Vampires

Estuaire44 a écrit:Belle photo de tournage (Dracula, Prince of Darkness, 1965)

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Quelle majesté ! En matière de Dracula, il y a Christopher Lee et les autres.

Le vampirisme, c'est la classe !

Montage fabuleux ! Idée génialissime ! Manque juste l'actrice féminine pour compléter le cast (disons, Caroline Munroe). C'est touchant aussi. Je suis admiratif, juste admiratif.

Si je ne dis pas de bêtise, ce sont des images issues de "Dracula 73".

Je saisis cette occasion pour crier au monde mon admiration pour Peter Cushing et Christopher Lee et faire allégeance à la Hammer ! Rule Horror Britannia !

Tout classement est par définition contestable. Celui-ci n'y échappe pas avec cette circonstance aggravante qu'aucun film de la Hammer, et notamment et surtout Le Cauchemar de Dracula (1958), n'y figure et que la société britannique n'est même jamais nommée !

Commencer par Underworld, ça partait mal cette histoire. "Esthétique gothique" ce film ? Mais sûrement pas ! "Lycan" est en outre un abominable barbarisme. Par contre, dire que c'est "Matrix chez les vampires", oui mais ce n'est pas un compliment.

Dracula de Coppola, seulement huitième, c'est dur. Petite correction, Dracula n'a pas mille ans mais 600. Par contre, je suis d'accord avec son analyse.

Très satisfait par contre de voir Dark Shadows en 4ème place. Correction : Tim Burton sait travailler avec des acteurs différents. Il le prouvera dès son film suivant et a totalement renouvelé son panel d'acteurs depuis, ne gardant qu'Eva Green qui, oui, est "super sexy et magnétique".

Non, elle n'était pas obligé de citer Twilight mais c'est bien de ne pas avoir classer ces inepties car, en effet, "ce n'est pas une référence dans le traitement du vampire". ON va dire ça pour rester gentil ! Petite correction, le vampire brille de jour et pas de nuit.

Totalement en désaccord avec elle sur Dracula Untold et sur le n°1. Mais où est-ce qu'elle avait la tête pour avoir cette idée ! Certes, c'est un bon film qui me plaît bien (pas lu le livre non plus) mais n°1 d'un top "Vampires" !!

J'avoue avoir eu un petit sourire en l'entendant parler de "Buffy". Désolé, c'était nerveux.

Pas vu les n°9, 7, 6, 5 (mais j'ai lu le roman d'Anne Rice), 3 et 2.

Je vais devoir réfléchir à mon propre top mais mon immense inculture risque de m'handicaper. Tant pis !

10. Nous sommes la nuit (2010) : film allemand que je me souviens tout juste d'avoir vu.
9. La Reine des damnés (2002) : adaptation catastrophique du roman d'Anne Rice dont il ne reste rien ou à peu près. Certes, les passages historiques (qui sont mes préférés et m'ont beaucoup marqué et joué dans ma conception du vampire) sont denses mais la "Grande Famille" méritait mieux que ce carnage.
8. Vampire Academy (2014) : rien ne va dans cette adaptation ratée du premier volume de la saga écrite par Richelle Mead : mal joué, mal écrit, mal réalisé, décors pauvres...et pourtant, j'ai de la sympathie pour ce truc au point d'avoir lu les livres !
7. Dracula Untold (2014): certes, l'Histoire est un brin malmenée mais comme personne ne connaît l'Histoire des Carpathes et des Ottomans, on s'en fiche un peu. Luke Evans est convainquant dans l'action; un peu moins quand il doit montrer les tourments d'un prince chrétien devant devenir un monstre pour acquérir la puissance qui lui permettra de sauver son pays. Et puis le vampire est joué par Charles Dance quand même !
6. Dracula 73 (1972): film sorti en 1972 comme son titre (français) ne l'indique pas ! Tentative inaboutie et moyennement convaincante de placer Dracula dans l'Angleterre contemporaine. Comme John Steed, ça ne prend pas. Reste Peter Cushing et Christopher Lee, toujours impeccables (des artisans consciencieux pareils, c'est une rareté aujourd'hui) dont on attend évidemment la confrontation inévitable !
5. Le bal des vampires (1967) : "chant du cygne" du film de vampire gothique, ce bijou de Roman Polanski synthétise tout ce qui a précédé (costumes, décors, ambiance, plan diabolique, belle fille, jeune premier héroïque) et porte le genre au pinacle. C'est juste brillant !
4. Les maîtresses de Dracula (1960) : un brillant Hammer à qui il manque juste Christopher Lee pour avoir un vampire plus convainquant que David Peel. Le film brasse des thèmes sulfureux (le baron Meinster vampirise sa propre mère ; les femmes vampires sont affriolantes) et un final inattendu, graphiquement superbe. Et Peter Cushing, gage de qualité.
3. The Vampire Lovers (1970) : premier (et qui aurait dû rester unique) film de la très inégale "trilogie Karnstein", ce film adapte brillamment "Carmilla", ose le nu et montre le saphisme comme jamais chez la Hammer et confie le rôle principale à une actrice formidable : Ingrid Pitt.
2. Dracula (1992) : si la vision romantique (au sens premier du terme, "torturé") de Francis Ford Coppola ne me convainc qu'à moitié, c'est tout de même la meilleure adaptation du roman de Bram Stocker depuis 1958 avec le prix dans les décors, les costumes et le maquillage. Gary Oldman est prodigieux, Winona Ryder étincelante.
1. Le Cauchemar de Dracula (1958) : j'oserais presque dire que c'est l'adaptation "définitive" car, personnellement, je trouve qu'on n'a jamais fait mieux. Le film se montre d'une efficacité redoutable : en 82 minutes, c'est plié ! Quel film serait capable de raconter cette histoire en moins de deux heures trente aujourd'hui ? On a des acteurs d'exception : Michael Gough, Peter Cushing évidemment et on a Christopher Lee. Celui-ci démonétise tout ce qui l'a précédé et frappe de nullité (presque) tout ce qui viendra.

Mortel !

Premier volet d’une saga comptant six volumes, Sœurs de sang, s’il compte peu de moments d’actions, prend le temps de présenter ses personnages, de les rendre attachants et de décrire le monde dans lequel se déroulent les événements.

Dès l’ouverture, c’est par le récit raconté par le personnage de Rose que le lecteur vit l’action. Narratrice et actrice des évènements, Rosemarie Hathaway (mieux vaut l’appeler « Rose » si vous ne voulez prendre son poing dans la gueule !) est le personnage principal. Elle sera notre guide. Le fantastique s’invite aussitôt (p.5) puisque le lecteur comprend que, par la grâce d’un mystérieux « lien », Rose ressent ce qui se passe dans la tête de son amie Vassilissa Dragomir (qu’on appellera désormais « Lissa »). Que le roman s’ouvre par ces deux jeunes filles (18 ans) montre que se seront elles que nous suivrons dans le monde des vampires ; qui est aussi le nôtre. Rapidement aussi, un troisième personnage s’impose : Dimitri Belikov, un « gardien » de 25 ans.

Richelle Mead use d’un certain nombre de termes pour définir les personnages de son univers. Ainsi, elle nous parle de « dhampir » (métis de Moroï et d’humains. Un dhampir est incapable de se reproduire avec un(e)autre dhampir ou avec un humain mais c’est possible avec un(e) Moroï ; l’enfant sera alors dhampir) et de « Moroï » (vampire mortel). Lissa est un vampire ; Rose une dhampir. C’est elle qui nous décrit l’effet de la morsure vampirique : « plus agréable que toutes les fois où je m’étais retrouvé saoule ou défoncée ». La salive du vampire contient, nous dit-elle, des endorphines et le vampire dispose d’une capacité de suggestion. Ce second pouvoir est conforme au canon ; le premier est une explication moderne d’un fait reconnu depuis longtemps.

Un univers trouve aussi son intérêt avec son antagoniste. Richelle Mead invente les « Strigoï » ; plus exactement, elle détourne un ancien terme balkanique (créatures morts-vivantes du folklore roumain) pour créer un vampire « passé du côté obscur pour gagner l’immortalité » (p. 41) et qui, pour la conserver, doit boire du sang et, en particulier, celui des Moroï. Lesquels boivent également du sang. Quelle est alors la différence fondamentale entre Moroï et Strigoï ? Elle est simple : « on naissait Moroï, on devient Strigoï » nous dit Rose. On peut devenir Strigoï en étant mordu mais un Moroï peut aussi choisir de devenir Strigoï de son plein gré en se nourrissant jusqu’à tuer sa victime. Une pratique jugée « maléfique et perverse ». Pas très canonique mais original en tout cas. Les Moroï peuvent, eux, supporter une exposition limitée à la lumière (ça, c’est canonique).

« Vampire Academy » est le terme familier pour désigner l’académie Saint-Vladimir, située dans le Montana (c’est-à-dire au milieu de nulle part). Dirigée par la principale Kirova, qui a Rose dans le nez (mais la jeune fille y met du sien), elle est le principal centre d’enseignement du monde vampirique ; en même temps que le centre du pouvoir politique dans leur monde. Détail intéressant qui apporte une « couleur » originale à la saga : la plupart des gardiens sont russes ou roumains d’origine. Pour faire court, la dimension d’Europe de l’Est sera très présente ; noms, traditions, religion ; en attendant d’être le théâtre d’aventures à venir. Monde clos, celui des vampires est donc ethniquement et exclusivement blanc ; même si, par son père, inconnu à ce stade, Rose aurait du sang turc. Autre originalité de la saga : le monde vampirique est une monarchie où le souverain est choisi parmi les membres de douze maisons royales dont l’ainé(e) a droit au prédicat de « prince » ou « princesse ». Or, Lissa est la dernière de sa famille, les Dragomir. Le souverain est désigné par son prédécesseur. Il n’est pas permis de choisir un de ses propres héritiers et le conseil des 12 familles peut opposer un veto. Quand débute la saga, c’est une reine, Tatiana, qui règne.

Ramenée de force à l’académie – je vous laisse découvrir pourquoi elle en était partie avec Lissa – Rose sauve sa tête mais se voie lestée d’un emploi de temps de ministre. Outre des cours « ordinaires », et d’autres plus inhabituels, l’essentiel est composé de sport et d’entraînement au combat.

Tous les Moroï maîtrisent un pouvoir lié à un élément (air, terre, eau, feu) et tous se spécialisent dans cet élément. Mais pas Lissa et on découvrira progressivement pourquoi, et ce que cela implique.

Quand on oublie le côté « vampire », Saint-Vladimir est une université ordinaire où les différences de classe forment la base de la sociabilité (la noblesse ne fraye pas avec le « peuple » d’où viennent les dhampirs) et où les préoccupations sont celles d’ados ordinaires. Détail amusant : la romancière nous précise que les filles Moroï sont minces et plates. Or, Rose a une « poitrine généreuse » ; il sera même précisé qu’elle porte lors d’une fête une robe que les poitrines Moroï ne pourraient faire tenir ! Ce n’est pas tout à fait un détail inutile car cette différence physique illustre la distinction, voire le fossé, entre la fragile noblesse Moroï qui a besoin d’être protégé (d’où l’institution des « gardiens ») et Rose, fille indépendante, fière de ses formes et de sa force. Elle a bien besoin de solidité d’esprit dans un monde où les chausse-trapes et les intrigues sont nombreuses.

Très traditionalistes, les résidents de Saint-Vladimir sont corsetés par des préjugés dont la transgression menace de mort social qui s’y livre. Ainsi, Rose (dont il est intéressant de noter qu’elle partage ces préjugés alors qu’elle est indépendante sur d’autres sujets) est-elle à un moment accusé d’être une « catin rouge » ; c’est-à-dire une femme qui se laisse boire du sang durant l’amour. C’est la pire perversion dans ce monde ! C’est l’accusation que la première « antagoniste » de ce premier volume, Mia Rinaldi, fera courir. D’emblée, elle nous est présentée comme violemment hostile à nos héroïnes (on découvrira peu à peu pourquoi), et se trouvant être la petite-amie de l’ex de Lissa, Aaron. Lequel est un garçon sans guère de personnalité ; comme à peu près tous les personnages masculins du récit à la notable exception de Dimitri. Lequel est le formateur, le mentor de Rose qui, se préoccupe de ce qu’il pense et développe à son égard une fascination amoureuse ; sans espoir cependant à cause de la différence d’âge et, surtout, de la responsabilité qui s’attache à la qualité de « gardien ».

Qu’est-ce qu’un « gardien » ? Pris parmi les dhampir, c’est un garde du corps surentraîné qui protège les membres de la noblesse Moroï. Avoir plusieurs gardes du corps est signe de puissance. Le célibat est quasiment imposé car ce n’est pas tant un travail qu’un sacerdoce. En effet, le gardien est responsable de la vie de qui il protège. Un instant de distraction et une catastrophe peut survenir. Rose est certes quelque peu folâtre au début de l’histoire (à près tout, elle n’a que 18 ans) mais elle s’est jurée de devenir la gardienne de Lissa et, ce qui est fascinant avec Rose, c’est son sens aigüe de la responsabilité. Quand bien même, elle voudrait être ailleurs et vivre la vie de tous les autres, elle finira toujours par être là où son devoir le lui impose d’être. Que ce devoir coïncide avec son amitié pour Lissa souligne juste que Rose n’est pas exempte de contradiction (mais il convient de ne pas les mentionner devant elle car la demoiselle a du caractère). Comme les dhampirs peuvent donner des enfants aux Moroï, ils ont intérêt à protéger les Moroï. Or, le roman insiste sur la décroissance des effectifs de ces derniers. Les dhampirs n’ont aucun pouvoir magique (à la différence des Moroï) par contre. Mais les Moroï refusent de considérer la magie comme une arme. C’est en brisant ce tabou qu’apparaît un autre personnage qui va prendre de l’importance, Christian Ozéra, solitaire et rejeté car ses parents étaient volontairement devenus des Strigoï et il a fallu les tuer.

Si Mia constitue le premier « antagoniste » de nos héroïnes, elle est bien inoffensive par rapport au véritable « big bad » de ce premier roman qu’on n’a pas venu venir. Très intelligent, réfléchi, il a un plan simple mais dépourvu de scrupules. Manipulateur de génie, il manque réussir. Rose parviendra – avec l’aide de Dimitri – à faire échouer ce plan ; non sans recevoir quelques révélations fracassantes qui la déstabilise ; notamment sur l’origine et la nature du « lien » entre elle et Lissa. Même préparé, le lecteur encaisse cette révélation avec stupeur.

Un autre moteur de l’action dans ce premier volume tient dans l’enquête de Rose autour de l’expression « baiser de l’ombre » car plusieurs éléments dans la vie légendaire de Saint Vladimir (un des rares saints Moroï ; on notera la nette originalité de Richelle Mead en créant une spiritualité et une mythologie religieuse aux vampires) ont un écho avec la situation de Lissa, et notamment avec sa santé mentale. C’est progressivement que l’on va découvrir la véritable nature des pouvoirs de Lissa, mais aussi le terrible prix qu’ils comportent (avec la magie, il y a toujours un prix à payer ; je ne vous apprends rien). Un autre lien est établi avec un ancien professeur, Sonia Karp, devenue une Strigoï. Le lien entre Vladimir, Karp et Lissa est très inquiétant et pose une ombre sur la jeune fille, néanmoins plus forte que sa fragilité physique ne le laisse supposer.

L’écriture de Richelle Mead fait que ce roman se lit aisément. C’est fluide, sans longues phrases et le choix d’un récit à la première personne dynamise l’ensemble. On est dans le genre « bit lit » (« littérature mordante » en français) qui confronte une héroïne au fantastique et aux tracas du quotidien. Cet univers, curieusement proche de feu le genre gothique lui aussi écrit et lu majoritairement par des femmes et qui mettait en scène de jeunes filles, est donc assez loin de celui d’Anne Rice. Si Richelle Mead n’élude pas la noirceur de certaines situations et dispose avec les Strigoï de véritables méchants dont on attend la véritable entrée, elle est en revanche d’une pudeur de gazelle. Rose, par exemple, si fière de ses formes, embrasse des garçons mais ne couche pas (même si ça passe pas loin). Aucun risque de grimper aux rideaux avec Richelle Mead ! Elle ne cache pas que la sexualité existe, que les pensionnaires de la « Vampire Academy » n’ont pas fait vœu de chasteté (ni de sobriété) mais elle ne montrera jamais rien explicitement. La « bit-lit » est aussi une littérature conservatrice. C’est particulièrement évident dans l’absence de personnages LGBT. Rose proteste qu’elle et Lissa « n’avons eu aucune relation de ce genre, évidemment » (c’est moi qui souligne, p.75). Un personnage très secondaire accuse Rose et Lissa d’être « lesb… » (p.124) : le mot n’est même pas écrit en entier. Anecdotique sans doute, révélateur certainement.  

Avec ses qualités et ses défauts, Sœurs de sang est un roman agréable avec des héroïnes attachantes dont on attend, après cette longue présentation, les véritables aventures.

Pour cette critique, et les références des pages, c’est l’édition française chez Castelmore (2016) qui a été utilisée.

Estuaire44 a écrit:Jolie affiche

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Flippante serait le mot juste ! Comme le roman d'ailleurs !

Concernant "Renfield", le scepticisme sévère qui me saisit chaque fois que je vois un film avec Nicolas Cage est plus que jamais actif. Bon ! Si ça sort sur une plateforme, ça me dispensera de le voir de toute façon.

Surtout qu'Hugh Jackman n'a pas franchement convaincu dans ce rôle ! Rarement vu un film aussi mauvais (en même temps, il y avait Kate Beckinsale dedans, j'aurais dû me méfier).

On a découvert un vampire dans un cimetière :

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Beaucoup trop d'action à mon goût.