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Série "Le Retour du Saint"

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Message  Estuaire44 Lun 6 Juil - 20:48

En 1978, neuf années après la conclusion de la série de Roger Moore, son producteur Robert S. Baker va lancer de nouvelles aventures du Saint. Avec Ian Ogilvy, Baker estime disposer de l’acteur capable de relever le défi du remplacement de Roger Moore, alors en pleine gloire cinématographique dans le smoking de 007. Agé de quelques 35 ans, ancien d’Eton et de la prestigieuse Royal Academy of Dramatical Arts, Ogilvy s’était fait connaître au cours des années 60 et70, notamment à travers des films en costume (Waterloo, 1970). Il participe également à diverses séries télévisées, dont Chapeau Melon, où il est le Baron Von Curt de l’épisode Mais qui est Steed ?.  

Ian Ogilvy va se révéler un choix heureux. Certes moins charismatique et tonique que Roger Moore, son élégance naturelle toute britannique va maintenir la dimension anglaise du personnage, un élément essentiel, en même temps qu’il demeure convaincant dans les scènes d’action. Le Saint va d’ailleurs désormais conduire une ST1 devenue un Jaguar tout à fait britannique. Une première idée selon laquelle il jouerait le fils de Simon Templar est heureusement repoussée, la Saint va revenir en sautant, sans discontinuité ni explication, d’une décennie à l’autre. Après tout James Bond a confirmé que différents acteurs pouvaient se succéder dans l’interprétation d’un même protagoniste.

Si la nouvelle série conserve le modus operandi de la première (dont la présentation de l’épisode du jour narrée par Simon, hélas en voix off), un changement de taille survient néanmoins. Le Saint va dire adieu à ses fameuses  aventures en décors et enfin voyager pour de bon, un grand nombre d’épisodes étant effectivement tournés à l’étranger. Evidemment l’éventail géographique s’en ressent : de mondiales, les pérégrinations du chevalier errant anglais vont devenir essentiellement européennes, notamment françaises (inévitablement sur la Riviera) et italiennes. Pas moins de neuf épisodes sur vingt-quatre seront ainsi réalisés dans la Botte, du fait d’une coproduction de la RAI, afin de répartir des couts conséquents. La distribution se composera d’acteurs locaux et anglais, souvent vus dans la première série. Cette élévation des coûts de production va d’ailleurs avoir de grandes conséquences sur l’écriture de la série.

Echaudé par l’expérience d’Amicalement vôtre, Lew Grade veut cette fois vendre au préalable sa série internationale aux Etats-Unis, avant d’engager les frais (le programme sera finalement diffusé sur CBS). Dès le départ Simon va donc se voir partiellement réécrit afin de pleinement correspondre aux normes des networks américains. Déjà passablement édulcoré à l’époque de Moore, vis-à-vis des sombres romans de Charteris, Simon va ici devenir un vrai Saint de vitrail, sans qu’il soit désormais fait référence à une réputation  scandaleuse ou à l’origine trouble de ses revenus. Il va désormais représenter un collaborateur zélé des autorités et non plus un concurrent sarcastique de la police. Dès lors devenu inutile, le personnage trait d’union qu’était l’Inspecteur Teal ne réapparaîtra pas. Relayé par Charteris lui-même, qui a conservé un droit de regard sur les scénarios, Ogilgy devra régulièrement intervenir pour que son personnage conserve un minimum d’aspérité.

Malgré des critiques initiales pas toujours flatteuses et le souvenir insurpassable de Roger Moore, la série va connaître un certain succès en Europe (elle est initialement diffusée en France en 1979, sur Antenne 2), Les résultats s’avèrent plus décevants aux Etats-Unis, handicapés par une programmation nocturne. Les coûts de production demeurent structurellement élevés, avec 300 000 dollars d’époque par épisode, contre 75 000 pour un de la première série. Lew Grade préfère donc jeter l’éponge dès la fin de la première saison, alors que six étaient prévues à l’origine. Ian Ogilvy n’aura pas eu véritablement le temps de s’imposer. Demeure néanmoins le souvenir d’un Simon Templar attachant, moins démesuré et ironique envers ses contemporains, en un mot plus humain.

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Message  Dearesttara Lun 6 Juil - 21:05

Voilà une belle défense de la série, sans occulter ses faiblesses. Very Happy
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Message  Estuaire44 Jeu 9 Juil - 17:34

Double jeu (The Juda’s Game, 1.01, ***)
Le MI6 demande l’aide de Simon afin qu’il délivre l’espionne Selma, à laquelle il est relié par de tendres souvenirs. Capturée en mission, l’agente britannique est emprisonnée dans une sinistre forteresse albanaise. Aidé par la dynamique Vlora, correspondante locale du MI6, Simon parvient à ses fins. Il découvre que le véritable plan des Anglais était de convaincre les Albanais de la valeur de Selma, alors que celle-ci a entrepris de se faire passer pour un agent double ! Alors que Selma repart pour sa mission, le Saint parvient néanmoins à démasquer un traître à la solde des Albanais.

L’épisode débute par une relative déception, la nouvelle série prend la suite de la période couleur de Roger Moore, en n’ouvrant les débats que par une déclaration hors champ de Simon. Il nous faut hélas renoncer aux pétillantes péroraisons du Saint à travers le Quatrième Mur, caractéristiques de la période noir et blanc. Par ailleurs l’intrigue prend la forme d’un marronnier de l’espionnage, l’exfiltration d’un agent en territoire hostile. D’où quelques péripéties maintes fois vues ailleurs, mais évoquant agréablement les séries d’aventures de la décennie précédente. Toutefois cette intrigue très orientée vers l’action ne permet au Saint que de partiellement briller de ses qualités de charme et d’humour, également constitutives de sa spécificité. On note aussi la présence quelques rôles inutiles, afin de placer des vedettes locales, soit le lot commun des coproductions internationales. C’est notamment le cas pour les débats superfétatoires entre l’adversaire de Simon et le commandant de la forteresse, qui intervient fort peu dans l’action (Venantino Venantini, le Pascal des Tontons Flingueurs). On regrettera que les antagonistes ne fassent pas grande impression, aucun ne se détache véritablement.

Toutefois, l’épisode se pare de qualités impliquant une intéressante rupture avec la série de Roger Moore. La beauté des paysages naturels italiens, efficacement mise en valeur, apporte toute une nouvelle dimension par rapport aux charmants décors en studios des Sixties. On est également séduit par les deux Templar Girls du jour, pour le charme et le talent des actrices, mais aussi et surtout parce qu’elles s’avèrent des protagonistes à part entière de l’action. Cela diffère évidemment de la période précédente, où l’essentiel des rôles féminins relevait peu ou prou, de la posture de damoiselle en détresse. Vlora se révèle une précieuse alliée de Simon, capable d’initiative et d’audace. Olga Karlatos lui apporte une forte présence, ainsi qu’une pertinente tonalité méditerranéenne. Judy Geeson à moins l’occasion de briller en Selma, mis celle-ci ne s’en laisse pas conter par Simon et son complot apporte un twist relançant l’action à point nommé. Ogilvy ne manifeste certes pas le charisme inouï de Roger Moore mais sa sensibilité et sa sympathie correspond parfaitement à ce nouveau Templar ne se situant pas en permanence au cœur de l’action et ménageant davantage d’espace à ses partenaires. Il reste efficace dans les scènes d’action, même si celles-ci se veulent clairement moins violentes qu’auparavant. Un épisode développant un véritable intérêt,  par sa réécriture modernisée de postures relevant toujours des Sixties.


Ian Ogilvy (Simon) fut proche d'obtenir le rôle de James Bond, là aussi en remplacement de Roger Moore. La série Le Retour du Saint l'a fait connaître. Il apparut également dans cinq épisodes d’Arabesque, et interpréta le Duc de Wellington au cinéma (Waterloo, 1970). Scénariste, il est aussi depuis 2004 l’auteur d’une série d’ouvrages à succès destinés aux enfants : Measle and the Wrathmonk.

Judy Geeson (Selma) se fit connaître à la fin des années 60 dans des comédies et des soap operas  de la BBC (The Newcomers), dans des rôles d’adolescente rebelle. Elle s’installa à Los Angeles durant les années 80 et devint une figure régulière des productions d’épouvante et de Science-fiction (Star Trek Voyager). Elle tient également le rôle régulier de la désagréable voisine Maggie dans la sitcom à succès Dingue de toi (1992-1999)

Olga Karlatos (Vlora) fut une actrice d’origine grecque connaissant une belle carrière dans les films de série B italiens, notamment d’épouvante, des années 70 (L’Enfer des Zombies, 1979). Par la suite elle oriente sa carrière vers le cinéma d’auteur grec. Après s’être retirée à la fin des années 80, elle exerce désormais en tant qu’avocate, aux Bahamas

L’action est supposée se dérouler en Albanie, mais le tournage eut lieu en Italie.

Les scènes noctures sont à l’évidence tournées de jour, avec un simple filtre installé sur la caméra. Déjà onéreux, le tournage ne pouvait financièrement se dérouler de nuit.

La fameuse ST1 est désormais devenue une Jaguar XJ-S blanche. Ce modèle luxueux fut produit par Jaguar de 1975 à 1996. Très nerveuse, cette voiture de grand-tourisme est dotée du moteur V 12 équipant les voitures de sport italiennes de très haut de gamme. Capable de prodigieuses accélérations et atteignant une vitesse de pointe de 229 km/h, la voiture connut un succès modéré, car très gourmande en carburant en cette période d’après choc pétrolier. Une XJ-S rouge sera aussi le véhicule de Mike Gambit chez les New Avengers.

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Message  Estuaire44 Ven 10 Juil - 19:35

Duel à Venise (Duel in Venice, 1.02, ****)
A Venise, le Saint veille sur Sally, la fille d’un ami parti en voyage. Mais Sally est enlevée par Jed Blacket, un dangereux criminel ayant une revanche à prendre sur le célèbre Simon Templar. Il lance un défi au Saint : si celui-ci ne l’a pas retrouvé sous six heures, il tuera son otage. Simon va s’élancer dans une course contre la montre à travers la Venise, tout en évitant les pièges tendus par un adversaire féru d’électronique et d’explosifs. Le Saint va faire équipe avec la pétillante Claudia, gondolière et guide touristique connaissant à merveille le milieu vénitien.

Avouons que ce scénario s’avère avant tout un prétexte destiné à nous présenter un onéreux film publicitaire à la gloire de la Cité des Doges. Dans n’importe quelle ville du monde, utiliser une histoire de jeu de pistes sans complexité aucune (on passe de piège en piège jusqu’à la confrontation finale) comme fil rouge lasserait le téléspectateur... Hormis à Venise. En gondole, à pied ou en hélicoptère, Simon et Claudia nous régalent de plans absolument somptueux d’une Sérénissime resplendissant de toute sa magie, unique et inaltérable. Grand canal, Pont des Soupirs, Scala Contarini del Bovolo, Basilique St-Marc, Palais des Doges et Campanile entre autres hauts lieux, se succèdent sous un ciel merveilleusement ensoleillé, donnant lieu à un festival ininterrompu de splendeurs. On apprécie que pérégrinations de nos amis ne les entraînent pas uniquement dans les panoramas les plus célébrés de Venise. Elles nous permettent également découvrir de pittoresques arrières cours et de charmantes îles de la Lagune.

L’épisode élève jusqu’à l’apothéose le tournage sur site entrepris par la nouvelle série, le contraste s’avère cinglant avec Interlude in Venice, où Roger Moore s’aventurait dans une Cité des Doges en décors. Par ailleurs l’aspect totalement linéaire de l’intrigue ne la prive pas de se dérouler sans temps morts, entre pièges tendus par Jed, ses confrontations téléphoniques avec le Saint, ou encore les pittoresques figures italiennes rencontrées. Le duo formé par Simon et la tonique Claudia fonctionne du tonnerre, entre de joyeux échanges de piques amicales et inépuisable entrain de leur course contre la montre, particulièrement communicatif. On apprécie que le Simon d’Ogilvy se montre moins dominateur que précédemment, laissant davantage d’espace et d’initiative à sa partenaire du jour, qui lui apporte une aide déterminante..  Après le pilote, il se confirme néanmoins que le Saint se réserve les combats et les actions les plus violentes, on aurait mauvaise grâce à le lui reprocher. Si Cathryn Harrison campe joliment l’inoffensive Sally, on regrettera le jeu caricatural de Maurice Colbourne  dans l’expression de la folie de Jed.


Carole André (Claudia), actrice française, a principalement fait carrière dans le cinéma italien des années 70 et 80 (Mort à Venise, 1971). Désormais architecte, elle participe à la direction de Cinecitta.

Cathryn Harrison (Sally), fille du chanteur et acteur Noel Harrison (The Girl from UNCLE), a principalement travaillé pour la télévision et les productions radiodiffusées anglaises. Elle incarne ainsi Lady Horbury dans l’épisode Death in the Clouds de Poirot (1992).
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Message  Estuaire44 Sam 11 Juil - 12:48

Le Cauchemar (The Nightmare Man Is, 1.03, **)
Alors qu’il séjourne dans un palace parisien, le célèbre Simon Templar intervient quand il entend des hurlements en provenance de la chambre voisine. Une femme inconnue lui affirme qu’elle vient de faire un cauchemar troublant de réalisme, où son mari est assassiné à Londres. Le Saint mène l’enquête en Angleterre, en compagnie de sa compagne du moment, Guayle. L’ambassadeur italien semble visé, mais Simon ignore que tout ceci n’est destiné qu’à détourner son attention, c’est lui-même qui est ciblé par le redoutable tueur Gunther.

Le bref séjour parisien du Saint nous replonge dans la série des Sixties, avec ses inserts et ses évidents décors, par ailleurs très soignés. Fort heureusement, le passage à Londres permet de renouer avec ce tournage en extérieurs apportant tellement à la mise en scène. Les vues de la capitale britannique s’avèrent tournée avec un joli sens de l’image et une profusion d’Union Jacks qui plaira aux mateurs des séries d’aventures britanniques. Toutefois, hormis pour quelques rues sans réel cachet, les panoramas londoniens se révèlent pour l’essentiel limités au Parlement et à sa Tour de l’Horloge. Il est vrai que John Kruse, auteur vétéran de la série de Roger Moore, l’un des rares appréciées par Charteris, multiplie les digressions peu convaincantes. Durant toute une moitié d’épisode, on suit les violentes pérégrinations de Gunther, de l’Equateur jusqu’à Londres. Ces scènes paraissent destinées à le nantir d’une stature de tueur de haut niveau mais se voient contrecarrées par le jeu emprunté de Joss Ackland et par ses postiches capillaires passablement ridicules.

De plus le saint demeure tristement statique durant ce temps-là, s’embarquant dans des discussions répétitives et stériles avec l’officier de police.  Par ailleurs on ne perçoit j’amis l’intérêt profond qu’apporte la conspiration ourdie contre le Saint. La partie féminine relève le niveau, aux-côtés d’un Ogilvy toujours aussi complice avec ces dames. Gayle, incarnée avec entrain par la pétillante Kathryn Leigh Scott, apporte ainsi une aide déterminante, quoique tardive, à Simon, tandis que la sensuelle et classieuse Carmela confère de la prestance à une partie adverse par ailleurs très pale. D’une élégance raffinée et douée d’un évident talent, la belle Sharon Maughan aurait mérité bien davantage de présence à l’écran. Zienia Merton, la Sandra Benes de Cosmos 1999, réalise une sypathique apparition. L’arrivée de Gunther à Londres dynamise enfin un tantinet l’action. L(épisode peut d’ailleurs capitaliser sur un affrontement final électrique entre lui et le Saint, entre les cloches de Big Ben. Les amateurs des New Avengers ne seront pas dépaysés, car le combat se conclue de la même manière que lors de la conclusion de K is for Kill. Le Saint bénéficie toute fois d’un budget clairement supérieur !


Kathryn Leigh Scott (Guayle) se fait connaître en interprétant pas moins de quatre rôles dans Dark Shadows, de 1966 à 1970. Elle participe par la suite à de très nombreuses séries américaines. Toujours active, elle incarne en 2015 la Baronne, pour Agents of SHIELD.

Sharon Maughan (Carmela), issue de la Royal Academy of Dramatic Arts, accomplit une superbe carrière au théâtre, tout en apparaissant régulièrement à la télévision. En 2014, pour le centenaire de la RADA, elle eut l’honneur d’être l’un des quatre comédiens retenus pour donner une représentation devant la Reine, à Buckingham Palace, avec Hugh Laurie, Tom Courtenay et Helen Mirren. De 1987 à 1998, elle fut aussi la partenaire d’Anthony Head dans une compagne publicitaire télévisée pour Nescafé connaissant un immense succès aux USA.


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Message  Estuaire44 Dim 12 Juil - 22:53

Chasse à l'homme (One Black September, 1.04, **)
Un dangereux terroriste en rupture de ban, Abdul Hakim, se dissimule à Londres, en attendant de s’enfuir à l’étranger avec sa fiancée, Yasmina. Ses anciens complices, membres de l’organisation Septembre noir, le recherchent pour l’éliminer. A la demande des autorités  anglaises, le célèbre Simon Templar, connaissant la ville comme sa poche, doit tenter de le capturer afin d’obtenir des informations. Il va être associé au capitaine israélien Leila Sabin.

Une visite de Londres à bord de la ST1 aurait pu s’avérer fort agréable, sur le modèle de la somptueuse découverte de Venise qu’avait proposé Duel in Venise, autour d’une poursuite ressemblant partiellement à celle du jour. Malheureusement, au-lieu d’une optique  documentaire et touristique claire, One Black September va choisir de courir deux lièvres à la fois, en développant simultanément une intrigue d’espionnage davantage développée qu’un simple prétexte ludique. Or cet apport s’avère négatif, tant le scénario se limite à un tricotage de poncifs éculés (échange de prisonniers, filatures, interrogatoires…), filmés sans guère d’inventivité. Les personnages se voient réduits à quelques réflexes de base, la série semble décidément éprouver des difficultés à susciter des antagonistes marquants.

Tronquée, la partie découverte de Londres parvient néanmoins à proposer de jolies vues sur des monuments célèbres, ainsi qu’une découverte de Soho et des vastes chantiers de modernisation des docks alors en cours, entre la Tour et le London Bridge. Un coup d’œil historiquement intéressant sur la fondation d’un des quartiers aujourd’hui les plus en vue de la capitale. Un jeu amusant s’installe initialement entre Simon et Leila (sublime Prunella Gee), en se demandant si le séducteur impénitent aller parvenir à émouvoir la vaillante soldate. Mais le récit opte pour un ton étonnement grave, avec un Saint presque aussi impitoyable que le personnage littéraire. Avec une référence explicite aux attentats de Munich (1972), l’opus a le mérite d’évoquer la tension ayant existé à l’époque autour du groupe Septembre noir. Le tag final humoristique tombe d’ailleurs comme un cheveu sur la soupe.

Emily Bolton (Yasmina), originaire d’Aruba, fut élevée aux Pays-Bas et en Angleterre. Elle est principalement connue pour le rôle de Manuela, le contact brésilien de 007 dans Moonraker (1979). Elle apparaît néanmoins dans plusieurs séries britanniques, dont Tenko et Cosmos 1999.

Prunella Gee (Leila) se destinait au théâtre quand, en 1973, elle devint la première actrice à apparaître totalement nue à la télévision anglaise (pour la série Shabby Tiger). Cela lui valut un statut de sex symbol et d’être décrite par la presse comme la riposte britannique à Sophia Loren et Brigitte Bardot ! A côté de nombreuses apparitions à la télévision, elle parvint néanmoins à se construire une solide carrière sur les planches.

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Message  Estuaire44 Lun 13 Juil - 9:24

Le Village perdu (The Village that Sold Its Soul, 1.05, ****)
Alors qu’il voyage à travers l’Italie, Simon, impuissant, assiste au meurtre d’une femme jetée dans un précipice par deux hommes. L’enquête du Saint le mène dans le village montagnard de Santa Maria. Une sinistre vérité se fait jour : tous les habitants sont complices d’une vendetta menée par le potentat local, le Prince Lorenzo, pour qui la victime était responsable de la mort de son unique héritier. Seule sa belle-fille, Sophia, et le prêtre local ne participent pas à la conspiration. Le Saint va devoir faire face à l’ensemble de la population.

Le récit développe une atmosphère autant intense que singulière. Les amateurs des Avengers y reconnaîtront en effet des intonations proches du grand classique de la saison 5 de Chapeau Melon que constitue Le village de la mort, même si une vendetta s’y substitue au crime organisé. On y retrouve la même impression d’étrangeté et de menace ambiante croissante, édifiant un huis-clos à ciel ouvert d’une force remarquable. Certes le Saint reste le Saint et SImon parviendra donc à triompher seul de l’épreuve, au prix de quelques circonvolutions d’ailleurs gérées avec finesse par le scénario. Tout ceci ne va pas sans l’emploi de divers clichés relatifs à la culture italienne, mais ceux-ci sont efficacement mis à contribution pour concourir à l’ambiance délétère du lieu.  La singulière architecture médiévale du village permet idéalement à la mise en scène, aidée d’une musique très évocatrice, de créer un environnement hostile et retranché du monde. On regrettera toutefois que le mannequin jeté dans le vide soit si aisément reconnaissable.

L’épisode se montre d’autant plus retentissant qu’il rompt clairement avec la formule jusque-là établie par la nouvelle série. Simon n’est plus l’allié zélé des autorités, bien au contraire puisque le carabinier du village s’avère un rouage important de la conspiration. Le Saint n’agit pas en équipe avec la Templar Girl de la semaine, car Sophia reste peu présente et ne participe en rien à l’action. L’épisode a aussi la bonne idée de proposer enfin un antagoniste marquant, avec le Prince Lorenzo. D’abord imposant et urbain, l’aristocrate va peu à peu dévoiler une inquiétante folie, remarquablement exprimée par Maurice Denham. Les personnages veules et cupides accompagnant le crépuscule du vieil homme jettent un éclat particulièrement cruel sur l’action, de même que la justice immanente voyant les deux assassins tomber eux aussi dans le vide durant les affrontements. Le Saint télévisuel se distingue toutefois du sinistre justicier de Charteris, car il ne les y jette pas délibérément.


L’épisode fut tourné dans la petite ville italienne de Sermoneta, dans la province de Latina. Située non loin de Rome, elle comptait alors à peine 5 000 habitants. Sa cathédrale jouant un grand rôle dans l’histoire remonte au XIIIème siècle. L’architecture médiévale de la ville en fait une destination prisée des touristes.

Kathia Christine (Sophia), actrice néerlandaise, avait déjà côtoyé Simon Templar dans le film de Christian Jacques Le Saint prend l’affût (1966). Elle participe également à plusieurs séries des années 70 et 80 (Sam et Sally, L’homme qui tombe à pic, CHIP’s…).

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Message  Estuaire44 Lun 13 Juil - 21:37

Vengeance (Assault Force, 1.06, *)
A Heathrow, Simon vient en aide à Jeannette, agréssée par des asiatiques. En fait jeannette est porteuse de documents prouvant qu’un dictateur du sud-est asiatique s’apprête à exécuter un groupe de nonnes. Afin d’empêcher cette exécution le Saint rassemble un groupe de mercenaires pour capturer un émissaire du régime, en vue d’un échange. Mais ce dernier est en fait un opposant, tandis que Simon et Jeannette sont manipulés.

En lieu et place d’un véritable scénario, l’intrigue se contente d’un salmigondis de péripéties toutes plus dépourvues de crédibilité les unes que les autres, uniquement destinées à servir de prétexte à deux interventions commandos.  La première (capture de l’émissaire) reste la plus développée, mais ne survient qu’après une fastidieuse mise en place mobilisant la moitié de l’épisode.  Sa résolution s’effectue avec un consternant simplisme et une mise en scène au ras des pâquerettes. Le Saint n’est plus qu’un commentateur d’une action où il n’intervient que fort peu.

La deuxième intervention (exfiltration de l’émissaire) reprend tous les défauts de la précédente, en les condensant  dans le temps, ce qui en fait encore davantage rejaillir le ridicule. On avoisine le Nanard avec cette ambassade longuement présentée comme inexpugnable et qui s’avère nantie de gardiens tellement stupides qu’ils se font tous avoir par la même ruse subtile : fermer à clé la pièce où ils se trouvent. Ne demeure que le plaisir de retrouver Kate O’Mara et Burt Kwouk, deux visages rencontrés à plusieurs reprises dans la série de Roger Moore. Pour le reste, un épisode pour rien.


Kate O’Mara (Jeanette) fait ses débuts au théâtre dans Le Marchand de Venise (1963) et elle tourna dans des films d'horreur de la Hammer au début des années 70. Elle se concentra sur le théâtre et la télévision (Destination Danger, Le Saint – trois épisodes, Les Champions, Département S, Paul Temple, Amicalement Vôtre …). Elle a fondé une compagnie théâtrale dans les années 80 et elle a écrit deux livres au début des années 90.

(Chula) apparaît également dans Kill The King (saison 1) et Les cybernautes (saison 4). Il est connu pour son rôle de Cato dans les films de La Panthère rose. Cet acteur anglo-chinois est également apparu dans deux James Bond : Goldfinger (1964) et On ne vit que deux fois (1967). Occupant de très nombreux rôles d’asiatique au cinéma et à la télévision, il connaît une très grande popularité en Grande-Bretagne. Il intervient à trois reprises dans la série de Roger Moore.

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Message  Estuaire44 Mer 15 Juil - 22:02

Le Héros (Yesterday’s Hero, 1.07, **)
Jadis, Simon participa  avec son ami Roy à une mission de libération d’un Anglais détenu dans un pays arabe hostile. Mais l’opération tourna mal et le Saint crut que Roy était mort lors de  l’explosion d’une grenade. Or il a survécu en ayant perdu un bras et est de retour en Angleterre après avoir été détenu durant des années. Roy désire se venger d’un riche industriel, pansant que celui-ci a trahi, mais aussi revoir son fils. Le Saint va tout tenter pour éviter une catastrophe.

L’épisode vaut essentiellement pour l’émotion que sait apporter Ian Hendrey à son personnage, avec une remarquable dimension humaine. Les amateurs des New Avengers n’en seront par surpris car, si les péripéties divergent, Roy évoque clairement le Gunner de Pour tuer un rat : même corps brisé, même soif de revanche comme moteur de son existence, jusqu’à l’obsession, et même destin tragique. Les scènes finales peuvent d’ailleurs quasiment se superposer. Malheureusement, au-delà de cette curiosité et du talent du comédien, auquel Ian Ogilvy répond avec sensibilité, l’épisode ne développe pratiquement que des scènes statiques, lestées de dialogues souvent bien théâtraux. L’ensemble demeure très prévisible, tandis que le scénario s’efforce sans guère de succès de courir deux lièvres à la fois. La partie mélodrame familial se limite à générer du pathos (plusieurs gros plans sur le gosse en train de pleurer), tout en parasitant une intrigue principale demeurant de ce fait schématique. L’ensemble ne s’anime qu’à la toute fin, quand Roy et Simon se confrontent, c’est bien trop tardif.

Ruppert Graves (Prefect) tient ici son premier rôle à l’écran. Il va accéder à la notoriété avec les films de James Ivory (Chambre avec vue, Maurice), avant de devenir l’un des plus acteurs britanniques les plus en vue. Il joue actuellement l’inspecteur Lestrade dans la série Sherlock de Steven Moffat et Mark Gatiss.

Ian Hendry (Roy Graves) incarna le tout premier des Avengers, le Dr Keel, avant de participer aux New Avengers (Pour attraper un rat). Il réalisa également une belle carrière au cinéma (Get Carter, 1971). Hendry participa également au double épisode Vendetta pour le Saint, face à Roger Moore.

Annette André (Sandy) participe à deux épisodes de Chapeau Melon : La Mandragore et Le château de cartes. Née en Australie, elle a débuté sa carrière en 1960 et a participé à de nombreuses séries : Le Baron, Le Prisonnier, Le Saint (cinq épisodes), Amicalement Vôtre... Elle demeure principalement connue pour son rôle récurrent de la veuve Jeannie Hopkirk, dans les très populaires Randall and Hopkirk (Deceased) (1969-1970). Également chanteuse et danseuse, elle est apparue dans plusieurs spectacles musicaux, dont Vanity Fair, au West End.

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Message  Estuaire44 Ven 17 Juil - 17:46

Le général s'en va-t-en guerre (The Poppy Chain, 1.08, ***)
A Londres, la sœur de Sandy, une amie du Saint, décède d’une over dose due à une héroïne frelatée. Son père, le  général à la retraite Pratt, part en chasse des responsables de la mort de sa fille et parvient à remonter le réseau en utilisant la violence. Le Saint va prendre la relève, évitant  que le général ne se fasse tuer. Ils vont ensemble affronter en Italie le clan Scorbesi, à la tête du trafic de drogue.

L’épisode se compose de deux segments très distincts. La partie londonienne nous propose un thriller à la fois tonique et tragique, nous narrant le parcours vengeur d’un père à qui la souffrance procure une sombre énergie. Le récit multiplie les confrontations nerveuses, tout en évitant le manichéisme, suggérant que c’est sa révolte contre l’autoritarisme de son père militaire qui a incité la jeune femme à se droguer. La présence et le talent de Laurence Naismith apportent une intensité particulière à ce portrait, d’autant que durant un long moment Pratt mène seul son combat, ce qui aurait inimaginable à l’époque d’un Roger Moore dévorant chaque épisode. Une fois l’alliance scellée avec le Saint, l’évidente complicité entre Naismith et Ogilvy se montre forte plaisante. Dans cette histoire d’hommes, la Templar Girl de la semaine demeure toutefois transparente. Les amateurs des Persuaders pourront rêver à un Juge à la retraite portant lui-même le fer contre les criminels impunis, sans s’embarrasser des deux amateurs sybarites.

Miracle du soleil romain ou magie des coproductions internationales, le voyage transalpin induit une totale rupture de ton. Le sombre polar vire soudain à la comédie, tant le clan Scorbesi et so parrain relèvent du pittoresque et de la comédie italienne. On ne prend jamais véritablement au sérieux ces maffieux amateurs de chianti et de postures totalement théâtrales. Le Saint et le général emportent d‘ailleurs la partie avec une désarmante facilité. Par ailleurs, la mise en scène évolue également : alors que la partie anglaise se centrait sur l’humain, visages et actions, l’italienne se porte vers les paysages, avec des panoramas campagnards absolument magnifiques et ruisselants de soleil. L’Italie est un sublime pays. L’épisode s’offre même une confrontation  entre les crédules maffieux et Simon au sein du Colisée. Voir le Saint déambuler dans ce qui ressemble fort au couloir où Bruce Lee manqua gravement de respect à Chuck Norris quelques années plutôt introduite une amusante curiosité. Ces pérégrinations romaines demeurent distrayantes, mais rompre la tonalité de l’ensemble apparaît contreproductif.


Jenny Hanley (Sandy) fut la « jeune femme irlandaise » de Au Service Secret de Sa Majesté. Sa carrière télévisuelle se limita par la suite à quelques apparitions au cours des années 70 (Amicalement vôtre, Softly Softly, Jason King…). De 1974 à 1990, elle anima également une émission pour enfants sur la BBC, Magpie. Jenny Hanley appartient à une importante dynastie anglaise de comédiens. Sa grand-mère fut une photographe attitrée de la famille royale et contribua au lancement de la carrière de mannequin du jeune Roger Moore.

Laurence Naismith (Pratt) connut une superbe carrière théâtrale, à Broadway comme au West End. S'il reste surtout remémoré pour sa participation à Amicalement vôtre, il tourna dans plusieurs grandes productions comme Richard III (1954), Les diamants sont éternels (1971)... À la télévision il apparut dans Le Fugititif, Destination Danger, Les Envahisseurs, Mannix…
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Message  Estuaire44 Ven 17 Juil - 22:22

L'Arrangement (The Arrangement, 1.09, ***)
Dans un avion, Sheila, romancière féministe à succès, rencontre Lady Stevens. Cette dernière lui propose un étrange marché : chacune tuera le mari de l’autre, afin de ne pas être soupçonnée. Pensant qu’il s’agit d’une plaisanterie, Shaila accepte, mais Lady Stevens, en fait profondément déséquilibrée, passe à l’action. Elle exige ensuite que Sheila remplisse sa part du contrat, allant jusqu’à enlever sa sœur pou lui forcer la main. Sheila peut heureusement compter sur l’aide d’un ami, nul autre que le célèbre Simon Templar.

Le scénario constitue bien entendu une adaptation de L’inconnu du Nord Express (1951), le grand classique d’Hitchcock, lui même inspiré de Patricia Highsmith. Les personnages sont féminisés et l’action portée dans les années 70, une idée astucieuse, même s’il aurait été élégant d’insérer un clin d’œil au film en cours de récit. Le récit manque malheureusement d’un certain déficit en action, le duo Simon – Sheila passant davantage de temps à commenter les dérives de Lady Stevens et à discuter avec son mari plutôt qu’à réellement intervenir, hormis durant le segment final. Le Saint intervient davantage comme un médiateur que comme un justicier, un rôle permettant à Ogilvy d’exprimer sa sensibilité, mais manquant quelque peu de panache.

L’opus peut toutefois s’appuyer sur un excellent duo d’actrices invitées. La sublime Sarah Douglas, particulièrement élégante dans ses atours à la garçonne, sait au moins apporter de l’émotion à son personnage, même si celui-ci n’agit guère. Il s’avère également intéressant de la découvrir en jeune femme des années 70, avant les rôles plus grands que la vie qu’elle allait bientôt interpréter au cinéma. Carolyn Seymour anime le récit avec talent, en campant une troublante Lady Stevens, à la folie  glaciale ou éruptive, mais toujours sexualisée.  La mise en scène, dirigée par son mari Peter Medak, sait mettre en valeur sa beauté aussi bien que son talent. Outre quelques belles vues de Londres, l’opus présente aussi le mérite de s’ouvrir à l’actualité culturelle d’alors, les scènes de la discothèque faisant écho à l’émergence du mouvement Punk anglais.

La discutée aperçue est en fait le Marquee Club, boite de nuit très en vue des années 60 aux 80, fermée en 2008. Elle reste notamment célèbre pour avoir accueilli la toute première prestation sur scène des Rolling Stones, en janvier 1963. Après des Sixties très Rock and Roll, elle devient effectivement une scène importante pour le mouvement Punk Rock durant les années 70.

Le groupe Punk Rock entendu durant l’épisode se nomme opportunément The Saints ! Originaire d’Australie, il connaît alors une forte audience en grande Bretagne, où il s’est installé en 1977. Il est considéré comme l’un des groupes les plus influents  de la mouvance Punk, à côté des The Sex Pistols et des The Ramones.

Carolyn Seymour (Lady Stevens) est principalement connue pour le rôle d’Abby dans la série post-apocalyptique Survivors (1975). S’étant installée aux États-Unis à la fin des années 70, elle apparaît néanmoins dans nombre de séries américaines des années 80-90 (Magnum, Matlock, code Quantum...). Importante actrice de voix, elle participe à de nombreux jeux vidéo et livres audio.

Sarah Douglas (Sheila) débuta par plusieurs apparitions dans les séries anglaises des années 70. Elle se fit connaître pour les rôles des diaboliques Ursa et Taramis, dans les films de Superman (1978) et Conan le Barbare (1982). Elle participa par la suite à diverses productions des deux côtés de l’Atlantique. A partir des années 2000, elle assure de nombreuses voix de dessins animés et de jeux vidéo, notamment pour DC Comics.
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Message  Estuaire44 Sam 18 Juil - 8:19

Le Choix impossible (The Armageddon Alternative, 1.10, ****)
Un savant fou menace de faire exploser une bombe atomique à Londres, si Lynn, la fille de celui qui  brisé sa carrière en raison de ses troubles mentaux, n’est pas publiquement guillotinée à Hyde Park A la demande des autorités, le Saint part en chasse accompagné de Lynn, de manière d‘autant plus urgente que le compte à rebours du savant est marqué par une succession d’explosions, de plus en plus fortes. L’une d’entre elle détruit même l’appartement de Simon !

Bien avant 24h Chrono, les histoires de suspense à la bombe formaient déjà un classique, mais le grand mérite de l’épisode reste d’avoir su gérer le suspense avec une parfaite efficacité. La mise en place, avec une première confrontation entre le savant et Simon, se montre angoissante à souhait, avec un réalisme cru. La suite des évènements se déroule sur un tempo parfaitement électrique, avec une croissante intensité impulsée par les explosions de plus en plus violentes secouant Londres. L’emploi d’inserts de réelles interventions de pompiers apporte une percutante touche de réalisme. La mise en scène se montre mobile à souhait, accompagnant le rythme échevelé de l’histoire. Le récit sait s’articuler entre le Saint et le centre de crise de manière à créer un circuit efficace de l’information, même en fonction des technologies disponibles à l’époque. Les fausses pistes abondent agréablement, tandis que la remontée de la piste par le Saint demeure suffisamment crédible pour ne pas pénaliser l’ensemble.

Plusieurs twists retentissants viennent encore pimenter l’ensemble, comme la destruction de l’appartement de Simon, ou la révélation de la véritable identité du savant fou. L’affrontement ultime entre ce dernier et Simon, au bord de l’abîme, constitue le final paroxystique de rigueur, idéalement exécuté. On regrette toutefois que le scénario demeure flou sur le non repérage des antécédents du scientifique psychopathe, alors que le gouvernement  a été présenté comme tenant une liste complète de tels individus. Evidemment nous nous situons dans une  époque moins cynique que la notre et il n’est donc jamais suggéré que les autorités ne puissent ne serait-ce qu’envisager de céder à la demande terroriste. Anouska Hempei apporte une belle présence à Lynn, qui a de plus l’excellente idée de se montrer déterminante dans la conclusion de l’action. Mêmes conclu par un tag aussi élégant et qu’amusant, on imagine l’écho qu’a pu connaître ce brillant suspense paranoïaque auprès du public anglais de l’époque, confronté à l’époque la plus sanglante  des attentats de l’IRA.

Anouska Hempei (Lynn) participe au bataillon de jolies jeunes femmes d’Au service secret de Sa Majesté. Elle se fait connaître au début des années 70 à travers des rôles sulfureux pour la Hammer et Russ Meyer (Black Snake, 1973). Elle se tourna également vers la Science-fiction (UFO, Cosmos 1999) et fut une prétendante malheureuse au rôle de Jo Grant dans Doctor Who. Durant les années 2000, elle fonde une chaîne d’hôtels et devient une décoratrice d’intérieur très cotée parmi la haute société londonienne.

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Message  Estuaire44 Sam 18 Juil - 10:26

Le Professeur imprudent (The Imprudent Professor, 1.11, ****)
A Nice, le Pr. Bartlett doit donner une conférence révélant sa formule d’un carburant synthétique. Sa fille Emma demande au célèbre Simon Templar de la protéger, car elle craint un enlèvement. Simon soupçonne la belle Samantha, chef de Genius, société vendant les services de scientifiques. Celle-ci s’intéresse au professeur, mais la menace vient d’ailleurs.

L’intrigue relève du prétexte destiné à mettre en valeur une superbe Riviera ensoleillée, toujours aussi propice au héros anglais. Toutefois, elle ménage suffisamment de rebondissements pour animer le spectacle, dont un mémorable twist final quant à la véritable nature du complot tissé autour du Pr. Bartlett. Le recours à Pierre, providentiel et sympathique chauffeur de taxi tombant toujours à pic pour aider le Saint, relève du procédé scénaristique, mais évoque de semblables personnages rencontrés au cours de la série des 60’s. Cette évocation de l’époque Roger Moore participe d’ailleurs au charme de l’épisode, entre méchants roulant en Mercedes et un Simon Templar redevenant un aventurier en proie à la méfiance des autorités.  

L’opus reste avant tout un percutant spectacle visuel, la réalisation n’hésitant pas à déployer un conséquent budget. Poursuites en voitures hélicoptère et bateau se succèdent à un train d’enfer, dès lors que le Saint part en chasse des ravisseurs de Bartlett. Ogilvy paie de sa personne durant ces passages, confirmant sa stature d’acteur de films d’action. L’épisode est d’ailleurs considéré comme celui qui l’a le plus positionné comme un interprète possible de James Bond. La mise en scène met superbement en valeur la région s’étendant entre Cannes et Nice, tant pour sa côte que pour les splendides villas et panoramas de l’intérieur du pays. Deux belles rencontres féminines enjolivent encore les débats. Catherine Schell s’avère sans surprise parfaite en intrigante classieuse, finalement unie au Saint par une complicité canaille. Plus effacée, Susan Penhaligon apporte néanmoins son charme et sa fraicheur à cet épisode radieux.


Susan Penhaligon (Emma) connut une carrière très active à l’écran durant les années 70 (Upstairs Downstairs, Tales of the Unexpected, Bergerac, Remington Steele, Wycliffe, Emmerdale...). Elle s’est depuis davantage consacrée au théâtre. Elle fut une prétendante malheureuse au rôle de Sarah-Jane Smith dans Doctor Who.

Catherine Schell (Samantha) appartient à une famille de l'aristocratie hongroise, qui passa en Occident à la fin des années 40, suite à la prise de pouvoir par les Communistes. Elle participe à plusieurs séries anglaises, dont L'Aventurier et Cosmos 1999. Elle apparaît également dans Partner's in Crime, Dr Who, Bergerac, Thriller, Amicalement vôtre... De 1995 à 2006, date du décès de son mari, Catherine Schell résida en France, à Bonneval, en Haute-Loire, où elle tint des chambres d'hôtes.

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Message  Estuaire44 Sam 18 Juil - 15:37

Feu rouge (Signal Stop, 1.12, **)
Depuis un train à l’arrêt, Janie Lennox aperçoit un meurtre se dérouler dans un entrepot situé à proximité de la voie ferrée. Lui aussi présent dans le train, le Saint décide de mener l’enquête, même si les déclarations de Janie ne convainquent pas la police, du fait des antécédents psychiatriques de la jeune femme.

Le début de l’épisode semble prometteur, du fait de l’énigme initiale, qui n’est pas sans évoquer le roman Le Train de 16 h 50 d’Agatha Christie. Toutefois les éléments mystérieux se dissipent vite, pour déboucher sur une intrigue de série noire beaucoup trop sordide pour l’univers du Saint. De plus, les évènements, passablement verbeux,  prennent également place dans un décor de friche industrielle, entrepôts abandonnés et autres casses de voitures également hors sujet. Tout ce déroule comme si l’objectif était de coûter le moins cher possible, afin de financer les aventures de Simon se réalisant à l’étranger. D’ailleurs la distribution, quoique de qualité fort correcte, ne comporte pas de prestigieux acteurs invités, comme cela a pu être le cas précédemment.

Si Ciaran Maidden campe avec talent une Janie à la fois fragile et vaillante, son personnage développe finalement peu d’interactions avec le Saint et demeure trop en marge de l’action principale. La révélation de l’identité du coupable ne surprend guère, tant les suspects apparaissent peu nombreux. Heureusement le réalisateur Ray Austin filme efficacement l’ensemble et nous offre un final enfin électrique dans une casse automobile qui manque de peu de devenir un tombe pour le Saint. Reste l’impression d’un épisode pas tout à fait ennuyeux, mais néanmoins en dessous des standards de la série. .

Ciaran Maidden (Janie), issue de la Royal Academy of Dramatic Arts, se dédia avant tout au théâtre et devint l’une des dirigeantes de la prestigieuse école. Elle participa néanmoins à plusieurs adaptations télévisées de Shakespeare et à quelques séries (Poirot, Maigret...)

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Message  Estuaire44 Sam 18 Juil - 19:32

Le Charme italien (The Roman Touch, 1.13, ***)
A Rome, le Saint retrouve son amie Michelle, devenue une vedette de la chanson. Il découvre qu’elle est sous la férule de ses impresarios, Bruno et  Diamond. Simon va monter un faux enlèvement de Michelle, dont la rançon permettra à cette dernière d’échapper au contrat léonin que lui a fait signer Bruno. Les choses se compliquent quand Michelle est réellement enlevée, et que le parrain local s’intéresse aussi à elle. Mais Simon va pouvoir compter sur l’aide inattendue de Diamond, qui s’avère sincèrement attachée à la jeune femme.

L’intrigue souffre hélas de diverses faiblesses, abusant de raccourcis scénaristiques tout en tirant réellement sur la corde à propos du thème de l’enlèvement : les faux, les vrais, les réussis, les tentatives… Certains personnages italiens se montrent caricaturaux mais il est vrai qu’il s’agit d’une tradition de longue date, déjà solidement établie à l’époque de Roger Moore. Plus gênant demeure le caractère improbable de Bruno, qui revêt successivement différents visages : escroc, puis criminel, pour conclure  psychopathe. On pourra également regretter le manque de talent de comédienne de Kim Goody, sympathique, mais réellement trop démonstrative. Elle s’anime sur scène, préfigurant déjà son futur changement de carrière vers la  chanson.

Alors que la grande attraction de l’opus demeure bien entendu la présence de Linda Thorson, Diamond et le Saint s’associent bien tardivement. Le duo de Mais qui est Steed ? ne se reconstitue véritablement que durant le dernier quart d’heure du récit. Mais Linda n’a nul besoin de son partenaire pour s’imposer. Les amateurs des Avengers pourront constater avec un grand intérêt ce que plusieurs années de métier auront apporté au talent encore juvénile de l’interprète de Tara King. Linda Thorson a gagné en présence et assurance. Elle s’avère capable d’incarner avec conviction une maîtresse femme, loin de s’en laisser conter par ses associés, que cela soit Simon ou Bruno. Le personnage se montre d’ailleurs subtil, alliant rudesse et attachement quasi maternel envers Michelle. Une belle réussite, qu’accompagne de magnifiques vues de Rome, des ruelles jusqu’aux monuments antiques et aux palais. Encore une fois la série rend un magnifique hommage à l’Italie.

Kim Goody (Michelle), est apparue dans plusieurs séries anglaises des années 70 (Les Professionnels). Depuis le début des années 80, elle mène une double carrière de chanteuse et de compositrice/productrice de chansons. Elle a notamment travaillé pour Tina Turner, Ringo Starr, Ace of Base...

Linda Thorson (Diamond), après avoir bien entendu incarné Miss Tara King, est apparue dans de nombreuses autres séries. Elle connaît également une solide carrière théâtrale, qui se poursuit encore aujourd’hui aux Etats-Unis.

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Message  Dearesttara Sam 18 Juil - 19:40

Ah, revoilà ma Linda ! love Je suis content qu'elle ait quelque chose à défendre dans cet épisode (avec en plus la compagnie de Mr.le baron). Ce doit être je crois la 3e fois qu'on la retrouve dans le hors série du site après Equalizer et Clair de Lune. Very Happy
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Message  Estuaire44 Sam 18 Juil - 19:58

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Message  Estuaire44 Mar 21 Juil - 22:42

Une mort si peu naturelle (Tower Bridge Is Falling Down, 1.14, ***)
Le brutal Dennis assassine son associé Charlie, après que celui-ci ait découvert qu’il avait détourné l’argent de leur entreprise de travaux publics. La justice opte pour un accident, mais Judy, la fille de Charlie, a vu clair dans le jeu de Dennis et demande au célèbre Simon Templar de l’aider. Simon  va monter une arnaque conduisant Dennis à débourser l’argent dérobé puis à avouer son meurtre. Le sujet en sera la vente supposée du Tower Bridge à un Américain désireux de le transporter aux Etats-Unis !

L’épisode souffre d’un rupture de ton entre une ouverture violente et sordide, puis un développement nettement plus humoristique,, autour de la formule bien établie du film d’arnaque. Il s‘agit d’un sujet déjà traité maintes fois avec succès durant la période Roger Moore. Le Saint se montre toujours clément envers les escrocs imaginatifs délestant des nantis trop avides pour leur bien, tandis qu’il se montre impitoyable envers ceux dépouillant de pauvres gens. Lui-même se révèle un expert es manipulation autour de cette intrigue efficace, alliant l’humour du gag de la vente du Tower Bridge à des rebondissements suffisamment retors pour que le spectateur ne découvre le plan d’ensemble que lors de la chute finale, un sonore échec et mat. De fait la plaisante légèreté du récit nécessite du temps pour pleinement s’installer après le meurtre initial.

Il aurait sans doute fallu se limiter à un Dennis escroc et non assassin pour que la fête batte son plein. Mais John Woodvine exécute un grand numéro dans le portrait de cet homme viscéralement brutal, à l’intelligence obscurcie par sa soif immodérée de l’argent. La confrontation avec Templar se montre électrique, même si, bien entendu, l’on ne doute jamais du résultat final. L’épisode s’offre même le luxe d’une partie de poker intéressante à suivre, une rareté. La réalisation propose de jolies vues de Londres, à commencer par l’emblématique Tower Bridge et ses environs. On découvre aussi tout un Londres populaire et cockney, des catcheurs aux joueurs de bonneteau. Il s’en dégage une agréable veine picaresque, illustrant la double nature du Saint, aussi à l’aise chez les puissants que  chez les aigrefins. Fiona Curzon  apporte pétulance et fraicheur à Jenny, une Templar Girl fort accorte.

Fiona Curzon (Jenny) fut un top model, avant d’apparaître dans plusieurs productions britanniques, principalement au cours des années 60 et 70 (Love is a Splendid Illusion, Department S, Randall & Hopkirk (Deceased)...). Elle a aujourd’hui développé ses propres collections de vêtements. Fiona Curzon fut la partenaire de Gareth Hunt dans le film Licensed to Love and Kill, une parodie de James Bond (1979).
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Message  Dearesttara Mer 22 Juil - 1:48

Je pense que le titre original de l'épisode s'inspire de London Bridge is Falling Down, une comptine populaire britannique. Elle a entre autres inspiré le titre de Falling Down (Chute libre), le film de Joël Schumacher avec Michael Douglas.

https://en.wikipedia.org/wiki/London_Bridge_Is_Falling_Down
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Message  Estuaire44 Mer 22 Juil - 5:24

Merci pour l'info, je la mettrai en IS  hein

Le titre original fait un clin d’œil à la populaire comptine anglaise London Bridge Is Falling Down. Ses racines médiévales évoquent l’histoire mouvementée de ce pont le plus ancien de Londres, qui s’est effondré plusieurs fois. La chanson a également inspiré le film Chute libre (Falling Down, 1993), où sa musique est entendue à cinq reprises

Le London Bridge est voisin du Tower Bridge et les deux ponts sont souvent confondus. Le scénario fait d’ailleurs référence à l’achat effectif de l’ancien London Bridge par le milliardaire américain McCulloch en 1969, qui le fit installer sur un lac de l’Arizona lui appartenant (le London Bridge moderne fut inauguré en 1973) Selon la légende, McCulloch était persuadé d’avoir en fait acheté le Tower Bridge.
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Message  Estuaire44 Mer 22 Juil - 23:18

Les Collectionneurs (The Debt Collectors, 1.15, *)
Faisant de l’équitation à Hyde Park, le Saint sauve une jeune femme, Gerri, dont le cheval s’était emballé. Il va découvrir que Christine, la sœur de Gerri, est compromise dans une affaire d’espionnage. Elle aurait vendu des secrets d’Etat et est désormais poursuivie par deux organisations antagonistes. Le Saint va tenter de retrouver Christine et de de tirer cette histoire au clair.

La meilleure scène de l’épisode demeure son ouverture, les talents en équitation d’Ogilvy et de Mary Tamm (mis également en œuvre dans The Key to Time) apportent un spectaculaire réalisme à la péripétie. La présence de la sublime Mary Tamm suscitera également l’intérêt des amateurs de Doctor Who, même s’il n’existe guère empathie visible à l’écran entre elle et Ogilvy. Pour le reste, le scénario ne présente aucun intérêt. Ses fondements demeurent incompréhensibles jusqu’’à une révélation finale totalement bâclée, se réduisant à la recherche de Christine particulièrement interminable et peu relevée. Les dialogues s’en tiennent à des lieux communs, quand ils ne virent pas au mélodrame familial. Les motivations des uns et des autres ne sortent jamais d’un flou empêchant toute instauration d‘une véritable intensité dramatique. La mise en scène ne pétille guère non plus réussissant toutefois quelques jolis plans d’un cimetière aux décorations raffinées. On retrouve par ailleurs cette friche industrielle caractéristique des épisodes anglais fauchés de la série.

Pour l’unique fois des deux séries, l’auréole inaugurale n’apparaît pas au-dessus de la tête de Simon, mais sur une photographie de celui-ci.

Mary Tamm (Gerri) reste dans les mémoires  pour avoir joué la sublime et aristocratique Première Incarnation de Lady Romana, la Dame du Temps ayant été l’un des plus mémorables Compagnons du Quatrième Docteur (Doctor Who : The Key to Time, 1976). Cette élève de la RADA connut par ailleurs une belle carrière au théâtre et fut une figure régulière des soap operas anglais. Elle redevint Romana lors d’aventures audio du Docteur, pour le compte de Big Finish Productions, peu de temps avant sa mort, en 2012. Elle décède d’un cancer à 62 ans.
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Message  DominiqueDB Jeu 23 Juil - 8:14

Estuaire44 a écrit:[justify]En 1978, neuf années après la conclusion de la série de Roger Moore, son producteur Robert S. Baker va lancer de nouvelles aventures du Saint. Avec Ian Ogilvy, Baker estime disposer de l’acteur capable de relever le défi du remplacement de Roger Moore, alors en pleine gloire cinématographique dans le smoking de 007. Agé de quelques 35 ans, ancien d’Eton et de la prestigieuse Royal Academy of Dramatical Arts, Ogilvy s’était fait connaître au cours des années 60 et70, notamment à travers des films en costume (Waterloo, 1970). Il participe également à diverses séries télévisées, dont Chapeau Melon, où il est le Baron Von Curt de l’épisode Mais qui est Steed ?.  



Ce générique est inconnu en France : voici le générique qui a été diffusé chez nous et dans un grand nombre de pays européens :
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Message  Estuaire44 Jeu 23 Juil - 9:29

Oui, les deux versions sont sur le coffret,selon que l'on écoute en VO ou en VF (qui n'est pas mal du tout d'ailleurs)
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Message  Estuaire44 Ven 24 Juil - 17:26

L’Accident (Collision Course, 1.16/17, ****)
Sur la Riviera, une course de hors-bords vire au drame quand le pilote Oscar West est tué dans l’explosion de son bateau. Sa veuve, Annabelle, est ruinée, ne conservant en héritage que le yacht The Brave Goose. Elle ignore que son mari avait jadis volé une cargaison d’or et que ses anciens complices pensent que le yacht est la clé menant au trésor. Annabelle va aussi être confrontée au tenace Inspecteur Lebec, ainsi qu’à un mystérieux assassin. Elle va heureusement être épaulée par le célèbre Simon Templar. Le Saint intervient pour les beaux yeux de la veuve (pas si) éplorée, mais aussi pour les 10 % du butin promis par la compagnie d’assurance !

Le double épisode tient toutes les promesses d’une chasse au trésor tonique et réussie. A défaut d’une originalité folle, on y retrouve tous les ingrédients inhérents au genre : énigme à résoudre, concurrents hostiles prêts à tous les mauvais coups, dépaysement assuré par les splendides paysages naturels, rythme accéléré des péripéties, spectaculaire combat final agrémenté de révélations tonitruantes, etc. Porté par un Ian Ogilvy toujours à l’aise dans les scènes d’action, ce cocktail d’aventures très années 60 se savoure sans modération. La production a visiblement décidé de marquer les esprits, consacrant d’importants moyens, certes à l’échelle de la série, à la réalisation et s’offrant même le luxe de scènes sous-marines. Décidément les épisodes français ou italiens résultent souvent mieux pourvus financièrement que les anglais, par la grâce de la coproduction internationale.

Le récit sait à merveille utiliser la structure de double épisode afin de varier les plaisirs. Les péripéties de la première partie (la course pour atteindre le yacht) s’avèrent ainsi essentiellement terrestres. Elles proposent de splendides vues de la Camargue, une rareté au sein des séries britanniques, mais aussi des ziggourats de la Grande Motte, édifiées depuis les années 60. Récemment inaugurée en 1974, la Grande Pyramide a notamment droit à une superbe exposition. La seconde partie (la quête du trésor proprement dit) opte de son côté pour le maritime, avec comme décor un yacht fastueux et les magnifiques rivages de la Corse. Armor ou Argoat, comme on dirait dans la lointaine Bretagne, mais un identique régal pour les yeux.

La dimension de double épisode se voit également mise à profit concernant l’écriture des personnages. Leur multifonction anime l’aventure, avec pas moins de quatre parties en présence. Tous les protagonistes se voient dotés d’une réelle personnalité, avec un bon équilibre trouvé entre humour et menace chez les adversaires du Saint. La distribution comporte nombre de visages connus des séries anglaises de l’époque, dont un Derren Nesbitt toujours savoureux en inspecteur français madré et pittoresque. Les amateurs des Avengers apprécieront de retrouver Stratford Johns à la tête des gangsters, un rôle assez proche de son Sidney de Le Legs, mais sur une tonalité heureusement allégée. Gayle Hunnicutt joue astucieusement une veuve passablement dessalée, loin de toute imagerie d’Épinal. L’actrice se montre tonique et parfaitement en phase avec Ogilvy. Composée de charme, de complicité et de joyeux cynisme, l’alchimie s’instaurant entre Annabelle et Simon parachève le succès de Collision Course, l’un des sommets de la nouvelle série.

Il s‘agit du seul double épisode de la nouvelle série. Il sera également diffusé sous la forme d’un téléfilm intitulé The Saint and the Brave Goose.

Leslie Charteris, qui avait de bonnes relations avec Ian Ogilvy et le scénariste John Kruse, accepta de réaliser un fugace caméo, en apparaissant parmi les passants.

Le double épisode fera l’objet d’une novélisation en 1983, sous le titre Salvage for the Saint. Il s’agit du cinquantième et ultime roman du Saint publié du vivant de Charteris, le toute premier l’ayant été en 1928. Charteris conserva le titre d’auteur mais servit en fait de conseiller, déléguant l’essentiel de l’écriture à un autre écrivain, une pratique qu’il avait inauguré à partir des années 60. Un ultime roman devait encore paraître en 1997, la novélisation du film sortie la même année, avec Val Kilmer.

Gayle Hunnicutt (Annabelle), ancienne mannequin, a connu une carrière très riche, oscillant entre Etats-Unis et Grande-Bretagne (mais aussi France), tout comme entre les productions policières et d’épouvante. Au petit écran elle apparaît dans Max la Menace, Sherlock Holmes (Irène Adler), Matt Houston, Les nouveaux Professionnels, Les Contes de la Crypte, Dallas… En 1989, elle participe à la mini série Le Saint,  de Simon Hutton.

Derren Nesbitt (Inspecteur Lebec) a connu une belle carrière au cinéma (Quand les aigles attaquent, 1968), souvent dans des rôles de méchant. En outre il participe régulièrement aux séries télévisées : L'homme invisible, Doctor Who, UFO, Le Saint… il fut l’un des Numéros 2 s’opposant au Prisonnier.

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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 0:31

La vie de château (Hot Run, 1.18, **)
Alors que le Saint séjourne à  Cortina d'Ampezzo, il assiste au meurtre d’un moiteur de ski. Son enquête l’amène à s’intéresser à une école de ski dirigée par la belle et dangereuse Diana Lang. Sous le couvert de son établissement, celle-ci prépare l‘attaque d’un fourgon blindé, qu’elle entend bloquer en provoquant une avalanche !  

En étant tourné à la station de Cortina d'Ampezzo, l’épisode présente la curiosité de précéder de deux ans Rien que pour vos yeux. De fait  il subit la même mésaventure que le film de de Roger Moore : les péripéties ‘y déroulant sont clairement orientées de manière à assurer une quasi visite touristique des installations du lieu. Mais là où James Bond pouvait au moins compter sur des scènes d’action, ici Simon Templar doit se contenter d’interminables scènes de dialogues, agrémentées de péripéties sans intérêt (le Saint ne cesse de visiter des pièces vides). Ainsi le Saint met littéralement toute une moitié d’épisode à infiltrer le gang de Diana, à travers des balades soporifiques entre pistes de skis et hôtels, parsemées de rencontres totalement gratuites.  

L’action se conclue ensuite avec une intrigue minimaliste, sans que celle-ci nous explique en quoi consiste l’intérêt de susciter deux avalanches pour arrêter un véhicule dépourvu de toute escorte. Pour ce que l’on en voit, une voiture en travers du chemin aurait tout aussi bien fait l’affaire. Si Ruta Lenska apporte de la classe et de l’élégance à son personnage, la relation improbable entre Diana et Simon ne provoque guère d’étincelles. Le récit n’hésite pas à briser d’une manière tout à fait inopérante l’un des tabous de la série, en montrant le Saint au lit avec la dame, du sensationnalisme hors sujet. Demeurent de superbes paysages naturels, quelques descentes en ski efficacement tournées en caméra subjective et d’impressionnants inserts d’avalanche.  

Rula Lenska (Diane) est une actrice anglaise d’ascendance polonaise noble. Elle est apparue dans de nombreuses séries britanniques et fut très près de décrocher le rôle de Jo Grant dans Doctor Who. Très présente sur les planches, elle est une importante comédienne de pantomimes.

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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 11:21

Le Syndicat du Meurtre (The Murder Cartel, 1.19, ****)
Une importante réunion des pays producteurs de pétrole se tient à Rome. A la demande de la CIA, le Saint intervient pour empêcher une nouvelle tentative de meurtre sur la personne du Sheikh Kamal, un influent dirigeant. Celui-ci est en effet visé par un redoutable gang d’assassins, nommé le Cartel du Meurtre. Simon entreprend d’infiltrer la sinistre organisation, dirigée par la séduisante et dangereuse Laura et son bras droit Vidal.

Même si le récit prend la précaution d’une relation personnelle avec le contact de la CIA, l’amateur des aventures du célèbre Simon Templar restera  ci quelque peu interloqué, tant l’épisode pousse à l’extrême la vision d‘un Saint supplétif zélé des forces de l’ordre. Sans même parler des romans de Charteris, où le personnage était autant un juge qu’un exécuteur, le Saint de Roger Moore demeurait un farouche individualiste, au mieux allié de circonstance des autorités. La vision d’un Saint davantage intégré au système,  présente tout au long de la nouvelle série, correspondait davantage aux attentes des networks américains. Toutefois, une fois cette réserve posée, on prend un vif plaisir à découvrir cette aventure de Simon.

De manière amusante, l’opus reprend exactement le même argument central que le  précédent, le Saint infiltrant une organisation criminelle dirigée par une femme aussi séduisante qu’impitoyable, mais il démontre que le développement d‘une idée fait toute la différence. Les somptueux panoramas de Rome et de Frascati résultent ainsi au service de l’histoire et non l’inverse. Au lieu de pérégrinations creuses, le récit revêt la forme d’un thriller nerveux et tendu, marqué par d’électriques confrontations entre le Saint et les deux têtes de l’organisation, ainsi que par un suspense constant. Evidemment, l’on ne s’affranchit pas de quelques conventions (le second plus méfiant que la dirigeante, la couverture percée sans que le Saint le sache, Laura roulant fatalement en Mercedes…), mais l’ensemble demeure jusqu’au bout captivant.

Les personnages s’avèrent également écrits avec soin et servis par une superbe distribution. Si le Saint se voit doté de son habituel et pittoresque comparse italien (un chauffeur de taxi, comme souvent), l’opposition se montre agréablement sinistre et redoutable, sans les gangsters pour de rire rencontrés dans d’autres épisodes. Si Marne Maitland, l’une des figures régulières du Saint de Roger Moore, effectue ici une sympathique apparition dans le rôle du Sheikh, Helmut Berger apporte une étonnante présence à Vidal, bien supérieure au commun de ce genre de personnage. Aux antipodes de la sympathique Mary Goodnight, Britt Ekland sait apporter toute une sombre férocité à Laura, l’effet se montre saisissant. L’épisode a le bon goût de ne pas créer une liaison improbable et contre-productive entre elle et le Saint, mais plutôt de développer une complicité amoureuse platonique entre elle et Bruno. La force du lien unissant le duo maudit apporte une agréable profondeur à celui-ci. Un épisode de très haut niveau.


La somptueuse villa romaine du Sheikh est la même qui hébergea Simon durant l’épisode The Roman’s Touch. Il s’agit de la Villa Aldobrandini, située à Frascati, non loin de Rome, petite ville ayant servi de lieu de villégiature à nombre de Cardinaux et de Papes. La résidence fut bâtie en 1600, pour le compte du Cardinal Pietro Aldobrandini,  neveu du Pape Clément VIII et grand mécène. Ses magnifiques jardins en terrasses, ornés de statuts et de cascades artificielles, peuvent être admirés dans les deux épisodes.

La jeune femme avec laquelle le Saint s’esquive en fin d’épisode est en fait l’épouse d’alors d’Ogilvy, Diane Hart.

Britt Ekland (Laura), actrice suédoise,  est surtout remémorée pour ses participations au film d’horreur culte Le Dieu d’Osier (1973) et à L’Homme au pistolet d’or (1974), tous deux avec Christopher Lee. L’un des sex symbols des 70’s, elle fut l’épouse et la partenaire de Peter Sellers, puis la compagne de Rod Stewart.

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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 13:42

Le Dossier Obono (The Obono Affair, 1.20, ***)
Obono, dictateur du Lubanda, un pays africain, se rend à Londres pour une conférence. Il est accompagné de ses deux enfants, Joey et Mora. Secrètement mourant, il projette de devenir roi, afin de léguer le trône à son fils Joey. Mais ce dernier est soudainement enlevé. Même s’il a auparavant refusé de servir de garde du corps au tyran, le Saint accepte néanmoins de retrouver l’enfant, à la demande de Mora.

Les évènements se succèdent assez paresseusement au sein d’un Londres filmé a minima, les budgets des épisodes anglais demeurant toujours clairement inférieurs à ceux des italiens. On ne retrouve nullement l’aspect spectaculaire de l’opus précédent, hormis quelques brèves vues du Tower Bridge et de la Tour de Londres. Toutefois, l’épisode vaut le coup d’œil pour ses à-côtés. Si l’enquête se contente d’aligner des péripéties maintes fois vues ailleurs, l’intrigue se montre suffisamment enchevêtrée pour susciter un twist efficace concernant l’adversaire ultime de Simon. La présence de nombreux acteurs d’origine africaine en costumes 70’s apportent une ambiance de Blacksploitation à l’épisode, une originalité au sein de la série.

La distribution se montre talentueuse, les amateurs des Avengers auront d’ailleurs le plaisir de retrouver Derek Newark comme chef des kidnappeurs. En arrière plan du récit, sans minimiser ses torts, l’épisode dresse un portait amusé d’Idi Amin Dada, sanguinaire dirigeant de l’Ouganda de 1971 à 1979. L’uniforme d’Obono et le nom du Lubanda y font clairement référence, de même que ses ambitions royales. En se prétendant Roi d‘Ecosse, Amin Dada amusa beaucoup les Britanniques, ce qui se retrouve dans plusieurs scènes. En le confrontant à un dilemme moral rompant avec le manichéisme ordinaire des séries d’aventures, l’opus rend également le Saint plus humain, un registre dans lequel Ian Ogilvy excelle. On regrettera par contre un happy end par trop lénifiant.


A proximité d’Heathrow, on aperçoit une banderole portant l’inscription Welcome to Britain in Jubilee Year.  Cela situe l’action en 1977, année du jubilé d’Argent de la Reine, célébrant le vingt-cinquième anniversaire de son règne débuté en 1952. Le Jubilé d’Or (50 ans) fut lui fêté en 2002 et le Jubilé de Diamant (60 ans) en 2012.

Muriel Odunton (Mora), originaire du Ghana, connut une courte carrière, limitée à la seconde moitié des années 70. Elle participe également à Mixed Blessings et à Crown Court.
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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 15:41

Cercle vicieux (Vicious Circle, 1.21, **)
A Rome, Roberto, ami du Saint et ancien champion de courses automobiles, décède dans un accident de la route. Simon reste sceptique quant à la thèse défendue par la police et décide de mener l’enquête. Ses découvertes vont l’amener à s’intéresser au milieu frelaté existant autour de Renata, veuve de Roberto et créatrice de mode en vogue.

L’épisode bénéficie de fort belles vues de Rome et de ses alentours, entre ruelles pittoresques, monuments célèbres et résidences antiques. Malheureusement ces panoramas demeurent trop rare, car noyés au sein d’un intrigue bavarde et linéaire au possible. L’épisode ne comporte aucune réelle scène d’action, hormis celle du drame initial. Le Saint ne cesse d’aligner les scènes de dialogues toutes plus statiques les unes que les autres, passant d’un suspect à l’autre jusqu’à ce qu’il tombe enfin sur le bon. Le véritable sujet du récit, la description d’une ambiance vénéneuse au sein  de la petite cour entourant Renata, manque cruellement d’intérêt

La faute en revient à une mise en scène atone et à une distribution visiblement peu motivée. Mel Ferrer joue tout à fait mécaniquement et Elsa Marinelli ne crée guère d’étincelles non plus, hormis la curiosité de la retrouver dans son milieu naturel, la mode. La conclusion  se montre originale dans le sens où elle installe le premier personnage ouvertement homosexuel des deux séries, mais lesté de tous les clichés négatifs usuels autour de la lesbienne, fatalement désaxée, possessive et haïssant les hommes. Cela date terriblement l’épisode, alors que la série avait jusqu’ici fort bien supporté l’épreuve du passage du temps.


Elsa Martinelli (Renata) fut un top model italien, avant de connaître des débuts éclatants au cinéma (La Rivière de nos amours, 1955) et de tourner avec les plus grands réalisateurs durant les années 60. A partir des années 70 elle se retire progressivement et crée sa société de design et de haute couture, à Rome et Milan.

Mel Ferrer (Brogli) fut une figure de l’Hollywood des années 50 et 60, brillant notamment dans des reconstitutions historiques (Scaramouche, 1952). Il fut également l’époux d’Audrey Hepburn, de 1954 à 1968. Délaissé par le cinéma, il se tourne vers la télévision à partir des années 70 (Columbo, Falcon Crest…).

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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 17:36

Sabotage (Dragonseed, 1.22, ***)
Sur la côte de Toscane, Leo, ami de Simon et fils du milliardaire Domenico, meurt dans l’explosion d’un hélicoptère. Toutefois c’est  Domenico qui devait se trouver initialement à bord et qui était donc peut-être visé. Le Saint mène l’enquête en compagnie de Carla, sœur de Leo. Il s’avère que plusieurs suspects auraient pu souhaiter la mort de Leo ou de Domenico, dont la belle Olga.

La coproduction internationale permet une nouvelle fois à un épisode italien de disposer de moyens conséquents. Efficacement mis en valeur  par la scène, yachts, voitures et hélicoptères agrémentent efficacement un récit déjà porté par le soleil des magnifiques rivages toscans. Par ailleurs, si l’épisode comporte suffisamment de scènes d’action pour relever de la série d’aventures, l’unité d’espace et de temps organisée autour du crime initial permet également à l’intrigue de revêtir la saveur d’un Whodunit, une rareté jusqu’ici au sein de la série. Certes sur un mode simplifié, on apprécie la mise en place rondement menée des fondamentaux du genre.

Ainsi se développent un récit prenant partiellement place au sein d’une somptueuse demeure (encore merci au budget) et la multiplication de suspects poussés par des motifs variés, d’autant que le scénario maintient, autant que possible, l’ambigüité sur la personne réellement visée. Même si trouver l’identité de l’esprit machiavélique demeure relativement aisé, les révélations et déductions de Simon s’enchevêtrent suffisamment pour animer les débats. On peut toutefois regretter un dénouement quelque peu mélodramatique et un certain ralentissement à mi parcours. La distribution se montre performante, avec un expressif Sam Wanamaker en Domenico et une sublime Annamaria Macchi en Carla. Il reste dommage qu’elle n’ait pas fait carrière par la suite.


Greta Vayan (Inga) est une actrice française. Durant les années 70 et 80, elle réalise de nombreuses apparitions de charme dans le cinéma italien (La fille d’Emmanuelle, 1975). En 1985, elle est la protagoniste d’un fameux spot publicitaire réalisé par Fellini pour Barilla.

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Message  Estuaire44 Sam 25 Juil - 19:34

Rendez-vous à Florence (Appointment in Florence, 1.23, ***)
A Cortina d’Ampezzo, un ami de Simon est assassiné malgré le versement d’une rançon, après avoir été enlevé par un groupe terroriste proche des Brigades Rouges. L’un des membres du groupe s’enfuit à Florence pour retrouver sa fiancée, Lea, après avoir dérobé l’argent. Ses ex camardes le poursuivent, tandis que le Saint remonte également la piste.

Le Saint poursuit le véritable tour d’Italie que représente cette série, passant des rivages toscans à Florence elle-même. Après un prélude rondement mené à Cortina d’Ampezzo, on pourrait reprocher à l’intrigue de ne constituer qu’un prétexte à la visite de la Cité des Médicis. De fait elle se limite à aligner filatures et affrontements entre Simon et le gang, jusqu’au duel final de rigueur. On note d’ailleurs que la bataille n’est remportée que grâce à l’intervention de la police, avec laquelle le Saint travaille de concert, l’une des caractéristiques de la nouvelle série. Et pourtant l’opus dégage un véritable intérêt.

La première raison réside bien entendu dans la beauté unique de Florence, les diverses péripéties mettant astucieusement en valeur ses panoramas, tandis que la caméra demeure efficacement mobile durant les interludes. Léa s’avère une Templar Girl touchante, jouée avec sensibilité par Carla Romanelli, tandis que le traditionnel acolyte italien de Simon a judicieusement droit à son heure de gloire. On est sensible à la fraicheur et à la sympathie du trio formé avec Simon, les adieux du Saint et de ses compagnons d’aventures concluent d’ailleurs idéalement l’épisode, entre sourire et émotion. Même guère redoutable, l’opposition présente le mérite de situer historiquement l’opus, durant les années de plomb que figurèrent pour l’Italie les 70’s.


La première partie de l’épisode, située à Cortina d’Ampezzo, fut tournée en même temps que l’épisode Hot Run.

L’affrontement final se déroule dans le jardin de Boboli, un grand parc historique florentin. Edifié vers 1550, il est célèbre pour ses paysages et ses fontaines, mais aussi sa superbe collection de sculptures italiennes du XVIème et du XVIIème siècle. La fontaine surplombée d’une statue de Neptune en bronze, où a été dissimulé l’argent, est l’œuvre de Stoldo Lorenzi (1565).

Le théâtre romain aperçu durant l’épisode est celui de la petite ville de Fiesole, située non loin de Florence. Fiesole comporte de nombreux vestiges romains, mais aussi étrusques.

La blonde et diabolique Gaby est incarnée par Nicole Stoliaroff, pour son quasi unique rôle répertorié. Elle est la sœur de la française Hélène Chanel, qui fut une petite icône des films italiens de série B, durant les 60’s.  

Carla Romanelli (Lea) est notamment connue pour le rôle de Gina dans Le Guignolo (1980). Elle participe également à des productions de charme durant les années 60 et 70 (Lesbos, l'amour au soleil, 1969).

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