Saga "Don Camillo"
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Saga "Don Camillo"
J'ouvre ce sujet à l'occasion de la prochaine Saga Don Camillo que nous proposera Estuaire44.
Invité- Invité
Re: Saga "Don Camillo"
Je m'en occuperai après avoir fini celle d'Angélique, honneur aux dames !
Seront donc traités :
Le Petit Monde de don Camillo (1952)
Le Retour de don Camillo (1953)
La Grande Bagarre de don Camillo (1955)
Don Camillo Monseigneur (1961)
Don Camillo en Russie (1965)
Don Camillo et les contestataires (1971)
Seront donc traités :
Le Petit Monde de don Camillo (1952)
Le Retour de don Camillo (1953)
La Grande Bagarre de don Camillo (1955)
Don Camillo Monseigneur (1961)
Don Camillo en Russie (1965)
Don Camillo et les contestataires (1971)
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
Prochainement sur vos écrans : Le petit Monde de Don Camillo
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
Le Petit Monde de Don Camillo (1952, ****)
Résumé :
Au nord de l’Italie de l’immédiat après-guerre, les Communistes viennent de remporter les élections municipales dans le petit village de Brescello. Dès lors, la vie de la communauté est scandée par l’opposition perpétuelle entre le maire, Peppone, et le curé, Don Camillo, qui dialogue régulièrement avec un Jésus tentant de modérer sa fougue politique. Chaque péripétie locale devient l’occasion d’une escarmouche entre les deux hommes. Toutefois une forte amitié remontant aux maquis antifascistes les unit et ils parviennent à œuvrer ensemble pour le bien commun, quand le besoin s’en fait sentir. Après un énième échauffourée, l’Evêque décide toutefois d’envoyer Don Camillo prendre du repos, en lui confiant une paroisse montagnarde.
Critique :
Près de soixante-cinq ans plus tard, le premier intérêt du Petit monde de Don Camillo est à l’évidence historique. Paru alors que Staline était encore aux commandes de l’URSS, il évoquera auprès du spectateur contemporain un monde emporté par les sables de l’Histoire. Celui de la confrontation mondiale entre deux blocs et deux superpuissances totalement antagonistes, durant une guerre froide mais aussi chaude. A l’affiche en 1952, le film apparaît ainsi contemporain de la Guerre de Corée (1950-1953).
Le propos se centre évidemment sur l’Italie, Giovannino Guareschi ayant eu la même géniale idée que celle qu’exprimera René Goscinny en 1959, avec son Astérix : synthétiser le portrait d’une nation à travers l’existence d’un petit village. L’opposition entre Peppone et Don Camillo et la chronique de Bruscello retranscrivent de manière malicieusement humoristique la confrontation mise en place après-guerre entre le Parti Communiste Italien et la Démocrate-chrétienne. Tous comme les deux protagonistes du film, ces rivaux politiques s’avérèrent d’ailleurs capables de compromis historique, afin de permettre au système de fonctionner pour le bien commun et d’organiser la reconstruction.
Au rebours de son ressenti actuel, le film fut donc d’une brûlant modernité lors de sa sortie en salles, en Italie comme en France, où il connut alors des critiques politisées d’une virulence que l’on imagine mal aujourd’hui. Le public français pouvait trouver bien des convergences avec la relation existant entre Communistes et Gaullistes après la Libération et la lutte commune contre l’occupant. La société hexagonale demeurait également bien davantage agricole qu’elle ne l’est revenue depuis, avec l’exode rural et le remembrement. De fait, le film véhicule une remarquable sociologie des années cinquante, sinon européennes et urbaines, du moins latines et agricoles.
Une autre qualité du film, cette fois intemporelle, se distingue dans la qualité de sa transposition d’une œuvre littéraire à l’écran. Julien Duvivier sait conserver la nature composite du livre original, un recueil de nombreuses brèves nouvelles, en y incorporant des fils rouges (Roméo et Juliette, la Maison du Peuple) suffisamment présents pour apporter une nécessaire continuité, sans pour autant empiéter sur le feu d’artifice de contes savoureux. Les histoires retenues comptent infailliblement parmi les meilleures et savent se montrer variées, entre enjeux personnels ou sociaux, romantiques ou très terre à terre. La lecture du livre montre d’ailleurs que Duvivier ne respecte pas la chronologie des évènements, afin d’optimiser leur impact et de composer un ensemble stimulant l’intérêt du spectateur.
On peut y discerner la patte de Barjavel, dont la méfiance pour le progrès technologique, alors exprimée avec force dans son terrible chef d’œuvre, Ravage, se mêle idéalement à cette évocation positive de la vie rustique. Mais Julien Duvivier, le cinéaste de La belle équipe et de Sous le ciel de Paris, se consacre avant tout à sa prédilection pour les portraits psychologiques, avec la matière très riche en personnages qu’assure la multiplicité des histoires. Le film rend communicatif le vif amour de ses auteurs pour ses diverses figures, toujours considérées avec humanisme. Si le film se voit évidemment dominé par la rivalité des chefs de faction, il délivre ainsi de nombreux inoubliables seconds rôles, tels les savoureux lieutenants de Peppone, l’attendrissante Mme Christina, les farouches grands-pères ou le sagace Evêque, entre bien d’autres.
Des critiques français ont pointé du doigt la dimension supposément réactionnaire du film. Pourtant son propos ne condamne jamais les idéaux généreux et sincères de Peppone, il ne devient jamais manichéen. Si Don Camillo, domine souvent, le Maire sait rendre coup pour coup. En réalité le seul élément fustigé sans restriction demeure l’égoïsme forcené des propriétaires terriens, l’humanisme et le souci du bien commun permettant toujours à Don Camillo et à Peppone de se retrouver aux heures sombres. De fait, ceci ajoute une touche de mélancolie à la vision de ce film aussi drôle qu’émouvant, car, en définitive, qui a réellement remporté la bataille en 2016 ? Le Communisme solidaire de Peppone, le Catholicisme social de Don Camillo, ou bien la toute puissance du Capitalisme désinhibé ? Poser la question, c’est y répondre.
Cet ancien temps se retrouve également avec plaisir dans l’humour parfois suranné du film, témoignage sensible d’une époque où l’on préférait rire avec les personnages, plutôt que de rire d’eux. La tendresse et l’émotion s’y entremêlent toujours, dans un ensemble identifiable par le public français, puisque la Provence de Pagnol ou des Lettres de mon Moulin n’est certes pas loin. On pourrait taxer cela de naïveté, mais, subtilement filmé par Duvivier, le film dégage une étonnante véracité. Duvivier peut également s’appuyer sur son formidable duo vedette, un impayable Gino Cervi et un Fernandel idéalement choisi pour incarner cette dualité de drôlerie et de tendresse caractérisant Le petit monde de Don Camillo.
Son merveilleux aussi, lors des précieux dialogues entre le protagoniste et Jésus sur sa croix, contemplant l’humanité avec un amour et une bienveillance jamais désespérés. Au-delà de son intérêt historique ou cinématographique, c’est bien cette foi en l’homme, en sa capacité inaltérée à trouver en lui le chemin menant à la solidarité et à la paix (magnifique séquence finale), qui assure l’indémodable succès du Petit monde de Don Camillo, film sincère et généreux, formidablement euphorisant.
Anecdotes :
Outre un grand succès international (dont plus de 13 millions d’entrées en Italie), Le petit monde de Don Camillo occupa la première place du box office français 1952, avec 12 791 168 entrées, devant Violettes impériales (8 125 766 entrées) et Fanfan la Tulipe (6 726 744 entrées). Considéré comme le premier blockbuster français, Il ne sera dépassé par un film heptagonal qu’en 1966, avec La Grande Vadrouille et ses plus de 17 millions d’entrées.
Selon la statistique de Centre National du Cinéma, le film a été diffusé 19 fois à la télévision depuis sa sortie en salles, soit une fois de plus qu’Angélique, marquise des Anges.
Le film adapte fidèlement le livre italien éponyme, publié en 1948 (1951 en France) et lui-même grand succès d’édition. L’ouvrage est un recueil de 36 courtes nouvelles, ce qui se ressent dans la construction du film. Guareschi en écrivait une par semaine, pour son journal, Candido. Le film emprunte également quelques éléments au second recueil, Don camillo et ses ouailles.
Giovannino Guareschi (1908-1968) était journaliste et caricaturiste, ancien opposant au Fascisme déporté en Allemagne. Après la guerre, il milita contre le Communisme, mais fut aussi très critique contre la Démocratie Chrétienne au pouvoir, ce qui lui valut de la prison.
Gureschi participa à l’écriture des dialogues italiens du film. Il souhaitait initialement interpréter Peppone, tandis que Cervi jouerait Don Camillo, mais la production ne fut pas convaincue par ses talents d’acteur.
Le tournage se déroula de septembre à novembre 1951, dans le village bien réel de Brescello, où Guareschi situait déjà l’action de ses romans. Brescello se situe dans la la plaine du Pô, que l'auteur connaissait bien, étant lui-même originaire de Parme, ville distante de 20 kilomètres. L'entrée du village s'orne des statues de Don Camillo et de Peppone et des excursions touristiques sont organisées afin de visiter les lieux de tournage, ainsi qu’un musée. En 2010, durant la nuit de Pâques, un incendie a endommagé l'église, ainsi que le fameux Christ de Don Camillo.
Contrairement à son extérieur, l'intérieur de l'église n'est pas à Brescello, mais a été reconstitué à Cinecittà.
Coproduction franco-italienne, Le petit monde de Don Camillo emploie des acteurs des deux pays, chacun parlant sa langue. Le film possède ainsi deux versions originales.
Fernandel et Gino Cervi sympathisèrent durant le tournage et la saga doit beaucoup à leur complicité toujours maintenue. Outre les cinq Don Camillo, ils jouèrent ensemble dans Le Grand Chef (1959) et dans Le Bon Roi Dagobert (1963), où Fernandel joue le roi et Cervi, St-Eloi, inversant ainsi leur rôle.
Le réalisateur Julien Duvivier écrivit également les dialogues français, en collaboration avec René Barjavel, l’un des plus grands auteurs français de Science-fiction et de Fantastique. Après avoir publié quelques œuvres majeures du la Guerre (Ravage, Le Voyageur imprudent), Barjavel travailla pour le cinéma jusqu’au début des années 60, essentiellement pour gagner sa vie, après l’échec connu par son d’anticipation Le Diable l’emporte (1948). Il participe ainsi à Les Misérables Les Chiffonniers d'Emmaüs, Le Mouton à cinq pattes, Le Guépard, etc. Barjavel revient définitivement à la littérature en 1968, avec La Nuit des Temps.
Le film remporta plusieurs prix décernés par la critique étrangère. En 1954 il est proposé an BAFTA du film étranger (l’équivalent de nos Césars pour la Grande Bretagne), mais le trophée est remporté par un autre film français, Jeux interdits.
La voix de Jésus est assurée par Jean Debucourt, grande figure de la Comédie française. Orson Welles s’en chargera dans la version américaine.
Résumé :
Au nord de l’Italie de l’immédiat après-guerre, les Communistes viennent de remporter les élections municipales dans le petit village de Brescello. Dès lors, la vie de la communauté est scandée par l’opposition perpétuelle entre le maire, Peppone, et le curé, Don Camillo, qui dialogue régulièrement avec un Jésus tentant de modérer sa fougue politique. Chaque péripétie locale devient l’occasion d’une escarmouche entre les deux hommes. Toutefois une forte amitié remontant aux maquis antifascistes les unit et ils parviennent à œuvrer ensemble pour le bien commun, quand le besoin s’en fait sentir. Après un énième échauffourée, l’Evêque décide toutefois d’envoyer Don Camillo prendre du repos, en lui confiant une paroisse montagnarde.
Critique :
Près de soixante-cinq ans plus tard, le premier intérêt du Petit monde de Don Camillo est à l’évidence historique. Paru alors que Staline était encore aux commandes de l’URSS, il évoquera auprès du spectateur contemporain un monde emporté par les sables de l’Histoire. Celui de la confrontation mondiale entre deux blocs et deux superpuissances totalement antagonistes, durant une guerre froide mais aussi chaude. A l’affiche en 1952, le film apparaît ainsi contemporain de la Guerre de Corée (1950-1953).
Le propos se centre évidemment sur l’Italie, Giovannino Guareschi ayant eu la même géniale idée que celle qu’exprimera René Goscinny en 1959, avec son Astérix : synthétiser le portrait d’une nation à travers l’existence d’un petit village. L’opposition entre Peppone et Don Camillo et la chronique de Bruscello retranscrivent de manière malicieusement humoristique la confrontation mise en place après-guerre entre le Parti Communiste Italien et la Démocrate-chrétienne. Tous comme les deux protagonistes du film, ces rivaux politiques s’avérèrent d’ailleurs capables de compromis historique, afin de permettre au système de fonctionner pour le bien commun et d’organiser la reconstruction.
Au rebours de son ressenti actuel, le film fut donc d’une brûlant modernité lors de sa sortie en salles, en Italie comme en France, où il connut alors des critiques politisées d’une virulence que l’on imagine mal aujourd’hui. Le public français pouvait trouver bien des convergences avec la relation existant entre Communistes et Gaullistes après la Libération et la lutte commune contre l’occupant. La société hexagonale demeurait également bien davantage agricole qu’elle ne l’est revenue depuis, avec l’exode rural et le remembrement. De fait, le film véhicule une remarquable sociologie des années cinquante, sinon européennes et urbaines, du moins latines et agricoles.
Une autre qualité du film, cette fois intemporelle, se distingue dans la qualité de sa transposition d’une œuvre littéraire à l’écran. Julien Duvivier sait conserver la nature composite du livre original, un recueil de nombreuses brèves nouvelles, en y incorporant des fils rouges (Roméo et Juliette, la Maison du Peuple) suffisamment présents pour apporter une nécessaire continuité, sans pour autant empiéter sur le feu d’artifice de contes savoureux. Les histoires retenues comptent infailliblement parmi les meilleures et savent se montrer variées, entre enjeux personnels ou sociaux, romantiques ou très terre à terre. La lecture du livre montre d’ailleurs que Duvivier ne respecte pas la chronologie des évènements, afin d’optimiser leur impact et de composer un ensemble stimulant l’intérêt du spectateur.
On peut y discerner la patte de Barjavel, dont la méfiance pour le progrès technologique, alors exprimée avec force dans son terrible chef d’œuvre, Ravage, se mêle idéalement à cette évocation positive de la vie rustique. Mais Julien Duvivier, le cinéaste de La belle équipe et de Sous le ciel de Paris, se consacre avant tout à sa prédilection pour les portraits psychologiques, avec la matière très riche en personnages qu’assure la multiplicité des histoires. Le film rend communicatif le vif amour de ses auteurs pour ses diverses figures, toujours considérées avec humanisme. Si le film se voit évidemment dominé par la rivalité des chefs de faction, il délivre ainsi de nombreux inoubliables seconds rôles, tels les savoureux lieutenants de Peppone, l’attendrissante Mme Christina, les farouches grands-pères ou le sagace Evêque, entre bien d’autres.
Des critiques français ont pointé du doigt la dimension supposément réactionnaire du film. Pourtant son propos ne condamne jamais les idéaux généreux et sincères de Peppone, il ne devient jamais manichéen. Si Don Camillo, domine souvent, le Maire sait rendre coup pour coup. En réalité le seul élément fustigé sans restriction demeure l’égoïsme forcené des propriétaires terriens, l’humanisme et le souci du bien commun permettant toujours à Don Camillo et à Peppone de se retrouver aux heures sombres. De fait, ceci ajoute une touche de mélancolie à la vision de ce film aussi drôle qu’émouvant, car, en définitive, qui a réellement remporté la bataille en 2016 ? Le Communisme solidaire de Peppone, le Catholicisme social de Don Camillo, ou bien la toute puissance du Capitalisme désinhibé ? Poser la question, c’est y répondre.
Cet ancien temps se retrouve également avec plaisir dans l’humour parfois suranné du film, témoignage sensible d’une époque où l’on préférait rire avec les personnages, plutôt que de rire d’eux. La tendresse et l’émotion s’y entremêlent toujours, dans un ensemble identifiable par le public français, puisque la Provence de Pagnol ou des Lettres de mon Moulin n’est certes pas loin. On pourrait taxer cela de naïveté, mais, subtilement filmé par Duvivier, le film dégage une étonnante véracité. Duvivier peut également s’appuyer sur son formidable duo vedette, un impayable Gino Cervi et un Fernandel idéalement choisi pour incarner cette dualité de drôlerie et de tendresse caractérisant Le petit monde de Don Camillo.
Son merveilleux aussi, lors des précieux dialogues entre le protagoniste et Jésus sur sa croix, contemplant l’humanité avec un amour et une bienveillance jamais désespérés. Au-delà de son intérêt historique ou cinématographique, c’est bien cette foi en l’homme, en sa capacité inaltérée à trouver en lui le chemin menant à la solidarité et à la paix (magnifique séquence finale), qui assure l’indémodable succès du Petit monde de Don Camillo, film sincère et généreux, formidablement euphorisant.
Anecdotes :
Outre un grand succès international (dont plus de 13 millions d’entrées en Italie), Le petit monde de Don Camillo occupa la première place du box office français 1952, avec 12 791 168 entrées, devant Violettes impériales (8 125 766 entrées) et Fanfan la Tulipe (6 726 744 entrées). Considéré comme le premier blockbuster français, Il ne sera dépassé par un film heptagonal qu’en 1966, avec La Grande Vadrouille et ses plus de 17 millions d’entrées.
Selon la statistique de Centre National du Cinéma, le film a été diffusé 19 fois à la télévision depuis sa sortie en salles, soit une fois de plus qu’Angélique, marquise des Anges.
Le film adapte fidèlement le livre italien éponyme, publié en 1948 (1951 en France) et lui-même grand succès d’édition. L’ouvrage est un recueil de 36 courtes nouvelles, ce qui se ressent dans la construction du film. Guareschi en écrivait une par semaine, pour son journal, Candido. Le film emprunte également quelques éléments au second recueil, Don camillo et ses ouailles.
Giovannino Guareschi (1908-1968) était journaliste et caricaturiste, ancien opposant au Fascisme déporté en Allemagne. Après la guerre, il milita contre le Communisme, mais fut aussi très critique contre la Démocratie Chrétienne au pouvoir, ce qui lui valut de la prison.
Gureschi participa à l’écriture des dialogues italiens du film. Il souhaitait initialement interpréter Peppone, tandis que Cervi jouerait Don Camillo, mais la production ne fut pas convaincue par ses talents d’acteur.
Le tournage se déroula de septembre à novembre 1951, dans le village bien réel de Brescello, où Guareschi situait déjà l’action de ses romans. Brescello se situe dans la la plaine du Pô, que l'auteur connaissait bien, étant lui-même originaire de Parme, ville distante de 20 kilomètres. L'entrée du village s'orne des statues de Don Camillo et de Peppone et des excursions touristiques sont organisées afin de visiter les lieux de tournage, ainsi qu’un musée. En 2010, durant la nuit de Pâques, un incendie a endommagé l'église, ainsi que le fameux Christ de Don Camillo.
Contrairement à son extérieur, l'intérieur de l'église n'est pas à Brescello, mais a été reconstitué à Cinecittà.
Coproduction franco-italienne, Le petit monde de Don Camillo emploie des acteurs des deux pays, chacun parlant sa langue. Le film possède ainsi deux versions originales.
Fernandel et Gino Cervi sympathisèrent durant le tournage et la saga doit beaucoup à leur complicité toujours maintenue. Outre les cinq Don Camillo, ils jouèrent ensemble dans Le Grand Chef (1959) et dans Le Bon Roi Dagobert (1963), où Fernandel joue le roi et Cervi, St-Eloi, inversant ainsi leur rôle.
Le réalisateur Julien Duvivier écrivit également les dialogues français, en collaboration avec René Barjavel, l’un des plus grands auteurs français de Science-fiction et de Fantastique. Après avoir publié quelques œuvres majeures du la Guerre (Ravage, Le Voyageur imprudent), Barjavel travailla pour le cinéma jusqu’au début des années 60, essentiellement pour gagner sa vie, après l’échec connu par son d’anticipation Le Diable l’emporte (1948). Il participe ainsi à Les Misérables Les Chiffonniers d'Emmaüs, Le Mouton à cinq pattes, Le Guépard, etc. Barjavel revient définitivement à la littérature en 1968, avec La Nuit des Temps.
Le film remporta plusieurs prix décernés par la critique étrangère. En 1954 il est proposé an BAFTA du film étranger (l’équivalent de nos Césars pour la Grande Bretagne), mais le trophée est remporté par un autre film français, Jeux interdits.
La voix de Jésus est assurée par Jean Debucourt, grande figure de la Comédie française. Orson Welles s’en chargera dans la version américaine.
Dernière édition par Estuaire44 le Jeu 20 Oct 2016 - 7:19, édité 2 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Très bientôt sur vos écrans (à mon retour de vacances) : Le Retour de Don Camillo
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Très bon voyage, et félicitations pour ta chronique, pour sûr une de tes plus érudites !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Saga "Don Camillo"
Merci ! A moi le petit monde de l'Estuaire !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Résumé :
L’Evêque rappelle Don Camillo dans sa paroisse de Brescello, à la demande du maire Peppone. Les deux hommes renouent avec plaisir leur rivalité politique, mais aussi leur amitié. Peppone compte sur l’influence de Don Camillo pour contraindre les propriétaires terriens à financer l’édification d’une digue protégeant le village du Pô. Unis pour le bien commun, les deux hommes parviennent à construire l’édifice, mais la crue emporte tout et les eaux submergent Brescello. Tandis que Peppone organise l’évacuation de la population, Don Camillo demeure dans le village afin de « garder la maison », après un mémorable sermon insufflant du courage à ses paroissiens.
Critique :
Tourné très rapidement après la sortie premier opus de la saga, sous l’aiguillon de l’immense succès populaire alors rencontré, Le retour de Don Camillo doit d’entrée faire face à l’accusation de composer une simple exploitation commerciale. La plupart des critiques d’alors portent d’ailleurs sur ce point, alors qu’auparavant elles fustigeaient l’orientation politique du Petit Monde de Don Camillo.
De fait, une convergence très forte, autant dans le fonds que dans la forme, existent entre ces deux films se succédant d’ailleurs dans une parfaite continuité de l’action, ce qui n’est finalement guère si fréquent au sein d’une saga cinématographique. L’équipe originelle demeure en place et le tandem Duvivier/Barjavel puise pareillement avec bonheur parmi les nouvelles de Giovannino Guareschi, suscitant derechef une moissonnée de scénettes et de personnages aussi drôles qu’attachants. La similitude des deux narrations résulte si poussée que l’on peut considérer Le retour de Don Camillo comme une prolongation du Petit Monde de Don Camillo, et non pas comme sa suite.
Mais il serait erroné de croire que le film sombre pour autant dans la facilité. En effet Duvivier maintient la même implication et le même souci apporté au profil psychologique des personnages que précédemment. Cela nous vaut de grands moments d’émotion, tels Don Camillo terrassant enfin son orgueil en son exil montagnard, les retrouvailles des deux adversaires autour d’un plat de spaghettis, ou encore l’évocation sensible de la pureté de l’enfance, lors de la balade de Don Camillo et du fils de Peppone. Toujours dans la meilleure tradition méridionale française, soit un pont vers l’Italie, le récit se montre particulièrement animé et amusant, comme lors du fracassant retour de Don Camillo sur le ring (au sens propre), de la prise de bec avec Peppone devant la fanfare municipale, ou de la mémorable séquence de l’huile de foie de morue.
Outre un talent toujours aussi manifeste dans l’écriture, Duvivier se montre également très en verve derrière la caméra. Le film s’impose comme visuellement magnifique, grâce à des scènes toujours finement ciselées, d’une patine délicieusement surannée. On apprécie également un excellent travail de photographie, accompagnant idéalement un Noir et blanc de grande qualité. Alors que les inoubliables mélodies du compositeur vétéran Alessandro Cicognini scandent l’action, Le retour de Don Camillo bénéficie également de toute la puissante machinerie de Cinecittà, dans laquelle Duvivier se coule parfaitement. La distribution se montre aussi brillante et enthousiasmante qu’au premier jour. Fernandel et Gino Cervi en tête. L’apport d’Edouard Delmont s’avère également précieux. Il nous offre l’un des personnages les plus savoureux de la saga et établit un lien direct avec le cinéma humaniste et généreux de Marcel Pagnol.
Par ailleurs, si Le retour de Don Camillo a su pleinement maintenir le remarquable niveau de qualité du premier opus de la saga, il finit également par faire entendre sa propre musique. Cela se perçoit à travers une part nettement plus importante impartie, sinon au Fantastique, du moins au réalisme merveilleux. Jésus, aux silences parfois plus sonores que les mots, voit son rôle accru. A travers le pseudo pacte méphistophélique ou ses fausses morts successives, Le Dr. Spiletti insuffle une fantaisie évoquant les fables d’Alphonse Daudet. L’excellent conte des deux horloges achève de situer le film aux confins d’un surréalisme pimentant le récit.
Surtout, avec l’épisode tragique de la crue historique du Pô (survenue en 1951), le film gagne une intensité supplémentaire. Le soleil méridional lasse place à un environnement autrement plus hostile et menaçant. Les évènements dramatisent avec éloquence la dimension politique de l’œuvre. C’est notamment le cas d’une opposition finalement superficielle du Communisme de Peppone et du Catholicisme de Don Camillo, pour peu que les deux doctrines véhiculent le même humanisme et le même souci du bien commun.
La proximité de la catastrophe à venir fustige également avec une force particulière l’égoïsme des propriétaires terriens. Tout ceci débouche sur ce qui compose sans doute la scène la plus marquante de la saga, le sermon de Don Camillo célébrant la grandeur de la solidarité révélée dans l’épreuve. Ce grand moment de cinéma, porté par un magnifique Fernandel, consacre la réussite de ce second volet parvenant à encore rehausser les qualités du premier.
Anecdotes :
S’il ne réédite pas l’exploit du Petit Monde de Don Camillo, premier au box-office français en 1952, Le Retour de Don Camillo atteint néanmoins la deuxième place en 1953. Avec 7 425 550 entrées, le film demeure un immense succès populaire, seulement dépassé par les 9 488 114 entrées de Sous le plus grand chapiteau du monde.
Tout comme le premier opus de la saga, les nombreuses scénettes du film s’inspirent d’une vingtaine des brèves nouvelles publiées hebdomadairement par Giovannino Guareschi dans son journal, entre 1947 et 1952.
Contrairement au Petit Monde de Don Camillo, réellement réalisé à Brescello, l’essentiel du film fut tourné à Cinecittà et dans les environs de Rome.
L’affiche que l’on voit au mur avant que les Communistes ne versent l’argent sur la table est celle de Le monde lui appartient (1952), film d’aventures maritimes évoquant la rivalité entre la Russie et les USA en Alaska, au milieu du XIXe Siècle, avec Gregory Peck et Ann Blyth.
Lors du tournage de la crue du Pô, Fernandel dut rester semi immergé durent plusieurs jours. L’acteur en conserva de douloureuses contractures, durant plusieurs mois.
Le liquide que Don Camillo porte à sa bouche apparaît bien plus clair que celui du flacon d’huile de ricin !
Le succès rencontré par le premier opus de la saga fit que Fernandel fut reçu par le pape Pie XII le janvier 1953, quelques mois avant que Le retour de Don Camillo ne soit à l’affiche, en juin 1953.
La crue historique du Pô montrée par le film survient en novembre 1951 et donna lieu à une véritable catastrophe nationale. Plus de 1 000 km2 furent submergés et d’innombrables digues se rompirent, tout comme dans le film. 84 personnes furent tuées et 180 000 demeurèrent sans abri. La pluviosité hors normes provoqua également une crue simultanée du Rhône.
L’Evêque rappelle Don Camillo dans sa paroisse de Brescello, à la demande du maire Peppone. Les deux hommes renouent avec plaisir leur rivalité politique, mais aussi leur amitié. Peppone compte sur l’influence de Don Camillo pour contraindre les propriétaires terriens à financer l’édification d’une digue protégeant le village du Pô. Unis pour le bien commun, les deux hommes parviennent à construire l’édifice, mais la crue emporte tout et les eaux submergent Brescello. Tandis que Peppone organise l’évacuation de la population, Don Camillo demeure dans le village afin de « garder la maison », après un mémorable sermon insufflant du courage à ses paroissiens.
Critique :
Tourné très rapidement après la sortie premier opus de la saga, sous l’aiguillon de l’immense succès populaire alors rencontré, Le retour de Don Camillo doit d’entrée faire face à l’accusation de composer une simple exploitation commerciale. La plupart des critiques d’alors portent d’ailleurs sur ce point, alors qu’auparavant elles fustigeaient l’orientation politique du Petit Monde de Don Camillo.
De fait, une convergence très forte, autant dans le fonds que dans la forme, existent entre ces deux films se succédant d’ailleurs dans une parfaite continuité de l’action, ce qui n’est finalement guère si fréquent au sein d’une saga cinématographique. L’équipe originelle demeure en place et le tandem Duvivier/Barjavel puise pareillement avec bonheur parmi les nouvelles de Giovannino Guareschi, suscitant derechef une moissonnée de scénettes et de personnages aussi drôles qu’attachants. La similitude des deux narrations résulte si poussée que l’on peut considérer Le retour de Don Camillo comme une prolongation du Petit Monde de Don Camillo, et non pas comme sa suite.
Mais il serait erroné de croire que le film sombre pour autant dans la facilité. En effet Duvivier maintient la même implication et le même souci apporté au profil psychologique des personnages que précédemment. Cela nous vaut de grands moments d’émotion, tels Don Camillo terrassant enfin son orgueil en son exil montagnard, les retrouvailles des deux adversaires autour d’un plat de spaghettis, ou encore l’évocation sensible de la pureté de l’enfance, lors de la balade de Don Camillo et du fils de Peppone. Toujours dans la meilleure tradition méridionale française, soit un pont vers l’Italie, le récit se montre particulièrement animé et amusant, comme lors du fracassant retour de Don Camillo sur le ring (au sens propre), de la prise de bec avec Peppone devant la fanfare municipale, ou de la mémorable séquence de l’huile de foie de morue.
Outre un talent toujours aussi manifeste dans l’écriture, Duvivier se montre également très en verve derrière la caméra. Le film s’impose comme visuellement magnifique, grâce à des scènes toujours finement ciselées, d’une patine délicieusement surannée. On apprécie également un excellent travail de photographie, accompagnant idéalement un Noir et blanc de grande qualité. Alors que les inoubliables mélodies du compositeur vétéran Alessandro Cicognini scandent l’action, Le retour de Don Camillo bénéficie également de toute la puissante machinerie de Cinecittà, dans laquelle Duvivier se coule parfaitement. La distribution se montre aussi brillante et enthousiasmante qu’au premier jour. Fernandel et Gino Cervi en tête. L’apport d’Edouard Delmont s’avère également précieux. Il nous offre l’un des personnages les plus savoureux de la saga et établit un lien direct avec le cinéma humaniste et généreux de Marcel Pagnol.
Par ailleurs, si Le retour de Don Camillo a su pleinement maintenir le remarquable niveau de qualité du premier opus de la saga, il finit également par faire entendre sa propre musique. Cela se perçoit à travers une part nettement plus importante impartie, sinon au Fantastique, du moins au réalisme merveilleux. Jésus, aux silences parfois plus sonores que les mots, voit son rôle accru. A travers le pseudo pacte méphistophélique ou ses fausses morts successives, Le Dr. Spiletti insuffle une fantaisie évoquant les fables d’Alphonse Daudet. L’excellent conte des deux horloges achève de situer le film aux confins d’un surréalisme pimentant le récit.
Surtout, avec l’épisode tragique de la crue historique du Pô (survenue en 1951), le film gagne une intensité supplémentaire. Le soleil méridional lasse place à un environnement autrement plus hostile et menaçant. Les évènements dramatisent avec éloquence la dimension politique de l’œuvre. C’est notamment le cas d’une opposition finalement superficielle du Communisme de Peppone et du Catholicisme de Don Camillo, pour peu que les deux doctrines véhiculent le même humanisme et le même souci du bien commun.
La proximité de la catastrophe à venir fustige également avec une force particulière l’égoïsme des propriétaires terriens. Tout ceci débouche sur ce qui compose sans doute la scène la plus marquante de la saga, le sermon de Don Camillo célébrant la grandeur de la solidarité révélée dans l’épreuve. Ce grand moment de cinéma, porté par un magnifique Fernandel, consacre la réussite de ce second volet parvenant à encore rehausser les qualités du premier.
Anecdotes :
S’il ne réédite pas l’exploit du Petit Monde de Don Camillo, premier au box-office français en 1952, Le Retour de Don Camillo atteint néanmoins la deuxième place en 1953. Avec 7 425 550 entrées, le film demeure un immense succès populaire, seulement dépassé par les 9 488 114 entrées de Sous le plus grand chapiteau du monde.
Tout comme le premier opus de la saga, les nombreuses scénettes du film s’inspirent d’une vingtaine des brèves nouvelles publiées hebdomadairement par Giovannino Guareschi dans son journal, entre 1947 et 1952.
Contrairement au Petit Monde de Don Camillo, réellement réalisé à Brescello, l’essentiel du film fut tourné à Cinecittà et dans les environs de Rome.
L’affiche que l’on voit au mur avant que les Communistes ne versent l’argent sur la table est celle de Le monde lui appartient (1952), film d’aventures maritimes évoquant la rivalité entre la Russie et les USA en Alaska, au milieu du XIXe Siècle, avec Gregory Peck et Ann Blyth.
Lors du tournage de la crue du Pô, Fernandel dut rester semi immergé durent plusieurs jours. L’acteur en conserva de douloureuses contractures, durant plusieurs mois.
Le liquide que Don Camillo porte à sa bouche apparaît bien plus clair que celui du flacon d’huile de ricin !
Le succès rencontré par le premier opus de la saga fit que Fernandel fut reçu par le pape Pie XII le janvier 1953, quelques mois avant que Le retour de Don Camillo ne soit à l’affiche, en juin 1953.
La crue historique du Pô montrée par le film survient en novembre 1951 et donna lieu à une véritable catastrophe nationale. Plus de 1 000 km2 furent submergés et d’innombrables digues se rompirent, tout comme dans le film. 84 personnes furent tuées et 180 000 demeurèrent sans abri. La pluviosité hors normes provoqua également une crue simultanée du Rhône.
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
Bientôt sur vos écrans : la grande bagarre de Don Camillo
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
La grande bagarre de Don Camillo (1955, ***)
Résumé :
Un nouvel affrontement politique oppose Don Camillo à Peppone, lorsque ce dernier se présente aux élections législatives. Don Camillo est fermement décidé à empêcher une victoire communiste, tout en ne pouvant se résoudre à voir son ami quitter Brescello. Aussi se jette-t-il à corps perdu dan la bagarre, malgré les conseils apaisants de Jésus. Les escarmouches se multiplient, mais Don Camillo aide Peppone à obtenir le nécessaire certificat d’études. Peppone est élu député, mais refuse finalement d’abandonner son mandat de maire… et Brescello !
Critique :
Une notable continuité d’écriture se voit assurée entre ce nouveau vole de la saga et les deux précédents, du fait du support préserve de l’œuvre littéraire de Guareschi (d’ailleurs toujours présent parmi les scénaristes), mais aussi le maintien du grand René Barjavel à la rédaction du volet français. Toutefois La grande bagarre de Don Camillo demeure marquée par le départ de Julien Duvivier, qui avait tellement imprimé sa marque sur Le Petit Monde de Don Camillo et sur Le retour de Don Camillo. Une grande inquiétude pouvait dès lors se ressentir quant au maintien de la remarquable qualité artistique des deux premiers volets.
De fait une certaine dépréciation se dénote ici, même si heureusement encore relative. En effet, Olivier Ravanello, nouveau venu au long parcours, ne manifeste ni le sens aigu de l’image caractérisant Duvivier, ni les ambitions de ce dernier en terme de composition sophistiquée d’une scène. Mais Ravanello dispose d’un indéniable métier, acquis depuis les années, et il sait apporter une vraie truculence à cette comédie picaresque en définitive très enlevée que représente La grande bagarre de Don Camillo. Sa mise en scène contribue à rendre ce film parfaitement distrayant encore aujourd’hui.
Au niveau de sa trame narrative, La grande bagarre de Don Camillo renoue avec bonheur avec les successions de scénettes précédentes, son lot coutumier de moments mémorables, tels l’apparition du char, la confrontation sur le pont, ou la fameuse séquence du certificat d’études, sans doute le clou du spectacle toutefois cet aréopage semble légèrement moins fourni que précédemment, se peut parce que les meilleures histoires de Guareschi ont déjà été utilisées. Surtout, le nouveau film renonce partiellement à cet alliage d’émotion et d’humour constituant la spécificité des deux premiers volets, en privilégiant clairement l’aspect humoristique. Du moins le comique est-il pleinement au rendez-vous, avec un opus se percevant comme l’un des plus drôles de la saga.
D’ailleurs le fil rouge de l’élection résulte davantage prégnant et structurant que ses prédécesseurs, d’où un effet davantage contradictoire la multiplicité des scénettes dispersant l’action. Paradoxalement, l’élection ne contribue pas à enrichir le discours politique du film, l’opposition entre Communisme et Catholicisme virant ici davantage à l’affrontement d’homme à homme. La mise en scène de Ravanello contribue d’ailleurs pleinement à encore centrer la narration sur le duo vedette, davantage que sur la chronique d’un village. Il est vrai que le réalisateur peut s’appuyer sur un Fernandel et un Gino Cervi une nouvelle fois impériaux.
L’élection présente également un intérêt historique, car elle nous expose le déroulement d’une campagne en ces temps que l’évolution technologique a rendu très lointains, avec parfois d’étonnantes persistances (le scandale des poules, la question du non cumul des mandats). Elle évoque également l’émergence du rôle des femmes en politique, y compris avec humour, pointant le machisme des supposés progressistes. On peut toutefois regretter que la seule femme jouant un rôle politique se voit cantonnée à une romance avec Peppone. Pour le coup, cela date un film subissant fort bien par ailleurs le passage des années.
L’émotion de la scène d’adieux entre les deux amis et l’humour de leur retour en bicyclette permet au film de s’achever en renouant avec le meilleur de la saga mais aussi avec la symbolique du bien commun s’imposant au-dessus des rivalités politiques. Une belle conclusion pour ce film souvent drôle et truculent, légèrement en retrait des deux premiers volets, mais toujours divertissant.
Anecdotes :
Ce troisième volet de la saga obtint la sixième place du box office français de 1955, avec 5 087 231 entrées. La première place revient à La Belle et le Clochard, avec 11 175 233 entrées.
En grande partie initiées par le phénoménal succès du Petit Monde de Don Camillo, les coproductions franco-italiennes sont alors en vogue. Parmi les plus grands succès populaires de l'année on trouve également : Le Comte de Monte Cristo, French Cancan, Nana, La fille du fleuve, etc.
Toujours une coproduction franco-italienne, ce film n'est plus réalisé par Julien Duvivier, mais par Olivier Ravanello, prolifique réalisateur italien. Ce grand spécialiste des films en costumes et des péplums tournera également l'opus suivant, Don Camillo Monseigneur (1961).
Le scénario est également l’œuvre d’un nouveau collectif, auquel participe Giovanni Guareschi, le créateur littéraire de Don Camillo. René Barjavel écrit de nouveau les dialogues français. Le scénario agrège comme précédemment plusieurs brèves nouvelles écrites par Guareschi pour son journal.
Le tournage se déroula en avril-mai 1955. Après un second opus largement tourné en studio, il prend de nouveau place dans la localité de Brescello.
Les élections générales voyant Peppone remporter un siège de député se déroulèrent le 18 avril 1948 (il avait été élu en maire de Brescello en 1946). Les premiers députés et sénateurs de la République italienne récemment proclamée y furent choisis. Alliés aux Socialistes, les Communistes semblaient en passe de l’emporter, dans une atmosphère dramatisée par le Coup de Prague survenu en février. Mais la Démocratie chrétienne l’emporta largement et put exercer seule le pouvoir, mettant fin au gouvernement d’union nationale, postérieur à la chute du Fascisme.
La musique entendue durant le discours enflammé de Peppone est celle de La Leggenda del Piave. Ce chant patriotique, composé en 1918, célèbre le courage des soldats italiens sur le front vénitien. Après leur grande victoire de Caporetto, les troupes austro-hongroises ne purent franchir le fleuve du Piave pour atteindre Venise. Ce succès galvanisa la résistance de la nation italienne et précipita la capitulation, puis la chute, de l’empire des Habsbourg. La chanson est traditionnellement entonnée lors de la fête nationale italienne, le 2 juin.
Résumé :
Un nouvel affrontement politique oppose Don Camillo à Peppone, lorsque ce dernier se présente aux élections législatives. Don Camillo est fermement décidé à empêcher une victoire communiste, tout en ne pouvant se résoudre à voir son ami quitter Brescello. Aussi se jette-t-il à corps perdu dan la bagarre, malgré les conseils apaisants de Jésus. Les escarmouches se multiplient, mais Don Camillo aide Peppone à obtenir le nécessaire certificat d’études. Peppone est élu député, mais refuse finalement d’abandonner son mandat de maire… et Brescello !
Critique :
Une notable continuité d’écriture se voit assurée entre ce nouveau vole de la saga et les deux précédents, du fait du support préserve de l’œuvre littéraire de Guareschi (d’ailleurs toujours présent parmi les scénaristes), mais aussi le maintien du grand René Barjavel à la rédaction du volet français. Toutefois La grande bagarre de Don Camillo demeure marquée par le départ de Julien Duvivier, qui avait tellement imprimé sa marque sur Le Petit Monde de Don Camillo et sur Le retour de Don Camillo. Une grande inquiétude pouvait dès lors se ressentir quant au maintien de la remarquable qualité artistique des deux premiers volets.
De fait une certaine dépréciation se dénote ici, même si heureusement encore relative. En effet, Olivier Ravanello, nouveau venu au long parcours, ne manifeste ni le sens aigu de l’image caractérisant Duvivier, ni les ambitions de ce dernier en terme de composition sophistiquée d’une scène. Mais Ravanello dispose d’un indéniable métier, acquis depuis les années, et il sait apporter une vraie truculence à cette comédie picaresque en définitive très enlevée que représente La grande bagarre de Don Camillo. Sa mise en scène contribue à rendre ce film parfaitement distrayant encore aujourd’hui.
Au niveau de sa trame narrative, La grande bagarre de Don Camillo renoue avec bonheur avec les successions de scénettes précédentes, son lot coutumier de moments mémorables, tels l’apparition du char, la confrontation sur le pont, ou la fameuse séquence du certificat d’études, sans doute le clou du spectacle toutefois cet aréopage semble légèrement moins fourni que précédemment, se peut parce que les meilleures histoires de Guareschi ont déjà été utilisées. Surtout, le nouveau film renonce partiellement à cet alliage d’émotion et d’humour constituant la spécificité des deux premiers volets, en privilégiant clairement l’aspect humoristique. Du moins le comique est-il pleinement au rendez-vous, avec un opus se percevant comme l’un des plus drôles de la saga.
D’ailleurs le fil rouge de l’élection résulte davantage prégnant et structurant que ses prédécesseurs, d’où un effet davantage contradictoire la multiplicité des scénettes dispersant l’action. Paradoxalement, l’élection ne contribue pas à enrichir le discours politique du film, l’opposition entre Communisme et Catholicisme virant ici davantage à l’affrontement d’homme à homme. La mise en scène de Ravanello contribue d’ailleurs pleinement à encore centrer la narration sur le duo vedette, davantage que sur la chronique d’un village. Il est vrai que le réalisateur peut s’appuyer sur un Fernandel et un Gino Cervi une nouvelle fois impériaux.
L’élection présente également un intérêt historique, car elle nous expose le déroulement d’une campagne en ces temps que l’évolution technologique a rendu très lointains, avec parfois d’étonnantes persistances (le scandale des poules, la question du non cumul des mandats). Elle évoque également l’émergence du rôle des femmes en politique, y compris avec humour, pointant le machisme des supposés progressistes. On peut toutefois regretter que la seule femme jouant un rôle politique se voit cantonnée à une romance avec Peppone. Pour le coup, cela date un film subissant fort bien par ailleurs le passage des années.
L’émotion de la scène d’adieux entre les deux amis et l’humour de leur retour en bicyclette permet au film de s’achever en renouant avec le meilleur de la saga mais aussi avec la symbolique du bien commun s’imposant au-dessus des rivalités politiques. Une belle conclusion pour ce film souvent drôle et truculent, légèrement en retrait des deux premiers volets, mais toujours divertissant.
Anecdotes :
Ce troisième volet de la saga obtint la sixième place du box office français de 1955, avec 5 087 231 entrées. La première place revient à La Belle et le Clochard, avec 11 175 233 entrées.
En grande partie initiées par le phénoménal succès du Petit Monde de Don Camillo, les coproductions franco-italiennes sont alors en vogue. Parmi les plus grands succès populaires de l'année on trouve également : Le Comte de Monte Cristo, French Cancan, Nana, La fille du fleuve, etc.
Toujours une coproduction franco-italienne, ce film n'est plus réalisé par Julien Duvivier, mais par Olivier Ravanello, prolifique réalisateur italien. Ce grand spécialiste des films en costumes et des péplums tournera également l'opus suivant, Don Camillo Monseigneur (1961).
Le scénario est également l’œuvre d’un nouveau collectif, auquel participe Giovanni Guareschi, le créateur littéraire de Don Camillo. René Barjavel écrit de nouveau les dialogues français. Le scénario agrège comme précédemment plusieurs brèves nouvelles écrites par Guareschi pour son journal.
Le tournage se déroula en avril-mai 1955. Après un second opus largement tourné en studio, il prend de nouveau place dans la localité de Brescello.
Les élections générales voyant Peppone remporter un siège de député se déroulèrent le 18 avril 1948 (il avait été élu en maire de Brescello en 1946). Les premiers députés et sénateurs de la République italienne récemment proclamée y furent choisis. Alliés aux Socialistes, les Communistes semblaient en passe de l’emporter, dans une atmosphère dramatisée par le Coup de Prague survenu en février. Mais la Démocratie chrétienne l’emporta largement et put exercer seule le pouvoir, mettant fin au gouvernement d’union nationale, postérieur à la chute du Fascisme.
La musique entendue durant le discours enflammé de Peppone est celle de La Leggenda del Piave. Ce chant patriotique, composé en 1918, célèbre le courage des soldats italiens sur le front vénitien. Après leur grande victoire de Caporetto, les troupes austro-hongroises ne purent franchir le fleuve du Piave pour atteindre Venise. Ce succès galvanisa la résistance de la nation italienne et précipita la capitulation, puis la chute, de l’empire des Habsbourg. La chanson est traditionnellement entonnée lors de la fête nationale italienne, le 2 juin.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Prochainement sur vos écrans : Don Camillo Monseigneur
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Finalement je ne ferai que les Don Camillo de Fernandel, j'ai jeté un coup d'œil sur celui de 1972 et il était moins intéressant que dans mon souvenir.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Pour ma part, je trouve curieux que la prod' ait voulu continuer l'aventure sans son duo vedette pour ce sixième volet (à part pour les soaps où ce n'est pas rare), ce doit être un cas d'école dans une franchise au cinéma.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Saga "Don Camillo"
Estuaire44 a écrit:Finalement je ne ferai que les Don Camillo de Fernandel, j'ai jeté un coup d'œil sur celui de 1972 et il était moins intéressant que dans mon souvenir.
Au contraire, fais-le. C'est tout l'intérêt de critiquer et chroniquer un objet aussi rare qu'atypique, savoir l'histoire de la production, ce qui a amené à ce concept et vouloir continuer malgré le changement d'acteurs (Gino Cervi ne voulu plus continuer en l'absence de Fernandel)...
Comparer ce qui ne va pas par rapport aux acteurs originaux, et voir l'évolution sur l'histoire... Ce serait l'occasion justement de faire un beau compte-rendu sur cet OFNI, jamais diffusé sur les chaînes...
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Ok, si cela intéresse je vais lui laisser sa chance.
Don Camillo Monseigneur (1961, **)
Résumé :
Les années ont passé, Don Camillo est désormais deven Monsignore au Vatican et Peppone, sénateur du Parti communiste. A Rome tous deux ne se voient plus et se languissent de Bruscello. Un affrontement entre la municipalité et l’église à propos de la construction d’un logement communal à proximité d’une chapelle va leur fournir l’occasion d’y retourner officiellement. Les deux vieux amis ne tardent pas à reprendre leurs joyeuses chamailleries, d’autant que Peppone envisage que son fils se marie civilement avec sa charmante fiancée.
Critique :
Alors que les trois premiers volets avaient succédés à marche forcée, un laps de six années sépare Don Camillo Monseigneur de son prédécesseur, La grande bagarre de Don Camillo. La progression des deux protagonistes dans leur carrière romaine permet d’intégrer d’astucieusement le temps écoulé. Par contre cette occasion de renouveler la saga se voit en grande partie gâchée par un scénario maladroit. Il aurait pu être intéressant de prolonger la l’éternelle querelle entre Don Camillo, à Rome et au sein des institutions de la République romaine, c’est à dire d’opérer le cheminement inverse de l’opération consistant à synthétiser le roman national dans le petit village de Brescello.
Hélas, les auteurs en reviennent à la situation costumière, ce qui nous vaut un début de film assez laborieux, afin de justifier le retour concomitant des deux frères ennemis dans leur cher village. Cette situation relevant du vaudeville se verra ensuite relayée par l’artifice du départ pour Rome sans cesse repoussé, ce qui servira de seule réelle ossature au récit. De fait, les sauteurs s’arrêtent au mitan du gué : au lieu d’assumer pleinement l’ouverture sur l’extérieur de l’opposition entre Peppone et Don Camillo, ils cantonnent Rome à la périphérie de l’action. Puis ils se contentent d’insérer des références plus fréquentes qu’à l’accoutumée à la politique nationale ou internationale. Tout ceci résulte passablement artificiel, jusqu’à finir par donner l’impression d’une série de film se poursuivant uniquement avant tout du fait de son succès
Par ailleurs cette trame très distendue prive la succession habituelle de scénettes d’un ressort dramatique, au rebours de ce que l’élection avait pu apporter lors de l’opus précédent. Cela tombe d’autant plus mal qu’un relatif assèchement de la verve de la saga, déjà quelque peu entamé lors de La grande bagarre de Don Camilo, se confirme clairement ici. Décidément les meilleurs récits de Guareschi semblent avoir été utilisés par les scénaristes. Si la narration demeure distrayante et peut s’appuyer sur la sympathie dégagée par les personnages, l’ensemble apparaît bien inégal. La séquence des obsèques suscite réellement l’émotion, et celles de la chapelle et du Totocalcio, l’amusement, plusieurs autres chapitres se montrent moins savoureux.
Il en va ainsi de cette histoire du fondement d’une militante communiste peint par vengeance, après l’anecdote déjà peu relevée de la soutane de Don Camillo dérobée alors qu’il se baignait dans la rivière. Tout ceci relève de la farce, avec quelques relents misogynes exprimant que la place d’une épouse consiste davantage à s’occuper de son mari que de politique. Toute la séquence du mariage civil du fils de Peppone intéresse également moins, même si l’on devine ce qu’elle pouvait présenter de scandaleux à l’époque. Demeure la cocasserie de quelques situations et quelques jolies répliques encore insérées par un René Barjavel toujours fidèle à l’écriture des dialogues français lui.
Malgré la présence initiale de magnifiques vues aériennes de Rome, la mise en scène de Carmine Gallone s’avère également une déception. Si elle continue heureusement à mettre en valeur le travail et le talent des comédiens, la caméra semble moins tonique que lors de l’opus précédent, déjà du même réalisateur. Gallone se contente ici de passer les plats et n’apporte plus un supplément de dynamisme à l’ensemble. L’identité italienne des portraits et des panoramas reste malgré tout inentamée.
Le film put toutefois s’appuyer sur une distribution de qualité. On apprécie de retrouver quelques visages connus, notamment les épatants lieutenants si pittoresques de Peppone, tandis que les cinéphiles apprécieront de retrouver Valeria Ciangottini si peu de temps après la Paola de La dolce vita. Même s’il ne va pas en rajeunissant et semble parfois légèrement essoufflé, le duo vedette assure toujours une irréprochable prestation, toujours aussi gourmande et picaresque. Si tout le reste souffre d’une lassitude, le duo Peppone/Don Camillo demeure une valeur sûre,
Don Camillo Monseigneur ne constitue pas un mauvais film mais il apparaît clairement en deçà des précédents opus, ne pouvant dissimuler un affadissement lié à un rallongement de la saga sans raison substantielle.. Il continuera à divertir les amateurs convaincus.
Anecdotes :
Les six années écoulées depuis le précédent volet de la saga n’altèrent guère le succès de Don Camillo auprès du public français (mais aussi italien). En effet Don Camillo Monseigneur occupe la huitième place du box-office 1961 hexagonal, avec 4 281 889 entrées. La première place est solidement tenue par Les 101 Dalmatiens et leurs 14 677 042 entrées.
Initiée par Le Petit Monde de Don Camillo, la vogue des coproductions franco-italiennes ne s’est pas non plus tarie. Bien placés au box-office, on trouve notamment : Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte Cristo, La Princesse de Clèves, Le cave se rebiffe, La Bride sur le cou, Rocco et ses frères, etc.
Comme son prédécesseur, La grande bagarre de Don Famillo, le film fut réalisé par Carmine Gallone. Le tournage se déroula de mai à juillet 1961, à Brescello et à Parme. Les dialogues français sont de nouveau l’œuvre de René Barjavel, mais Guasreschi ne participe plus à l’écriture du scénario, même s’il s’agit toujours d’une adaptation de ses nouvelles.
La fameuse chapelle dédiée à la Vierge Marie est bien installée dans la plaine du Pô. Régulièrement entretenue, elle est en encore semblable aujourd’hui à son apparence du film.
Parmi les belles vues aériennes romaines ouvrant le film, on distingue le Tibre, le quartier du Trastevere, le pont Saint Ange, la place Saint Pierre, la Cité du Vatican, mais aussi le Palais Madame siège du Sénat italien.
Don Camillo est devenu « Monsignore », ce qui ne signifie pas « Evêque », mais « Chapelain de Sa Sainteté ». Ce titre honorifique (remplaçant l’ancien « Camérier secret ») est accordé à un prêtre membre de la Maison pontificale, c’est-à-dire hauts fonctionnaire du Vatican.
Rosetta, la charmante bru de Peppone, est interprétée par Valeria Ciangottini. Celle-ci vient de débuter sa carrière avec éclat l’année précédente en 1960, avec le rôle de Paola dans La dolce vita, de Federico Fellini. Après plusieurs rôles de pures jeunes filles tenus durant les années 60, elle orientera sa carrière vers le théâtre.
Les évènements dramatiques évoqués lors des funérailles du jeune homme survinrent le 7 juillet 1960 dans la ville de, dans la plaine du Pô. Cinq jeunes militants du PCI d’Emilie-Romagne trouvèrent la mort lors d’une manifestation ayant dégénéré en affrontement contre les forces de l’ordre. Cela survient dans le contexte d’une forte tension politique entre la gauche et le gouvernement démocrate-chrétien de Fernando Tambroni, alors soutenu par le néo-fasciste MSI. Durant la période, 13 personnes vont en tout mourir dans divers affrontements. Après seulement quatre mois au pouvoir, Tambroni sera contraint à la démission.
Don Camillo Monseigneur (1961, **)
Résumé :
Les années ont passé, Don Camillo est désormais deven Monsignore au Vatican et Peppone, sénateur du Parti communiste. A Rome tous deux ne se voient plus et se languissent de Bruscello. Un affrontement entre la municipalité et l’église à propos de la construction d’un logement communal à proximité d’une chapelle va leur fournir l’occasion d’y retourner officiellement. Les deux vieux amis ne tardent pas à reprendre leurs joyeuses chamailleries, d’autant que Peppone envisage que son fils se marie civilement avec sa charmante fiancée.
Critique :
Alors que les trois premiers volets avaient succédés à marche forcée, un laps de six années sépare Don Camillo Monseigneur de son prédécesseur, La grande bagarre de Don Camillo. La progression des deux protagonistes dans leur carrière romaine permet d’intégrer d’astucieusement le temps écoulé. Par contre cette occasion de renouveler la saga se voit en grande partie gâchée par un scénario maladroit. Il aurait pu être intéressant de prolonger la l’éternelle querelle entre Don Camillo, à Rome et au sein des institutions de la République romaine, c’est à dire d’opérer le cheminement inverse de l’opération consistant à synthétiser le roman national dans le petit village de Brescello.
Hélas, les auteurs en reviennent à la situation costumière, ce qui nous vaut un début de film assez laborieux, afin de justifier le retour concomitant des deux frères ennemis dans leur cher village. Cette situation relevant du vaudeville se verra ensuite relayée par l’artifice du départ pour Rome sans cesse repoussé, ce qui servira de seule réelle ossature au récit. De fait, les sauteurs s’arrêtent au mitan du gué : au lieu d’assumer pleinement l’ouverture sur l’extérieur de l’opposition entre Peppone et Don Camillo, ils cantonnent Rome à la périphérie de l’action. Puis ils se contentent d’insérer des références plus fréquentes qu’à l’accoutumée à la politique nationale ou internationale. Tout ceci résulte passablement artificiel, jusqu’à finir par donner l’impression d’une série de film se poursuivant uniquement avant tout du fait de son succès
Par ailleurs cette trame très distendue prive la succession habituelle de scénettes d’un ressort dramatique, au rebours de ce que l’élection avait pu apporter lors de l’opus précédent. Cela tombe d’autant plus mal qu’un relatif assèchement de la verve de la saga, déjà quelque peu entamé lors de La grande bagarre de Don Camilo, se confirme clairement ici. Décidément les meilleurs récits de Guareschi semblent avoir été utilisés par les scénaristes. Si la narration demeure distrayante et peut s’appuyer sur la sympathie dégagée par les personnages, l’ensemble apparaît bien inégal. La séquence des obsèques suscite réellement l’émotion, et celles de la chapelle et du Totocalcio, l’amusement, plusieurs autres chapitres se montrent moins savoureux.
Il en va ainsi de cette histoire du fondement d’une militante communiste peint par vengeance, après l’anecdote déjà peu relevée de la soutane de Don Camillo dérobée alors qu’il se baignait dans la rivière. Tout ceci relève de la farce, avec quelques relents misogynes exprimant que la place d’une épouse consiste davantage à s’occuper de son mari que de politique. Toute la séquence du mariage civil du fils de Peppone intéresse également moins, même si l’on devine ce qu’elle pouvait présenter de scandaleux à l’époque. Demeure la cocasserie de quelques situations et quelques jolies répliques encore insérées par un René Barjavel toujours fidèle à l’écriture des dialogues français lui.
Malgré la présence initiale de magnifiques vues aériennes de Rome, la mise en scène de Carmine Gallone s’avère également une déception. Si elle continue heureusement à mettre en valeur le travail et le talent des comédiens, la caméra semble moins tonique que lors de l’opus précédent, déjà du même réalisateur. Gallone se contente ici de passer les plats et n’apporte plus un supplément de dynamisme à l’ensemble. L’identité italienne des portraits et des panoramas reste malgré tout inentamée.
Le film put toutefois s’appuyer sur une distribution de qualité. On apprécie de retrouver quelques visages connus, notamment les épatants lieutenants si pittoresques de Peppone, tandis que les cinéphiles apprécieront de retrouver Valeria Ciangottini si peu de temps après la Paola de La dolce vita. Même s’il ne va pas en rajeunissant et semble parfois légèrement essoufflé, le duo vedette assure toujours une irréprochable prestation, toujours aussi gourmande et picaresque. Si tout le reste souffre d’une lassitude, le duo Peppone/Don Camillo demeure une valeur sûre,
Don Camillo Monseigneur ne constitue pas un mauvais film mais il apparaît clairement en deçà des précédents opus, ne pouvant dissimuler un affadissement lié à un rallongement de la saga sans raison substantielle.. Il continuera à divertir les amateurs convaincus.
Anecdotes :
Les six années écoulées depuis le précédent volet de la saga n’altèrent guère le succès de Don Camillo auprès du public français (mais aussi italien). En effet Don Camillo Monseigneur occupe la huitième place du box-office 1961 hexagonal, avec 4 281 889 entrées. La première place est solidement tenue par Les 101 Dalmatiens et leurs 14 677 042 entrées.
Initiée par Le Petit Monde de Don Camillo, la vogue des coproductions franco-italiennes ne s’est pas non plus tarie. Bien placés au box-office, on trouve notamment : Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte Cristo, La Princesse de Clèves, Le cave se rebiffe, La Bride sur le cou, Rocco et ses frères, etc.
Comme son prédécesseur, La grande bagarre de Don Famillo, le film fut réalisé par Carmine Gallone. Le tournage se déroula de mai à juillet 1961, à Brescello et à Parme. Les dialogues français sont de nouveau l’œuvre de René Barjavel, mais Guasreschi ne participe plus à l’écriture du scénario, même s’il s’agit toujours d’une adaptation de ses nouvelles.
La fameuse chapelle dédiée à la Vierge Marie est bien installée dans la plaine du Pô. Régulièrement entretenue, elle est en encore semblable aujourd’hui à son apparence du film.
Parmi les belles vues aériennes romaines ouvrant le film, on distingue le Tibre, le quartier du Trastevere, le pont Saint Ange, la place Saint Pierre, la Cité du Vatican, mais aussi le Palais Madame siège du Sénat italien.
Don Camillo est devenu « Monsignore », ce qui ne signifie pas « Evêque », mais « Chapelain de Sa Sainteté ». Ce titre honorifique (remplaçant l’ancien « Camérier secret ») est accordé à un prêtre membre de la Maison pontificale, c’est-à-dire hauts fonctionnaire du Vatican.
Rosetta, la charmante bru de Peppone, est interprétée par Valeria Ciangottini. Celle-ci vient de débuter sa carrière avec éclat l’année précédente en 1960, avec le rôle de Paola dans La dolce vita, de Federico Fellini. Après plusieurs rôles de pures jeunes filles tenus durant les années 60, elle orientera sa carrière vers le théâtre.
Les évènements dramatiques évoqués lors des funérailles du jeune homme survinrent le 7 juillet 1960 dans la ville de, dans la plaine du Pô. Cinq jeunes militants du PCI d’Emilie-Romagne trouvèrent la mort lors d’une manifestation ayant dégénéré en affrontement contre les forces de l’ordre. Cela survient dans le contexte d’une forte tension politique entre la gauche et le gouvernement démocrate-chrétien de Fernando Tambroni, alors soutenu par le néo-fasciste MSI. Durant la période, 13 personnes vont en tout mourir dans divers affrontements. Après seulement quatre mois au pouvoir, Tambroni sera contraint à la démission.
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Re: Saga "Don Camillo"
Bientôt sur vos écrans : Don Camillo en Russie
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Re: Saga "Don Camillo"
Don Camillo en Russie (1965, ***)
Résumé :
Peppone annonce que Brescello va se jumeler avec une petite ville russe, Brochwyl, située elle aussi aux abords d'un grand fleuve, le Don. Furieux, Don Camillo parvient à s'inviter dans la délégation conduite par Peppone et se rendant en Russie pour parachever l'accord. Les deux compagnons vont tous les deux découvrir un pays très différent de ce qu'ils imaginaient, au cours de nombreuses péripéties. Le séjour est également marqué par la chute de Nikita Khrouchtchev, mais les Italiens parviennent à revenir sans encombre dans leur pays, même si Peppone doit être hospitalisé après une mémorable beuverie l’ayant opposé au maire de Brochwyl.
Critique :
Après la tentative vite avortée par Don Camillo Monseigneur de renouveler la saga en exportant brièvement l’action à Rome, Don Camillo se décide à passer au niveau supérieur, en se centrant sur la lointaine Russie. L’opération s’effectue avec davantage d’intelligence. En effet, les amateurs de Brescello ont ainsi droit à toute une première partie rondement menée en Italie et qui, outre l’humour des situations et une ambiance désormais agréablement Sixties, insère déjà le thème central du film : l’URSS et sa perception asymétrique par Don Camillo et Peppone.
Mais le corpus central du film correspond bien au séjour soviétique de nos héros et celui-ci séduit réellement par son abord finalement non manichéen du sujet. En effet nous ne nous trouvons pas ici dans le passablement fantasmé Tintin au pays des Soviets. Si la persécution religieuse, les mœurs politiques, ou l’immixtion dans la vie privée se voient justement pointés du doigt, cela s’opère toujours avec l’humour bon enfant caractéristique de la saga.
Surtout, le récit sait différencier la population russe, présentée avant tout comme chaleureux et amical, de l’appareil d’état et de la propagande soviétiques. En définitive le message de film ne consiste pas tant en une dénonciation de l’URSS qu’en un rappel de la fraternité des peuples existant perdurant au-delà des rivalités politiques.
Pour le reste, la trame scénaristique se contente de suivre les grandes étapes d’une célébration de jumelage, à peu près interchangeables quelque soient les pays concernées, et de les assaisonner de l’humour désormais parfaitement identifiable de la saga. L’ensemble pourrait résulter mécanique et prévisible, mais la complicité du duo vedette, même légèrement vieillissant, apporte toujours beaucoup d’allant aux scénettes divertissantes.
Pour leur ultime aventure sous les traits de Gino Cervi et de Fernandel, on s’amusera davantage en compagnie de Peppone que d’un Don Camillo en permanence remonté et agressif, malgré la présence toujours apaisante de Jésus. Le registre d’arroseur arrosé et de paranoïa au sein du Paradis des travailleurs vaut au maire de Brescello de se positionner en véritable ressort comique du film (sans même parler de sa mémorable cuite !).
Outre le fait qu’il permet de dater précisément les évènements, une circonstance toujours appréciable, la chute de Nikita Khrouchtchev permet de relancer une narration menaçant malgré tout de ronronner. Cette dramatisation soudainement impulsée aux évènements s’adjoint efficacement à celle induite par la découverte du pope. Celui-ci se voit joué de manière pittoresque par l’acteur suisse Paul Müller, qui accomplit effectivement l’essentiel de sa carrière en Italie.
On regrettera toutefois le caractère artificiellement russe de décors italiens à peine retravaillés, ainsi que la réalisation très passe-partout de Luigi Comencini. Rituel incontournable des Don Camillo, l’amourette du jour semble également particulièrement improbable et artificielle, malgré le charme des jeunes comédiens (à commencer par la très belle Graziella Granata, figure du film de genre italien des années 60).
La critique de l’Union soviétique apparaissait comme la plus immédiate et aisée, et l’on avouera une certaine frustration à ne finalement pas découvrir la revanche de Peppone aux Etats-Unis. L’approche irrévérencieuse du Bouclier du Monde Libre autoriserait en effet des scènes croquignolettes, tout comme le propose la même année Le Gendarme à New York dans ses meilleurs moments. Tel quel, Don Camillo en Russie constitue néanmoins une digne conclusion pour la saga classique des Don Camillo.
Anecdotes :
Malgré une inévitable usure, le cinquième volet de la saga occupe la douzième place du box office français de 1965, le film de Luigi Comencini atteignant malgré tout les 2 424 200 entrées. Le classement reste largement dominé par le succès de Le Corniau, film aux 11 740 438 entrées.
Luigi Comencini dirige ici son unique film de la saga. On doit notamment à cet ancien critique de cinéma le grand succès populaire de Pain, amour et fantaisie en 1953.
Le film fut tourné d’avril à juillet 1965, en grande partie à Brescello. Le bâtiment représentant la mairie de Brochwyl abrite aujourd’hui le musée de Don Camillo et Peppone, haut lieu touristique de cette localité. L’église de ce village russe imaginaire est par contre en réalité celle de Monterosi, à proximité de Rome.
Comme de coutume, le scénario agrège divers brefs textes de Guareschi, essentiellement publiés durant les années 50. Les dialogues français sont une ultime fois l’œuvre du grand romancier René Barjavel.
L’opéra donné par les Russes en honneur de la délégation italienne est La Traviata (1853), chef-d’œuvre de Verdi.
La chanson entonnée par les enfants russes en l’honneur de la délégation italienne est Nel blu dipinto di blu, de Domenico Modugno. Connue en France sous le titre de Volare, elle connut un grand succès international et remporta le Festival de San Remo en 1958. cette année-là, elle termina également troisième du Concours de l’Eurovision.
Le bouleversement politique survenant durant le séjour de la délégation italienne est la chute de Nikita Khrouchtchev, artisan de la déstalinisation de l’URSS et de la Détente avec l’Occident, après la crise des missiles de Cuba. Le 14 octobre 1964 le Præsidium et le Comité central entérinent son remplacement pan remplacement par Léonid Brejnev à la tête du PCUS et par Alexis Kossyguine en tant que Président du conseil des ministres. C'est le portrait de ce dernier qui remplace celui de Khrouchtchev dans le film, mais Brejnev va rapidement s’imposer comme véritable maître du pays.
Résumé :
Peppone annonce que Brescello va se jumeler avec une petite ville russe, Brochwyl, située elle aussi aux abords d'un grand fleuve, le Don. Furieux, Don Camillo parvient à s'inviter dans la délégation conduite par Peppone et se rendant en Russie pour parachever l'accord. Les deux compagnons vont tous les deux découvrir un pays très différent de ce qu'ils imaginaient, au cours de nombreuses péripéties. Le séjour est également marqué par la chute de Nikita Khrouchtchev, mais les Italiens parviennent à revenir sans encombre dans leur pays, même si Peppone doit être hospitalisé après une mémorable beuverie l’ayant opposé au maire de Brochwyl.
Critique :
Après la tentative vite avortée par Don Camillo Monseigneur de renouveler la saga en exportant brièvement l’action à Rome, Don Camillo se décide à passer au niveau supérieur, en se centrant sur la lointaine Russie. L’opération s’effectue avec davantage d’intelligence. En effet, les amateurs de Brescello ont ainsi droit à toute une première partie rondement menée en Italie et qui, outre l’humour des situations et une ambiance désormais agréablement Sixties, insère déjà le thème central du film : l’URSS et sa perception asymétrique par Don Camillo et Peppone.
Mais le corpus central du film correspond bien au séjour soviétique de nos héros et celui-ci séduit réellement par son abord finalement non manichéen du sujet. En effet nous ne nous trouvons pas ici dans le passablement fantasmé Tintin au pays des Soviets. Si la persécution religieuse, les mœurs politiques, ou l’immixtion dans la vie privée se voient justement pointés du doigt, cela s’opère toujours avec l’humour bon enfant caractéristique de la saga.
Surtout, le récit sait différencier la population russe, présentée avant tout comme chaleureux et amical, de l’appareil d’état et de la propagande soviétiques. En définitive le message de film ne consiste pas tant en une dénonciation de l’URSS qu’en un rappel de la fraternité des peuples existant perdurant au-delà des rivalités politiques.
Pour le reste, la trame scénaristique se contente de suivre les grandes étapes d’une célébration de jumelage, à peu près interchangeables quelque soient les pays concernées, et de les assaisonner de l’humour désormais parfaitement identifiable de la saga. L’ensemble pourrait résulter mécanique et prévisible, mais la complicité du duo vedette, même légèrement vieillissant, apporte toujours beaucoup d’allant aux scénettes divertissantes.
Pour leur ultime aventure sous les traits de Gino Cervi et de Fernandel, on s’amusera davantage en compagnie de Peppone que d’un Don Camillo en permanence remonté et agressif, malgré la présence toujours apaisante de Jésus. Le registre d’arroseur arrosé et de paranoïa au sein du Paradis des travailleurs vaut au maire de Brescello de se positionner en véritable ressort comique du film (sans même parler de sa mémorable cuite !).
Outre le fait qu’il permet de dater précisément les évènements, une circonstance toujours appréciable, la chute de Nikita Khrouchtchev permet de relancer une narration menaçant malgré tout de ronronner. Cette dramatisation soudainement impulsée aux évènements s’adjoint efficacement à celle induite par la découverte du pope. Celui-ci se voit joué de manière pittoresque par l’acteur suisse Paul Müller, qui accomplit effectivement l’essentiel de sa carrière en Italie.
On regrettera toutefois le caractère artificiellement russe de décors italiens à peine retravaillés, ainsi que la réalisation très passe-partout de Luigi Comencini. Rituel incontournable des Don Camillo, l’amourette du jour semble également particulièrement improbable et artificielle, malgré le charme des jeunes comédiens (à commencer par la très belle Graziella Granata, figure du film de genre italien des années 60).
La critique de l’Union soviétique apparaissait comme la plus immédiate et aisée, et l’on avouera une certaine frustration à ne finalement pas découvrir la revanche de Peppone aux Etats-Unis. L’approche irrévérencieuse du Bouclier du Monde Libre autoriserait en effet des scènes croquignolettes, tout comme le propose la même année Le Gendarme à New York dans ses meilleurs moments. Tel quel, Don Camillo en Russie constitue néanmoins une digne conclusion pour la saga classique des Don Camillo.
Anecdotes :
Malgré une inévitable usure, le cinquième volet de la saga occupe la douzième place du box office français de 1965, le film de Luigi Comencini atteignant malgré tout les 2 424 200 entrées. Le classement reste largement dominé par le succès de Le Corniau, film aux 11 740 438 entrées.
Luigi Comencini dirige ici son unique film de la saga. On doit notamment à cet ancien critique de cinéma le grand succès populaire de Pain, amour et fantaisie en 1953.
Le film fut tourné d’avril à juillet 1965, en grande partie à Brescello. Le bâtiment représentant la mairie de Brochwyl abrite aujourd’hui le musée de Don Camillo et Peppone, haut lieu touristique de cette localité. L’église de ce village russe imaginaire est par contre en réalité celle de Monterosi, à proximité de Rome.
Comme de coutume, le scénario agrège divers brefs textes de Guareschi, essentiellement publiés durant les années 50. Les dialogues français sont une ultime fois l’œuvre du grand romancier René Barjavel.
L’opéra donné par les Russes en honneur de la délégation italienne est La Traviata (1853), chef-d’œuvre de Verdi.
La chanson entonnée par les enfants russes en l’honneur de la délégation italienne est Nel blu dipinto di blu, de Domenico Modugno. Connue en France sous le titre de Volare, elle connut un grand succès international et remporta le Festival de San Remo en 1958. cette année-là, elle termina également troisième du Concours de l’Eurovision.
Le bouleversement politique survenant durant le séjour de la délégation italienne est la chute de Nikita Khrouchtchev, artisan de la déstalinisation de l’URSS et de la Détente avec l’Occident, après la crise des missiles de Cuba. Le 14 octobre 1964 le Præsidium et le Comité central entérinent son remplacement pan remplacement par Léonid Brejnev à la tête du PCUS et par Alexis Kossyguine en tant que Président du conseil des ministres. C'est le portrait de ce dernier qui remplace celui de Khrouchtchev dans le film, mais Brejnev va rapidement s’imposer comme véritable maître du pays.
Dernière édition par Estuaire44 le Dim 13 Nov 2016 - 23:04, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
Prochainement sur vos écrans, le dernier opus de la saga : Don Camillo et les Contestataires
Estuaire44- Empereur
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Re: Saga "Don Camillo"
Don Camillo et les Contestataires (1972, ***)
Résumé :
Alors que les élections municipales approchent, rien ne va plus à Brescello : l’autorité de Peppone est contestée par les éléments gauchistes du Parti, tandis que Don Camillo doit faire face au jeune Don Francesco, tenant d’une Église résolument contemporaine, issue du concile Vatican II. Caterina (dite "Cat"), nièce de Don Camillo est également influencée par la vogue hippie touchant le village, tandi qu'une idylle se noue avec le propre fils de Peppone. L'impensable va survenir : Don Camillo et Peppone vont faire front commun, afin de contrer la génération montante ! Peppone est réélu maire, Don Francesco part pour une autre paroisse et l'histoire se conclue par le beau mariage de Cat et de son promis.
Critique :
Si on passe outre l'aspect moral douteux d'une entreprise visant à perpétuer par pur esprit de lucre une saga désormais dépourvue de son duo vedette après la maladie bientôt fatale de Fernandel, force est de constater que Don Camillo et les Contestataires ne constitue pas une catastrophe cinématographique.
Le film doit ainsi beaucoup à l’adaptation de Gastone Moschin que l’on doit créditer d’avoir réellement accompli le maximum pour espérer réussir l’impossible : remplacer Fernandel. L’acteur italien s’immerge véritablement dans le rôle, a visiblement opéré toute une étude du jeu de son prédécesseur et anime l’ensemble du film en ne ménageant jamais sa belle énergie. Si, en définitive, il ne parvient jamais à réellement rivaliser avec son modèle, la production lui doit de demeurer à flot et de préserver une certaine décence, ce qui n’allait pas de soi au départ.
Quasiment la seule non Italienne au sein de l’équipe, la magnifique Carole André apporte une appréciable touche de charme et de fraîcheur, tout en perpétuant la belle tradition des collaborations franco-italiennes de naguère. On reste malheureusement davantage dubitatif quant au jeu de nombre de seconds rôles, de même que l’américain Lionel Stander semble assez effacé dans sa reprise de Giuseppe Botazzi, dit Peppone. Sans être absolument fade, son interprétation fait que le duo vedette résulte plus inégal qu’il ne l’aura jamais été précédemment.
Le scénario exploite une intéressante idée de base : faire s’engouffrer la modernité au sein de l’immuable Brescello. L’avènement du gauchisme maoïste et du concile Vatican II (mais aussi de la vague hippie) face au Communisme ouvrier et au Catholicisme social traditionnel, incarnés par les deux protagonistes est bien observée, de même que l’alliance de ces derniers pour y faire face. De même on se plait à découvrir l’irruption de la vie contemporaine d’alors au sein de la petite ville (voitures, vêtements, chevelures, électroménager, musiques…). L’avènement de la couleur accompagne idéalement ce mouvement, même si le choix d’une autre localisation de tournage que Brescello limite l’intérêt de la comparaison.
Par contre, en s’insérant dans la continuité d’une déjà longue saga, Don Camillo et les Contestataires en subit inévitablement l’usure et de trop fréquentes péripéties ont un goût de déjà-vu, avec la circonstance aggravante de versions antérieures bien plus savoureuses (on a bien entendu droit à une énième romance débouchant sur un mariage). La perte du moteur que constituait le binôme Fernandel / Gino Cervi ne s’en fait que davantage ressentir. La mie en scène souffre également d’une forte présence des tics reconnaissables des films italiens de l’époque, comme ses brusques gros plans sur les visages finissant par lisser.
Au total Don Camillo et les Contestataires souffre bien d’ l’inévitable comparaison avec les opus précédents. Mais, pour peu qu’on lui laisse sa chance, il représente une sympathique curiosité se découvrant sans ennui, sachant évoquer en périphérie les tiraillements de l’Italie du début des 70’s, tandis que commence à s’abattre la chape des Années de plomb.
Anecdotes :
En août 1970 le tournage de Don Camillo et les Contestataires, sixième volet de la saga, par Christian-Jaque, dut être interrompu du fait de la dégradation de l’état de santé de Fernandel. L’acteur souffrait en effet du cancer généralisé qui devait l’emporter le 26 février de l’année suivante et il dut se retirer. La production tenta d’achever le tournage en son absence, mais Gino Servi et Christian-Jacque quittèrent à leur tour un projet leur paraissant impensable sans Fernandel, marquant la fin de la saga « classique ».
Toutefois en 1972 une version italienne de Don Camillo et les Contestataires sort en salle, réalisée dans la foulée par Mario Camerini, avec Gastone Moschin en Don Camillo (doublé par Francis Lax) et Lionel Stander en Peppone.
Don Camillo et les Contestataires est inédit encore à ce jour à la télévision française.
Le film adapte le dernier livre publié par Giovanni Guareschi (à titre posthume), l’auteur est décédé en 1968.
Alors que le tournage inabouti de la première version se déroula à Brescello, ce second film évita la petite ville demeurée fidèle au souvenir de Fernandel et de Gino Cervi. Il s’effectua dans la localité de San Secondo Parmense, située à proximité.
La belle Caterina est interprétée par l’actrice française Carole André, qui effectua l’essentiel de sa carrière en Italie. En 1978, dans la série Le Retour du Saint, elle devient la Templar Girl de la semaine, lors du splendide épisode Duel à Venise.
Le voix de Jésus est désormais assurée par Denis Savignat, de la Comédie française. Cette figure régulière des séries hexagonales (Salvator et les Mohicans de Paris, Châteauvallon…) fut également un grand professionnel du doublage. Dans les X-Files, il assure la voix française du sinistre M. X, interprété par Steven Williams.
En 1984, un remake du Petit Monde de Don Camillo, volet originel de la saga, est encore à l’affiche, interprété et produit par Terence Hill dans le rôle titre.
Photos un peu plus tard...
Fin de la Saga Don Camillo, On va poursuivre en découvrant la deuxième exposition de la Galerie de Nuit, ainsi que les enquêtes de Miss Jane Marple.
Résumé :
Alors que les élections municipales approchent, rien ne va plus à Brescello : l’autorité de Peppone est contestée par les éléments gauchistes du Parti, tandis que Don Camillo doit faire face au jeune Don Francesco, tenant d’une Église résolument contemporaine, issue du concile Vatican II. Caterina (dite "Cat"), nièce de Don Camillo est également influencée par la vogue hippie touchant le village, tandi qu'une idylle se noue avec le propre fils de Peppone. L'impensable va survenir : Don Camillo et Peppone vont faire front commun, afin de contrer la génération montante ! Peppone est réélu maire, Don Francesco part pour une autre paroisse et l'histoire se conclue par le beau mariage de Cat et de son promis.
Critique :
Si on passe outre l'aspect moral douteux d'une entreprise visant à perpétuer par pur esprit de lucre une saga désormais dépourvue de son duo vedette après la maladie bientôt fatale de Fernandel, force est de constater que Don Camillo et les Contestataires ne constitue pas une catastrophe cinématographique.
Le film doit ainsi beaucoup à l’adaptation de Gastone Moschin que l’on doit créditer d’avoir réellement accompli le maximum pour espérer réussir l’impossible : remplacer Fernandel. L’acteur italien s’immerge véritablement dans le rôle, a visiblement opéré toute une étude du jeu de son prédécesseur et anime l’ensemble du film en ne ménageant jamais sa belle énergie. Si, en définitive, il ne parvient jamais à réellement rivaliser avec son modèle, la production lui doit de demeurer à flot et de préserver une certaine décence, ce qui n’allait pas de soi au départ.
Quasiment la seule non Italienne au sein de l’équipe, la magnifique Carole André apporte une appréciable touche de charme et de fraîcheur, tout en perpétuant la belle tradition des collaborations franco-italiennes de naguère. On reste malheureusement davantage dubitatif quant au jeu de nombre de seconds rôles, de même que l’américain Lionel Stander semble assez effacé dans sa reprise de Giuseppe Botazzi, dit Peppone. Sans être absolument fade, son interprétation fait que le duo vedette résulte plus inégal qu’il ne l’aura jamais été précédemment.
Le scénario exploite une intéressante idée de base : faire s’engouffrer la modernité au sein de l’immuable Brescello. L’avènement du gauchisme maoïste et du concile Vatican II (mais aussi de la vague hippie) face au Communisme ouvrier et au Catholicisme social traditionnel, incarnés par les deux protagonistes est bien observée, de même que l’alliance de ces derniers pour y faire face. De même on se plait à découvrir l’irruption de la vie contemporaine d’alors au sein de la petite ville (voitures, vêtements, chevelures, électroménager, musiques…). L’avènement de la couleur accompagne idéalement ce mouvement, même si le choix d’une autre localisation de tournage que Brescello limite l’intérêt de la comparaison.
Par contre, en s’insérant dans la continuité d’une déjà longue saga, Don Camillo et les Contestataires en subit inévitablement l’usure et de trop fréquentes péripéties ont un goût de déjà-vu, avec la circonstance aggravante de versions antérieures bien plus savoureuses (on a bien entendu droit à une énième romance débouchant sur un mariage). La perte du moteur que constituait le binôme Fernandel / Gino Cervi ne s’en fait que davantage ressentir. La mie en scène souffre également d’une forte présence des tics reconnaissables des films italiens de l’époque, comme ses brusques gros plans sur les visages finissant par lisser.
Au total Don Camillo et les Contestataires souffre bien d’ l’inévitable comparaison avec les opus précédents. Mais, pour peu qu’on lui laisse sa chance, il représente une sympathique curiosité se découvrant sans ennui, sachant évoquer en périphérie les tiraillements de l’Italie du début des 70’s, tandis que commence à s’abattre la chape des Années de plomb.
Anecdotes :
En août 1970 le tournage de Don Camillo et les Contestataires, sixième volet de la saga, par Christian-Jaque, dut être interrompu du fait de la dégradation de l’état de santé de Fernandel. L’acteur souffrait en effet du cancer généralisé qui devait l’emporter le 26 février de l’année suivante et il dut se retirer. La production tenta d’achever le tournage en son absence, mais Gino Servi et Christian-Jacque quittèrent à leur tour un projet leur paraissant impensable sans Fernandel, marquant la fin de la saga « classique ».
Toutefois en 1972 une version italienne de Don Camillo et les Contestataires sort en salle, réalisée dans la foulée par Mario Camerini, avec Gastone Moschin en Don Camillo (doublé par Francis Lax) et Lionel Stander en Peppone.
Don Camillo et les Contestataires est inédit encore à ce jour à la télévision française.
Le film adapte le dernier livre publié par Giovanni Guareschi (à titre posthume), l’auteur est décédé en 1968.
Alors que le tournage inabouti de la première version se déroula à Brescello, ce second film évita la petite ville demeurée fidèle au souvenir de Fernandel et de Gino Cervi. Il s’effectua dans la localité de San Secondo Parmense, située à proximité.
La belle Caterina est interprétée par l’actrice française Carole André, qui effectua l’essentiel de sa carrière en Italie. En 1978, dans la série Le Retour du Saint, elle devient la Templar Girl de la semaine, lors du splendide épisode Duel à Venise.
Le voix de Jésus est désormais assurée par Denis Savignat, de la Comédie française. Cette figure régulière des séries hexagonales (Salvator et les Mohicans de Paris, Châteauvallon…) fut également un grand professionnel du doublage. Dans les X-Files, il assure la voix française du sinistre M. X, interprété par Steven Williams.
En 1984, un remake du Petit Monde de Don Camillo, volet originel de la saga, est encore à l’affiche, interprété et produit par Terence Hill dans le rôle titre.
Photos un peu plus tard...
Fin de la Saga Don Camillo, On va poursuivre en découvrant la deuxième exposition de la Galerie de Nuit, ainsi que les enquêtes de Miss Jane Marple.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Malgré un intérêt limité pour cette saga, je dois dire que tes efforts pour la soutenir sont véritablement éblouissants, incluant même le 6e volet. Merci pour ce nouveau dossier, Estuaire !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Saga "Don Camillo"
M%erci ! je trouve parfaitement compréhensible que ces films soient perçus comme des marronniers de la télévision française, ils le sont aussi devenus au fil des multi-rediffusions !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
C'est du beau travail. J'avoue, à ma grande honte, que je me suis rendu compte en lisant que j'avais toujours regardé de haut cette saga.
Je promets d'un regarder un la prochaine fois !
Je promets d'un regarder un la prochaine fois !
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Saga "Don Camillo"
Merci ! Pas d'inquiétude, ils n'ont sans doute pas fini de repasser !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
La Saga Don Camillo est en ligne !
Le Petit Monde de Don Camillo (1952) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/le-petit-monde-de-don-camillo
Le Retour de Don Camillo (1953) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/le-retour-de-don-camillo
La Grande Bagarre de Don Camillo (1955) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/la-grande-bagarre-de-don-camillo
Don Camillo Monseigneur (1961) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-monseigneur
Don Camillo en Russie (1965) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-en-russie
Don Camillo et les contestataires (1971) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-et-les-contestataires
Le Petit Monde de Don Camillo (1952) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/le-petit-monde-de-don-camillo
Le Retour de Don Camillo (1953) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/le-retour-de-don-camillo
La Grande Bagarre de Don Camillo (1955) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/la-grande-bagarre-de-don-camillo
Don Camillo Monseigneur (1961) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-monseigneur
Don Camillo en Russie (1965) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-en-russie
Don Camillo et les contestataires (1971) :
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/don-camillo-et-les-contestataires
Invité- Invité
Re: Saga "Don Camillo"
C'est parfait, merci ! Je t'envoie très vite le top 6.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Saga "Don Camillo"
Le classement de la Saga Don Camillo est en ligne !
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/cinema/don-camillo/classement
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Invité- Invité
Re: Saga "Don Camillo"
Les séquences cultes sélectionnées par Estuaire44 ont été ajoutée à chaque film du dossier !
http://lemondedesavengers.fr/hors-serie/cinema/don-camillo
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Invité- Invité
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