merveilleux. La mécanique infernale conduisant à l’abominable révélation finale résulte particulièrement glaçante, chacun œuvrant aveuglément à la marche des évènements. On retrouve également l’atmosphère de ces étranges carnavals qu’appréciait l’auteur, établissant une subtile ironie entre le monde des monstres de foire et les habitants du village. La conclusion relative au contenu du bocal s’avère moins ambivalente que dans la nouvelle, qui présentait une dimension davantage religieuse, mais développe comme une parabole pessimiste sur l’attraction opérée par le spectacle sur le public, que cela soit le cinéma ou la télévision/


Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La nouvelle de Bradbury a été originellement publiée dans le Pulp Weird Tales, en 1944, puis reprise dans le recueil Le Pays d’Octobre (1955). Le titre français en est Le Bocal.

En 1986, un remake de l'épisode réalisé par Tim Burton prendra place dans la nouvelle anthologie Alfred Hitchcock présente (1985-1989)

James Best (Tom Carmody) fut un spécialiste des seconds rôles de Western, genre dans lequel il apparut près de 300 fois au grand comme au petit écran. Il reste néanmoins remémoré pour son rôle de shérif abruti dans Shérif, fais-moi peur (1978-1985). James Best a publié ses mémoires en 2009.

Pat Buttram (Charlie Hill) conserva un timbre de voix juvénile qui lui vaut ne belle carrière d’acteur de voix, notamment pour les dramatiques radios. Il joua également régulièrement dans les productions de Walt Disney il est ainsi la voix du chien napoléon dans Les Aristochats et du Shérif de Nottingham dans Robin des Bois. Il fut un fervent soutien de la carrière politique de son ami Ronald Reagan et participa à la rédaction de ses discours.

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Message  Estuaire44 Sam 28 Mai 2016 - 18:41

Final Escape (2-18, ***)
Date de diffusion : 21 février 1964
Auteur : John Resko, d’après une nouvelle de Thomas H. Cannan Jr. et Randall Hood
Réalisateur : William Witney

Résumé :

Dans un pénitencier d’état, le vieux prisonnier Doc, malade et alcoolique,  fait un pacte avec un jeune gangster. Celui-ci est emprisonné pour 10 ans et est surveillé de près par le chef des gardes.  Contre le financement d’une opération dont sa petite fille a besoin, Doc va faire entrer le gangster dans un cercueil destiné à un détenu venant de mourir et dont il doit préparer la tombe, située à l’extérieur de la prison. Il pourra ainsi le libérer dès que les gardes se seront absentés.

Critique :

La véracité de la lugubre description de la vie carcérale d’alors apporte beaucoup à l’épisode, le dotant d’un intérêt quasi documentaire. L’auteur John Resko, qui écrit ici son unique scénario de l’anthologie, connaît en effet bien le monde de la prison, ayant été condamné pour meurtre au début des années 30. Roosevelt, alors gouverneur de l’Etat de New York, commua sa peine de mort en détention à vie, alors qu’il était sur le point de passer sur la chaise électrique. Son dossier ayant été requalifié, il fut libéré au début des années 50 et débuta une double carrière de peintre et d’écrivain.

Il évite ici toute caricature pouvant rendre artificielle sa description des travaux forcés. Ni le capitaine des gardes, ni le jeune gangster ne se montrent cruels, bien au contraire, mais le système les place mécaniquement en opposition. Robert Keith se montre bouleversant dans le rôle de Doc, véritable protagoniste de l’histoire, tandis que le metteur en scène William Witney sait apporter de l’intensité à ce huis clos à ciel ouvert. On regrettera toutefois que la chute macabre, très à la Contes de la Crypte, soit aisément devinable dès la mise en place du scénario.  


Anecdotes :

Parmi les prisonniers, on reconnaît brièvement Bernie Hamilton, le futur capitaine Dobey de Starsky et Hutch.

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Durant la dernière scène, on voit clairement le mort cligner des yeux à plusieurs reprises.

Le metteur en scène William Witney fut une grande figure de serials d’avant-guerre. Appréciant son savoir faire, Hithcock lui confie le tournage des scènes de chasse à courre de Pas de printemps pour Marnie. Le film et l’épisode furent tournés la même année, en 1964.

Les mémoires de John Resko furent adaptées en film en 1962 (Convicts 4). Son rôle y est tenu par Ben Gazzara.

Robert Keith (Doc) apparut dans de nombreux films des années 40 et 50, ainsi que régulièrement à Broadway. Il fut également un auteur de pièces à succès. Dans Le Prisonnier, il interpréta le père de Richard Kimble. Il est également le père de l'acteur Brian Keith (Cher oncle Bill).

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Message  Estuaire44 Mer 1 Juin 2016 - 23:38

Murder Case (2-19, ***)
Date de diffusion : 6 mars 1964
Auteur : James Bridges, Richard Levinson et William Link  
Réalisateur : John Brahm

Résumé :

A Londres, Lee Griffin et Diana Justin, deux comédiens anciens amants, se retrouvent lors des répétions d’une pièce. Leur passion renait rapidement, mais Diana a épousé un riche et âgé diamantaire anglais. Lee et Diana décident de l’assassiner afin de pouvoir vivre librement leur amour, tout en conservant sa fortune. Ils décident dès lors de mettre au point le crime parfait.  

Critique :

Cet épisode très riche bénéficie de nombreux atouts. Au-delà de l’effet de curiosité suscité, la présence du futur couple mythique du cinéma formé par Gena Rowlands et John Cassavetes apporte toute une intensité particulière au récit. Les deux comédiens savent magnifiquement exprimer la sauvage soif de vivre de leurs personnages, se caractérisant aussi bien par une vitalité crevant l’écran que par un monstrueux égoïsme nombriliste. La perspective ouverte sur le monde du théâtre, avec ses passions et ses cruautés, se montre également intéressante. Issus de la scène, Rowlands et Cassavetes s’y montrent particulièrement à l’aise, d’autant que leur histoire personnelle rejoint le récit, car l’on sait que tous deux se sont également rencontrés lors de répétitions théâtrales.

En contrepoint, Murray Matheson joue sur du velours, étant parfaitement dans son emploi avec ce nouveau rôle d’Anglais de la meilleure société. On s’amuse également de reconnaître John Banner en pittoresque douanier hollandais, peu de temps avant qu’il ne devienne le fameux Sergent Schultz de Stalag 13. Le duo Levinson & Link, futur créateur du lieutenant Columbo (là aussi au théâtre) installe ses thématiques favorites : révélation très explicite des rouages d’un crime se vouant parfait et de l’identité de son auteur, importance centrale accordée à l’alibi, opposition entre les classes sociales. Malheureusement, c’est là que le bas blesse, car ces éléments se voient relégués en fin d’épisode et leur résolution traitée de manière expéditive. La tentative de meurtre initiale, inutile, aura fait perdre du temps que la narration ne parvient pas à rattraper,

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Gena Rowlands (Diana Justin) devint l'épouse du réalisateur John Cassavetes (Lee Griffin) en 1954 et en fut la Muse. Ils tournèrent ensemble dix films, principalement durant les années 70 et 80. Auparavant elle tint de nombreux rôles à la télévision, jouant aussi bien dans des séries policières que de Western. Elle fut proposée deux fois pour l'Oscar, pour Une femme sous influence (1974) et pour Gloria (1980). Lors du tournage de l’épisode, ils étaient mariés depuis près de dix années.

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Message  Estuaire44 Mer 8 Juin 2016 - 22:43

Anyone for Murder ? (2-20, *)
Date de diffusion : 13 mars 1964
Auteur : Jack Ritchie
Réalisateur : Leo Penn

Résumé :

Via des petites annonces suggestives, un professeur de psychologie mène u expérience en grandeur réelle, tâchant de déterminer les ressorts du meurtre conjugal. Il rencontre de la sorte un tueur professionnel, puis le propre amant de sa femme, désireux de le tuer sans connaître son identité. Il va dès lors engager l’assassin pour tuer son rival, mais rien ne va se dérouler comme prévu.

Critique :

L’épisode représente une tentative intéressante en soi d’orienter l’anthologie vers la comédie d’humour noir, aux confins du non sens. Mais la tentative échoue platement, car le scénario confond absurde et artificialité. Ces personnages, dont les états d’âme, les buts et les attitudes ne cessent de varier du tout au tout d’une scène à l’autre, sonnent bien trop creux pour réellement intéresser. De plus l’histoire se traine du fait de scènes bavardes et répétitives où chacun s’épanche pesamment sur ce qu’il ressent, encore et encore. Après un vaste surplace, l’action accélère pied au plancher dans les ultimes minutes du récit, l’artificialité des situations rejoignant ainsi celle des caractères.

On apprécie toutefois l’excellente distribution, avec des acteurs de talents parfaitement dans leur emploi (l’inquiétant Edward Andrews, l’amusant Richard Dawson, la piquante Patricia Breslin…), ainsi que les méritoires efforts, parfois couronnés de succès, du réalisateur Leo Penn afin de tenter d’animer le pensum. Ces efforts n’empêchent malheureusement pas la chute de totalement sombrer dans le sentencieux, avant qu’Hitchcock n’intervienne une nouvelle fois durant la séquence finale, remettant en cause tout ce qui pourrait résulter malgré tout comme légèrement transgressif dans la conclusion.  Une habitude de l’anthologie décidément contreproductive.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Patricia Breslin (Doris Pakerson) connut son heure de gloire au cours des années 50 et 60, après lesquelles elle mit un terme à sa carrière. Tout en apparaissant régulièrement à Broadway, elle participa à plusieurs séries : Peyton Place, General Hospital, Maverick, Perry Mason… Elle joue l’épouse du personnage de William Shatner dans l’épisode Les Prédictions de La Quatrième Dimension.

Le réalisateur Leo Penn est le père des acteurs Sean et Chris Penn. Il débuta comme acteur après guerre, mais il fut inscrit sur la liste noire du Maccarthysme, du fait de ses activités syndicales. Par la suite il se tourna vers la mise en scène et participa à un grand nombre de séries télévisées.

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Message  Estuaire44 Sam 11 Juin 2016 - 22:52

Beast in View (2-21, ***)
Date de diffusion : 20 mars 1964
Auteur : James Bridges, d’après un roman de Margaret Millar
Réalisateur : Joseph M. Newman

Résumé :

La jeune et riche Helen appelle à l’aide son ami et conseilleur juridique, Paul. En effet, elle se plaint du harcèlement sans cesse plus acharné et violent que lui fait subir sa demi-sœur Dorothy. Celle-ci, très belle et bohême, est en effet consumée de jalousie devant la fortune d’Helen. Paul débute un enquête cherchant à trouver des preuves formelles du comportement de Dorothy, mais une considérable surprise l’attend.

Critique :

L’anthologie en revient ici à ses fondamentaux, avec de nouveau l’adaptation de tout un roman entier. Mortellement vôtre demeure l’un des récits les plus fameux de Margaret Millar, populaire auteur de romans policiers et thrillers profondément californiens, mais aussi figure du mouvement écologiste aux États-Unis. Le passage de l’écrit à l’image induit inévitablement une simplification, ici dommageable sur un point précis : pour l’amateur éprouvé des  anthologies à chute, le rebondissement final devient très rapidement prévisible du fait de l’épure apportée au récit. Pa railleurs une partie des rouages de l’intrigue repose sur le fait que Dorothy soit nettement plus belle qu’Helen, or The Alfred Hitchcock Hour ne sait pas ici déroger à sa coutume (d’ordinaire fort louable…) de retenir quelques unes des plus belle actrices de son temps. De fait cette dimension esthétique se voit totalement gommée à l’écran.

Toutefois les passionnants ressorts psychologiques du roman se voient habilement préservés, et avoir :largement anticipé la chute ne prive nullement le spectateur de ressentir un fascination horrifiée devant l’étude en coupe de la personnalité d’Helen. De plus on appréciera la totalité authentiquement hitchcockienne du récit, avec son approche du dédoublement de la personnalité à la psychose et la formidable séquence voyant la folie d’Helen se refléter dans son miroir, avec des effets surréalistes évoquant La Maison du docteur Edwardes (les amateurs des Avengers songeront à la scène équivalente de Ne vous retournez pas). La plume de Margaret Millar se retrouve dans on approche acérée du style de vie californien, avec sa primauté accordée à l’égocentrisme et à l’illusion de l’image, mais aussi via plusieurs personnages féminins forts. Au sein d’un aréopage d’excellentes actrices, on notera également la nouvelle superbe performance de Kevin McCarthy dans le rôle du héros masculin se voulant dominateur mais en fait aveuglé par son approche protectrice des femmes.



Anecdotes :

Mortellement vôtre, le roman original de Margaret Millar (1955), reste l’une de ses œuvres les plus renommées. En 1956, il reçoit le Prix Edgar-Allan Poe du meilleur roman.

Le roman sera également adapté au cours de la reprise de l’anthologie dans les années 80, sous le titre La Bête (1.14, 1986).

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Kevin McCarthy (Paul Blackshear) cousin éloigné du tristement célèbre sénateur, connut une longue carrière de seconds rôles dans les films de genre (notamment pour Joe Dante) mais demeure dans les mémoires pour avoir interprété le héros de L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956), l'un des grands classiques de la Science-fiction au cinéma. À la télévision il apparut dans Alfred Hitchcock Présente, La Quatrième Dimension, Le Fugitif, Les Envahisseurs, Mission Impossible, L'Île Fantastique, Arabesque… Il participe également à la version cinéma de La Quatrième Dimension, en 1983, dans la partie réalisée par son ami Joe Dante.

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Message  Estuaire44 Dim 12 Juin 2016 - 10:54

Behind the Locked Door (2-22, **)
Date de diffusion : 27 mars 1964
Auteur : Joel Murcott
Réalisateur : Robert Douglas

Résumé :

Dave et Bonnie forment un jeune couple amoureux, mais désargenté. En effet, Mrs Daniels, la riche mère de Bonnie, leur a coupé les vivres, se méfiant des intentions de Dave. Celui-ci, bien plus vénal que ce qu’il laisse croire à Bonnie, convainc celle-ci de mettre en scène une fausse tentative de suicide aux somnifères. Mais la mystification se déroule mal et Bonnie meurt. Mrs Daniels va dès lors ourdir une terrible vengeance.

Critique :

L’épisode peut capitaliser sur une introduction mystérieuse à souhait, ainsi que sur une conclusion choc, horrifique à tout crin. Lors de ces circonstances la composition plaisamment surannée et déclamatoire de Gloria Swanson fait réellement merveille en mère dominatrice, d’autant que l’élégante mise en scène de Robert Douglas prend soin de recréer celle des films gothiques de l’Hollywood d’avant guerre, dans lesquels s’illustra si souvent la star. Malheureusement le récit souffre du format du long de l’opus meublant tout du long par le mélodrame du couple Dave/Bonnie, peu avare en clichés.

Bonnie (peu convaincante Lynn Loring) se montre particulièrement irritante en en cessant de proclamer en boucle son amour inconditionnel et soumis envers son mari. Par ailleurs le scénario ne e montre pas exempt de fatalités, avec une Bonnie totalement ignorante de son état de santé, jusqu’à l’invraisemblance, ou pariant tout sur le fait que Dave ne regard rien avant de franchir la fameuse porte du titre. Reste le plaisir de reconnaître certains acteurs de l’époque autour du totem Gloria Swanson, comme James MacArthur (Hawaï, police d'état) ou Whit Bissel (Au cœur du Temps).

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Gloria Swanson (Mrs. Daniels) fut un grande vedette hollywoodienne de l’époque du muet, et ‘une des premières femmes à devenir productrice. Elle est restée également fameuse pour sa liaison avec Joseph Kennedy, patron de RKO Pictures et père de JFK. La venue du parlant nuisit grandement à sa carrière, mais elle se reconvertit avec succès à la télévision. Son rôle le plus remémoré demeure celui, quasiment autobiographique, d’une star déchue du muet, dans Boulevard du Crépuscule (1950).

Lynn Loring (Bonnie Daniels), ancienne enfant star, apparut dans de nombreuses séries des années 60 : Gunsmoke, Perry Mason, La Grande Vallée, Des Agents très spéciaux, Les Mystères de l’Ouest... De 1967 à 1984 elle fut l’épouse de Roy Thinnes, avec qui elle tourna à plusieurs reprises (épisode The Panic des Envahisseurs). A partir des années 70, elle débuta une carrière à succès de productrice de téléfilms.

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Message  Estuaire44 Dim 12 Juin 2016 - 17:58

A Matter of Murder (2-23, ****)
Date de diffusion : 03 avril 1964
Auteur : Boris Sobelman
Réalisateur : David Lowell Rich

Résumé :

Sympathique et non violent voleur de voitures, Philadelphia Harry a la mauvaise surprise de découvrir le cadavre d‘une femme dans le coffre de Rolls Royce qu’il vient de dérober. Le mari de la victime, Sheridan Westcott, projetait en effet d’immerger la dépouille de la victime dans le lac. Il va profiter de l’occasion pour tenter de faire porter le chapeau à Philadelphia. Commence alors un duel à distance entre les deux hommes pour parvenir à se débarrasser de l’encombrant cadavre.

Critique :


A l’instar de Mais qui a tué Harry ? en 1955, l’épisode a l’excellente idée de muer le classique du récit policier que constitue le cadavre incriminant en un élément de pure comédie d’humour noir. Pour développer son intrigue, il opte par contre plutôt pour le vaudeville, avec un indéniable succès. En effet le rythme effréné du déplacement du cadavre, avec le gag à répétition de ses réapparitions surprises se montre très divertissant, d’autant que la mise en scène se montre suffisamment dynamique pour coller au rythme des évènements, sans temps morts. Le scénario ne ne contente pas de l’impact visuel et insuffle une vraie ruse aux deux adversaires, avec à la clef un véritable suspense, tandis que l’enquête de police, correctement développée, ne représente pas qu’une simple utilité scénaristique.

L’opus bénéficie également d’une distribution de premier ordre, avec un Telly Savalas et un Darren McGavin manifestant tout l’abatage qui les caractérisera dans les rôles de Kojak et de Kolchak, la décennie suivante. Les mateurs du lieutenant du NYPD apprécieront d’ailleurs de voir Philadelphia user d’un cure dent comme plus tard Kojak de ses sucettes. Les deux acteurs trouvent un écho dans les nombreux seconds rôles amusants que leur propose le récit comme confidents et complices, pittoresques gangsters pour rire d’un côté et maîtresse pas piquée des vers de l’autre (excellente Patricia Crowley). Plusieurs belles voitures d’époque et une musique guillerette enjolivent encore le spectacle. On regrettera simplement une conclusion un tantinet brusque, mais aussi que les deux acteurs vedettes ne disposent en définitive d’aucune scène en commun.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La Rolls Royce noire est supposée avoir été repeinte en couleur argent, mais il s’agit à l’évidence d’un autre modèle de voiture.

Darren McGavin (Sheridan Westcott) mena une prolifique carrière d’acters, mais aussi de scénariste et e producteur. Il joua dans de nombreux Westerns, au petit comme au grand écran. Mais ses rôles le plus connus demeurent celui du détective Mike Hammer (1958-1959) et du journaliste passionné de surnaturel Karl Kolchak dans Dossiers brûlants (1974-1975). L’influence de cette série sur les X-Files lui valut d’y incarner l’Agent Arthur Dales.

Telly Savalas (Philadelphia Harry) reste bien entendu célèbre pour les rôles du lieutenant Théo Kojak et de Blofeld dans Au service secret de sa Majesté. La même année (1969), il retrouve Diana Rigg dans The Assassination Bureau. Il tint également divers rôles marquants au cinéma, notamment dans des rôles de sadiques, avant Kojak (Le Prisonnier d'Alcatraz, Les Douze Salopards...). À la télévision, il participe à Bonanza, Le Fugitif, Les Incorruptibles, La Quatrième Dimension... Il est également le parrain de Jennifer Aniston, ayant été un proche de son père, le comédien John Aniston. Ce dernier avait également des origines grecques, pays auquel Telly Savalas, fils d'émigrants, demeura toujours très attaché.


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Message  Estuaire44 Lun 13 Juin 2016 - 18:56

The Gentleman Caller (2-24, **)
Date de diffusion : 10 avril 1964
Auteur : James Bridges
Réalisateur : Joseph M. Newman

Résumé :

Le gangster Gerald Musgrove est en fuite, avec un butin de 100 000 $ provenant d’un cambriolage durant lequel il a tué un homme. Croisant une chorale de rue, il y fait la connaissance d’une aimable vieille dame. Emmy Wright. Il se lie d’amitié avec elle, profitant de sa solitude et sa légère sénilité. Il projette en effet de dissimuler l’argent chez elle, puis de devenir son héritier, afin de pouvoir justifier de l’origine de sa soudaine fortune. Mais Emmy va se révéler bien plus difficile à assassiner que prévue.  

Critique :

L’intrigue a le mérite de présenter de manière fluide et relativement crédible une situation de départ passablement alambiquée. Dès que se mettent en place les tentatives de meurtres avortées visant à récolter le magot, le spectateur français aura le plaisir de retrouver une mécanique qu’il connaît bien. Eneffet le scénario s’assimile finalement à celui du Viager, le fameux téléfilm de Pierre Tchernia et René Goscinny (1972), où Louis Martinet échappait pareillement encore et toujours aux menées homicides de la famille Galipeau. Malheureusement la comparaison, s’arrête là, tant les situations et péripéties de l’épisode manquent singulièrement d’humour et de brio.

Tout s’effectue de manière mécanique, avec des dialogues aussi fades que la terne mise en scène. De plus, pour meubler, le scénario multiplie les personnages n’apportant pas grand-chose, comme les voisines d’Emmy où l’irritante épouse idiote de Musgrove. Après une ultime itération, la conclusion tente de jouer la carte de la chute ironique, un effort rapidement contrecarré par une énième intervention d’Hitchcock visant à assurer le triomphe de la morale. Restent deux belles performances d’acteur, Ruth McDevitt créant une attachante Emmy, tandis qu’avec l’ignoble Musgrove, Roddy McDowall se régale avec un rôle taillé idéalement pour lui.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Parmi les chansons interprétées par la chorale, on entend deux classiques, la valse Meet Me Tonight In Dreamland (1909) et la country You Are My Sunshine (1939).

Roddy McDowall (Gerald Musgrove) débuta dans quelques films de son Angleterre natale avant de se faire connaître à Hollywood pour son personnage dans Qu'elle était verte, ma vallée (1941). Il s'y lie d'amitié avec Elizabeth Taylor, aux côtés de laquelle il connaîtra plusieurs rôles marquants (Octave dans Cléopâtre, 1963). Sa longue carrière au cinéma fut également marquée par les quatre films de La Planète des Singes. Outre la série en découlant (1974), il apparut également à la télévision dans La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs, Columbo, L'Île Fantastique, Wonder Woman, Code Quantum…

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Message  Estuaire44 Lun 13 Juin 2016 - 20:01

Le coffre-fort (The Ordeal of Mrs. Snow, 2-25, ***)
Date de diffusion : 17 avril 1964
Auteur : Alvin Sargent
Réalisateur : Robert Stevens

Résumé :

Bruce, un jeune homme cupide épouse Lorna, une riche héritière dont la fortune est encore administrée par sa tante, Adelaïde. Poursuivi par des dettes de jeu, Bruce dérobe de l’argent à Adelaïde, mais celle-ci s’en rend compte. Bruce l’enferme alors dans la chambre familiale, alors que lui et Lorna partent en vacances. Il escompte que la vieille femme trouve la mort, mais Lorna se fait du souci pour sa tante.

Critique :

Après un début relativement délayé et fastidieux (le format long nécessitant parfois quelques inutiles circonvolutions), le récit installe une situation assez similaire à celle du Mystère de la chambre forte, un futur épisode de Columbo particulièrement remarquable. Mais là où le lieutenant du LAPD mènera son coutumier jeu du chat et de la souris avec une simili Agatha Christie, l’épisode joue plutôt la double carte du suspense quant au devenir d’Adelaïde Snow et de la description du calvaire vécue par celle-ci. Ce second élément reste sans doute celui qui fonctionne le moins, car se composant de scénettes bien davantage édifiantes qu’horrifiques ou bouleversantes.

L’aspect thriller se montre par contre remarquable, le scénario sachant à merveille multiplier les coups du sort mettant en péril la conspiration abominable ourdie par un Bruce poursuivi par une déveine implacable, mais tout à fait ludique pour le téléspectateur. Le criminel se débat néanmoins et semble tous surnager, encore et encore. On apprécie que la jugeote, mais aussi le courage, de Lorna, lui donnent du fil à retordre, on s’extraie ainsi des clichés féminins caractérisant parfois l’anthologie. Jessica Walter et Don Chastain apportent du tempérament à leur personnage tout au long d’une intrigue efficacement troussée et conclue sur un petit bijou d’ironie.

Anecdotes :

L’adresse indiquée sur le chèque d’Adelaide Snow est 199, Central Park West. Quand Hillary y arrive, le numéro marqué sur la porte est 615.

Jessica Walter (Lorna Richmond) fut une figure régulière de la télévision américaine, apparaissant dans un grand nombre de séries. Encore active aujourd’hui, elle tint notamment le rôle récurent de Lucille Bluth dans la sitcom Arrested Development, de 2003 à 2013. Elle est la sœur de Richard Walter, universitaire en charge de la chaire d’écriture de scénario à l’UCLA, exerçant une grande influence sur nombre d’auteurs hollywoodiens.

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Message  Estuaire44 Mer 15 Juin 2016 - 7:39

Ten Minutes from Now (2-26, **)
Date de diffusion : 01 mai 1964
Auteur : Arthur A. Ross, d’après une nouvelle de Jack Ritchie
Réalisateur : Alf Kjellin

Résumé :

Un peintre en veut à un responsable politique municipal de ne pas lui avoir permis d’organiser une exposition dans le musée local. Après des menaces, il sème le terreur en venant déposer successivement plusieurs fausses bombes au musée et à la mairie. La police est sur les dents, mais impuissante, car aucun crime n’est commis.

Critique :

L’épisode joue sur deux ressorts s’avérant être autant de pétards mouillés. Le suspense quant à savoir si la bombe est présente et va exploser se dégonfle très vite, car on comprend bien que tout ceci est une mystification ayant un but. L’autre sujet reste la visée même du complot en cours et il est vrai que la solution survient lors d’une chute efficacement troussée et assez astucieuse, même s’il ne s’agit pas à proprement parler de la plus renversante de la saison. Mais pour y parvenir le spectateur aura subi un interminable pensum débordant d’ennui.

La réitération de la fausse bombe se traduit par quatre sketchs se déroulant en essence toujours de la même façon, avec seulement une évolution dans quelques éléments superficiels de décorum. L’action devient aussi répétitive que prévisible, encore lestée de dialogues particulièrement artificiels et emphatiques. La mise en scène ne tire guère parti de l’élément pictural pour au moins que l’œil ait sa part. L’interprétation demeure agréable, tandis que cette histoire d’attentats et de questionnement sur l’incapacité d’arrêter un assassin potentiel n’ayant pas encore passé à l’acte prend un relief supplémentaire en notre époque troublée.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La peinture dérobée au musée est Le Concert, de Johannes Vermeer (1666). L’ironie est que le tableau fut effectivement volé au Isabella Stewart Gardner Museum de Boston, en mars 1990 et n’a toujours pas été retrouvé depuis. Estimée à 200 millions de dollars, il s’agit de l’une des peintures les plus chères dont on ait perdu la trace. Dans l’épisode American History X-cellent des Simpsons (2010), M. Burns est arrêté, car il s’avère que c’est lui qui détient le tableau.

Non crédité, on reconnaît parmi les complices du peintre un jeune David Carradine, le futur Kung Fu (1972-1975).

Donnelly Rhodes (James Bellington), en provenance du théâtre, effectua une belle carrière à la télévision américaine. Il est entre autres connu pour le rôle du Dr. Cottle dans Battlestar Galactica (2004-2009) et de Dutch Leitner dans Soap (1977-1981).

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Message  Estuaire44 Jeu 16 Juin 2016 - 15:35

The Sign of Satan (2-27, ****)
Date de diffusion : 08 mai 1964
Auteur : Barré Lyndon, à partir d’une histoire de>Robert Bloch
Réalisateur : Robert Douglas

Résumé :

Le propriétaire d’un important studio hollywoodien décide de produire une version américanisée d’un petit film autrichien mettant en scène un culte satanique. L’œuvre doit sa rare force d’invocation à l’acteur Karl Jorla, que le producteur fait venir à Hollywood, afin qu’il reprenne son rôle. Jorla révèle que la secte existe vraiment et qu’elle le traque pour avoir révélé ses secrets. Sa vie est désormais en danger.

Critique :

Grande figure du cinéma fantastique et de science-fiction, l’élégant scénariste d’origine anglaise Barré Lyndon (La Guerre des Mondes, 1953) sait pleinement renouer avec le goût du macre si présent chez Robert Bloch, l’auteur de Psychose. Son talent s’associe parfaitement avec la présence de son compatriote Christopher Lee, alors acteur vedette de la Hammer traversant l’Atlantique pour la première fois de sa carrière. Aidés par une mise en scène intelligente, ils reconstituent une horreur gothique de qualité, louchant clairement vers la Hammer, que cela soit dans la très efficace scène représentant le film autrichien, ou lors des fulgurances de Jorla au studio hollywoodien. Le choc produit entre une épouvante jaillie de la vieille Europe et l’industrie hollywoodienne produit un effet saisissant, d’autant que l’auteur préfère opter pour le réalisme documenté dans son évocation du studio, plutôt que pour une satire facile.

Mais le scénario va au-delà de cette reconstitution réussie, en jouant la carte du méta récit. Voir Christopher Lee interpréter un acteur de film d’épouvante se découvrant confronté au satanisme, conjointement à un empilement de niveaux de réalité entre images tournées et réelles dans la perspective du spectateur produit une atmosphère réellement étrange, distincte du gothisme traditionnel. Barré Lyndon a également la bonne intuition d’incorporer des éléments déjà passablement datés à son époque (secte à la Sax Rohmer, final très inspiré d’Edgar Allan Poe), dont le caractère aujourd’hui hors d’âge renforce aujourd’hui l’aspect insolite de l’ensemble. Si Christopher Lee, magnifique, accapare évidemment l’attention, le reste de la distribution s’avère de qualité, notamment une sensible Gia Scala. Incursion aussi rare que réussie au sein du Fantastique, The Sign of Satan apparaît comme un épisode profondément à part au sein de l’anthologie.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

L’étrange créature apparaissant lors de la présentation de l’épisode par Hitchcock est des Aliens du film Le Météore de la nuit (1953). Ce classique de la Science-fiction au cinéma fut l’un des premiers films réalisés en 3D.

Il s’agit du premier rôle tenu par Christopher Lee à Hollywood. L’acteur a indiqué avoir été attiré par le faux présupposé que l’épisode serait dirigé par le Maître du Suspense en personne. Il conserva néanmoins un bon souvenir de l’expérience, même s’il ne fut pas présenté à Hitchcock.

Durant le tournage, Jorla réside au Canyon de Topanga. Situé dans les montagnes de Santa Monica, ce canyon fut durant les années 60 une résidence appréciée par les artistes puis par les hippies, devenant une enclave bohème du grand Los Angeles. Plusieurs festivals culturels s’y déroulent encore aujourd’hui.

Christopher Lee (Karl Jorla) a fait ses débuts en 1948, mais ce sont ses films d'horreur avec la Hammer qui le firent connaître mondialement dans les années 50 jusqu'au début des années 70. Il tourna de nombreux films avec Peter Cushing. Il a également joué dans La vie privée de Sherlock Holmes et il est L'homme au pistolet d'or dans le James Bond du même nom. Il avait déjà été pressenti pour être le docteur No dans le premier film de la série. Il fit également une apparition dans le second et troisième volet de La guerre des étoiles, ainsi ue ans Le Seigneur des Anneaux, en tant que Saroumane le Blanc En 2001, il fut fait Commandant de l'ordre de l'empire britannique pour sa longue carrière (227 films) et officier des arts et des lettres en 2002. Il a joué dans deux épisodes des Avengers, Interférence et Interrogatoires.

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Message  Estuaire44 Jeu 16 Juin 2016 - 18:03

Who Needs an Enemy ? (2-28, ***)
Date de diffusion : 15 mai 1964
Auteur : Arthur A. Ross
Réalisateur : Harry Morgan

Résumé :

Le courtier Charlie Osgood détourne l’argent de la société qu’il possède en commun avec son vieil Eddie Turtin. Il dilapide joyeusement l’argent avec sa belle fiancée, jusqu’à ce que sa combine soit découverte par Eddie. Charlie simule alors un suicide afin de pouvoir s’enfuir avec le reste du magot et sa petite amie.

Critique :

Dès le début orienté vers la comédie pure, le récit ne développe guère d’intrigue entre le postulat initial et une chute quelque peu prévisible. Il brille toutefois par sa bonne humeur, ses nombreux gags et ses dialogues joyeusement cyniques, tout en dressant le portrait vif et réussi d’un caractère. Charli est en effet demeuré un grand enfant, refusant toute responsabilité dans ses agissements, ainsi que de modérer ses envies, mais sa naïveté et sa franchise même le rendent en définitive aussi sympathique que désarmant.

L’intérêt de l’opus réside également dans sa distribution, assurant la rencontre de deux grandes figures des séries télévisées, Richard Anderson et Steven Hill, avent qu’ils n’obtiennent leurs rôles les plus connus. Tous deux comprennent pleinement la dimension de farce de l’épisode du jour et cabotinent sans retenue aucune, dans un ensemble assez irrésistible. Si elle imprime un peu moins l’écran, la charmante Joanna Moore apporte aussi sa contribution avec un amusant pastiche des femmes fatales des films noirs. Montage et réalisation apportent l’énergie requise à cette divertissante histoire

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Richard Anderson (Eddie Turtin) débuta à Hollywood, dans le cinéma d’après-guerre , avant de se faire remarquer grâce au rôle de Ricardo del Amo dans Zorro. Il devient par la suite une figure familière des séries américaines, avant de pleinement accéder à la célébrité grâce au rôle d’Oscar Goldman, patron des héros bioniques, Steve Austin et Jaimie Sommers. Il sera le coproducteur des deux derniers téléfilms bioniques.

Steven Hill (Charlie Osgood) débuta au théâtre, où il fut membre de l’actor’s studio. La plus grande part de sa carrière se déroula à la télévision. A côte de nombreuses participations dans des séries ou des téléfilms, ses rôles les plus connus demeurent ceux de Daniel Briggs, le premier leader de l’équipe de Mission impossible, et celui du procureur Adam Schiff dans New York, police judiciaire.

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Message  Estuaire44 Ven 17 Juin 2016 - 1:13

Bed of Roses (2-29, ***)
Date de diffusion : 22 mai 1964
Auteur : James Bridges, d’après une histoire d’Emily Neff
Réalisateur : Philip Leacock

Résumé :

George maxwell, ancien acteur, a épousé la riche Mavis maxwell. Un soir il se rend chez une ancienne amie d’Hollywood, qui l’a appelle à l’aide. Il découvre le cadavre de la jeune femme et décide de ne pas avertir la police, craignant des complications avec son épouse. Le chauffeur de taxi l’ayant conduit sur les lieux le soumet alors à u chantage, Mais George va recevoir le renfort inattendu de Mavis.

Critique :

L’épisode connaît deux parties très distinctes l’une de l’autre. La première narre la mise en place de la situation et du chantage par le chauffeur de taxi sur une tonalité classique de roman noir. Caractéristiquement les divers échantillons d’humanité rencontrés s’avèrent aussi peu reluisants les uns que les autres, dans un ensemble bien coordonné. Les péripéties, largement anticipa blés, se déroulent de manière conventionnelles mais solides, avec un interprétation se coulant avec fluidité dans les conventions du genre. Mise en scène et musique se montrent à l’unisson.

Le fait que l’on se situe en terrain aussi connu et balisé rend d’autant plus sonore le twist fracassant que constitue l’intervention choc de Mavis. Le scénario profite de l’effet suscite pour renouveler l’intrigue et la dévier vers la comédie d’humour noir. L’abatage des deux acteurs principaux fait merveille, avec un humour cynique et goguenard fonctionnant fort bien. Le récit s’offre même le luxe de devenir légèrement transgressif, avec ce tableau d’u homme soumis à une épouse forte et décisionnaire derrière son tempérament juvénile, soit la posture inverse de l’immense majorité des épisodes de l’anthologie, une amusante originalité.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Patrick O'Neal (George Maxwell) fut avant tout un comédien de théâtre, issu de l'Actor's Studio. Il accomplit quelques apparitions au cinéma et à la télévision. Il fit finalement fortune dans la restauration, possédant à New York plusieurs établissements de grand standing.

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Message  Estuaire44 Lun 20 Juin 2016 - 21:37

The Second Verdict (2-30, **)
Date de diffusion : 29 mai 1964
Auteur :
Réalisateur : Lewis Teague

Résumé :

Ned Murray, un avocat pour qui l’éthique prime sur toute autre considération, obtient l’acquittement d’un homme jugé pour meurtre. Mais celui-ci, déséquilibré et jaloux maladif envers sa compagne, lui avoue qu’il est en fait l’assassin. Ned connaît alors un conflit avec son employeur, qui en veut pas que le procureur soit avertit, le secret professionnel devant être respecté. La situation se complique encore quand un gangster devant une faveur à Ned décide de faire lui-même justice.


Critique :

Le scénario se veut ambitieux, opposant l’éthique aux règles de fonctionnement de l’institution judiciaire. Malheureusement le scénario et les dialogues s’avèrent démonstratifs et didactiques au possible, sur un ton très appliqué. On éprouve souvent l’impression de contempler ‘une composition de droit mise en images, plutôt qu’un authentique épisode d’une anthologie de thrillers. La mise en scène, totalement figée, ne dynamise en rien ces scènes de dissertation dépourvues de toute subtilité, avec des personnages n’existant qu’à travers les points de vue qu’ils défendent.

L’opus présente un intérêt historique, car il illustre à quel point les meilleures séries judiciaires actuelles savent désormais développer leurs problématiques de manière plus intelligente, ne sacrifiant pas l’histoire à un message moral. La conclusion des débats se voit assénée au spectateur sans qu’il lui soit loisible de réfléchir. La moralité se résume bien entendu à faire confiance au système, assez logiquement dans cette anthologie où le message final d’Hitchcock sert régulièrement à ramener l’histoire dans une édifiante convenance passablement bourgeoise (rien de comparable dans La Quatrième Dimension). L’interprétation sauve l’essentiel, avec un bouleversant Martin Landau et une Nancy Kovack séduisante en diable, mais aussi un William Dozier très convaincant en psychopathe, alors qu’il s’apprête à devenir le Sphinx dans Batman’66.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Martin Landau (Ned Murray), issu de l'Actor's Studio, participe à plusieurs grands films : La Mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi), mais aussi X-Files : Fight the Future en 1998. Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission : Impossible et Cosmos 1999. En 1957, il avait épousé Barbara Bain, également élève de l'Actor's Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landau est également apparu dans La Quatrième Dimension, Au-delà du Réel, Des agents très spéciaux, Les Incorruptibles, Les Mystères de l'Ouest, Arabesque, Columbo…

Nancy Kovack (Karen Osterman) est une figure en vue des séries télévisées durant les années 50 et 60 (L’Homme à la Rolls, Honey West, Les Envahisseurs, Mannix, Ma sorcière bien aimée, Star Trek...). Cela lui permet de percer à Hollywood, où elle incarne notamment Médée dans Jason et les Argonautes (1963). Elle se retire durant les années 70, après son mariage avec le grand chef d’orchestre Zubin Mehta, dirigeant alors le Philharmonique de Los Angeles.

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Message  Estuaire44 Mer 22 Juin 2016 - 0:25

Isabel (2-31, **)
Date de diffusion : 05 juin 1964
Auteur : William Fay, d’après un roman de S.B. Hough |
Réalisateur :  Alf Kjellin

Résumé :

Howard Clements est faussement accusé d’agression par Isabel, une femme quelque peu mythomane, alors qu’il n’a fait que la croiser dans la rue. Malgré ses dénégations, il est condamné à un an de prison. A sa sortie, il débute une vengeance commençant par séduire puis épouser son accusatrice.

Critique :

La première moitié de l’épisode se montre plaisamment intrigante, avec une ouverture en forme de cauchemar judiciaire éveillé, auquel succède le mystère savamment entretenu quant à la finalité du complot ourdi par Clements. Le brillant jeu de Bradford Dillman contribue pour beaucoup au succès de ce segment, tant il sait exprimer la soif obsessionnelle de vengeance derrière la façade de justicier qu’aime à se donner Clements. Par ailleurs, à défaut d’une mise en scène réellement inventive, le montage parvient à apporter du rythme à l’ensemble.

Malheureusement, la seconde partie de l’opus voit l’intrigue en revenir à une vengeance beaucoup plus conventionnelle que ce que promettait son préambule, d’où un certain sentiment de frustration. La peinture des sentiments d’Isabel auraient pu relancer le récit mais l’actrice Barbara Barrie s’avère bien moins marquante que son partenaire. Dès lors la succession des évènements devient quelque peu fastidieuse. La conclusion présente le mérite de jouer la carte de l’originalité, mais souffre de trop multiplier les invraisemblances pour y parvenir.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Bradford Dillman (Howard Clements), issu de l’Actor’s Studio, connut de nombreux succès à Broadway, tout en apparaissant dans de très nombreuses séries : Ironside, The Big Valley, , Columbo, Wild Wild West The Eleventh Hour, Mission Impossible, The Man From U.N.C.L.E., The Incredible Hulk... Il fut l’époux de l’actrice Suzy Parker.

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Message  Estuaire44 Mer 22 Juin 2016 - 12:10

Body in the Barn (2-32, ****)
Date de diffusion : 03 juillet 1964
Auteur : Harold Swanton, d’après un roman de Margaret Manners
Réalisateur : Joseph M. Newman

Résumé :

Vieille dame respectée de la communauté rurale où elle réside depuis toujours, Bessie Carnby est en butte à l’hostilité de sa jeune et autoritaire voisine. Après que le sympathique mari de cette dernière ait brusquement disparu, Bessie, soupçonneuse, découvre un cadavre dissimulé dans la ,grange de sa voisine. Celle-ci est exécutée pour le meurtre de son mari, mais la vérité va s’avérer bien différente de ce qu’envisageait Bessie.

Critique :

Pour son ultime épisode de la saison, l’anthologie réussit une nouvelle fois une magnifique adaptation de roman noir. L’intrigue, particulièrement riche en rebondissements et en meurtres machiavéliques, se découvre avec fascination, tant l’âme noire de ses protagonistes contraste avec leur charmant environnement rural. L’auteur sait demeurer subtilement ambivalent quant aux motivations de chacun, en premier lieu concernant Bessie. Poursuite de la justice, mais aussi haine de classe et curiosité maladive se disputent âprement son caractère.

Le fait que la protagoniste soit mourante ajoute encore au ton macabre du récit. La prestation de Lillian Gish en Bessie s’avère un atout majeur, car la grande actrice opte pour une véracité totale de son personnage, plutôt que pour les postures paroxystiques de Gloria Swanson, autre ancienne gloire de l’Hollywood d’antan, dans Behind The Locked Door, cette saison. Chacun des personnages secondaires se voit caractérisé avec soin et interprété avec talent. On apprécie que l’anthologie s’affranchisse ici d’un certain conformisme moral, avec cette histoire s’articulant autour de deux monstrueuses erreurs judiciaires.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Initialement programmé le 22 novembre 1963, l’épisode fut diffusé ultérieurement car l’antenne fut dédiée à l’assassinat de JFK, survenu ce jour-là.

Il s’agit du dernier épisode de l’anthologie diffusé sur CBS, l’ultime saison le sera sur NBC.

Lillian Gish (Bessie Carnby) fut l’une des plus grandes stars de l’époque du muet, durant laquelle elle tourne avec tous les grands pionniers d’Hollywood, en particulier D. W. Griffith (Naissance d’une Nation, 1915). Débutant dans les années 1910, elle se spécialisa dans les rôles tragiques des mélodrames alors en vogue, avec de nombreux rôles de pures jeunes filles sur lesquelles s’acharne le Destin. Tout en tenant encore des rôles marquants (La Nuit du Chasseur, 1955), elle s’éloigne progressivement du cinéma à partir des années trente, pour se centrer sur le théâtre. Lillian Gish fut l’une des muses exerçant le plus d’influence sur Hollywood, devenant notamment l’une des toutes premières à passer derrière la caméra, dès 1920. En 1973, François Truffault lui dédia La nuit américaine.

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Message  Invité Ven 24 Juin 2016 - 19:55

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Message  Dearesttara Ven 24 Juin 2016 - 20:59

Great work, Estuaire ! cheers
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Message  séribibi Ven 24 Juin 2016 - 21:07

Beau travail !
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Message  Estuaire44 Sam 25 Juin 2016 - 11:14

Merci, la suite bientôt !
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Message  Estuaire44 Lun 4 Juil 2016 - 0:05

Saison 3

Return of Verge Likens (3-01, ****)

Date de diffusion : 05 octobre 1964
Auteur : James Bridges, d’après une nouvelle de Davis Grubb
Réalisateur : Arnold Laven

Résumé :

Le cacique d’une petite ville de l’Amérique rurale tue un homme dont il guignait les terres. Le shérif à ses ordres fait passer l’affaire pour de la légitime défense. Verge Likens, fils ainé de la victime, confie la ferme familiale à son cadet simplet et quitte la ville en déclarant qu’il va suivre des études. En réalité, il ourdit une vengeance en forme de crime parfait.

Critique :

Bien qu’il se soit également adonné au Fantastique (ses nouvelles alimentent aussi bien The Alfred hitchcock Hour que The Night Gallery de Rod Serling), Davis Grubb demeure surtout remémoré pour ses thrillers particulièrement angoissants, où il met le plus souvent en scène une Amérique profonde violente, aux hypocrites mœurs puritaines. Son bestseller La Nuit du Chasseur fut ainsi adapté avec retentissement au cinéma, en 1955. Ici, l’anthologie sélectionne judicieusement une nouvelle mettant particulièrement en exergue ces deux fondements de l’œuvre de Grubb.

Toute la longue partie succédant au meurtre initial, filmé avec une véracité brute, dépeint ainsi une société seulement civilisée en façade, en fait à peine sortie de la violence de l’ouest sauvage. Ayant le shérif et les notables dans sa main, le cacique et ses hommes de main font régner leur férule sur la petite, avec la lâche complicité passive des habitants. La dénonciation sociale se montre éloquente, tandis que le suspense s’installe quant à ce que peut bien mijoter Verge (excellent Peter Fonda).

La séquence finale vire au thriller horrifique, avec une scène. non seulement électrique, mais aussi emboitant parfaitement les différentes pièces du puzzle. La mise en scène d’Arnold Laven se montre aussi efficace qu’imaginative. L’épisode marque réellement les esprits, d’autant que cette fois Hitchcock a le bon goût de ne pas venir contredire le crime parfait lors de son speech final.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La nouvelle originale de Davis Grubb est parue le 15 juillet 1950 dans Collier’s. En activité de 1888 à 1957, Collier’s fut l’une des premières revues d’investigation d’Amérique, mêlant enquêtes journalistiques et nouvelles souvent policières. Il a publié pour la première fois aux Etats-Unis plusieurs aventures de Sherlock Holmes.

La citation biblique qu’utilise Verge Likens pour justifier son action est tirée du Lévitique 24:17-20 : Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort. Celui qui frappera un animal mortellement le remplacera: vie pour vie. Si quelqu'un blesse son prochain, il lui sera fait comme il a fait.  Fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; il lui sera fait la même blessure qu'il a faite à son prochain.

Peter Fonda (Verge Likens) appartient à une grande famille de comédiens. Il est le fils de d’Henry Fonda, le frère de Jane et le père de Bridget, mais aussi le beau-frère de Roger Vadim. Son rôle de Wyatt dans Easy Rider (1969), où il fume notamment de la vraie marijuana devant la caméra, lui valut de devenir l’un des symboles de la Contre-culture des 60’s.

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Message  Estuaire44 Jeu 14 Juil 2016 - 13:58

Change of Address (3-02, **)
Date de diffusion : 12 octobre 1964
Auteur : Morton S. Fine et David Friedkin, d’après une histoire d’Andrew Benedict
Réalisateur : David Friedkin

Résumé :

Keith et Elsa forment un couple battant de l’aile. Afin de sauver leur mariage, ils déménagent et changent totalement d’environnement en s’installant dans une maison isolée de Malibu, proche de l’océan. Mais Elsa déteste l’endroit, ce qui la rend très irritable, tandis que Keith est sensible à la beauté d’une jeune surfeuse des environs. Bientôt celui-ci creuse une tranchée dans la cave, affirmant vouloir en drainer l’humidité.

Critique :

Change of Adress souffre d’un manque certain de changement dans le sujet ; En effet il s’agit d’un énième variation, ne brillant guère par son originalité, autour du thème du meurtre conjugal, soit le sujet largement le plus représenté au sein The Alfred Hitchcock Hour. Cela se ressent d’autant plus fortement que le récit se centre sur un autre cliché, celui du cadavre  de l’épouse à enterrer dans la cave. De fait limitée essentiellement à ces figures imposées, l’intrigue manque de substance pour pouvoir maintenir l’intérêt tout au long du format long de l’anthologie. Il en découle un style redondant de narration, encore souligné par quelques scènes relevant du pur remplissage, telles les scènes de danse, même si elles se situent efficacement l’épisode dans son époque. Même la conclusion ne délivre pas le twist attendu, tant la chute se voit largement annoncée par les évènements précédents.

Le récit tente d’utiliser le temps disponible pour dépeindre avec force détail les motivations des deux époux (solitude aigrie de la femme au foyer et refus de vieillir d’un vieux beau), mais avoir réparti d’emblée clairement les rôles entre gentille et méchant limite l’intérêt psychologique de l’entreprise.  Cette tentative permet au moins de mettre en valeur la qualité de l’interprétation, seul réel atout de opus, avec un intéressant travail de production. Change of Adress demeure en effet l’un des épisodes à jusqu’ici comporter le plus de scènes en extérieur, ce qui met joliment en avant la douceur de vivre des plages de Malibu durant les années 60.

Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode,  car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

Phyllis Thaxter (Elsa) tint de nombreux rôles de femmes au foyer dans les films de la MGM et de la Warner des années 40 et 50. Atteint de poliomyélite, elle dut quitter les studios, avant de réussir un retour à la télévision durant les 60’s. Elle incarne également Martha Kent dans le film Superman de 1978.

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Message  Estuaire44 Jeu 14 Juil 2016 - 18:57

Water's Edge (3-03, ***)
Date de diffusion : 19 octobre 1964
Auteur : Alfred Hayes, d’après une nouvelle de Robert Bloch
Réalisateur : Bernard Girard

Résumé :

Le voisin de cellule du bandit Rusty Krause est sur le pont de mourir de pneumonie. il lui révèle que le butin de son vol repose avec son ancien complice. Une fois sorti de prison, Rusty part à la chasse au trésor avec la fiancée du défunt, Helen. Tous deux découvre l’argent dans une bicoque abandonné, située près d’un lac et remplie de rats. Ils se combattent alors pour la possession du magot, avec des conséquences abominables.

Critique :

L’épisode se montre inégal, avec deux parties relevant d’un intérêt fortement contrasté. L’e récit commence sur un tempo lent, avec des scènes de confessions rocambolesques en prison d’un grand classicisme (on pourrait faire remonter ce type d’histoire jusqu’à Edmond Dantès et l’abbé Faria). Par la suite, la chasse au trésor n’intéresse clairement pas l’auteur en tant que sujet. Cela peut tout à fait se comprendre, mais alors il aurait mieux fallut l’abréger plutôt que d’aligner les indices naïfs et les rebondissements fabriqués.

Le récit revêt un tout éclat à mi-parcours, avec l’entrée en scène de la maison abandonnée et de ses habitants : l’épisode est clairement à déconseiller aux spectateurs souffrant de musophobie ! Sans que l’on puisse absolument parler de Gore, la fin dépasse en choc horrifique tout ce que l’anthologie a pu proposer jusqu’ici ! On y retrouve pleinement l’empreinte de l’esprit profondément macabre de Robert Bloch.

Une conclusion tout à fait hors normes pour un Network de l’époque, en fait guère éloignée de ce que montrera Willard en 1971. Habilement l’abomination morale rejoint la physique, avec deux protagonistes dévorés par l’avidité, sinistres jusqu’au vertige. Cassavetes apparaît pleinement dans son emploi avec ce rôle ténébreux, tandis qu’Ann Sothern crée la sensation, loin des rôles comiques dans lesquels elle brilla durant les années 40.


Anecdotes :

On ne dispose que du titre original de l’épisode, car celui-ci ne fut pas diffusé en version française.

La nouvelle initiale de Robert Bloch fut publiée dans le Mike Shayne Mystery Magazine, en septembre 1956. Créé la même année et publié jusque dans les années 80, ce magazine était dédié à Mike Shayne, détective privé créé par Bret Halliday dans les années 30, tout en accueillant d’autres nouvelles policières

Le bus amenant Rusty en ville s’arrête dans le fameux décor de la tour de l’horloge rendu célèbre par le film Retour vers le Futur, également aperçu dans de multiples autres productions, y compris La Quatrième Dimension.

John Cassavetes (Rusty) reste célèbre pour son mariage avec Gena Rowlands, sa Muse. Ils tournèrent ensemble dix films qu’il écrivit et réalisa, principalement durant les années 70 et 80, exerçant une forte influence sur le cinéma américain. Venu du théâtre, il mena par ailleurs une belle carrière d’acteur, au cinéma comme à la télévision.

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