CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS
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Série "Adam Adamant Lives !"

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Message  Estuaire44 Dim 28 Aoû 2022 - 22:36

En juin 1966, la BBC lança une nouvelle série, Adam Adamant Lives !, qui se voulait une réponse à cet insolent succès des séries d'aventures d'ITV (dont Le Saint et Destination Danger), qui marqua l'histoire de la télévision anglaise. Pour le responsable des fictions de la BBC, Sydney Newman, il s'agissait en particulier de trouver un équivalent aux Avengers, qu'il avait jadis créés et qui étaient alors pleinement dans le vent après l'éclatant succès de leur saison 4. A cette fin, il réunit sa Dream Team de Doctor Who : Verity Lambert à la production et Donald Cotton à la supervision des scénarios, assisté du prolifique auteur Richard Harris (il écrivit pour pas moins de 20 séries d'aventures ou policières différentes au cours des 60's). Le projet était initialement d'adapter les histoires du populaire détective littéraire Sexton Blake, mais le négociation achoppa tardivement sur le montant des droits et le projet finit par se concrétiser... sur ITV (1967-1971). Courroucé, Newman ordonna à son équipe de tenir malgré tout les délais et Adam Adamant (très inspiré de Sexton Blake...) fut ainsi créé dans l'urgence.

Le gentleman et maître de la canne-épée Édouard Adamant, au service secret du roi Édouard VII, combat avec vaillance et honneur les ennemis de l'Empire. En 1902, trahi par sa fiancée, il est néanmoins capturé par sa Némésis, l'énigmatique esprit diabolique The Face, dont les vastes conspirations visent à abattre l'ordre mondial. The Face plonge Adam dans un sommeil cryogénique (idée que reprendra Austin Powers), le condamnant à une non-vie éternelle. Mais un chantier le fait émerger de sa stase dans le Londres de 1966, et Adam est déboussolé en découvrant le monde moderne. En particulier les femmes délurées du Swinging London, alors qu'il provient de l'ère édouardienne, encore très victorienne. Il est heureusement reconnu par la blonde Georgiana, petite-fille d'un de ses  compagnons d'armes de jadis, qui va lui servir de guide au sein de cette mystérieuse nouvelle ère. Aidés par un majordome, Adam et Georgie vont s'associer contre le crime, car, quelque soit l'époque, Londres demeure la cité de tous les périls !

Avec ce digne gentleman et cette talentueuse amatrice dans le vent déjouant des complots volontiers insolites (encore que relevant aussi du policier), on songe évidement aux Avengers, même si des différences persistent. Ainsi Georgie et Adam sont-ils immergés dans un Londres contemporain  réaliste, voire parfois sordide, là où la saison 4 a achevé d'établir un intemporel royaume de l'imaginaire pour Steed et Mrs Peel. Mais la convergence demeure forte, d'autant que les deux séries vont se partager nombre d'auteurs et de comédiens. Ainsi le duo vedette, Gerald Harper et Juliet Harmer, est-il apparu dans Chapeau Melon, tandis que Brian Clemens viendra se fendre d'un scénario en forme de remerciement pour  Sydney Newman (The Terribly Happy Embalmers, 1-06) Un geste élégant, venant nous rappeler que les années 60 sont aussi éloignées de notre époque qu'elles l'étaient des Edouardiens ! Sans égaler les scores ou le succès critique de Chapeau Melon, Adam Adamant Lives ! connaîtra un honnête succès et se verra renouvelé pour une saison 2.

L'expérience n'ira pas plus loin, pour des motifs demeurant incertains, même s'il se dit que Newman n'aurait pas été satisfait du résultat. Verity Lambert n'a pas hésité à indiquer qu'elle considérait la production comme un échec global, avouant sa surprise devant le succès de ce qui est devenu  une série culte au fil des années. Le public éprouva progressivement un plaisir nostalgique devant l'allant de ces aventures bien davantage ancrées dans le Swinging London que celles des Avengers et du Saint. Bien que cela n'ait jamais été officiellement confirmé par la BBC, de nombreux Whovians tiennent pour acquis que cette série a été l'inspiration des trépidantes aventures du Troisième Docteur, au costume très semblable à celui d'Adam et confronté au Maître, comme ce dernier le fut à The Face. Depuis 2020, Adam Adamant a rejoint le club très fermé des séries extérieures au Whoniverse adaptées par Big Finish.

En 2006, Mark Gatiss a écrit et présenté un documentaire sur la série, This Man is the One, présent dans les suppléments du coffret DVD. Il y rencontre notamment le duo vedette, Brian Clemens et Verity Lambert. Un autre point commun avec Doctor Who reste, hélas, le nombre important d'épisodes disparus. Il en va ainsi de la quasi totalité de la saison 2, purgée des archives de la BBC, alors que c'est au cours de celle-ci que The Face effectua son retour de la vengeance. Sur 29 épisodes initiaux, plus un pilote non diffusé, il n'en demeure plus que 17.



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Message  Estuaire44 Lun 29 Aoû 2022 - 1:23

A Vintage Year for Scoundrels (1-01, ***)
Date de diffusion : 23 juin 1966
Auteurs : Tony Williamson, Donald Cotton et Richard Harris


En 1902, Adam Adamant, héros et justicier, est plongé en hibernation par son diabolique ennemi, The Face. Il émerge de son sommeil en 1966, en quasi état de choc quand il découvre le Londres des années 60, sa technologie et surtout sa liberté de mœurs. Adam est également traumatisé par le souvenir de The Face. Il est secouru par Georgia, jeune femme bien de son temps. Adam va devoir vaincre ses hantises et reprendre du service quand le grand-père de Georgie, tenancier d'une boite de nuit à Soho, est assassiné par la mafia du racket. Lui et Georgie triomphent de la terrible Margo Kane, cheffe du réseau. Les criminels sont avertis : Adam Adamant est bien vivant !

Regarder le pilote d'Adam Adamant Lives ! constitue une expérience... bizarre. Alors que je m'attendais à découvrir un récit d'aventures du style des séries ciblées par le BBC, l'épisode apparaît en rupture sur bien bien des points. La séquence 1902 résulte quasi onirique, cela ressemble certes beaucoup par moment à ce que nous proposait le Too Many Christmas Trees des Avengers, mais découvrir le héros complètement craquer devant la terreur insufflée par The Face  est assez déstabilisant. Ce n'est quasi jamais survenu à Steed, sans même parler de Drake ou Simon. La scène positionne avec efficacité la Némésis du héros, quoique en vain puisque nous avons perdu les épisodes de son retour en saison 2,  mais ne contribue pas à asseoir la stature d'Adam.

De fait, ce pilote demeure longtemps surprenamment anti-climatique, puisque qu'Adam ne s'en sort pas mieux dans les scènes le voyant errer en état de choc dans la nuit torride de Soho. On apprécie par contre vivement le nombre des plans extérieurs, sans commune mesure avec les quelques vues londoniennes des War Machines du Docteur. Saint et Avengers sont également largement battus. De plus la mise en scène  sait formidablement rendre anxiogène le Soho by Night, en empathie fusionnelle avec Adam. Mention spéciale à l'escalator du métro semblant engloutir notre ami. Outre le recours à un argot cockney quasi absent des séries concurrentes (heureusement que le sous-titrage est là !), la BBC étonne par la sexualisation de cette fenêtre ouverte sur l'époque : Adam croise plusieurs affiches explicites sur la nature du commerce se tenant dans ces échoppes, puis carrément une prostituée aux propos et à la transparente tenue  sans ambiguïté aucune. C'est du jamais vu, et je ne parle pas seulement de Doctor Who.

Entre rackets, meurtres, prostitution et police impuissante, cette vision sordide du Swinging London  n'est pas sans évoquer Last Night in Soho, d'ailleurs quand la méchante narre son Maître Plan au duo vedette (on respecte le fondamentaux, tout de même), elle s'exclame « un meurtre sexuel de plus à Soho !». Une démarche intéressante, en plus d'une confirmation d'époque de ce film, mais on avoue que l'on voit cela davantage dans un drame social que dans ce type de série. Par ailleurs, quand Adams se secoue enfin pour aider Georgie, la chef de gang et ses deux sbires deviennent soudainement traités en quasi personnages comiques, la cohérence en prend un coup. Heureusement  cette séquence, quoique tardive, se montre réellement distrayante. Jusque-là assez en surjeu, Harper s'y montre davantage convaincant. Si, malgré leur énergie,  les combats ne feront pas d'ombre à ceux des Avengers, ce final semble prometteur pour le devenir d'une série d'aventures.

Le pilote parvient ainsi à boucler in fine la présentation du héros et une aventure retombant sur ses pieds, de quoi espérer un meilleur alignement entre l'originalité d'un propos sans fards et la dynamique fantasmée du récit d'aventures, en soi un défi intéressant à relever. Si elle ne fait pas d'ombres à Mrs Peel en matière de combat, Georgie n'est pas sacrifiée pour autant. Portée avec énergie par Juliet Harmer, elle se montre très attachante, tout en participant pleinement à l'ancrage du récit dans son temps. Par son style de vie, ses vêtements ou son appartement, elle exprime d'ailleurs la quintessence du mouvement Mod, typique de l'époque. D'ailleurs on  s'amuse de la voir porter la même tenue que Polly (Adam la prenant bien entendu pour un garçon) ou habiter un appartenant évoquant clairement celui de Tara King, jusqu'aux lettres géantes sur les murs, même si en moins exubérant. Bien sûr le duo s'allie pour venger un meurtre le touchant personnellement, de quoi rappeler des souvenirs à Sydney Newman !



Gerald Harper (Adam Adamant) participe à trois épisodes de Chapeau Melon : Death Dispatch, Homicide and Old Lace, et The Hour That Never Was. Également très présent au théâtre, il fut élu acteur télé de l'année en 1969 par TV Times. Depuis les années 60, il conserve la canne-épée arme fétiche d'Adam accrochée à un mur de son domicile.

Juliet Harmer (Georgie) a participé à un épisode de Chapeau Melon, The Town of No Return. Elle y joue l'institutrice, premier personnage féminin a avoir le redoutable privilège d'affronter Emma Peel en combat singulier. Elle est également remémorée pour le rôle de Prune (ou Prue), la pétillante amie de Lord Sinclair participant à deux épisodes d'Amicalement vôtre.

La séquence d'ouverture prenant place en 1902  a été directement reprise d'un premier pilote, non diffusé. C'est tout ce qu'il en reste, cet épisode comptant parmi les nombreux disparus. Aucun script n'en a été conservé.

Hasard ou clin d’œil, dans la vue aérienne du Londres de 1966 on voit distinctement l'immeuble de Granada TV, soit le siège central du réseau ITV, concurrent privé de la BBC. On le reconnaît grâce  à son  logo géant.

Le livre présent sur la table de chevet de Georgie est le roman d'espionnage Le Miroir aux espions, de John Le Carré (1965).

The Face va hanter Adam en saison 1 durant les pertes de connaissance du héros traumatisé et reviendra dans quatre épisodes de la saison 2, hélas perdus. Adam triomphe toujours de ses nervis, mais lui parvient bien entendu toujours à s'échapper, en promettant une terrible vengeance. Un temps envisagée, la saison 3 ne sera pas commandée et le duel demeurera sans issue.


Dernière édition par Estuaire44 le Lun 29 Aoû 2022 - 11:19, édité 1 fois
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Message  Dearesttara Lun 29 Aoû 2022 - 8:50

Excellente présentation ! Une série qui m'intéresse bien vu ces thématiques, et dont j'ai vu pas mal de références sur ce forum. Très content que tu t'y mettes, on va suivre ça avec un intérêt de chaque instant.
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Message  Philo Lun 29 Aoû 2022 - 9:20

Très intéressant.
Je n'ai jamais entendu parler de cette série.
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Message  Estuaire44 Lun 29 Aoû 2022 - 10:34

Merci ! Effectivement la série est inédite en France.
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Message  Camarade Totoff Lun 29 Aoû 2022 - 13:25

C'est vraiment très intéressant ! De cette série, je ne connais que son nom ; effectivement souvent référencée sur ce forum. Voilà qui met l'eau à la bouche.

Le coup de plonger son ennemi en catalepsie et qui revient plus tard me fait penser à Barnabas Collins dans Dark Shadows (le film, pas vu la série). Le méchant qui s'échappe tout le temps, c'est vieux comme Fu Manchu mais ça marche quand même !
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Message  Estuaire44 Lun 29 Aoû 2022 - 13:50

Merci ! Effectivement une valeur sure ! hein
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Message  Estuaire44 Mar 30 Aoû 2022 - 17:07

Death Has a Thousand Faces (1-02, ****)
Date de diffusion : 30 juin 1966
Auteur : Tony Williamson

Un homme est assassiné dans une fête à laquelle participe Giorgiana. Elle s'empare d'un sucre d'orge géant détenu par la victime et devient dès lors traquée par les tueurs... jusqu'à ce qu'elle les attire à proximité de la nouvelle résidence d'Adam, qui en vient à bout aisément. Fabriqué à Blackpool, le sucre d'orge contient un diagramme mystérieux incitant le duo à se rendre sur place. Adam y met à jour un terrible complot visant à faire exploser tout le front de mer de la station balnéaire au profit de la diabolique Madame Delvario. Adamant vainc le gang à l'issue d'une bataille dans le sinistre musée de cire de Madame Delvario, grâce à l'aide du marionnettiste William E. Simms, qu'il recrute comme majordome.

Ce deuxième épisode achève de planter le décor de la série, tout en confirmant que, décidément, la narration d’Adam Adamant Lives apprécie les ruptures de ton. Tout comme lors du pilote, Death Has a Thousand Faces se divise en séquences à l’atmosphère s’avérant à chaque fois totalement différente. Dans l’absolu, on pourra certes pointer le manque d’unité d’un opus relevant quasiment du film à sketchs, mais la chance est ici pleinement saisie de pouvoir fignoler individuellement chacun des volets.

L’insolite fantaisie du sucre d’orge se voit vite oubliée, tant l’Acte I se résume essentiellement à la longue et éprouvante poursuite nocturne du scooter de Georgie par le deux motards patibulaires. Cette séquence de pur thriller se montre judicieusement intégralement muette, jouant habilement sur la lumière crue révélant les visages et sur le rugissement des moteurs pour imprimer une étonnante tension. Les amateurs de Federico Fellini songeront sans doute à la toute dernière scène de Fellini Roma, en 1972. Si l’apparition d’Adam, jaillissant inévitablement d’un passage secret,  apporte une délivrance bienvenue, on retiendra avant tout le beau témoignage de l’intrépidité et du sang froid de Georgiana, attirant inexorablement les tueurs vers le piège transformant les chasseurs en proies. Si elle ne combat pas directement, Georgie n’a rien ici d’une damoiselle en détresse ! Les motards arborant un blouson noir, on apprécie également une évocation de la rivalité parfois violente opposant Rockers et Mods dans les nuits fauves du Swinging London.

En totale rupture de ton, l’Acte II nous entraîne dans la lumineuse  joie de vivre du Blackpool des Sixties. A contre-courant de ses concurrentes, cette série d’aventures opte décidément pour s’enraciner dans le monde réel via une large ouverture aux tournages en extérieurs, loin des inserts du Saint. Après Picaddilly Circus et Soho lors du pilote, la chasse au sucre d’orge est l’occasion pour Georgie et Adam d’une longue balade sur le front de mer, à la rencontre de ses touristes et boutiquiers. C’est filmé en quasi direct avec des acteurs s’amusant visiblement beaucoup et des passants à la bonne humeur communicative. L’impression de véracité étonne, on se croirait dans l’une des actualités de la Pathé UK de l’époque. Derechef Adam Adamant ne craint pas de sortir des sentiers balisés, tout en sachant mettre en place la confrontation finale : premières échafourées avec l’Opposition et sympathique rencontre avec William E. Simms.

Outre les affrontement coutumiers, devant plus à l’énergie des comédiens qu’à une savante construction, l’acte III vaut surtout pour son atmosphère d’horreur gothique digne de la Hammer, dans le décor au combien réussi du musée de cire. Les représentations de meurtres et de supplices installent toute une ambiance et le bourreau répond bien sûr à l’appel, bien avant le Escape in Time de Chapeau Melon. A nouveau, la série n’hésite pas à s’aventurer dans un glauque inédit, notamment avec ce qui est clairement une vraie femme figurant un cadavre dénudé dans sa baignoire. Bonne ambiance, d’autant que Madame Delvario, une attraction à elle toute seule, en rajoute encore par ses dialogues d’un sadisme total. Par exemple quand elle décrit par le menu le supplice de l’élongation que va subir Georgie pour faire craquer Adam. Grâce au talent de Stéphanie Bidmead, visiblement spécialiste de rôles impitoyables, puisqu’elle fut la Maaga du Galaxy 4 du Docteur, la série opère avec succès son passage des gangsters aux Masterminds grand train (d’ailleurs son Maître Plan est à peu près celui de Lex Luthor dans Superman 78 !).

Parallèlement à toutes ces péripéties, la série termine de planter son décor. Nous découvrons le penthouse et la voiture hauts de gamme d’Adam, sans que la série ne pose le moins du monde l’ennuyeuse question des revenus (mais quelle série d’aventures se la pose, en réalité ?) ni ne s’inquiète de savoir comment un individu encore totalement largué dans le monde moderne l’épisode précédent peut dès à présent savoir conduire une voiture moderne ou maîtriser le marché immobilier. On se demande aussi pourquoi les ampoules explosives ont été peintes en noir, ce qui les rendent certes sinistres, mais aussi parfaitement reconnaissables. Ou pourquoi au juste le diagramme a été mis dans un sucre d’orge. Nous sommes dans les Sixties, profitons-en !

Surtout Simms complète l’équipe en campant un très original majordome : artiste et bohème, mais aussi sagace et très au fait des réalités d’un monde dans lequel, plus âgé que ses compagnons, il a déjà roulé sa bosse d’Angleterre jusqu’aux Indes lointaines. De manière diffuse, il fait songer au Thom de la Roue du Temps (celui des romans, bien sûr). On aime que s’établisse une vraie complicité entre lui et Georgiana. Les dialoguistes ont de quoi se régaler, entre les anecdotes savoureuses et l’art du langage de Simms, l’argot Sixties déluré de la pétillante Georgie et le verbe édouardien jusqu’au pompeux d’Adam, qui n’essaie même plus de dissimuler à quel point il s’amuse avec ces deux-là. Quand sa Mini s’élance vers Londres, on se dit que l’on tiendrait là un bel équipage pour le TARDIS !



Initialement intitulé Blackpool Lights, l'épisode comporte de nombreux plans extérieurs de cette ville côtière du Lancashire constituant une station balnéaire très populaire en Grande-Bretagne et donnant sur la Mer d'Irlande.

On y distingue plusieurs sites au cours de l’épisode, dont les tramways historiques et la Blackpool Tower, inspirée par la Tour Eiffel. Lors de son inauguration en 1894, elle devint l'édifice alors le plus haut de tout l'Empire (158 m). Elle comporte plusieurs attractions destinées aux touristes. Souvent aperçue au cinéma, la Blackpool Tower joue ainsi un grand rôle dans l'excellent film Miss Peregrine et les Enfants particuliers.

Toute la promenade sur le Golden Mile, le front de mer de la ville aux célèbres machines à sous, a été largement improvisée par le duo vedette. Entre autres attractions, on y trouve effectivement le musée de cire ayant inspiré le sinistre quartier général du gang, le Louis Tussauds Wax Works. Ouvert en 1900, il est toujours en activité aujourd'hui mais n'est pas spécialement dédié aux meurtres et aux supplices !

Le sucre d'orge géant contenant les plans est un Blackpool Rock, spécialité locale souvent aromatisée à la menthe et emportée en souvenir par les touristes. Chaque station balnéaire anglaise (Brighton, Southend-on-Sea, Scarborough...) en a développé le sien propre, avec son nom gravé dans le sucre.

Jack May (William E. Simms) a participé à l’épisode The Secret Broker de Chapeau Melon. Important acteur de voix, il joua dans de très nombreuses dramatiques radios de la BBC, il fut ainsi celle du Roi Theoden de Rohan dans la version radio du Seigneur des Anneaux, en 1981. Il  connut une belle carrière au théâtre et fut notamment le partenaire de Diana Rigg en 1974, dans le Pygmalion de Shaw.

Nous découvrons ici les véhicules du duo vedette, qui demeureront inchangés durant toute la série. La voiture d’Adam est une Radford Mini Cooper S haut de gamme de 1965, immatriculée « AA 1000 ». Cette version de luxe de l’Austin Mini fut appréciée par les Beatles et sera la voiture de l’également cryogénisé Austin Powers, peinte en Union Jack. Le scooter de Georgie est une Piaggio Vespa, ce qui souligne une nouvelle fois son appartenance à la culture Mod. Cette jeunesse hédoniste et festive appréciait en effet particulièrement les scooters, de marque Vespa ou Lambretta.



Dernière édition par Estuaire44 le Mar 30 Aoû 2022 - 20:07, édité 2 fois
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Message  Dearesttara Mar 30 Aoû 2022 - 17:56

Je crois sincèrement que c'est l'une des plus belles critiques que tu aies pu faire, quel enthousiasme et quelle culture ! cheers 1010 1010 1010
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Message  Estuaire44 Mar 30 Aoû 2022 - 20:05

Merci, je me suis effectivement bien amusé ! Laughing
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Message  Estuaire44 Jeu 1 Sep 2022 - 10:33

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Message  Estuaire44 Jeu 1 Sep 2022 - 18:17

More Deadly Than the Sword (1-03, ***)
Date de diffusion  7 juillet 1966
Auteur : Terence Frisby

Quand Adam Adamant est convoqué à Whitehall, il a la considérable surprise de découvrir qu’un diplomate de haut rang a été photographié à son insu à Tokyo, alors qu’il était dans une situation plus que compromettante avec une Geisha. Il est désormais soumis à un chantage et demande à Adam de non seulement détruire les négatifs, mais aussi d’occire on maître-chanteur ! Courroucé,  Adam accepte néanmoins la mission en loyal serviteur du Trône tandis que Georgie s’y incruste de force. A Tokyo, il découvre tout un réseau opérant son chantage au sein d’une prestigieuse maison de Geishas, puis détruit leur organisation. Leur chef périt finalement dans l’action du combat final.

Étonnamment, l’épisode décrit comme une conspiration fantasmée ce qui s’est imposé comme une opération tristement usuelle dans l’actualité ces dernières années, sur format vidéo. Une pratique  en pleine expansion, puisque tout un chacun dispose désormais d’un téléphone / appareil photo / caméra. De fait, avec cette préfiguration de la sex tape (mais pratiquée depuis toujours par le services secrets, en réalité) l’épisode demeure typique du style Adam Adamant : mêler humour et aventures à un sujet glauque et traité sans fards. Ainsi la sexualisation de cet opus étonne, aussi bien par le modus operandi très explicite de la prise de photo, le descriptif assez sordide en soi du fonctionnement d’une maison close, ou des vociférations de la Madame menaçant crûment Georgie d’une vie d’esclavage sexuel. Il s’agit une nouvelle fois d’un total inédit (même si Simon embrasse souvent, il ne couche jamais), cela pourra peut-être choquer mais dote la série d’une authentique personnalité.

Par ailleurs la composante humour répond superbement à l’appel, avec notamment plusieurs scènes de gag où brille le sens du théâtral et de la réplique qui claque de Terence Frisby. C’est notamment le cas quand le digne diplomate, au flegmatisme toujours souverain, ne révèle son identité qu’après que le vertueux Adam n’eut longuement exposé ce que ses turpitudes lui inspirait (le renvoi, le fouet, la corde, et tout l’attirail victorien). L’hilarant tag final, un emprunt aux Avengers qui décidément se pérennise, achève de joyeusement égratigner la diplomatie UK. Alors que la série ne cesse malicieusement de le confronter à des femmes, la pudibonderie d’Adam fait bien sûr particulièrement merveille ici. Toute la résolution de l’affaire repose sur le fait qu’Adam maîtrise parfaitement la technique photographique, ce qui dans son cas ne manque pas de sel !

Et puis Georgie électrise une nouvelle fois le récit par sa vivacité et son humour, même si elle ne sert ici à rien d’autre qu’à revenir continuellement dans les pattes d’un Adam particulièrement horrifié qu’une dame ait à se retrouver dans un lupanar et tentant tout ce qu’il peut pour la virer de là. Puisque la Japonaise est jouée par une Européenne et que Georgie s’est grimée en Geisha, on a aussi droit à un joli dialogue absurde sur qui est la vraie fausse japonaise. Toute la scène du billet d’avion compose un irrésistible moment de non sens et d’humour méta sur les conventions des séries d’aventure. Merci Georgie !

C’est finalement le volet aventure qui se révèle plus contrasté. Certes l’opus comporte suffisamment  de péripéties pour tenir le rythme, notamment un rude combat opposant canne-épée aux sabres de trois samouraïs. On apprécie que l’action d’ Adam soit validée par les autorités. ‘ailleurs cet espèce de permis de tuer baroque dont notre héros se voit doté, joint à la présence de Margaret Nolan dans le bref rôle de la beauté chargé de faire tomber Adam dans le piège de vraies-fausses photos compromettantes, plus des aventures au sein d’un Japon technologique, vaut à l’épisode de plaisamment préfigurer le On ne vit que deux fois de 007, qui ne sortira qu’un an plus tard. Toutefois, malgré un replâtrage express l’épisode souffre de son décalage dans la chronologie (Georgie découvre ainsi l’entrée secrète du domicile d’Adam, alors qu’elle la connaissait dans l’opus précédent).

Plus grave, le choix d’une actrice européenne pour jouer la tenancière nous vaut un cas de Yellowface datant terriblement la série. De plus l’actrice s’avère tristement terne, loin de la saveur nanardesque du Soo Choy des TNA. Surtout nous renonçons ici aux somptueux extérieurs des volets précédents, et de manière particulièrement nette puisque nous n’avons même à la place des inserts du type Le Saint. L’action reste totalement insérée dans le décor de la maison close, même la fenêtre extérieure laisse voir un paysage urbain n’évoquant en rien Tokyo. En fait tout ceci pourrait parfaitement se dérouler à Londres !




Du fait de l’échec tardif des négociations pour une adaptation des aventures de Sexton Blake, le superviseur des scénarios Tony Willamson eut à trouver rapidement de nombreux scénaristes pour créer celles d’Adam Adamant en tenant les délais. Il se tourna vers de nouveaux auteurs, dont Terence Frisby, surtout connu au West End où il effectua l’essentiel de sa carrière. L’idée originelle lui fut confiée mais il éprouva de grandes difficultés à boucler le scénario, qui fut livré avec 15 jours de retard. Prévu pour être diffusé avant Death Has a Thousand Faces, l’épisode dut être décalé. A quelques jours du tournage, Willamson dut intervenir en urgence pour résoudre les problèmes de cohérence (insertion d’un dialogue pour justifier l’absence de Simms, modification de la voiture d’Adam) et améliorer le tout (réécriture des dialogues, insertion de Japonais phonétique). Terence Frisby ne fut plus jamais recruté par la BBC.

Verity Lambert connut des difficultés similaires, les metteurs en scène chevronnés étant accaparés par les nombreuses autres productions. Tout au long de la série, elle opta souvent pour donner leur chance à de jeunes talents, dont ici Leonard Lewis. En 1993, alors qu’il produisait le Dimensions in Time de Dr Who, Lewis indiqua que Lambert était toujours très ambitieuse et exigeait de son équipe que les limites soient sans cesse repoussées. Satisfaite de ses services, elle fit de nouveau appel à lui pour l’épisode To Set a Deadly Fashion (1-07). Lewis conserva un excellent souvenir de cette expérience qui favorisa sa double carrière de réalisateur et producteur, très active durant les années 70 et 80.

Malgré le dialogue inséré entre Adam et Georgie indiquant que Simms est retenu hors de Londres pour régler des affaires personnelles, Willamson reçut un conséquent courrier de spectateurs s’inquiétant de cette absence, ce qu’il considéra comme une preuve de la popularité du personnage.  

Les graphiques du générique furent créés par Bernard Lodge, également auteur de ceux du premier générique de Doctor Who.

Quand Adam fouille le laboratoire photo du maître-chanteur, on distingue clairement que les prises électriques sont britanniques (type G) et non japonaises (type A/B). L’épisode aura vraiment tenté  ce qui était en son pouvoir pour que l’on sache bien que nous ne sommes pas au Japon !

La chanson entonnée par Adam est On the Road to Mandalay, écrite par Rudyard Kipling puis composée par Oley Speaks, narrant les souvenirs d’un soldat de l’Empire des Indes. Le texte remonte à 1892, mais la version musicale à 1907, soit après la disparition d’Adam en 1902. Frank Sinatra la popularisa en 1958, avec une version modernisée.

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Message  Estuaire44 Ven 9 Sep 2022 - 1:33

The Sweet Smell of Disaster (1-04, ****)
Date de diffusion : 14 juillet 1966
Auteur : Robert Banks Stewart

Le diabolique homme d’affaires Benjamin Kinthly assassine un diabolique savant fou et s’empare de son invention : un parfum rendant ultra influençable toute personne l’ayant senti. Détenant l’antidote, Kinthly prévoit de s’emparer du pays. Pour que la substance soit présente dans tous les foyers, il la transforme en lessive et fait appel à une diabolique publicitaire dont la campagne de vente utilise aussi ses propriétés, sous la forme de roses en plastique offertes en cadeau bonus, que les techniques de communication les plus modernes. Le royaume succombe rapidement à la vogue de la lessive maléfique, mais son puritanisme édouardien, son goût pour le nettoyage à l’ancienne et sa méfiance instinctive envers ce fléau moderne nommé Publicité préservent Adam, qui devine qu’il y a anguille sous roche. Simms et Georgie embarquent par contre pour  un total trip de lessive.

Avec le thème du pouvoir de sujétion des parfums, le récit évoque bien entendu l'éprouvant chef d’œuvre de Patrick Süskind (Le Parfum, 1985), mais pour les amateurs des Avengers, il restera surtout le premier à réellement s'assimiler à ceux de leur série fétiche. D'abord parce que, à sa manière, il préfigure le pouvoir d'influence du Love All de la saison 6 (et le Devil's Sweets de Doomwatch), mais aussi parce son mix de fantaisie, science-fiction et espionnage, porté par des Diabolical Masterminds de la meilleure eau évoque directement cette saison 4 dont l'éclatant succès est clairement dans la ligne de mire de la BBC.

Avec l'exacerbation de leur dimension  de représentants de l'Angleterre traditionnelle ou moderne, Adam et Georgie résultent ici plus proches de Steed et Emma que jamais, Georgie aura même droit à son combat féminin en fin de parcours, même si ce n'est clairement pas son domaine d'expertise ! Charles Tingwell se montre particulièrement amusant en hommes d'affaires  complètement fou derrière son apparence cynique, un régal. Toutefois on reconnaîtra à l'épisode de ne pas se contenter de la simple imitation car il opère un intéressant renversement de perspectives : là où la saison 4 réservait son ironie à l'Angleterre traditionnelle, c'est bien la moderne qui se voit visée ici, à travers son culte de la consommation et de son allégeance envers la publicité.

Derrière l'humour c'est bien un caustique pamphlet sur cet aspect émergeant dans nos sociétés que délivre l'opus, de manière largement aussi convaincante que Mad Men et en direct live, en quelque sorte. Si le récit se montre fantaisiste sur les pouvoirs de la lessive, les techniques de communication et de marketing se montrent très observatrices et encore très reconnaissables aujourd’hui. Et c'est bien par ses penchants traditionalistes qu'Adam remporte la partie : conjointement à sa vision parfois sombre du Swinging London (ici de la drogue derrière la bonne humeur et les propos très sexués de Georgie et Simms en roue libre) on se demande si Adam Adamant Lives ne devient une version réactionnaire des Avengers, au sens non péjoratif du terme. Une perspective intéressante,d 'autant que le show ne cède rien sur le côté distrayant des séries d'aventure.



Charles Tingwell (Kinthly), acteur australien, devient populaire en Grande Bretagne devint populaire en Grande-Bretagne durant les années 50 dans le rôle de l'Inspecteur Craddock dans les quatre films Miss Marple de Margaret Rutherford. Il devient une figure régulière des séries Sixties et fut le Dr. Neville dans le Return of the Cybernauts des Avengers.

Le nom complet d’Adam est Adam Llewellyn De Vere Adamant. Il fut choisi directement par Sydney Newman, qui en écarta plusieurs autres : Cornelius Chance, Rupert De'ath, Dick Daring, Dexter Noble, Aurelian Winton ou encore Darius Crud.

Le titre de travail de l'épisode était " Whiter Than White Adam Adamant ".

L'auteur Robert Banks Stewart avait au préalable écrit deux épisodes de la saison 4 des Avengers, The Master Minds et Quick-Quick Slow Death.
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Message  Estuaire44 Sam 17 Sep 2022 - 13:31

Allah Is Not Always with You (1-05, ***)
Date de diffusion : 21 juillet 1966
Auteur : Tony Williamson

Stavros, propriétaire d'un casino londonien,le Fluffy Club, entreprend d'escroquer le fils et héritier d'un richissime scheik arabe, en le faisant accumuler les dettes de jeu mais aussi en le compromettant avec tous les plaisirs de la nuit londonienne. Une fois le jeune homme à sa merci, il prévoit de mettre la main sur les richesses du royaume après avoir assassiné le père, venu subir une opération à Londres. Une jeune prostituée refuse de séduire le prince et tente de s'enfuir. Mortellement blessée, elle parvient néanmoins à alerter le célèbre Adam Adamant. Adam enquête dans ce lieu de déprédation qui l'horrifie... avant de succomber au charme perfide d'Hélène, unee vile séductrice complice de Stavros. heureusement Georgie s'est introduite dans l'établissement en tant que call girl et va apporter une aide déterminante au Héros énamouré.

Honey for the Prince ne fait pas partie des divers scripts écrits par Tony Williamson pour Chapeau Melon, mais cela ne l’empêche certes pas de clairement loucher sur cet épisode, notamment via le décor arabisant de pacotille de la chambre d'hôpital du Sheik ou encore l'installation d'un sombre complot mis en place par un Esprit diabolique oriental particulièrement visqueux et libidineux, Stavros figurant comme un alter ego d'Arkadi. Mais Williamson ne développe pas pour autant la créativité imaginative ou l'enjouée excentricité des Avengers car, sans doute trop gourmand, pour le traitement du sujet il se rapproche plutôt du Saint, avec une tonalité relativement plus réaliste et un Adamant dont la célébrité devient ici partie intégrante, agissant comme un aimant à aventures. Là encore la copie ne surclasse pas le modèle, avec des péripéties moins virevoltantes et des bagarres singulièrement moins spectaculaires. C'est particulièrement le cas lors de l'affrontement final, tristement rachitique.Et pourtant, malgré tous ces emprunts et références, Adam Adamant Lives !  parvient à trouver sa voie et à éveiller l'intérêt en optant une nouvelle fois pour une étonnante modernité au sein d'une production des années 60.

Derechef la série se montre ainsi particulièrement narquoise avec son protagoniste, loin de la figure du Héros, alors si affectionnée. Adam se voit une nouvelle fois étrillé pour son côté prude et victorien face à la nuit londonienne et à ses suggestives demi-mondain. L'opus accentue encore ce trait par l'humour à froid de Simms, à la verve désormais très en mode Niles (pour les amateurs de la Nanny) et les quolibets de Georgie. Celle-ci prend ici carrément la relève d'Adam sous la coupe de la troublante Hélène (parfaite Jennifer Jayne), faisant avancer l'enquête sans renoncer pour autant à s'amuser et irrigant un récit parfois verbeux par son énergie juvénile. Pluis que jamais jusqu'ici, c'est elle qui sert de guide à Adam dans les nuits du Swinging London, envers lequel la série se montre toujours étonnamment critique, un autre spécificité. La violence se montre une nouvelle fois sans fards (notamment envers les femmes), contrairement là aussi aux standards de l'époque. Volontiers kinky par moment (le Fluffy Club évoque clairement les clubs Play Boy), la série résulte de nouveau plus sexualisée que des contemporaines.  Outre l'humour des dialogues, on apprécie un agréable fond musical, idéal pour enjoliver un récit volontiers statique. Même lors de ses opus inégaux, Adam Adamant Lives ! demeure une vraie curiosité.



Simms devait initialement être interprété par John Dawson, mais celui-ci fut victime d'un mauvais tour de reins en plein tournage, quand il pris dan ses bras l'actrice jouant la femme mourante. Verity Lambert entreprit de le remplacer sur le champ, pour sauver la production. Selon les témoins, elle boucla l'opération avant même que l'ambulance de Dawson n'eut atteint l'hôpital.

Les airs entendus au club sont interprétés par le Yorke de Souza Trio, formation jamaïcaine formée dans les années 1930. On reconnaît Spanish Flea, tube enregistré en 1965 par Herb Alpert and the Tijuana Brass, également entonné par Georgiana. Devenu un standard, le titre  a donné lieu à de multiples reprises, notamment par Kathy Kirby en 1966. On peut l'entendre dans l'épisode The Great Escapist de Supernattural (8.21), quand les Démons invoquent le Roi de l'Enfer ou dans le film Joker, quand l'antenne est coupée après que que Murray ait été abattu par le Clown Prince du Crime.

Plusieurs autres tubes de 1965 et 1966 sont entendus au club au fil de l'épisode, dont Barbara Ann, des Beach Boys, ou Somebody Help Me, de Jackie Edwards.

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Message  Estuaire44 Jeu 22 Sep 2022 - 23:38

The Terribly Happy Embalmers (1-06, ****)
Date de diffusion : 4 août 1966
Auteur : Brian Clemens

Le Ministère (des Finances) fait appel à Adam Adamant pour résoudre le mystère des morts d'un certain nombre de financiers véreux. En effet leurs trépas successifs surviennent toujours  juste avant qu'ils ne soient accusés d'évasion fiscale. Adam et Georgie découvrent un point commun entre les défunts : ils avaient tous le même psychiatre, Velmer. Adam prend un rendez-vous en se faisant passer pour un financier écrasé de tracas, il est alors envoyé dans une maison de repos très particulière.


Ironique et létale, surréaliste et classieuse, ultra british, l'ouverture de cet épisode relève du pur Chapeau Melon ! Brian Clemens est en effet l'auteur du scénario, ravi de dépanner Sydney Newman ayant toujours du mal à trouver des scénaristes disponibles. Son script  pétille d'humour, tout en offrant belles performances à des acteurs expérimentés et déjà vus dans sa propre série, à commencer par Le Mesurier, aussi excellent en psy qu'en majordome dans Les espions font le service. On s'amuse beaucoup de retrouver quelques tics des Avengers, comme la succession de morts où Adam prenant une identité d'emprunt pour infiltrer la conspiration, tel John Steed, là où jusqu'ici il proclamait fièrement son identité. Bien sûr il a été établi comme étant un héros national  que tout le monde reconnaît, on peut donc s'étonner que cela ne soit (apparemment) pas le cas pour Velmer, mais qu'importe, le divertissement est assuré. Mais, une nouvelle fois Adam Adamant se distingue des Avengers en ne ciblant pas l'Angleterre traditionnelle, mais bien la contemporaine.

La  psychanalyse connaît alors une grande vogue et se voit aussi bien ciblée ici par le savoureux Velmer (l'hilarant Web Therapy n'est loin) que par de très amusants échanges entre Adam et Georgie. La série continue d'étonner par son ton critique envers l'époque, déjà en place lors d'un pilote très à la Last Night in Soho. La présence de John Le Mesurier est un autre atout majeur en faveur de l'épisode, de même que celle de la très sexy Ilona Rogers en infirmière fort accorte, elle aussi vue dans Chapeau Melon. L'occasion d'une nouveau bref Catfight avec Georgiana, toujours pas une dangereuse rivale d'Emma Peel question art du combat. Si Simms continue à nous régaler de ses limericks époustouflant, il demeure ici en périphérie de l'action. The Very Happy Embalmers aurait gagné a avoir une intrigue moins schématique, mais compose  un divertissement vif et réussi, porté par des comédiens idéalement dans leur emploi. Il plaira particulièrement aux amateurs des Avengers, se concluant d'ailleurs par un impitoyable duel à l'épée contre Jeremy Young, comme dans A Touch of Brimstone !



Virginia Ironside, critique télé du Daily Mail, écrira « This episode sounds like a rejected Avengers Script ». Brian Clemens réécrira ultérieurement le scénario pour Chapeau Melon, ce qui donnera Bizarre, le tout dernier épisode de la série classique.  

La chanson du générique, « The Adam Adamant Theme », est interprétée par l’artiste Kathy Kirby. Celle-ci venait de représenter la Grande-Bretagne à l’Eurovision de 1965, où elle obtint la deuxième place, derrière France Gall. Elle fut une figure populaire des variétés britanniques durant les années 60 et eut sa propre émission sur la BBC, The Kathy Kirby Show, de 1964 à 1966.

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Message  Camarade Totoff Ven 23 Sep 2022 - 12:55

Il y a aussi un psy pas piqué des vers dans Chapeau melon ; dans Mon rêve le plus fou si je ne dis pas (encore) des bêtises. Ce serait d'ailleurs Mestre Aemon qui l'incarnait (oui, j'ai oublié le nom de l'acteur...le grand âge...)
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Message  Estuaire44 Ven 23 Sep 2022 - 13:23

En fait c'est Peter Vaugham et pas Julian Gover, même si celui-ci apparaît effectivement dans plusieurs épisodes de Chapeau Melon. hein

Bien vu pour ce psy là !
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Message  Camarade Totoff Ven 23 Sep 2022 - 13:29

Estuaire44 a écrit:En fait c'est Peter Vaugham et pas Julian Gover, même si celui-ci apparaît effectivement dans plusieurs épisodes de Chapeau Melon. hein

Tatala..tata...(camarade s'esquivant par la coulisse)
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Message  Estuaire44 Dim 25 Sep 2022 - 9:53

To Set a Deadly Fashion (1-07, ***)
Date de diffusion : 11 août 1966
Auteur : Tony Williamson

Le couturier Roger Clair imagine de dissimuler un micro dans les robes haute couture de ses clientes  épouses de diplomates. Il espionne ainsi des secrets qu'il vend à l'Ambassade d'une puissance hostile. Mais il fait aussi installer un dispositif de mort subite par crise cardiaque, au cas où . Pris de panique, son gang l'actionne quand l'épouse d'un diplomate italien converse avec le célèbre Adam Adamant. Ce décès suspect ne fait qu'inciter Adam à enquêter, aidé par une Georgie s'improvisant Top Model.

Évidemment on tiquera sur le  ratio peu porteur entre risque encourus et faible rendement en informations que représente toute cette opération pour René Clair, les vrais secrets n'étant certainement pas discutés lors des soirées de gala, mais plutôt dans des réunions d'officine où les épouse ne figurent pas. De son côté le pacemaker infernal louche sans doute trop vers le dispositif équivalent du Dial a Deadly Number des Avengers. Mais en vérité tout ceci ne relève que du simple prétexte pour immerger Adam dans un nouvel univers riche en troublantes demoiselles peu vêtues, où sa pudeur victorienne effarouchée fera merveille. L'intrigue s'appuie là-dessus en multipliant les scènes sexy de manière toujours aussi étonnante pour la BBC de l'époque, en un épisode on contemple sans doute plus de déshabillés en soie que dans toute une saison du Saint !

Tout ceci vire parfois au procédé, tout en diminuant le rôle Georgiana, mais au moins Tony Williamson a-t-il l'intelligence d'utiliser ce trouble pour compliquer la vie d'Adam et le faire tomber dans quelques embûches .Cela évite au récit de trop ressembler à un vaudeville... tout comme les cadavres féminins, pour le coup certaines scènes relèvent plutôt de la série noire. Les scènes d'action et de combats apparaissent également davantage chorégraphiées qu'à l'ordinaire, même si l'on demeure loin du standing de Chapeau Melon. On aurait aimé davantage d'aspérités dans la peinture du petit monde de la haute couture, mais tel quel l'opus représente un intéressant documentaire sur son fonctionnement durant les années 60. Surtout, Colin Jeavons (The Winged Avenger, A Touch of Brimstone) nous régale d'une réjouissante prestation avec son Roger Clair narcissique et perpétuellement au bord de la crise de nerfs.


De manière aussi amusante que datée, le récit multiplie à l'envie les signaux de l'homosexualité de René Clair, sans jamais la rendre explicite.  

L'épisode fut réécrit à la dernière minute afin de limiter les coûts de production. Ainsi toute une longue scène en extérieur voyant Georgie et Adam rouler à travers le West End fut supprimée. Il fut également décidé que tous les combats opposant Adam au gang seraient mortels, ce qui fait de l'épisode une belle hécatombe.

La plupart des robes portées par les mannequins et des dessins de Roger Clair étaient des créations de Juliet Harmer, l'actrice étant aussi créatrice de mode et dessinatrice. Le magazine maison de la BBC, Radio Times, lui accorda à cette occasion une longue interview ("The Girl from Adam Adamant") où elle put présenter ses modèles, mais aussi ses peintures. Après les années 70, la peinture devient sa principale activité et elle connut un beau succès comme dessinatrice de livres pour enfants.
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Message  Estuaire44 Dim 25 Sep 2022 - 22:14

The Last Sacrifice (1-08, ***)
date de diffusion : 18 août 1966
Auteur : Richard Harris

Quand un fils de bonne famille est convaincu de trahison, le Ministère fait appel à Adam Adamant pour procéder à l'arrestation afin d'éviter le scandale. Arrivé chez le jeune homme, Adam a la surprise de découvrir son cadavre... et son assassin. Après une lutte à mort, Adam remonte une piste le conduisant jusqu'à Lord Pearmain. Cet aristocrate et sa fiancée Esta ont fondé une secte satanique dont les sabbats débutent comme de joyeuses orgies paillardes, puis s'achèvent par un vrai sacrifice humain au Déchu. Cela permet de compromettre, puis de faire chanter les jeunes hommes qui y participent. Adam reçoit l'aide de Georgie, qui se fait embaucher comme servante au château.Elle ignore que Esta l'a choisie pour le prochain sacrifice.

Tout comme lors de l'épisode précédent, The Last Sacrifice opte pour révéler l'intégralité du pot aux roses dès la séquence d'introduction. Mais alors que To Set a Deadly Fashion intégrait suffisamment de dinguerie pour en devenir imprévisible, il n'en va pas de même ici, avec un récit relativement classique pour une série évoquant parfois The Girl from UNCLE. L'histoire se suit donc trop sagement et ne nous surprend jamais réellement, d'autant que le fort emprunt au fameux A Touch of Brimstone des Avengers nous sert continuellement de guide. On regrettera aussi que ; contrairement au Warlock de Chapeau Melon, l'opus refuse absolument de jour la carte du Fantastique, même vrai-faux à la Scoubidoo, le principal ressort de l'enquête d'Adam (et surtout de Georgie, une nouvelle fois) consistant précisément à démonter les rouages de ce qui présente d'emblée comme une arnaque. La prédictibilité se voit aussi renforcée par les allures de Formula Show que revêt la série, avec un Simms savoureux mais perpétuellement cantonné  dans l'appartement et une Georgie s'incrustant toujours dans l'enquête via un métier d'emprunt, tout comme plus tard  Alice Avril.

Mais ce que The Last Sacrifice a de convenu dans le fond, il le compense aisément par la forme. Ainsi c'est avec plaisir que l'on renoue enfin avec les extérieurs des débuts de la série, la balade d'un Adam sous le choc, puis amusé, au sein des attractions foraines du château nous régalant d'une nouvelle tranche de vie au sein des Sixties. La joie de vivre du public s'avère particulièrement communicative ! Mais c'est bien sa noirceur qui fait le prix de l'épisode, avec une sourde horreur y régnant en dépit de l'absence de Fantastique. Très soignés, les décors relèvent du meilleur Gothique de la Hammer, chaînes et cachots sont de rigueur. Le sadisme revendiqué du couple maudit fait sombrement merveille, même au-delà des scènes de sacrifice humain. Très à son affaire, la très Hammer Girl Jennifer Daniel exprime avec un naturel glaçant l'ondoyante cruauté d'Esta. Le récit a l'habilité de renvoyer comme un écho de ces Ténèbres sur les Héros, avec une Georgiana cédant pour la première fois à la panique et un Adam dont le penchant  pour la mise à mort s'avère comme stimulé. Contrairement à Steed ou Simon, ses combats sont volontiers létaux, mais ici il exécute pour la première fois un homme sans défense, parce que traître à la Couronne. Adam a-t-il la licence de tuer ?



Jennifer Daniel (Esta) fut l'une des figures de la Hammer, participant à Le Baiser du vampire (1963) et à La Femme reptile (1966), Elle accomplit néanmoins l'essentiel de sa carrière à la télévision, figurant dans de très nombreuses séries et adaptations du répertoire

Le titre de travail de l'épisode était Black Magic. Plusieurs noms de personnages durent être changés quand la production s'aperçut qu'ils correspondaient à de vrais officiels du gouvernement.

Le Ministre est interprété par John Dawson, l'acteur qui devait initialement incarner Simms et qui en fut empêché par un mauvais tour de rein. Sa situation s'était améliorée, mais il dut demeuré assis durant toute la scène.

Durant un combat une nouvelle fois plus énergique que chorégraphié, Adam heurte violemment l'un des murs du cachot, on aperçoit alors clairement qu'il s'agit de carton-pâte.

Pearmain Hall est figuré par Woburn Abbey, dans le Bedfordshie. L'abbaye originelle fut fondée en 1145, avant de devenir le château des Ducs de Bedford sous Nenry VIII. La légende veut que ce soit dans ses murs que naquit la tradition anglaise du thé de l'après-midi, au XIXe siècle. Afin d'en assumer les frais, la famille ducale l'ouvrit ax tournages et au public en 1955, avec les attractions foraines qui stupéfient Adam. Quand Pearmain déclare que, sans argent, le château tomberait en poussière, il s'agit d'un clin d’œil car, après-guerre, la moitié de l'abbaye originelle fut détruite par de la pourriture cubique.

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Message  Estuaire44 Lun 26 Sep 2022 - 9:25

Sing a Song of Murder (1-09, ****)
date de diffusion : 25 août 1966
Auteur : John Pennington

Employé d'une maison d'édition de disques, un jeune homme dérobe le disque d'un tube pas encore sorti, afin de faire sensation à une fête à laquelle participe Georgiana. Mais le disque s'avère hypnotique, poussant les jeunes gens à attaquer une banque. Georgie est arrêtée mais libérée qand Adam Adamant s'en porte garant. Adam se lance à l'assaut du studio d'enregistrement, dont le propriétaire espère non seulement sortir le tube absolu, mais aussi bénéficier d'une multitude cambriolages à travers le pays ! Il est aidé par Simms et par Georgie, qui devient la nouvelle chanteuse vedette du studio.

Bien entendu, avec cette histoire d'hypnose collective, Adam Adamant Lives ! Louche une nouvelle fois sur un épisode de la saison 4 de Chapeau Melon, puisque l'on y reconnaît l'idée de The Master Minds. D'ailleurs Georgie devient elle-même victime du procédé, tandis qu'Adam se bouche les oreilles tout comme Steed, du moins métaphoriquement parlant ! On aime bien l'idée que le conservatisme invétéré d'Adam lui fasse rejeter la musique Yéyé au point d'être immunisé aux effets  de l' « Hyperson », il est toujours positif que l'une des caractéristiques majeures d'un protagoniste ne se voit pas uniquement dédiée à des gags répétitifs. De même se retrouver dans l'une des fêtes typiques de l'époque, inévitablement située à Soho, correspond idéalement à Georgie. La série affirme également son identité en ciblant une nouvelle fois son époque, le show business des Yéyés étant allégoriquement désigné comme particulièrement fabriqué et marketé. Les grands moyens sont néanmoins employés quand on brandit la musique classique en contrepoint, après tout on peut apprécier une chanson entraînante tout en lui préférant Mozart.

Par ailleurs tout au long d'un récit très rythmé, Sing a Song of Murdermultiplie les bonnes idées. Quasiment un épisode musical, il nous propose différents titres de l'époque, choisis avec bonheur et relevant de styles différents (Rock, Yéyé, Jazz), un bel ensemble, On apprécie également la visite détaillée d'un studio d'enregistrement d'époque, habilement développée au sein de l'intrigue, mention spéciale à, la « chambre d'écho » ! Les deux comparses d'Adam se voient davantage sollicités qu'à l'ordinaire, Simms s'extirpant enfin de l'appartement tandis que Georgie se taille la part du lion en vedette Yéyé, une nouvelle fois comme le deviendra plus tard Avril dans Les Petits Meurtres. Que de métiers d'emprunt ! Si c'est bien Adam qui mène le bal, l'Opposition brille également, avec un producteur assez délectable de cynisme et raffolé de tout ce qui est nouveau, mais aussi le savant fou inventeur du procédé, encore plus fou , cruel et mégalomane, un festival à lui tout seul. Malgré un faible budget, la caméra de Moira Amstrong sait porter aux confins de l'épouvante plusieurs moments, comme l'exécution du jeune homme ou Georgie entourée de musiciens comme zombifiés.  Un épisode particulièrement dense.


Les salles d'enregistrement et les locaux techniques du studio sont en réalité ceux de la BBC.

Hormis le pilote, il s'agit du seul épisode de la série où l'on voit l'intégralité de l'appartement de Georgie.

Afin de contourner la détestation d'Adam pour la musique yéyé, l'Opposition lui fait écouter un disque de musique classique trafiquée. Il s'agit du quatrième mouvement de la Symphonie n°39 de Mozart. Durant le tag final, Adam écoute sereinement le Concerto n°26 du même Mozart.

L'épisode est réalisé par Moira Amstrong, l'une des rares femmes réalisatrices à l'époque. Verity Lambert lui renouvela sa confiance et elle réalisera en tout sept épisodes de la série, dont plusieurs sont perdus. Fraîche émoulue de la formation interne de la BBC, elle est ici encore aux débuts  d'une carrière qui se poursuivra jusqu'en 2010 et sera couronnée par un BAFTA.

La chanson hypnotique entendue à plusieurs reprises s'intitule « This is the Moment ». Interprétée par le groupe The News, elle fut commercialisée par la BBC le jour même de la diffusion de l'épisode, sous label Decca. Sur le disque était écrit : "featured in the B.B.C. T.V. series 'Adam Adamant'".

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Message  Estuaire44 Mar 27 Sep 2022 - 0:09

The Doomsday Plan (1-10, **)
Date de diffusion : 01 septembre 1966
Auteur : Richard Harris

Aidé par la belle Samantha, Le Dr Mort, prédicateur de la Fin de Monde, prépare une vaste arnaque visant à faire croire à une très prochaine attaque nucléaire sur Londres. A cette fin il enlève les présentateurs du journal télévisé de la BBC, pour des sosies diffusent de fausses informations. Il prétend ainsi éveiller la conscience des Londoniens. Adam Adamant et Georgie se dressent sur le chemin du duo diabolique et découvrent  que le vrai but visé est de profiter de la panique pour piller la ville.


On a suffisamment souligné à quel point les scripts d'Adam Adamant Lives ! S'insprirent de ceux de la saison 4 des Avengers pour ne pas saluer quand pour une fois cette série précède Chapeau Melon. En effet l'idée du jour résulte similaire à celle de The Morning After, d'autant que le Dr Mort déploie aussi de fausses troupes, donc cette fois-ci un épisode de la saison 6. Malheureusement l'opus ne parvient que maladroitement à exploiter cette bonne idée initiale, multipliant les facilités scénaristiques pour y parvenir, comme Georgie découvrant le pot aux roses de manière totalement fortuite, le devenir des journalistes de la BBC totalement oublié en cours de route ou cette base souterraine de l'Opposition où l'on ne cesse d'entrer comme dans un moulin. Le plus gênant demeure la baisse de tension en milieu de récit avec la pseudo romance totalement superfétatoire entre Adam et la vile séductrice, étirant trop la running joke de la série pour qu'elle demeure amusante. Le tout pour simplement pouvoir remplir la durée de l'épisode.

Tout cela ne pétille guère et l'accumulation de clichés finit par étouffer ce que l'idée de base pouvait présenter d'original. Mais les à-côtés de l'épisode valent néanmoins le coup d'œil, comme des vues sinistres à souhait du Londres nocturne (cette série est tout sauf un dépliant touristique du Swinging London)  ou de jolis plans du bâtiment historique de la BBC, celui mis en scène dans le fameux téléfilm whovian An Adventure in Space and Time. On reconnaît parfaitement les lieux. La déclenchement de la conspiration dynamise enfin les débats, tandis que l'on apprécie le pittoresque du duo antagoniste, avec un savoureux écart entre son flamboyant discours biblique et ses actions bassement crapuleuses. Le toujours excellent Peter Vaughan apporte une remarquable flamme au Dr. Mort, tandis que Isobel Black (Clare Prendergast dans le Silent Dust des Avenegers) rend Samantha réellement troublante. On reste néanmoins avec l'impression d'un épisode en dessous, largement composé de séquences déjà vues lors des opus précédents.



Les deux limericks que devaient prononcer Simms ne furent pas conservés, l'épisode dépassant la longueur prévue.

Kenneth Kendall tient ici son propre rôle de journaliste vedette. Annonceur des informations après guerre à la BBC radio, il en devint le premier présentateur de journal télévisé en 1955. Il demeura une figure de la télévision anglaise jusqu'au début des années 80. C'est aussi lui qui apparaît à la télévision dans l'arc The War Machines de Doctor Who en juillet 1966.

L'organiste interprétant les musiques entendues durant l'épisode est aussi une figure de la BBC, Tom McCall fut le populaire pianiste de l'émission pour enfants Play School de 1964 à 1970. Il y  accompagna les chansons interprétées par Julie Stevens. McCall fut aussi le pianiste non crédité apparaissant dans l'épisode A Holiday for the Doctor de Doctor Who.
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Message  Camarade Totoff Mar 27 Sep 2022 - 13:53

Isobel Black a aussi troublé les spectateurs du film "Le baiser du vampire" (1963) et "Les sévices de Dracula" (1971). Habituée des pages de charme des magazines des Sixties, pas étonnant qu'elle affole Adam !
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Message  Estuaire44 Mar 27 Sep 2022 - 14:11

Nobody does it better than the Hammer !
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Message  Estuaire44 Mar 27 Sep 2022 - 16:06

Jennifer Daniel et Isobel Black, deux redoutables ennemies d'Adam Adamant", dans Le Baiser du Vampire.


Série "Adam Adamant Lives !" KISS+OF+THE+VAMPIRE+JENIFFER+DANIELS+CUSHING+B
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Sep 2022 - 5:16

Death by Appointment Only (1-11, ****)
Date de diffusion : 8 septembre 1966
Auteur : Tony Williamson

Whitehall sollicite l'intervention officieuse d'Adam Adamant concernant une étrange affaire : plusieurs importants hommes d'affaires européens sont morts brusquement à Londres et leur décès a été suivi de mirifiques coups en bourse par options... comme si les bénéficiaires avaient été préalablement  informés de ces morts. Un bouquet de roses mène Adam sur la piste d'une agence d'escort girls de haut vol, la Eve Escort Agency, dont les rendez-vous s'avèrent fatals. Georgie s'y fait recruter, mais Adam va opter pour une approche plus directe.

Bien évidemment dans la série qu'est la série que constituent les épisodes pompés de Chapeau Melon,le héros du jour est The Murder Market. La scène d'entrée apparaît d'ailleurs comme une reprise quasi littérale de celle des Avengers, une similarité d'autant plus ressentie que la femme au combien fatale revêt ici les traits de Patricia Haines, actrice emblématique de Chapeau Melon, avec pas moins de quatre participations à son actif. On avouera d'ailleurs que sa sensualité à fleur de peau participe pleinement au charme de l'épisode, ainsi qu'à celui de la létale Sandra. Qu'il s'agisse d'une agence d'escorts ne change en définitive pas grand chose au modus operandi de l'intrigue, même les ; locaux s'avèrent dans le même style que ceux de Cœur à Cœur... en moins ornementés. En effet la proximité des deux épisodes permet une nouvelle de constater à quel point Chapeau Melon disposait d'un budget plus conséquent que celui d'Adam Adamant Lives ! L'agence d'escorts vaut néanmoins une précieuse touche d'humour involontaire à un opus par ailleurs souvent divertissant.

En effet, si pour la BBC cela ne pose pas problème de mettre en scène des meurtres et des exécutions sommaires, il ne saurait évidement pas être question de prostitution, d'où le rappel bien tiré à la ligne, à absolument tous les rendez-vous, qu'il ne s'agit pas de cela. La répétition prête vraiment à sourire,d 'autant que les dialogues souvent cyniques et pétillants se montrent amusants. C'est en particulier le cas pour la malicieuse Madame de l'agence, jouée avec saveur par Christine Finn(Quatermass and the Pit). Décidément à chaque épisode ou presque, la série se dote d'une femme dirigeante ou de haut rang au sein de l'Opposition, une spécificité. L'humour méta se voit également pratiqué quand l'envoyé de Whitehall s'émeut de la propension confirmée d'Adam à trucider tous ses adversaires, peut-être en référence au courrier des spectateurs. Ce à quoi l'épisode répond avec Adam égorgeant littéralement sous nos yeux un ennemi, après en avoir seriner à autre, à chaque fois avec un manifeste plaisir. Une autre spécificité de la série, dans un épisode sachant parier sur l'entrain pour pallier à une intrigue en soi assez schématique.




« A rose by any other name would smell as sweet » déclare l'envoyé de Whitehall à propos du bouquet intéressant Adam. Il s'agit  d'une citation tronquée de Roméo et Juliette, devenue un adage indiquant que le nom des choses n'affectent pas ce qu'elles sont réellement. Plusieurs références sont faites au Barde au fil des épisodes.

Nous apprenons ici qu'Adam est né en 1867. En 1966, il est donc presque centenaire. Son centième anniversaire sera effectivement fêté en 1967 lors de l'épisode « A Sinister Sort of Service » concluant la saison 2... et la série !

On apprend également que la résidence d'Adam se situe au 17, Upper Thames Street. Il s'agit de l'authentique adresse du garage où est censée se trouver l'entrée secrète du domicile.

La chanson:écoutée par Simms est The Man Who Broke The Bank at Monte Carlo (1891). Cette chanson très populaire en Angleterre évoque le tricheur professionnel et escroc de haut vol Charles Wells, qui fit sauter la banque au casino de Monte Carlo la même année.

Après la diffusion de l'épisode, Julian Wintle, producteur des Avengers, écrivit à la BBC pour se plaindre des similarités avec The Murder Market. Il lui fut répondu qu'il s'agissait d'un script entièrement différent, hormis sur le fait qu'il y est question d'une succession de meurtres survenant dans une agence de rencontres de luxe...
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Sep 2022 - 16:36


Beauty Is an Ugly Word (1-12, ****)
Date de diffusion : 15 septembre 1966
Auteur : Vince Powell et Harry Driver

Un savant découvre accidentellement un terrible virus mortel. Il est assassiné par sa fiancée Paula, qui a rejoint une secte dirigée par Sinoda. Ce dernier a élevé un culte à la beauté et projette de détruire le monde avant de le repeupler avec les superbes jeunes gens qu'il a réuni autour de lui. Il dirige un concours de beauté pour réunir ses élus. Remportée fortuitement par Georgie, cette compétition met Adam sur les traces de ce dernier. Une confrontation va opposer les deux duos dans le manoir de Sinoda.

Confié à des auteurs non spécialistes de la série d'aventures, Beauty Is an Ugly Wordrevêt des allures d'épisode quasi expérimental, tant il pousse à fond certaines conditions du genre, tout en abordant d'autres thèmes par ailleurs, comme la dissertation philosophique sur la beauté, ou la tragédie amoureuse. Le récit se structure se structure en plateaux profondément différents des uns des autres, par leur tonalité comme par leur sujet (épreuves sportives, drama, combat, comédie, surréalisme), uniquement reliés par le recours aux incidences miraculeuses ou... par rien du tout. L'ensemble de ce patchwork résulte passablement foutraque, jusqu'à une conclusion particulièrement brusque et sensationnaliste, mais constitue indubitablement une curiosité. Surtout l'épisode a la bonne idée de s'appuyer sur de parfaits invités.

Dans le rôle de Sinoda, Peter Jeffrey devient certainement l'un des adversaires les plus mémorables d'Adam, avec un pur numéro à la Peter Jeffrey, bien connu des amateurs des Avengers : mégalomanie onctueuse, sourde démence, cruauté raffinée et classitude totale. Il efface Gerald Harper à chacune des longues confrontations organisées entre les deux antagonistes, aussi improbables soient-elles parfois (le récit s'interrompt ainsi durant plusieurs minutes pour une session d'haltérophilie). Si on reste ici en terrain connu, Anne André crée par contre la surprise en jouant avec succès une garce intégrale, aussi séductrice que mortelle et très amusée par le malheur d'autrui, avec là aussi quelques scènes venues d'ailleurs, comme la bagarre à la chaussure à crampons avec Georgie, jusqu'à se lacérer le visage. Une vraie rupture dans une carrière souvent constituée de rôles attachants et positifs, comme la judy du Mandrake de Chapeau melon. Un épisode à part, chaotique mais étrangement séduisant.




Conçue dans l'urgence, la série eut du mal à recruter des scénaristes.Elle recrute ici Harry Driver et  Vince Powell, duo d'auteurs spécialisé dans le sooap opera et les sitcoms humoristiques. Ils en écrivirent plusieurs à succès durant les années 60 et 70 (Comedy Playhouse, Coronation Street...). Le duo va en tout écrire cinq épisodes pour Adam Adamant Lives, qui restera son unique tentative dans le domaine de la série d'aventures.

Adam indique avoir appris la boxe auprès de James Corbett, ce à quoi Sinoda répond qu'il a vu les films. Considéré comme le « père de la boxe moderne », le champion du monde James  Corbett (1866-1933) participa effectivement aux débuts du cinéma, figurant dans plusieurs films des années 1920. En 1942, son autobiographie fut adaptée au cinéma (Gentleman Jim), avec Errol Flynn jouant son rôle.

Parmi les athlètes figure Barry Jackson, qui fut le coordinateur des cascades de la série. Ilmena une double carrière de cascadeur et d'acteur, apparaissant dans de multiples brefs rôles, notamment pour Doctor Who.

Beauty is a form of Genius. Is higher, indeed, than Genius, as it needs no explanation, déclare Sinoda, il s'agit d'une citation d'Oscar Wilde : “Beauty is a form of Genius--is higher, indeed, than Genius, as it needs no explanation. It is one of the great facts of the world, like sunlight, or springtime, or the reflection in the dark waters of that silver shell we call the moon. It cannot be questioned. It has divine right of sovereignty. It makes princes of those who have it.”
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Message  Estuaire44 Ven 30 Sep 2022 - 5:48

The League of Uncharitable Ladies (1-13, **)
Date de diffusion : 22 septembre 1966
Auteur : John Pennington

Plusieurs diplomates anglais meurent subitement à la veille de négociations internationales ; Whitehall demande à Adam Adamant de percer ce mystère et celui-ci découvre qu'il ,s'agit bien de meurtres. Ils sont décidés par les trois dirigeantes d'une ligue féminine de bienfaisance, pensant ainsi agir pour la paix dans le monde. Les épouses des diplomates appartiennent à la ligue mais sont conditionnées à leur insu, un appel téléphonique provoquant leur activation. Mais les dirigeantes sont elles-mêmes manipulées par leur majordome Randolph (créateur du procédé) et la diabolique Prudence, œuvrant pour une puissance hostile.

Certes en substituant les épouses aux secrétaires, et les diplomates aux hommes d'affaires, l'épisode du jour louche bien entendu une nouvelle fois sur la saison 4 des Avengers, avec How to succeed at murder. La copie demeure si conforme, jusqu'à l'insertion manipulation masculine au sein du complot, que cela en rend l'action vraiment prévisible du bout en bout. Par ailleurs l'épisode demeure passablement verbeux, avec de longues scènes de dialogues peu saillants et un manque quasi total d'action, hormis le duel semi-médiéval entre Adam et Randolph, plus grotesque qu'autre chose. Rarement Adam aura accompli si peu de choses au cours d'un épisode , échouant à sauver un diplomate et n'ayant pas à forcer son talent face à une conspiration s'effondrant d'elle-même, en réalité. La série renonce ici à toute velléité de cobat fémin, alors que la situation s'y prêtait particulièrement, amis on a compris que ce n'était pas la tasse de thé de la pétillante Juliet Harmer.

Toutefois Adam Adamant Lives ! A une nouvelle fois la main heureuse en matière de guest. Gerald Sim (quatre participations à Chapeau Melon)  apporte ainsi une vraie émotion à la mort du diplomate et la superbe Geraldine Moffat (Jo dans le House of cards des TNA) instille une vraie sensualité perverse à la très dérangée Prudence. Voir Adam ne pas tomber dans ses filets constitue l'une des rares surprises de l'intrigue, lui si vulnérable au beau sexe. John Carson, grand spécialiste en vilains manque ici de munitions pour défendre Randolph tant le personnage manque de consistance, très loin de son Fitch du Dial a Deadly Number des Avengers. Les interprètes des dames de la ligue apparaissent par contre très oubliables, aucune n'imprime réellement l'écran. La caméra de Ridley Scott se montre déjà très mobile et inventive, notamment lors des scènes en extérieurs (la scène d'ouverture à St James's Park est un petit bijou d'angoisse). Il s'impose comme l'un des deux meilleurs metteurs en scène de la série, avec Moira Armstrong. Mais tout ceci ne compense que partiellement une intrigue déficiente.



La séquence d'ouverture a été filmée à St James's Park, le plus ancien des neuf parcs royaux de la capitale. Il est situé dans la Cité de Westminster, entre the Mall et le Palais de Buckingham. André Le Nôtre participa à sa conception.

On entend pour la première fois le nom complet d'Adam :  Adam de Vere Llewellyn Adamant.

Le script initial subit plusieurs réécritures. Alors qu'il créait une conclusion originale, la supervision des scénarios imposa d'en revenir au traditionnel « Hey, Mister Adamant, wait for me ! », avec lequel Georgie conclue pratiquement chaque aventure. Les exceptions demeureront très rares, c'est notamment le cas lors de l'opus précédent, particulièrement à part.

Ridley Scott effectua quasiment ses débuts de réalisateur à l’occasion de cet épisode. Le manque de réalisateurs chevronnés disponibles fit que Verity Lambert lui confia ce premier important projet. Elle fut satisfaite du résultat et lui confia le tournage de deux autres épisodes en saison 2, hélas perdus (The Resurrectionists et Death Begins at Seventy, 1967). La carrière de Ridley Scott était lancée à la télévision, même s’il lui faudra attendre les années 70 pour exploser au cinéma.
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Message  Dearesttara Ven 30 Sep 2022 - 10:55

En plus de la ressemblance de plus en plus systématique entre The Avengers et Adam (quelle autre série s'est autant appuyée sur une autre ?), j'avoue que la mention de Ridley Scott était si soudaine que j'ai eu du mal à y croire !
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Message  Estuaire44 Ven 30 Sep 2022 - 10:58

Déjà 84 ans, un sacré parcours ! hi
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